La Cour de cassation a rejeté les 13 pourvois qu'avait intentés le Maroc à l'encontre de six médias français, rapporte L'Informé, confirmant une information du Desk marocain. L'avocat Alexandre Archambault relève de son côté que les 13 pourvois sont consultables sur le site web de la Cour de cassation.
Ces six médias avaient relayé les accusations du Projet Pegasus, du nom de code donné à l'enquête journalistique coordonnée par l'ONG Forbidden Stories et consacrée aux (soi-disant) « 50 000 cibles potentielles » de 15 États clients du logiciel espion de la société israélienne NSO.
Si le consortium n'avait, à l'époque, identifié que 1 000 des 50 000 détenteurs de ces numéros de téléphones seulement, y figuraient nombre de défenseurs des droits humains, journalistes et responsables politiques.
Le Monde, Mediapart, France Info, France Inter, France Culture et l’Humanité étaient plus particulièrement accusés d'avoir relaté dans 13 articles le fait le Maroc était le client de NSO ayant visé les cibles potentielles françaises, dont les téléphones de 14 ministres de l’époque, du Premier ministre Edouard Philippe, et du président Emmanuel Macron, entre 2018 et 2021.
« Le royaume du Maroc ira jusqu’au bout de sa démarche, tant il est offusqué par la mise en cause de ses services de renseignement. Nous étudions toutes les voies de recours », a expliqué à L'informé l’avocat de Rabat, maître Olivier Baratelli, laissant entendre qu'il envisagerait un recours auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.
Une démarche jugée « cocasse si une telle procédure de la part du Maroc devait survenir », ironise Simon Foreman, l’avocat d’Amnesty International à l’origine des révélations du Projet Pegasus. Le royaume chérifien est classé à la 129ᵉ position (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse de l'ONG Reporters sans frontières (RSF).