Sous l’oeil de la Hadopi, l’appétit des 8 - 14 ans pour « la fast culture »
Harder better faster stronger
Le 01 juin 2017 à 15h20
6 min
Droit
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Que font les très jeunes sur les écrans ? C’est ce qu’a voulu savoir la Hadopi dans le cadre d’une étude qualitative publiée aujourd’hui. Le document, long de 85 pages, a pour objectif de sonder les pratiques des 8 - 14 ans, la génération dite des « smartphone native » dopée au streaming et à Facebook.
Cette étude menée avec l’institut June Marketing - MSM est l’une des nombreuses initiées par la rue de Texel dans le cadre de sa mission légale d’observation. Une soixantaine de jeunes ont été auditionnés au fil d’entretiens, nourris par des carnets quotidiens où ceux-ci répertoriaient leurs pratiques de consommation.
L’étude fait des constats assez évidents, à savoir qu’un jeune va au fil des années, se tourner plus en plus vers des contenus dématérialisés. À partir de 10 ans, par exemple, ils « n’écoutent plus de CD ni ne regardent de DVD » préférant se gorger des vidéos des YouTubers, abandonnant tout autant les contenus destinés aux enfants pour des « artistes aux textes plus complexes ou plus transgressifs » tels Jul ou Booba. Bref, plus ils grandissent, plus la consommation se dématérialise, plutôt en faveur des accès payants pour les foyers CSP+ et les accès gratuits chez les CSP-.
Appétence pour la fast culture, facile, gratuite, rapide
Sur cette évolution, YouTube est considéré comme le principal canal de découverte. « YouTube façonne les usages et attentes des 8 - 14 ans en termes de gratuité et d’accès en streaming. Il détermine également le modèle de réussite « au nombre de vues » des artistes, à travers l’exemple des Youtubers, faisant passer au second plan la question des revenus générés par la création. »
La génération réclame d’ailleurs des biens culturels numériques faciles d’accès, gratuits et rapides à consommer. Soit le modèle de la plateforme de Google, notamment. Voilà donc ouverte « l’ère de la fast culture » résume la Hadopi. Ces pratiques parfois compulsives ont aussi des effets sur la question de la valeur qui « ne réside plus tant dans l’œuvre et sa création que dans le service, la mise à disposition, et la praticité de la consommation ». Les salles de cinéma, les concerts, les livres papier et les jeux sur console restent les derniers bastions où la culture est encore valorisée.
De l’illicite, sans le savoir
« Une très grande majorité des enfants ont des pratiques illicites sans même le savoir » remarque la haute autorité. La question de cette frontière ne se pose d’ailleurs même pas pour ces jeunes : « rien ne leur permet de faire une distinction claire entre une pratique licite et une pratique illicite ». Le concept même de droit d’auteur est qualifié de « lointain ». Constat douloureux pour celle qui tente depuis des années, à coup de labels, de bien identifier les sources d’apparence licites sur les réseaux.
En affinant, « seuls les plus âgés (classes de 4e et 3e) peuvent évoquer le caractère illicite de leurs pratiques », notamment après réception d’un avertissement de la Hadopi, d’une recommandation d’un proche ou des médias. Il reste que « leur souci principal est d’accéder à l’oeuvre qu’ils recherchent, souvent sans se soucier des questions de légalité »
Avec l’âge, la méconnaissance laisse place à l’intuition. Chez des jeunes de 13 et 14 ans, plusieurs critères permettent de flairer une source illicite : des films récents, de la publicité, des contenus de mauvaise qualité ou dont le nom est évocateur K-streaming, Streaming.fr, Gum Gum Streaming, ou le très parlant cpasbien.com.
« Nom du film + complet + VF »
Néanmoins l’appétence est là. Dès 8 ou 9 ans, le jeune utilise des moteurs avec l’expression « nom du film + complet + VF ». À partir de 10 ans, ils utilisent des convertisseurs de MP3 pour une écoute hors connexion. Au-delà de 13 ans, « les adolescents découvrent des applications plus pratiques pour télécharger de la musique (IMusic, Amerigo, etc.) [et] davantage de sites et services (y compris illicites) de visionnage en streaming sont intégrés à leurs pratiques (PopCorn Time, Voir-films, etc.) »
Avec l’âge donc, les pratiques se densifient, deviennent plus complexes, avec toujours une grosse préférence pour le streaming. Pour les films, le téléchargement définitif est délaissé. Pour la musique, nombreux jeunes connaissent YouTube MP3, YouTube 2 MP3, MP3 Juices, Imusic, Mixerbox, Amerigo, Youzik, tous calibrés pour accompagner leur consommation nomade de musique. Et le pair-à-pair ? Il est tout simplement méconnu.
Conclusion de la Hadopi : « C’est ainsi au début de l’adolescence que les usages illicites s’installent. En se détachant peu à peu de la surveillance parentale exercée sur l’accès à Internet, les enfants construisent leurs propres expériences des pratiques culturelles dématérialisées, et définissent ainsi leur propre rapport à la licéité des contenus consommés – ou absence de rapport, ces notions de contenus licites ou illicites étant floues pour eux ».
Message de la Hadopi aux parents
Sachant que plusieurs jeunes ont fait part de leurs craintes à l’égard de certains risques cyber, tels virus, l’exposition à des contenus inappropriés, le cyberharcèlement, etc., la Hadopi recommande aux parents de mieux valoriser le travail des créateurs, d’expliquer les enjeux financiers tout en accompagnant l’enfant pour l’aider à mieux tracer la frontière entre le licite et ce qui ne l’est pas.
Au-delà, le document pourra surtout être utilisé pour remettre au chaud une mise à jour législative visant les sites de streaming illicite. Un sujet sur lequel la Hadopi travaille de longue date, d'autant qu'elle se retrouve face à un P2P tombé en désuétude pour cette génération en devenir.
Sous l’oeil de la Hadopi, l’appétit des 8 - 14 ans pour « la fast culture »
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Appétence pour la fast culture, facile, gratuite, rapide
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De l’illicite, sans le savoir
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« Nom du film + complet + VF »
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Message de la Hadopi aux parents
Commentaires (59)
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Abonnez-vousLe 01/06/2017 à 22h20
La vérité c’est qu’il n’y a pas d’offre légale de téléchargement de film/séries sans DRM avec payement à l’achat. Ça n’existe que pour la musique (Qobuz, …).
J’ai aussi envie d’ajouter, qu’un adolescent ne veut pas avoir à dépendre des parents jugeurs pour l’accès à la culture.
Le 01/06/2017 à 22h41
Je croyais que consommer un streaming n’était pas illégal?
Le 01/06/2017 à 23h04
Le 02/06/2017 à 07h13
Ca a pas été considéré comme “illégal” car on télécharge bien le fichier? (même s’il est stocké en ficher temporaire je te l’accorde, et qu’il est supprimé dès qu’on ferme la page / redémarre son ordi.
Le 02/06/2017 à 07h36
« Une très grande majorité des enfants ont des pratiques illicites sans même le savoir »
Ce constat etait d’actualité il y a 10 ans déjà…
Sachant que plusieurs jeunes ont fait part de leurs craintes à l’égard de certains risques cyber, tels virus, l’exposition à des contenus inappropriés, le cyberharcèlement, etc., la Hadopi recommande aux parents de mieux valoriser le travail des créateurs, d’expliquer les enjeux financiers tout en accompagnant l’enfant pour l’aider à se mieux tracer la frontière entre le licite et ce qui ne l’est pas.
Okaaayyyyy " />
Apprenez a votre enfant de pas DL mais de payer en svod, ca lui apprendra a se méfier des cyberpredateurs " />
Le 02/06/2017 à 07h44
Je ne suis pas en desaccord, mais t’es un poil extremiste quand même " />
MP3 = pub pour se faire connaitre, quand même " />
Le 02/06/2017 à 07h45
Toute cette histoire me semble vraiment ridicule : On fait des analyses bidons pour avancer des conclusions déjà connues, et justifier des mesures de répression débiles, au lieu de se poser les vraies questions.
License globale ou non, le fait est que même si je paye un abonnement pour Deezer ou Spotify, je n’ai pas accès à tous les albums parce que certains artistes ou maisons d’édition refusent ce type de distribution de contenu.
Alors comment faire pour rester dans la légalité, si on veut pouvoir écouter cet album sur son MP3?
Et je ne parle même pas des films et de la chronologie des médias, qui empêchent certains producteurs qui pourraient choisir de proposer leur films en streaming parallèlement à sa parution au cinéma de le proposer en France.
A quand une étude qui conclue que le système actuel est complètement dépassé, et qu’il faut légiférer afin d’avoir de vraies alternative légales proposant un contenu exhaustif à un prix raisonnable ?
Tant qu’on n’aura pas ça, faire la chasse aux pratiques illégales ne sera qu’une vaste blague d’une hypocrisie sans nom, visant à conserver un système dépassé n’ayant aucun avenir.
Alors oui messieurs dames de la HADOPI, les gens (enfants ou non) utilisent de plus en plus Internet pour trouver du contenu culturel facile d’accès, et le consomment là où ils se trouvent, que ce soit par le biais d’une offre légale ou non. Faites le nécessaire pour qu’il soit disponible légalement et dans de bonnes conditions, et après on parlera des méchants pirates qui osent le consommer illégalement.
Le 02/06/2017 à 07h48
Le 02/06/2017 à 07h51
Le 02/06/2017 à 07h54
Le 02/06/2017 à 07h55
Le 02/06/2017 à 07h57
Le 02/06/2017 à 07h58
T’as des enfants ?
Parce que je veux bien être permissif, mais là, c’est clairement un non catégorique pendant les 15 prochaines années " />
Le 02/06/2017 à 08h05
Il y a une étude intéressante sur le ravage que peut causer l’addiction aux écrans pour les très jeunes enfants.
Un des problèmes constatés : Il y a mémorisation de ce qui est vu mais sans aucune compréhension.
Un très jeune enfant peut reconnaître des nombres de 1 à 100 sur un écran mais sera incapable de comprendre si tu lui demandes de te donner 2 cubes par exemple. Il reconnaît le chiffre 2 mais il ne sait pas ce que ça représente…
A ça il faut ajouter un comportement de repli sur soi et de grande difficulté à communiquer.
Bref, il semble y avoir un réel danger …
Le 02/06/2017 à 08h09
Le 02/06/2017 à 08h09
Le 01/06/2017 à 15h25
Le concept même de droit d’auteur est qualifié de « lointain »
en même temps, ne pas s’y connaître en droit quand tu as 8 ans, c’est compréhensible. Par contre confondre vol et contrefaçon, copyright et droit d’auteur quand tu es adulte ou pire encore que tu fais de la politique, c’est problématique " />
la Hadopi recommande aux parents de mieux valoriser le travail des créateurs, d’expliquer les enjeux financiers tout en accompagnant l’enfant pour l’aider à se mieux tracer la frontière entre le licite et ce qui ne l’est pas.
et quand on va découvrir que les parents s’y connaissent moins que les enfants ?" />
Le 01/06/2017 à 15h40
on peut aussi très bien savoir tracer la frontière mais n’en tenir aucun compte " />
Le 01/06/2017 à 15h41
la Hadopi recommande aux parents de mieux valoriser le travail des créateurs, d’expliquer les enjeux financiers tout en accompagnant l’enfant pour l’aider à se mieux tracer la frontière entre le licite et ce qui ne l’est pas.
Comment des parents qui ont pris l’habitude d’enregistrer les films sur les magnétoscopes, ou la radio sur cassette, puis on “rippé” des CD en MP3 actions qui ne sont “légales” qu’au vu du paiement de la redevance copie privée peuvent expliquer que “ripper” une musique depuis Youtube serait illégal ? " />
Aider les enfants à comprendre que le concept de “gratuité” est plus compliqué que l’échange financier est une chose, mais de là à être capable d’expliquer précisement les concepts de légalité, j’ai de gros doutes que le “parent moyen” en soit capable " />
Le 01/06/2017 à 15h44
" />
Et l’Hadopi découvrit que si un parent ne tape pas sur les doigts de son enfants lorsqu’il prend un bonbon sans
en avoir l’autorisation et bien il le prend…" />
Éducation, responsabilité, sens moral et civique tout ça tout ça …. " />
Au delà de cela, les pratiques révélées ne sont-elles pas plutôt lié aux droits dérivés qu’au droit d’auteur en lui-même ?
Les enfant et ados ne s’approprie pas les œuvres est déclarant qu’ils en sont l’auteur. Il les “consomment” sans autorisation.
Le 01/06/2017 à 15h53
C’est compliqué aussi… l’artiste/auteur la maison d’édition met sa la musique sur YouTube pour la faire découvrir… mais après se plaint que les jeunes l’écoutent en boucle sur YouTube.
Le 01/06/2017 à 16h00
Le 01/06/2017 à 16h08
Moi je pense plutôt que les enfants découvre car leur parents n’ont rien à carrer du droit d’auteur et leur trouve un film complet sur youtube pour avoir 1h30 de tranquillité.
Donc quand le gamins qui n’est pas stupides voie son père taper “LePetitDino film complet” sur google il a capté le truc " />
Bon courage à eux pour mettre le streaming dans leur boucle de repression de merde. Ils vont suivre tout les différents liens streaming, pour demander à un site offshore de bien vouloir lui filer les adresses IP des gens qui se connecte dessus ? " />
Le 01/06/2017 à 16h11
Pour un vieux (que je suis) attendre qu’un film sorte en DVD est (très) compliqué alors pour les jeunes….
Le 01/06/2017 à 16h25
J’ai 31 ans, une petite fille de 2 ans, je suis bien au fait des notions de légalité/juridiques, et s’il y a bien une chose que je ne lui interdierai pas dans quelques années, c’est de télécharger. Limite je lui montrerai comment faire ça intelligemment. Et il sera toujours temps d’aborder les solutions légales quand elle sera plus responsable. Bien entendu, si le “système” est tel qu’il existe aujourd’hui.
Par contre, je serai bien plus attentif à ce qui se passe niveau réseaux sociaux, chat et sites de cul.
J’ai espoir que les choses soient globalement différentes dans 10 ans. Quand la majorité des ados sera composée des enfants de la première génération “geek ouverte” (pas trouvé le mot adéquat), très sensibilisée à tout ce qui existe sur internet,au fait des possibilités technologiques, et pouvont complètement accompagner ses enfants dans cette jungle.
Le 01/06/2017 à 16h30
Je trouve ce texte un peu à l’ouest et assez loin de la réalité. On n’est pas loin de la journée idéale du chercheur d’emploi de Pôle Emploi là…
Le 01/06/2017 à 16h32
+1
Et faut voir qu la majorité des parents (des gens tout simplement) sont complètement à l’ouest sur ces questions de toute façon ou ne les connaissent qu’en surface. Et Hadopi qui veut s’assurer que les “nouveaux jeunes” soient bien dans le droit chemin, je ris : ha ha ha
Le 02/06/2017 à 08h20
Le 02/06/2017 à 08h20
+1. Mais aujourd’hui les études sont plus souvent commandées pour valider une idée initiale que pour vraiment aporter un oeil neuf sur une question, particulièrement les études sondagières.
Outre les méthodes d’échantillonage à mon avis très questionnables vue la taille de l’échantillon, la manière d’orienter les questions est le plus gros biais dans une étude. On peut obtenir les réponses que l’on veut à tous les coups.
Le 02/06/2017 à 08h51
C’est pour ca que j’ai parlé de cinéma/serie et zik, et pas de divertissement (je ne rentrerai pas dans la qualité intrinsèques des Chtis de Marseille au Kosovo, c’est pas le débat).
Je suis ok pour dire que le ciné/serie peut être du divertissement, mais que chtis/hanouna n’est pas du 7eme art.
Et justement, la créativite de ma petite (je parle pas de ma grande, autiste, on peut pas traiter la problématique de la même manière) nous semble excellente dans de nombreux domaines pour ne pas remettre en cause son temps d’ipad.
Pour l’anecdote, je te dis pas nos gueules avec ma femme quand on a compris qu’elle avais fait un iphone et les icones d’apps avec 3 pieces de clippo " />, le voyage dans le temps qui te gifle bien fort " /> (a son age, beaucoup de téléphones etait encore avec le disque qui fait krkrkr pour numeroter " />
Le 02/06/2017 à 09h08
J’ai lu souvent que les enfants comme ça étaient souvent très surprenants (au sens positif du terme) dans leur comportement.
Le 02/06/2017 à 09h26
Le 02/06/2017 à 10h19
Daft Punk, en streaming sur youtube YouTube" />
Le 02/06/2017 à 10h26
+1 " /> Comme offre légale, j’ai Deezer, mais bien sûr, il manque certains artistes, ou parfois certains titres dans un album (“ce titre n’est pas disponible dans votre pays”) quand ce n’est pas un titre que j’aime et disparait du jour au lendemain " />. et c’est souvent sur Youtube que je trouve mon bonheur.
Le 02/06/2017 à 15h51
Le 02/06/2017 à 15h55
Ok, là je suis d’accord.
Mais tu admettras que beaucoup de “téléchargeurs compulsifs” invoquent le droit à l’accès à la culture pour justifier leur comportement.
Et tu admettras aussi que bien des trucs téléchargés n’ont pas un grand rapport avec la culture au sens “culturel” du terme. " />
Le 02/06/2017 à 18h55
En effet, je n’utilisais pas la culture comme une excuse pour télécharger. Je disais que leur enquête est bidon, et qu’il est évident que les gens cherchent le moyen le plus simple d’accéder à ce qu’ils souhaitent.
Donc tant qu’il n’y aura pas d’offre légale digne de ce nom, qu’ils arrêtent leur hypocrisie consistant à dire “bouh ils téléchargent, c’est illégal”, alors qu’ils ne font rien pour proposer une alternative légale. " />
Le 03/06/2017 à 08h11
Si, c’est de la culture populaire.
Il faut éviter d’utiliser le terme “culturel” au sens élitiste, ça empêche d’avoir une vision globale des choses sinon.
Le 03/06/2017 à 09h10
C’est une façon de voir les choses et ça dépend du sens qu’on donne au mot “culture”…
Pour moi la culture c’est quelque chose qui nous fait connaître et apprendre des choses qu’on ignorait ou nous les faire voir sous un autre angle.
C’est à distinguer du divertissement qui permet de passer un bon moment mais qui n’apprend pas forcément quelque chose de nouveau. On ressort d’un divertissement comme on y est entré, juste satisfait d’avoir passé un bon moment, ce qui est loin d’être négligeable d’ailleurs.
Les deux ont leur place, simplement je pense que le “piratage” concerne plus souvent le divertissement que la culture, surtout chez les très jeunes dont il est question ici.
Cela dit, j’admets qu’il n’est pas totalement exclu d’apprendre quelque chose en regardant un gros navet, tout est possible… " />
Le 03/06/2017 à 09h42
En fait j’ai moi-même utilisé la mauvaise expression. Dans le cas du divertissement, on parle de “culture de masse” ou encore de “culture médiatique”.
Le seul problème que j’ai avec ta vision des choses (que je respecte), c’est que tu y attaches une échelle de valeur qualitative. La culture au sens social se défini par un ensemble de connaissances, croyances, pratiques, coutumes, normes, etc, utilisées par un groupe social. Mais dans ta vision, tu ajoutes le fait que la culture sociale doit aussi enrichir la culture intellectuelle.
Un Trekker moyen qui est une encyclopédie vivante sur cet univers fictif n’en aura pas moins une forme de culture bien qu’issue du divertissement et socialement inutile si on se met dans la masse.
En gros, la vision que tu as qui ajoute un facteur “qualité” à la culture, c’est pour moi comme si tu disais que les peuples tribaux qui dansent autour d’un feu c’est des “débiles” parce qu’ils n’ont pas le dernier iPhone entre les mains.
Pour moi, un raisonnement de ce genre entraîne forcément des points de vue biaisés. D’une certaine façon, c’est réfléchir de façon dogmatique, et pour moi c’est pas bon.
Après là où on restera d’accord, c’est que l’excuse de “l’accès à la culture” reste discutable… Mais à mes yeux en tant qu’excuse sur la forme, toi sur le fond ;)
Dans les deux cas, la principale excuse restera celle de la gratuité offerte par le piratage… Souvent camouflée par quelques arguments hypocrites élitistes.
Le 03/06/2017 à 14h19
Le 03/06/2017 à 15h06
Tu n’as pas compris mon exemple, ni là où je voulais en venir.
En aucun cas je ne parle de la technologie, je parle du regard qu’on peut avoir sur une culture différente vis à vis de sa sienne.
Ici, tu estimes que tout ce qui “n’apprend rien” ne fait pas partie de la culture. C’est donc renier l’existence de la culture médiatique et la culture de masse qui n’a pas vocation à contribuer au développement intellectuel, mais simplement à divertir.
Et c’est bien à cette culture là que les piratins revendiquent majoritairement l’accès libre.
Le 03/06/2017 à 16h35
Je ne renie rien, c’est juste que je fais la distinction entre culture et divertissement, les deux sont nécessaires mais ce n’est pas la même chose.
Maintenant tu peux appeler le divertissement “culture de masse” si tu veux mais ça ne change rien à ce que j’ai dit plus haut. " />
Et je n’ai pas de regard particulier vis à vis des cultures différentes, il y a du bon et du mauvais de partout, car à la base c’est de l’humain dont on parle et tous les humains se valent. Leur culture et leur ethnie n’ont aucune importance à mes yeux.
La seule chose que je refuse c’est qu’une culture ou une croyance veuille s’imposer aux autres, je ne supporte pas le prosélytisme d’où qu’il vienne.
Pour les “pirates” je ne porte pas de jugement, ils font bien ce qu’ils veulent, c’est juste les (mauvaises) raisons trop souvent invoquées qui parfois m’agacent un peu. " />
Je crois qu’on est globalement d’accord, c’est juste qu’on utilise pas les mêmes mots.
Le 01/06/2017 à 16h46
Euh… le sous-titre, il faut arrêter de trop suivre Kim Dotcom !
Le 01/06/2017 à 16h49
On paye déjà une taxe copie privé obligatoire, record du monde en france, avec la quasi impossiblité de se faire remboursé en tant que pro tant c’est compliqué ( et fait expres, et surtout on a pas que ca a fouttre ) donc à partir de là, je considère que la license globale existe déjà.
Qu’ils aillent se faire fouttre, et profond, eux et leur “ayant droit ” qui ont tout les droits.
Un chanteur ca gagne sa vie en concert, point barre, et jusqu’a preuve du contraire une ambiance et une soirée entre amis c’est impiratable, les mp3 c’est juste de la pub pour faire connaitre un artiste, le jour ou ils auront compris ca on pourra avancer.
Le 01/06/2017 à 16h51
Le 01/06/2017 à 16h53
“artiste au texte complexe” et Jul dans la même phrase " />
Le 01/06/2017 à 17h16
Donc les jeunes, sans argent ou peu par conséquent, sont attirés par le gratuit… Faut au moins un doctorat ou deux pour réaliser ce genre d’analyse !
Le 01/06/2017 à 17h25
Le 01/06/2017 à 17h46
J’aimerais expliquer à mon fils que c’est pas bien de voler (télécharger illicitement ou streamer) une œuvre.
Mais quand on voit que malgré le vol les artistes sont toujours plus riches (musique, cinéma), ben finalement pas facile de démontrer la conséquence négative du vol.
De l’autre coté avec une offre légale façon puzzle où si on veut tout il faut X abonnements, on ne peut meme pas montrer une façon simple et élégante de se faire plaisir.
Sauf à se priver.
Ce à quoi l’Internet ne prépare pas.
Le 01/06/2017 à 18h05
J’aurais plutôt dit que le sous-titre est une référence à Scooter " />
Le 01/06/2017 à 18h22
plutôt en faveur des accès payants pour les foyers CSP+ et les accès gratuits chez les CSP-
Conclusion: ceux qui n’ont pas d’argent n’achètent pas, il n’y avait pas besoin de 85 pages pour expliquer le capitalisme " />
Le 01/06/2017 à 18h30
la Hadopi recommande aux parents de mieux valoriser le travail des créateurs, d’expliquer les enjeux financiers tout en accompagnant l’enfant pour l’aider à se mieux tracer la frontière entre le licite et ce qui ne l’est pas.
Les mêmes parents qui s’échangent les Disney sur clé-usb/DVD, afin d’avoir la paix pendant les après-midi/matin/week-end ?
Voir même ceux qui demandent à leur ado s’il peut pas “trouver” le dernier film/série parce que y a vraiment ruien à la télé cette semaine ?
lol.
Le 01/06/2017 à 18h38
Sinon ils ont pensé à prendre des enfants qui n’ont pas grandis avec un smartphone grephé au bras pour voir?
Parce qu’entre 8 et 14 ans, j’ose espérer que cela existe encore.
De plus un échantillon de 60 gamins qu’elle blague pour en tirer des conclusions.
“Hey les mecs, j’ai une super idée pour accroître notre champs d’actions. On prends 60 gamins qu’on jamais entendu parler du peer-to-peer et qui téléchargent comme des crevards. Comme ça on va prouver qu’il y à un danger imminent pour le droit d’auteur.”
Le 01/06/2017 à 18h46
Comme les jeux, ils prennent de l’expérience et du level, à chaque jour qu’ils grandissent. La Hadopi et trop faible comme Boss." />
Le 01/06/2017 à 19h41
A la Hadopi et aux concernés de pousser Youtube à supprimer les “films complet” ou de faire condamner/verbaliser Youtube.
Le 01/06/2017 à 20h02
On est d’accord que 60 gamins, c’est un peu carrément limite niveau représentativité, et que ça laisse présager quelques doutes flingue complètement les conclusions de cette “étude” ?
Le 01/06/2017 à 21h24
Tu tentes de déformer le travail d’un membre de la famille qui a tenté de répondre à une question clé de son élu ou désigné. J’imagine le cahier des charges:
“Dédé, tu peux me faire une cartographie des comportements de nos ados; tu fais un sondage après la boom de Joslin, ils sont 120; la moitié saura répondre sans vomir.”
Ensuite, la qualité de l’étude, no comment déjà sur le cahier des charges.
Le but est de prouver inefficacité et d’améliorer la répression.
Le 01/06/2017 à 22h15
Les salles de cinéma, les concerts, les livres papier et les jeux sur console restent les derniers bastions où la culture est encore valorisée.
La aussi c’est la course aux nombre de vues… c’est pas mieux que youtube.