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Northvolt : le fabricant suédois de batteries se déclare en faillite

Warning : low battery

Northvolt : le fabricant suédois de batteries se déclare en faillite

Photo de Spisen, licence Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0

Le fabricant de batteries électriques suédois aux ambitions européennes a demandé sa mise sous protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites américaines. Il espère pouvoir se relever grâce à cette procédure, mais il semble que Northvolt ait perdu la confiance des groupes automobiles comme Volvo ou BMW.

Le 22 novembre à 16h51

Sale temps pour l'industrie des batteries en Europe. L'annonce par Northvolt de sa demande d'être mise sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis, publiée dans la nuit de jeudi 21 à vendredi 22 novembre en est réellement un symbole.

L'entreprise européenne a pu profiter de cette disposition américaine, car elle a quelques activités en Californie. Néanmoins, ses activités sont principalement concentrées en Europe, notamment avec son usine historique de Skellefteå au nord de la Suède.

Son PDG, Peter Carlsson, a, dans la foulée, démissionné de son poste tout en restant au sein de l'entreprise, devenant un conseiller « senior ». Northvolt avait pourtant comme ambition d'être le meneur de l'industrie européenne des batteries.

Northvolt était pourtant encore qualifiée en juin dernier par Bloomberg de « plus grand et le plus prometteur fabricant de batteries du continent ».

Promesses de restructurer sa dette

Le président intérimaire du conseil d'administration, Tom Johnstone, veut rassurer en expliquant que « cette étape décisive permettra à Northvolt de poursuivre sa mission d'établir une base industrielle européenne pour la production de batteries […] Malgré les défis à court terme, cette action visant à renforcer notre structure de capital nous permettra de répondre à la demande continue du marché pour l'électrification des véhicules. Nous sommes également satisfaits du fort soutien que nous avons reçu de la part de nos prêteurs existants et de nos clients ».

L'entreprise promet que cette procédure va lui permettre de « restructurer sa dette, d'adapter son activité aux besoins actuels de ses clients et d'assurer une base durable pour la poursuite de ses activités ». Elle explique que ce redressement judiciaire va lui permettre d'avoir accès à 145 millions de dollars (139 millions d’euros) de trésorerie qui peuvent l'aider à retomber sur ses pieds.

Elle ajoute qu'elle va continuer à « effectuer des livraisons à ses clients, tout en remplissant ses obligations envers les fournisseurs essentiels et en payant les salaires de ses employés ».

Suppression d'emplois et impayés de 41 millions d'euros

Rappelons que l'entreprise a annoncé la suppression de 1 600 emplois en septembre dernier (un quart de ses effectifs mondiaux). Elle avait aussi expliqué qu'elle suspendait de nouveaux projets dans son usine historique.

Début novembre, le média suédois Nu.se expliquait que les autorités suédoises étaient saisies par plusieurs entreprises pour des impayés de Northvolt dont le montant total atteignait les 474 millions de couronnes suédoises (41 millions d'euros).

Perte de confiance

L'entreprise, fondée par deux anciens salariés de Tesla, a pour principaux actionnaires Volkswagen et BMW. Scania ou encore Volvo ont participé aux différentes levées de fonds depuis sa création.

Mais les relations avec ces constructeurs deviennent tendues. Volvo a, par exemple, annoncé le 30 octobre dernier sa volonté de racheter les parts de Northvolt dans la coentreprise NOVO Energie qu'elles avaient créée récemment pour la construction d'une usine de cellules de batteries à Göteborg. BMW avait aussi précédemment annulé une commande de 2 milliards d'euros en juin dernier.

Symbole des difficultés européennes

Les difficultés de Northvolt symbolisent bien celles du secteur entier en Europe. ACC, la coentreprise entre Stellantis, Mercedes et TotalEnergies a annoncé aux Echos que son site de Billy-Berclau devrait avoir produit en 2024 entre 2 000 et 4 000 packs de batteries. « C'est beaucoup moins que ce que nous envisagions en début d'année », expliquait à nos confrères le PDG Yann Vincent.

Pendant ce temps-là, le chinois CATL cherche à faire de l’Europe son sous-traitant de batteries, comme l'expliquait Challenges en début d'année, en installant des usines au Portugal ou en Allemagne, par exemple.

Le plus grand fabricant mondial de batteries pour véhicules électriques est actuellement en discussion avec les autorités européennes, annonçait récemment Bloomberg, pour installer des usines de recyclage de batteries sur le sol européen ainsi qu'une usine de production de cellules en Hongrie qui pourrait ouvrir dans la deuxième moitié de l'année 2025.

Commentaires (10)

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le chinois CATL cherche à faire de l’Europe son sous-traitant de batteries
Le fait que j'ai lu "cattle" pour CATL est-il un signe du hasard ?
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J'ai eu la même idée.
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Peut-être quand il n'y aura plus de chats... Qui sait?
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Bien triste nouvelle :(
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Le début, on l'a passé. On en est au début du plat de résistance. Et ça va continuer à charcler. Le gouvernement a du mal à cacher la chose (il faut lire un peu entre les lignes bien sûr).

budget.gouv.fr République Française

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2015359#graphique-figure1

https://www.insee.fr/fr/statistiques/7759412#graphique-figure1

Chacun se fera une idée.
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Le premier lien montre que pendant le COVID, les sociétés qui ont été soutenues avec les prêts à taux zéro n'ont pas eu de défaillance et que les sociétés qui auraient fait défaut même sans le COVID ont eu juste un peu de sursis. Cela avait été annoncé. Cela ne veut pas dire qu'il ne fallait pas aider les entreprises, mais que celles qui allaient mal ne se sont pas redressées et ont donc fait faillite. Rien de surprenant.

Je ne sais pas trop ce que tu veux montrer avec le second lien.
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La portion de micros entrepreneur a doublé. En général, ce sont des personnes qui ont perdu leur emploi. C'est un signe parlant.

Accessoirement, je travaille sur les ERP de boites qui sont au-delà de 100 Millions de CA et les finances sont "tendues". Quand ces boites commencent à durcir le trait pour éviter le "red flag" des commissaires aux comptes... Ça ne s'improvise pas. Et l'ironie dans tout cela, c'est que le commanditaire de ces boites est bien souvent l'état.

En gros, quand ces boites demandent aux clients plus petits qu'eux de payer leurs factures, c'est le niveau 1. Quand on demande à l'état de régler la facture, c'est N plus 1.

C'est là où on voit que c'est un château de carte. Et quand une carte tombe, le château part en vrille.
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Ben c'est pas nouveau. Ca fait plus de 10 ans qu'on a des signaux forts, plus de 40 ans qu'on nous prévient depuis les bancs du collège.
Si tu veux regarder plus de signes, regarde l'activité des fonds de pensions. C'est pas la Chine qui va nous pomper l'argent dans le futur proche: c'est les US.
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Une entreprise suédoise qui se place sous la loi américaine sur les faillites alors qu'ils n'ont quasiment aucune activité aux USA (de l'ordre de 220 personnes chez Cuberg) ?
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Oui, je n'ai pas bien compris, mais je crois que c'est lié à leur activité aux US. Ils ont de l'activité chez eux, sont (ou ont tenté) d'entrer en bourse aux US -> ils doivent se conformer aux règles des US.
L'entrée en "chapter 11" est souvent médiatisée - s'il n'y avait pas ce côté US: ils auraient eu autant de problèmes financiers, mais cela n'aurait pas dépassé la presse éco.

Northvolt : le fabricant suédois de batteries se déclare en faillite

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