Coloniser Mars : l’ambitieux projet de SpaceX en 15 questions
Sur Mars, et ça repart
Le 30 septembre 2016 à 07h20
19 min
Sciences et espace
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Avec son Système de Transport Interplanétaire, Elon Musk veut coloniser Mars. Un projet fou de plusieurs centaines de milliards de dollars avec une flotte de 1 000 vaisseaux spatiaux et une ville d'un million d'habitants à terme. Nous faisons le point sur tout ce qu'il faut savoir en une série de questions/réponses.
Mardi soir, à l'occasion du 67e International Astronautical Congress, Elon Musk tenait une conférence de presse attendue depuis plusieurs mois sur la conquête de la planète Mars. Le PDG de SpaceX y a dévoilé les grandes lignes de son plan visant à « faire des êtres humains une espèce multiplanétaire ».
Aller sur Mars, « c'est une aventure de l'humanité »
Il a donc présenté son projet Système de Transport Interplanétaire (ITS), anciennement connu sous le nom Mars Colonial Transporter, qui veut coloniser notre voisine, la planète rouge. Nous avons décidé de faire le tour du sujet en une série de quinze questions/réponses, en regardant également ce qui se passe du côté des autres acteurs de l'exploration spatiale, notamment la NASA et l'ESA.
En effet, comme l'expliquait Jérôme Vila du CNES il y a quelques mois, « aller sur Mars ce n'est pas l'aventure d'Elon Musk ou de la Chine, c'est une aventure de l'humanité ». Il ajoute que « chacun amène sa meilleure contribution » et qu'il y a une « feuille de route » que se passent les différents acteurs.
Pourquoi commencer par coloniser Mars et pas une autre planète ?
Avant d'entrer dans le vif du sujet, une question particulière mérite d'être étudiée : pourquoi tous les projets de colonisation se tournent vers Mars et pas vers une autre planète ? La réponse est simple : avec la Terre, c'est la seule planète à se trouver dans la « zone habitable » de notre système solaire, c'est-à-dire que sa position lui permet d'obtenir la « bonne quantité de rayonnement, ni trop ni trop peu », provenant de notre étoile, le Soleil.
On peut donc y trouver de l'eau, pas forcément sous la forme liquide. De plus, Mars possède des caractéristiques relativement proches de celles de la Terre sur plusieurs points, excepté sur sa population souligne ironiquement Elon Musk, qui espère bien débloquer le compteur :
En dehors de notre système solaire, d'autres planètes existent dans la zone habitable de leurs étoiles (on parle alors d'exoplanètes, voir cette actualité), mais elles sont toutes beaucoup trop loin pour espérer envisager la moindre expédition habitée. La plus proche que l'on connait actuellement, Proxima b, se trouve à plus de... 4 années-lumière de nous. Cela signifie qu'en voyageant à la vitesse de la lumière (soit plus d'un milliard de km/h, une vitesse que l'on ne peut même pas approcher un tant soit peu actuellement), il faudrait quatre ans pour y arriver.
De l'eau, mais un air que l'on ne peut pas respirer : est-ce un problème ?
Mars présente également l'avantage d'avoir été étudiée sous toutes les coutures ou presque avec les différentes sondes qui ont orbité autour, voire qui se sont posées dessus. Les publications scientifiques se multiplient ces derniers temps, et l'annonce récente la plus marquante était certainement celle de la NASA qui expliquait que, « dans certaines circonstances, de l'eau liquide a été trouvée sur Mars ». Plus récemment, des chercheurs ont, mis « en évidence un réseau probable de rivières souterraines qui se seraient formées récemment sur la planète Mars ».
Concernant l'absence d'air respirable, ce n'est pas spécialement un problème puisqu'il est possible d'en créer artificiellement sur place. De nombreux films de science-fiction ont déjà présenté les différentes techniques qu'il était possible d'utiliser, notamment Seul sur Mars.
Alain Souchier, cofondateur de l'association Planète Mars et ingénieur au CNES, enfonce le clou. Pour lui, « si l'Homme n'arrive pas à vivre confortablement sur Mars, il n'arrivera pas à vivre sur une autre planète ». Bref, le choix est donc plus que restreint et l'enjeu important pour ce qui est de faire de l'Homme une espèce multiplanétaire.
Dans une vidéo publiée en 2015, le CNES a publié un résumé des différentes missions d'exploration de la planète rouge :
Quel est le calendrier prévu par SpaceX ?
Lors de sa conférence de presse, la société a dévoilée un calendrier très serré puisque la première mission habitée pour Mars pourrait avoir lieu fin 2023, à condition que tout se passe comme prévu et qu'aucune « large brèche » ou autre entretoise défectueuse ne viennent gripper les rouages bien huilés des fusées. Sinon, il faudra attendre fin 2024, voire 2027.
D'ici là, les travaux continuent, notamment avec le lancement de Falcon Heavy d'ici la fin de l'année (sauf nouveau retard du calendrier). Pour rappel, il s'agit d'une fusée Falcon 9, mais avec trois boosters au lieu d'un seul. Ce gros porteur sera ainsi propulsé par 27 moteurs Merlin (9 sur chaque booster), ce qui sera une première étape pour maitriser le Système de Transport Interplanétaire qui exploitera pas moins de 42 moteurs Raptor.
Entre 2016 et fin 2018, les structures des vaisseaux seront développées, le moteur Raptor continuera d'être testé et les premières missions Red Dragon seront envoyés sur Mars puis « n'importe où dans le système solaire ». Entre fin 2018 et 2020, soit dans moins de quatre ans maintenant, le vaisseau spatial sera testé, tout comme les boosters chargés de l'amener dans l'espace.
Pourquoi faut-il attendre presque deux ans entre chaque mission ?
Si SpaceX ne parvient pas à tenir les délais et à finaliser son Système de Transport Interplanétaire d'ici fin 2023, il loupera la fenêtre de lancement et devra donc attendre la prochaine. Comme l'explique le CNES, « on ne dispose que de quelques semaines, tous les deux ans, pour lancer une sonde spatiale vers la planète Mars, lorsque celle-ci se trouve correctement située par rapport à la Terre pour que la rencontre sonde-planète soit possible ».
C'est l'une des problématiques à laquelle la mission InSight de la NASA a dû faire face. Prévue pour un lancement cette année, elle a été ajournée à cause d'un « problème technique sur l'instrument SEIS fourni par le CNES ». Même si le lancement est finalement toujours prévu, il ne pourra désormais pas avoir lieu avant 2018, la faute à l'alignement des planètes.
Comment se déroulera la mission type ?
SpaceX a choisi une approche en plusieurs étapes pour sa mission martienne. Une fusée décolle une première fois avec le vaisseau spatial qui devra aller sur Mars. Il largue ce dernier sur une orbite de parking, puis revient se poser sur Terre, directement sur son pas de tir à Cap Canaveral. On lui installe alors un réservoir qui devra faire le plein de la navette dans l'espace, avant qu'elle ne parte vers Mars. Cette opération devra être réalisée cinq fois avant le départ.
Cette technique permet à SpaceX d'éviter d'envoyer en une seule fois une charge trop lourde dans l'espace, ce qui nécessiterait un troisième étage, encore plus de moteur et de carburant, et augmenterait donc le coût d'un facteur de 5 à 10 selon les calculs de la société.
La navette effectue ensuite son voyage à plus de 100 000 km/h, qui devrait durer entre 80 et 150 jours (avec une moyenne à 115 jours) suivant les années et les positions relatives de la Terre et de Mars, la distance variant entre les deux. Sur place, les astronautes produiront du carburant afin de refaire le plein de leur vaisseau, pour qu'il puisse quitter Mars et revenir sur Terre.
Pour cela, ils utiliseront des techniques déjà connues et maitrisées qui consistent à utiliser le CO2 de l'atmosphère et l'eau (H2O) présente en grande quantité sur Mars pour obtenir de l'oxygène (O2) et du méthane (CH4), qui sont les composants de base du carburant de la fusée.
Quelles sont les caractéristiques de la fusée ?
La fusée de SpaceX sera la plus grande jamais construite, dépassant d'une dizaine de mètres le monstre qu'est Saturn V (122 mètres de haut, contre 111 mètres). SpaceX nous propose d'ailleurs une comparaison entre les deux lanceurs, qui est largement à son avantage :
Le chiffre le plus impressionnant est sans aucun doute la charge utile qu'elle peut emmener sur une orbite basse : 550 tonnes, contre 135 tonnes pour Saturn V. Notez qu'elle n'est plus que de 300 tonnes dans le cadre d'une récupération du premier étage, ce qui reste tout de même deux fois plus élevé que Saturn V.
La fusée est propulsée par pas moins de 42 moteurs de nouvelle génération Raptor. Les 35 extérieurs (les deux lignes les plus éloignées du centre) sont fixes, tandis que les sept du centre sont légèrement orientables pour permettre d'ajuster la trajectoire. Si certains tombent en panne, ce n'est pas bien grave explique le PDG de SpaceX, mais le risque de réaction en chaîne est lui plus grand et n'importe lequel des 42 moteurs peut suffire à enflammer les autres et la fusée en cas de problème. Les détails techniques actuellement connus sont disponibles sur les images ci-dessous.
À bord, les aventuriers d'un nouveau monde auront tout le confort nécessaire pour passer le temps durant les mois de la traversé promet Elon Musk. La navette dispose d'une large baie vitrée qui permettra d'observer... le vide interplanétaire.
Mais tout cela est-il vraiment sérieux ? Selon François Forget, astrophysicien au CNRS et spécialiste de Mars, interrogé par nos confrères de l'AFP, la réponse est oui : « Quand il parle de ses plans pour construire une énorme fusée, la plus grosse fusée jamais construite, il y a plein d'éléments qui montrent que c'est très sérieux ». Le scientifique ajoute que « ça fait des années qu'il fait des annonces auxquelles on ne croit pas et qu'il les réalise. Elon Musk a prouvé qu'il n'était pas un farfelu ».
Quel est le coût de ce projet ?
Maintenant que les bases sont posées, parlons gros sous : à combien se chiffre une telle expédition ? Lors de sa présentation, Elon Musk annonce qu'à terme il faudra compter environ le prix moyen d'une maison aux États-Unis, ce qui correspondrait environ à 200 000 dollars.
Tout d'abord, la « réutilisation » de l'ensemble des éléments de cette mission est au cœur de la stratégie de SpaceX. Si chaque fusée, réservoir et vaisseau ne faisait qu'un seul voyage, le prix serait en effet largement décuplé. Le premier lancement coûtera donc bien plus cher que le deuxième, qui sera lui-même plus onéreux que le troisième, etc.
Afin de donner un exemple, Elon Musk prend le cas d'un Boeing 737. S'il n'effectuait qu'un seul vol, il reviendrait environ à 500 000 dollars par personne. Mais comme il peut faire de nombreux allers/retours, on trouve des billets à quelques dizaines de dollars seulement pour un vol Los Angeles/Las Vegas (courte distance, avec peu de besoin en carburant).
Et SpaceX ne compte pas réutiliser qu'une seule fois ses différents engins, il table sur de la réutilisation massive. Voici ce qui est prévu actuellement :
- Boosters : 1 000 réutilisations
- Réservoirs : 100 réutilisations
- Vaisseau spatial : 12 réutilisations
Pour chaque voyage vers Mars (avec une navette), il faut compter pas moins de six lancements de fusée, un pour mettre le vaisseau en orbite, les cinq autres pour les réservoirs qui feront le plein de la navette, ce qui représente un total de 62 millions de dollars (le détail est disponible dans l'image ci-dessous) :
En tout, SpaceX prévoit d'envoyer pas moins de 450 tonnes vers Mars, soit un prix de moins de 140 000 dollars par tonnes... un prix extrêmement bas, et qui laisse rêveur comparé à celui des fusées actuelles (voir notre analyse). Mais, comme souvent, le diable se cache dans les détails.
En effet, la fabrication d'un premier étage coûte 230 millions de dollars, contre 130 millions pour le réservoir et 200 millions pour la navette, soit 560 millions de dollars à débourser avant de pouvoir planifier le premier lancement. Et encore, il faut encore ajouter 200 000 dollars de frais de maintenance avant chaque réutilisation des boosters et 500 000 dollars pour le réservoir.
Et si vous pensez que l'addition s'arrête là, vous vous trompez. Il faut ajouter 168 dollars par tonne de carburant, 200 000 dollars par lancement (il en faut six, soit 1,2 million de dollars supplémentaires). Mais étant un bon client avec de grosses commandes, Elon Musk a ajouté une ligne avec 5 % de remise sur l'ensemble. Bref, l'addition grimpe vite pour le premier lancement et il faudra attendre au moins douze allers/retours avec le même vaisseau pour s'approcher du prix plancher annoncé. À raison d'un lancement tous les deux ans, cela fait tout de même 24 ans d'amortissement.
Comment Elon Musk compte-t-il le financer ?
La question du financement d'une telle expédition (sur le long terme) a été abordée, non sans une pointe d'humour. Durant la conférence, Elon Musk fait en effet une référence à South Park en expliquant que son plan commence par « voler des slips », puis se termine par faire du « profit ».
Entre temps, il compte emmagasiner du cash en lançant des satellites, en effectuant des missions de ravitaillement et des transferts d'astronautes vers la station spatiale internationale, mais aussi via... Kickstarter. Les modalités de cette dernière partie ne sont pas précisées pour le moment.
Durant la conférence, Elon Musk ira même jusqu'à dire que ce projet est « la principale raison pour laquelle j'accumule des actifs financiers »... et nous serons bien obligés de le croire sur parole pour le moment.
Après les obstacles financiers, quelles retombées scientifiques ?
François Forget du CNRS confirme cette impression : « les obstacles seront surtout financiers. Cela nécessite des millions d'heures de travail et donc des moyens énormes, des centaines de milliards de dollars ». Il ajoute que si rien n'empêche d'aller vivre sur Mars, c'est un « peu absurde économiquement », sous-entendant que cette fortune pourrait être dépensée d'une meilleure manière, sans donner plus de précision pour autant.
Et pour ce qui est des retombées scientifiques, « avec un tel budget, on peut faire des choses beaucoup plus intéressantes » lâche-t-il. Pour conclure, il explique que coloniser Mars peut se justifier s'il s'agit d'un désir partagé par l'humanité, mais pas d'un point de vue purement scientifique... une situation analogue à celle qui a conduit le premier homme sur la Lune. Et c'est justement sur ce premier point qu'Elon Musk mise, moins que sur le second.
Une « civilisation entièrement autonome » au programme ?
C'est probablement l'une des annonces les plus surprenantes de cette conférence. Elon Musk ne compte pas faire les choses à moitié et espère bien envoyer des hommes par centaines sur Mars. En effet, lors de chaque trajet, la fusée devrait avoir pas moins de 100 passagers à son bord, un nombre que le PDG de SpaceX espère doubler plus tard afin de réduire encore le coût par voyageur.
Mais l'homme d'affaires n'est pas du genre à voir petit et son but est de construire une ville autonome sur Mars, ce qui demanderait « un million de personnes » au minimum selon ses dires. À raison de 100 par voyage, cela demanderait 10 000 allers/retours, avec la possibilité de n'en faire que tous les deux ans, cela prendrait donc une éternité ou presque.
La solution ? Construire un millier de vaisseaux... ce qui prendra évidemment du temps, et beaucoup d'argent comme nous venons de le voir : 200 millions de dollars par navette, soit 200 milliards de dollars le lot de 1 000. Pour conclure, il pense qu'il faudra encore attendre « entre 40 et 100 ans pour avoir une civilisation entièrement autonome sur Mars ».
Quid du projet Mars (semi-)Direct de la NASA ?
SpaceX n'est pas la première à vouloir envoyer des hommes sur Mars, la NASA y réfléchit déjà depuis les années 90 avec le projet Mars Direct de Robert Zubrin et David Baker. Jugé insuffisant par les spécialistes de la NASA, il a été transformé en Mars semi-Direct avec trois lancements par mission habitée (contre six pour SpaceX).
Depuis, la NASA a apporté de larges modifications au programme « avec un plus grand nombre d'astronautes, l'utilisation de la propulsion nucléaire thermique ainsi qu'un rendez-vous en orbite martienne à l'aller » explique Jean-Marc Salotti sur son blog. Au final, ce projet est « bien plus complexe que la proposition originale de Zubrin et Weaver avec pas moins de 9 lancements lourds par mission habitée, ce qui est pratiquement rédhibitoire du point de vue organisationnel et financier » ajoute le spécialiste.
L'ESA s'est également essayée à mettre sur pied une mission habitée vers Mars avec son « CDF Study Report Human Missions to Mars », un document de plus de 400 pages qui date déjà de 2004. Force est de constater que, à notre connaissance, les choses n'ont pas bougé depuis ce rapport préliminaire.
Et qu'en est-il de l'aventure Mars One alors ?
Impossible de parler d'exploration martienne sans évoquer Mars One. Lors d'une conférence, une organisation non gouvernementale a surpris tout le monde en annonçant vouloir faire voyager des hommes sur Mars, dès 2023 (le même calendrier qu'Elon Musk). Ce projet prévoit d'envoyer des volontaires sur Mars, sans possibilité de retour. Le projet séduit puisque plus de 200 000 candidats se sont proposés pour participer à cette aventure.
Néanmoins, pour Jacques Arnould du CNES, cela va trop vite : « commençons d'abord par faire encore de la bonne science, de la bonne exploration. Et quand nous connaitrons bien la planète Mars, par des robots, et peut-être un jour par des explorateurs humains qui reviendront sur Terre, on pourra penser à la colonisation ». Une déclaration qui date de 2015 et qui pourrait finalement tout aussi bien s'appliquer SpaceX, même si son vaisseau est prévu pour rentrer sur Terre.
Mais le projet semble au point mort pour le moment et certains indiquent qu'ils ne se réalisera pas. D'autres vont jusqu'à parler de « supercherie ». De son côté, François Forget ne mâche pas ses mots : « c'était n'importe quoi », contrairement au projet d'Elon Musk qu'il qualifie d'« incroyablement ambitieux ».
Dans tous les cas, le projet Mars One aura eu le mérite de mettre en avant le fait que des hommes souhaitent « prendre des risques » dans une mission sans retour.
Une société privée peut-elle damer le pion aux agences spatiales nationales ?
Avec un projet de plusieurs centaines de milliards de dollars visant à créer une colonie autonome d'un million de personnes via une flotte d'un millier de vaisseaux spatiaux, on se dit que le projet est complètement fou. Et pourtant, c'est bien ce qu'a annoncé en grandes pompes Elon Musk. Les agences spatiales des grands pays ont certes des projets dans les cartons, mais rien de bien concret pour le moment, quand ce n'est pas simplement au point mort, et rien de cette envergure dans tous les cas.
Pour Charles Frankel, planétologue, philosophe et membre du National Humanities Center américain, les agences spatiales « ne se dépêchent pas beaucoup [...] Elles tournent autour du pot, elles montent des projets intermédiaires en disant "on n'est pas prêts". C'est quand même bizarre ». Pour lui, elles pourraient voler vers Mars « demain » (c'était il y a déjà un an) si elles le souhaitaient.
Le problème ne serait pas tant technique que philosophique et politique. Il faut prendre la décision et donc endosser le risque inhérent, tout en acceptant que l'aboutissement arrive une décennie plus tard, pas facile pour les politiques qui préfèrent généralement récolter le fruit de leur travail pendant leur mandat. Et si Elon Musk explique sans détour que « c'est dangereux et des gens vont probablement mourir, mais ils le savent », les politiques ne sont visiblement pas encore prêts à sauter le pas.
Tout cela laisse donc un large boulevard à SpaceX, qui est pour le moment la seule société privée en mesure de présenter un tel projet. Blue Origin vient certes d'annoncer son gros porteur New Glenn, mais il ne s'agit pour le moment « que » d'envoyer des satellites en orbite autour de la Terre, avec un premier étage réutilisable. Le premier lancement est attendu « avant la fin de la décennie ». La société de Jeff Bezos pourrait également s'intéresser aux voyages interplanétaires, mais certainement bien après les premiers essais de SpaceX qui devrait donc garder son avantage pendant encore quelques années au moins... sauf si les agences spatiales internationales se réveillent entre temps.
Comment s'organisera la vie sur Mars ?
Projetons-nous un peu dans le futur, disons un peu moins de 100 ans plus tard, vers 2100, et imaginons le futur. La colonie martienne est confortablement installée et vit de manière autonome depuis maintenant 20 ans. La vie du million « d'extraterrestres » n'est pas menacée, mais tout n'est pas paisible pour autant. Les guerres de pouvoir continuent entre les grands pays de la Terre – qui ont contribué humainement à ce projet – et les habitants nés sur place, qui demandent un gouvernement indépendant. Une sorte de réédition futuriste de l'indépendance des colonies américaines au XVIIIe siècle.
Fiction ? Oui, très certainement, mais pour autant la colonisation de Mars demande de prendre en compte de nombreux paramètres et pas uniquement la logistique. Si SpaceX se « contente » d'assurer le transport, il faudra réfléchir à la manière dont sera gérée une colonie martienne. Il reste encore du temps certes, mais comme nous avons pu le voir avec l'intelligence artificielle et les voitures autonomes, les dirigeants tardent souvent à prendre le taureau par les cornes pour mettre les choses à plat et organiser de vraies discussions sur ses sujets sensibles et incontournables.
Et ensuite ?
SpaceX ne compte pas en rester là et espère bien envoyer ses navettes explorer le reste de notre système solaire, toujours avec des humains à son bord. Parmi les destinations envisagées, il est question de Jupiter et son satellite naturel Europe, Saturne, Encelade, etc. Parfois uniquement pour les survoler, d'autres fois pour s'y poser.
Le 30 septembre 2016 à 07h20
Coloniser Mars : l’ambitieux projet de SpaceX en 15 questions
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Aller sur Mars, « c'est une aventure de l'humanité »
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Pourquoi commencer par coloniser Mars et pas une autre planète ?
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De l'eau, mais un air que l'on ne peut pas respirer : est-ce un problème ?
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Et qu'en est-il de l'aventure Mars One alors ?
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Une société privée peut-elle damer le pion aux agences spatiales nationales ?
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Comment s'organisera la vie sur Mars ?
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Et ensuite ?
Commentaires (84)
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Abonnez-vousLe 30/09/2016 à 07h25
#1
“Alain Souchier, cofondateur de l’association Planète Mars et ingénieur au CNES, enfonce le cloud.” " />
Le 30/09/2016 à 07h35
#2
Faudra éviter d’envoyer des cafards avant nous, sont dangereuse ces bestioles." />
Le 30/09/2016 à 07h41
#3
J’aime le principe qui sous-tend cette initiative de Musk. Le mec a réussi, il n’a plus le moindre besoin de reconnaissance ou de quoi que ce soit d’autre. Il ne lui reste sans doute plus que deux choses qui peuvent le faire courir, et il s’y emploie:
GG, le bonhomme.
Le 30/09/2016 à 07h46
#4
Bah, suffira d’envoyer des humains mutés avec des gênes d’animaux et tout sera réglé en un tournemain " />
Le 30/09/2016 à 07h50
#5
Il y a 50 ans nos grands-parents se disaient que leurs petits-enfants iraient en week-end sur la Lune maintenant on se dit qu’il est probable que nos petits-enfants aillent en Erasmus sur Mars. C’est beau quand même !
Le 30/09/2016 à 07h52
#6
Projetons-nous un peu dans le futur, disons un peu moins de 100 ans
plus tard, vers 2100, et imaginons le futur. La colonie martienne est
confortablement installée et vit de manière autonome depuis maintenant
20 ans.
Un scientifique de l’Union Aerospace Corporation, suite à une expérience qui a mal tourné, ouvre un portail interdimensionnel qui permet aux créatures des enfers de se répandre sur la planète, transformant toute la population en zombie. La suite, on la connait " />
Le 30/09/2016 à 07h52
#7
" />Vous lisez trop de mangas!!
Le 30/09/2016 à 07h53
#8
J’ai quand même entendu pas mal de spécialistes de l’aérospatiale qui disent que les délais annoncés (7 ans) sont plutôt optimistes voire carrément fantaisistes.
Serait-ce un gros coup de com pour faire le buzz ?
Enfin heureusement qu’il n’y a personne sur Mars, sinon les pauvres martiens auraient du soucis à se faire… " />
Le 30/09/2016 à 07h56
#9
” Pour cela, ils utiliseront des techniques déjà connues et maitrisées qui
consistent à utiliser le CO2 de l’atmosphère et l’eau (H2O) présente en
grande quantité sur Mars pour obtenir de l’oxygène (O2) et du méthane
(CH4), qui sont les composants de base du carburant de la fusée”
On parle de plusieurs tonnes de carburant. Pour cela il faudra qu’il y est une petite usine.
Le plan dit-il si une base martienne sera construite avant l’arrivé des premiers hommes?? Quand sera-t-elle construite ? On parle des humains pour 2023, cela ne laisse plus beaucoup de temps pour poser les fondations.
Le 30/09/2016 à 07h56
#10
Ça fait rêver! " />
Le 30/09/2016 à 07h59
#11
Les guerres de pouvoir continuent entre les grands pays de la Terre – qui ont contribué humainement à ce projet – et les habitants nés sur place, qui demandent un gouvernement indépendant. Une sorte de réédition futuriste de l’indépendance des colonies américaines au XVIIIe siècle.
Cela me fait penser au scénario d’ Iron-Blooded Orphan." />
Le 30/09/2016 à 08h05
#12
La solution ? Construire un millier de vaisseaux… ce qui prendra
évidemment du temps, et beaucoup d’argent comme nous venons de le voir :
200 millions de dollars par navette, soit 200 milliards de dollars le
lot de 1 000
Soit 60% d’une année de budget pour la France.
Presque rien à l’échelle de la planète.
Le 30/09/2016 à 08h06
#13
SpaceX n’est pas la première à vouloir envoyer des hommes sur Mars, la NASA y réfléchit déjà depuis les années 90 avec le projet Mars Direct de Robert Zubrin et David Baker.
Et l’Apollo Applications Program des années 60 il ne compte pas ? :(
Le 30/09/2016 à 08h06
#14
Ou Gundam Wing ou Gundam… " />
Le 30/09/2016 à 08h07
#15
Il faut combien déjà pour assurer la transition énergétique vers du renouvelable et pour endiguer la faim dans le monde ? " />
Le 30/09/2016 à 08h10
#16
Le 30/09/2016 à 08h18
#17
Mars n’apparait pas dans ces 2 histoire si me souvient bien, juste des colonies spatiales et lunaires.
Le 30/09/2016 à 08h18
#18
Elon Musk est génial , il en faudrait plus des comme lui.
Même s’il est déjà milliardaire je suis pret à lui filer de l’argent pour qu’il mène à bien ses projets <3 <3
Le 30/09/2016 à 08h23
#19
Le 30/09/2016 à 08h29
#20
Merci Elon pour ces bouffées de rêve. " />
Le 30/09/2016 à 08h39
#21
J’aurais plutôt tendance à dire que ce sont des raisons purement économiques qu ont motivé les grandes explorations : recherche de terres à exploiter, recherche de nouvelles routes de commerce, pillage, etc.
Le 30/09/2016 à 08h43
#22
Merci pour cet article vraiment bien détaillé, “sourcé” et avec des projections/analyses!! Fier d’être un inpactien!
" />
Le 30/09/2016 à 08h45
#23
« c’est dangereux et des gens vont probablement mourir, mais ils le savent »
Ben et les migrants ? " />
Vu comme c’est parti y’a un sacré stock et c’est pas près de s’arrêter !!
Personne n’en veut sur notre chère planète et franchement crever dans l’espace au nom de la science ça a quand même plus de gueule que de se noyer connement en méditerranée au nom de la connerie humaine… " />
Le 30/09/2016 à 08h51
#24
Le 30/09/2016 à 08h55
#25
Tu fais péter le plafond sur l’échelle de la drolitude (ou de l’ânerie je ne sais pas trop) des commentaires toi purée :o
Le 30/09/2016 à 08h56
#26
Bravo pour cet article qui remet certains choses à plat. On peut ne pas être d’accord avec le but (la conquête de Mars) mais on sait que Musk et SpaceX ne font pas les choses à moitié, simplement pour l’argent.
Et même s’ils venaient à échouer, ils amorceront probablement un nouvel âge de conquête spatiale.
Le 30/09/2016 à 08h59
#27
belle synthèse de la conf de mardi !
ça envoie du sacré rêve tout ça…
" />
Le 30/09/2016 à 09h02
#28
Le 30/09/2016 à 09h04
#29
Ça fait quelques temps qui répète que son rêve est de poser le pied sur Mars qu’il mette les moyens pour y parvenir ne me choque pas.
En tout cas, ça fait rêver et j’espère sincèrement que ça se réalise et de le voir de mon vivant
Le 30/09/2016 à 09h06
#30
Le 30/09/2016 à 09h14
#31
Le 30/09/2016 à 09h22
#32
Tant que c’est de l’argent privé et pas mes impôts qui financent ça, j’ai pas de problème avec. Le mec veut rester dans l’histoire et qu’on érige des statues à son effigie sur Mars, tant mieux pour lui. En ce qui concerne l’argent public, je pense qu’il y a suffisamment de problèmes à régler sur Terre, bien plus prioritaires que d’envoyer une fraction de privilégiés (sur)vivre sur une autre planète.
Envoyer une navette sur Mars et revenir, je pense que c’est tout à fait possible. Par contre, créer une colonie martienne avec un million d’habitants, j’ai beaucoup plus de doute… Sans compter l’investissement financier faramineux que ça représente, est-ce qu’on a seulement les ressources énergétiques et minérales suffisantes pour produire autant de fusées et leur carburant ? Quand on s’intéresse à ces problématiques de développement durable, on voit qu’il va y avoir de plus en plus de tensions sur les marchés énergétiques dans les décennies à venir, avec l’épuisement des ressources pétrolières conventionnelles. Et pour les ressources minérales, simplement assurer la production énergétique mondiale à partir de sources renouvelables uniquement (éolien, solaire et hydroélectricité) demanderait plus de terres rares que les réserves actuellement connues. Et non, c’est très improbable qu’on maîtrise la fusion nucléaire d’ici 2060.
Le 30/09/2016 à 09h23
#33
Le 30/09/2016 à 09h24
#34
Le 30/09/2016 à 09h25
#35
La question du cout n’est pas abordée dans sa globalité.
Toute la partie développement, tests et certification n’est pas prise en compte.
L’exemple exprimé est flagrant
Afin de donner un exemple, Elon Musk prend le cas d’un Boeing 737. S’il n’effectuait qu’un seul vol, il reviendrait environ à 500 000 dollars par personne.
Le prix de vente d’un Boeing 737 inclus le cout de fabrication (celui qui est présenté dans l’article) mais aussi le cout de l’amortissement de la conception sur X années.
Je doute que les simples bénéfices des lancements spatiaux suffisent à financer tout cela. Après peut être que d’autres entités/milliardaires/structures gouvernementales viendront se greffer sur ce projet.
D’ailleurs pour l’instant le rêve mégalomane d’un milliardaire me touche peu. Par contre si son initiative finit par fédérer des structures du monde entier autour d’un projet commun alors la oui cela aurait de la gueule.
La course à la lune n’était à l’époque qu’une course à la démonstration de puissance entre 2 états.
Si la course à Mars pouvait être au contraire une source d’union mondiale, alors finalement tout ceci aurait vraiment un but.
Mais la je sais que c’est moi qui rêve " />
Le 30/09/2016 à 09h28
#36
Le 30/09/2016 à 09h29
#37
La réponse: https://www.nextinpact.com/news/101571-coloniser-mars-ambitieux-projet-spacex-en…
Le 30/09/2016 à 09h34
#38
La FAO dit depuis longtemps que le problème n’est pas la production, qui est déjà suffisante pour nourrir tout le monde et bien plus encore, mais l’insécurité alimentaire et le fait qu’une bonne partie de la population n’a pas les moyens d’acheter la nourriture qui est bien présente pour tout le monde.
Le 30/09/2016 à 09h40
#39
Le 30/09/2016 à 09h43
#40
Le 30/09/2016 à 09h51
#41
En fait si l’on suis un peu les déclaration de Musk on se rend compte qu’il craint une troisième guerre mondiale pour dans quelques années.
S’il à l’intention de créer une ville sur Mars c’est pas seulement pour un rêve mais pour lui c’est un question de survie de la race humaine. Voila pourquoi il veut envoyer autant de gens sur Mars et dans un délais aussi cours. Après visionnaire ou halluciné le futur nous le dira mais personnellement je suis 100% avec lui, pour le rêve.
D’autres diront qu’il y a mieux à faire avec cet argent comme éradiquer la faim dans le monde. Mais ça fait des années qu’on peut le faire et personne ne le fait donc on va le dire une bonne fois pour toutes réduire les inégalités et éradiquer la faim dans le monde ça n’intéresse pas les dirigeants du monde (quels qu’ils soient) donc non on a rien à faire de mieux avec cet argent.
Le 30/09/2016 à 09h56
#42
Le 30/09/2016 à 10h44
#43
Le 30/09/2016 à 11h46
#44
Je trouve ça cool.
Mieux vaut faire rêver les humains que de faire la guerre.
Le 30/09/2016 à 11h47
#45
On va créer une civilisation de riches…
Le 30/09/2016 à 11h48
#46
En tout cas ça fait rêver ! Puis je préfère qu’une boite investisse à fond dans un trucs que de stocker des réserves de cash dans des paradis fiscaux. Au moins là c’est de la bonne dynamique " />
Bon après le grand lecteur de SF que je suis ne peux que y rêver ! A quand les usines dans la ceinture d’astéroïde pour récolter le métal !
/retourne sur Star Citizen
Le 30/09/2016 à 11h59
#47
Bon espérons qu’il ne devienne pas comme Vilos Cohaagen quand il aura fondé sa colonie." />
Le 30/09/2016 à 12h05
#48
Le 30/09/2016 à 12h16
#49
Le 30/09/2016 à 12h26
#50
Le 30/09/2016 à 12h42
#51
Le 30/09/2016 à 12h52
#52
Le 30/09/2016 à 13h20
#53
merci pour cette explication intéressante et claire. " />
Le 30/09/2016 à 14h00
#54
Le 30/09/2016 à 14h17
#55
Le 30/09/2016 à 18h11
#56
Faudra des garagistes pour entretenir les robots.
Le 30/09/2016 à 18h49
#57
Le 30/09/2016 à 19h43
#58
Indépendamment du financement, finalement, pas si utopique que ça.
Reste quand même que la récupération du premier étage de la super-fusée a, pour le moment, une viabilité économique non démontrée. Et que le calendrier avancé me paraît bien optimiste.
Pour la colonie, faudrait déjà faire vivre un avant-poste d’exploration pour tester toutes les technologies en conditions réelles. Avec, pourquoi pas, un prototype d’étude sur la Lune dans un premier temps. Et cette colonie me paraît être très spéculative pour le moment.
Après, on verra.
Le 01/10/2016 à 14h06
#59
Le 01/10/2016 à 14h41
#60
Le 01/10/2016 à 15h11
#61
Le 01/10/2016 à 15h57
#62
Le 01/10/2016 à 17h39
#63
Le 01/10/2016 à 18h05
#64
Le 01/10/2016 à 19h32
#65
La Lune n’est pas un environnement de test pertinent pour une colonie martienne.
Libre à toi d’écrire des romans à ce sujet, ça ne changera pas les faits.
Le 01/10/2016 à 20h31
#66
Hmmm, j’espère que les scientifiques qui bossent sur le projet font la différence entre surface et masse (cf. premier tableau, “land mass” en km²…) " />
Le 01/10/2016 à 21h06
#67
Le 01/10/2016 à 21h19
#68
Ils vont déjà avoir l’expérience des Red Dragon pour tester les technos sur place avant (et faire rentrer du cash tout en permettant aux scientifiques d’être contents).
Après l’idée d’une base prototype sur la Lune peut être sympa mais je ne vois pas forcément en quoi cela est plus pertinent que d’établir cette base prototype sur Mars. Je me doute bien qu’il y aura des premières missions full automatiques voir avec du personnel réduit qui peut toujours rentrer sur Terre en cas de soucis. Une bonne partie des tests de durée de vie et d’ergonomie peut être fait en Antarctique, et une mission de test en automatique peut permettre de vérifier le fonctionnement en conditions réelles.
Le 01/10/2016 à 21h23
#69
Ha ha ha, comme quoi, on en apprend tous les jour avec les langues… Shame on me " />
Le 01/10/2016 à 21h39
#70
Perso, je ne comprends toujours pas comment la problématique du rayonnement cosmique va être réglée. A quoi ça sert de créer une colonie si tout le monde crève du cancer au bout de quelques mois/années ? Y a eu des progrès niveau matériaux de protection ? Je sais qu’il y a la possibilité du champ magnétique protecteur, mais ça ne nécessiterait pas une énorme quantité d’énergie ?
Le 01/10/2016 à 22h19
#71
[Faith]La Lune n’est pas un environnement de test pertinent pour une colonie martienne.
Libre à toi d’écrire des romans à ce sujet, ça ne changera pas les faits.
Prouve-le.
J’ai avancé des arguments montrant en quoi un prototype lunaire était pertinent, j’attends les tiens pour la réfutation.
À part le fait que tu tiens absolument à envoyer dans le vide des kamikazes potentiels avec du matériel et des méthodes non testées, tu n’en as pas.
Le 02/10/2016 à 07h01
#72
Le 02/10/2016 à 07h04
#73
Le 02/10/2016 à 08h19
#74
Pour l’instant on n’a pas vraiment assez de données à ce niveau. La seule information qu’on a c’est ce qui a été fait avec Curiosity et qui montre qu’une mission aller-retour sur Mars provoque une augmentation du risque de 5% de cancer pour les astronautes. Mais cette expérience est assez limitée en ce qui concerne une mission habitée :
Tout ce qu’on peut dire c’est que ce ne sera pas mortel à court terme mais qu’ils peuvent s’attendre à une augmentation du nombre de cancers.Une autre conséquence des radiation peut aussi être le risque cardio-vasculaire : les astronautes ayant été sur la Lune ont connu une augmentation des problèmes cardio-vasculaire lorsqu’on les compare à ceux ayant aussi participé au programme spatial Américain de l’époque (donc même conditions de vie) mais n’ayant jamais quitté l’orbite terrestre. Ça reste des statistiques sur un faible échantillon donc rien de définitif à ce sujet.
Le 02/10/2016 à 11h02
#75
Merci pour ta réponse. Intéressant l’étude sur les radiations lors du trajet de Curiosity. Je ne pensais pas que ça augmenterait le risque de cancer (de quoi ?) de “seulement” 5%, surtout s’il n’y avait pas de mesure de protection particulière.
Par contre, de ce que j’ai lu, le rayonnement cosmique semble provoquer beaucoup plus de dégâts sur le corps que les radiations solaires à cause de leurs haut niveau d’énergie. Et comme tu l’indiques, on a très peu de données sur l’Inpact du rayonnement cosmique.
Est-ce qu’on va vraiment envoyer une mission habitée sans avoir préalablement testé un blindage pendant tout le trajet terre-mars ?
Je vois mal, si on se base sur le projet de Musk, 100 scientifiques/ingénieurs (encore à former pour un voyage interplanétaire) avec une famille, élite de l’élite, se lancer aveuglément dans l’espace sans savoir les risques qu’ils encourent. Y a une différence entre les candidats suicidaires de Space One et un équipage compétent et compatible qui peut rendre une mission viable.
Entre temps je suis tombé sur un article assez complet concernant la protection sur le site de la NASA, “How to Protect Astronauts from Space Radiation on Mars” : http://www.nasa.gov/feature/goddard/real-martians-how-to-protect-astronauts-from…
Ils abordent les différentes approches pour prémunir les astronautes des rayonnements :
Le polyéthylène (matériau utilisé pour les bouteilles d’eau) a du potentiel, mais il ne peut pas être utilisé pour des grandes structure, car pas assez solide.
La conclusion résume bien le tout : “Ultimately, the solution to radiation will have to be a combination of things,” said Pellish. “Some of the solutions are technology we have already, like hydrogen-rich materials, but some of it will necessarily be cutting edge concepts that we haven’t even thought of yet.”
J’aimerais bien croire que je verrai l’Homme mettre un pied sur mars et revenir de mon vivant (j’ai 34 ans), mais ça parait utopique quand on fait la liste de toutes les contraintes technologiques et financières. Je ne parle même pas d’une hypothétique colonie. Mais ça ne m’empêche pas de rêver en voyant les annonces de Musk.
Le 02/10/2016 à 12h06
#76
Le 02/10/2016 à 12h59
#77
Le 02/10/2016 à 13h28
#78
Le 02/10/2016 à 15h53
#79
Le 03/10/2016 à 12h14
#80
C’est un beau rêve, reste à voir ce qu’il sera possible de faire. En tout cas c’est beau de voir des personnes qui ont encore des rêves et mettent toute leur énergie (et moyens) pour les réaliser.
Par contre il n’est pas très à l’aise/doué pour les discours Mr. Musk, ça rend la chose moins “comm marketing”, ce qui n’est pas plus mal.
Le 06/10/2016 à 17h44
#81
Le 06/10/2016 à 17h46
#82
Le 06/10/2016 à 17h52
#83
Le 06/10/2016 à 17h58
#84