D’un assassinat au retour de la loi Avia et à la lutte contre « l’anonymat »
#ressusciter
Le 19 octobre 2020 à 10h50
11 min
Droit
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L’assassinat de l’enseignant Samuel Paty offre une nouvelle vie à la loi Avia. Après ce meurtre dans la rue, des hommes politiques en profitent même pour s’attaquer à « l’anonymat sur Internet ». Tour d’horizon.
C’est donc par une savante alchimie que d’un cours sur la liberté d’expression suivi par l’assassinat du professeur, le politique arrive à plaider pour le retour de la loi Avia, largement censurée pour atteinte à la liberté d’expression.
En septembre dernier, nous indiquions qu’une nouvelle proposition de loi était déjà dans les coulisses gouvernementales. Ce récent attentat accélère l’histoire en faveur de la réforme législative.
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a enfoncé le clou sur BFM TV hier. Selon lui, nécessairement, les réseaux sociaux « ont une responsabilité », puisque « les choses ont démarré sur les réseaux sociaux avec des vidéos notamment de ce parent d’élève et se sont terminées sur les réseaux sociaux avec cette photo abjecte qui a été postée par le terroriste». Conclusion : « oui, ils ont une responsabilité, oui, on doit arriver à mieux les encadrer».
« On travaille à un dispositif juridique qui permette d’atteindre cet objectif-là, a-t-il confirmé, c’est-à-dire de lutter contre la haine sur les réseaux sociaux. Est-ce que le dispositif tel qu’il avait été proposé aurait permis de retirer cette vidéo ? Moi je n’en sais rien ».
« Je travaille notamment à la rédaction d'articles sur la modération des contenus haineux et la façon de mieux identifier leurs auteurs. Ils pourraient être examinés dans le cadre d'une proposition de loi — mais cela risquerait de retarder les choses — ou du projet de loi séparatisme. Nous portons également le combat à l'échelle européenne avec le Digital Services Act » confirme Laetitia Avia dans Le Parisien.
L’élue de la République conteste au passage la décision du Conseil constitutionnel lorsqu’il a épinglé l’atteinte au principe de nécessité : « Je suis moins d'accord sur le principe de nécessité, car nous avons un besoin impérieux de réguler les plates-formes. Mais j'ai travaillé sur la question de la proportionnalité, en tenant compte de ce qu'a dit le Conseil constitutionnel. Notre liberté d'expression est précieuse. C'est une ligne de crête qui doit permettre à chacun d'exprimer ses idées, mais empêcher que l'on puisse utiliser les réseaux sociaux pour porter atteinte à l'intégrité de quelqu'un ».
Ce matin, sur Europe 1, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, est même convaincu que la loi Avia, première du nom, aurait pu avoir une utilité, avant de rappeler que ce texte « qui aurait permis de faire retirer et de poursuivre ce père de famille, a été censurée par le Conseil constitutionnel. »
Et Marlène Schiappa ministre déléguée à l’Intérieur, de convoquer Facebook, Google et Twitter mardi matin, place Beauvau. Une initiative applaudie par Laetitia Avia qui voit dans les réseaux sociaux « le premier pas dans le continuum de la violence ».
Le traitement de la vidéo litigieuse face à la loi Avia
Dans la fameuse vidéo, un parent du Collège du Bois d'Aulne expliquait que sa fille avait été choquée par le « comportement » du prof, qualifié de « voyou de l’histoire », suivi par sa description des faits : la diffusion en classe de caricature du prophète, la demande exprimée aux élèves musulmans de sortir de la salle pour ne pas être choqués. Il termine son témoignage, diffusé sur Facebook, en demandant à tous ceux qui « ne sont pas d’accord » de lui adresser un message sur un 06, estimant que « ce voyou ne doit plus rester dans l’Éducation nationale, ne doit plus éduquer les enfants, il doit aller s’éduquer lui-même ».
Une autre vidéo signée Abdelhakim Sefrioui, qui se présente comme membre du Conseil des Imams de France, fiché S, va jusqu’à évoquer l’humiliation des élèves musulmans. Il y raconte son « désaccord » et même sa « stupéfaction » que l’administration ait été informée de ces faits, tout en les tolérant.
Il indique que le CIF et les musulmans en France « refusent catégoriquement ce genre de comportements irresponsables et agressifs et qui ne respectent pas le droit de ces enfants à garder leur intégrité psychologique ». Il répète que l’enseignant est avant tout un « voyou », avant de faire connaître sa volonté de « mobiliser pour une action devant l’établissement et devant l’inspection académique ». On y découvre que l’inspection aurait contacté le parent d’élève, promettant de « sévir ».
Mise en cause, l’Éducation nationale a publié hier un communiqué. « À aucun moment, il n’a été dit, ni même sous-entendu, ni pensé que l’institution allait "sévir" contre M. Paty », conteste-t-elle. Elle indique au contraire avoir alerté l’enseignant de ces vidéos « diffamatoires » pour lui recommander de porter plainte, tout en alertant les services de police.
La diffamation, hors périmètre de la loi Avia
Reprenons. Qu’auraient dû faire les sites diffusant cette vidéo mise en ligne par ce parent d’élève, sous l’égide de la loi Avia ?
Deux piliers étaient prévus par ce texte.
Le premier voulait contraindre les plateformes à retirer dans l’heure les contenus pédopornographiques, ceux faisant l’apologie ou incitant au terrorisme.
Le second obligeait Twitter, Facebook, YouTube et les autres à retirer en 24 heures tous les contenus manifestement illicites signalés entrant dans le champ d’une liste limitative d’infractions :
- Provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée
- Provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre ou de leur handicap ou de provocation à la discrimination à l'égard de ces dernières personnes
- Contestation d'un crime contre l'humanité
- Négationnisme, minoration ou banalisation de façon outrancière de l'existence d'un crime de génocide, d'un autre crime contre l'humanité que ceux précités, d'un crime de réduction en esclavage ou d'exploitation d'une personne réduite en esclavage ou d'un crime de guerre
- Injure commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ou envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre ou de leur handicap
- Harcèlement sexuel
- Transmission d'une image ou d'une représentation d'un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique
- Provocation directe à des actes de terrorisme ou d'apologie de ces actes
- Diffusion d'un message à caractère pornographique susceptible d'être vu ou perçu par un mineur
On peut tourner et retourner cette liste comme on voudra, la diffamation ne faisait pas partie des contenus que les plateformes devaient retirer dans les 24 heures. Et pour cause, juridiquement une personne poursuivie pour diffamation peut toujours échapper à une telle condamnation en rapportant la preuve du fait diffamatoire. C’est l’exception de vérité.
Dans un tel cadre, les plateformes n’ont pas à se substituer au juge, seul compétent pour peser les éléments mis sur la table.
Un contenu manifestement illicite ?
En outre, la loi en gestation les obligeait avant tout à retirer les contenus dont l’illicéité était manifeste, évidente, éclatante, non ceux nécessitant un procès pour être qualifiés.
De fait, sous le règne de la loi Avia, Facebook aurait pu très bien plaider que les deux vidéos ne comportaient pas d’apologie du terrorisme, de provocation à la haine ou d’injure à l’égard d’une personne à raison de sa non-appartenance à une religion ou d’autres infractions manifestes. Et de rappeler que la liberté d’expression, selon la Cour européenne des droits de l’Homme, protège aussi les « informations » ou les « idées », même celles qui « heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population ».
Il ne faut évidemment pas minorer le rôle que jouent ces caisses de résonance dans notre société, mais l’illusion d’une réponse juridique consistant au retrait d'un baromètre suscite des questionnements. D’autant que des actes préparatoires auraient pu très bien être menés via d’autres véhicules, que ce soient des échanges téléphoniques, le bouche-à-oreille au coin d’une rue, des SMS ou toutes autres correspondances privées.
Pour faire adopter un texte anticonstitutionnel, changer la Constitution
L’épisode dramatique a en tout cas ouvert une nouvelle boite de Pandore. Lorsqu’il censura la loi Avia, le Conseil constitutionnel a eu beau rappeler dans ses « commentaires », que « l’atteinte à la liberté d’expression et de communication ne résultait donc pas de ce que des propos illicites devaient être retirés par les opérateurs de plateforme en ligne, mais de ce que le dispositif retenu par le législateur ne pouvait que conduire à entraîner également le retrait de propos licites au seul motif qu’ils ont fait l’objet d’un signalement ».
La situation n’a pas empêché Christophe Barbier sur BFM TV de réclamer le retour de la loi Avia « en changeant s’il le faut la Constitution ». Au grand dam de Sébastien Soriano, celui encore à la tête de l’ARCEP.
En somme, puisque la loi n’est pas conforme à la Constitution, l’astuce géniale consisterait à changer le texte fondamental. Et par la même occasion, autant toucher à d’autres socles possiblement en jeu comme la Déclaration de 1789, la Convention européenne des droits de l’Homme ou le droit européen, en se rappelant que la Commission avait lourdement critiqué le texte français.
De son côté, Xavier Bertrand partage pourtant cette idée : « il nous faut changer la Constitution » a-t-il suggéré devant le Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, (à 14’59’’ de la vidéo ).
L’anonymat des personnes identifiées ou sous pseudonyme
Il souhaite que « l’anonymat pour ceux qui font l'apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux soit levé beaucoup plus vite ». Comment ? « Vous ouvrez un compte, vous donnez votre identité juste à l'hébergeur. Comme ça, s'il y a des menaces, s’il y a une apologie du terrorisme, on ne va pas mettre tant de temps que ça à fermer et surtout à pouvoir condamner et poursuivre. C’est un lieu d'impunité », ajoute-t-il, avant d’estimer que le lieu de radicalisation, « ce n’est même pas la mosquée, c’est l’imam Google ».
S'en prenant lui aussi à l’anonymat sur les réseaux sociaux (qui est en réalité un pseudonymat), le député UDI Jean-Christophe Lagarde imagine que la loi pourrait « imposer à tous les fournisseurs d'accès de révéler très vite les identités » des personnes publiant sur les réseaux sociaux.
Aucun n’explique comment toutefois les fournisseurs de services conserveraient les copies d'identité, combien de temps et où, et quelle serait leur valeur juridique. Rappelons enfin que les deux témoignages vidéo ont été faits à visage découvert. Que le parent d’élève a fourni un numéro de téléphone. Que son compte Facebook était enregistré à son nom. Qu’une pièce d’identité a été trouvée près du corps de l’assassin. Et enfin, que les deux auteurs des vidéos, en plus d’une dizaine d’autres personnes, ont été très rapidement placés en garde à vue.
D’un assassinat au retour de la loi Avia et à la lutte contre « l’anonymat »
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Le traitement de la vidéo litigieuse face à la loi Avia
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La diffamation, hors périmètre de la loi Avia
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Un contenu manifestement illicite ?
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Pour faire adopter un texte anticonstitutionnel, changer la Constitution
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L’anonymat des personnes identifiées ou sous pseudonyme
Commentaires (63)
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Abonnez-vousLe 19/10/2020 à 10h59
“C’est donc par une savante alchimie” marc est si diplomate
Le 19/10/2020 à 11h03
Et allez, le retour d’un prétexte de la levée d’anonymat, ca faisait longtemps… Surtout qu’ici, ils ne se cachaient à ma connaissance absolument pas…
Il ne veut pas passer sous le coup de la loi Avia :)
Le 19/10/2020 à 11h04
Personnellement je trouve plutôt que cette affaire plaide pour le droit à l’anonymat sur Internet. On voit à quoi peut hélas mener la divulgation de l’identité et des coordonnées de quelqu’un…
Car même si seul l’hébergeur dispose des informations, il suffit qu’on tienne des propos qui heurtent un taré employé de l’hébergeur et on peut en arriver au même résultat.
Ou alors, il faut un système géré par l’État qui permette de donner à l’hébergeur uniquement un identifiant personnel, sans que l’hébergeur ne puisse faire le lien entre cet identifiant et l’identité réelle. Par exemple, au moment de l’inscription, un passage par France Connect, qui générerait un token à communiquer à l’hébergeur. Et en cas de demande d’identification par les autorités, l’hébergeur leur communique ce token et les autorités ont alors les moyens de faire le lien avec l’identité.
Le 19/10/2020 à 11h12
J’aime beaucoup les papiers de M. Rees.
Merci beaucoup pour ce travail de veille législatif et jurisprudentiel !
Cette idée m’apparaît franchement valable !
Un FAI n’a pas besoin de savoir lequel de ses clients visionne quoi, il a juste une obligation légale de conserver les données.
Bon, après, ça ne devrait pas être très compliqué pour ledit FAI d’associer une IP à une adresse postale, et donc à un utilisateur ^^’
Le 19/10/2020 à 11h21
Il ne s’agit pas des FAI, mais des hébergeurs de contenus. Là où les éventuels messages haineux sont postés. Eux n’ont pas la possibilité de faire le lien entre adresse IP et identité.
En rajoutant les FAI dans la boucle, on retombe sur le système actuel, avec le problème de la lenteur qu’implique forcément l’ajout d’intermédiaires supplémentaires, mais aussi le manque de fiabilité que peut avoir l’adresse IP (IP parfois partagée entre plusieurs abonnés, parfois plusieurs millions quand le réseau est NATé, comme c’est le cas sur les réseaux mobiles… et se pose aussi le problème des recours à des VPN…).
Après, la solution que je suggère, en passant par France Connect ou équivalent a aussi de gros inconvénients, notamment le fait qu’elle ne peut s’appliquer qu’à un français… Et s’il faut que les hébergeurs implémentent un système pour chaque pays, ça va être le bordel. Sans compter qu’il y aura forcément des pays qui joueront pas le jeu et fourniront des tokens à des gens dont l’identité n’est pas vérifiée…
Le 19/10/2020 à 12h21
Une actualité, une nouvelle loi… On se croirait revenus sous Sarkozy (même si on n’en est jamais vraiment sortis).
Comme d’habitude c’est de la comm’, pour masquer le fait qu’ils ne savent pas quoi faire.
Regardez le pantin de l’Intérieur, qui montre les muscles et annonce ce matin l’expulsion de fichés S, ou la dissolution d’associations. C’est probablement une coincidence, il avait vraiment prévu d’annoncer tout ça ce lundi, même sans l’assassinat du prof ?
Et au lieu de fliquer 67 millions de français (car la levée de l’anonymat concernera tout le monde), ils devraient plutôt mettre le paquet sur la surveillance de la poignée de milliers de dangereux, en fichant (!) la paix au autres… Ils font des discours la main sur le coeur, mais pour eux cet assassinat est juste un prétexte pour faire une énième loi sécuritaire qui s’empilera aux autres, et ne traitera jamais du fond du problème.
Donc tu voudrais obliger les gens à utiliser France Connect c’est ça ? Et ça concernerait qui exactement ? Les français de nationalité ? Les internautes qui se connectent depuis la France ? Tous les internautes du monde ?
En tout cas on pourrait nommer ça Minitel 2.0
Le 19/10/2020 à 11h09
C’est pas une nouvel loi qu’il faut , mais plus de moyen au force de l’ordre et à la justice.
Le 19/10/2020 à 11h26
Et comme ça, on fournit encore plus de données qui pourront être volées.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Et sinon, éduquer, c’est dans les cordes du Monsieur ou là aussi, on envisage de sanctionner ?
La loi actuelle est suffisante et si on estime que ça va pas assez vite, c’est peut-être parce que les tribunaux (et les juges) sont déjà suffisamment occupé …
Le 19/10/2020 à 11h28
Ca coûte des sous, alors que faire une nouvelle loi permet de poser son petit nom dessus… Du coup c’est vite décidé pour eux.
Le 19/10/2020 à 11h38
On ne trouve jamais de sous pour des choses essentiels ( hôpital, santé, éducation, justice, etc…), mais quelques milliards qui profiterons à certain, pousse facilement.
Le 19/10/2020 à 11h36
“Il souhaite que « l’anonymat pour ceux qui font l’apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux soit levé beaucoup plus vite ».”
Si j’en crois la presse, 80 personnes ayant posté des messages de soutien au taré/terroriste sont en train d’être contrôlés par la police. Donc ce n’est clairement pas un problème.
Le 19/10/2020 à 11h48
Pareil. Si le nom et les coordonnées de ce monsieur n’avaient pas été divulguées, on en serait surement jamais arrivé là. Ce qui me laisse à penser que cette récupération politique n’a que peu de chances de passer, heureusement.
Le 19/10/2020 à 11h56
Le retour d’une loi violant la liberté d’expression pour… sauver la liberté d’expression? On n’est plus à un paradoxe près…
Le 19/10/2020 à 11h58
Il fut une époque ou, de rage, on tuait le messager lorsque celui ci apportait de mauvaises nouvelles. Pratique d’une utilité contestable si l’on exceptait le fait que ça défoule et permet de sauver la face.
Notre société moderne ne semble pas avoir beaucoup progressé depuis.
Le 19/10/2020 à 11h59
Cette phrase a elle seule résume tout… Merci Marc pour l’article.
Ces politiques n’ont encore une fois aucun sens morale. Mettre en place un couvre feux, modifier la constitution, ‘est quoi la prochaine étape ? Supprimer le droit de vote ?
J’ai vraiment envie de vomir
Le 19/10/2020 à 12h06
“Aucun n’explique toutefois les fournisseurs de services conserveraient les copies d’identité, combien de temps et où, et quelle serait leur valeur juridique. “
Parce qu’ils n’en savent rien et qu’ils causent pour occuper le terrain sans aune réflexion derrière.
Le 19/10/2020 à 12h11
Je trouve surtout hallucinant qu’on essaye encore d’en faire une histoire de lien entre les vidéos etc… Attendez, où est-ce qu’on trouve l’idée qu’une vidéo de mobilisation ou d’indignation, c’est un appel à couper la tête ? Est-ce que ce n’est pas gravissime de laisser entendre que, quelque part, si on entend et adhère à un discours indigné, c’est normal qu’on aille couper la tête de quelqu’un, et donc que la solution est de ne plus critiquer qui que ce soit, au cas où un fou l’entende et passe à l’acte ?
Ensuite il y a un débat de fond évidemment sur la façon de vivre ensemble avec des gens qui mettent des choses au-dessus de la vie en terme de sacré (c’est primordial à comprendre, même si ça nous dépasse), sans les assimiler de surcroît. Soit on assimile et impose notre “modèle”, soit on respecte la diversité des sacrés et on ne blasphème pas.
Le 19/10/2020 à 12h21
Darma-nain, chie-pas et evier, le combo gagnant…
Le 19/10/2020 à 12h30
Analyse que je partage, sauf sur le dernier point. Il faudrait pouvoir respecter la diversité des sacrés, comme étant une libre opinion de chacun de nos concitoyens, la république devant garantir que chacun puisse l’exprimer dans les limites de ce qui est autorisé par la loi, au même titre qu’une opinion jugée blasphématoire par Mme Michu (remplacez le nom de famille par ce qui vous plaira selon votre opinion, dans la limite de la loi, i.e. non-incitation à la haine, etc…). Bref, si on pouvait se contenter de faire valoir la loi existante, probablement un peu poussiéreuse mais dont les principes sont simples, ca nous éviterait bien des débats par TV/radio/GAFAM interposés dont le but premier est d’offrir une visibilité à des individus qui par ailleurs n’ont pas grand chose de neuf à dire.
Le 19/10/2020 à 12h43
je vous rejoint,
ça rejoint une discussion d’un midi ou des collègues trouvaient ahurissant qu’on dise “au femme de pas se balader seule la nuit dans tel ou tel quartier”, c’est banaliser le fait que ça arrive, au lieu de faire en sorte que ça ne pose pas de problème.
par contre, d’après l’article le prof avait bien fait les chose à mon sens, vu qu’il n’a pas blasphémé devant les personnes qui pouvaient y être sensibles, au contraire il les a prévenus sans leur imposer la vision de ce qui était blasphématoire en les laissant quitter la salle.
après pour faire ça on peut être cordial, ou carrément méprisant, ce qu’il a pu dire n’est pas indiqué et pourrait être un autre problème
Le 19/10/2020 à 13h03
Ce n’est pas “des choses” mais la vie en elle même et c’est ça le fond du problème ( valable pour toute les religions ). Et naturellement plus le sacré tend à réguler / dicter ta vie plus tu aura de chance pour générer de l’extrémisme.
C’est pourtant ce qu’a dis daesh il y à quelques années, et la définition c’est le terrorisme low cost. Attaque au couteau dans la rue, renverser des gens avec une voiture, ect.
Tu n’a pas besoin de critiquer hein, il suffit de ne pas être d’accord et de l’exprimer. C’est pour cela que des gamins juifs n’ont pas pu aller dans certaines école dans le neuf - trois. C’est pour cela également que dans certains collèges / lycée tu ne peut même plus enseigner la théorie de l’évolution car les gamins croient dur comme fer au créationnisme.
Mais qui devra décréter ce qui est sacré ou non ?
Le 19/10/2020 à 13h07
Ce qui est surtout ahurissant c’est que quand tu aborde ce genre de discutions tu sois systématiquement catégorisé comme un bas du front raciste.
Quand à l’histoire du prof c’est juste la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il à surement un peu abusé mais ce mec c’est juste un héros. Maintenant est ce que ça va changer vraiment les choses ? J’en doute fortement.
Suffit de le voir avec cette news et l’autre vaseline qui ramène sa fraise. Je rappel au passage que cette meuf est quand même une putain de haineuse.
Le 19/10/2020 à 13h13
J’ai pas dit que c’était la solution (dans mon second message, je précise d’ailleurs les grosses limites d’une telle solution, notamment sur le plan international). Mais que ça serait déjà bien mieux que de devoir donner ses coordonnées à l’hébergeur, et donc, les rendre accessible à des employés de l’hébergeur qui pourraient éventuellement les divulguer si une personne tient des propos qui ne leur plaisent pas.
Le 19/10/2020 à 13h18
Elle a encore pris les internautes en grippe Avia.
Le 19/10/2020 à 13h36
Après le Covid, la grippe Aviaire ?
Le 19/10/2020 à 13h59
Le blasphème n’a aucun droit de cité dans une société laïque, ni même démocratique. En tant qu’athée, n’importe quel “livre sacré” a la même valeur que les contes de Grimm. Je refuse que l’Etat puisse décider si j’ai le droit de parler en bien ou en mal de ce qui, jusqu’à preuve du contraire, ne s’apparente qu’à des mythes.
Le 19/10/2020 à 14h08
Sur le fond, ils n’ont pas tort : il est anormal qu’une poignée de dégénérés transforme certains quartiers en coupe-gorge.
Sur la forme, en attendant qu’on greffe un cerveau à ce genre d’individu méprisable et qu’on les oublie au fond d’un cachot, on est malheureusement obligé de faire ce genre de prévention…
Il n’aurait jamais pu blasphémer : cette notion n’existe pas dans le droit français.
Le 19/10/2020 à 14h20
traduction: “c’est de la sorcellerie”
La notion est remplacée par “laïcité”.
Le 19/10/2020 à 14h14
Mais quand le mec est un multi multi récidiviste, tu dois donc partir du principe qu’il va encore recommencer et contribuer au mode coupe gorge. Pourquoi ce mec est donc encore dehors et ce mélange à la population ?
Le 19/10/2020 à 14h30
Autant je suis assez d’accord concernant l’éducation et la justice (surtout la justice), autant la santé et l’hôpital ce n’est pas le même problème (budget public des hôpitaux : + de 80 milliards d’euros annuels, budget total santé publique : env. 200 milliards) mais plus une question de choix des dépenses (hôpitaux publics en France : le double d’administratifs par rapport à l’Allemagne; plus un mille feuilles de structures admin sans rôle opérationnel genre ARS qui ont brillé par leur inutilité avec la Covid).
Le 19/10/2020 à 14h49
Parce que notre système judiciaire croit dur comme fer que la prison a un rôle de réhabilitation, même sur une durée limitée (voire ridicule), et que tout individu qui en ressort est un homme nouveau. Spoiler : ça ne fonctionne pas et un type déjà violent en ressortira encore plus violent.
Donc soit la prison a pour but de protéger la société des individus dangereux et dans ce cas-là il ne faut jamais les laisser sortir, soit on trouve une formule magique de réhabilitation pour qu’ils ne recommencent plus, mais à part la trépanation, je ne vois pas…
Le 19/10/2020 à 15h02
Je suis d’accord avec ça par contre je pense qu’il ne faut pas les traiter comme des chiens une fois en prison sinon autant les abattre, c’est plus humain. Après concernant la réhabilitation je pense que si tu à été trop loin c’est juste mort.
Le 19/10/2020 à 17h29
Un peu [HS] mais peut-être pas tant que ça :
Tout ça me fait bien marrer (façon de parler bien sûr)…
Ça fait des millénaires que les religions (toutes sans exception) nous pourrissent la vie et visiblement il y a plein de gens qui aiment ça et qui en redemandent.
Tout ça au nom d’un dieu (peu importe son nom) qui nous aurait créés mais qui n’a visiblement rien à foutre de nous.
En quoi un enfant né sous “X” devrait-il vénérer ses géniteurs qui n’ont fait que s’envoyer en l’air sans rien assumer des conséquences ?
Comme l’a dit Stendhal : “La seule excuse de dieu c’est qu’il n’existe pas”…
Quant à cette fameuse “liberté d’expression”, c’est comme d’habitude un magnifique “bal des faux-culs” car chacun la définit et l’arrange à sa convenance.
Et oui, menacer de mort quelqu’un sur internet, nier l’existence de la Shoa, affirmer que la terre est plate et autres conneries complotistes, c’est de la liberté d’expression et ça doit être défendu mais publier des dessins qui dérangent quelques débiles c’est du blasphème et c’est intolérable !!
“Ils l’ont bien cherché” comme ont pu dire plein de connards tous bords politiques confondus à propos des morts de Charlie et aussi à propos de ce professeur récemment décapité.
Bon là j’ai bien blasphémé, va falloir que je fasse gaffe…
Le 19/10/2020 à 17h45
Il a subsisté en Alsace-Moselle du fait du Concordat, mais a été aboli en 2017.
Il est intéressant de noter que cette suppression s’est faite à la demande des représentants des cultes.
Le 19/10/2020 à 17h51
Pfff. Je leur proposerais bien qu’on lève d’abord l’anonymat des chroniqueurs, commentateurs et politiques qui passent leur temps dans les médias. On parie qu’ils ne seront pas d’accord ?
Le 19/10/2020 à 18h08
Je précise que quand je parle de “publier des dessins qui dérangent quelques débiles” ça ne concerne pas que les Musulmans car la débilité est, comme la connerie profonde, une chose universelle qui n’a ni frontière ni religion.
Le 19/10/2020 à 18h31
merci
Le 19/10/2020 à 21h47
Je réponds un peu à tout le monde mais si tu comprends bien le sens du mot “sacré”, réel, pas juridique, c’est-à-dire quelque chose qui t’obsède et t’anime au point que tu es prêt à donner ta vie pour ça, tu vois ce que je veux dire, tu devrais partager jusqu’au bout pour reprendre tes termes. C’est très concret le sacré. Peut-être que ta famille est sacrée pour toi, ou ton pays, ou je ne sais quoi d’autre, c’est quelque chose qu’on perd un peu ou que beaucoup ne connaissent tout simplement pas mais il y a des sujets pour lesquels on n’hésite pas longtemps à en faire une affaire personnelle et à se ficher des conséquences, de la loi et autres.
Pour nous, la vie c’est sacré et nous sommes (de façon naturelle et humaine croyons-nous) horrifiés de ce fait divers. Et bien d’autres personnes le trouvent mérité car ce qui les a horrifiés au même niveau, c’est autre chose. Et c’est insoluble, c’est pas par la loi que tu vas contraindre le sacré, c’est pas au même niveau d’importance. Là on parle d’émotions profondes. J’aurais presque envie de citer Castaner vis-à-vis des manifestations suite au décès de G. Floyd, malgré le Covid (vous savez, on annonçait bien sûr une catastrophe sanitaire à cause de ça, d’ailleurs on a eu l’impression que la foi en la Science était plus sacrée pour certains que les vies sacrifiées par obstination à ne rien faire sans sa validation… bref).
Et donc si on comprend bien la notion de sacré, on comprend aussi la notion de blasphème, qui là encore n’est pas à prendre dans un sens juridique mais dans celui de l’atteinte au sacré. La vie est sacrée, nous interdisons le blasphème contre la vie (en principe), c’est dans nos lois.
Et comme on ne va pas exterminer tous ceux qui ne pensent pas comme nous et n’ont pas les mêmes sacrés que nous, il faut prendre en compte cette réalité, et au lieu d’amalgamer blasphème et liberté d’expression pour pleurer à chaque fois que quelqu’un craque, il faut comprendre. L’acte qui fait l’actualité est appelé “terrorisme” parce qu’il viserait non pas la personne assassinée mais le sacré de ceux qui sont vivants, une spirale classique de vengeance, tu me blasphèmes, je te blasphème (dans sa tête de fou, je le rappelle, et pour une fois j’aimerais bien être abonné au Monde pour lire en entier cet article qui aborde la question sous l’angle qui intéresse les concernés).
Le 20/10/2020 à 06h37
La vie n’est sacré que pour les religieux ! À partir de là ton blah-blah est intéressant mais totalement hors-sujet !
On fait des choix de sociétés, un des choix de la France est la Liberté et la laïcité. Donc non un meurtre n’est pas un blasphème ! C’est bien plus grave ! Je comprends que certains soient choqués par un dessin, mais on ne tue pas -en France- pour ce motif.
Le 20/10/2020 à 07h32
justement, tu n’as pas compris ce qu’il voulait dire par là
en France on a décidé de mettre la vie au-dessus de tout, c’est donc l’équivalent de ce qui est sacré pour les religieux
en découle que mettre fin a une vie est l’équivalent d’un blasphème : c’est le pire qu’un humain puisse faire (et c’est bien ce qui est inscrit dans le droit, la perpétuité c’est la peine la plus lourde qui existe)
pour certains religieux, au-dessus de la vie elle-même il y a les dieux et leurs représentations, d’où le fait que mettre fin à une vie soit de “moindre importance” et soit accepté comme punition d’une atteinte à la représentation de leurs dieux
Le 20/10/2020 à 20h52
Je viens de t’offrir l’article du Monde. Je comprend ton point de vue, il faut prendre les sensibilités en considération. Mais c’est tout, au même titre qu’on écoute un fou pour mieux le soigner, mais en aucun cas ne considérer les sensibilités, opinions voire folies de chacun pour faire loi, c’est à dire établir les règles qui doivent nous permettre de vivre en société. Car in fine c’est la seule chose qui importe. Nous n’avons pas à réguler les pensées intimes des individus, mais nous avons le devoir moral de construire patiemment un monde de civilisation, où chacun peu jouir d’un socle de libertés fondamentales en l’échange de quelques contraintes.
Le 20/10/2020 à 21h14
Merci beaucoup pour l’article.
“in fine c’est la seule chose qui importe” c’est malheureusement faux, ce n’est pas une vision partagée par grand monde, même si physiquement, socialement et tout on aspire à ça en général, chez nous en tout cas, il ne faut pas s’aveugler sur le fait que ce n’est pas le seul avis existant dans ce monde, et qu’il faut assumer que sur une zone politique délimitée, c’est nos règles et pas celles des autres, ceux qui ne sont pas contents vivront malheureux ou devront partir. Ou alors on cherche le consensuel, mais ce serait faire l’erreur de partir du principe qu’il n’y a pas d’idéologie qui aura pour but de s’imposer aux autres plutôt que de se contenter d’exister dans son coin.
La construction à long terme oui, mais dans ce cas faut pas sursauter et faire des gros virages à chaque difficulté comme si elle était inattendue ou imprévisible.
Ceci dit mon avis évolue au fur et à mesure que j’en apprends sur la responsabilité de la personne qui a menti et grossi le problème. Chose qu’on observe tout le temps et notamment de la part de la propagande médiatique (qui n’hésite pas à diaboliser ses adversaires et à défendre des lois mémorielles, des délations, des censures… bref le sacré officiel). Nous vivons des années de fragilisation et de doute propices à la montée des violences, l’idée est de ne pas l’accompagner (sauf si on a un agenda politique plus ou moins ignoble) mais de faire l’effort de chercher le pardon, la justice, la compréhension, l’apaisement… pour que la transition se fasse avec le moins de dégâts possible et qu’on puisse mieux reconstruire derrière.
Le 19/10/2020 à 22h55
Un jour, il faudrait qu’ils essayent de comprendre que le problème des réseaux sociaux n’est pas cet épouvantail de l’anonymat qu’ils agitent sans cesse (et qui n’existe même pas, on ne remerciera jamais assez Marc de réfuter aussi minutieusement toutes leurs tartuferies), mais davantage le problème de bulle de filtres et de chambre d’écho engendrés par tous ces algorithmes de sélection personnalisée à outrance du contenu.
Dans la grande majorité des cas, ils sont là non pas en ayant à cœur de proposer du contenu pouvant enrichir les connaissances de l’utilisateur, mais simplement à des fins purement mercantiles pour rendre l’utilisateur captif et qu’il reste le plus longtemps possible sur leur site pour pouvoir y placer davantage de publicités et dégager toujours plus de bénéfices.
Ah mais, suis-je bête ! C’est aussi le mode de fonctionnement des grands médias traditionnels…
Limiter ce phénomène serait bien évidemment loin de pouvoir corriger à lui seul tous les mots de la Terre (surtout qu’il existe déjà au-delà des réseaux sociaux dans le monde réel, largement couplé au biais de confirmation), d’autant plus pour le cas présent. Pourtant, être confronté à des opinions contradictoires est la base même de la formation de l’esprit critique qui est indispensable face à la quantité astronomique d’informations, disponibles en un claquement de doigt, sur Internet pour ne pas être manipulé.
Le 19/10/2020 à 22h57
Le corps de ce professeur n’est pas encore refroidi que notre rédacteur en chef entend protéger le droit de certains de diffuser des messages de haine ainsi que de divulguer des noms et des adresses sur les réseaux sociaux. Ben oui c’est bien la liberté d’expression qu’il faut protéger non ?
J’exagère le trait pour être raccord avec le contenu de cet article mais à l’inverse.
Dernier commentaire sur le sujet.
Il est clair que cet article est autrement plus constructif que celui que je commente. Il permet d’aborder le problème par le prisme de la théologie mais quand je lis que l’école ne sert à rien dans ce cas car elle est républicaine et surtout laique, cela me montre que le problème est bien lié à la Religion dans sa globalité.
Le 20/10/2020 à 03h27
Merci de le rappeler !
Tout comme le “sentiment d’insécurité”, le cercle de “haine” est orchestré par des groupes privés pour générer du profit et est particulièrement utile aux politiques pour accaparer le débat, étouffer dans l’œuf les problèmes structurels ou sociaux et placer de la surveillance généralisée et des lois sécuritaires liberticides.
Malheureusement, ça ne fonctionne que parce que les gens sont friands de ces news à scandale et n’en ont rien à carrer de confier leurs données et leur navigation internet à Zuckerberg et consorts…
Le 20/10/2020 à 06h34
Du terrorisme ! Vite, tentons de relancer la censure au forceps !
Le 20/10/2020 à 07h55
Marc il faudrait faire un article type “journalisme de solution” sur le sujet.
@AlexArchambault a parlé de l’absurdité des milliers demandes papier de la police qui sont souvent mal faite. Il parle aussi de guichet européen unique dans un article.
Vous pourriez parler de la spécificité du Parquet financier qui pourrait servir de modèle pour un parquet internet de lutte contre la haine en ligne. Avec une énorme différence : avoir des moyens de payer des spécialistes. Le problème du parquet financier est de devoir fonctionner uniquement avec des OPJ à 2k€/mois et ne pas pouvoir forcément les trouver, plus le fait qu’il faudrait des spécialistes de la finance et des informaticiens qui ne travaillent pas à ce tarifs-là (4k€, serait déjà pas mal).
Je ne crois pas qu’un format d’administration type hadopi soit utile, mais qu’en pensez-vous ?
Le 20/10/2020 à 08h31
Et pourquoi pas ? Parce que notre religion officielle s’appelle entre autres “humanisme”, et que donc on place la vie humaine au sommet (j’entendais ce matin encore à la radio, c’est notre “absolu”). Mais ta phrase est fausse puisque la réalité c’est qu’en France on vient de tuer pour ce motif. Ça c’est la réalité, le factuel. De même qu’en France on envoie des gens tenter de renverser les derniers États laïques du monde musulman, en particulier en Syrie (donc notre humanisme est hypocrite, de façade, de même que toutes les réactions en chaîne opportunistes pour faire (re)passer des lois de protection d’un pouvoir contesté, c’est juste un discours pour nous caresser dans le sens du poil).
Donc les choix de société qu’on fait doivent être appliqués, en actes, pas qu’en discours. C’est anormal de ne pas tenir compte de la composante non humaniste de notre population d’importation plus ou moins récente, c’est pas normal non plus de faire comme si la culpabilité était collective et comme si les gens qu’on a vu protester contre le dessin et tout, quelque part, approuvaient ou réclamaient un tel acte meurtrier. C’est grossier, ce n’est pas faire la part des choses et chercher à comprendre, c’est céder à la peur de l’inconnu (pour un athée, l’inconnu c’est ce qui se passe dans la tête d’un croyant - or pour devenir un meurtrier, c’est qu’on en a fait une question identitaire et personnelle, ça n’a plus rien à voir avec la religion ou la foi qui ne sont que des discours, prétextes).
Le 20/10/2020 à 08h49
Le 20/10/2020 à 10h49
Prochaine étape : interdire les VPNs…
Le 20/10/2020 à 10h52
Toi, tu sais toujours bien me faire rire.
Le 20/10/2020 à 11h20
Ce matin dans l’émission de débat sur France Info il y avait une intervenante qui a dit que les réseaux sociaux devraient être considérés comme éditeurs de contenu. Afin qu’ils soient responsables du contenu diffusé par leurs moyens.
En soit je suis assez d’accord car après tout ils déterminent déjà eux-même dans leurs CGU les contenus qu’ils interdisent en plus de ceux interdits par la loi, signifiant un certain choix éditorial et une absence de neutralité. Ils ne peuvent être de simples hébergeurs de ce point de vue.
Un peu plus tard, une autre intervention rappelait aussi que ces plateformes ont une modération obscure et souvent délocalisée ou automatisée. Mais un algorithme ou une personne issue d’une culture différente n’aura pas le même degré de sensibilité ou la même interprétation d’un contenu par rapport à celle que ferait un français (dans le cas présent).
La loi Avia est à mes yeux une mauvaise réponse à un vrai problème. Responsabiliser les plateformes et les obliger à mettre en place une modération locale me paraît être une nécessité plus productive que le dispositif proposé.
Le 20/10/2020 à 11h48
Globalement ton discours se tient mais là tu te discrédites complètement en faisant passer le régime Syrien et donc l’ignoble el assad (dont la famille aime à massacrer son peuple depuis des décennies) pour une victime du méchant occident.
Des témoignages ont démontré que ce gus a libéré en masse des prisonniers djihadistes quand dans le même temps il maintenait en prison et dans des conditions déplorables des opposants laïques.
Franchement pas un bon exemple donc…
Ça me fait penser à ceux qui accusent la France d’être une dictature et qui dans le même temps vénèrent un certain poutine, c’est pathétique, limite comique…
C’est comme la liberté d’expression dont ceux qui se font passer pour en être des fervents défenseurs et la revendiquent sans aucune limite adhèrent souvent à des idéologies (souvent d’extrême droite mais pas seulement) qui se hâteraient de la supprimer complètement si elles arrivaient au pouvoir. Là encore, c’est un truc que l’histoire a largement démontré à maintes reprises.
Personnellement je persiste à penser que les religions (toutes sans aucune exception) sont une plaie pour l’humanité qui n’arrive visiblement pas à s’en débarrasser. C’est hallucinant le nombre d’horreurs qui ont été commises en leur nom au cours des siècles.
Là encore l’histoire est là pour en témoigner et malheureusement ça continue.
Le 20/10/2020 à 19h37
T’as envie de polémiquer, je trouve que tu ne pèses pas bien les différents maux et que t’as envie de caricaturer une position. J’ai envie de dire l’un n’excuse pas l’autre (mais peut l’expliquer).
Y’a un truc à bien comprendre concernant les religions, c’est que c’est dans la nature humaine. Peut-être que ta religion, gavroche69, c’est-à-dire ce qui t’anime et te rend irrationnel, dogmatique, intransigeant, c’est d’être contre les monothéismes. Mais ça aussi, ça a beaucoup tué tu sais. C’est une dialectique, tu ne peux pas ranger les étiquettes “bien” et “mal” sur les religions et croyances. Ça finit par mal tourner lorsqu’il y a une spirale de violence et de vengeance, et en général le vainqueur a de bonnes excuses, la preuve, en gagnant le calme est revenu. Mais pour vaincre (je parle des Révolutions anti-cléricales comme 1789 ou 1917), on a massacré. Et massacrer une religion, ce n’est pas tuer la religiosité de l’humanité, il suffit d’écouter Robespierre ou Peillon pour bien comprendre que la République (ou la laïcité) a été pensée comme un nouveau culte, justement pour prendre cette réalité en compte. Un culte au nom duquel on a beaucoup tué et réprimé dans les périodes où il est disputé et fragile.
Si demain l’islamisme gagne, les terroristes d’aujourd’hui seront célébrés comme des résistants ou des héros, c’est comme ça, chaque religion dominante fait ça, et j’ai plein d’exemples en tête. Tout ça est tristement humain, je ne vois pas d’autre remède que de comprendre et accepter la diversité de croyances et d’idées (à défaut de l’apprécier).
Le 21/10/2020 à 05h51
Je ne cherche pas à polémiquer, je dis simplement que personnellement je ne comprends pas et ne comprendrais jamais ce besoin absolu qu’ont autant de gens d’avoir des idoles (divines ou pas) à admirer et à suivre aveuglément jusqu’à commettre les pires horreurs.
Tuer au nom d’un dieu quelconque (peu importe lequel) ou au nom d’un psychopathe dictateur (peu importe lequel et de quelle idéologie il se réclame) c’est la même chose à savoir c’est de la MERDE et rien d’autre.
Et oui je maintiens que l’arrivée des réseaux sociaux a amplifié ce phénomène qui consiste à ce qu’une grande gueule quelconque peut devenir en un rien de temps un maître absolu pour plein de gus plus ou moins finis.
Je le répète une fois de plus : aucun dictateur ne pourrait faire quoi que ce soit s’il n’était pas si facilement suivi aveuglément par tout un tas d’abrutis. Les grands dictateurs sanguinaires connus tels staline, hitler, franco, pinochet et tant d’autres du passé ou du présent ne seraient rien sans des meutes de larbins serviles prêts à tout pour une “caresse” du maître.
Pour résumer, je pense que le soi-disant sacré n’est qu’une invention qui a été faite dans le but de contrôler la populace et faire en sorte qu’elle ne se pose pas trop de questions et se contente de ce que les “zélites” veulent bien lui laisser.
“Bien des derniers seront les premiers” et “heureux les pauvres d’esprit…” qu’on trouve dans la bible sont de parfaits exemples du dogme “faites où on vous dit de faire et ne vous posez pas de question”. En gros “Faites pas chier, grâce à nous dieu s’occupe de tout”.
Mais contrairement à certains fous furieux, je n’ai jamais cherché à imposer mon point de vue à qui que ce soit (amis ou famille), ce qui ne m’empêche pas d’avoir un point de vue quand-même et de l’exprimer parfois (mais pas sur les RS où je n’ai pas de compte et n’en aurais probablement jamais).
Le 20/10/2020 à 12h19
les religions en soient ne sont pas un problèmes, ce sont les extrémistes qui le sont.
Quelques soit le sujet en fait, pas forcément les religieux. Prends les vegan, les pro-avortements (qui ne le sont pas forcément pour des raisons religieuses), les “féministes”, par exemple, ce sont ceux qui poussent ces positionnement à l’extrême qui posent problème.
Le 20/10/2020 à 12h40
Bien sûr qu’il y a des extrémistes dans tous les “modes de pensée” mais ce sont bien les religions où ces extrémistes sont les plus violents puisqu’ils massacrent allègrement ceux qu’ils jugent pas assez croyants ou assez serviles.
La religion catholique (histoire de ne pas se focaliser sur l’islam) s’est un peu calmée mais elle n’a pas été en reste dans ce domaine avec l’inquisition où des gens étaient torturés et envoyés au bûcher pour rien. D’autre part elle a pratiquement toujours été du côté du fric et du pouvoir y-compris quand ce pouvoir était aux mains d’immondes dictateurs (pinochet, franco et autres).
On ajoute à ça son silence assourdissant lors du génocide de la 2 ème guerre alors qu’elle était parfaitement au courant de ce qui se passait et elle a même beaucoup contribué à faire échapper à la justice pas mal de criminels de guerre nazis à la fin de la guerre.
Je parle bien sûr des instances dirigeantes, il y a eu et il y a encore des religieux de toutes confessions très bien mais ils sont généralement assez mal vus par leur hiérarchie.
Le 20/10/2020 à 13h35
Les faits divers systématiquement requalifiés en attentats dès lors que l’auteur est musulman, par contre ce n’est jamais le cas quand ce sont des fachos qui les perpètrent. Ca n’enlève rien au caractère dramatique de cet événement, qui est récupéré par nos chers politiques pour réduire nos droits.
Le 20/10/2020 à 13h53
Tout l’arsenal legislatif actuel est largement nécessaire ET suffisant … se donner les moyens de l’appliquer est l’unique question qu’il faudrait se poser , ces dégénérés d’élus ne méritent pas leur postes et devraient même être virés pour faute grave …
Le 20/10/2020 à 18h28
Sauf que la plupart des religions fonctionnent toutes de manière extrémiste. Alors après il y à les bon et les mauvais extrème mais en général c’est toujours mauvais… Tu veut des exemple ? T’est juif on te coupe la bite, tu met la kippa et t’a le shabat. T’est une femme muzz ? Ferme ta gueule salope et sort avec ta bache ! Putain t’a pas intéret à parler à un homme dans la rue ! T’est chrétiens ? T’a intérêt à baiser sans capotes… T’est amish ? Tu serais même pas ici pour commenter.
Un gamin qui nait dans une famille vegan aura parfaitement le choix de ne plus être végan le jours ou il sera majeur et autonome. Alors que la religion si tu fait ça tu recevra des pierres.
Le 20/10/2020 à 19h26
ça va les généralisations et excès, tranquille?
Le 21/10/2020 à 09h31
Je crois qu’il y a un pseudo consensus ici contre la loi Avia car elle transforme les hébergeurs en censeur, et sans aucune légitimité légale (et avec des intérets commerciaux).
Mais que penseriez vous d’un sytème où nous ne pourrions plus nous cacher derrière un pseudo. S’afficherait sur chaque commentaire/post/twit “Jean Durand” plutôt que “TrucMuche78” (avec par exemple du france connect derrière). De ce que je vois:
Ca ferait peut-être un gros ménage… non?
Le 21/10/2020 à 13h39
Et cela serait aussi le début du délit d’opinion, imagine une salarié d’une boite est inscrite au partit politique FI, son parton est de droite, voire d’extrême droite, petite recherche internet et il trouve des commentaires dans le site de l’huma ou du media et hop le CDD ne passe pas en CDI comme par miracle, même si l’employé donné toutes satisfaction. Et ne vas pas commencé a dire que c’est impossible c’est arrivé dans ma boite mais avec une copie papier de l’huma, le patron a finit par nous dire un ans plus tard qu’il n’a pas gardé la personne pour cela.