Europe : les journalistes partisans d’un droit voisin en ligne reviennent au front
SPQN, le retour
Le 27 août 2018 à 13h15
8 min
Droit
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Dans une tribune publiée dans Le Monde, Le Parisien et Les Échos, Sammy Ketz, le directeur du bureau de l’AFP à Bagdad, prend fait et cause pour l’instauration d’un droit voisin au profit de la presse, et surtout des éditeurs. 78 journalistes ont signé le document, dont des membres du Monde ou du Figaro. Le sujet divise cependant la profession.
Le 12 septembre, le Parlement européen examinera la proposition de directive sur le droit d’auteur. Ce chantier, initié par la Commission européenne, entend mettre à jour la législation de 2001 considérée aujourd’hui comme inadaptée au nouvel environnement technologique.
Une des dispositions les plus marquantes se trouve à l’article 13. Bien qu’elle s’en défende, la Commission entend réformer le spectre des entités éligibles au statut de l’hébergeur, afin de rendre les plateformes directement responsables sur les contenus mis en ligne par les internautes.
L’article a été présenté comme un levier important pour faciliter la conclusion d’accords de licence avec les sociétés de perception et de répartition. En coulisse, toutefois, que ces accords soient passés ou non, ce régime devrait industrialiser les mesures de filtrage des contenus.
Une autre disposition intéresse tout particulièrement la presse, plus exactement le secteur de l’édition en ligne. L’article 11 enfante de nouveaux droits sur ces publications, précisément un droit voisin des éditeurs « pour l'utilisation numérique de leurs publications de presse », protégé durant 20 ans ou 5 ans selon les versions de la proposition.
Un droit voisin, une rémunération
Les éditeurs sont ainsi reconnus comme des titulaires de droits. Partant de là, ils pourront percevoir une rémunération pour la reproduction et la diffusion auprès du public de leurs publications en ligne.
C’est ce que la Commission européenne indique au considérant 33 :
« lorsque les prestataires de services de la société de l'information stockent et proposent au public des œuvres ou autres objets protégés par le droit d’auteur chargés par leurs utilisateurs, allant ainsi au-delà de la simple fourniture d’équipements et de l'acte de communication au public, ils sont tenus de conclure des contrats de licence avec les titulaires de droits, à moins de pouvoir bénéficier de l’exemption de responsabilité » (des hébergeurs).
La notion de publication est très vaste. Elle s’étend de l’article initial à l’extrait, en passant par le simple titre. Les prestataires (sauf les hébergeurs, dont le périmètre est très réduit par ce texte) auront là encore obligation de passer des accords dès lors qu’ils diffusent d’une manière ou d’une autre leurs publications.
Les États membres pourront « permettre aux éditeurs, auxquels des droits ont été cédés ou concédés sous licence par un auteur, de réclamer une partie de la compensation prévue pour les utilisations relevant d'une exception » explique en ce sens l’introduction de la directive en gestation.
Google et Facebook « se servent sans payer »
Dans une tribune publiée par Le Monde, l’un des responsables de l’AFP prend fait et cause en faveur de ce régime, non sans dénoncer la situation actuelle : « Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent ».
Alors qu’aujourd’hui, des médias envoient leurs journalistes sur des zones à risques, les plateformes « se servent sans payer » par l’exploitation des articles qu’ils ramènent du front. « C’est comme si vous travailliez, mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail considère Sammy Ketz. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus ».
Sans s'attarder sur les visites drainées par ces liens, ni sur les accords passés avec ces acteurs, celui-ci s’en prend au « mensonge » de Google et Facebook « selon lequel la directive sur les droits voisins menace la gratuité d’Internet. Non. La gratuité existera sur Internet, car les géants du Net, qui captent actuellement les contenus éditoriaux gratuitement et engrangent des recettes publicitaires de ce fait, peuvent rétribuer les médias sans faire payer les consommateurs ».
Avec un droit voisin, au contraire, « les médias continueront à vivre et eux participeront au pluralisme et à liberté de la presse auxquels ils se déclarent attachés ». Une position que les gros éditeurs représentés par le SPQN applaudiront.
Sans expliquer que ce droit profitera avant tout à ces derniers, il exhorte le Parlement européen à voter en faveur de la directive, et donc de l’article 11 : « Il s’agit de la défense de la liberté de la presse, car si les journaux n’ont plus de journalistes, il n’y aura plus cette liberté à laquelle les députés, quelles que soient leurs étiquettes politiques, sont attachés ».
Accorder à la presse des droits voisins en ligne serait ainsi « une question de vie ou de mort », pas moins.
Un #LinkTax critiquée
Cette création d’un droit voisin a suscité cependant un flot de critiques chez les adversaires qui y voient une « taxe » sur les liens.
La version de la directive déposée par la Commission européenne indique certes que cette protection « ne s’étend pas aux actes de création de liens hypertextes qui ne constituent pas une communication au public ». Le sobriquet de LinkTax serait ainsi quelque peu erroné.
L’eurodéputée Julia Reda nous avait cependant expliqué que cette exclusion ne vise que l’URL, au sens HTML, non la phrase derrière lequel le code est caché et qui comprend toujours un petit bout de l’article visé. Ses demandes d’explications étaient restées vaines auprès du rapporteur, Axel Voss. Ainsi, le simple fait de publier une des phrases vers un article, appelé par un lien, pourrait générer un droit à rémunération des éditeurs, ce qui à l’époque des réseaux sociaux et du partage, peut rapidement affoler les compteurs voire entraîner des restrictions dans la liberté de lier.
Les modalités pratiques de ce droit peuvent aussi poser des questions épineuses. Dans une proposition de loi destinée à anticiper ces travaux européens, des députés Modem avaient déjà imaginé un système de gestion collective où une société de perception et de répartition aurait eu pouvoir de négocier ces accords de licence avec les plateformes.
Le texte a finalement été abandonné, en raison justement de la réforme en cours. Lors des débats, Fabienne Colboc, députée LREM, avait néanmoins craint que les sommes perçues viennent finalement « créer une source de financement supplémentaire pour les entreprises de presse diffusant de fausses informations ». Le Modem Patrick Mignola avait tenté de jouer l’apaisement, imaginant un système de gestion collective composé « d’éditeurs connus qui, statutairement, s’acceptent les uns les autres ».
Des éditeurs divisés
La tribune publiée dans Le Monde, Les Échos ou encore Le Parisien n’est pas le témoignage d’une position commune à toute la profession. Plusieurs éditeurs indépendants, dont ceux représentés par Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (le Spiil)dont est membre Next Inpact, considèrent au contraire que l’introduction d’un tel droit va finalement créer un fossé avec le lecteur et même des barrières à l’entrée des plateformes.
En Espagne, où un tel projet fut voté, « nous avons été privés du contrôle sur nos propres contenus depuis que nous n’avons plus été autorisés à disséminer nos actualités sans paiement, que nous le voulions ou non », écrivent plusieurs organisations.
En somme, l’article 11 pourrait profiter aux gros, non aux acteurs de taille plus modestes qui trouveraient là de nouveaux bâtons dans la roue de leur croissance.
C’est ce qu’avait développé le Spiil lors d’une consultation de la Commission européenne : « au lieu de réduire la dépendance des éditeurs à des acteurs comme les moteurs de recherche ou les plateformes au sens large, [cette disposition] renforcerait de fait le lien entre le financement de nos éditeurs et ces acteurs ». Le syndicat craint une nouvelle rente aux dangereux effets, qui « ne ferait que renforcer l’uniformisation des contenus et la course à l’audience qui fait déjà tant de mal à l’information, et mène à un affaiblissement de la qualité ainsi qu’à un manque de diversité croissant ».
Europe : les journalistes partisans d’un droit voisin en ligne reviennent au front
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Un droit voisin, une rémunération
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Google et Facebook « se servent sans payer »
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Un #LinkTax critiquée
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Des éditeurs divisés
Commentaires (65)
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Abonnez-vousLe 28/08/2018 à 10h37
Le 28/08/2018 à 10h41
ytterbium a écrit :
En clair, la plus-value du Monde est un peu semblable à celle de NI : les actualités sont en libre-accès, tout ce qui est plus intéressants et fouillé est protégé.
Même parmi les articles “protégés”, beaucoup sont superficiels ou trop orientés au détriment d’une info factuelle ou argumentée. Mais l’herbe ne me semble pas plus verte ailleurs malheureusement.
Le 28/08/2018 à 10h41
Le 28/08/2018 à 10h52
Le 28/08/2018 à 10h53
Le 28/08/2018 à 10h53
Il faut savoir faire la part des choses, oui le monde s’est particulièrement excité sur l’affaire benala pour la simple et bonne raison qu’ils en étaient la source. De là ils ont cherché à faire le plus de buzz possible avec le plus d’article possible pour maximiser le flux et les revenus affiliés.
Mais ça n’empêchait pas les autres services de travailler et le rythme d’article intéressant est demeuré, fallait juste pas les chercher sur la home.
Le monde aujourd’hui produit vraiment beaucoup de contenu de qualité inégale (par ex je trouve le service écologie beaucoup trop militant pour être crédible, par contre la rubrique pixels est globalement sympa etc). Tout comme je suis très critique des tribunes et article d’opinion où souvent je les trouve utopiste mais ça fait parti de ce que je recherche, un avis différent. Seulement, je le souhaite argumenté, j’ai pas envie de lire des tracts militants, ce qui est bien souvent le cas malheureusement. Encore une fois, ce média ne me convient pas particulièrement mais je ne vois pas beaucoup de concurrent à la hauteur non plus.
Le 28/08/2018 à 10h57
Le 28/08/2018 à 11h00
Le 28/08/2018 à 11h03
Le 28/08/2018 à 11h06
C’est ton opinion mais tu mélanges beaucoup de choses en peu de ligne.
La parti oligopole de l’information n’est qu’un reflet que le monde est une entreprise et que, dans un environnement capitaliste, elle joue le jeu d’un acteur majeur de sa branche.
La parti sur la guerre est peu claire vu que le monde n’a de mémoire, que rarement défendu les guerres françaises.
L’UE c’est encore plus complexe car il peut être une opinion, un biais mais c’est également un environnement dans lequel on évolue en permanence et donc, qu’on ne peut ignorer. La considérer comme anti-démocratique est un débat à lui tout seul.
Le 28/08/2018 à 11h07
Le 28/08/2018 à 11h32
Je pense que Le Monde défend le modèle économique en vigueur en Europe (plus le libre échange que le capitalisme).
Pour le reste il est toujours intéressant de lire un point de vue autre que le sien. Avant son rachat par Bernard Arnaud j’aimai bien lire Les Echos et son point de vue purement financier sur l’actualité, depuis c’est devenu trop politisé.
C’est pour ça que personnellement je lis Marianne, les éditorialistes ont des points de vues vraiment différents sur une même actualité.
J’aimais bien Charlie Hebdo mais RISS tourne un peu en rond avec les musulmans…
Le 28/08/2018 à 15h06
Le 28/08/2018 à 15h08
Le 29/08/2018 à 02h36
Le 29/08/2018 à 02h49
Le 28/08/2018 à 08h03
Comme je disais je ne soutien pas la revendication vis à vis de Google.
Sur le site du Monde il y a des blogs je ne suis pas sur qu’ils en contrôlent le contenu éditorial mais certains sont de qualité comme le Blog d’un juge et celui des Correcteurs.
Pour l’orthographe des vrais articles il me semble que les correcteurs sont toujours actifs ?
Après je ne suis pas abonné au Monde mais à Marianne.
Personnellement, je pense vraiment que la presse est en faillite et que c’est un drame. Mais je pense aussi qu’elle est indispensable (enfin pas 20mn ou Direct matin qui pour le coup ne sont que des agrégateurs d’annone AFP)
Le 28/08/2018 à 08h07
Le 28/08/2018 à 08h14
La liberté ça se gagne. La tranquillité ca peut s’acheter par contre.
La situation qui est évoquée ici est juste ridicule. Ponctionner sur la base qu’un moteur de recherche puisse récupérer un titre et refuser que le dit moteur de recherche n’indexe pas ce même titre… on criera bien sur que c’est une attaque contre la liberté d’expression et bla bla.
Pour moi c’est du racket que rien ne pourrait justifier. Pire du parasitisme.
Comme certains l’on dit ici, recopier des dépêches afp ce n’est pas du journalisme. On maintient sous perfusion des entreprises qui fonctionnent mal, alors qu’elles devraient faire face a cette crise et se transformer d’une manière ou d’une autre. Je ne me souviens même pas de la dernière fois ou j’ai pu lire une analyse de fond dans un papier « labellisé ».
Et c’est bien là qu’est le problème. La clientèle s’étiole. Et ils ne vont certainement pas la regagner en tapant dans les bourses des GAFA en ne changeant rien à leur mode de fonctionnement.
Le 28/08/2018 à 08h16
Le 28/08/2018 à 08h23
Certains blogs valent le coup mais je ne les intégrai pas dans ma réflexion car ils sont indépendants du journal. Ce qui m’attriste dans cette mort rapide des médias, c’est qu’on les sent subir le numérique, une concurrence qu’il n’avait manifestement pas anticipé ou sous-estimé (trop plein d’orgueil ?) et que depuis ils sont toujours dans la réaction et n’arrivent pas à s’en sortir.
Beaucoup au début n’avait pas d’abo numérique, ils en ont tous un maintenant. Les pubs invasives, les titres putaclics, la reprise de toutes les dépêches AFP pour faire du flux etc, pas un pour rattraper les autres, comme s’il n’existait que ça pour vivre, toujours avec un train de retard.
Mais comme tu dis, on a besoin de journalistes et de qualité mais aujourd’hui qui est indépendant et a le temps de se consacrer à produire du fond?
Le 28/08/2018 à 08h39
Le 28/08/2018 à 09h01
yep. +10
Le 28/08/2018 à 09h10
J’ai lu la tribune sur le monde: c’est bien écrit et je suis d’accord avec beaucoup de points (importance de la profession de journaliste, risques, valeurs du métier) tout en rejetant catégoriquement leur conclusion. Dire que le métier de journaliste est honorable est une chose, dire que la liberté de la presse est siphonnée par google en est une autre, et je n’aime vraiment pas la victimisation de cette tribune, d’autant que c’est à peu près le seul argument mis en avant.
J’ai le sentiment d’être pris pour un imbécile à qui on essaie de tirer une larme avec la belle histoire du petit David qui risque sa vie contre le Goliath qui a bon dos à défaut de ne pas être nécessairement gentil.
Je pense que sous le terme “presse” et “liberté de la presse”, on met tout et son contraire. Celui qui ne fait que reprendre une dépèche ne fait pas un travail de journaliste et ne mérite donc pas d’avantage particulier sous les auspices d’une liberté de la presse qui ne le concerne pas, et pour moi les sites et journaux qui ne se contentent pas de faire ça sont récompensés par les lecteurs qui cherchent une analyse et un vrai travail de journaliste par le biais d’abonnements ou de consultations. En tout cas c’est mon exemple personnel avec nextinpact.
Pire, je ne vois pas en quoi le droit d’auteur devrait être modifié pour palier au problème: si un article a un contenu lui permettant d’être qualifié comme oeuvre par le droit d’auteur, alors il n’est pas nécessaire d’adopter toute cette batterie de droits voisins qui serviront plus à faire vivre une société de perception supplémentaire qu’à aider les journalistes, puisque l’auteur disposera des droits exclusifs sur l’article en question et pourra s’opposer à sa reprise. Si l’article n’a pas la qualité d’oeuvre (simple reprise ou trop peu d’individualité), alors il ne mérite pas d’être protégé.
C’est un peu comme si on demandait aux kiosques de payer parce que les passants peuvent lire les titres des journaux qu’ils vendent.
Il y a d’autres moyens de parler et traiter du problème de la liberté de la presse sans prendre les gens pour des idiots.
Le 28/08/2018 à 09h10
Le problème c’est que les journaux ne tirent pas autant de revenu de la part d’un lecteur internet que d’un lecteur papier. Les pure players étant nouveau, ils ne pouvaient pas faire payer cher à l’époque leurs abos pour pouvoir attirer du monde (quand je vois NI à 5€/mois c’est dérisoire). D’où je pense la réticence des journaux à venir sur internet puis à y mettre le cœur de leur valeur ajouté. Sauf qu’aujourd’hui cette plateforme est incontournable, et les nouvelles générations ne vont pas chercher un quotidien au kiosque le matin donc leurs lecteurs papiers sont voués à disparaître. Tout comme aujourd’hui les gens ne veulent pas attendre demain pour avoir l’info, ils la veulent tout de suite.
Mais à mon sens c’est là que les grands journaux ont raté le coche. Ils ont donné en ligne un produit de piètre qualité et se plaigne de ne pouvoir le monétiser. Aucun n’a cherché à jouer la carte à fond, ils poursuivent dans cette offre et diversifient les sources de revenus et tâtonnent sur le prix mensuel. Mais au final il n’y a quasiment aucune réflexion sur la plus-value que m’apporte le monde, pourquoi je les prendrai eux plutôt qu’un autre etc. A quoi peut ressembler leur journal dans 10ans ? Aucune idée mais je ne vois pas comment ils peuvent s’en sortir…
Le 28/08/2018 à 09h18
Encore faut-il qu’il s’agisse d’un contre-pouvoir et qu’il agisse comme tel. C’est pas le cas lorsqu’il n’y a pas de travail journalistique (d’ailleurs d’ores et déjà protégé par le droit d’auteur).
Ah et d’ailleurs, difficile d’accepter de les qualifier de contre-pouvoir quand ils dépensent une quantité énorme d’énergie à me traquer pour me proposer de la pub. Je vois plutôt ça comme une sorte de prédateur qui veut se donner des allures vertueuses.
Le 28/08/2018 à 09h24
Pour la plus-value du Monde, il faut fouiller un peu les articles. Sur la page « gratuite », ou dans la rubrique en continu, la plupart des articles sont de l’actualité. Forcément l’originalité y est peu présente. L’information est factuelle, l’important c’est de la publier vite. Il n ‘y a effectivement pas beaucoup de différence avec un fil AFP, même si je trouve que les articles du Monde d’actualité qui ne soient pas un repompage complet d’une dépêche sont meilleurs que certains autres journaux.
Ensuite, il y a les autres rubriques et surtout les reportages. Les reportages et analyses sont assez poussés et souvent intéressants. Le problème, c’est qu’ils sont je trouve mal mis en avants. Par exemple, je me suis abonné au fil RSS de la rubrique Europe, et je vois souvent des articles très intéressants concernant nos voisins plus ou moins proches, mais pas du tout mis en avant sur la page d’accueil.
En clair, la plus-value du Monde est un peu semblable à celle de NI : les actualités sont en libre-accès, tout ce qui est plus intéressants et fouillé est protégé.
Le 28/08/2018 à 09h31
…0 relecture (qui confirment la pauvreté du niveau en orthographe de notre société
même chez des gens dont c’est le métier)…
ça vrai, je suis effaré…surtout quand avec un minimum de RElecture (AV. de publier)
certaines pourraient être, facilement, évitées ! " />
Le 28/08/2018 à 09h34
D’ailleurs les journaux sont pris entre deux feux : leur valeur ajoutée est clairement dans les reportages, mais les actualités sont le produit d’appel. Qui achèterait un quotidien pour lire des actualités vues sur Internet la veille ? Le problème, c’est qu’un quotidien sans actualités, ça ne marche pas et ça devient autre chose. Du coup, les grands journaux ont fait leur site internet où ils publient leurs actualités pour retenir le public.
Il y aussi le problème de l’impression il y a une dizaine d’année que tout devait être gratuit sur Internet. Les journaux sont donc partis sur le business model d’un site appoint au journal papier, et financé par la pub. Sauf que ça ne marche pas, internet grignotant de plus en plus le papier, la pub se cassant la gueule, et au passage l’information ayant perdue de sa valeur. Les journaux se sont un peu trop acharnés sur ce modèle, mais j’ai l’impression qu’il commence à prendre fin et on se dirige de plus en plus vers du paywall, en tout cas pour les journaux sérieux (ou sont qui ont la réputation suffisante pour le faire)
Ce n’est pas pour rien que le Canard enchaîné soit resté le seul journal papier rentable. C’est un hebdomadaire fait de reportages et d’analyse de la semaine écoulée, ce n’est pas grave si on le lit avec quelques jours de retard. Donc pas de problèmes pour le lire en papier qu’en numérique.
Le 28/08/2018 à 10h08
Oui j’avoue sur mes commentaires, je vais un peu vite en besogne mais j’essaie d’y faire attention^^. Et je ne suis pas particulièrement à cheval sur la chose mais des fautes de base a/à ou ait/é, dans un journal comme le monde vraiment ça me laisse sans voix.
Le 28/08/2018 à 10h32
Le 28/08/2018 à 10h34
Le 27/08/2018 à 14h05
L’eurodéputée Julia Reda nous avait cependant expliquéque
cette exclusion ne vise que l’URL, au sens HTML, non la phrase derrière
lequel le code est caché et qui comprend toujours un petit bout de
l’article visé.
Je ne comprends pas bien, sur mon site, c’est moi qui décide à travers le SEO qu’est-ce qui est partagé en plus du titre (extrait, nombre de signe, image,…)
Qu’est ce qui empêche les éditeurs de presse de faire pareil ?
Le 27/08/2018 à 14h12
Ils veulent être référencés et en même temps, rémunérés pour ce référencement d’une certaine manière…
Le 27/08/2018 à 14h15
…une question de vie ou de mort…
Pour un type qui travaille dans un pays annexé par l’OTAN et donc en guerre civile perpétuelle, ce n’est pas crédible de parler “de vie ou de mort” pour… racketter Google, alors qu’il reviendra en pleurant quant Google News ne lui fournira plus aucun lecteur " />
Le 27/08/2018 à 14h19
OK ! Merci pour la précision. Effectivement, du coup ça va être un peu plus… Compliqué
Le 27/08/2018 à 14h21
En Espagne, où un tel projet fut voté, « nous avons été privés du contrôle sur nos propres contenus depuis que nous n’avons plus été autorisés à disséminer nos actualités sans paiement, que nous le voulions ou non », écrivent plusieurs organisations.
Toute ressemblance avec la SACEM en France… qui impose ses choix politiques aux artistes qui n’ont plus qu’à la fermer définitivement " />
Le 27/08/2018 à 14h22
Le 27/08/2018 à 15h00
après les ayant-droits sous perfusion, voilà que les éditeurs de presse s’y mettent, le doigt dans l’engrenage.
Le 27/08/2018 à 15h12
La notion de publication est très vaste. Elle s’étend de l’article initial à l’extrait, en passant
par le simple titre…..
SI….la réforme est adoptée ?
Ce sera le merdier ! " />
Le 27/08/2018 à 15h20
oui ça parait complètement barge de toucher des thunes sur un pauvre titre, mais tu comprends c’est une question de vie ou de mort de la liberté de la presse.
c’est très grave.
Le 27/08/2018 à 15h56
Demander des droits d’auteur sur la simple publication d’un titre est quand même un concept intéressant. Après, ce que ces rapaces devraient plutôt se demander, c’est qu’elle est la valeur ajoutée de leurs articles, si la lecture du titre et très éventuellement de la première phrase suffit au lecteur moyen pour ne pas avoir besoin de cliquer sur le lien pour lire la suite ?
Alors oui les GAFA ont de l’argent, ne payent pas leurs impôts et accaparent la chaîne de valeur. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont responsables de la vacuité actuelle des articles de journaux se contentant de paraphraser des dépêches AFP. Ils feraient mieux de se concentrer sur le contenu.
Le 27/08/2018 à 15h58
Attendez, NextInpact avec ses sous titres pourrait se faire un max de thunes !
SPQN, le retour 10 • 1 et des milliers d’autres.
Le 27/08/2018 à 17h07
Et les journalistes du Spiil vont-ils demander une tribune eux aussi dans les principaux médias pour expliquer leur position ?
Le 27/08/2018 à 17h25
NXI et contre cet idée je crois.
Mais si cela passe, j’imagine bien les sacem et cie se battre pour géré le pactole et s’engraisser plus." />
Le 27/08/2018 à 18h12
Et que se passerait-il si un site reprenait simplement l’info, la modifierait un poil et la mettait à disposition sans faire de lien, ni de référence.
Exemple : Le tunnel sous la Manche fermé en cas de Brexit.
Qui encaissera quoi ? Difficile de trouver le bon auteur.
Le 27/08/2018 à 18h23
C’est une partie du problème : sous prétexte de bouffer dans la gamelle de Google, on va punir les petits acteurs vertueux (qui citent et lient la source) et favoriser la prolifération des parasites (qui plagient grossièrement pour alimenter des pièges à clic).
Le 27/08/2018 à 19h07
“C’est comme si vous travailliez, mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail considère Sammy Ketz. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus”
Il parle des subventions et aident qui vont vivre la presse française, et nous coûtent un pognon de dingue chaque année, sur les dos des gens qui travaillent vraiment ? :)
Le 27/08/2018 à 19h08
Faire parler des grands reporters, des correspondants de guerre, des envoyés spéciaux pour défendre les droits voisins des producteurs et éditeurs,
C’est comme faire parler des interprètes musicaux pour défendre Warner music ou Universal music,
C’est comme faire parler des ouvriers et des sous-traitants pour défendre l’ouverture de nouvelles usines par l’industriel qui les emploie,
C’est digne du micro-trottoir, fréquent au Journal de 20H, pour démontrer qu’un sondage donné affirme une réalité concrète,
C’est digne d’une illustration qu’on présente comme un argument,
C’est la polémique stérile qu’on présente comme un débat d’idées constructif.
Une démonstration caduque à la place d’un argumentaire qui aide à comprendre.
Bref, l’ennemi est identifié, le témoin-tribain est honnête et vaillant, c’est donc que la cause est juste !
Le 27/08/2018 à 19h20
Mais justement : la presse accepte toutes les sources de financement, d’où qu’elles viennent. Pour que vive la démocratie !
Le 27/08/2018 à 19h45
Le 27/08/2018 à 21h01
« C’est comme si vous travailliez, mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail considère Sammy Ketz. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus »
montrent effectivement qu’il est “injustifiable moralement” (point 1) et injustifiable “du point de vue de la “democratie” (point 2) que la presse francaise recoive son financement de la poche d’autres personnes que leurs lecteurs.
Le 27/08/2018 à 21h44
Perso, je ne suis pas d’accord avec Sammy Ketz, mais ce commentaire me laisse perplexe quand on a lu sa tribune et après avoir survolé l’historique du bonhomme qui est loin d’être celui d’un éditeur de presse parisien ou d’un présentateur TV : prix Albert Londres, l’ensemble de sa carrière effectuée au Maghreb et Moyen-Orient.
Quelques extraits:
https://www.humanite.fr/node/48535 (1993)
YouTube(2014)
https://www.leconomiste.com/article/917000-comment-faire-mentir-l-informationpar… (2014)
https://making-of.afp.com/sammy-ketz (2014)
Twitter
Le 27/08/2018 à 21h46
Alors qu’aujourd’hui, des médias envoient leurs journalistes sur des zones à risques, les plateformes « se servent sans payer » par l’exploitation des articles qu’ils ramènent du front. « C’est comme si vous travailliez, mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail considère Sammy Ketz. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus ».
À suivre cette logique tordue, les journalistes devraient rémunérer les pays en guerre qu’ils couvrent, car ce sont ces pays qui créent l’actualité dont ils vivent, sans payer… jusqu’ici ?
Le 27/08/2018 à 22h04
C’est vrai qu’il y a un côté “poujadiste” dans le point de vue de Sammy Ketz : un corporatisme de l’envoyé spécial à l’autre bout du monde qui se rappelle sa carrière passée et qui pense que “c’était mieux avant”… et que le métier à l’ancienne est la seule véritable fierté du métier. Mais je ne crois pas que Sammy Ketz se définisse comme un relais de dépêche AFP. Et pour cause, les dépêches AFP, c’est lui qui les écrit en étant un témoin de première main (en tout cas, aujourd’hui, s’il ne les écrit pas, il les organise et les publie sur place, en relation directe avec les journalistes qui témoignent).
Le 28/08/2018 à 04h54
J’aimerais bien avoir 5 exemple, histoire de.
Le 28/08/2018 à 06h52
Autant la position de la presse vis à vis de Google n’est pas tenable, après tout, Google joue le rôle de distributeur, service qui se paye normalement.
Autant je suis effaré par les commentaires de certains vis à vis de la presse.
J’espère vraiment que vous êtes des lobbyistes pro Google mais que vous n’êtes pas sincère dans vos messages.
La liberté ça se paye et donner de l’argent à un contre pouvoir pour qu’il puisse exercer librement, c’est juste fondamental.
Le 28/08/2018 à 07h12
Le 28/08/2018 à 07h19
Le 28/08/2018 à 07h25
Le 28/08/2018 à 07h38
Perso je soutiens la presse en ayant des abo sur NI et le monde principalement mais faut être honnête 2s.
D’une le journal en question est subventionné, il est truffé de pub même pour les abonnés, il a aussi ses trackers pour chopper de la données à revendre, c’est devenu un nid à putaclic et à tribunes partisanes (= plus de buzz), leurs actionnaires majoritaires sont bien connus pour ne pas être des philanthropes (donc pour l’indépendance on repassera). Les mecs ont fait une régie pub globale avec plusieurs quotidiens pour augmenter leurs revenus à ce niveau là. Et là ils nous expliquent qu’il faut les protéger car ils sont au bord de la mort?
Perso je continue à payer pour l’instant pour principalement 2 raisons, la première c’est qu’il me permet de sortir de ma bulle numérique pour lire des avis divergents vis-à-vis de mes opinions et la seconde, c’est parce que le monde fait parti de l’ICIJ qui s’occupe notamment des enquêtes de longues durées dans le style papers de ces dernières années. Mais aujourd’hui sur leur site tu as 20% de tribunes partisanes (qui peuvent être de qualité mais c’est rare), 10% d’article de qualité (=avec des arguments sur un sujet précis) et 70% d’articles de reprise de dépêches AFP avec 0 relecture (qui confirment la pauvreté du niveau en orthographe de notre société même chez des gens dont c’est le métier) et 0 fond / info. Et on parle du monde qui se considère comme le journal de référence !
Quand tu as testé, je comprends que certains arrêtent derrière et ne cherchent pas à défendre ces médias qui se parent de grands mots mais qui dans les faits voudraient juste quelques € supplémentaires mais pour en faire quoi, bonne question. Je ne sais pas comment c’est géré si leurs revenus se sont tant effondrés ou si le coût du travail les accablent mais, comme pour toutes les corporations en France, ça vient pleurer le secours de l’Etat, ça fait du lobbying à l’assemblée pour obtenir de la “régulation” (en gros pour tuer tous les petits concurrents qui souhaiteraient se lancer) afin de se partager un marché en situation de quasi-monopole. Je ne commenterai même pas la référence à google dans le texte, symbole d’un capitalisme américain “ultralibérale prédateur”, fait pour effrayer le chaland qui ne comprend rien au débat sous-jacent (et comment le pourrait-il, toute la presse principale est au diapason sur ce coup ! encore une preuve belle d’indépendance ! )
Donc oui il faut soutenir la presse et je pense qu’il y a du monde prêt à le faire, mais pas pour n’importe quoi.
Le 28/08/2018 à 08h01
Le 28/08/2018 à 08h02
Le 29/08/2018 à 06h52
Le 29/08/2018 à 07h19
l’Etat verse 400 millions d’E. de subventions !
“indépendance”–>> Le Monde
(rien que “Le Monde” a touché 16 millions)