Salaires de la tech : une stagnation, voire une contraction
Pas la joie

Les salaires dans les métiers du numérique stagneraient selon une enquête du cabinet de recrutement « The Product Crew ».
Le 21 mars à 09h02
5 min
Droit
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The Product Crew est un cabinet de recrutement basé sur Paris spécialisé sur les emplois de « tech » et « produits » en France. Tous les ans, l'entreprise envoie un questionnaire à sa base de données pour sonder les employés de ces secteurs sur leurs salaires. Elle diffuse ensuite ses résultats via un formulaire. Nous avons donné notre email.
En comparant ses résultats de l'année dernière aux 5 804 réponses de cette année, le cabinet explique que les salaires n'ont pas augmenté cette année dans les métiers Tech, design et data.
Elle explique qu'on peut même « parler d'une stagnation, voire d'une contraction sur tous les métiers en tenant compte de l'inflation ».


Le cabinet note des « écarts globalement homogènes entre l'Île-de-France et les autres régions » avec quand même - 16 % dans le nord quand les personnes interrogées dans la région de Bordeaux déclarent un écart de 8 % avec Paris.
Un quart de satisfaits seulement
En fait, la moitié des répondants n'a pas eu d'augmentation cette année, un tiers d'entre eux ont vu leur salaire augmenter de 1 à 5 %, 11 % ont obtenu une augmentation comprise entre 5 et 10 % et enfin 5 % ont été augmentés de plus de 10 %.
Seulement 26 % des personnes interrogées par le cabinet de recrutement se sont déclarées satisfaites de leur rémunération. Elles étaient 55 % à être satisfaites l'année dernière.

Des inégalités femmes-hommes d'autant plus fortes que l'ancienneté augmente
Lorsque l'entreprise compare les réponses des hommes et des femmes, elle constate toujours de fortes inégalités qui se creusent au fil de l'expérience. Ainsi, dans les deux premières années, les femmes gagnent 6,3 % moins que les hommes, mais, après 10 ans d'expérience, l'écart atteint presque 15 % (sans préciser si c'est en comparant à temps plein et à poste équivalent).

En détail, côté produit, 44 % des personnes qui ont répondu sont des femmes. Un product manager commence, par exemple, dans les deux premières années, à 51 000 euros (en moyenne, brut annuel, fixe + variable) et atteint en moyenne à plus de dix ans d'ancienneté 74 000 euros. Un chef de produit est en moyenne à 78 000 euros par an (dans les 3 à 5 premières années de sa carrière) à 93 000 euros par ans après plus de dix ans.
Python et Ruby boostent ton salaire
Pour les profils « tech », c'est-à-dire développeurs et ingénieurs, le taux de femmes tombe à 15 %. Les développeurs « fullstack » sont rémunérés, en moyenne 41 000 euros par an dans leurs deux premières années et 66 000 euros après 10 ans d'ancienneté.
Selon les chiffres du cabinet de recrutement, les langages Python et Ruby permettent d'obtenir, en moyenne, des salaires plus élevés :


Chez les profils Design qui ont répondu à l'enquête, les femmes sont plus nombreuses (57 %). Les product designers commencent avec un salaire moyen de 43 000 euros les deux premières années et sont à 67 000 euros par an après plus de 10 ans. Pour les UI designers, ces chiffres sont respectivement de 38 000 et 55 000 euros par an et chez les UX designer de 44 000 à 62 000 euros par an. Chez les chercheurs UX, ont passe de 42 000 euros en début de carrière à 72 000 euros après 10 ans.
Côté « data » (analystes, ingénieurs, scientists), 76 % des personnes qui répondent sont des hommes. Pour les data scientists, le salaire est de 45 000 euros en début de carrière et 80 000 après 10 ans (en moyenne toujours). Les analystes sont à 46 000 euros dans les deux premières années et ont un salaire moyen de 64 000 après 10 ans. Les ingénieurs « data » commencent à 44 000 euros leurs deux premières années et sont à 64 000 euros avec entre 6 et 9 ans d'ancienneté.
L'hybride est la norme
La plupart (93 %) des personnes qui ont répondu au questionnaire de l'entreprise de recrutement sont au moins une journée par semaine en télétravail, « l'hybride comme une nouvelle norme » affirme The Product Crew. Pour plus d'un tiers des employés interrogés, ce sont deux journées qui se passent en dehors du bureau. 94 % des employés en « full remote » (c'est-à-dire en télétravail toute la semaine, comme chez Next) sont satisfaits.

Si leurs conditions vis-à-vis du télétravail les satisfont, la moitié des employés de la tech qui ont répondu à l'enquête veut changer d'emploi dans les 12 prochains mois, avec 43 % d'entre eux l'insatisfaction sur la rémunération comme levier numéro un. « C'est trois fois plus que l'an dernier », signale le cabinet de recrutement. Pour 18 %, ils ont besoin « de nouveaux challenges » et pour 14 %, ils ne sont pas en phase avec le management.
Les principales raisons qui font rester les personnes en postes sont le fait de développer de nouvelles compétences (à 22 %), de bonnes perspectives d'évolution pour 17 % et se sentir « challengé au quotidien » à 15 %.
Salaires de la tech : une stagnation, voire une contraction
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Un quart de satisfaits seulement
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Des inégalités femmes-hommes d'autant plus fortes que l'ancienneté augmente
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Python et Ruby boostent ton salaire
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L'hybride est la norme
Commentaires (23)
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Abonnez-vousLe 21/03/2025 à 09h12
Modifié le 21/03/2025 à 09h24
Modifié le 21/03/2025 à 09h41
Par contre des gens productifs/expérimentés en Python (même pour des trucs de base genre web/crud), j'en connais en fait assez peu.
Le 21/03/2025 à 13h36
je ne pense pas non plus que Python soit recherché pour un Dev...
Le 21/03/2025 à 13h46
Modifié le 23/03/2025 à 07h19
Mon expérience dans le domaine c'est que des gens qui codent en python y'en a pleins, donc beaucoup de candidats pour la maintenance et ça plaît aux entreprises de savoir que la techno utilisé n'est pas trop niche. Par contre les gens compétents en python avec une expertise solide en réseau, bdd ou autre (quand même important pour faire du backend "performant" - oui oui en python on utilise ce mot aussi... des fois...) les seuls que j'ai rencontré ils venaient d'un autre language 😬 Après c'est une vision biaisé du monde car en général ces gens ont 5 ou 10 ans de bouteilles et je ne sais pas si les cursus en informatique de cette période faisaient du python.
Edit: il est peut être important de préciser que je travaille au Royaume-Uni.
Le 21/03/2025 à 10h22
J'avais vu une étude globale sur le salaire des cadres qui disait que ça stagnait depuis longtemps. Les salaires en sortie d'école d'ingé sont les mêmes depuis 10ans, etc... On n'est pas sorti...
Le 21/03/2025 à 10h30
Modifié le 21/03/2025 à 10h40
Parce que les salaires en SSII, sauf rares exceptions, c'est ras les pâquerettes (je suis architecte solutions, une boîte m'avait proposé 55k€, même pas la peine d'aller plus loin dans la discussion). Même en comparaison avec le salaire du marché pour une profession donnée elles seront inférieures. Vu que ce genre d'entreprise a tendance à concentrer les profils tech, m'est avis qu'elles font baisser la moyenne.
Et comme en ce moment le marché est assez saturé (beaucoup d'offre, une demande plus timide, et des budgets clients plus serrés), les salaires dans ces sociétés n'augmenterons pas vu qu'elles comptent plus de sorties que de placements.
Quoi qu'il en soit, foutez-vous en freelance, vous y gagnerez :p
Le 21/03/2025 à 11h20
Parce que sinon on croirait entendre les discours de tous ces freelanceux de LinkedIn, qui vendent de la formation, ou qui ont basculé ces derniers mois sur du salariat vu la morosité du marché.
Le 21/03/2025 à 12h54
Néanmoins, il faut toujours considérer garder des portes ouvertes. Cracher sur le salariat est débile et j'ai passé plusieurs entretiens en ce sens récemment (que ce soit en société de service ou en interne). Certaines sociétés de service arrivent à s'aligner sur les salaires du marché (car, évidemment, tu ne pourras pas demander le même niveau de revenus qu'un freelance), d'autres non tout en exigent beaucoup plus.
Perso, ce qui m'a fait fuir ces entreprises à l'époque, c'est le fait de n'avoir aucune appartenance, car placé chez un client et adieux, mais qu'il faut quand même aller manager/animer des trucs en dehors du temps de travail. Sans oublier les commerciaux qui déblatèrent n'importe quoi dans ton dos. J'avais donc besoin de reprendre la maîtrise de ma carrière.
Ce sont les critères que j'expose à chaque entretien de ce genre et, à ce jour, j'ai vu vois qu'une seule société de service qui allait dans ce sens.
Le 21/03/2025 à 13h22
Le 21/03/2025 à 13h38
Le 21/03/2025 à 13h54
Par rapport à mon rôle d'architecte, on passe de 700 dans le Nord à 900 sur Paris.
La boîte de portage Malt propose un baromètre des TJM selon les postes et régions. Ça donne une idée.
https://www.malt.fr/t/barometre-tarifs
Modifié le 21/03/2025 à 15h33
Pour le marché Nantais, c'est plutôt cohérent
Le 21/03/2025 à 16h28
Modifié le 23/03/2025 à 15h13
Celui de TPC reflète mieux la réalité je trouve.
Externatic annonce des chiffres plus gros alors qu'en plus ils ne comptent que le fixe !
TPC, fixe + variable.
Développeur Back-End sur Paris :
- 6-9 ans : 64K
- plus de 10 ans : 77K
Externatic, salaire fixe (variable pas pris en compte).
Développeur Back-End sur Paris :
- 6-9 ans : 65-80K
- plus de 10 ans : +80K
Je n'ai jamais vu un dev à 80K fixe ou plus sur Paris, ou alors ils ont d'autres responsabilités, ils ne sont pas uniquement dev.
Sur les annonces, on voit plutôt du 60-70K pour les senior (Sachant que les annonces sont dans le marché, mais que les gens déjà en poste depuis longtemps sont souvent en dessous du marché actuel. Et en plus on découvre souvent sur ce genre d'annonce que ce n'est pas du fixe, mais le "package" total).
Et mon expérience, c'est que le salaire en CDI pour un dev plafonne une fois qu'il est senior (environ 7-9 ans). Un dev avec 12 ans d'expérience aura à peu près le même salaire s'il n'a pas évolué vers un autre poste.
La différence se fera au niveau de la boîte où il bosse et des négociations.
Modifié le 21/03/2025 à 13h52
Il trouve un intérêt à annoncer de gros salaires, ça peut inciter les candidats à l'embauche à venir déposer des CV chez eux.
Un peu comme une agence immobilière, une fois dans leur base, ils te ramènent sur Terre.
Ils peuvent expliquer que le chiffre inclut les RTT, l'intéressement, la mutuelle, la prime transport... (niveau mauvaise foi, j'en ai même eu un recruteur qui intégrait les notes de frais, alors que c'est de l'argent que le salarié avance pour eux...)
Modifié le 21/03/2025 à 14h08
Le 21/03/2025 à 16h01
Le 21/03/2025 à 16h19
Modifié le 21/03/2025 à 16h53
Niveau devis, il y a plusieurs boîtes qui se sont spécialisées dans la reconversion d'ingénieurs de secteurs moroses niveau emploi (chimie, biologie...), 3 mois de formation Cobol et au charbon.
Ces petites mains sont plutôt mal payées par rapport aux autres informaticiens (mais plus que si elles étaient restées dans leur secteur d'activité d'origine)
Le 21/03/2025 à 16h59