Gros risque de marche arrière pour ZTE Corporation. Le géant chinois qui devait créer 300 emplois fin 2012 et 1 000 au total, pourrait jeter l’éponge devant la Technopole du Futuroscope
« ZTE va renoncer à faire de Poitiers sa plateforme européenne de compétences en matière de formation, R&D et SAV ». L’information, révélée par 7aPoitiers tombe au plus mal alors que les institutions locales se félicitaient de cet investissement massif (10 000 m2 de bureaux, des millions investis, etc.). L’équipementier, ajoutent nos confrères, devrait même louer une partie des bureaux et logements, en phase d’achèvement.
ZTE aurait découvert un manque d’ingénieurs télécoms (voir ce reportage de France3). Selon les pronostics, l’entreprise pourrait maintenant choisir une délocalisation en Hongrie où ZTE a déjà un centre centre opérationnel d’exploitation des réseaux. ZTE Europe a déjà confirmé à 7aPoitiers qu’«un important investissement a été réalisé, mais ZTE n’occupera pas l’ensemble des locaux qu’il avait prévu d’occuper», mais l’équipementier confirme qu’une «vraie réflexion autour de la pérennité des investissements à Poitiers est en cours». Finalement, seule une vingtaine d’emplois devrait rester sur place.
Il reste surprenant qu’après un tel plan d’investissement, le géant chinois n’ait pas pu anticiper ce manque d’ingénieurs. Du coup, difficile de ne pas y voir un lien avec le récent rapport de Jean-Marie Bockel sur la cybersécurité. Cet été, le sénateur proposait dans son bruyant document d’« interdire sur le territoire national et à l’échelle européenne le déploiement et l’utilisation de « routeurs » ou d’autres équipements de coeur de réseaux qui présentent un risque pour la sécurité nationale, en particulier les « routeurs » et certains équipements d’origine chinoise. »
Surtout, il mettait spécifiquement en accusation les chinois Huawei et ZTE, soupçonnés de mettre en place des dispositifs de surveillance ou d’interception. « Nous n’avons pas été auditionnés, ce qui est regrettable alors que beaucoup de gens l’ont été, en particulier à Washington » expliquait François Quentin président de Huawei France aux récentes Assises de la sécurité à Monaco. Là même, Bockel répondait avoir manqué de temps pour auditionner préalablement ces acteurs. Dans le même temps, le sénateur garantissait qu’« il n’y a pas une virgule dans ce rapport qui n’ait pas été discutée avec l’Anssi », l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information. Et l’intéressé vient d’ailleurs de relancer le gouvernement sur ses priorités en matière de cybersécurité...
Commentaires (51)
C’est sûr que quand on te crache publiquement à la gueule, et qu’on songe à t’interdire de commercialiser ton matos, tu te pause pas longtemps la question de t’installer dans le pays en question …
Il est effectivement difficile à faire avaler qu’il y ait plus d’ingénieurs Telecom en Hongrie qu’en France, même en mettant tout chauvinisme de côté.
En même temps, je connais des personnes qui ont postulé chez ZTE au Futuroscope, certes pas comme ingé, mais plutôt sur des postes d’assistance de direction, traduction, etc… On leur proposait de travailler 6 jours sur 7 avec des plages horaires de disponibilités extrêmement larges pour une paye à peine supérieure au SMIC.
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Si c’est du même acabit pour les postes d’ingé, je comprends qu’ils aient quelques difficultés de recrutement. Pas sûr que seule la qualification des candidats soit en jeu. Un ingénieur qualifié, ça se paye.
L’article est en noir sur fond quasi noir.
Bug d’affichage ?
C’est le seul article qui me fais ça.
ah ben merde alors.
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les méchants chinois vont aller dépenser leurs thunes et embaucher ailleurs.
c’est ballot, pourtant on les avait juste traités de sales espions communistes.
on a une réaction de Bockel sur le sujet?
L’État français et sa gestion administrative et si pathétiquement gallinacéenne de l’économie.
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D’autant plus que les états ont accès aux codes sources hein…
C’est une habitude dans certaines entreprises d’arriver en criant haut et fort que l’on va rechercher plein de gens. Cela donne du poid dans les négociations…
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Puis si on arrive pas à avoir ce qu’on veux on part sans prévenir. Pas trés moral, trés peu éthique mais pratiqué régulièrement par les grandes entreprises intouchables.
L’argument de la sécurité est surtout politique. TOUS les constructeurs mettent en placent des systèmes de backdoors sur certains de leurs équipements (les plus stratégiques) d’ou le fait que tout le monde fait faire maison le coeur du système national.
Thales pour les européens,
Northrop Gruman ou General Dynamic ou Raytheon au US
NTT DOCOMO, Mitsubishi et autre au Japon…
Il est donc évident que la Chine développe ses solutions (ZTE et Huawei).
Aprés ils ne s’attendaient sans doute pas à ce prendre un tel coup en posant le pied sur le marché UE/US .
C’est la guerre économique , tout est bon pour préserver son business
Ecoutez ce type se ridiculiser ::
http://podcast.bfmbusiness.com/channel11/20121004_interview_2.mp3
Faut dire que les boites chinoises trainent une réputation: Pas trop la peine d’espérer monter en grade si on n’est pas chinois, ce qui n’aide pas à attirer une population cadre… des conditions de travail/salaire plus conforme au pays d’origine qu’au notre.
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La délocalisation avant même d’avoir localisé, c’est quand même assez fort! On voit le potentiel d’innovation des chinois.
J’espère que sur ce coup on ne leur avait pas en prime versé de subventions publiques, les directes qui vont se voir… ou les indirectes (routes d’accès etc…).
Ne pas évoquer Bockel, c’est en tout cas une vrais chinoiserie!
Du coup, difficile de ne pas y voir un lien avec le récent rapport de Jean-Marie Bockel sur la cybersécurité.
Ils sont juste vexés que le poteau rouge ait été découvert
« Nous n’avons pas été auditionnés, ce qui est regrettable alors que beaucoup de gens l’ont été, en particulier à Washington » expliquait François Quentin président de Huawei France
Ce qui n’a pas empêché les USA de vous envoyer bouler. Autant perdre le moins de temps possible.
Et puis, aller en Hongrie, c’est prendre le risque que l’UE suit la même voie.
Au final, ils y seront perdants.
j’en connais qui vont valser
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faudrait pas que pour un prétexte d emploi ,on sois vérolé par des équipements chinois ,faut arrêté d être naif avec cette Nation.
faudrait pas que pour un prétexte d emploi ,on sois vérolé par des équipements chinois ,faut arrêté d être naif avec cette Nation.
Manque d’ingénieurs, en France? MDR
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C’est bien à cause de l’autre gland et ses attaques sur les équipements d’origine chinoise qui les ont fait fuir… Rien d’autre.
Pour les 300 postes ils ont bien dû recevoir au moins 5000 CV…