Si une banque fait faillite, les fonds des particuliers sont-ils sécurisés ?
La monnaie svp
Le 16 mars 2023 à 16h05
11 min
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La faillite, le 10 mars, de la Silicon Valley Bank envoie des ondes de choc dans le système bancaire. Sur le continent européen, ceux-ci se ressentent surtout du côté du Crédit Suisse. Mais qu’est-ce qui est prévu, au juste, pour les cas où une banque française mettrait la clé sous la porte ?
Le 10 mars, à l’issue de la conjonction de mauvaises décisions de gestion, d’une recherche de capital qui a inquiété les capitaux-risqueurs californiens et d’une panique bancaire (bank run) localisée, la Silicon Valley Bank (SVB) a fait faillite. Vu les répercussions de l’affaire jusqu’en Europe, voici un récapitulatif des événements et de quelques mécanismes de protection.
Pourquoi SVB a-t-elle fait faillite ?
La Silicon Valley Bank a fait une erreur de gestion. Depuis la crise de 2008, les banques sont sommées de garder une part importante de cash pour faire face à de potentiels retraits massifs. Or la SVB en avait placé une bonne partie dans des obligations d’État, peu risquées, mais à taux fixe et à long terme. Avec la hausse des taux d’intérêt, ces obligations ont perdu de la valeur.
Or, face aux difficultés économiques du secteur, un nombre croissant de gérants d’entreprise tech sont venus récupérer leurs dépôts. Pour récupérer des liquidités, la SVB s’est retrouvée obligée de vendre une partie de ses obligations à perte. Cette opération a mis un coup de projecteur sur ses erreurs et a provoqué une panique bancaire.
Qu’est-ce qu’une panique bancaire ?
Un bank run, ou panique bancaire, est un phénomène vieux comme la première banque (et potentiellement fatal) : le système financier repose sur la confiance que les clients, entreprises ou particuliers, portent en l’institution à laquelle ils confient leurs dépôts (et au système financier lui-même).
Pour résumer grossièrement, la banque X récupère donc les dépôts de ses clients. Elle utilise ensuite les dépôts des uns pour financer les emprunts des autres. En cas d’excès de capitaux, elle peut aussi les échanger avec d’autres banques sur le marché interbancaire ou en placer une partie sur les marchés financiers (ce qui revient, toujours en résumant très sommairement, à prêter à d’autres types d’acteurs).
Si, outre les difficultés économiques qui les poussent à retirer, les clients de la banque se mettent à se méfier de leur banque X et décident tous de retirer leurs dépôts en même temps, cette dernière se retrouvera face une problématique existentielle : elle n’aura pas suffisamment de liquidités pour répondre aux demandes. Les fonds étant bloqués ailleurs, la banque X ne pourra plus réaliser l’une de ses principales missions : répondre à la demande de ses clients lorsque ceux-ci décident de retirer leurs dépôts.
Pourquoi la Silvergate Bank et la Signature Bank ont-elles été aussi fermées ?
Spécialisée dans les cryptomonnaies, la Silvergate Bank a en réalité été la première des trois banques américaines à fermer. Mise sous tensions par les aléas de l’univers crypto et l’implosion de la plateforme FTX, elle a annoncé d’elle-même qu’elle allait se mettre en liquidation volontaire, en respect des réglementations en vigueur.
Deux jours plus tard, la SVB était contrainte de la suivre faute de liquidités. La Signature Bank, elle, a reçu un autre traitement : le 12 mars, la Réserve Fédérale américaine a effectivement prononcé sa fermeture d’office. 21e banque américaine, comptant de gros acteurs des cryptos comme Circle ou Coinbase parmi ses clients, cette dernière était sous le coup d’une enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC) sur les dispositifs adoptés contre le blanchiment d’argent.
Difficile de savoir, à l’heure actuelle, si cette enquête a influé sur la fermeture de l’établissement ou s’il s’agissait simplement d’éviter les effets de contagion. Des commentateurs comme l’ancien député américain (et membre du conseil d’administration de Signature Bank) Barney Frank estiment de leur côté que cette dernière fermeture a été prononcée « pour l’exemple », pour signaler que les cryptoactifs sont toxiques.
Pourquoi le Crédit Suisse est-il en souffrance ?
Les difficultés du Crédit Suisse ne sont pas simplement dues à une contagion des problématiques américaines : l’institution a publié le 14 mars son rapport annuel, et celui-ci contient des « faiblesses substantielles » dont 7,3 milliards de francs suisses de pertes en 2022 (près de 7,4 milliards d’euros), soit sa pire performance depuis la crise financière de 2008.
Interrogé par Bloomberg TV, le président de la banque nationale saoudienne, qui détient 10 % du capital du Crédit Suisse, a clairement déclaré qu’il ne la renflouerait pas. Résultat, les actions de l'institution ont encore plongé – si le sujet du Crédit Suisse vous intéresse, nous vous recommandons la lecture de ce (très) long format du Temps. Pour faire face, la banque helvétique a annoncé un emprunt de 50 milliards de francs suisses à la banque centrale du pays.
Le 19 mars, UBS a racheté le Crédit Suisse dans l'espoir de « rétablir la confiance ».
Si une banque faisait faillite en France, qu’adviendrait-il des dépôts ?
Il existe un organisme, le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR), dont la mission consiste à éviter et gérer les crises du secteur bancaire et financier. Créé par une loi de 1999, il garantit les dépôts, les titres et les cautions, et intervient aussi bien en prévision d’une crise qu’en indemnisation, si des clients sont lésés. Comme indiqué sur son site web, l’une des principales missions du FGDR est d’éviter les risques de panique bancaire en renforçant la confiance.
Fin 2021, le FGDR comptait 324 établissements adhérents, qui cotisent tous à la garantie des dépôts, pour un montant total de 6,1 milliards d’euros fin 2021. En Europe, les Fonds de garantie des dépôts sont réunis au sein du European Forum of Deposit Insurers (EFDI). Celui-ci compte 68 membres issus de 49 pays de l’Europe élargie.
Les placements garantis (Livret A, Livret de Développement Durable et Solidaire, Livret d’Épargne Populaire) le sont directement par l’État, sans passer par le FGDR. Côté assurances, enfin, c’est le Fonds de garantie des assurances de personne (FGAP), lui aussi créé en 1999, qui agit.
Dans quelle mesure le FGDR garantit-il les dépôts ?
La loi oblige le FGDR à garantir 100 000 euros par déposant et par établissement. La garantie couvre tous les dépôts que vous avez dans une entité X, vos comptes courants, compte à terme, épargnes, etc. Et si vous êtes liés par mariage, PACS, ou que vous avez ouvert un compte-joint sous une autre modalité, votre partenaire et vous-mêmes serez considérés comme des déposants distincts.
Sous réserve que l’établissement teneur de compte soit une entreprise d’investissement et que le compte soit libellé en euros ou dans une devise de l’Espace économique européen, elle couvre les titres jusqu’à 70 000 euros. Le FGDR ne couvre pas les produits souscrits auprès d’organismes d’assurance (assurance-vie, plan épargne retraite – c'est la mission du FGAP) ni les plans d’épargne retraite collectif ou entreprises (PERCO, PEE, etc).
Est-ce que c’est pareil auprès des néo-banques et des banques en ligne ?
Il existe une subtilité importante à connaître avec l’émergence des banques numériques : la garantie s’applique à tous les établissements bancaires agréés par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Or certaines néo-banques sont commercialisées par de plus grandes entités adhérentes au FGDR, comme Hello Bank par BNP Paribas. Dans ces cas-là, si vous avez un compte chez Hello Bank et un compte chez BNP Paribas, le palier maximum de 100 000 euros s’appliquera aux deux comptes.
Des banques en lignes comme Boursorama ou Fortuneo, en revanche, sont agréées établissements bancaires (pour vérifier les agréments d’une entité, c’est par là). Celles-ci sont donc protégées comme des banques traditionnelles.
Du côté des néo-banques étrangères – Revolut ou N26, par exemple –, les fonds qui y sont déposés seront garantis par les fonds de garantie de leurs pays d’agrément (la Lituanie pour la première, l’Allemagne pour la seconde).
Les services non agréés établissement bancaire, comme Lydia ou Green Got ne sont pas protégés directement. Cela dit, ceux qui sont agréés établissements de paiement ont des partenaires bancaires (la BNP pour Lydia, le Crédit Mutuel Arkéa pour Green Got) dont les dépôts sont, eux, garantis par le FGDR.
S'il y a crise, comment ça se passe ?
Point de vue client, c’est automatique. Côté bancaire, c’est l’ACPR qui saisit le FGDR si une banque vacille, rappelle Ouest-France. La banque en question a dans ce cas deux jours pour envoyer à le FGDR un fichier contenant toutes les positions des clients. Puis c’est au Fonds de contacter par mail et SMS les clients, le but étant d’éviter à tout prix une panique bancaire. Dans un tel cas, chaque personne concernée s’enregistre sur la plateforme du FGDR pour recevoir son épargne garantie sur un compte - qu’elle possède déjà ou aura donc ouvert auprès d’une autre enseigne.
En 2014, la directive européenne DGSD2 a par ailleurs ajouté de nouvelles spécifications, parmi lesquelles le raccourcissement du délai d’indemnisation de 20 à 7 jours ouvrables, l’extension de la garantie à tous les dépôts et devises (officielles d’État, les monnaies régionales et virtuelles ne sont pas prises en compte) et la garantie des « dépôts exceptionnels temporaires » (provenant d’une succession, d’une donation, d’une vente, etc) jusqu’à 500 000 euros.
Quels sont les mécanismes en place pour éviter une crise ?
À part à sa fondation, le FGDR n’a jamais été sollicité. Néanmoins, la crise financière de 2008 - 2010 a laissé des traces, démontrant qu’un seul établissement mal capitalisé ou instable pouvait mettre en danger une bonne partie du système financier.
Pour pallier ce problème, les établissements entrants dans le champ du régime dit « de résolution bancaire » (expression qui désigne la possibilité d’user de pouvoir coercitifs pour gérer la liquidation d’un établissement défaillant) sont obligés de soumettre chaque année à l’ACPR un « plan préventif de rétablissement ». Ceci permet à l’ACPR de préparer son propre plan d’action spécifique pour gérer la résolution de chaque établissement dit systémique.
Quels sont les risques actuels pour les banques françaises ?
Dans une économie mondialisée, les coups de semonce envoyés par la faillite de la SVB ont résulté, entre autres, en une chute des actions des groupes bancaires français sur les marchés financiers. Mais cela donne plus d’information sur l’état d’esprit des investisseurs (ils sont inquiets) que sur celui des banques.
À ce dernier sujet, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire s’est exprimé dès lundi 13 mars au matin sur France Info. Son message : le système bancaire est « solide », les banques françaises aussi, elles disposent d’un « ratio de liquidités qui est élevé » et elles sont « très diversifiées » – traduction : elles ne sont pas aussi largement exposées aux aléas du secteur de la tech ou de la crypto que l’étaient la SVB ou Signature Bank. La Première ministre Elisabeth Borne a répété le même message le 15 mars.
En décembre 2022, la Banque de France notait que le système français disposait de « capacités importantes d’absorption de chocs » tout en appelant à la vigilance… à cause du contexte (économique, géopolitique, cyber, environnemental) incertain. Pourquoi, alors, une telle chute des cours sur les marchés ? Auprès du Monde, un économiste résume : « effet moutonnier classique ». D'abord on vend, ensuite on trie.
Si une banque fait faillite, les fonds des particuliers sont-ils sécurisés ?
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Qu’est-ce qu’une panique bancaire ?
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Quels sont les risques actuels pour les banques françaises ?
Commentaires (50)
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Abonnez-vousLe 16/03/2023 à 16h18
Merci ! Super article, bien plus complet que ce qu’on peut lire d’habitude sur d’autres sites.
Le 16/03/2023 à 16h25
J’ai failli faire du mauvais esprit sur l’effet de ce qu’a pu dire Bruno le Maire mais je vais m’abstenir
+1
Le 16/03/2023 à 16h32
C’était très instructif.
Sur une note plus légère, cette actualité m’a rappelé un épisode de South Park sur la crise financière, Hop y’a pu rien.
Le 16/03/2023 à 16h32
traduction : elles ne sont pas aussi largement exposées aux aléas du secteur de la tech ou de la crypto que l’étaient la SVB ou Signature Bank. La Première ministre Elisabeth Borne a répété le même message le 15 mars.
En même temps, même si c’est faux, le ministre de l’économie et la Première ministre n’ont pas d’autres choix que de dire ça car sinon, c’est prendre le risque de la panique bancaire
Le 16/03/2023 à 16h43
Ca n’a surtout aucun sens. Toute banque à qui on demanderait 1⁄4 de ces fonds en 24h finirait pareil. Sans ca, SVB restait largement debout.
Le 16/03/2023 à 16h39
En Europe les dépôts sont garantis jusqu’à 100.000 €.
Il suffit de voir comment cela s’est déroulé à Chypre.
Initialement la commission européenne voulait prêter sous réserve de ponctionner les comptes épargnes. Ce qui revenait à ne pas garantir à 100.000€
Cela aurait entraîné un bank-run dans toute l’Europe.
La commission est donc officiellement revenue en arrière, et a changé de façon de faire.
Mais cette exemple peut faire douter sur cette garantie à 100.000€
Le 16/03/2023 à 16h44
Merci pour l’article, complet, fait le tour de la question sans trop s’enfoncer dans les détails.
Et merci pour le liens du temps.ch sur le Crédit Suisse que je vais m’empresser de lire, j’ai un préjugé sur eux qu’il me faut confronter.
Hier soir c’était un peu la panique en Europe d’ailleurs.
Oui j’avais compris 100.000 de garanti aussi.
Le 16/03/2023 à 17h52
Super, merci pour cet article !
Le 16/03/2023 à 18h03
Question bête : quand il y a eu la crise économique en Grèce il y a plus de dix ans, on voyait des gens ne pas pouvoir récupérer leur argent aux distributeurs. Est-ce que c’était du sensationnalisme de la part des médias ou est-ce que des gens ont réellement perdu tout ou partie de leur épargne ?
Le 16/03/2023 à 18h44
Lors de la période du covid on a mis les pays à l’arrêt, et la BCE a “créé” la monnaie informatique à la volée. Pareil pour les autres banques centrales. Il n’y avais pas de valeur en face, ça n’a gêné personne.
Pour moi c’est surtout de la politique. C’est que des chiffres dans une base de donnée auxquels tout le monde décide de croire.
Le 16/03/2023 à 19h11
La remontée des taux d’intérêts est quand même due à cette profusion d’argent magique.
…
.+ l’inflation
.+ ces faillites bancaires
What else?
Le 17/03/2023 à 08h07
Bah, ça ne date pas du Covid, mais des accords de Bretton Woods ^^ et chez nous de 1936 (plus de convertibilité franc-or). On crée de la monnaie sans plus aucun lien avec la richesse effective d’une zone monétaire mais avec la croyance en la force de cette zone monétaire.
On peut dès lors essayer de berner les agents économiques pour augmenter l’activité économique via des mécanismes de quantitative easing (émission monétaire par rachat de créances financé par l’émission monétaire ex-nihilo), ce que nous ne nous sommes pas privés de faire.
La conséquence habituelle de cette émission monétaire massive est généralement l’inflation, principalement des matières premières, si ça vous parle… ;-)
Le 21/03/2023 à 08h36
vous avez tout compris
Le 16/03/2023 à 18h58
Merci pour cet article qui explique très simplement des systèmes financiers plutôt complexes à comprendre.
Le 16/03/2023 à 19h29
1- En 2010, c’était une crise des finances publiques grecques. Ce n’est pas exactement la même situation.
2- Pour retirer des espèces à un distributeur automatique de billets, il faut d’abord remplir le distributeur. Et en amont, pour que la banque dispose d’espèces, il faut que les billets soient déjà imprimés : il n’y a plus d’espèces dans les agences bancaires, quasi toutes les transactions se font par virement.
3- Impossible à une banque de rembourser tous les dépôts de ses clients d’un coup, l’article de Next inpact ci-dessus explique très bien les choses.
Le 16/03/2023 à 19h38
Merci pour l’article. Vu les propos de Le Maire, on a toutes les raisons de s’inquiéter.
Pourquoi la SVB est concernée par cette hausse des taux si le sien était fixe ?
C’est le montant des cotisations, ou des sommes assurées ?
Le 16/03/2023 à 20h01
C’est justement parce que le taux de l’obligation est fixe alors que les taux montent que ça leur pose souci.
Dans une obligation d’état c’est la banque qui prête à l’état, si le taux est faible par rapport au reste du marché (et certainement par rapport à l’inflation aussi), la banque « perd » de l’argent !
C’est le total des cotisations depuis la mise en place.
Donc il ne sera possible d’assurer uniquement 61 000 comptes à 100 000 €…
Le 16/03/2023 à 21h19
concernant la protection à 100k€ , certain pays d’amerique du sud ont fait sauté cette protection a la demande du fmi, quand ca va mal, tout va mal.
elle sert a mettre en confiance les clients des banques, pour pas trop chère. Et certainement pas a protéger les fonds.
Le 16/03/2023 à 21h49
Merci pour ce bon article et vos explications très claires
Le 16/03/2023 à 23h13
Petite précision : Lydia est devenue une banque à part entière depuis une semaine.
Le 17/03/2023 à 02h09
Parce qu’elle a revendu des obligations. Et ces obligations ont perdu de la valeur.
Achat :
Imagine tu achètes un titre pour 100k €. Ce titre te donne le droit de recevoir 1k € par an pendant 10 ans + récupérer 100k à l échéance dans 10 ans.
Problème : Les taux montent.
Maintenant il y a des gens qui proposent des titres pour 100k € qui vont rapporter 3k € par an + 100k dans 10 ans.
Vente :
Et puis maintenant, il se trouve que t as un besoin important de cash tout de suite, tu veux pas attendre 10 ans.
Tu vas revendre ton titre qui rapporte 1k € par an.
Sauf que personne veut l’acheter pour 100k €, ils peuvent trouver des titres à 3k € / an pour ce prix là.
Tu vas trouver quelqu’un qui le prend pour 85k €.
Et hop, t’as enregistré une perte de 15k €
Le 17/03/2023 à 14h00
Le 17/03/2023 à 09h34
La seule BNP c’est 1000 milliards de dépôts. Un FGDR qui a 6 milliards dans ses caisses, c’est dérisoire.
Le 17/03/2023 à 09h43
Merci pour l’article, avec un bon ratio de vulgarisation tout en restant assez complet sur le fond !
Le 17/03/2023 à 10h29
Investir dans une banque, c’est le meilleur plan : privatisation des profits (via les dividendes aux actionnaires), et nationalisation des pertes (via les aides versées par l’état aux banques en difficulté).
Le 17/03/2023 à 12h59
Le 17/03/2023 à 13h33
Ha les discours faciles.
Mais tu sais que tu peux hein ? C’est même les soldes ! Tu peux avoir une part de la société générale pour 21,45€ là maintenant. Tu vas sur l’interface de gestion de ton PEA et tu achètes autant d’actions que tu veux. Go go go ça prend littéralement 5 minutes ton meilleur plan (un peu plus si t’as pas de PEA, faut demander à ta banque d’en ouvrir un ça peut prendre 10 bonnes minutes supplémentaires).
Bon par contre fais gaffe que ceux qui ont suivi ton meilleur plan la semaine dernière se retrouvent avec des actions 15% moins chères.
On rappellera aussi pour la nième fois que les dividendes (que tu peux toucher avec ton action à 21€ hein !) ne rapportent rien aux actionnaires puisque leur coût est automatiquement répercuté sur le cours de l’action. Bah ouais, sinon il suffirait d’acheter une action avant la distribution des dividendes et de la revendre après.
Bon, sinon, une action de la SG, c’est +66% en 34 ans. Apple c’est +81 657,89 % en 30 ans et +276,67 % en 5 ans. Pas sûr de ton plan.
Le 17/03/2023 à 16h50
Ne t’inquiètes pas pour mon PEA et mon CEA ;-)
Et mon message ne concernait pas le ROI de telle ou telle action (clairement valait mieux investir dans AAPL et GOOG que dans GLE ou BNP), mais le fait que quand tout va bien, les bénéfices c’est pour les actionnaires, et quand tout va mal, c’est la collectivité qui paye….
Le 17/03/2023 à 14h07
6,1 milliards d’euros divisés par 100.000 euros = 61.000 comptes potentiellement garantis à hauteur de 100.000 euros avec les fonds disponibles.
6,1 milliards d’euros divisés par 68 millions de français = 89,71 € potentiellement garantis à chaque français
Bon, ok c’est juste des ordres de grandeur calculés à la louche (ce serait hyper INtéressant de connaitre les encours réels des comptes garantis établissement par établissement), mais quand même… le FGDR n’a pas les reins assez solides en cas de crise bancaire d’envergure.
Le 17/03/2023 à 15h13
Moi je m’en fout à ce stade, je leur ai contracté un emprunt de 100k€.
J’en ai pris pour 10 ans à leur rembourser, je serre un peu les fesses, mais j’ai l’impression qu’ils vont compter sur moi pour rendre les pesetas à leurs épargnants.
Le 17/03/2023 à 16h24
Du coup, en cas de crise bancaire d’envergure, les gens qui comme toi étaient solvables et ont eu effectivement l’opportunité d’investir s’enrichissent (leur “reste à rembourser” ne vaut plus rien) ; alors que les épargnants qui n’ont pas eu l’opportunité d’investir sont ruinés (leur épargne ne vaut plus rien) bien que ce soient eux qui n’étaient pas endettés avant le crash et que ce n’était pas un choix de leur part de ne pas avoir eu d’opportunité d’investir.
Le capitalisme est une merveille immatérielle de l’humanité.
Le 17/03/2023 à 15h05
Cet argument m’a toujours fait rire : en quoi la quantité d’or est-elle plus un indicateur de richesse que la confiance en notre monnaie, liée, elle, à notre capacité économique ? La valeur monétaire de l’or ne relève elle aussi que d’une convention, l’or n’est pas la ressource la plus critique pour l’économie. Ce lien avec l’or n’était qu’un boulet pour la croissance économique, tirée par le pétrole.
Le 17/03/2023 à 15h14
Plus exactement, on a remplacé l’étalon-or par le dieu US Dollar.
Le 17/03/2023 à 16h46
Non, pas dans notre capacité économique, qui est finalement subjective et beaucoup plus difficilement mesurable d’un stock d’or (ou un litre de pétrole ou un sac de dollars), mais dans la croyance des acteurs en cette capacité économique….
Le QE est également une croyance que mettre davantage de monnaie en circulation va induire plus d’activité économique (de fait, c’est parce qu’on le fait croire aux acteurs qu’il vaut mieux le dire haut et fort pour espérer que ça fonctionne un tant soit peu !).
Le 17/03/2023 à 16h27
C’est dans ces cas là que j’aimerais avec une DeLorean
Le 17/03/2023 à 16h35
Merci pour l’article, je suis juste surpris qu’il ne soit pas fait mention de Bâle IV dans les mécanismes de suivi/anticipation des risques bancaires. (et de son pendant Solvency2 pour les assurrances)
Le 17/03/2023 à 20h42
Bref, ça ne change rien, l’étalon or aussi c’est la croyance que l’or vaut qqch qui lui donne cette valeur.
Le 18/03/2023 à 10h07
Disons alors que cette croyance est plus universellement partagée que la valeur de l’euro, du dollar ou de l’économie française. Par ailleurs, l’or a une valeur intrinsèque, contrairement aux autres étalons cités.
Le 17/03/2023 à 20h59
Non, en pratique le FGDR n’a même pas les fonds pour couvrir 10000 euros.
De toute façon on va bientôt pouvoir tester tout ça IRL. Ça fait trop longtemps que l’État Profond crée de la fausse monnaie, la machine craque de partout.
Le 17/03/2023 à 23h57
li y a une faute dans ton nom.
En fait tu viens d’intel et tu fais parti de la coalition des reptiliens
Le 20/03/2023 à 07h54
Non, le vrai pseudo sans faute était juste déjà pris…
Le 18/03/2023 à 09h58
Il faut tout de même relativiser : il ne doit pas y avoir tant de monde que ça à avoir 100000e ou plus dans des comptes en banque autres que les livrets protégés par l’Etat.
Ne serait-ce qu’avoir 36000e d’épargne pour une personne, c’est déjà pas mal du tout !
J’imagine que la grande majorité des personnes ont moins de 10000e en liquidités autres que les livrets. Du coup, ça multiplie par 10 le nombre de “protégés”. Cependant, j’avoue que 600 000 personnes, ça fait peu malgré tout.
Le 18/03/2023 à 09h59
Merci en tous cas pour cet article très intéressant !
la qualité reste au rendez-vous chez NXi ! Bravo et encore merci !
Le 18/03/2023 à 12h35
Le fond ne couvre qu’à hauteur de 100k€, si un client à 2millions d’euros, il sera remboursé de 100k€, et perdrait 1,9 millions d’euros… Sur ces 1000milliards une partie est couverte par l’état (livrets A, LDD…) ou par des assurances tiers…
Il ne faut pas oublier que la plupart des petits clients sont déficitaires : Si t’as par ex un crédit immobilier en cours de remboursement, ça serait probablement soustrait des 100k€ remboursable par le fond : si tu dois encore 200k€ sur ton crédit et que t’as 50k€ d’épargne dans cette même banque. Quand la banque coule, ton crédit n’est plus à rembourser (du gagnes 200k€ qu’il te restait à rembourser, par contre tu perdras ton épargne de 50k€) : ça ne coûte rien au fond.
Le 18/03/2023 à 13h17
C’est complètement con ton histoire.
Si la banque coule, elle ne te doit plus rien, mais je ne vois pas pourquoi tu ne lui devrais plus rien.
Elle a des comptes a rendre, elle
Le 19/03/2023 à 14h24
Non ça ne marche pas comme ça. Si la banque X est en cessation de paiement, les encours de crédits ne disparaissent pas. Ils sont repris par un autre établissement financier (disons Y), qui va verser à la banque X une contrepartie, qui lui permettra de rembourser une partie de ses propres créanciers, dont les déposants. Le client qui a des dépôts et un crédit à la banque X aura donc perdu tout ou partie de ses dépôts, en revanche il devra continuer à payer la totalité de son crédit à l’établissement financier Y.
N’oubliez jamais que vous ne possédez pas l’argent qui est sur votre compte bancaire. Ce que vous possédez c’est seulement une promesse de remboursement de ce que vous y avez déposé. Et cette promesse en 2022 se monte à 1 282,3 milliards (hors livrets, CEL, PEL, comptes espèces de PEA…) selon la banque de France (source). Donc les 6 milliards de FGDR ne règleront rien (enfin pas rien, plus précisément : 0,5% de l’encours).
Le 19/03/2023 à 21h15
Ce qui s’est passé à Chypre n’a rien à voir avec la plupart des pays de l’UE. Il y avait beaucoup de fonds douteux et de blanchiment.
(bon perso, j’ai pas 100 kE sur mes comptes bancaires et de loin ; et si j’avais 100 kE ou plus et que je craignais une faillite de ma banque - et un non-paiement par le fonds de garantie - je mettrai cet argent sous une autre forme, ou bien en ouvrant des comptes bancaires dans plusieurs banque pour diluer)
Le 21/03/2023 à 08h38
Sur le sujet de l’argent, il faut écouter Anice Lajnef, blog sur mediapart et sur twitter.
Le quantitative easing, la monnaie dette, etc…
Et sur youtube, “prenez place” sur la monnaie
Tout le reste n’est que de la littérature.
Le 21/03/2023 à 12h09
C’est pas 100k€ par compte plutôt?
Le 21/03/2023 à 15h57