Alors que l’on approche du troisième anniversaire des premières révélations sur le programme Prism, The Intercept commence la diffusion des documents dérobés par Edward Snowden. Le premier lot concerne une newsletter interne à la NSA, comprenant des informations sur de nombreux sujets.
Le 6 juin 2013, le monde apprenait que les opérateurs américains de téléphonie avaient l’obligation de fournir à la NSA la totalité des métadonnées des appels téléphoniques. L’ensemble de cette automatisation des transmissions avait été révélée par l’intermédiaire d’une série de documents dérobés par Edward Snowden, prestataire pour l’agence de surveillance. Il avait accès à une partie des serveurs et avait récupéré des centaines de milliers de contenus avant de les copier sur une simple clé USB.
Presque trois ans de rebondissements
Comme on l’a vu pendant les mois suivants, il ne s’agissait que du début. D’autres documents ont continué de pleuvoir à un rythme régulier, enchainant les noms de code, dont le plus connu est Prism. Ce programme particulier faisait le lien entre la NSA et les grandes entreprises informatiques américaines telles que Microsoft, Google, Apple, Facebook et ainsi de suite. Des informations qui ont provoqué une onde de choc, une crise de confiance de la clientèle et une longue série de justifications et d’explications.
Depuis, le paysage a changé, mais pas radicalement. Le Freedom Act, mis en avant par Barack Obama, a par exemple allégé quelques règles de communications et coupé court aux transmissions automatiques par les opérateurs de téléphonie. Ce sont eux qui, aux États-Unis, ont désormais pour mission de garder les métadonnées pendant cinq ans, un tribunal spécial et secret (FISC, pour Foreign Intelligence Surveillance Court) validant les accès de la NSA à cette base au cas par cas. Pour le reste, la NSA a défendu bec et ongle l’efficacité de ses programmes, y compris devant le Sénat américain.
The Intercept veut publier les documents en sa possession
Aujourd’hui, alors que le débat sur la place du chiffrement fait rage, et presque trois ans après Prism, The Intercept a décidé de publier petit à petit les fameux documents dérobés par Snowden. Ce média a notamment été cofondé par Glenn Greenwald. Le journaliste travaillait initialement pour The Guardian, avant de partir du Royaume-Uni en emportant avec lui les précieux documents. On se souvient que The Guardian faisait partie des quelques journaux ayant eu accès à ces informations. La rédaction avait d’ailleurs reçu la visite d’agents du GCHQ (équivalant anglais de la NSA), qui avaient détruit plusieurs disques durs.
Comme l’indique The Intercept, les premiers documents mis à disposition concernent SIDtoday, une sorte de newsletter interne résumant de nombreuses informations pour les employés autorisés à y avoir accès. 166 articles sont présents et datent du deuxième trimestre 2003. Y est abordée une vaste quantité de sujets, parmi lesquels la guerre en Irak, la lutte contre le terrorisme, le suivi de l’utilisation globale d’Internet, la génération des appareils mobiles, la surveillance des progrès de la Corée du nord dans la technologie nucléaire ou encore le rôle de la NSA dans les interrogatoires. Ces lettres présentent aussi les victoires de l’agence, notamment lors de la découverte du processus d’enrichissement de l’uranium par la Corée du Nord, en violation d’un traité signé avec les États-Unis.
Un important travail de présentation
La publication de ces documents a réclamé un important de travail de présentation selon Micah Lee, qui s’est chargé de l’opération. Il explique que ces informations étaient présentes dans un intranet particulier de la NSA et se présentaient donc sous la forme de code HTML. Il a donc fallu extraire les contenus intéressants et les remodeler pour en faire des PDF lisibles. Les pages HTML faisaient en effet référence à de nombreux éléments (images, tableaux, liens, etc.) qui n’étaient pas inclus dans les archives récupérées par Snowden.
Le processus menant à la publication est très différent de ce qui avait été fait jusqu'à présent. Certains documents avaient bien sûr été déjà révélés, mais toujours pour servir de trame de fond et d'illustration aux articles complets dont ils constituaient les fondations. The Intercept souhaite cette fois publier les documents eux-mêmes, en fournissant simplement un contexte. D'ici la fin de l'année, le processus devrait être achevé.
Quoi qu'il en soit, tous ces premiers documents ont été publiés sur un dépôt GitHub mis en place il y a quelques jours. Les 166 contenus sont accessibles séparément au sein d’un répertoire « Documents », ou réunis sous forme d’un fichier Zip de 4,6 Mo. Ceux que ces informations intéressent ont tout intérêt à lire cet article de The Intercept, donnant le contexte global des informations révélées.
Précisons que c'est bien la totalité des informations récupérées par Snowden qui sera à terme publiée, à une exception près. Les contenus pouvant en effet mettre en danger des vies humaines seront laissés de côté. Un choix différent de ce qui avait été fait par Wikileaks par exemple. The Intercept rappelle qu'il s'agit du même type d'accord que Snowden avait exigé pour l'ensemble des médias autorisés à piocher dans les données de la NSA.
Commentaires (53)
Très bonne initiative. En espérant, même si j’en doute, que ces preuves clouent enfin le bec des complotistes…
Précisons que c’est bien la totalité des informations récupérées par Snowden qui sera à terme publiée, à une exception près. Les contenus pouvant en effet mettre en danger des vies humaines seront laissés de côté. Un choix différent de ce qui avait été fait par Wikileaks par exemple.
Je suis du même avis. Il est important de protéger les gens qui pourraient être reconnu dans les différents fichiers.
Depuis longtemps, ils (les Etats-Unis, le pays à 6 branches etc) nous font croire qu’il y a des ennemies contre la “liberté” dans les pays arabes…mais enfaite les vrais sal** (qui violent les liberté etc) sa reste comme même eux. Ces histoires de liberté c’est de la connerie juste pour défendre leur intérêts
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pff.
Ben normal, ils défendent leur liberté de nous la prendre
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à une exception près
Au hasard : l’affaire des Twin Towers ?
Il y a une petite vidéo qui énonce 10 complots qui ont été prouvé plus tard comme vrai.
Si, par le passé, ça a été vrai, pourquoi ça ne le serait toujours pas aujourd’hui?
mais en même temps il y a beaucoup de pays dans lesquels on ne peut pas se faire prendre sa liberté quand il n’y en a pratiquement pas à la base…
En fait c’est tout l’inverse. Dire, avant snowden, que la NSA aspiraient tout ce qu’elle pouvait dans tout les sens menait systématiquement a se faire traiter de complotiste….
Il ne fallait pas les invoquer, les voilà en masse :
J’ai pas l’impression que ce soit quelque chose d’aussi simple à trancher…
On protège les noms des sources ?
On protège les noms de soldats qui ont tué des civils par erreur ? Volontairement ?
On protège les noms de dirigeants qui ont donné l’ordre de tuer des civils ?
On protège les noms d’agents qui ont utilisé la torture ?
On protège le noms des pays qui ont fait des interventions militaires illégales, pour protéger les personnes qui travaillent dans des ambassades ?
Ce n’est pas une règle absolue. Surtout que là, on n’est plus dans le cas de wikileaks qui a tout publié directement. Au bout de 3 ans, les personnes concernés ont eu le temps de prendre quelques précautions.
Bah, je ne sais pas, c’est la première fois que je lisais ça.
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“Marqueur surligneur approves this ”
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C’est vrai que les USA comme la france ont des positions assez douteuses :
- l’arabie saoudite, c’est bien même si la torture et les exécutions à coup de caillasse sont monnaie courante. Sans même parler de son implication dans le financement du terrorisme. Pour des gens qui ne parlent que de démocratie, féminisme et droit des homosexuels, c’est quand même grand écart digne de JCVD
Il serait tant de mettre les choses au clair : droit de l’homme, féminisme et démocratie ne sont que des prétextes pour assouvir d’autres buts…
“le pays à 6 branches” ?
Il vise les juifs là…
Je sais, voir comm #14
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Ou l’État d’Israël. Parce que c’est pas la même chose, hein …
Tu as raison, mais tu vas un peu loin pour celui qui avait fait la périphrase initiale, je crains.
Faut tomber sur un bon RU (en gros pas dans un CROUS quoi
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Tu sais, en fait, ils font juste ce qu’ils veulent avec le contenu qu’ils ont obtenu de Snowden, dans la limite de l’accord qu’ils ont eu avec lui.
Donc, s’il veulent cacher des choses, ils ne les publient pas sans le dire et c’est tout.
Là, ils ne publient pas les infos risquant de mettre en danger les vies humaines parce que cela fait partie de l’accord avec Snowden.
Franchement, les gars de The Intercept, ils en ont quoi à faire de révéler ou non un secret fantasmé par beaucoup sur les Twins Towers ? Ils auraient quoi à gagner à ne pas le révéler ce secret ?
Je suis en phase. Ils “lâchent” au fond ce qu’ils souhaitent.
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Mais à quoi bon insister sur ce “à une exception près”. Ils n’ont pas à le justifier auprès de nous. Comme tu l’indiques : on se contentera de ce que l’on veut bien nous donner. Qu’ils le justifient auprès d’Edward suffira amplement.
A part relancer de vieux fantasmes, ça ne fait pas avancer le schmilblick. Il y a déjà de quoi faire avec le reste…
Ben dans l’hypothèse où ils seraient de bonne foi (si, si, y’a des gens qui sont comme ça), et du coup veulent être transparents, ils expliquent pourquoi certains documents ne seraient pas accessibles. Ça peut aussi servir à anticiper les critiques du genre “il n’y a pas tous les documents, on nous cache quelque chose ! “, qu’elles soient fondées ou non.
Oui, le reste est resté à la NSA. Faudrait leur demander ce qu’ils omis de nous “fournir”.
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Meuh non, une figure à 6 branches (donc 6 côtés) c’est un hexagone ! Il parle donc de la France
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il voulait dire :
Les États-Unis, Israël, etc.
Mais c’est un grand timide, il se censure même sur “salauds”.
Je pense que c’est à la personne qui à permis la divulgation des documents de choisir et aux différents médias ayant accès aux documents de s’y plier. Oui, c’est une décision qui dépend en grande partie de la “morale” de la personne qui divulgue les informations.
Snowden l’a fait a visage découvert. Certains le font anonymement. Certains dossiers confidentiels peuvent trahir l’identité de la personne qui est à la source de la fuite.
Donc d’un côté comme de l’autre, je suis d’accord avec le fait de protéger les gens qui peuvent être reconnu dans les différents dossiers, car j’ose croire que c’est pour une bonne raison.
Dans ce cas précis, il s’agit moins de protéger des sources que de protéger les dirigeants responsable des scandales.
Par contre je suis d’accord sur le fait que c’est de la responsabilité de la personne qui à fait fuiter les documents de décider de ce qui doit être gardé ou non… Malheureusement l’enjeu peut totalement dépassé cette personne.
Ben va exercer ta liberté dans un pays arabe où il n’y en a pas, et ensuite essaie aux USA, et enfin on en reparlera.
Pour cet attentat, non c’est pas un complot des USA. Par contre, pour l’histoire, les services secrets français avaient prévenus à l’époque qu’un attentat se préparait, ils ont pas voulu entendre, et c’est arrivé….
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Donc, si il y a des choses à cacher c’est plutôt ça qu’un complot fait par les USA.
Après clairement, les USA sont en parti “responsable” de se qui est arrivé à cause de leurs politique étrangère désastreuse après la WW2 (et on paie encore aujourd’hui)
j’aurais dit la Jamaïque mais eux c’est plutôt 5
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Regarde leur drapeau, l’étoile de David figure en plein centre (de la même manière que plusieurs pays arabes et musulmans ont un croissant clairement visible sur le leur).
Donc l’amalgame, sur ce coup-là, je suis pas certain que ce soit lui qui le fasse, vu que Israël s’en est chargé tout seul, et depuis bien longtemps.
Accessoirement, dire que les USA et Israël (leur principal allié au proche-orient) dénoncent certains régimes “pas démocratiques” pour leur profit, je suis désolé, mais c’est vrai. La Syrie n’était pas démocratique, mais vouloir remplacer par l’opposition intégriste (qui a, depuis, formé Daesch), c’était pas franchement uns super idée.
Sauf que Assad est allié des russes (comme l’était Saddam, hein… Parti Baas, tout ça), alors que le nouveau régime ne le serait vraisemblablement pas (voire, si possible, serait allié des US). C’est donc bien de la géopolitique, et une lutte d’influence (et une sorte de poursuite de la guerre froide), et pas juste un combat pour la liberté.
De la même manière que les opérations en Ukraine sont assez troublantes: Un gouvernement corrompu (et pro-Russe) est attaqué par des manifs pacifiques, ça tient bon, ça dégénère pas trop. Puis, d’un coup, les flics tirent dans la foule (certains disent qu’ils ont riposté à des tirs), et là, paf !, révolution, l’Europe soutient (avec les US en mode marionettiste) le nouveau pouvoir (lequel est un chouïa nazi sur les bords, du genre à glorifier l’action de tel ou tel bataillon du 3ème Reich, mais, par contre, est ultra-nationaliste, et anti-Russe), les Russes, qui étaient prêts, à priori, à évacuer la base de Sevastopol dans un délai “raisonnable” (il leur restait, quoi, 15 ans de bail ?), montrent - comme à leur habitude, avec Poutine, qu’ils faut pas leur marcher sur les pieds, et on a une jolie guerre…
Alors, certes, y’a pas de preuves de l’implication de services secrets US (ou autres) en Ukraine. Mais c’est quand même très, très étrange, la manière dont ça s’est passé. Il est donc POSSIBLE que ce soit une jolie manoeuvre style CIA (remarquez l’usage du conditionnel - plus malin, tout de même, qu’une affirmation sans preuves, dans un sens ou dans l’autre). A titre personnel, je dirais même probable, mais là…
Bref, merci de ne pas brûler quelqu’un en place publique simplement parce qu’une périphrase vous déplait.
Tu sais, si l’incapacité à écrire Français était un critère d’incohérence politique ou de fascisme, on pourrait le débusquer au Bac, ou avant, hein…
Voire n’autoriser le vote qu’à ceux et celles dont les dictées donnent une note minimale. Disons 16⁄20, pour ne pas être trop élitistes.
Après, y’a quand même de nombreuses personnes qui vont dire que tout discours contre la politique Israëlienne (colonisation, bombardement de civils, et autres exactions du même style) est un discours contre les Juifs, et donc antisémite (alors qu’il est surtout anti-sioniste, ce qui n’a rien à voir). On peut comprendre un certain niveau de précautions, hein…
Sinon, je trouve que tu fais certains amalgames douteux, toi aussi.
“Les gars qui écrivent “comme même” au lieu de “quand même” sont en général anti-Israël et pro-arabes.“, perso, j’attends de voir les statistiques qui justifient cette affirmation. Aurais-tu un lien (vers un site autre que le CRIF ou l’UEJF, dont les positions sont pas nécessairement très, euh… impartiales, disons ?)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_d’Isra%C3%ABl
Cadeau. L’ “Etoile de David”, c’est la jolie figure faite de deux triangles tête-bêche (en bleu sur fond blanc).
C’est pour ça que les vils nazis utilisaient une étoile jaune pour signaler les juifs, entre autre (sauf que, eux, ils la faisaient jaune).
Bref… tu la vois mieux ?