OpenAI fait évoluer sa gouvernance, mais renonce à devenir une société à but lucratif

Sam Altman a annoncé lundi une évolution de la gouvernance d'OpenAI. L'éditeur de ChatGPT va abandonner sa structure actuelle, dont les bénéfices sont plafonnés, au profit d'un modèle capitalistique standard associé à une dimension d'intérêt public. L'entreprise reste cependant placée sous le contrôle d'une organisation à but non lucratif.
Le 06 mai à 08h05
4 min
Économie
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L'annonce sera certainement perçue comme une victoire par tous ceux qui craignaient de voir OpenAI faire primer l'intérêt de ses actionnaires avant le bien commun. Dans un message d'abord adressé à ses employés, puis relayé lundi sur son site Web, Sam Altman, cofondateur et CEO de l'entreprise, indique avoir renoncé à son projet de faire basculer l'éditeur de ChatGPT vers un modèle de société à but purement lucratif.
OpenAI conserve sa tête à but non lucratif
« OpenAI n’est pas une entreprise normale et ne le sera jamais », promet-il, avant de rappeler que sa mission est de parvenir à l'élaboration d'une intelligence artificielle générale (AGI) capable de bénéficier à « toute l'humanité ».
C'est la portée universelle de cette mission qui aurait conduit le dirigeant d'OpenAI à abandonner son projet, pourtant annoncé publiquement, de bascule vers un modèle de société standard, à but lucratif, capable de rémunérer ses actionnaires à partir de ses bénéfices. « OpenAI a été fondée en tant qu'organisation à but non lucratif. Aujourd'hui, elle supervise et contrôle la structure à but lucratif, et elle continuera à le faire à l'avenir. Cela ne changera pas », promet Sam Altman.
D'un modèle « profit capped » vers un modèle « bien public »
La gouvernance de l'entreprise s'apprête tout de même à évoluer. Pour ses activités commerciales, OpenAI repose pour mémoire sur une structure dite « capped profit », dont les bénéfices sont plafonnés (l'excédent devant, statutairement, remonter vers la structure à but non lucratif qui chapeaute l'ensemble).
C'est cette structure qui va être abandonnée, au profit d'un modèle plus traditionnel de Public Benefit Corporation (PBC), soit littéralement entreprise d'intérêt public, ou société à mission dans la terminologie française. Ce dispositif légal, prévu par le droit des États-Unis, s'adresse aux entreprises à but lucratif qui souhaitent inscrire dans leurs statuts la poursuite d'objectifs d'intérêt public, en parallèle de leurs logiques de croissance et de rentabilité.
Contrairement à l'initiative privée B-Corp, le modèle PBC ne suppose pas nécessairement de certification par un tiers, mais il peut être assorti, selon les états, d'obligations de mesure de performance.
« Le modèle PBC est devenu la structure à but lucratif standard pour d'autres laboratoires d'IAG comme Anthropic et X.ai, ainsi que pour de nombreuses entreprises à vocation sociale comme Patagonia. Nous pensons que cela nous convient aussi », commente Sam Altman.
Un actionnaire parmi d'autres... comme Softbank
« Nous évoluons vers une structure de capital normale où chacun détient des actions. Il ne s'agit pas d'une vente, mais d'un changement vers une structure plus simple », écrit-il encore. Dans le nouveau modèle, la structure à but non lucratif devient donc un actionnaire « important » de l'entreprise, avec un droit de contrôle, mais sans majorité.
Sam Altman n'évoque nommément que Microsoft parmi les partenaires d'OpenAI, mais les changements annoncés lundi ont vraisemblablement entraîné des discussions avec Softbank : le groupe japonais figure en effet au premier rang des participants à un tour de table de 40 milliards de dollars lancé début avril. Or il avait assorti sa participation à cette levée de fonds, qui doit intervenir en plusieurs phases d'ici 2026, de conditions suspensives, à commencer par la bascule vers un modèle de société à but lucratif.
OpenAI fait évoluer sa gouvernance, mais renonce à devenir une société à but lucratif
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OpenAI conserve sa tête à but non lucratif
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D'un modèle « profit capped » vers un modèle « bien public »
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Un actionnaire parmi d'autres... comme Softbank
Commentaires (9)
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Abonnez-vousLe 06/05/2025 à 08h10
Modifié le 06/05/2025 à 08h59
OpenAI se démarque de loin sur ses outils intégrés et génération de fichiers, c'est parfait pour bosser, et contrairement à Gemini on peut modifier n'importe quel message en remontant dans la conversation, pas juste le dernier... Mais cette taille de contexte, pour bosser sur du contenu assez conséquent, est très limitante.
La dégradation progressive des performances de raisonnement à mesure que la conversation progresse au point que les réponses deviennent redondantes est aussi bien casse-pied, de même que les ressources que demandent le webchat une fois une conversation bien meublée avec un énorme lag, alors que les concurrents n'ont pas ce souci.
Modifié le 06/05/2025 à 09h16
Et y'a vraiment un absolu besoin d'autant sur du texte ? Un million de tokens, c'est presque 500k mots. Tu réécris le Seigneur des Anneaux ? (c'est la longueur de la trilogie)
La fenêtre des précédents modèles était de 128k tokens, ce qui fait environ 96k mots. Soit un roman moyen.
Modifié le 06/05/2025 à 10h09
Et je t"assure que quand tu apprends progressivement à comprendre du code écrit par des tiers, ces outils sont exceptionnels, lorsqu'il y a des centaines de fichiers... Ça fait gagner un temps de malade.
J'ai par exemple, pu demander à Gemini d'étudier et présenter dans un rapport le fonctionnement intégral d'une extension pour prestashop, pour parvenir à corriger quelques points sur lesquels le développeur ne voulait pas se pencher. Et au passage faire un audit de sécurité qui a révélé certains soucis et potentielles failles.
Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, mais la capacité de raisonnement de Gemini et l'absence d'outils similaires à chatGPT, ainsi que l'impossibilité de modifier au delà du dernier message, sont très limitant quand on y a pris goût.
Typiquement, chatGPT peut sans problème effectuer des modifications demandées pour la sécurité et générer un zip prêt à installer sur prestashop pour tester les modifications, mais sa taille de contexte réduite est très limitante, il tend à éluder des bouts de code au delà d'un certain seuil / longueur de l'échange, ou chercher une simplification à l'extrême provoquant des soucis et modifiant le code original, là où Gemini n'a pas ce souci. La taille de contexte me semble être LE facteur le plus limitant chez les IA en ce moment, particulièrement dommageable à l'efficacité de chatGPT sur des tâches réclamant pas mal de lecture/analyse.
Ce n'est qu'un exemple parmi d'autre... J'ai aussi pu gagner un temps de fou sur la génération de scripts bash pour des tâches que je cherchais bien spécifiques.
Par exemple, supprimer toutes les pistes audio FR de toutes mes vidéos avec prise en charge d'un GUI en CLI, et debian/ubuntu/archlinux... Ou modifier les étiquettes de mes plants depuis leurs fichiers source en masse sans passer par gLabel disposant d'options limitées... Après une étude de son code par GPT et Gemini, permettant de comprendre comment est généré/structure le format de fichier enregistré par ledit logiciel.
Avant, il me fallait un temps dingue pour comprendre et assimiler les infos et bon nombre d'heures passées à écumer les forums et wiki (voir, les rapports de bugs sur Github et commits). Dans mon cas, avec un TDA, ces outils m'ont tout de même permis d'avancer et progresser plus vite que jamais auparavant, compensant certaines difficultés.
Le 06/05/2025 à 12h49
Le 06/05/2025 à 14h24
Modifié le 06/05/2025 à 09h56
- des légions de petites mains dans des pays pauvres pour tagger à qques €/h
- un bilan environnemental et énergétique monstrueu
- des dégâts sociaux dans les boites qui poussent au machin sans trop savoir pourquoi (FOMO power)
- asservissement, dépendance, déclassement professionel, dystopie en marche, etc...
Pour tous ces aspects, Llama, Gémini, Claude, OpenAI au moins sont dans un mouchoir de poche à savoir qui détruira le mieux et le plus vite le monde habitable.
Edit: mention spéciale à Grok pour le fascisme assumé.
Le 06/05/2025 à 10h00
Ah bon OpenAi fait des bénéfices ?
Et il est toujours pas opensource.
Le 06/05/2025 à 10h08