300 dossiers écartés d’Hadopi menacés d’action en contrefaçon
À qui le tour ?
Le 22 janvier 2013 à 10h51
5 min
Droit
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Sur les 25 000 adresses IP que peut transmettre chaque jour l’ALPA à la Hadopi, l'une d'entre elles est extraite afin d'être éventuellement transmise au procureur de la République : celle où a été constaté la plus grande mise à disposition de films. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à l’internaute amiénois condamné la semaine dernière pour 18 films partagés en peer-to-peer.
Jeudi dernier, un internaute de 31 ans a été condamné par le tribunal correctionnel d’Amiens à 90 jours-amende de 5 euros pour avoir mis à disposition 18 films en peer-to-peer, soit un total de 450 euros. Les juges l’ont également sommé de verser 2 200 euros de dommages et intérêts aux ayants droits du cinéma qui l’attaquaient. Seulement, cet amiénois n’a pas été puni dans le cadre du mécanisme de riposte graduée, mais pour délit de contrefaçon. Comme nous le rappelions hier (notre actualité), l’acte de contrefaçon - puni d’une peine maximale de trois ans de prison et de 300 000 euros d’amende - ne se substitue en rien à la contravention de négligence caractérisée (passible quant à elle d’une peine de 1 500 euros d’amende et d’un mois de suspension de l’accès à Internet). Le dispositif mis en place par la Hadopi vise en effet le propriétaire d’une ligne Internet, responsable des moyens mis en place pour que sa connexion ne serve pas à télécharger illégalement des fichiers protégés en P2P, et non pas l’internaute (même s’il peut parfois s’agir de la même personne).
Une adresse IP extraite chaque jour par l’ALPA
Si l’engagement de ces poursuites sans avertissement préalable de la Hadopi a visiblement surpris le coupable, elle n’en demeure pas moins routinière selon Frédéric Delacroix, délégué général de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA). L’intéressé nous a en effet rappelé que son organisation bénéficiait d’une autorisation de la CNIL, en vertu de laquelle l’ALPA peut utiliser sa plateforme alimentant l’Hadopi en procès verbaux, « avec la possibilité d’extraire sur la collecte que nous transmettons une IP par jour. Cette IP correspond à celle qui aura été observée comme mettant le plus d’œuvres à disposition parmi les œuvres que nous mettons nous même en attention sur la plateforme ». Nous avions d'ailleurs décrit tout ce mécanisme dans notre actualité à partir de la délibération CNIL de l' ALPA.
Autrement dit, chaque jour, « la personne qui met le plus d’œuvres à disposition, tous réseaux confondus », peut voir son adresse IP sortie du lot par l’ALPA, qui choisit ensuite de la transmettre (ou non) au procureur de la République. C’est ce dernier qui décide alors de l’opportunité des poursuites.
Extrait de la délibération CNIL de l'ALPA
Mais quel est le but du procédé, qui choisi d’ignorer volontairement le mécanisme de riposte graduée ? « Nous n’avons pas toutes les œuvres en attention, puisqu’on a un système de rotation des œuvres qui privilégie les œuvres qui font le plus l’objet de téléchargements, répond Fréféric Delacroix. Et lorsque l’on tombe sur une adresse IP qui partage une quantité importante, le but pour nous est d’interroger le Parquet afin d'aller voir ce qu’il y a derrière, s’il y a un réseau organisé, si telle personne participe à une activité illicite à plus grande échelle, etc ». Le délégué général de l’ALPA le reconnaît ensuite : le but est également « de faire comprendre aux gens que partager massivement, c’est aussi une infraction pénale ».
Une décision « proportionnée »
« Là, en l’occurrence, la décision d’Amiens est tout à fait proportionnée puisqu’on était face à un téléchargeur tout à fait "massif" » poursuit Frédéric Delacroix. Même son de cloche du côté du Syndicat de l'édition vidéo numérique, l’une des parties civiles au procès en question : selon Jean-Yves Myrki, délégué général du SEVN, cette décision s’avère « assez proportionnelle par rapport à ce qui est constaté »-à savoir, la mise à disposition de 18 films en une journée. « Vous savez, on est tout simplement dans le cadre d’un texte que tout le monde a oublié mais qui existe encore, qui est le texte de base contre la contrefaçon », prévient ensuite l’intéressé, avant d’ajouter : « Le fait qu’il y a Hadopi n’a absolument pas abrogé ces textes ». « On sait très bien qu’on est en face d’un phénomène de masse, qui est très difficile à appréhender, néanmoins il y a des actions qui sont lancées et qui continueront à l’être. On ne peut pas rester comme ça », averti-t-il enfin.
Seule une IP sur trois finalement transmise au Parquet ?
Selon Frédéric Delacroix, l’ALPA a constitué à ce jour « environ 300 dossiers » depuis la mise en œuvre de cette extraction quotidienne d’adresses IP, « courant 2011 ». Plusieurs condamnations auraient d’ailleurs déjà été prononcées d’après lui, dont celle de la semaine dernière.
Notons cependant que si ce chiffre était confirmé, il signifierait que seuls 100 dossiers ont été montés par l’ALPA au cours des onze derniers mois. En effet, il y un peu moins d’un an, en février 2012, il y avait « environ 200 transmissions au procureur depuis le début des sessions de collecte » selon le représentant de l’organisation. Autrement dit, environ deux IP sur trois seraient en fait passées à la trappe.
300 dossiers écartés d’Hadopi menacés d’action en contrefaçon
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Une adresse IP extraite chaque jour par l’ALPA
Commentaires (76)
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Abonnez-vousLe 22/01/2013 à 10h56
Un télécharger massif avec 18 films O_o !!!
Sont complètement à côté de la plaque sérieux !
Faudrait arrêter tous les français, car suffit de dl des films et series en p2p pour dépasser aisément ce chiffre ridicule !
Le 22/01/2013 à 10h57
Le 22/01/2013 à 10h57
bon à savoir ça.
en gros il faut laisser en partage ce que tu viens de prendre et après tu vires au suivant.
Le 22/01/2013 à 10h59
« On sait très bien qu’on est en face d’un phénomène de masse, qui est très difficile à appréhender, néanmoins il y a des actions qui sont lancées et qui continueront à l’être. On ne peut pas rester comme ça », averti-t-il enfin.
Traduction :
« Bon, on sait que tout le monde télécharge, on sait qu’on ne peut pas y faire grand chose; en fait, je télécharge aussi, vous savez. Mais bon, faut bien qu’on fasse un minimum ce qu’on nous demande si on veut garder notre boulot, du coup c’est pas de bol pour ceux sur qui ça tombe. Pardon à la famille, tout ça.»
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Le 22/01/2013 à 11h02
C’est bien ce que je disais hier, il n’a pas téléchargé 18 films dans la même journée, il avait simplement - au moins - 18 films dans le dossier que partage le logiciel qu’il utilisait ce jour là.
Le 22/01/2013 à 11h03
Sparta.
Il faudrait qu’ils voient le film à l’ALPA.
Le 22/01/2013 à 11h06
Est-ce qu’ils extraient l’IP en se faisant une partie de bingo ?
Le 22/01/2013 à 11h15
Le 22/01/2013 à 11h16
Le 22/01/2013 à 11h19
Le 22/01/2013 à 11h20
« Nous n’avons pas toutes les œuvres en attention, puisqu’on a un système de rotation des œuvres qui privilégie les œuvres qui font le plus l’objet de téléchargements, répond Fréféric Delacroix.
Est-ce que par le plus grand des hasards, cette liste serait elle disponible à la consultation du public?
Je rêve je pense, mais sait-on jamais " />
Le 22/01/2013 à 11h25
Mise à disposition ne veut pas dire forcément télécharger; ça ne tient pas debout !
Dans les magasins tout est à disposition sans forcément être acheté.
c ‘est des dingues à l ’ ALPA.
Le 22/01/2013 à 11h26
À qui le tour ?
100 % des gagnants ont tenté leur chance.
Le 22/01/2013 à 11h28
Le 22/01/2013 à 11h30
Bon sinon en en reviens à la sempiternelle précaution qui casse toute le système hadopi & cie, VPN.
Un abo vpn pour l’ip étrangère + un serveur dédié basse consommation (genre AMD Brazos C60) + Lubuntu Desktop (système) + X2Go pour l’affichage du bureau distant + vpnautonnect pour reconnecter le VPN si déconnexion, et vous voilà avec une seedbox/serveur avec environnement graphique, à la maison.
Le 22/01/2013 à 11h30
Autrement dit, environ deux IP sur trois seraient en fait passées à la trappe.
En fait ces 2 adresses sur 3 sont sans doutes des adresses IP provenant de l’étranger.
Le 22/01/2013 à 11h39
Le 22/01/2013 à 11h45
Le 22/01/2013 à 11h49
Pour identifier les partageurs, ils sont eux mêmes obligés de télécharger/partager, non ? C’est légal ?
En tout cas c’est bien la preuve qu’hadopi ne sert à rien…
Le 22/01/2013 à 11h57
Le 22/01/2013 à 12h01
ALPA, venez m’ALPAguer, j’ai plus de 5000 films pirates chez moi et plus de 10000 épisodes de séries, viendez, viendez, je vous attends, mes chiens ont faim " />
Le 22/01/2013 à 12h04
Ce qui nous serait plus utile que d’ergoter sur le partage de 18 films sur le net, ce serait de trouver un logiciel capable, parmi les 18 versions du même film qu’on finit par trouver sur le 4To qui tourne entre copains avec ses 3000 films, laquelle est la meilleure ? Sans être obligé de les visionner toutes !
Hadopi ne nous aide pas beaucoup ! " />
Le 22/01/2013 à 12h07
Le 22/01/2013 à 12h08
Le 22/01/2013 à 12h10
Le 22/01/2013 à 12h10
Toujours aussi redoutable ce système ! " /> irony inside
Le 22/01/2013 à 12h12
toujours autant de la m3rd3
Le 22/01/2013 à 12h17
Je pense que c’est pas 18 films en partage, c’est 18 films qui font partie de leur liste et qui ont été uploadé ce fameux jour.
Le mec doit en avoir beaucoup plus en partage, sinon 18 c’est clair que c’est pas énorme.
Sinon ce genre d’action c’est juste une sorte de loto inversé, on condamne un mec la main dans le sac de temps en temps et on s’arrange pour que l’info soit reprise par tous les médias, juste pour faire peur. Un peu comme on fait rêver les ignorants en probabilité avec un gros lot à l’euromillion de temps en temps…
Le 22/01/2013 à 12h19
Le 22/01/2013 à 12h34
Que se soit des films téléchargés préalablement ou rippés puis mis à dispositon, c’est la même chose.
L’important est le nombre de mise à disposition simultanée.
Donc Faut faire tourner la roulette en limitant le nombre de films mis à dispo par personne et par jour.
En fait, je m’en fou, je regarde les films en streaming directement sur ma tv wifi
Le 22/01/2013 à 12h37
Ils en pensent quoi de Depardieu les ayants droit?
Le 22/01/2013 à 12h38
On a donc certaines réponses à mes interrogations d’hier :
Maintenant, j’en ai d’autres :
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Le 22/01/2013 à 13h25
Le 22/01/2013 à 13h26
Le 22/01/2013 à 13h27
Au fait ils ont prévu un plan vigipirate pour l’ALPA " />" />" /> ?
Le 22/01/2013 à 13h28
Le 22/01/2013 à 13h30
Le 22/01/2013 à 13h32
Le 22/01/2013 à 13h36
Une copie n’est pas de la contrefaçon, c’est une copie.
Une copie tu sais ce que tu as, une contrefaçon c’est quand il y a malice en te faisant croire que c’est un original.
Le reste c’est des schnekapps qui ne savent pas ouvrir un dictionnaire " />
Le 22/01/2013 à 13h44
Le 22/01/2013 à 13h45
Le 22/01/2013 à 13h58
Le 22/01/2013 à 14h01
Guinnness>Ou t’installe Peerblock, ça coûte pas un rond et c’est pas chiant comme la mort à paramétrer ou mettre à jour.
Quand même, 18 films par jours c’est le plus massif qu’ils aient chopés. “Vous serez surpris”, j’ai envie de dire.
Le 22/01/2013 à 14h13
Le 22/01/2013 à 14h19
Le 22/01/2013 à 14h25
Même si un jour je devais partager massivement des films, vu le peu de chance que j’ai, même la je serais pas sûr d’être tiré au sort……… " />
Le 22/01/2013 à 14h26
Bon, en clair, faut télécharger à l’unité autre chose que des blockbusters…
Resnais, Fassbinder et Cassavetes ont un grand avenir en P2P… " />
Le 22/01/2013 à 14h32
Le 22/01/2013 à 12h41
À qui le tour ?
Pas moi ! " />
A quoi sert Hadolfi alors ?? " />
Serait ce un aveu comme quoi elle sert a pas grand chose ?
Le 22/01/2013 à 12h41
Tout ça va décourager les seeders, l’intérêt du P2P deviendra peut à peut nul.
" /> marre de ces " />
Le 22/01/2013 à 12h45
Le 22/01/2013 à 12h45
Le 22/01/2013 à 12h59
Le 22/01/2013 à 13h06
Le 22/01/2013 à 13h11
Le 22/01/2013 à 13h12
Le 22/01/2013 à 13h13
Le 22/01/2013 à 13h18
Le 22/01/2013 à 13h18
Le 22/01/2013 à 13h20
Eh bé du harcèlement… y a pas d’autre mot ma p’tite dame… et cette abomination payée avec vos impôts… et oui.
a-bro-ga-tion (avec dadsvi and co).
Le 22/01/2013 à 13h21
Le 22/01/2013 à 13h22
Le 22/01/2013 à 13h22
Le 22/01/2013 à 13h24
Sur les 25 000 adresses IP que peut transmettre chaque jour l’ALPA à la Hadopi, l’une d’entre elles est extraite afin d’être éventuellement transmise au procureur de la République : celle où a été constaté la plus grande mise à disposition de films.
Et l’égalité devant la loi ? Ca sent la punition pour l’exemple ce procès. Je vois mal les ayant droits instruire 25 000 procès/jour. La justice française non plus d’ailleurs …
Le 22/01/2013 à 14h41
Le 22/01/2013 à 15h48
Le 22/01/2013 à 16h00
Le 22/01/2013 à 16h04
Le 22/01/2013 à 16h09
Le 22/01/2013 à 16h17
Le 22/01/2013 à 16h23
Le 22/01/2013 à 16h37
Le 22/01/2013 à 16h41
Le 22/01/2013 à 20h55
J’espère que PCI ne sera pas obligé de donner les logs concernant cette news,
car il y aura un bon pourcentage de téléchargeurs dans le log lot.
Le 23/01/2013 à 09h17
a constitué à ce jour « environ 300 dossiers » depuis la mise en œuvre de cette extraction quotidienne d’adresses IP, « courant 2011 ».
Une fois qu’ils ont triés les contrevenants et supprimés de la liste les fils et petit-fils de ministres, président en retraite en et hors activité, des sénateurs, députés et députés Européens, préfets, hauts fonctionnaires, maire de grandes villes, personnel de l’Hadopi de l’Elysée, de Matignon , les artistes soutenant l’Hadopi, de la SACEM, des majors, des ayants droits, des acteurs influents de la vie politique UMPS il reste quelques plus grand monde a condamner……" />
Le 23/01/2013 à 22h01
Si on mettait sur surveillance les systèmes de communications de nos “chers” élus et qu’à chaque fois ça cause de “marchés publics”, “frégates taïwanaises”, “dessous de table”, “détournements d’argent public”, etc, ça soit soumis à enquête, ça ne rapporterait pas infiniment plus que l’HADOPI ? " />