Le PDG de SFR estime que la France pourrait n’avoir plus que deux réseaux
D'une concurrence de 4 à 2
Le 23 septembre 2013 à 14h30
5 min
Économie
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Interrogé hier par le Journal du Dimanche, Jean-Yves Charlier, PDG de SFR depuis quelques semaines, a abordé plusieurs sujets, dont les nouveaux forfaits 4G, une fusion avec Numericable et le partage de réseaux mobiles avec Bouygues Telecom. Un rapprochement avec Bouygues qui l'a mené à déclarer qu' « au bout du compte, n'avoir plus que deux réseaux est une possibilité ».
Jean-Yves Charlier, PDG de SFR.
Pas d'alliance avec Numericable pour le moment
SFR vit probablement l'une des périodes les plus complexes de son histoire. L'arrivée de Free Mobile a chamboulé ses taux de croissance, l'opérateur a pour la première fois poussé au départ de centaines de salariés, sa tête a changé de visages plusieurs fois en quelques mois, la concurrence s'active comme jamais pour la 4G et sa box internet souffre de la comparaison avec les autres FAI.
Rajoutons que Vivendi a récemment annoncé qu'il comptait bien se séparer de la société au carré rouge, ce qui pourrait impliquer une entrée en bourse l'an prochain. Et selon certaines rumeurs, cela pourrait même faciliter un rapprochement avec Numericable, qui entrera en bourse d'ici quelques semaines sauf surprise de dernière minute. L'idée avait été officiellement formulée par la direction de Numericable l'an passé déjà. Mais SFR n'a pas changé son point de vue sur le sujet, c'est toujours un non catégorique.
« Une fusion avec Numericable n'est pas à l'ordre du jour » a ainsi affirmé Jean-Yves Charlier à notre confrère. Elle est non seulement difficile du fait de l'Autorité de la concurrence, mais surtout, SFR préfère pour le moment se concentrer sur son futur accord avec Bouygues Telecom. « Ce serait un accord historique qui permettrait d'économiser plusieurs centaines de millions d'euros d'ici à 2020. Il nous donnera une meilleure couverture qu'aujourd'hui, aussi bonne que celle d'Orange » se félicite par avance le PDG. Ce dernier note ainsi que SFR n'a pour le moment pas besoin d'une consolidation du secteur pour avancer.
« N'avoir plus que deux réseaux est une possibilité »
Mais la remarque la plus surprenante de la part de Jean-Yves Charlier ne porte pas sur Numericable mais bien sur son analyse du marché. Il rappelle ainsi qu'il faut « redonner à la filière télécoms un avenir et une vision », c'est-à-dire à la fois des tarifs compétitifs et un budget suffisant pour investir massivement dans les réseaux. Une rengaine connue de la part des grands opérateurs, qui ne cessent de répéter depuis plusieurs années, avant même l'arrivée de Free Mobile, que la guerre des prix implique une baisse des revenus et donc un recul des investissements, ce qui par conséquent pourrait entrainer un réseau de plus faible qualité si la situation venait à ne pas s'améliorer. Cela explique ainsi pourquoi SFR et Bouygues veulent mutualiser une partie de leurs réseaux 2G, 3G et 4G.
Cependant, pour le PDG de SFR, si des fusions économiques pures et simples ne sont pas à l'ordre du jour, des rapprochements de réseaux sont par contre plus probables. « Au bout du compte, n'avoir plus que deux réseaux est une possibilité. Notre axe avec Bouygues Telecom est clair. Free est, de son côté, déjà lié à Orange » a-t-il ainsi résumé au micro du JDD.
Stéphane Richard : « Je ne ferme aucune porte »
Cette remarque fait donc à la fois écho au futur accord de mutualisation entre SFR et Bouygues, mais aussi aux derniers propos de Stéphane Richard, le PDG d'Orange. Ce dernier a ainsi affirmé à La Tribune il y a environ deux semaines que « si Bouygues Telecom et SFR vont au bout de leur accord [de mutualisation, ndlr], il est clair que cela ne nous laisse plus tellement de possibilités », le sous-entendu envers Free Mobile étant ici évident. D'autant plus qu'il a précisé sa pensée : « l'accord d'itinérance préfigurait un peu ces questions-là. (...) La mutualisation des réseaux s'inscrit dans une grande logique historique. Je ne ferme aucune porte. »
Bien entendu, la possibilité demeure encore faible qu'à moyen ou long terme, la France ne dispose que de deux réseaux mobiles, l'un géré par Orange et Free Mobile, et l'autre par SFR et Bouygues Telecom. Tout du moins, le scénario parait difficile dans les grandes villes et tous les territoires denses, où l'Autorité de la Concurrence comme l'ARCEP ne verront pas d'un très bon œil une telle stratégie. A contrario, dans les zones moins denses du territoire, soit en fait la majorité du pays (en surface), la question peut se poser. La plupart des Français sont urbains et cela n'aura donc qu'une incidence limitée sur la couverture de la population, néanmoins, les conséquences sur la couverture du territoire seront assurément grandes, et surtout, les économies pourraient se compter en milliards d'euros.
Orange, SFR et Bouygues Telecom ont déjà donné leur point de vue sur le sujet. Quant à Free Mobile, la question est plus complexe. Pour le moment, il se contente de son accord d'itinérance 2G et 3G avec Orange. En matière de 4G, l'opérateur reste discret, laissant entendre qu'il ne lancera d'offres qu'une fois la population suffisamment couverte. Mais Free doit à la fois se développer dans la 3G et en même temps déployer sa 4G, ce qui implique de sérieuses dépenses. L'opérateur pourrait donc lui aussi être tenté par une alliance. Mais son indépendance pourrait aussi être entachée. Voler de ses propres ailes a un coût, et l'accord d'itinérance avec Orange était censé être momentané et sans suite.
Le PDG de SFR estime que la France pourrait n’avoir plus que deux réseaux
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Pas d'alliance avec Numericable pour le moment
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« N'avoir plus que deux réseaux est une possibilité »
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Stéphane Richard : « Je ne ferme aucune porte »
Commentaires (59)
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Abonnez-vousLe 23/09/2013 à 15h01
Le 23/09/2013 à 15h04
« redonner à la filière télécoms un avenir et une vision »,
Demandez à un patron de telecom ce qu’il veut de l’état il répondra des aides…demandez à un patron du batiment ce qu’il veut de l’état…il répondra des aides…demandez. à un patron de restaurant ce qu’il veut de l’état…
Le 23/09/2013 à 15h14
Le 23/09/2013 à 15h14
Le 23/09/2013 à 15h14
Je verrais bien 1 infrastructure nationale, et des opérateurs qui achète de la bande passante…
C’est une telle aberration la multiplication des antennes et des réseaux d’interconnexion à cause des infrastructures respectives des opérateurs concurrents actuels…
Le 23/09/2013 à 15h20
Le 23/09/2013 à 15h20
Le 23/09/2013 à 15h23
Le 23/09/2013 à 15h25
Le 23/09/2013 à 15h25
Le 23/09/2013 à 15h28
Le 23/09/2013 à 15h31
Le 23/09/2013 à 15h31
Le 23/09/2013 à 15h31
Le 23/09/2013 à 15h34
Le 23/09/2013 à 15h35
Orange et Free ? " />
Le 24/09/2013 à 17h08
Le 24/09/2013 à 19h57
Le 25/09/2013 à 11h51
Le 23/09/2013 à 14h44
2 réseaux != 2 opérateurs
perso je trouve ça assez logique que le réseau matériel soit une infrastructure, exploitée par plusieurs opérateurs
Le 23/09/2013 à 14h44
Pourquoi pas 1 comme dans le temps…
Le 23/09/2013 à 14h46
Le 23/09/2013 à 14h51
Le 23/09/2013 à 14h52
Ils vont disparaître à tout jamais ,comme je suis heureux HEUREUX " />
Le 23/09/2013 à 14h53
1 réseau permettrai de plus comprimer les coûts de structures.
Mais l’ideal serait 1 reseaux, une multitude de concurrents le tout sous une holding avec 1 seul pdg.
Le 23/09/2013 à 14h58
Effectivement une mutualisation des infrastructures, peut-être bénéfique pour le client final (à la manière de de l’électricité, du rail…). Ça éviterai la multiplication des ondes et un maillage plus dense sur le territoire.
Après la mise en place d’une telle gestion est difficilement pensable entre les opérateurs privés (partage des coûts…)
Le 23/09/2013 à 14h59
Le 23/09/2013 à 15h37
Pas sur qu’un seul reseau soit une grande idee (malheureusement). En effet, l’operateur gerant le seul reseau n est alors pas challenge pour ameliorer son infrastructure sans competition… Il faut un minimum de competition pour eviter qu au final les clients soient laises.
Le 23/09/2013 à 15h40
Le 23/09/2013 à 15h41
A choisir, il vaut mieux être partenaire d’une entité historique et internationale, qu’avec un chatelain dealer de temps de cerveau ou un dealer d’abonnement C+.
Le 23/09/2013 à 15h46
Le 23/09/2013 à 15h53
Comme de toute façon cette idée ne fonctionnera que jusqu’au moment où il faudra sortir le fric pour entretenir et/ou investir….. du coup (et bizarrement) ce sera devenu le réseau de l’autre….
Le 23/09/2013 à 15h58
En fait on pourrait très bien s’en sortir avec ZERO réseau, et tout faire en pair à pair. Un téléphone est un récepteur ET un émetteur…
Le 23/09/2013 à 16h02
Le 23/09/2013 à 16h04
Le 23/09/2013 à 16h05
Le 23/09/2013 à 16h21
Avec tous les gens dégoutés de la politique de SFR, Bouygues ou orange … si bouygues et SFR fusionnent, le dégout de l’une des deux deviendra le dégout des deux …. Et j’imagine pas que des particuliers puissent être amoureux de boites qui les ont floués pendant des années…
Ah oui j’ai oublier que justement les gens ( moutons/pigeons ) oublient et pardonnent vite …. Bon bah faites ce que vous voulez monsieur SFR et Bouygues.
Le 23/09/2013 à 16h21
Deux opérateurs (ou plus) sur un seul réseau, c’est idéal pour n’être jamais responsable des problèmes, ça sera toujours la faute du partenaire ou du gestionnaire de l’infra " />
« Ce serait un accord historique qui permettrait d’économiser plusieurs centaines de millions d’euros d’ici à 2020. Il nous donnera une meilleure couverture qu’aujourd’hui, aussi bonne que celle d’Orange »
En 2011 ils dénigraient ceux qui passaient par le réseau d’un tiers (et ont envoyé bouler Free et ses milliards issus de l’itinérance). Finalement, ça leur semble envisageable aujourd’hui. Encore une belle vision ! Tant mieux pour eux si le changement de présidence leur ouvre les yeux.
Le 23/09/2013 à 16h22
Le 23/09/2013 à 17h26
Avec deux réseaux, on risque une entente sur les prix : ça s’est déjà produit…
Avec un seul réseau, on n’a même plus ce risque, on passe carrément dans un système communiste !
Le 23/09/2013 à 17h41
Le 23/09/2013 à 17h47
Le 23/09/2013 à 17h48
Le 23/09/2013 à 17h54
Mais Free doit à la fois se développer dans la 3G et en même temps déployer sa 4G, ce qui implique de sérieuses dépenses
Les antenne (matériel) Free n’étaient-elles pas compatibles 4G ? J’avais pourtant bien lu, que Free avait la 4G ready sur le matos qu’il installe !
Quand à la réduction du nombre de fournisseurs, cela serait peut-être pas bon pour les usagers; retour au monopole, et des tarifs tiré vers le haut.
La multiplications des FAI ou opérateurs n’est pas signe de tarifs bénéficiant aux usagers non plus, par exemple le prix des lunettes ! Il y a moult opticiens dans les villes et le prix des lunettes reste élevés, le consommateur ayant un besoin sera encore et toujours la vache à lait, pour les grandes poches des actionnaires.
Le 23/09/2013 à 18h00
Free a déjà donner son avis, a son lancement, pour eux ils n’y a de véritable place que pour free et orange, les autres peuvent crever la bouche ouverte dans un coin " />
Le 23/09/2013 à 18h01
Le 23/09/2013 à 18h02
Il rappelle ainsi qu’il faut « redonner à la filière télécoms un avenir et une vision », c’est-à-dire à la fois des tarifs compétitifs et un budget suffisant pour investir massivement dans les réseaux.
au lieu de gaver comme des oies vos actionnaires, faudrait penser à investir le cash plutôt, vous en auriez un de réseau
Le 23/09/2013 à 18h34
Mais où sont donc les pigeons ? Peut-être sont-ils voyageurs !
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Le 23/09/2013 à 19h00
Le 23/09/2013 à 20h52
Le 23/09/2013 à 22h12
Quel est le mal d’avoir 1 seul réseau loué par les opérateurs ?
Le problème est que cette gestion doit être faite par l’état … Hors l’état est trop c.. pour gérer ce réseau … Il y aurait bien plus de bénéfice à ce faire en louant pylônes + antennes que ce que l’investissement coûterai !
Le Français de base va dire “Marre de payer pour les opérateurs” mais en fait derrière ya moyen de ce faire bien plus de blé que les pseudos licence hertzienne …
Enfin bref avec des si hein …..
Le 23/09/2013 à 23h19
ça va lui faire drôle si, comme le voudrait Bruxelles, le marché des télécoms européens est libéré. Tous ces petits opérateurs étrangers qui vont vouloir découper son beau gâteau qu’il aimerait bien ne partager qu’en 2 grosses parts bien rentables…
Le 24/09/2013 à 00h05
Bouygues et SFR vont finir ensemble au rythme où ça va.
Rendez-vous dans quelques années.
Le 24/09/2013 à 06h42
Le 24/09/2013 à 09h50
Le 24/09/2013 à 10h10
caesar>Avec un système type STIF/RATP/Transilien/Optile : un organisme externe qui définit le budget en fonction de la qualité de service ;)
Le 24/09/2013 à 14h14
Moi aussi je suis pour un seul réseau:
Celui du libérateur! " />
Toujours plus de service, toujours moins cher: l’ADN de la marque.
Si vous aviez tous pris votre abonnement chez free, la France serait déjà couverte à 100% en 4G et en freebre " />
Viendez! " />
Le 24/09/2013 à 14h20
Le 24/09/2013 à 16h29