La Linux Foundation fédère les normes et les protocoles autour du SDN

La Linux Foundation fédère les normes et les protocoles autour du SDN

Déjà de nombreux participants de poids

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Vincent Hermann

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Internet

09/04/2013 5 minutes
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La Linux Foundation fédère les normes et les protocoles autour du SDN

La Linux Foundation a annoncé hier le lancement d’une nouvelle initiative baptisée OpenDaylight Project. Elle réunit plusieurs grands noms de l’industrie informatique ainsi que de célèbres équipementiers réseau autour du Software Defined Networking. Les entreprises s’engagent ainsi à unir leurs efforts autour de normes et protocoles communs, certaines prévoyant même de rendre open source plusieurs technologies.

opendaylight

Software Defined Networking : un nouveau paradigme

Dans un réseau ordinaire, l’ensemble des paquets circulant est traité de la même manière. Le firmware interne du switch est chargé d’en définir la destination. Une fois qu’un chemin est trouvé, tous les paquets devant se rendre au même endroit suivent la même route. Par défaut, il n’existe aucun tri des informations, ni aucune priorité, sans parler de chemins spécifiques en fonction du type de données.

 

Mais l’évolution actuelle des services, du cloud computing et autres services de stockage distants ont fait apparaître de nouveaux besoins sur le contrôle de la circulation des données. C’est ici qu’intervient le Software Defined Networking, qui propose de séparer complètement le plan de données du plan de contrôle. Plus précisément, plutôt que de confier le contrôle au firmware de l’équipement réseau, le SDN prévoit de le laisser entre les mains d’un authentique logiciel.

 

Les avantages du SDN sont en fait multiples. Un tel logiciel pourra ainsi aller beaucoup plus loin dans la capacité à trier l’information et à la prioriser en fonction du contexte. Le contrôle peut être particulièrement granulaire, mais l’administrateur va surtout pouvoir contrôler à distance les tables de routage et les modifier. Conséquence, une société peut bâtir une solution spécifique à ses besoins tout en utilisant des équipements hétérogènes et provenant de plusieurs constructeurs.

La Linux Foundation veut fédérer les progrès autour du SDN

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’initiative OpenDaylight. Le projet vise à réunir les acteurs du réseau pour travailler sur des solutions communes. Big Switch Networks, Brocade, Cisco, Citrix, Ericsson, IBM, Juniper Networks, Microsoft, NEC, Red Hat ou encore VMware sont ainsi les membres fondateurs d’OpenDaylight. L’initiative a été lancée par la Linux Foundation, qui se félicite d’ailleurs que tant de grands noms aient accepté de bâtir un framework open source.

 

 

L’initiative est particulièrement importante et ambitieuse. Comme l’indique la fondation, elle « rassemble les leaders de l’industrie technologique pour établir le plus grand projet de SDN open source à ce jour, avec pour objectif une plateforme SDN commune et ouverte que les développeurs pourront utiliser, à laquelle ils pourront contribuer et se référer pour construire des solutions et technologies commerciales ».

 

Il faut noter que le SDN est essentiellement une nouvelle couche d’abstraction dans la gestion du réseau. Il poursuit en quelque sorte la vague de la virtualisation qui accentue déjà depuis plusieurs années la séparation avec le matériel. Côté administrateur, cela signifie par exemple qu’un service peut être ciblé plutôt qu’une interface réseau.

Décisions collégiales et licence Eclipse 1.0

Les premiers résultats concrets ne sont pas attendus avant le troisième trimestre de cette année. L’avancement du projet reste tributaire des efforts mis en place par les membres de l’initiative, et tous ne sont pas du même acabit. Les participations financières au projet sont ainsi classées par rangs :

  • Platinum : Big Switch, Brocade, Cisco, Citrix, Ericsson, IBM, Juniper, Microsoft et Red Hat
  • Gold : Nec et VMware
  • Silver : Arista, Dell, Fujitsu, HP, Intel, Nuage Networks, PLUMgrid

L’implication financière sert uniquement à entretenir l’administration du projet. Celle-ci se fait à travers un comité technique, le TSC (Technical Steering Committee), qui sera en charge d’examiner les contributions qui seront proposées par les développeurs. Les décisions se prendront en conjonction avec un comité directeur (Board of Directors), l’infrastructure de l’initiative ne devant pas permettre à une entreprise unique de prendre le contrôle. Toutes les décisions sont donc prises sur un modèle collégial.

 

Puisque l’ensemble des contributions se fera sur un modèle open source, la licence choisie devait être assez souple. Il s’agit en l’occurrence de l’Eclipse Public License en version 1.0, approuvée par l’Open Source Initiative et adoubée par la Free Software Foundation. Comme l’indique la FAQ du projet, ce choix « maximise la compatibilité de la licence d’OpenDaylight avec le très grand écosystème des bibliothèques et composants tiers qui ont déjà été distribués sous cette licence ».

 

Deux précisions autour de la licence sont par ailleurs importantes. D’une part, le comité directeur sera habilité à faire des exceptions pour d’autres licences si cela est nécessaire. D’autre part, même si les contributions et la totalité du code propose seront sous EPL 1.0, rien ne garantit que les produits commerciaux qui s’en serviront seront open source. VMware, Microsoft et Citrix par exemple pourront tout à fait utiliser la plateforme OpenDaylight dans des propriétaires. L’objectif premier du projet reste la compatibilité complète entre tous les produits qui seront basés sur le framework.

 

Ceux qui souhaitent en savoir davantage sur le projet OpenDaylight pourront visiter le site officiel, et en particulier la FAQ, riche en informations.

Écrit par Vincent Hermann

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Software Defined Networking : un nouveau paradigme

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (21)




Par défaut, il n’existe aucun tri des informations, ni aucune priorité, sans parler de chemins spécifiques en fonction du type de données.



C’est bien pour cela qu’on faisait du DPI.

SDN c’est du DPI virtuel <img data-src=" />


intéressant <img data-src=" />

En plus vu les acteurs, il y a assez peu de chance que ça finisse en pugilat, donc on peut effectivement espérer aboutir à un résultat viable.








Skeeder a écrit :



C’est bien pour cela qu’on faisait du DPI.

SDN c’est du DPI virtuel <img data-src=" />





Tiens c’est marrant, tes touches ’D’, ‘P’ et ‘I’ sont inversée avec les touches ‘Q’, ‘O’ et ’S’. Tu devrais vérifier ça je pense.



Attendons de voir ce qu’en pense Woodrow Wilson <img data-src=" />




Platinum : Big Switch, Brocade, Cisco, Citrix, Ericsson, IBM, Juniper, Microsoft et Red Hat





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Flo_1 a écrit :



<img data-src=" />







Microsoft finance déjà à hauteur de 1% ( dernier chiffre en souvenir ) le noyau de linux et consort



Marrant de voir le nom de Apple absent <img data-src=" />








carbier a écrit :



Marrant de voir le nom de Apple Google absent <img data-src=" />







Fixed. <img data-src=" />









Khalev a écrit :



Tiens c’est marrant, tes touches ’D’, ‘P’ et ‘I’ sont inversée avec les touches ‘Q’, ‘O’ et ’S’. Tu devrais vérifier ça je pense.





Quelqu’un a un lien ou une explication sur la différence fondamentale entre DPI et SDN?

J’ai l’impression que le déploiement du deuxième faciliterait la vie du premier.

Idem priorisation en fonction du contexte je me demande comment ça se place par rapport aux discussions sur le neutralité du net.









Elwyns a écrit :



Microsoft finance déjà à hauteur de 1% ( dernier chiffre en souvenir ) le noyau de linux et consort





Source ? On en avait parlé il y a des années, MS avait en effet investi un moment, puis s’était retiré, mais à présent ?



Je ne vois pas MS dans la liste des membres en tout cas



cfhttp://www.linuxfoundation.org/about/members









paradise a écrit :



Source ? On en avait parlé il y a des années, MS avait en effet investi un moment, puis s’était retiré, mais à présent ?



Je ne vois pas MS dans la liste des membres en tout cas



cfhttp://www.linuxfoundation.org/about/members







http://www.internetnews.com/blog/skerner/linux-foundation-sponsors-now-include-m…



Autant pour moi ( héhé je vais en froisser plus d’un ) c’était pour 2012 ça change trop vite :O



Oula oula, on lit pas mal de conneries/imprécisions sur le SDN : dans cet article y compris mais je vous en veux pas car sur des sites beaucoup plus spécialisés réseau aussi . Et le marketing autour n’aide pas à comprendre.





Dans un réseau ordinaire, l’ensemble des paquets circulant est traité de la même manière. Le firmware interne du switch est chargé d’en définir la destination. Une fois qu’un chemin est trouvé, tous les paquets devant se rendre au même endroit suivent la même route. Par défaut, il n’existe aucun tri des informations, ni aucune priorité, sans parler de chemins spécifiques en fonction du type de données.





Non, il ne s’agit pas de réinventer le QoS routing, etc … on a pas eu besoin de SDN pour ça.





Les avantages du SDN sont en fait multiples. Un tel logiciel pourra ainsi aller beaucoup plus loin dans la capacité à trier l’information et à la prioriser en fonction du contexte. Le contrôle peut être particulièrement granulaire, mais l’administrateur va surtout pouvoir contrôler à distance les tables de routage et les modifier. Conséquence, une société peut bâtir une solution spécifique à ses besoins tout en utilisant des équipements hétérogènes et provenant de plusieurs constructeurs.





Encore raté, point par point :




  • Non le SDN ne va pas faire de la QoS plus “précise”, rien n’empêche aujourd’hui de le faire.

  • Evidemment que les tables de routages peuvent déjà être modifiés à distance, quand on en vient au câble console c’est qu’il y déjà un gros problème.

  • Il y a déjà des mechanismes QoS multi-constructeurs, ce n’est pas la question ici.





    Mais ce paragraphe est beaucoup mieux :



    Mais l’évolution actuelle des services, du cloud computing et autres services de stockage distants ont fait apparaître de nouveaux besoins sur le contrôle de la circulation des données. C’est ici qu’intervient le Software Defined Networking, qui propose de séparer complètement le plan de données du plan de contrôle. Plus précisément, plutôt que de confier le contrôle au firmware de l’équipement réseau, le SDN prévoit de le laisser entre les mains d’un authentique logiciel.





    Bon donc pour reprendre avec un peu plus de rigueur, le SDN a été inventé pour faire face à une problématique :

    Dans un DataCenter (le SDN n’est pas fait pour un LAN d’entreprise, ni même pour un réseau ISP), à cause/grâce à la virtualisation l’environnement est très dynamique (création de VM, déplacement de VM pour load balancing, etc). Dans cet environnement la configuration réseau (QoS, VLANs …) pour un service doit pouvoir suivre de manière dynamique et de façon transparente pour l’hyperviseur. Aujourd’hui les réseaux classiques ne sont pas du tout adaptés à ce type d’environnement virtualisé.



    Arrive donc le concept du SDN pour répondre à cette problématique : en deux mots on rajoute une couche d’abstraction et on déplace l’intelligence du matériel réseau (switchs, routeurs) sur outil centralisé et plus “intelligent” qui va prendre des décisions de commutation/routage en fonction de plusieurs paramètres (type de donnée donc pour de la QoS mais aussi charge des différents devices réseaux sur le chemin grâce à sa vue plus centralisé, etc)



    En espérant avoir été clair …








pyrignis a écrit :



Quelqu’un a un lien ou une explication sur la différence fondamentale entre DPI et SDN?

J’ai l’impression que le déploiement du deuxième faciliterait la vie du premier.

Idem priorisation en fonction du contexte je me demande comment ça se place par rapport aux discussions sur le neutralité du net.







Les switchs ne servent que sur internet effectivement <img data-src=" />

Personnellement je pense que tous les serveurs de microsoft sont branchés sur une seul multiprise electrique et en coaxial pour le réseau pour respecter la neutralité du net quitte à saturer le serveur de base de données sous access sans load balancing…



Moi aussi je peux raconter n’importe quoi <img data-src=" />



Aller; l’avocat du diable arrive.



Si on rapporte ça à de l’Active Directory+Share point (juste pour voir et grosso modo) et sa capacité a proposer des solutions relativement efficaces dans les périodes de “merge” entreprise (rachat de boite). C’est la couche qu’il faut pour les assimilations d’un réseau dans un autre en plus facile. Du directX pour réseau pour utiliser une autre image.



Avec ces briques (Cloud, AD+SP, SDN) on pourrai bien vendre des boites comme on vend des carottes.



Avec un plan com du genre :

“Pour s’engager” = pas envers toi.

“Pour être plus dynamique” = Te proposer un plan de départ plus vite.

“Pour être plus réactif” = Pouvoir solder les stock option rapido.



Du clé en main, en somme. Dans le climat actuel, ce pourrai servir non ?








bzc a écrit :



[…]En espérant avoir été clair …





Je pense, merci





CryoGen a écrit :



Les switchs ne servent que sur internet effectivement <img data-src=" />

Personnellement je pense que tous les serveurs de microsoft sont branchés sur une seul multiprise electrique et en coaxial pour le réseau pour respecter la neutralité du net quitte à saturer le serveur de base de données sous access sans load balancing…



Moi aussi je peux raconter n’importe quoi <img data-src=" />





Je n’avais pas compris suffisamment le principe du SDN.





bzc a écrit :



Dans un DataCenter (le SDN n’est pas fait pour un LAN d’entreprise, ni même pour un réseau ISP), à cause/grâce à la virtualisation […]



Cette partie a clarifié la situation pour moi









paradise a écrit :



Source ? On en avait parlé il y a des années, MS avait en effet investi un moment, puis s’était retiré, mais à présent ?



Je ne vois pas MS dans la liste des membres en tout cas



cfhttp://www.linuxfoundation.org/about/members





Non il continue mais il faut comprendre que Microsoft sous Linux c’est pas pour faire avancer Linux, mais simplement pour permettre a sa plateforme de virtualisation d’être compatible Linux. Du coup il y a eu deux gros push de code en quelques année et le reste c’est globalement de la maintenance.



Pour avoir un ordre d’idée, tu vas ici :

http://www.remword.com/kps_result/evolvement.php

Tu tapes microsoft dans le champ et tu sélectionne “employer”. Et tu auras les infos.









CryoGen a écrit :



Les switchs ne servent que sur internet effectivement <img data-src=" />

[…]



Moi aussi je peux raconter n’importe quoi <img data-src=" />







Il ne raconte pas n’importe quoi, il demande si cette technique, utile pour les administateurs réseaux, pourrait permettre de réaliser le fantasme (DPI) de certaines personnes qui ont vu en Internet une régression (commerciale essentiellement).



Et je considère la question comme légitime, car, à mes yeux, discriminer les données, c’est le début de la ségrégation de l’information. Oui, j’utilise des mots lourds de sens, car les dangers sont les mêmes.







bzc a écrit :



le SDN n’est pas fait pour un LAN d’entreprise, ni même pour un réseau ISP.







Pourtant, quand je lis la FAQ et que je tombe sur : SDN can enable users to optimize their network resources, increase network agility, service innovation, accelerate service time-to-market, extract business intelligence and ultimately enable dynamic, service-driven virtual networks.

Qu’est-ce qui empêcherait dans un avenir proche que les ISP l’implémente aussi ? Pouvoir changer leur business-modèle d’un abonnement d’accès basé sur un débit à un abonnement selon le type de site que l’on visite, ils seront pour, j’en suis certain, avec toutes les conséquences néfastes lié à l’existence de ce système.









Khalev a écrit :



Tiens c’est marrant, tes touches ’D’, ‘P’ et ‘I’ sont inversée avec les touches ‘Q’, ‘O’ et ’S’. Tu devrais vérifier ça je pense.





Le DPI sert surtout à faire de la QoS, bizarrement on parle pas trop de cet usage, c’est plus vendeur de dire que ça sert à espionner les gens. Cela marche comme la boite prioritaire de Gmail, un ordinateur lis le flux, le classe et le route (par exemple il route un stream sur un CDN).



EDIT: et contrairement à ce que laisse croire le post ci-dessus, c’est très utilisé, surtout sur les réseaux mobiles.



La bonne blague , c’est une nouvelle approche de la QoE . Cisco est déja sur le coup depuis quelques années maintenant. La différence c’est que c’est “open”



On aurait pu noter “Nuage Networks” dans la liste des membres de cette alliance Open Source, “Nuage Networks” n’étant autre que la branche armée dediée SDN d’Alcatel-Lucent !




La Linux Foundation a annoncé hier le lancement d’une nouvelle initiative baptisée OpenDaylight Project. Elle réunit plusieurs grands noms de l’industrie informatique ainsi que de célèbres équipementiers réseau autour du Software Defined Networking





SDN !!!



… une nouvelle initiative !

… un nouveau paradigme !

… de nouveaux besoins !

… une nouvelle couche d’abstraction !





Généralement, quand un projet commence comme ca, on n’en voit jamais le résultat.