Deepfakes : la victime d’une agression routière recréée par IA pour le procès de l’agresseur
Le 07 mai à 10h40
2 min
Société numérique
Société
En 2021, en Arizona, Christopher Pelkey est mort sous les balles de Gabriel Paul Horcasitas.
Pour le procès du meurtrier, la sœur et le beau-frère de la victime ont utilisé de l’intelligence artificielle pour créer une vidéo de lui « racontant » à la Cour sa vie et le jour de sa rencontre avec Gabriel Paul Horcasitas.
« Dans une autre vie, nous aurions probablement pu être amis », ont-ils fait dire à la représentation de Christopher Pelkey, à l'adresse de l'agresseur. « Je crois au pardon… »
Alors qu’elle réunissait plus de 40 déclarations de la famille et d’amis de son frère, Stacey Wales explique à ABC15 : « je n’arrêtais pas de me demander ce que Christopher aurait dit ».
Elle a donc créé ce clip vidéo, auquel sont intégrées des images prises du vivant de la victime.

Le juge Todd Lang, qui a condamné Gabriel Paul Horcasitas à 10,5 ans de réclusion criminelle, a réagi positivement à l’usage de la technologie.
Début mai, un groupe de juges états-uniens proposait de demander l’avis du public dans le processus d’élaboration d’une régulation sur l’usage de l’IA au sein des tribunaux.
Le 07 mai à 10h40
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 07/05/2025 à 10h42
oskour
Modifié le 07/05/2025 à 10h49
Ils font littéralement parler les morts.
Le 07/05/2025 à 10h52
Le 07/05/2025 à 10h59
Le 07/05/2025 à 11h05
Modifié le 07/05/2025 à 11h12
D'accord, Il y a aussi le droit.
Le 07/05/2025 à 11h45
Je trouve l'idée répugnante, mais ils ont l'air de trouver ça normal.
Je sais pas si on a un équivalent chez nous.
Mais il me semble que dans leur plaidoiries, les avocats font quelque chose de similaire. C'est juste que ça me choque plus en mode vidéo.
Le 07/05/2025 à 12h03
Un montage de séquences vidéo réelles pour faire pleurer dans les chaumières, why not.
Un témoignage généré par un algorithme qui prête des propos qu'une personne n'a pas tenu de son vivant, je trouve ça un peu next fucking level en matière de manipulation.
Modifié le 07/05/2025 à 14h44
Chaque partie présente ses "preuves" et ses arguments pour essayer de convaincre le juge/jury que sa version est la bonne.
D'où les "objections votre honneur" dans les séries US pour les arguments qu'une des parties ne veut pas se voir opposer car jugée tendancieuse etc
Si un juge ne voit pas d'objection a une interview d'une IA, c'est son choix
Le 08/05/2025 à 01h14
Si l'avocat dormait durant l'audience et a laissé filé des objections réelles, en appel il ne pourra rien faire.
C'est en effet un autre monde.
Le 07/05/2025 à 11h07
Modifié le 09/05/2025 à 21h17
Édit: les gens qui témoignent de leur agacement avec des émojis sur mon commentaire, je n'ai rien dit de méchant, vous pouvez continuer une vie normale. Aucune obligation, aucune interdiction. Au plus, je vous invite au débat. Faut pas qu'il y ait de malaise ou d'incompréhension, c'est comme la pizza à l'ananas, y a pas de blasphème.
Le 07/05/2025 à 11h44
Modifié le 08/05/2025 à 13h42
Le 08/05/2025 à 18h38
Modifié le 08/05/2025 à 21h31
Thierry Ardisson a produit une émission en faisant revivre des personnalités décédées. Ça n'a pas emporté l'enthousiasme du public et cette expérience montre que l'exploitation du deepfake est très délicate, voire à la limite de l'acceptable (pour notre époque, peut-être serait-ce différent dans le futur?).
Modifié le 08/05/2025 à 21h37
Au delà de 2 siècles, je pense que cela ne pose pas question. Le droit d'auteur post-mortem n'est pas illimité et c'est certainement un problème de timing qui explique le problème de cette émission.
Bon après, avec un certain mouvement d'extrème droite élu au Royaume-Uni il y a très peu de temps, on devrait faire deux versions d'export.
Les Anglais auraient par exemple Napoléon en String et nous aurions Nelson en Bikini.
Le 07/05/2025 à 12h05
C'est le concept de la vidéo qui me dérange, pas les moyens technologiques utilisés pour produire le résultat.
Ces vidéos larmoyantes qui cherchent à faire pleurer le juge pour qu'il allège/alourdisse la peine, ça avantage clairement les familles aisées qui ont les moyens de financer ça.
Il y a déjà bien assez de déséquilibre dans la justice avec la question du talent des avocats vis à vis de leurs tarifs, c'est pas la peine de rajouter ça par dessus.
Modifié le 08/05/2025 à 13h49
NB: dans toutes les audiences judiciaires (même en France), les victimes témoignent et communiquent avec les accusé·es. C'est pas larmoyant. En revanche, ce sont des témoignages très difficiles à entendre. Ça permet à tout le monde de comprendre les enjeux de l'affaire et ça permet même le pardon ou la réconciliation parfois.
Le 09/05/2025 à 09h50
Voilà pourquoi tu peux avoir l'impression qu'il y aurait une différence de "défense" pour le porno: sur les autres sujets, il s'agit en général de juste dire "les deepfake c'est caca", alors qu'ici tous les commentaires sont d'accord pour pointer du doigt son CAS d'utilisation, pas son existence.
exemple: la famille a le droit de créer ce deepfake pour son usage personnel, je n'y vois absolument rien à redire. En revanche, dans en cas d'une mise à disposition du public, ça devient plus complexe à "juger".
Dans le cas d'un jugement, j'y vois carrément de la manipulation.
Modifié le 09/05/2025 à 11h52
C'est pas parce que vous êtes plus nombreux que ça vous donne raison (quand bien même je doute que votre avis soit majoritaire parmi les lecteurs et les lectrices de Next). Ça n'engage pas non plus l'idée qu'à l'avenir, la Société ne changera pas de perception à l'égard des deepfakes (même chose pour moi).
Le 09/05/2025 à 12h08
Pas plus de manipulation que toute plaidoirie dans le cadre d'une audience judiciaire. Par exemple, quand les avocats de Gérard Depardieu ou les avocats des accusés au procès de Mazan ont tenté de déstabiliser les plaignantes. Il faut entendre la souffrance et l'expérience des protagonistes d'une affaire, c'est tout l'intérêt d'une audience judiciaire, d'un procès. Sinon on jugerait sur dossier.
Le 07/05/2025 à 12h34
Sur un plan purement légal, ca me parait une pente dangereuse.
Pour le coté moral, c'est à chacun de voir.
Modifié le 07/05/2025 à 17h02
Le 07/05/2025 à 17h03
Le 07/05/2025 à 19h03
Modifié le 07/05/2025 à 18h39
"The law of cyberspace will be how cyberspace codes it, but we will have lost our role in setting that law."
https://www.harvardmagazine.com/2000/01/code-is-law-html