[MàJ] Exception mash-up et remix : l’appel à la prudence de la Sacem
Mash-up, remix et inquiétude
Le 11 juillet 2013 à 12h24
4 min
Droit
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Une pincée de Daft Punk, une autre de Mickael Jackson, ou de Justice... Le rapport Lescure appelle à plusieurs reprises à dépoussiérer les exceptions au monopole des droits d’auteur afin de protéger notamment les mash-up. Ce chantier, pour l’heure hypothétique, inquiète déjà la Sacem qui multiplie les appels à la prudence derrière les murs du ministère de la Culture.
Parmi ses 80 propositions, le rapport Lescure propose notamment de revoir l’exception pédagogique. Pourquoi ? Celle-ci empêche en l’état les enseignants et les chercheurs « de tirer pleinement parti des opportunités offertes par les nouvelles technologies ». En effet, explique le rapport, « l’enchevêtrement des dispositions législatives et des accords sectoriels conduit souvent les enseignants désireux d’utiliser les outils numériques à se placer aux marges du droit de la propriété littéraire et artistique. »
Autre chose, le même document, remis à la ministre de la Culture, propose d’expertiser, « sous l’égide du CSPLA, une extension de l’exception de citation, en ajoutant une finalité « créative ou transformative », dans un cadre non commercial. » Il s’agirait cette fois d’ouvrir la porte aux mash-up, aux remixes, etc. qui foisonnent sur le Net. Des morceaux faits avec des morceaux, de la mosaïque sonore ou vidéo. Faute de cadre protecteur, ces œuvres composites sont susceptibles d’action en contrefaçon ou à tout le moins de lourdeurs administratives. Et pour cause : les auteurs de mash-up « sont contraints de solliciter l’autorisation de tous ceux qui détiennent des droits sur les oeuvres qu’ils entendent réutiliser » indique le rapport Lescure.
Un chemin de croix peu évident, d’autant que « les accords passés entre les sociétés de gestion collective et certaines plateformes de partage de contenus ne permettent pas, en l’état, de sécuriser ces pratiques ». Tout auteur de mash-up prend en effet le risque de voir des dispositifs comme Content ID détecter une reprise et considérer le tout comme illicite.
Les inquiétudes de la Sacem
L’idée de voir débouler ces nouvelles exceptions glace cependant le sang de la Sacem. Un échange a eu lieu sur ce point avec Pierre Lescure ce 28 mai devant le CSPLA, le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique au sein du ministère de la Culture. Selon le compte rendu désormais en notre possession, Thierry Desurmont, directeur général adjoint de la Sacem, « s’inquiète de l’élargissement des exceptions au droit d’auteur et aux droits voisins ou à la création de nouvelles exceptions. »
Selon la Sacem, « pour certaines activités mentionnées comme l’enseignement, il existe déjà une exception pédagogique, limitée certes, mais qui répond aux besoins des enseignants ». Pas la peine donc d’aller au-delà de l’existant. En outre, « des accords ont été conclus avec les sociétés de gestion collective pour étendre l’autorisation d’exploitation des oeuvres aux actes qui n’en relèvent pas. »
Vis-à-vis des mash-up, les inquiétudes sont plus vives : « s’agissant des pratiques transformatives, la perspective d’une nouvelle exception est préoccupante, car elle pourrait permettre aux internautes de s’approprier des créations préexistantes dans des conditions injustifiées, de les transformer, avant de les remettre en circulation et les exploiter ». Préoccupée par cette réappropriation suivie d'une exploitation, la Sacem prône donc « la prudence ».
S'ouvrir à la discussion
En réponse, Pierre Lescure tentera d’arrondir les angles : « la meilleure prudence consiste à être ouvert à la discussion, ce qui ne signifie pas accepter tout net une nouvelle exception. Les industries culturelles souffrent trop souvent d’avoir à rattraper un train qu’elles n’ont pas voulu prendre au bon moment ». Pour le meneur de la mission sur l'acte 2 de l'exception culturelle, en effet, « beaucoup des propositions du rapport poussent à la concertation des acteurs, au volontarisme, car il n’est pas possible à l’heure des évolutions rapides du numérique d’attendre la prochaine loi en la matière. Sur des usages quotidiens de la part des internautes, comme en témoigne la tenue d’un festival du mash-up, au Forum des images, il est opportun d’ouvrir le débat ».
Un échange que veut bien avoir la Sacem, qui rappelle aussi que les œuvres transformatives sont l’un des thèmes de l’initiative « Licences for Europe » lancée par la Commission européenne. Cependant, là encore, l'organisation réitère « son appel à la prudence sur l’issue d’un tel débat. »
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Commentaires (78)
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Abonnez-vousLe 10/07/2013 à 15h05
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Le 10/07/2013 à 15h12
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Le 10/07/2013 à 15h25
Le 10/07/2013 à 16h03
Le 10/07/2013 à 17h06
Il y a quelques années j’avais fait une video mosaique de 80 épisodes de Star Trek, son inclus. Trois jours et 380000 vues plus tard, Youtube recevait une plainte de CBS et dépubliait la vidéo …
Est-ce que j’avais porté atteinte à CBD en faisant cete vidéo ? Est-ce que créer une simple mosaique peut-être considéré comme suffisament créatif ? En tous cas la question mérite d’être posée. Je pense qu’il faut revenir à la question de préjudice.
Le 10/07/2013 à 17h25
Le 10/07/2013 à 17h33
Le 10/07/2013 à 18h12
Le 10/07/2013 à 21h09
Le 10/07/2013 à 21h24
Les industries culturelles souffrent trop souvent d’avoir à rattraper un train qu’elles n’ont pas voulu prendre au bon moment.
Tout est la.
En droit, il existe le principe selon lequel “nul ne peut se prevaloir de sa propre turpitude”. Vous creez vous-memes une situation qui vous est defavorable, vous ne pouvez pretendre a en etre indemnises.
Helas, ce n’est pas ici une question de droit, mais de legislation (cad que ce n’est pas une question sur un point de droit donne, mais sur la maniere dont les lobbies poussent des legislations en leur faveur).
Alors, Lescure est bien “gentil” (comme s’il avait le choix en la matiere) d’appeler au dialogue et a la concertation avant de reglementer… Mais ca fait des annees que l’on discute. Un dialogue de sourds qui ne mene nulle part, hormis vers une radicalisation des positions. Et le fait que les gouvernements successifs ont donne raison aux lobbies annee apres annee n’aide pas a asseoir la legitimite des ministres, des deputes ou encore moins des lobbies.
Le 10/07/2013 à 21h54
Le 11/07/2013 à 12h38
re: “Gangnam Style” “La Chute” " />" />" />" />" />
Le 11/07/2013 à 12h41
ça veut dire que bientôt je ne pourrais plus écouter highway to hell ?
Le 11/07/2013 à 12h44
Le 10/07/2013 à 10h14
réappropriation suivie d’une exploitation
Pourtant, c’est ce que les majors font le mieux….
Le 10/07/2013 à 10h23
Il y en a fallu du temps pour parler de ce problème. On aurait commencé par là avant Hadopi, Hadopi aurait été peut-être différent. " />
Le 10/07/2013 à 10h24
Ça devient de plus en plus compliqué d’inventer de la musique..
Le 10/07/2013 à 10h28
Le 10/07/2013 à 10h29
Le 10/07/2013 à 10h30
rappelez-vous de en 98 durant la coupe du monde… face à une équipe de France montant un joueur avouait écouter en boucle un remis de Gloria Gaynor… repris en boucle ensuite par les radios… mais les ayant droits étaient là pour mettre en avant la chanteuse (et toucher au passage de sympathiques droits….)… et ledit remix avec le fameux Medley a disparu de l’avant scène….
Le 10/07/2013 à 10h36
Pour résumer, la SACEM dit :
Touche pas aux grisbi s" />pe !
Ca finira jamais ces histoires …
Le 10/07/2013 à 10h45
Le 10/07/2013 à 10h45
Le 10/07/2013 à 11h09
et aprés ça sera quoi ? une taxe quand tu achètes une guitare, une tête d’ampli, un jeu de cordes, une pédale de disto, etc… parce que tu serais susceptible de faire des reprises de chansons déjà existante ?
a quand une taxe selon le volume sonore ? a ce moment là qu’ils se tournent vers Motörhead…
vraiment des requins…. " />
Le 10/07/2013 à 11h24
Le 10/07/2013 à 11h26
Le 10/07/2013 à 11h29
Le 10/07/2013 à 12h04
Le 10/07/2013 à 12h21
Y a des milliers d’artistes qui se font plaisir sur le net, c’est génial cette énergie créatrice qui circule, c’est bon pour tout le monde ! Les mashup et remix sont des hommages, et fonctionnent finalement comme autant de pubs pour les originaux.
Bien sûr ça change un peu la donne lorsque le gars en tire un profit, mais à partir du moment où ce n’est que de l’art “gratuit” alors les requins ne devraient pas avoir leur mot à dire, c’est aussi simple que ça.
Pffff ça me désole quand on soit encore là… " />
Le 10/07/2013 à 12h26
Je viens de chercher la définition de mashup. Bof, c’est comme un remixage, ou remix, ou mix. Un truc.
Normalement, c’est déjà prévu…
Le 10/07/2013 à 12h30
Le 10/07/2013 à 12h31
C’est top les mashu-up, ça transforme des chansons toutes nazes en trucs cool ou cela donne une autre perspective à un morceau déjà bien connu… Des artistes comme 2 Many Dj’s, DJ Zebra et Girl Talk font des trucs vraiment déments.
Le 10/07/2013 à 12h39
Le 10/07/2013 à 12h41
Il y a déjà eu des procès pour des remixes ?
Le 10/07/2013 à 12h53
Des reprises, quand c’est bien fait oui c’est sympa, après c’est sur il y aura toujours des puristes qui crieront au blasphème, c’est comme d’hab’ une question de gout.
Par exemple j’adore la reprise de Mama (Genesis) par Carnival In Coal, Shout (Tears For Fears) par Disturbed ou encore Enjoy The Silence (Depeche Mode) par Lacuna Coil, etc…
on peut en sortir des tonnes, le principal (pour moi du moins) c’est qu’on respecte la base du morceau, qu’on garde l’intensité d’origine. Transformer un morceau qu’on adore en ‘danse des canards’ là ouais il y a de quoi avoir des envies de meurtre
Le 10/07/2013 à 12h57
Le 10/07/2013 à 12h59
Très inquiétant tout ça…
A partir de quel moment on définit qu’une oeuvre est copié/transformé ?
Imaginons que je fasse un remix de Daft Punk et qu’une loi m’interdit donc de le distribuer sous prétexte que je viole le copyright. C’est la mélodie qui compte ? Le beat ? Si je prend uniquement les caisses claires et les basses c’est bon ? " />
Le 10/07/2013 à 13h04
Le 10/07/2013 à 13h05
Le 10/07/2013 à 13h10
Le 10/07/2013 à 13h24
Le 10/07/2013 à 14h05
Le 11/07/2013 à 23h51
Le 12/07/2013 à 21h11
Le 10/07/2013 à 14h07
Le 10/07/2013 à 14h16
Le 10/07/2013 à 14h20
Le 10/07/2013 à 14h32
Drôle de débat.
Un mashup c’est comme un remix. Si tu utilises la voix originale ou bout de sample trop caractéristiques du morceau d’origine, il te faut l’autorisation pour commercialiser et diffuser. C’est tout à fait normal.
Pour éviter ce soucis d’autorisation, il faut passer par de la reprise et donc refaire tout l’arrangement (voix comprise) en gardant les mêmes mélodies.
Je ne comprend pas du tout pourquoi ils mettent cela sur le tapis.
D’autant plus que les personnes doués dans cette discipline sont vites repérés et bossent pour les maisons de disques et leurs artistes et ils ont les autorisations.
L’exemple de Madeon dans l’article en dit long sur qui peut diffuser ses mashup sans être emmerder. Si t’es talentueux et que tu mets en avant les artistes, on te dira rien. Si t’es un petit bidouilleur sur ton PC qui découvre Cubase ou FL Studio, tu risques d’être recaller car ton truc sonnera amateur.
Bref le débat est absurde.
Le 10/07/2013 à 14h37
Le 10/07/2013 à 14h40
Le 10/07/2013 à 14h42
Le 10/07/2013 à 14h42
Le 10/07/2013 à 14h46
Le 10/07/2013 à 14h47
Le 10/07/2013 à 14h49
Le 10/07/2013 à 14h50
Le 10/07/2013 à 14h51
Le 10/07/2013 à 14h56
Le 10/07/2013 à 14h59
Le 10/07/2013 à 15h02
Le 11/07/2013 à 12h47
il s’agira de mieux accompagner le développement de nouvelles pratiques
Sous entendu, élaborer un cadre juridique et financier qui va en rebuter plus d’un ^^
Le 11/07/2013 à 13h12
Le 11/07/2013 à 13h17
Le 11/07/2013 à 13h19
Le 11/07/2013 à 13h23
Le 11/07/2013 à 13h47
Le 11/07/2013 à 15h13
entre facebook qui dit que ta photo est la sienne et les ayants droits qui définissent que toute variation sur une propriété intellectuelle est un crime, cela va finir que garder ta tronche ou la transmettre à tes gosses va devenir illégale … c’est de plus en plus navrant. Comment une œuvre qui ne se définie pas de l’auteur, qui n’est pas celle de l’auteur peut, par son interdiction interdire toute production autre que celle des ayant droits … ils sont définitifs dans leur conviction à ce que tout contenu soit la propriété des ayants droit : la propriété c’est automatique : tu as un contenu, tu le doit aux ayants droits, si tu ne doit rien alors t’a pas de contenu -> ferme-la et dégage. ça on pas leur reprocher de ne pas être créatif : c’est des inexistants en tout mais en valorisation de leurs incompétences, c’est des dieux.
Le 11/07/2013 à 15h14
Le 11/07/2013 à 15h38
Le 11/07/2013 à 15h39
Le 11/07/2013 à 15h52
Le 11/07/2013 à 16h02
La mission devrait être confiée à la juriste Valérie-Laure Benabou
Valérie-Laure Benabou:
Membre du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA), du Groupement d’analyse stratégique des industries culturelles (GASIC) près du Ministère de la culture, Valérie-Laure Bénabou a également fait partie du Groupe de réflexion sur les aspects prospectifs de la propriété intellectuelle (PIETA) auprès du Commissariat général au Plan (CAS) (2004-2006), de la Commission du Conseil d’État sur Internet et les réseaux numériques (1998-1999), et du Comité de pilotage de la mission parlementaire Cohen-Le Déaut relative à l’organisation de la recherche en France (1998-1999). Elle est également membre du Comité éditorial de la revue Propriétés intellectuelles, de la Revue Lamy du droit de l’immatériel (RLDI), des Cahiers de la propriété intellectuelle (Montréal) ; de la revue de droit des technologies (Larcier, Bruxelles). Elle est vice-présidente de l’Association française pour la protection internationale du droit d’auteur (AFPIDA) du groupe français de l’Association littéraire et artistique internationale (ALAI).
" />
Le 11/07/2013 à 16h55
Je vais suivre cette affaire de pres…etant friand de mashup et ayants quelques maquettes perso sous le coude (merci eminem et psy !!!" />).
Le 11/07/2013 à 17h30
Le 11/07/2013 à 17h56
Le 11/07/2013 à 18h04
Pour les paroles, ce n’est pas un problème, je ne retiens jamais le texte " />" />" /> (à peu près, quoi " />)