Cloud : notre dépendance aux USA coûte « plusieurs centaines de milliards d’euros par an »

Excusez du peu !

La France et l’Europe d’une manière générale utilisent largement les services cloud des géants américains. Cela a des conséquences sur la souveraineté des données, mais aussi économiques et sociétales. Un rapport donne des chiffres, ce qui est assez rare dans ce domaine. Le coût annuel dépasse les 260 milliards d’euros.

Sébastien Gavois

Le 06 mai à 10h06

7 min

Économie

Le Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises) a demandé au cabinet d’études économiques Astères un rapport sur notre dépendance technologique aux logiciels et cloud américains avec une « estimation des conséquences économiques en Europe ». Amazon, Google, Meta et Microsoft sont quelques-uns des grands noms américains du cloud omniprésents en Europe.

Cela ne devrait pas surprendre grand monde, mais les sommes en jeu sont très importantes : « 80 % du total des dépenses liées aux logiciels et services cloud à usage professionnel en Europe est passé auprès d’entreprises américaines, ce qui représente un volume de 265 milliards d’euros »… chaque année, affirme le rapport. Sur un aspect plus humain, cela représente « environ deux millions d’emplois directs, indirects et induits » aux États-Unis.

« La force des acteurs américains », qui captent 83 % du marché

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Commentaires (13)

Neliger Abonné

Le 06/05/2025 à 10h09

Voilà exactement là où il faut taper. Osef des droits de douane sur les biens physiques.

Aqua Abonné

Le 06/05/2025 à 10h20

Oui ça a l'air de rentrer dans la case "c'est du rip-off" de Trump donc on va nous aussi compter ces 260MM dans la "balance commerciale" et arrêter le cirque actuel au niveau des droits de douanes.

fred42 Abonné

Le 06/05/2025 à 10h33

Je ne suis pas sûr que taper sur des fournisseurs indispensables même à moyen/long terme (l'article parle de plusieurs décennies) soit une bonne idée : cela renchérira un service indispensable aux entreprises.

On peut essayer de négocier les droits de douanes avec l'immatériel, ce que l'on fait il me semble, mais, vu notre dépendance, ça ne doit pas être facile.

bingo.crepuscule Abonné

Modifié le 06/05/2025 à 10h23

Merci d'avoir fait un article sur le sujet. 👍
Les politiciens n'ont que le mot balance commerciale à la bouche et se plaignent du déficit, mais PERSONNE ne parle devant les caméras du coût que représente cette dépendance aux logiciels venus de l'étranger (et chacun continue de signer des contrats avec Microsoft, Amazon et consorts), alors que nous avons un vivier de compétences énorme pour développer des solutions françaises, open-source (ou à minima, avoir les droits sur le code) et qu'il suffirait juste de voir plus loin qu'à court terme !!

SebGF Abonné

Le 06/05/2025 à 11h40

/me repense à tous ces moments où il passait pour un con à dire qu'il faut privilégier les fournisseurs européens.

🖕 (pas d'autre réaction qui me vient à l'esprit)

deathscythe0666 Abonné

Le 06/05/2025 à 12h06

/me repense à tous ces moments où il passait pour un con à dire qu'il faut privilégier les fournisseurs européens.

Ça fait 20 ans que je dis ça aussi. D'un autre côté, on n'est pas capable de branler quoique ce soit contre le réchauffement climatique, donc je vois mal comment on pourrait se bouger contre un danger bien moins grave comme la dépendance au cloud américain.

potn Abonné

Le 06/05/2025 à 14h04

La lutte contre le réchauffement climatique, ça ne fait que coûter, même si ça coûte "moins cher" que de laisser faire.

Créer des alternatives aux systèmes américains, ça peut générer de la thune, si les clients prennent conscience de l'intérêt d'acheter "local".
Ça me semble donc moins compliqué à faire.

deathscythe0666 Abonné

Le 06/05/2025 à 14h34

La lutte contre le réchauffement climatique, ça ne fait que coûter, même si ça coûte "moins cher" que de laisser faire.

Tu iras expliquer ça aux constructeurs de panneaux solaires, de composants d'éoliennes, et de batteries pour véhicules électriques. C'est exactement la même chose que créer des alternatives aux systèmes américains, sauf que l'alternative est technique et pas géographique.

potn Abonné

Le 07/05/2025 à 11h56

On peut en effet ranger ce type de produit dans la case "lutte contre le réchauffement climatique", mais je n'y avais pas pensé.

Après, ces alternatives n'ont pas les mêmes caractéristiques que leurs pendants "polluants", là où on peut tout à fait avoir des équivalents logiciels aux outils américains qui auraient les mêmes caractéristiques, voire pourraient être meilleurs en tout point.

deathscythe0666 Abonné

Le 07/05/2025 à 17h03

Après, ces alternatives n'ont pas les mêmes caractéristiques que leurs pendants "polluants"

Les caractéristiques sont différentes, pas inférieures. C'est un peu pareil que pour des produits et services qu'on pourrait développer pour remplacer ceux des Américains et des Chinois.

potn Abonné

Le 10/05/2025 à 23h27

On est d'accord que différent ne veut pas dire "inférieur".

Par contre, on peut tout à fait créer un logiciel ayant exactement les mêmes caractéristiques qu'un américain ou un chinois.
Pour ce qui est du matériel, là, c'est pas aussi évident.

deathscythe0666 Abonné

Le 12/05/2025 à 22h03

exactement les mêmes caractéristiques qu'un américain

Si on ne reproduit pas la merdification, je suis preneur, hein.

potn Abonné

Hier à 11h35

J'ai bien dit qu'on PEUT, pas qu'on DOIT. ^^'