Réponse de Jacques Fansten (SACD) à la tribune de Philippe Axel
Le réalisateur et scénariste répond à l'auteur-compositeur-interprète
Le 31 janvier 2013 à 10h10
4 min
Droit
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Jacques Fansten, réalisateur, scénariste mais aussi président de la SACD nous a adressé sa réponse à la tribune de Philippe Axel. Il y dénonce les amalgames, méconnaissance, injures et diffamations. Comme la tribune de l'auteur de « BY-NC-ND », nous publions cette lettre in extenso (M.R.)
La confusion est rarement utile au débat et les amalgames contribuent à l'obscurcir. Dans une tribune publiée par PC INpact, Philippe Axel, auteur-compositeur-interprète, qui a vis-à-vis de la SACEM quelques griefs sur lesquels je n'ai pas à me prononcer, met dans le sac de ses récriminations la SACD qui n'a rien à voir avec ce qu'il dit ou reproche.
Non, contrairement à ce qu'il affirme, il n'y a pas de producteurs, ni d'éditeurs ou de diffuseurs au sein de la SACD. Elle est la "Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques", alors que la SACEM, contre laquelle il s'insurge, est une "Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique". C'est là toute la différence, depuis fort longtemps, entre une société d'auteurs et une société de droits d'auteurs : il appartient à chacune de ces sociétés de s'organiser comme elle le désire, mais il ne faut pas confondre les deux modes de fonctionnement et d'intervention.
Donc, non, Monsieur Axel, les auteurs n'ont pas besoin de "reprendre possession" du Conseil d'Administration de la SACD, puisque 100% de ceux qui y siègent sont des auteurs ! Sans doute aurait-il fallu vous informer avant de proférer des énormités qui pourraient faire du tort.
La SACD, la plus ancienne des sociétés d'auteurs, respecte toujours, contrairement à ce que vous semblez croire, l'idée qu'il avait énoncée et que vous citez, d'une "force de tous les auteurs pour tous les auteurs".
Vous semblez regretter qu'elle se soit prononcée contre l'idée d'une "licence globale", c'est votre droit. Mais je dois vous dire que ce n'est en aucun cas parce qu'elle subirait le point de vue des "producteurs", mais parce que les auteurs de l'audiovisuel et du cinéma, c'est-à-dire d'œuvres chères et financées aujourd'hui par des exclusivités régulées par la loi, savent que cette idée ne répond pas à la seule question qui vaille : comment pourra-t-on créer les œuvres futures ? Ils sont convaincus que, pour des raisons de coût comme de droit international, elle est inapplicable pour le cinéma et l'audiovisuel.
Il faut dire à Monsieur Axel, qui a bien le droit de penser ce qu'il pense mais pas de diffamer, qu'avant de lancer des accusations, même si elles ne sont qu'incidentes, il faut d'abord se renseigner. D'ailleurs Internet, même sans licence globale, aurait pu l'aider en cela.
Non, la SACD n'est pas "privatisée". Une commission officielle, instaurée par la loi et issue de la Cour des Comptes, la contrôle chaque année, comme toutes les sociétés de perceptions. Quand parfois, elle pose des questions, nous tentons d'y répondre et quand elle soulève des problèmes nous cherchons à y remédier, mais globalement elle reconnaît plutôt à la SACD un fonctionnement vertueux. Il est facile de le vérifier : ses rapports annuels sont consultables sur notre site !
Monsieur Axel, il est injurieux pour les 30 auteurs, je dis bien les auteurs, qui composent le Conseil d'Administration de la SACD, et qui travaillent de toutes leurs forces, parfois au détriment de leur œuvre, à la défense du droit d'auteur et de ce qu'ils pensent être l'intérêt général, que des les accuser ainsi, par des facilités d'écriture, des effets de plume, des amalgames et surtout une grande méconnaissance du sujet.
La défense du droit d'auteur, si essentiel pour nous et si malmené par les temps qui courent, n'a pas besoin de méthodes indignes. Car, paradoxe supplémentaire, ces attaques infondées contre la SACD rejoignent justement celles de certains producteurs qui se battent contre la gestion collective et celles de la Commission Européenne trop soumise aux intérêts des Multinationales et à son obsession de la concurrence industrielle.
Monsieur Axel, renseignez-vous, il y a suffisamment de combats à mener pour la place de la culture et de la création pour ne pas se tromper ainsi d'adversaire. Ce n'est pas parce que vous ne savez rien de la SACD que cela vous donne le droit d'affirmer n'importe quoi à son sujet.
Jacques Fansten
Réalisateur et scénariste et, cette année, président de la SACD.
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 31/01/2013 à 10h19
il y a suffisamment de combats à mener pour la place de la culture et de la création pour ne pas se tromper ainsi d’adversaire.
Cette phrase vaut aussi pour vous, vieil homme.
Ne pensez-vous pas vous tromper d’adversaire en vous attaquant à vos clients potentiels ?
Quels sont les autres combats que vous menez, personnellement, pour défendre la culture ?
Le 31/01/2013 à 10h30
Le 31/01/2013 à 10h32
Dans une tribune publiée par PC INpact, Philippe Axel, auteur-compositeur-interprète, qui a vis-à-vis de la SACEM quelques griefs sur lesquels je n’ai pas à me prononcer…
N’est-ce pas là le noeud du problème soulevé par P. Axel ?
Le 31/01/2013 à 10h33
Le 31/01/2013 à 10h34
Il est facile de le vérifier : ses rapports annuels sont consultables sur notre site !
visiblement c’est faux :
Ces rapports, mis à disposition des associés au siège de la SACD dans la période de deux mois précédant chaque assemblée générale (conformément à l’article R 321-6-1 du CPI), sont présentés au cours de celle-ci par le commissaire aux comptes, avant le vote des résolutions portant sur l’approbation des comptes annuels et des «conventions réglementées».
sources
Le 31/01/2013 à 10h35
C’est facile de pondre une réponse sur deux-trois points de P. AXEL et d’ignorer le reste, jetant ainsi l’ombre sur toutes ces déclarations.
Et donc, M. Fansten, vous répondez quoi aux autres points ? aux 600 000€ de rémunération annuelle du Directeur de la SACEM ? aux durée du droit d’auteur en constante augmentation ? aux financements opaques de ces sociétés ? A la destruction des pratiques non-marchandes pour monnayer chaque transaction liée à la culture ? des “sound-designers” salariés qui créént de la culture et devant laisser le droit d’auteur à leur boîte ?
Le 31/01/2013 à 10h41
Monsieur Fansten,
je tiens tout de même à vous informer que, sur votre biographie que vous nous proposez en téléchargement sur le site de la SACD que vous représentez, vous indiquez dès la première ligne, permettez-moi de vous citer : “Réalisateur, scénariste, parfois producteur.”
Mais je suis tout à fait d’accord avec vous, il-n’y-a-pas de producteur à la SACD.
Le 31/01/2013 à 10h46
Dans les statuts de la SACD on trouve:
I - La Société se compose de trois catégories d’associés :
Ce qui est bien avec ce système, c’est que les héritiers des auteurs compositeurs ou des gens à qui ils ont “cédé” leurs droits touchent des sous sur des oeuvres qu’ils n’ont pas créées.
Tiens je vais voir si je peux toucher la retraite de ma grand-mère qui nous a quittés récemment. (RIP)
Le 31/01/2013 à 10h51
Résumé :
“C’est même pas vrai.”
Le 31/01/2013 à 10h56
Le 31/01/2013 à 10h59
Le 31/01/2013 à 11h03
“faut dire à Monsieur Axel, qui a bien le droit de penser ce qu’il pense mais pas de diffamer, qu’avant de lancer des accusations, même si elles ne sont qu’incidentes, il faut d’abord se renseigner. D’ailleurs Internet, même sans licence globale, aurait pu l’aider en cela.”
Je crois que monsieur Axel connait mieux les rouages des sociétés de gestions que ceux qui les dirigent…
Le 31/01/2013 à 11h15
Le 31/01/2013 à 11h21
Le 31/01/2013 à 11h33
Ouais enfin d’un autre coté le monsieur a produit son dernier truc en 2004. On est en 2013 …
Le 31/01/2013 à 12h36
Le 31/01/2013 à 12h43
Le 31/01/2013 à 12h45
Cela a pu l’influencer il est vrai, mais comme son travail les 9 dernieres années a du l’influencer aussi.
Le conflit d’interet, il doit courir toute sa vie au mec ? Une fois qu’on a fait quelque chose, on doit être définitivement taggé de cette chose ? Une actrice porno qui quitte le porno pour du classique, doit etre toujours classifié en tant qu’actrice porno ?
Le mec il a produit 13 productions en 14 ans de sa vie et plus rien depuis 2004. A coté, il a realisé 27 films dont 5 depuis 2004 et ecrit 20 productions. Il le nie meme pas, mais c’est clairement plus son boulot aujourd’hui et même avant, cela ne l’a pas été a plein temps.
Le 31/01/2013 à 12h59
Le 31/01/2013 à 13h08
Le 31/01/2013 à 13h31
Monsieur Axel, il est injurieux pour les 30 auteurs, je dis bien les auteurs, qui composent le Conseil d’Administration de la SACD, et qui travaillent de toutes leurs forces, parfois au détriment de leur œuvre, à la défense du droit d’auteur et de ce qu’ils pensent être l’intérêt général,
Si la SACD et la SACEM sont “une société d’auteurs et une société de droits d’auteurs”, pourquoi la SACD travaille t elle à la défense du droit d’auteur ?
Le 31/01/2013 à 13h38
Le 31/01/2013 à 13h38
Le 31/01/2013 à 13h46
Monsieur Farsen a été élu président de la SACD, c’est une élection. Dans tout processus démocratique, on doit accepter qu’un opposant publie une tribune pour demander le changement de politique et d’équipe à la prochaine élection, en critiquant le programme actuel pour en proposer un autre. Il n’y a aucune insulte, aucune attaque personnelle dans ma tribune mais des critiques politiques.
Mais c’est vrai, que vaut la liberté d’expression pour des gens qui ont poussé au vote d’un texte Hadopi première version qui a été retoqué par le conseil constitutionnel pour menace à la liberté d’expression ?
Faire usage d’intimidation et faire un procès en incompétence à quelqu’un qui a écrit deux essais et travaillé plus de dix ans sur ces sujets est là , pour le coup, c’est de la rhétorique pure .
Il s’agit là encore, d’une preuve évidente que l’on ne se soucie guère de processus démocratiques contradictoires dans l’exercice d’un mandat d’intérêt général, où l’on est sensé respecter et représenter les intérêts de tous les auteurs, y compris les indépendants.
Philippe Axel
Le 31/01/2013 à 13h49
Le 31/01/2013 à 14h22
Et oui les rapports ne sont pas tendre concernant la gestion de ces “société”.
Ca fait meme des 10aine d’années qu’ils se font taper sur les doigts et … rien ne change.
Alors Mr Fansten nous affirme : “ Quand parfois, elle pose des questions, nous tentons d’y répondre et quand elle soulève des problèmes nous cherchons à y remédier, mais globalement elle reconnaît plutôt à la SACD un fonctionnement vertueux.”
Un mensonge ?
Ou alors il va nous expliquer point par point ce qu’il a fait concernant les points soulevés dans les rapports de la commission. Notamment le point concernant le cout de fonctionnement de la SACD.
De toute maniere, il suffit de regarder le graphique du fonctionnement de ces sociétés opaques et on a tout compris. Un vrai systeme de blanchiment d’argent mafieux.
–> PC INpact
Bon et sinon, combien d’entre nous connaisse les “oeuvres” de cet “artiste” ?
Personnellement, c’est ZERO.
Tu n’as rien à craindre de nous Mr Fansten, nous ne copierons jamais rien de vos “creations”. Mais par contre on participe activement au financement de la main d’oeuvre qui vous fait vivre (deficit de la secu des intermittents du spectacle).
Le 31/01/2013 à 14h24
Il parle peut etre pas des meme rapports. Ceux posté ci-dessus sont des rapports generaux. La cours des comptes fait aussi des rapports particuliers.
Le 31/01/2013 à 22h10
J’ai lu les réponses à ma réponse. Quelques précisions.
Je rassure celui qui me nomme le “vieil homme”, on est toujours le vieillard de quelqu’un et, comme le chante Brassens, le temps ne fait rien à l’affaire.
Si je ne réponds pas concernant la SACEM, ce n’est pas pour fuir les questions qui fachent, c’est parce que je suis incompétent pour le faire et je n’aime pas parler de ce que je ne connais pas. Par contre, j’ai été choqué que, dans un article sur la SACEM (qui représente les musiciens, les compositeurs, les auteurs et les éditeurs, donc les producteurs), Ph. Axel, mélange à ce qu’il reproche à cette société la SACD (qui elle représente les auteurs dramatiques, du théâtre, du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma et eux seuls, pas leurs producteurs). Or leurs règles et leur fonctionnement, n’ont rien à voir et, visiblement, il ne le sait pas. D’ailleurs les problèmes de la musique et ceux du cinéma , de la télé et du théâtre sont fort différents, même si bien sûr ils ont des points communs.
Je vous invite donc à aller voir le site de la SACD (onglet assemblée) : il est faux qu’on n’y trouve pas les rapports annuels et les rapports de la commission de contrôle (tous depuis 2004, nous n’avons rien à cacher!). Ce n’est pas folichon à lire, mais si vous voulez vous informer…
Vous y découvrirez que son financement n’est pas “opaque”, que personne n’y gagne 600 000 € (loin, très loin de là), vous y verrez surtout qu’elle n’est gérée que par des auteurs.
Bien sûr, certains ont noté dans mon CV, que j’ai parfois été producteur, ce n’était pas difficile à trouver, c’est moi qui l’ai écrit : c’est le cas d’un très grand nombre de cinéastes, c’est parfois le seul moyen de réussir à faire nos films. Du coup, j’ai pu aussi aider des films qui avaient du mal à être produits ou que j’avais envie de voir. Mais cela n’a jamais été mon activité principale: si je suis élu par les autres auteurs à la SACD c’est en tant qu’auteur (réalisateur et scénariste), il n’y a pas d’autres voies possibles et seuls des auteurs siègent à son conseil.
A la SACEM, dont parle Axel, il y a pour partie des auteurs, pour partie des producteurs et leurs pouvoirs sont partagés, c’est quand même différent. Non?
Enfin d’autres ironisent sur le fait que nous ignorerions les moyens nouveaux de créer ou de voir des oeuvres. Ils ne savent sans doute pas que la SACD a conclu récemment un accord avec You Tube et Daily Motion pour que les auteurs qui choisissent de déclarer leurs oeuvres puissent être rémunérés. Mieux (ou pire peut-être) nous venons de créer l’académie SACD / You Tube, qui va permettre à des auteurs de 10 des oeuvres qui circulent sur You Tube de recevoir une bourse (3000€) et une aide (7000€) pour leur prochaine oeuvre : c’est la première fois au monde qu’une société d’auteur s’engage dans ce genre d’accord.
C’est honteux? Peut-être, tout le monde peut bien critiquer, mais il faut aussi tenter de le faire sur des bases justes. Et il y a sans doute assez de choses à améliorer dans le fonctionnement de la SACD pour ne pas avoir besoin de lui reprocher des choses fausses…
Le 01/02/2013 à 04h24
Si je comprend bien vous êtes plus le représentant des personnes qui font du théâtre. Bien que j’adore aller dans un théâtre voire une piece, j’adorerai tout autant voir/revoir une pièce directement sur youtube (via le financement de la pub voir un abo payant (google a l’air de vouloir les mettre en place)). Estimez vous que cela sera un jour (dans un avenir proche) possible ? Si non qu’est-ce qui freine/empêche que cela soit possible ?
Le 01/02/2013 à 05h33
Le 01/02/2013 à 05h39
Le 01/02/2013 à 06h52
La confusion est rarement utile au débat et les amalgames contribuent à l’obscurcir. Dans une tribune publiée par PC INpact, Philippe Axel, auteur-compositeur-interprète, qui a vis-à-vis de la SACEM quelques griefs sur lesquels je n’ai pas à me prononcer, met dans le sac de ses récriminations la SACD qui n’a rien à voir avec ce qu’il dit ou reproche.
C’est bien la le probleme mon cher monsieur. Ces griefs vous concernent non ?
Que Mr PA souleve des critiques vis a vis de la SACEM et plus globalement sur des dysfonctionnement du systeme culturel merite que votre entite se prononce.
Alors vous trouvez tout cela normal ? Qui ne dit mot consent non ?
Votre silence est sans doute le pire reproche que vos clients font du systeme culturel francais : cette manie dont vous avez tous a fermer les yeux sur les magouilles du voisin. " />
Nous aimons les artistes, nous aimons leurs creations, nous voulons qu’ils puissent vivre de leur art pour ainsi continuer a nous abreuver de nouveautes. Mais en l’etat actuel des choses le systeme est tellement opaque (mafieux?) que nous le rejetons.
Ainsi sur 100 euros de depenses culturelles pouvez vous justifier la faible parts revenant aux artistes ? " />
Le 01/02/2013 à 10h33
Et vous ne repondez à aucune de nos interrogations !!
Aucune reponse par exemple sur les reproches qui vous sont faites sur les couts de fonctionnement …
Bref, poudre aux yeux.
Et nous dire que votre activité de producteur est secondaire donc ne compte pas … on croit rever.
Mais bon, les directeurs sont embauchés pour ce cela. Absence d’ecoute et surtout mensonge avec aplomb sont les defaults indispensable pour faire un bon directeur.