« De la vidéoprotection à la vidéogestion, l’intelligence artificielle prend la main », titre la Gazette des communes, qui consacre un article à l'évolution de ce à quoi servent désormais les caméras à Massy, évoquant « un véritable outil d’aide à la décision pour de nombreux services de la commune ».
La ville aurait en effet constaté que les 200 caméras de son système de vidéoprotection étaient « sous-exploitées ». « On s’est demandé comment optimiser ? En passant par l’intelligence artificielle », explique un maire adjoint :
« Détection en temps réel des dépôts sauvages, gestion des sens interdits, détection de maraudage, surveillance des intrusions dans les bâtiments communaux… Au centre de supervision urbain de Massy, chaque problème a son algorithme. »
Les opérateurs ne regardent plus les écrans en temps réel, mais ils entrent des « scénarios » dans le système, afin de pouvoir analyser les résultats filtrés par l'IA, au point que « 75 % de temps de travail est économisé par les opérateurs vidéos devant les écrans du CSU de Massy depuis l’installation de la suite logiciel proposée par XXII » (voir Suresnes veut détecter les comportements suspects) :
« Une approche transversale qui va plus loin que la protection ou les services techniques. Ainsi, au service du patrimoine, l’intelligence artificielle permet de détecter les anomalies, comme les éclairages oubliés. Au sport, on s’en sert pour quantifier le nombre de personnes présentes sur les grosses manifestations afin de mieux organiser leur encadrement. De même, les technologies existantes permettent d’identifier et de prétrier nombre de situations problématiques : rassemblement sur la voie publique, véhicules à contresens, maraudage… »
Commentaires (23)
#1
Le petit coup de gueule du Lundi. Le terme “protection” associé au caméra vidéo me sors par les trous de nez… C’est pas possible d’appeler les choses par leur nom? Une caméra n’a jamais protégé qui ou quoi que ce soit, ça sert à surveiller => vidéosurveillance.
Robert et Larousse sont d’accord la dessus:
Protection: “Action de protéger, de défendre quelqu’un contre un danger, un mal, un risque / Action de protéger, de défendre qqn ou qqch. (contre un agresseur, un danger, etc.)”
A force d’utiliser des mots A pour dire B, ces mots n’ont plus aucun sens.
Et si le cerveau des gens réagi moins bien à la vidéosurveillance qu’à la vidéoprotection, c’est peut-être un phénomène naturelle…
#1.1
C’est de la novlangue. J’attend toujours que les caméra soient équipé de «bras» pour protéger les gens … là on pourra parler de «videoprotection».
Idem que «vidéoGestion», ils ne font que surveiller des actes répréhensible / regroupement de personne. Il n’y a aucune gestion derrière pour moi.
#1.2
Oui mais le terme “vidéoprotection” est simplement repris du titre d’origine paru sur la Gazette des communes.
Autant directement envoyer le coup de gueule aux concernés non ?
En tout cas je félicite l’équipe de NI pour la mention des sources, ainsi que des liens vers les articles d’origine.
#2
Oui c’est juste de la vidéoverbalisation tout à fait classique…
#2.1
Pas si classique, là c’est une IA qui gère !
#3
Le plus drôle, c’est qu’il y a un article de loi en France qui précise que le terme “vidéosurveillance” est remplacé par “vidéoprotection
#4
Pendant ce temps, pour économiser l’énergie, cette même commune ne chauffe pas les écoles et les gymnases…
#5
C’est chouette de vivre observé par la force publique dans ses moindres faits et gestes comme ça. On se sent plus en sécurité.
#6
Rappelons la position de la CNIL sur ce type de traitements.
En particulier : “Elle estime notamment que les services de police de l’État ou les collectivités territoriales ne sont pas autorisés par la loi à brancher sur les caméras de vidéoprotection des dispositifs d’analyse automatique permettant de repérer des comportements contraires à l’ordre public ou des infractions.”.
Par contre, tout traitement statistique est autorisé puisque anonyme.
Sans texte légal, le droit d’opposition au traitement doit être possible, ce qui n’est pas le cas avec ces technologies et que c’est en pratique impossible.
Et elle rappelle qu’il faudrait que le parlement décide ce que ce genre de dispositifs auront le droit de faire.
#7
Et à part via des lanceurs d’alerte, comment on peux savoir que ce qui est fait est bien dans les limites prévues par la loi ?
Une fois les images enregistrés , on peux sans problèmes les passer et repasser dans des “IA” (ou autre algo) à loisir même après les faits
C’était l’idée de la NSA de TOUT enregistrer , même l’indéchiffrable, dans l’espoir qu’un jour une faille future permettre de décoder du trafic
#7.1
La CNIL ne se prive pas d’aller voir sur place quand elle le juge nécessaire.
Mais je me demande pourquoi je te réponds, tu es souvent dans ce mode à douter de tout et n’importe quoi.
Si tu en es là, les lois sont inutiles puisque rien ne garantit qu’elle ne seront pas violées par l’État et les autres représentants élus que sont par exemple les maires. J’ai vraiment du mal avec ça. Tu proposes quoi pour éviter tes craintes ?
Et une dose de NSA qui n’a rien à voir pour ajouter un peu de craintes.
#8
Merci Sarkosy
#8.1
Le problème avec les enfants d’immigrés, c’est qu’ils ne sont pas dans des conditions favorables pour apprendre le français.
#9
C’est par rapport au père de Sarkozy ? Sa mère étant française, il est autant fils d’immigré que fils de française. (et pourtant je ne le porte ni dans mon cœur, ni dans mon urne).
#10
Les caméras c’est un peu comme mettre des seau pour récupérer l’eau qui fuie d’un tuyau. Si personne les vides ça déborde !
#11
Oui enfin par “IA” ils entendent probablement un algorithme un poil complexe (donc pas une vraie IA), comme 99% du temps
#12
Outils d’analyse d’image de l’entreprise XXII (vla les flics)
Et comme d’habitude, tout le monde utilise abusivement le terme IA alors que c’est juste du Machine Learning, ie l’application de quelques formules mathématiques sur les images avec 0 réflexion.
#13
Sans la novlangue sarkozyste (ayant alors retouché le 1er terme pour une meilleur acceptation sociale quitte à tordre le dictionnaire), il aurait fallue écrire “De la vidéosurveillance à la vidéoverbalisation”, en effet.
Le pire là dedans, c’est que les images sont en pratique inexploitables quand le besoin est là: Il y a 16 mois je me suis fait voler un véhicule avec une heure assez précise (à 10mn près) devant chez moi, en plein dernier confinement (donc vers 1h du matin la circulation était vraiment nulle sans vraiment besoin de ML pour faciliter le boulot)… et il faut que la PM (qui gère le CSU) soit mandatée par la PN via la préfecture pour sortir la moindre image!
En pratique, cela ne semble fait que pour des faits plus graves (violences graves… dans qq années “seulement” les homicides?) pour lesquels les méthodes d’enquête habituelles ont toujours suffi.
Alors si on continue à en déployer il doit y avoir un autre but: L’infraction au stationnement est désormais gérée/perçue par les mairies. Si le reste (dont les sens interdits, qu’on mets en avant car vraiment dangereux) y arrive, peut-être que tout le monde tiltera enfin sur la société de la surveillance automatisée qui se mets en place depuis 2003.
#14
La vidéogestion de la technopolice est-elle écocentrée sur la néodétection des pseudomenaces ?
vraie question.
#15
Ta confiance t’honore. Perso je trouve qu’elle permet surtout d’éviter de se questionner.
Mais bref.
Ta question est effectivement très valable: Que peut-on faire pour éviter cela.
Déjà pour moi à la base ce n’est pas parce qu’on peux (technologiquement) faire une chose qu’on doit la faire, et encore moins lorsque c’est au nom des citoyens (ce que fait l’état, de mon point de vue). Appliqué à la vidéosurveillance (je préfère garder le mot original) , ça veux dire qu’on peux refuser ces caméra, notamment en pointant les dérives possibles et les exemples.
Ce n’est pas idéal, car bien sur les caméra existent, techniquement, donc rien n’empêcherais un privé d’en déployer ainsi que la technologie associée.
Ensuite, lorsque les images existent il faudrait encore plus protéger les lanceurs d’alerte - car ce sont les seuls qui peuvent aujourd’hui encore faire quelque chose. En la matière le législateurs ne semble pas savoir trop sur quel pieds danser actuellement.
Une autre solution c’est de prendre la route inverse : Placer des caméra partout, tout le temps, et mettre à dispo les flux sur le net. Comme ça tout le monde peux espionner tout le monde en permanence, il n’y a plus de problèmes de “tiers de non-confiance”.
Au contraire. Ce n’est pas de la crainte. C’est un fait. OK ça concernait pas les images filmés , néanmoins tout le trafic chiffré (à l’époque un peu moins dense qu’actuellement) était enregistré de leur aveux même dans un objectif de déchiffrement futur.
On est dans le même cas : On prends maintenant ce qu’il y a à prendre , avec un potentiel usage futur (ou pas, pour 99% des données, mais on garde tout car on sais pas d’avance quel sera les 1% utile).
Je n’ai pas confiance dans l’avenir , et dans l’avenir politique surtout, je pense que ce n’est pas une surprise. Lorsque la vie en société devient plus difficile, l’histoire a montré qu’on prenait souvent collectivement le parti de la facilité, du bouc émissaire, du conformisme.
Avec ces systèmes actuels on est en train d’accumuler des données sur tout-un-chacun qui pourra éventuellement être utilisé contre nous-même dans le futur en particulier quand on est légèrement marginal. Bien sur un parti policier pourra toujours placer des caméras et de l’IA, mais les images qu’on enregistre pas aujourd’hui ne pourront pas être utilisées demain.
#16
Je suis bien d’accord.
Mais j’avais lu je ne sais plus où que “vidéosurveillance” s’appliquait à la population, et “vidéoprotection” à des lieux.
Ce qui est quand même bien hypocrite, oui.
#17
du coup:
j’ai tout bon?
#17.1
Tu as oublié les vidéos du stade de France avec Didier Lallement.