Connexion
Abonnez-vous

[Màj] Ubuntu 25.04 disponible : une version solide derrière un calme apparent

Force tranquille

[Màj] Ubuntu 25.04 disponible : une version solide derrière un calme apparent

Après Fedora 42, c’est au tour de Canonical de présenter Ubuntu 25.04, alias Plucky Puffin (macareux moine). Le système, sorti en version finale le 17 avril, comporte une série d’améliorations plus discrètes que celles de sa distribution concurrente, mais dispose quand même de composants très récents.

Le 18 avril à 09h01

Màj du 18 avril, 9 h : Canonical a bien respecté son calendrier prévisionnel et publié jeudi la version finale d'Ubuntu 25.04 Plucky Puffin. Les différentes versions de la distribution (poste client, serveur, etc.) sont disponibles au téléchargement sur le site de l'éditeur.


Publication initiale, le 31 mars à 8 h : La nouvelle mouture d’Ubuntu sera bientôt disponible, même si elle ne concernera qu’une partie du parc installé. Il ne s’agit en effet pas d’une version LTS (Long Term Support). Par défaut, les personnes utilisant Ubuntu 24.04 LTS resteront donc sur cette plateforme. Seuls les utilisateurs ayant choisi de rester sur le cycle semestriel recevront la mise à jour.

Contrairement à Fedora qui sert de laboratoire à Red Hat, les nouveautés des Ubuntu sont souvent plus discrètes. Dans le cas de la prochaine 25.04 cependant, les composants fournis sont les derniers (dans l'immense majorité des cas), y compris pour le noyau Linux.

Des composants très récents

Cette bêta intègre les dernières briques disponibles, y compris le très récent noyau Linux 6.14. Publié il y a quelques jours, il comporte des améliorations majeures. Par exemple, le pilote NTSYNC simulant les primitives de synchronisation du noyau Windows est terminé, avec des gains de performances dans certains jeux. Le pilote AMDXDNA permet quant à lui l’exploitation du NPU des processeurs Ryzen AI. Citons également une suspension et une reprise plus rapides pour certains systèmes, des opérations cryptographiques plus rapides pour AES-GCM et AES-XTS sur les processeurs AMD modernes ou encore une avancée pour la prise en charge des pilotes écrits en Rust.

Sans surprise, l’édition principale d’Ubuntu est fournie avec GNOME 48. Nous n’allons pas refaire toute la liste des apports. Rappelons simplement que cette version présente une nouvelle police par défaut, de nombreuses mises à jour pour les applications internes, une nouvelle liseuse de documents (Papers, qui remplace Evince), un meilleur support de Temps d’écran à travers tout l’environnement, ou encore le regroupement des notifications selon la source.

Côté composants système, on peut citer l’intégration de systemd 257.4, Mesa 25.0.x, PipeWire 1.2.7, BlueZ 5.79, Gstreamer 1.26, Power Profiles Daemon 0.30, OpenSSL 3.4.1 et GnuTLS 3.8.9. Pour le développement, on pourra compter sur Python 3.13.2, GCC 14.2 (malgré la disponibilité de GCC 15, déjà présent dans Fedora 42), glib 2.41, binutils 2.44, Java 24 GA, Go 1.24, Rust 1.84 (par défaut, plus ancien disponible), LLVM 20 et .Net 9.

Pour ce qui est des applications, on retrouve la « bande » habituelle : Firefox 136, Thunderbird 128, GIMP 3.0 (fraichement sorti), LibreOffice 25.2.2, VLC 3.0.21, Blender 4.3.2 (mais pas la 4.4) ou encore Audacity 3.7.3.

Quelques changements sous le capot

Les nouvelles versions d’Ubuntu ont beau être discrètes sur les changements visibles, elles comportent souvent une longue liste d’améliorations ou modifications internes. On commence avec un cas pratique : le service de géolocalisation. Ubuntu a longtemps utilisé celui fourni par Mozilla. La fondation a cependant annoncé son arrêt il y a un plus d’un an, pour laisser le temps de trouver des solutions alternatives. Dans le cas d’Ubuntu, il s’agit de BeaconDB, toujours expérimental. Il est utilisé pour la détection du fuseau horaire, la météo et la fonction Lumière nocturne.

Ubuntu 25.04 prend également en charge le Dynamic Boost de NVIDIA, activé par défaut pour les machines compatibles. Cette fonction est responsable de l’allocation dynamique des calculs au CPU ou au GPU en fonction des besoins. C’est elle qui permet notamment cette bascule vers le GPU lorsqu’un jeu est détecté. La fonction existe depuis un certain temps sur Linux, mais n’avait pas encore été intégrée dans Ubuntu. C’est désormais le cas, via le service nvidia-powerd (automatiquement désactivé sur les configurations non compatibles).

On reste dans la partie graphique avec le support « officiel » du HDR. Les guillemets sont de rigueur, car si le réglage est disponible, il n’est pas activé par défaut. Il n’apparait d’ailleurs dans Paramètres > Affichage que si un écran compatible est détecté. En outre, il s’agit d’un travail en cours, qui ne fonctionnera pas toujours et qui – pour l’instant – coupe malheureusement les raccourcis clavier pour modifier la luminosité de l’écran.

On note aussi la dernière révision de NetworkManager (1.52) avec plusieurs ajouts notables. Par exemple, le support de DNS over TLS (DoT), le support des configurations Oracle Cloud et d’ethtool FEC, ou encore la possibilité de prioriser IPv6 lorsque possible. Puisque l’on parle de réseau, signalons le support de wpa-psk-sha256 pour les connexions Wi-Fi, la possibilité de configurer une politique de routage, ou encore celle d’attendre que des serveurs DNS soient configurés (et joignables) pour considérer qu’une interface est effectivement en ligne.

Des améliorations dans l’installeur

Sans partir sur une base totalement neuve comme dans Fedora 42, l’installeur d’Ubuntu 25.04 comporte plusieurs améliorations sympathiques. Il est notamment capable de détecter les installations existantes d’Ubuntu. Il ne propose pas de mettre à jour par ce biais, mais on peut choisir d’installer Plucky Puffin aux côtés du système actuel, sans y toucher, tant qu’il y a suffisamment d’espace disponible non partitionné.

Cette détection améliorée s’étend aux systèmes Windows en place et prend donc mieux en charge le dual boot, y compris quand la partition Windows est chiffrée via BitLocker. Dans ce cas, Ubuntu peut être installée sans « casser » le boot, là encore à condition qu’il y ait suffisamment d’espace disque non partitionné.

Le support des configurations ARM64 fait également un bond, grâce justement à des améliorations dans l’installeur. La préversion du système prend ainsi en charge l’ensemble des configurations Windows on ARM à base de puces SnapDragon, y compris les PC Copilot+ intégrant des SnapDragon X. Attention cependant, cette version nécessite encore du travail et est fournie surtout pour rendre compte de l’avancée des travaux. En outre, la logithèque est nettement moins fournie.

Petits ajouts et téléchargement

Comme toujours, on trouve un peu partout de petites améliorations, mais qui ont parfois un impact important. Par exemple, le paquet xdg-terminal-exec est installé par défaut. Conséquence ? On peut désormais appeler le terminal par le raccourci clavier Ctrl + Alt + T. D’ailleurs, les nouvelles fenêtres s’ouvrent maintenant au centre de l’écran.

On note aussi une série de nouvelles icônes pour des applications comme Logiciels et EarTag. Puisque l’on parle d’icônes, Ubuntu 25.04 corrige un petit problème apparu avec la version précédente du système, où certaines applications avaient une icône légèrement plus grande que d’autres. Plucky Puffin a bien sûr un nouveau fond d’écran mettant en avant le macareux.

Le téléchargement de l’image ISO peut se faire depuis cette page pour la distribution principale, ou depuis celle-ci pour l’une de ses variantes. Comme d’habitude, on rappellera qu’il s’agit d’une préversion et qu’elle peut contenir des bugs et autres incompatibilités.

Les personnes intéressées par des tests (notamment pour vérifier la compatibilité des applications) ont trois semaines avant que la version finale soit proposée en téléchargement. Dans la foulée, toutes les installations ayant actuellement Ubuntu 24.10 recevront la mise à jour.

Commentaires (27)

votre avatar
Par exemple, le paquet xdg-terminal-exec est installé par défaut. Conséquence ? On peut désormais appeler le terminal par le raccourci clavier Ctrl + Alt + T.
Ce raccourci existe depuis longtemps, il est actif sur ma 22.04, et je l'utilisais sur les LTS précédentes.

Maintenant que la 25.x est annoncé, il serait temps que j'upgrade ma 22.04, vers la 24, qui doit être assez stable. En espérant que le bug (jamais corrigé) des applis qui passent sous le lanceur d'applications (au lieu d'y coller le bord gauche) soit enfin corrigé...
votre avatar
Haha, je suis toujours en 20.04. Le changement de X11 pour Wayland était à mon goût un peu trop majeur pour que je me lance dans l'aventure, même sur une LTS. Je considèrerai sans doute la 24.04 dans quelque temps aussi.
votre avatar
il est temps d'attendre la version de Mint qui va bien qui virera les trucs-packagé-que-seul-ubuntu-utilise (coucou NIH) et rende le tout utilisable.
votre avatar
Linux Mint Xia (22.1) est déjà basée sur Ubuntu Noble (24.04)
votre avatar
(Papers, qui remplace Evince)
Papers, qui évince Evince :cap:
votre avatar
Papers, qui évince Evince, Vincent! :cap:
votre avatar
le pilote NTSYNC pour les partitions Windows
Ça n'a rien à voir avec NTFS, c'est pour améliorer l’implémentation des primitives de synchronisation dans Wine, avec pour effet d'augmenter les performances dans certains jeux.
https://docs.kernel.org/userspace-api/ntsync.html
votre avatar
Très bon commentaire.

J'ai voulu en savoir plus sur ce que ça apportait à NTFS et j'ai vu que c'était un module pour simuler les synchronisations du noyau NT, en particulier pour les jeux ; mais à la fin de ma lecture, j'ai oublié que j'étais venu voir ce qui changeait pour NTFS. :pleure: et je n'ai donc pas pensé à faire une remontée d'erreur.
Aurais-je une mémoire de poisson rouge ?
votre avatar
Question d'ignare: est-ce que c'est une amélioration qui nécessitera une mise à jour des applis en aval (genre Steam) ou bien est-ce que c'est assez bas niveau pour que ça améliore la situation quelle que soit l'appli au dessus ?
votre avatar
A priori, il suffit que Wine (ou autre logiciel équivalent) soit adapté. Steam sous Linux s'appuie sur Proton qui utilise Wine. Les modifications seront à faire que dans Wine, mais c'est Valve qui va se charger de récupérer la bonne version de Wine.
votre avatar
Pour les joueurs, cela ne changera rien. Les optimisations existe déjà dans Proton, depuis déjà quelque mois, cf la vidéo d'AIRM4X
votre avatar
Damn it, c'est corrigé :chinois:
votre avatar
le pilote NTSYNC simulant les primitives de synchronisation du noyau Windows est terminé
C'est corrigé mais toujours INcompréhensible :ooo:
votre avatar
Pour ceux qui ne connaissent pas les services offerts par un noyau/OS.

Il s'agit de pouvoir faire communiquer/travailler entre eux des processus/tâches ou threads d'un même processus.
Dans le lien mis par hwti, on parle de sémaphores, de mutex et d'évènements.
Les 2 premiers évitent que des ressources/données soient utilisées "en même temps" par 2 entités logicielles avec pour but de protéger des erreurs du type : a lit une donnée puis b lit la même donnée, a fait un calcul sur cette donnée et écrit le résultat en mémoire, b fait un autre calcul (ou le même) et l'écrit lui aussi en mémoire. On a donc écrasé la valeur modifiée par a.
Si par exemple, a et b font -1 sur la donnée, on passe de donnée à donnée-1 au lieu de donnée-2 si l'on avait protégé l'accès à la donnée.

Pour les événements, je n'arrive pas à trouver de page Wikipédia, les termes que je recherche me font tomber sur des événements (salons ou autres) informatiques ou sur de la programmation événementielle, ce qui n'est pas ça non plus au niveau d'un OS.
Mais en gros, ça permet à un processus d'attendre un événement avant de continuer son traitement et à l'OS ou d'autres processus de générer cet événement.
votre avatar
Merci pour la vulgarisation :chinois:
votre avatar
Les évenements sont, dans le cas ce driver, un sémaphore binaire permettant de représenter un système à deux états concernant les conditions de reset.

Le sémaphore binaire n'est qu'un cas particulier de sémaphore.
votre avatar
votre avatar
Si c'est pour répondre à ce qu'est un événement, c'est non.
votre avatar
Certainement variable de condition. Un ou plusieurs threads peuvent attendre sur une variable de condition. Lorsqu'un événement donné se produit, on vient (le thread qui réceptionne ou produit l'événement) réveiller un, n ou tous les threads en attente sur la variable de condition associée.
votre avatar
nan, plutôt pour illustrer ton paragraphe/la problématique d'accès concurrentiel à une donnée (j'avais les deadlock mysql en tête)
votre avatar
Oui, c'est un problème connu auquel il faut faire attention mais ça sort de l'explication courte que j'ai voulu faire.
votre avatar
Actu mise à jour pour signaler la dispo de la version finale !
votre avatar
Si jamais dans l'équipe vous vous demandez si des personnes lisent intégralement l'article pour se rendre compte qu'à la fin elles l'ont déjà lu 3 semaines avant, la réponse est oui...
votre avatar
Merci de mettre fin au suspense, il ne nous reste plus maintenant qu'à répondre à la grande question sur la vie, l'Univers et le reste :D
votre avatar
Ça, c'est facile. :D
votre avatar
42, comme dirait le Guide du voyageur intergalactique.
votre avatar
Pour l'impossibilité d'avoir le filtre de recherche dans synaptic (via apt-xapian-index), qui a trouvé une autre solution que le ppa:nrbrtx/synaptic ?

Franchement, c'est la dèche !
Et ils auraient pu intégrer la v7.1.8 plutôt que laisser la v7.0.20 de VirtualBox :devil:

[Màj] Ubuntu 25.04 disponible : une version solide derrière un calme apparent

  • Des composants très récents

  • Quelques changements sous le capot

  • Des améliorations dans l’installeur

  • Petits ajouts et téléchargement

Fermer