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Ophélie Coelho : « L’Europe n’a aucun intérêt à reproduire le modèle technologique américain »

Techno cherche chef d'orchestre

Ophélie Coelho : « L’Europe n’a aucun intérêt à reproduire le modèle technologique américain »

Spécialiste de la Géopolitique du numérique, la chercheuse Ophélie Coelho participait aux rencontres publiques organisées en amont du lancement du projet Campus IA. Next s'est entretenu avec elle.

Le 05 novembre à 09h23

C’est à Fouju, en Seine-et-Marne, que le mégaprojet de centre de données dédié à l’intelligence artificielle Campus IA doit s’étendre. Proche de Melun, la petite commune de 600 habitants devrait accueillir, sur une parcelle de 70 hectares, ce data center dont la puissance de calcul cumulée doit, selon ses promoteurs, équivaloir à terme à 1,4 GW (la puissance d’un réacteur nucléaire).

Porté par le fonds d'investissement des Émirats arabes unis MGX, la société française Mistral AI, l’américain Nvidia et la Banque publique d’investissement, Campus IA représente un investissement de 50 milliards d’euros.

Ophélie Coelho, par Cha Gonzalez

En amont des travaux, une série de rencontres publiques garanties par la Commission nationale du débat public s’échelonne entre le 15 octobre et le 17 novembre 2025 (voir les replays). À ces échanges, le député de Melun Arnaud Saint-Martin (La France Insoumise) ajoute une réunion publique à Crisenoy le 7 novembre 2025 au soir.

Chercheuse à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), autrice de Géopolitique du numérique, l’impérialisme à pas de géants (L’Atelier, 2023), Ophélie Coelho a fait partie des expertes sollicitées pour apporter leur éclairage à ce vaste projet industriel. Next s’est entretenu avec elle.

Les entreprises américaines suivent « une logique d'empire »

>> Quel regard portez-vous sur la consultation publique organisée autour du Campus AI ?

Je ne suis pas forcément au courant de toutes les procédures, mais j’ai toujours l’impression que ces débats sont organisés après la prise de décision. C’est une manière de relever les inquiétudes, mais la machine est déjà en route.

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Commentaires (13)

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Ultra intéressant et un peu déprimant aussi.

En tant que TPE, je me passe (passais) facilement de l'ensemble des solutions US, sauf que depuis l'arrivée des LLM, aujourd’hui je vois bien que Claude va me devenir indispensable pour rester compétitif.

Va vraiment falloir que je me penche sur les LLM opensource onpremise.
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Claude va me devenir indispensable pour rester compétitif
Et pour faire quoi exactement ???
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Du dev avec Claude Code.
Il n'est pas si mauvais non plus en sysadmin, j'ai monté un serveur de tuiles vectorielles OSM en un temps recors avec lui.

Chez OVH les serveurs avec des proc Nvidia pour l'inférence sont à plus de 1000€ /mois et je n'ai pas les clients pour mutualiser ce genre de dépense. Reste les modèles à faire tourner en local. Il faut que je test.
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Moui, sur le court terme, parce qu'à long terme, vaut mieux du code humain que du code pondu par IA. L'IA ne sais pas faire des trucs maintenable au long terme (et c'est assez logique, les codes fait à l'arrache c'est peut-être 95% des codes sur Github, leur dataset d'entrainement, et moins de 5% sont des vrais projets bien installés et bien conçus).

https://mamot.fr/@bearstech/115498404267258698

Le MIT avait sorti une étude il n'y a pas longtemps qui indiquait que 95% des déploiements d'IA en entreprise étaient un échec à court ou moyen terme.

https://fortune.com/2025/08/18/mit-report-95-percent-generative-ai-pilots-at-companies-failing-cfo/

L'IA donne l'impression d'être plus efficace puisqu'elle fait tout un projet en trois prompts, mais on passe plus de temps à écrire les prompts et corriger ses conneries qu'on en aurait passer à écrire le code soi-même.

Les prompts c'est trop imprécis : ça serait pas mal si on avais des langages qui permettaient de dire exactement à un ordinateur que faire...
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Les prompts c'est trop imprécis : ça serait pas mal si on avais des langages qui permettaient de dire exactement à un ordinateur que faire...
Pour ça, il faut aussi savoir ce qu'on veut lui faire faire.

Et ça, les 3/4 des projets ne savent déjà pas ce qu'ils veulent.

Mais ils le veulent tout de suite, voire pour hier, et pas cher, et de qualité.
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« Pour ça, il faut aussi savoir ce qu'on veut lui faire faire. » https://www.commitstrip.com/fr/2016/08/25/a-very-comprehensive-and-precise-spec/
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Clairement il fait de la merde des fois, et j'ose pas imaginer ce que cela peux donner avec un opérateur / dev qui n'y connaît rien qui fait un projet de A à Z.

Je ne veux pas relancer le débat mais de moins point de vue (qui fait du Bash et du PHP depuis une 30aines d'années) il me fait gagner du temps.

C'est un outil, il faut en connaître les limites et savoir l'utiliser. Je le pratique que depuis 6 mois et j'usqu'ici il me sert bien.
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Pour des petits scripts c'est pratique, mais ne l'utilise jamais pour des projets complexes. À la limite si tu veux qu'il génère ta requête SQL, pas de soucis, mais pas qu'il te rédige entièrement ton abstraction de base de données !

Claude le fera hein, mais tu te rendra très vite compte qu'il a fait de la merde (code doublon, fonctions inutiles mais qui semblent utiles à première vue, code mort parce que quand tu lui a demandé une modif il a juste "débranché" les anciennes fonctions sans les virer, etc.) et que t'as plus qu'à tout refactor (ce qui, en prenant le temps de prompt puis de génération puis de refactor, aura pris plus de temps que de coder de zéro).
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C'est intéressant :-) merci @MathildeSaliou
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avec plaisir !
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Mais qui donc a déjà entendu parler de cette Ophélie Coehlo ?
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Tous les gens qui suivent les réflexions sur l'autonomie numérique, la souveraineté technologique, la géopolitique du numérique… https://www.bortzmeyer.org/geopolitique-numerique.html
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Pas mal de monde…

Une de ses conf lors des journées réseaux de l'enseignement et de la recherche de Renater :
Numérique : Enjeux géopolitiques, externalités environnementales et chaînes de dépendance

Ophélie Coelho : « L’Europe n’a aucun intérêt à reproduire le modèle technologique américain »

  • Les entreprises américaines suivent « une logique d'empire »

  • « L'Europe a intérêt à faire reposer son autonomie sur son maillage de PME »

  • « Présenter CampusIA comme un sujet de souveraineté n'a pas de sens »

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