Amazon : des recettes en hausse de 15 %, mais 57 millions de dollars de pertes
Et 40 000 embauches en un an
Le 24 avril 2015 à 10h00
4 min
Économie
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Amazon, a révélé cette nuit ses résultats pour le premier trimestre de 2015. Le géant de l'e-commerce affiche des ventes en nette hausse par rapport à l'an passé, mais cela ne lui permet toujours pas de dégager un bénéfice net, notamment à cause des variations du cours du dollar.
Dollar maudit, services bénis
Mais quand s'arrêtera la croissance d'Amazon ? Au vu des derniers résultats financiers présentés par la société, il est légitime de se poser la question. Une fois de plus, le géant américain du commerce électronique affiche une solide progression de son chiffre d'affaires sur un an. Au premier trimestre 2015, ses revenus se sont en effet élevés à 22,72 milliards de dollars, contre 19,74 milliards sur la même période 12 mois plus tôt, soit une hausse de 15 %. Les ventes de produits ont compté pour 17,08 milliards de dollars sur ce trimestre, en hausse de 8,8 % sur un an, tandis que les services ont progressé de près de 40 % à 5,633 milliards.
Si la performance mérite d'être saluée, elle aurait pu être encore un brin meilleure si la hausse du dollar n'était pas venue jouer les troubles fêtes. Amazon estime en effet que celle-ci a eu un impact plutôt néfaste sur ses résultats, puisqu'à taux de change constant, la hausse aurait pu être de 22 % sur un an, ce qui représente un manque à gagner de 1,37 milliard de dollars. Conséquence indirecte de cette hausse, Amazon affiche de nouveau quelques pertes. Celles-ci restent néanmoins assez contenues, puisqu'elles ne sont que de 57 millions de dollars. Une paille par rapport aux revenus générés sur ce trimestre.
La masse salariale s'accroit, les coûts nets de livraison diminuent peu à peu
Pour pouvoir alimenter sa croissance, Amazon recrute à tour de bras. Selon le dernier pointage effectué le 31 mars 2015, le géant américain emploie 165 000 personnes à temps plein ou à temps partiel, mais sans compter ni les prestataires, ni les intérimaires. C'est 10 900 de plus qu'au dernier trimestre, et 40 400 de plus qu'il y a un an. En l'espace de 12 mois, Amazon a donc fait grossir de près d'un tiers ses effectifs, et rien ne semble montrer que cette courbe s'infléchira à court terme.
Autre point historiquement délicat pour Amazon : ses coûts de livraison. Ceux-ci ont bien souvent grevé les bénéfices de la société, mais petit à petit, elle parvient à en minimiser les effets. Sur ce trimestre par exemple, l'entreprise a dû débourser 2,3 milliards de dollars pour faire parvenir ses produits à ses clients.
Ces derniers ont pour leur part versé 1,3 milliard de dollars pour participer aux frais, laissant une ardoise de 1 milliard au cybermarchand, ce qui représente 4,8 % de son chiffre d'affaires. Il y a un an, les coûts nets liés aux livraisons représentaient 5,2 % du CA, et cette valeur baisse à chaque trimestre depuis un an.
L'Amérique du Nord reste son principal marché
Amazon est certes très présent à l'international, mais le cyber marchand est toujours très dépendant de son marché d'origine : l'Amérique du Nord. En comptabilisant les revenus sur 12 mois glissants (qui s'élèvent à près de 92 milliards de dollars) la société explique que 58 % du total provient uniquement de ses ventes de produits sur ce continent, soit environ 53,4 milliards de dollars. L'international pèse quant à lui pour seulement 36 % des revenus, avec un cumul de 33,4 milliards de dollars. Les 6 % restants (5,2 milliards de dollars) sont attribués aux Amazon Web Services, à cheval entre toutes ces zones géographiques.
Les marchés financiers ont très bien accueilli ces résultats, et gratifient l'action de l'entreprise d'une hausse de 7,2 % avant l'ouverture de Wall Street. Cela valorise Amazon à un peu plus de 194 milliards de dollars, soit un peu moins du triple des 69 milliards que pèse eBay.
Amazon : des recettes en hausse de 15 %, mais 57 millions de dollars de pertes
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Dollar maudit, services bénis
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La masse salariale s'accroit, les coûts nets de livraison diminuent peu à peu
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L'Amérique du Nord reste son principal marché
Commentaires (57)
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Abonnez-vousLe 24/04/2015 à 10h12
Quand je vois comment ils sont capables de réexpédier le même colis sans aucune enquête avant même le retour du colis précédent, ça ne m’étonne qu’à moitié.
Un collègue a moi s’est retrouvé avec 2 disques durs SSD identiques pour le prix d’un juste parce qu’ils avaient livré le colis dans la boite postale de ma boîte au lieu de passer par l’accueil. " />
Évidemment aucune enquête n’a été ouverte.
Alors bien sûr, j’imagine que si un client s’amuse à faire ça toutes les semaines ça va finir par se voir… mais si chaque client le fait une fois… et je compte pas les vraies erreurs de livraison… " />
C’est cool pour les clients, le SAV est on ne peut plus efficace mais je me demande comment c’est géré derrière.
Le 24/04/2015 à 10h22
fix pour le titre de l’article:
s/des revenus/un chiffre d’affaires/
Le 24/04/2015 à 10h28
“Chiffre d’affaires” est trop long pour que je puisse le faire passer.
C’est corrigé avec un synonyme plus proche :)
Le 24/04/2015 à 10h29
C’est surtout que c’est le genre de niveau de service attendu par un américain, c’est sur que pour nous français ça nous fait un choc
Le 24/04/2015 à 10h31
Ça c’est parce que tu as de la chance, moi un colis livré chez mon voisin, Amazon a directement envoyé le même colis en remplacement le temps que l’enquête de la poste se termine et quand j’ai appris où avait été le premier colis, j’ai du renvoyer avec une étiquette de retour pour pas me refaire facturer.
Des fois ils vérifient quand même un peu ^^
Le 24/04/2015 à 14h25
Si seulement Amazone pouvait améliorer leur site web, parce que la recherche, c’est la zone. Souvent, je cherche par Google pour ensuite aller sur Amazone.
Le 24/04/2015 à 15h01
Le 24/04/2015 à 15h09
Le 24/04/2015 à 15h40
Le 24/04/2015 à 16h51
Le 24/04/2015 à 17h38
On ne peut plus d’accord. Amazon fournit un service excellent, bien meilleur que ses concurrents français en tout cas.
Le 24/04/2015 à 17h58
Le 24/04/2015 à 18h02
Le 24/04/2015 à 18h04
Le 24/04/2015 à 18h26
Amazon propose un excellent service, et c’est plaisant d’avoir les frais de douanes inclus dans les frais de port quand il te livre depuis l’étranger (ça évite de mauvaise surprise) . Sinon j’ai un colis qui c’est perdu entre leur entrepôt et la transmission à ups, j’ai contacté le service client et ils m’ont renvoyer mon article en express des le lendemain. Ils m’ont juste demande d’en renvoyer un si jamais mon colis était retrouver.
Le 24/04/2015 à 18h52
Le 24/04/2015 à 19h47
Soyons clairs quand je dis “too big to fail” cela veut dire qu’Amazon a maintenant un poids économique trop important et s’il y a faillite alors il pourrait y avoir un risque systémique sans compter que ces fameux “gros” créanciers ne voudront pas faire une croix sur les millions qu’ils ont investis depuis près de 20 ans.
Pour ce qui est du risque de démantèlement du fait d’une situation de monopole, tu as en partie répondu à ton point. En effet, tant qu’une entreprise en situation de monopole arrive à prouver qu’elle ne lèse pas le consommateur et n’empêche pas la concurrence de s’installer alors le risque de démantèlement est très faible. Dans le cas d’Amazon, personnellement, je n’ai pas d’exemples qui pourraient orienter vers un tel risque. Et comme dans une situation de monopole, le prix est plus élevé que dans une situation de concurrence alors forcément il y a une augmentation des marges et au final du bénéfice de l’entreprise (ici le monopole).
Le 25/04/2015 à 02h18
Ce qu’il voulait dire, c’est qu’au moins ils n’accusent pas le client et réagissent vite.
De plus LDLC fait partie des rares exceptions et offre effectivement un service qui est au moins du niveau de celui d’Amazon.
Le 25/04/2015 à 05h11
Pour les détracteurs au sujet des salaires et des conditions de travail : avez-vous déjà essayé de parler à des employés amazon ? (employés/cadres)
Où vous basez-vous sur ce qui est dit à la TV (qui bien souvent sont des reportages dans des entrepôts hors de France avec un code du travail différent de celui utilisé en France) ?
Comment sont les conditions de travail par rapport aux conditions dans le secteurs de l’industrie automobile par exemple ? Car finalement, c’est une sorte de travail à la chaîne ?!
Pour les intéressés par des visites d’entrepôts pour vous faire votre propre opinion, je vous renvoie à cet article :  Next INpact
Le 25/04/2015 à 07h31
Le 25/04/2015 à 07h53
Le 24/04/2015 à 12h20
Le 24/04/2015 à 12h23
C’est moche les acronymes dans un titre.
Le 24/04/2015 à 12h23
62 gazillions même ! (Je file éditer mon commentaire " />)
Le 24/04/2015 à 12h27
bof…ici cela se comprends
Et ,pis t ugagnes un tag “CA” dans les flux d’infos.
Sinon, c’est caca les chiffres dans les titres " /> ,fallait mettre en toutes lettres ,Nonmais , oh " />
Le 24/04/2015 à 12h38
Le 24/04/2015 à 12h40
Le 24/04/2015 à 13h03
Effectivement, cela fait longtemps mais cette mansuétude paye car maintenant Amazon me semble être dans la catégorie “too big to fail” (i.e. les autorités et les gros créanciers ne peuvent plus le laisser tomber).
Et à terme, ils finiront bien par se trouver au moins en situation d’oligopole ou de monopole donc dégager plus facilement un résultat net (ou bien des bénéfices en termes moins comptables).
Malheureusement, je ne pense pas cela arrivera en 2155 mais bien plus tôt qu’on ne le croit. Là, je sors mon doigt mouillé et je dis dans moins de 10 ans…" />
Le 24/04/2015 à 13h13
To big to fail, c’est un peu trop facile, car comme il à été dis plus haut dans un commentaire, les situations de monopole sont surveillés de très près par les autorités et menacé de démantèlement.
Du coup les créanciers comme tu dis pourront changer leur fusil d’épaule, mais je pense qu’Amazon contrôle la situation, sinon je ne pense pas qu’il en serait là aujourd’hui.
Le 24/04/2015 à 13h15
Le 24/04/2015 à 13h23
Ou alors ils ont une stratégie à long terme, ce qui change des boites qui visent “Des bénéfices au prochain trimestre quoiqu’il en coûte!”. Bref, quand ça marchera on en fera des livres sur cette stratégie et on ne se demandera plus si ça pouvait échouer.
Le 24/04/2015 à 13h27
les deux en faites. la stratégie est vraiment de faire de la perte en se lançant agressivement un peu partout. Perdre de l’argent c’est cool, tu paie pas d’impôt. Et Amazon n’aime vraiment pas les impôts :)
Le 24/04/2015 à 13h28
Le 24/04/2015 à 13h49
Le 24/04/2015 à 13h49
Ouais, bah la théorie d’un côté, la pratique de l’autre. Je n’ai pas lu le livre et ne connait donc pas la définition exacte du price dumping, ce que je constate c’est que beaucoup d’acteurs pratiquent le price dumping selon ma définition (=revendre à perte d’un côté mais compenser autrement).
Le 24/04/2015 à 14h11
Le 24/04/2015 à 14h13
Le 24/04/2015 à 10h37
57 millions de pertes, mon oeil. Moi je dis, optimisation fiscale.
Le 24/04/2015 à 10h38
Chaque année ça me choque, Amazon vend sans bénéfice chaque année depuis des lustres, tue les commercens concurrents et personne ne dit rien.
Le 24/04/2015 à 10h42
En fait c’est un poil plus compliqué que ça.
Les règles comptables internationales font que les entreprises doivent inclure dans leurs comptes le montant des rémunérations qu’ils offrent à leurs employés sous la forme d’actions. Ainsi, si tu distribues l’équivalent de 200 millions de dollars d’actions à tes cadres, tu indiques avoir dépensé 200 millions de dollars, alors qu’ils ne sont jamais sortis de tes caisses. J’avais tenté d’expliquer çay’a trois mois avec les résultats de Twitter, mais c’est un peu long et je ne peux pas spécialement me permettre de le réexpliquer en détail à chaque actu sur des trimestriels " />
Sur le plan “opérationnel” Amazon est par contre bénéficiaire (à hauteur de 250 millions de dollars environ sur ce trimestre)
Le 24/04/2015 à 10h50
Le 24/04/2015 à 10h56
Vu comment ils maîtrisent l’optimisation fiscale, la croissance d’Amazon est tout sauf une surprise…
Le 24/04/2015 à 11h04
Tout à fait d’accord…
Le 24/04/2015 à 11h23
Le 24/04/2015 à 11h29
faire de la perte fait de toute façon partie de la stratégie d’amazon. et elle marche plutôt bien.
Le 24/04/2015 à 11h52
C’est malheureux pour la concurrence mais Amazon est vraiment un ogre sur le commerce en ligne… La barre des 100 Milliards de CA va vite arriver et ils n’auront plus qu’à augmenter le prix de quelques centimes (ou moins) par articles pour engranger des milliards de bénéfices…
Une situation de monopole à l’international qui est tout de même très impressionnant (étrange que personne ne dise rien par rapport à ça)
Le 24/04/2015 à 11h53
Le 24/04/2015 à 12h01
Moi ça me choque pas. Car si Amazon vend, les gens achètent. ^^
Le 24/04/2015 à 12h08
Monopole de quoi ? Du commerce en ligne ? Rien qu’en France le secteur pèse 57 milliards d’euros (62 millions milliards de dollars). C’est presque le double de ce qu’Amazon génère dans tous les pays hors US/Canada. Ils sont très très très loin d’être en situation de monopole.
Le 24/04/2015 à 12h12
n’empêche que les actionnaires commencent a raler certains doutent qu’amazon ne devienne jamais rentable
Le 24/04/2015 à 12h17
y a CA au pire " />
Le 24/04/2015 à 12h17
62 milliards de dollars plutôt?
Le 24/04/2015 à 12h18
Le 25/04/2015 à 08h43
Perso je me base sur un article de Courrier International (d’il y a 2 ou 3 ans). La situation s’est peut-être améliorée depuis, mais j’ai retrouvé les mêmes infos dans d’autres articles plus récents sur le web. Constat toujours basé sur les entrepôts de France.
En gros, en plus d’être payé au lance-pierres, c’était des cadences infernales, où il faut sans arrêt courir dans les rayons interminables pour trouver les articles le plus rapidement possible, c’était des pauses-pipi chronométrées avec remontrances quand elles duraient plus de 30 secondes (quand elles ne sont pas supprimées), c’était des mauvaises évaluations car les objectifs ne sont pas atteints (mais sont-ils atteignables), etc..
Et en général je préfère me fier à ces articles objectifs, plutôt qu’à des comptes-rendus de visite d’usine, qui ressemblent à ces cours de collège quand l’inspecteur arrive. On est prévenus à l’avance, on n’interroge que les bons élèves pour être sûr d’avoir la réponse attendue, on menace les mauvais de fois qu’ils feraient les cons, etc.. Un publireportage n’est pas forcément une publicité qui reflète la réalité.
Le 25/04/2015 à 11h46
Le 25/04/2015 à 15h19
Le 25/04/2015 à 23h56
Justement Lehman Brothers semble être le parfait contre-exemple mais c’est l’inverse: