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Aucune solution de contrôle d’âge satisfaisante, selon la CNIL

L'âge du capitaine

Aucune solution de contrôle d'âge satisfaisante, selon la CNIL

Le 26 juillet 2022 à 15h25

La CNIL vient de publier un dossier complet sur la vérification d’âge. Vérification à laquelle sont désormais astreints tous les sites pornographiques. Plusieurs d’entre eux ont rendez-vous devant les tribunaux, suite à une procédure ouverte par le président de l’Arcom, nouveau nom du CSA. 

C’est le 6 septembre que se tiendra à Paris l'audience de blocage des sites PornHub, TuKif, xHamster, xnxx et xVideos. Sauf surprise, devraient suivre ensuite les dossiers RedTube et YouPorn, et peut-être plus tard celui des trois sites de la galaxie Jacquie et Michel.

Point commun de toutes ces affaires ? Des pages pornographiques à trop faible portée de clics des mineurs, en contrariété avec l’article 227 - 24 du Code pénal qui prohibe cette accessibilité.

Les sites mis à l’index ne peuvent plus se contenter d’un disclaimer d’âge, maigre solution rejetée par le législateur depuis juillet 2020. Quant à Jacquie et Michel, seul acteur à avoir mis en place une solution de contrôle d’âge par carte bancaire, son choix n’a pas été jugé suffisamment robuste par le président de l’Arcom. L’autorité exige en effet une solution beaucoup plus fiable pour s'assurer de la majorité d'un internaute.

Lors des débats parlementaires, précédant la loi du 30 juillet 2020 sur les violences conjugales, la députée LREM Bérangère Couillard n’avait donné aucune piste aux éditeurs, expliquant que ces derniers ont « la liberté des moyens ». En somme, à eux de se débrouiller. 

Deux ans plus tard, au cœur de l’été, la CNIL vient de publier un dossier sur le sujet. Dans son panorama, elle constate que les principaux systèmes sur le marché sont tous « contournables et intrusifs », contraignant l’autorité à appeler « à la mise en place de modèles plus respectueux de la vie privée ».

Vers une diminution du nombre de sites librement consultables

De ce constat, elle « rappelle l’importance d’informer et de sensibiliser enfants, parents, responsables légaux et personnels de la communauté éducative et de l’encadrement de la jeunesse sur les bonnes pratiques informatiques, compte tenu de l’importance croissante des outils numériques dans la vie des citoyens ».

Et celle-ci de privilégier des actions en bout de réseaux, à savoir chez les utilisateurs par exemple à l’aide de logiciels de contrôle parental plutôt que des « solutions centralisées ou imposées ».

« Cette logique présente une limite », est-elle contrainte de relever, puisque « la loi prévoit en effet que, dans certains cas, c’est aux éditeurs de sites (par exemple, des sites pornographiques) qu’incombent des obligations de vérification de l’âge ».

Aux avant-postes de la régulation des données, la CNIL va jusqu’à anticiper « une multiplication des obligations de vérification de l’âge pour certains services », et ce sur l’autel d’une « meilleure protection de la jeunesse en ligne ». Avec pour conséquence, ou risque, « la diminution du nombre de sites dont la consultation se ferait librement ».

Un mouvement qui l’oblige à émettre des recommandations et même des « mises en garde » puisque la protection des mineurs ne doit pas négliger d’autres principes comme les sacro-saints principes de minimisation et de sécurité des données traitées par ces éditeurs. D’autant que des catégories visitées sur les sites pornos, il est simple de déduire l’orientation sexuelle d’un individu, donnée ô combien sensible dans le RGPD.

Sites de méfiance, tiers de confiance

Ce jour, elle remet donc une deuxième pièce dans la machine, après avoir déjà dessiné une première série de lignes rouges dans son avis du 3 juin 2021, portant sur le projet de décret relatif à la procédure de blocage des sites pornographiques.

Elle plaide encore et toujours pour une solution basée sur un tiers de confiance, articulée autour de la transmission d’une preuve d’âge. Elle rappelle l'existence de ce démonstrateur développé par l’autorité avec Olivier Blazy, professeur à l’École polytechnique et le PEReN, ou Pôle d’expertise de la régulation numérique de l’État. 

En outre, elle recommande une évaluation tierce de l’ensemble des vérificateurs d’âges, avec une solution de labellisation inspirée « des modalités d’encadrement existant pour les prestataires de vérification d’identité à distance (PVID), qui impose une qualification de l’ANSSI sur la base de standards précis et auditables ».

Relevons qu’à ce jour, du côté de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, « aucun prestataire de vérification d’identité à distance n’est certifié », une dizaine de solutions étant en phase de certification

Aucune solution satisfaisante sur le marché

Prenant un peu plus de hauteur, la CNIL note que l’efficacité des outils de contrôle de l’âge actuellement sur le marché « est tributaire des règles de fonctionnement d’Internet, conçu comme un réseau ouvert, accessible librement aux utilisateurs comme aux éditeurs de sites ». Et, sans négliger l’importance de la protection des mineurs, elle juge nécessaire « de veiller à préserver les multiples bénéfices liés à ce modèle ouvert (innovation, liberté d’expression, autonomie des utilisateurs, etc.) ».

Dans son tri des solutions actuellement en place, la commission a trois exigences : « une vérification suffisamment fiable, une couverture complète de la population ainsi que le respect de la protection des données et de la vie privée des individus et de leur sécurité ». 

Passage en revue

La carte bancaire ? Elle est contournable (des mineurs peuvent détenir un tel moyen de payement), non accessible à tous (tous les majeurs n’en disposent pas, au regard de leurs revenus), et peut susciter un risque d’hameçonnage.

L’analyse faciale ? Outre les risques d’erreur, ce système peut entraîner des risques de chantage à la webcam.

Une vérification dans un bureau de tabac ou une grande surface ? « Cette modalité ne saurait être déployée pour le seul usage de la consultation de sites à caractère pornographique, car elle pourrait être stigmatisante pour la personne concernée ». En outre, la CNIL anticipe un risque de développement de marché parallèle, à l’instar des cigarettes ou de l’alcool.

La vérification des documents d’identité ? Peu fiable et facilement contournable, sauf lorsque l’image scannée est comparée avec une captation en direct. « Cependant, dès lors qu’il conduit au traitement de données biométriques, son usage devrait être particulièrement encadré et doit en principe, en application du RGPD, être prévu par une norme juridique spécifique ou reposer sur un consentement libre des personnes ».

Le recours à FranceConnect et assimilés ? Si ces solutions n’ont pas été pensées pour une telle finalité, « le recours à ces dispositifs conduirait à un risque d’association d’une identité officielle à des informations intimes et à une supposée orientation sexuelle ».

Enfin, la vérification d’âge par inférence ? L’analyse de l’historique de navigation est jugée trop intrusive. L’analyse des réponses à un questionnaire pour deviner la maturité d’une personne est d’une « fiabilité relative », outre qu’elle pourrait discriminer la population sur l’autel des compétences individuelles.

Enfin, « l’analyse de la navigation sur les services propres à l’éditeur du site », qui permet de vérifier l’âge sur les grandes plateformes par exemple. La solution est jugée intéressante, mais « les données produites sur les services de la plateforme doivent être distinguées des données récoltées par le traçage de la navigation de l’utilisateur sur d’autres sites »

La CNIL recommande à tout le moins qu'à chaque strate, un tiers de confiance fasse écran, à l’image de son démonstrateur. Reste qu’« il n’existe pas aujourd’hui de solution remplissant [les] trois exigences d’une façon satisfaisante ».

Où sont les lignes directrices de l'Arcom ?

Elle demande aux pouvoirs publics et aux acteurs du secteur de se saisir du sujet pour trouver une solution respectueuse de ces principes.

Sous forme d’appel du pied, elle se souvient que le décret de mise en œuvre de la procédure de blocage a invité l’Arcom (ex-CSA) à « adopter des lignes directrices concernant la fiabilité des procédés techniques permettant de s'assurer que les utilisateurs souhaitant accéder à un contenu pornographique d'un service de communication au public en ligne sont majeurs ».

Des lignes toujours pas publiées par l’autorité indépendante. En décembre 2021, peu avant sa transformation en Arcom, le Conseil supérieur de l’audiovisuel se contentait de nous expliquer que « l’édiction de lignes directrices est une possibilité pour le Conseil, non une obligation. Elles ne conditionnent pas l’application de l’article 227 - 24 du Code pénal ». 

Quand des éditeurs de sites X proposent des services de VPN

De son côté, la CNIL rappelle aussi que « toutes les solutions proposées peuvent facilement être contournées », par le simple usage d’un VPN. De même, reconnait-elle, « il est difficile d’attester que la personne qui utilise une preuve d’âge est bien celle qui l’a obtenue ». Ces législations ont aussi d’autres effets, comme au Royaume-Uni, où des éditeurs ont tout simplement proposé des services VPN.

L'autorité indépendante souligne les revers de ces législations : « l’évolution vers un monde numérique fermé, où les individus sont incités à s’inscrire principalement dans des univers authentifiés (via la création de comptes utilisateurs) pour éviter une multiplication des contrôles d’identité ou d’attributs d’identité (âge, adresse, diplômes, etc.) présente des risques importants pour les droits et libertés des individus, qu’il est nécessaire de prendre en compte ».

D'ailleurs, selon nos informations, plusieurs associations ont récemment contacté Twitter pour faire part de « leurs inquiétudes » et interroger le service en ligne « sur sa politique de protection de l’enfance ». Après les sites pornos, le petit oiseau ?

Commentaires (60)

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Et éduquer les parents, c’était pas une solution viable ?



Je peux pas m’en rendre compte (j’ai pas d’enfant) mais il se passe quoi si le bambin peut pas aller sur internet ? Il implose ?

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De ce constat, elle « rappelle l’importance d’informer et de sensibiliser enfants, parents, responsables légaux et personnels de la communauté éducative et de l’encadrement de la jeunesse sur les bonnes pratiques informatiques, compte tenu de l’importance croissante des outils numériques dans la vie des citoyens ».


On sent bien que la CNIL trouve aussi cette loi inapplicable coté éditeur … D’ailleurs, avec la proposition obligatoire de contrôle parental sur les nouveau terminaux, est-ce que cette loi de devient pas caduque (car redondante) ?



Sinon c’est encore un bel exemple du niveau de hors-sol des politiques : voter une loi d’abord, réfléchir à son applicabilité après jamais. Ils sont bien plus préoccupés par le fait de donner leur nom à une loi pour le mettre sur le CV qu’à en envisager les conséquences … :craint:

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Pour compléter l’actu, la CNIL a publié un exemple de solution (avec infographie) : https://www.cnil.fr/fr/controle-de-lage-sur-les-sites-web-la-cnil-invite-developper-des-solutions-plus-efficaces-et

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Marc, tu te moques de tes collègues qui abusent du « cequelonsait » mais tu abuses amha, toi aussi, du mot « solution » dans la titraille (flemme de faire des recherches, c’est toi qui payes pour tes collègues peut-être) alors que d’autres mots pourraient être choisis et plus pertinents.
Juste mon avis.

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Enfin, « l’analyse de la navigation sur les services propres à l’éditeur du site », qui permet de vérifier l’âge sur les grandes plateformes par exemple. La solution est jugée intéressante, mais « les données produites sur les services de la plateforme doivent être distinguées des données récoltées par le traçage de la navigation de l’utilisateur sur d’autres sites »


Je savais pas que ce genre de chose existait ^^ Mais dans le cas présent ça ne sert à rien, car il faut bloquer l’accès aux mineurs.



Je comprend pas trop pourquoi la solution est jugée intéressante.

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Intéressante techniquement, je pense.



Je suis également curieux de savoir comment ça fonctionne.

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D’autant que des catégories visitées sur les sites pornos, il est simple de déduire l’orientation sexuelle d’un individu, donnée ô combien sensible dans le RGPD.


Attention c’est un raccourci trop rapide du propos de la CNIL qui parle du risque de lier une identité officielle (dans le cas de l’usage de FranceConnect) avec une supposée orientation sexuelle, que vous reprenez plus loin d’ailleurs. Le mot “supposée” est très important puisque les biais entraînés par une bête association “pratique sexuelle regardée” avec l’identité qui a fait la visite peut créer une base de données potentiellement fausse, voire nuisible avec des conséquences importantes en cas de fuite. Et la fuite n’est pas un risque potentiel, c’est une certitude qui arrivera dans le temps.



Le modèle proposé par la CNIL me paraît pas mal à première vue. D’une certaine façon, cela ressemble à de l’OTP où un service demande un code, un générateur en fourni un, aucun lien, fils unique, entre les deux sites. Ici, le générateur de code pourrait être le fameux tiers de confiance qui n’a d’autre information qu’une preuve que l’utilisateur est majeur et donne un code disant “oui”, sans savoir pour quoi faire. Aucune connectivité entre les services, l’utilisateur est responsable de sa donnée. Ce tiers peut en effet être un service auquel l’utilisateur a déjà souscrit, ce qui réduit le besoin de, à nouveau, céder son identité à un énième service.



Après, dans tous les cas, cette protection ne sera pas infaillible comme indiqué par l’étude. La vente de codes d’accès sur le marché noir, l’usurpation et l’usage de VPN restent parfaitement possible. Donc au final, le point le plus important de cette étude de la CNIL, c’est le premier chapitre : “Informer, sensibiliser et privilégier le contrôle des utilisateurs sur les dispositifs”. Cet élément est tout bonnement incontournable et aucune solution viable ne pourrait découler d’un manquement à celui-ci.

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Après, dans tous les cas, cette protection ne sera pas infaillible comme indiqué
par l’étude. La vente de codes d’accès sur le marché noir, l’usurpation et l’usage
de VPN restent parfaitement possible. Donc au final, le point le plus important de
cette étude de la CNIL, c’est le premier chapitre : “Informer, sensibiliser et privilégier
le contrôle des utilisateurs sur les dispositifs”. Cet élément est tout bonnement
incontournable et aucune solution viable ne pourrait découler d’un manquement à celui-ci.



comme il est dit dans la ‘News’ : “Aucune solution satisfaisante sur le marché
ça reste à inventer !!! :fumer:

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Je ne comprends pas pourquoi ne sont concernés QUE les sites pornographiques.
Si la limite d’âge est problématique dans ce cas (je ne le remets pas en cause ici.), il me semble que les réseaux sociaux, sites de vidéos (type youtube/twitch et autres), voir presque tous les sites avec un compte (du fait des règles spéciales pour les moins de 13 ans et moins de 15 ans) sont indirectement obliger de déterminer l’age de leurs utilisateurs.
Pourquoi ne pas l’imposer partout dans ce cas ?

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Et s’il n’existe vraiment aucune solution permettant à ce business de prospérer légalement en ligne (ce que beaucoup semblent penser), on en revient toujours au même dilemme : on privilégie la protection des mineurs ou le droit des adultes à accéder à du porn en ligne ?



C’est l’unique question au final, à part si on trouve une solution viable en passant par un tiers comme le propose la CNIL (j’espère que le précédent POC là-dessus aboutira).

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Bah non. On fait comme on a toujours fait (comme on aurait toujours dû faire) : on laisse juste pas un gamin sur internet sans supervision (regard par derrière l’épaule, contrôle parental …).



Surtout que le porno n’est qu’un petit problème par rapport aux dangers du net pour un gamin : réseaux sociaux conçus pour être addictifs, cyber-harcèlement, prédateurs sexuels présents jusque dans les jeux vidéos pour enfants, publicité non régulée….



Donc c’est juste pas possible de laisser un gamin sans supervision sur internet, même avec le meilleur blocage porno. Alors qu’on arrête de les accuser de tous les maux, ils ont déjà assez de maux dont ils sont coupables, mais pas celui là.

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Deux ans plus tard, au cœur de l’été, la CNIL vient de publier un dossier sur le sujet. Dans son panorama, elle constate que les principaux systèmes sur le marché sont tous « contournables et intrusifs »


Retournons la question : est-il possible d’obtenir un système de contrôle d’âge qui ne soit qui incontournable, ni intrusif ?
On pourrait rajouter “égalitaire” car il y a des moyens (qui sortent parmi les premières idées quand on pose la question à la cantonade) qui sont, en plus d’être intrusifs (la frontière que la population place sur cette notion est souvent glaçante), inégalitaires, car les gens ne savent pas se projeter dans une situation qu’ils ne connaissent pas. On appelle ça “empathie”. Ce manque est (très) inquiétant pour une société, et surtout son évolution.



La CNIL aujourd’hui s’avoue vaincue en essayant de répondre à une question qui n’a pas de possibilité de solution, sauf à sacrifier l’un ou l’autre des impératifs. On appelle cela “relâcher une contrainte” dans les solveurs.
Cette épineuse question n’a pas attendue nos gouvernants pour être posée et faire face à l’inconnu, une solution non trouvée à ce jour.



Sous la pression de l’exécutif et/ou du législateur, nous allons relâcher une contrainte car il est impossible pour nos gouvernants de dire “je ne sais pas”, et il leur est insupportable que l’humain ne puisse surmonter des obstacles qui le dépasse.
La pression du calendrier va inventer des solutions là où les penseurs au temps long ont échoué.
La question se résume donc à : quelle partie de notre humanité allons là-encore abandonner.



Dur d’être serein. Dur d’être philanthrope.

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C’est une bonne analyse. Pour moi il n’y aucun de faire un contrôle d’âge sans contrepartie comme perdre son anonymat. Dans les cas des tiers de confiance qui ne s’assureraient que le demandeur est majeur sans s’occuper de savoir quelle site il consulte. Je demande à voir vu il faudra expressément garder une trace par exemple en cas de réquisition par la justice pour x ou y raisons.

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Il y a encore deux décennies, je voyais dans notre retard technologique un aspect salvateur sur ce genre de problème de fond : on semblait à des années-lumières de ce genre de question, puisqu’on découvrait le nain Ternet et le oueb.
Le politique veut des réponses y compris quand le philosophe n’en a pas. Quand les premiers sont empêtrés dans la compréhension, on gagne du temps.



AMHA, la “solution” de nos politiques pour le contrôle d’âge risque fort d’être un bousin adossé à France Connect, avec un État qui “promis, juré, craché”, ne s’intéressera pas aux habitudes d’un/des citoyen(s).
Bien évidemment, là encore, les promesses n’engageront que ceux qui y croiront… et les naïfs torpilleront la sécurité & la vie privée des personnes avec lesquelles elles interagissent. Ainsi, notre vie privée collective est déjà compromise, et le sera encore un peu plus.



J’espère ardemment avoir tort, bien évidemment. Rien ne me ferait plus plaisir.

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(reply:2085755:Taz#07)


Tout le monde se focalise sur le bruyant exemple de la pornographie comme quand on regarde le doigt plutôt que la Lune qui le pointe. L’article L227-24 du code pénal couvre un périmètre de contenu plus large et donc un nombre de service en ligne plus élevé qui est concerné.



Pour rappel, il concerne l’interdiction de diffuser aux mineurs :




(…) un message à caractère violent, incitant au terrorisme, pornographique, y compris des images pornographiques impliquant un ou plusieurs animaux, ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ou à inciter des mineurs à se livrer à des jeux les mettant physiquement en danger, (…)


Les “challenges” qui pullulent sur les médias sociaux ne sont-ils pas des encouragements à inciter des mineurs à se livrer à des jeux les mettant physiquement en danger ? Pourquoi ces services ne sont pas interdits aux mineurs dans ce cas ? Même chose pour la violence qui y règne, incluant des menaces de mort qui ont été mises à exécution.

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(reply:2085755:Taz#07)


Taz, Seb t’as répondu que la loi imposerait déjà un élargissement.
Et c’est vraiment le risque principal, pour nos libertés, une généralisation progressive de ces contrôles à presque tous les sites.
Certains commentaires évoquent déjà Twitter.



Si une solution émergeait, il me paraît évident qu’elle serait généralisée, après la protection des mineurs viendrait celle d’autres catégories, puis l’interdiction de l’apologie du terrorisme… Et enfin, la fin de “l’anonymat sur Internet pour tous les sites”.



Avec son analyse, la CNIL me semble obliger le gouvernement à assumer…

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activer le bête VPN dans Opera permet de contourner la vérification ? si oui, tous les navigateurs vont proposer un VPN gratos à ce rythme-là.

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Si le dispositif de vérification d’âge mis en place par l’éditeur du service est géolocalisé, effectivement un VPN suffit à le contourner comme indiqué dans l’étude de la CNIL. Ils rapportaient justement une étude anglaise disant que 23% des mineurs contournaient la réglementation par ce moyen entre autres.



Par contre le VPN est une fausse bonne idée, en matière de vie privée c’est très hasardeux car fondé uniquement sur la plaquette commerciale du fournisseur. Qu’est-ce qui te garantie qu’il ne va pas logger ton trafic pour se financer avec la revente des données ?



C’est pour ça que la CNIL met beaucoup en avant les solutions contrôlées par l’utilisateur, et de préférence n’impliquant aucun lien direct entre le fournisseur de la preuve d’âge et l’éditeur du service auquel on veut accéder.




loser a dit:


Les autres sites type réseaux sociaux interdits aux moins de 13 ans, ce sont les CGU, qui n’on pas force de loi.


Techniquement les CGU sont un contrat et sont légalement valables jusqu’à démonstration du contraire (clause abusive). Le non respect de celles-ci peut donc être juridiquement opposable. En l’occurrence pour les médias sociaux, les 13 ans sont basés sur la COPPA américaine.



Mais en France il y a tout de même une réglementation sur le sujet. En relation avec le RGPD, en dessous de 15 ans, le consentement des parents est obligatoire.

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(reply:2085755:Taz#07)


Parce que les sites porno sont interdits aux mineurs par la loi.
Les autres sites type réseaux sociaux interdits aux moins de 13 ans, ce sont les CGU, qui n’on pas force de loi.

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tractopelle a dit:


…puis l’interdiction de l’apologie du terrorisme…


Il me semble que c’est déjà interdit.

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Oui mais ce n’est pas encore, bloqué en amont par une vérification d’âge.
Et une vérification d’âge, implique une vérification d’identité initiale. Et à moins d’être hypervigilant, avec divers logs croisés et lois adaptées, il sera possible tôt ou tard de remonter à l’identité.
Quand l’usage de ces intermédiaires d’âge sera banalisé à “tous” les sites pour la bonne raison de protéger les mineurs, alors il sera “facile” d’ajouter un changement pour casser le pseudo-anonymat d’Internet.
Et c’est la fin de l’Internet ouvert.

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(quote:2085743:Michel Guillou)
Marc, tu te moques de tes collègues qui abusent du « cequelonsait » mais tu abuses amha, toi aussi, du mot « solution » dans la titraille (flemme de faire des recherches, c’est toi qui payes pour tes collègues peut-être) alors que d’autres mots pourraient être choisis et plus pertinents. Juste mon avis.


Dans les dents !
Je ferai gaffe la prochaine fois, en trouvant une autre…solution :)

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jpaul a dit:


Bah non. On fait comme on a toujours fait (comme on aurait toujours dû faire) : on laisse juste pas un gamin sur internet sans supervision (regard par derrière l’épaule, contrôle parental …).



Surtout que le porno n’est qu’un petit problème par rapport aux dangers du net pour un gamin : réseaux sociaux conçus pour être addictifs, cyber-harcèlement, prédateurs sexuels présents jusque dans les jeux vidéos pour enfants, publicité non régulée….



Donc c’est juste pas possible de laisser un gamin sans supervision sur internet, même avec le meilleur blocage porno. Alors qu’on arrête de les accuser de tous les maux, ils ont déjà assez de maux dont ils sont coupables, mais pas celui là.


Je pense que ce raisonnement est une illusion. A moins de garder son ado sous clef.



L’ado , il a des copains. Il a un téléphone, ou peux s’en faire prêter un et utiliser le wifi même sans carte SIM. Je suis d’accord, le porno ici n’est qu’un détail.
TOUT système de vérification d’âge peux se contourner , que ce soit par VPN ou autre, simplement car comme la CNIL le dit il ne parait pas possible de vérifier que celui qui est devant le PC n’a pas changé après cette vérification.
Même si on obligeait les gens à avoir leur CNI à puce (comme en Belgique) dans le PC avant toute connexion et pendant toute la durée de la connexion, ça n’empêcherais pas que des sites “anodins” proposent des zones privés. Ca n’empêcherais pas quelqu’un d’avoir un PC actuel , avec un Linux et un VPN, ou même un Teamviewer vers un autre PC.



C’est un problème sans solution technique. On peux juste mettre des barrières en espérant qu’ils ne les sautent pas.
Mais la meilleure option pour qu’ils ne les sautent pas c’est de leur expliquer pourquoi elles sont là et ce qu’il y a derrière. C’est long, c’est incertain, c’est l’éducation. C’est la chose que nos gouvernements se refusent à faire parce qu’ils imaginent une solution technique à un problème qui relève de l’humain, et aussi car ils ne savent pas trop faire autrement. J’pense que Ovidie
fait plus contre la pornographie que toutes ces lois, mais elle ne peux pas éduquer à la place des parents (et ne peux rien face à l’abrutissement et à la violence de groupe des réseaux sociaux).

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(quote:2085755:Taz#07)
Je ne comprends pas pourquoi ne sont concernés QUE les sites pornographiques. Si la limite d’âge est problématique dans ce cas (je ne le remets pas en cause ici.), il me semble que les réseaux sociaux, sites de vidéos (type youtube/twitch et autres), voir presque tous les sites avec un compte (du fait des règles spéciales pour les moins de 13 ans et moins de 15 ans) sont indirectement obliger de déterminer l’age de leurs utilisateurs. Pourquoi ne pas l’imposer partout dans ce cas ?


C’est la suite de l’épisode, ça.
Le porno, c’est le tube à essai.
La prochaine étape : les réseaux sociaux.



Le RGPD impose une limite d’âge pour le consentement des mineurs (15 ans). outre que tu trouves sur Twitter au hasard, des contenus X et violents. Les contenus “violents” sont aussi soumis au champ de l’article 227-24 du code pénal, pour mémoire.

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Pourquoi parler de VPN alors qu’un simple proxy suffit ?

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OB a dit:


Je pense que ce raisonnement est une illusion. A moins de garder son ado sous clef.



L’ado , il a des copains. Il a un téléphone, ou peux s’en faire prêter un et utiliser le wifi même sans carte SIM. Je suis d’accord, le porno ici n’est qu’un détail. TOUT système de vérification d’âge peux se contourner , que ce soit par VPN ou autre, simplement car comme la CNIL le dit il ne parait pas possible de vérifier que celui qui est devant le PC n’a pas changé après cette vérification. Même si on obligeait les gens à avoir leur CNI à puce (comme en Belgique) dans le PC avant toute connexion et pendant toute la durée de la connexion, ça n’empêcherais pas que des sites “anodins” proposent des zones privés. Ca n’empêcherais pas quelqu’un d’avoir un PC actuel , avec un Linux et un VPN, ou même un Teamviewer vers un autre PC.



C’est un problème sans solution technique. On peux juste mettre des barrières en espérant qu’ils ne les sautent pas. Mais la meilleure option pour qu’ils ne les sautent pas c’est de leur expliquer pourquoi elles sont là et ce qu’il y a derrière. C’est long, c’est incertain, c’est l’éducation. C’est la chose que nos gouvernements se refusent à faire parce qu’ils imaginent une solution technique à un problème qui relève de l’humain, et aussi car ils ne savent pas trop faire autrement. J’pense que Ovidie fait plus contre la pornographie que toutes ces lois, mais elle ne peux pas éduquer à la place des parents (et ne peux rien face à l’abrutissement et à la violence de groupe des réseaux sociaux).


Franchement ? Tu loggues (historique, screenshots réguliers …). Tu expliques à ton enfant/ado qu’il peut faire ce qu’il veut mais que t’enregistres tout (et tu lui expliques pourquoi, tu fais pas ça comme un sauvage) et qu’il n’aura pas droit à l’intimité sur le net tant qu’il ne sera pas suffisamment mature. Comme ça tu ne bloques rien, et il garde une certaine liberté. C’est l’équivalent du “PC dans le salon” des années 902000. Dans les faits ça ne veut pas dire que tu épies tout. Mais si tu sens qu’il y a un soucis, au moins t’as du matériel. Ça peut paraître “violent” mais faut bien faire comprendre qu’Internet se situe à l’extérieur du cercle familial et que donc en tant que parent, c’est ton droit (et ton devoir) de savoir à tout moment “où” est ta progéniture quand elle est dehors, pour moi c’est pareil avec le net.

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OB a dit:


C’est un problème sans solution technique. On peux juste mettre des barrières en espérant qu’ils ne les sautent pas. Mais la meilleure option pour qu’ils ne les sautent pas c’est de leur expliquer pourquoi elles sont là et ce qu’il y a derrière. C’est long, c’est incertain, c’est l’éducation.


Je plussoie, c’est aux parents d’arriver à donner suffisamment confiance à leurs enfants pour que ces derniers viennent spontanément leur parler de choses qu’ils ont vécu et qui les ont perturbés. Ou pas d’ailleurs, étant ado j’ai spontanément dit à mes parents que j’avais fumé ma première (et dernière) clope, bu de l’alcool à une fête et lu des magazines pornos apportés par un de mes potes. Vu que c’était modéré et de mon âge ils ne m’ont rien reproché, mais justement ils ont pu voir si c’était modéré et aussi comment j’avais vécu ça. Bon c’était pas parfait, y a aussi des choses que j’ai jamais voulu leur dire, mais y avait quand-même une certaine confiance, et aucune mesure technique pour me forcer à jouer le jeu.



Oui c’est difficile de faire ça, de trouver l’équilibre pour ne pas sacrifier son autorité non plus, surtout pendant l’adolescence, mais malheureusement c’est le travail de parent, et il faut de toute façon le faire dans tous les domaines autres qu’Internet, donc autant le faire pour Internet aussi.

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Merci la CNIL.



Mais il ne faut pas se leurrer, tout ce battage c’est dans l’unique but de briser l’anonymat/pseudonymat sur internet.
Ça n’est que la première étape…




loser a dit:


Parce que les sites porno sont interdits aux mineurs par la loi. Les autres sites type réseaux sociaux interdits aux moins de 13 ans, ce sont les CGU, qui n’on pas force de loi.


Non, les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans par la loi !

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jpaul a dit:


Franchement ? Tu loggues (historique, screenshots réguliers …). Tu expliques à ton enfant/ado qu’il peut faire ce qu’il veut mais que t’enregistres tout (et tu lui expliques pourquoi, tu fais pas ça comme un sauvage) et qu’il n’aura pas droit à l’intimité sur le net tant qu’il ne sera pas suffisamment mature. Comme ça tu ne bloques rien, et il garde une certaine liberté. C’est l’équivalent du “PC dans le salon” des années 902000. Dans les faits ça ne veut pas dire que tu épies tout. Mais si tu sens qu’il y a un soucis, au moins t’as du matériel. Ça peut paraître “violent” mais faut bien faire comprendre qu’Internet se situe à l’extérieur du cercle familial et que donc en tant que parent, c’est ton droit (et ton devoir) de savoir à tout moment “où” est ta progéniture quand elle est dehors, pour moi c’est pareil avec le net.


Si tu penses ça, tu te fais des illusions à mon avis.
Si l’ado le veux, il se fait prêter / donner un téléphone ( aujourdhui vu la vitesse à laquelle les téléphones tournent, un téléphone de 2019 t’en trouve pour 25e) et le laisse à l’école ou le passe à un pote avant de rentrer. Il utilise le wifi du pote en roaming, ou le wifi du bar d’en bas.
T’en saura jamais rien.



Mais toute la question est là : Est-ce qu’il veux, tout comme toi, en arriver là ?
Tu penses que la solution est dans le flicage (voire l’ombre de flicage, une sorte de panoptique familial), moi pas - je pense que ça créé des névroses (dont de la culpabilté) pires que celles dont on souhaite le protéger à terme.



Ca m’empêche pas d’avoir un PC dans le salon, utilisable à loisir et pour lequel je n’ai jamais donné de consignes particulières (hormis de pas manger au-dessus du clavier).



Je suis bcp plus en phase avec Inodemus . Si mon gamin n’a pas assez confiance en moi pour me parler de ses problèmes , de ses questions et des choses perturbantes qu’il voit, alors j’ai échoué à mon rôle de père, et c’est pas en le flicant que je l’aiderais pour sa vie future.
Selon moi on ne peux pas imposer aux enfants la voie qu’on pense la meilleure.
On peux juste leur proposer celle qui nous parait la meilleure et leur donner quelques outils pour choisir la leur.

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de pas manger au-dessus du clavier



SI il y-a une chose que je NE supporte pas, c’est celle-là :non:
toi, tu passes derrière, et t’as les doigts QUI COLLENT au clavier–> ‘brk’ !!!!!

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OB a dit:


Si tu penses ça, tu te fais des illusions à mon avis. Si l’ado le veux, il se fait prêter / donner un téléphone ( aujourdhui vu la vitesse à laquelle les téléphones tournent, un téléphone de 2019 t’en trouve pour 25e) et le laisse à l’école ou le passe à un pote avant de rentrer. Il utilise le wifi du pote en roaming, ou le wifi du bar d’en bas. T’en saura jamais rien.


Pas convaincu. Et puis quand bien même. Ce serait en contexte limité, non isolé socialement. Pas bien pire que les conneries qu’on faisait quand on était un ado entouré d’ados.




Mais toute la question est là : Est-ce qu’il veux, tout comme toi, en arriver là ? Tu penses que la solution est dans le flicage (voire l’ombre de flicage, une sorte de panoptique familial), moi pas - je pense que ça créé des névroses (dont de la culpabilté) pires que celles dont on souhaite le protéger à terme.


Je pense pas du tout que la solution soit le flicage non. La solution c’est l’éducation aux dangers. Le “flicage” que j’ai décrit peut être un outil qui doit être mis en place avec l’enfant, en toute transparence. Il faut aussi savoir de quels âges on parle. Avant l’adolescence, désolé mais aucune liberté sans contrôle. Que ce soit sur internet ou ailleurs. Ensuite vient l’adolescence et c’est ton rôle de parent que de juger où en est la maturité de ton enfant, de préférence avec lui.




Ca m’empêche pas d’avoir un PC dans le salon, utilisable à loisir et pour lequel je n’ai jamais donné de consignes particulières (hormis de pas manger au-dessus du clavier).



Je suis bcp plus en phase avec Inodemus . Si mon gamin n’a pas assez confiance en moi pour me parler de ses problèmes , de ses questions et des choses perturbantes qu’il voit, alors j’ai échoué à mon rôle de père, et c’est pas en le flicant que je l’aiderais pour sa vie future. Selon moi on ne peux pas imposer aux enfants la voie qu’on pense la meilleure. On peux juste leur proposer celle qui nous parait la meilleure et leur donner quelques outils pour choisir la leur.


Je ne pense pas avoir dit le contraire en fait. Le problème c’est que tu t’attardes sur l’ado alors que je parle d’un enfant plus jeune. Oui, si mon enfant (non ado) joue à un jeu en ligne avec une composante sociale, il y aura flicage. Les exemples de prédation sur ces plateformes ne manquent pas. Maintenant je te parle pas d’un ado de 15 ans qui découvre sa sexualité. Evidemment qu’il “tombera” sur du porno et qu’il fera en sorte que je ne sois pas au courant. Et alors ? C’est bien normal, je m’attend pas à ce qu’il fasse son affaire sur le PC du salon.



Je suis pas du tout en train de dire qu’il faut créer un couvent numérique jusqu’à 18 ans, mais plutôt un monitoring transparent (flicage si ça te chante) jusqu’à ce que l’ado soit suffisamment mature intellectuellement pour ne pas tomber dans le piège de la prédation en ligne (qui me semble bien plus grave qu’un paluchage occasionnel sur PH). En aucun cas je ne dis que c’est la solution. Mais avoir un droit de regard dès que des inconnus sont impliqués me semble normal.



Je suis pas en train de te dire d’espionner son cercle social, d’épier les chats avec son/sa crush ou ses potes, juste de contrôler de loin les interactions avec l’inconnu, comme tu le fais dans la vraie vie.

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Nous sommes d’accord alors.
Ce n’était pas aussi explicite dans le 1er message auquel je répondais. (Il est possible :ouioui: que ce sujet soit un peu épidermique pour moi et que je ne prenne pas assez le temps de la réflexion sur ma réponse …)

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OB a dit:


Je suis bcp plus en phase avec Inodemus . Si mon gamin n’a pas assez confiance en moi pour me parler de ses problèmes , de ses questions et des choses perturbantes qu’il voit, alors j’ai échoué à mon rôle de père.


Un enfant ce n’est pas une chose uniforme dont le développement dépend uniquement de l’éducation parentale.
Un enfant et encore plus un ado a sa propre personnalité, ses propres affinités et ses propres ressentis indépendamment du role des parents.



Le problème n’est pas de se palucher mais de tomber sur des vidéos de viols plus ou moins graves qui pullulent sur les sites gratuits de porn.

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Tandhruil a dit:


Pourquoi parler de VPN alors qu’un simple proxy suffit ?


L’un comme l’autre, en matière de protection de la vie privée c’est un risque.




vizir67 a dit:


comme il est dit dans la ‘News’ : “Aucune solution satisfaisante sur le marché ça reste à inventer !!! :fumer:


Tout à fait, et je trouve la proposition de la CNIL plutôt pas mal. Mais forcément cela requiert aussi la collaboration de l’éditeur.

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carbier a dit:


Le problème n’est pas de se palucher mais de tomber sur des vidéos de viols plus ou moins graves qui pullulent sur les sites gratuits de porn.


Hmm… A mon avis, les sites qui partagent des films de viols, ils ne contrôlent pas l’age des personnes qui se connectent.



Dans les sites porno standard, je pense qu’il s’agit d viols simulés, comme les morts dans les films de guerre

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MarcRees a dit:


Le RGPD impose une limite d’âge pour le consentement des mineurs (15 ans). outre que tu trouves sur Twitter au hasard, des contenus X et violents. Les contenus “violents” sont aussi soumis au champ de l’article 227-24 du code pénal, pour mémoire.


C’est marrant mais j’ai l’impression d’avoir posté ça 40 fois. A croire que personne ne veut lire cet article et se focalise sur “oh du cul” ou fait dériver le débat sur du hors sujet. :craint:



C’est dommage, le RGPD fut une belle avancée en matière de protection de la vie privée, mais les citoyens ne semblent pas le vouloir.



Et comme la CNIL le rappelle, ça concerne aussi bien d’autres services en ligne réservés aux adultes majeurs : sites de paris/jeux d’argent, services bancaires, location de véhicule, etc, qui peuvent aujourd’hui vérifier l’identité d’une manière fortement intrusive ou avec une automatisation à la fiabilité relative.

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Je ne peux m’empêcher de relier ça au système de SSO que j’ai mis en place récemment.



Le requérant fait une requête pour vérifier l’utilisateur, le service SSO s’occupe de valider l’utilisateur (ici l’age), puis retourne au site “c’est l’utilisateur X” (“il est majeur”). Voila, fin de l’histoire.



Après on en revient au tier ee confiance, mais il y a je pense de nombreuses possibilités.

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Tandhruil a dit:


Hmm… A mon avis, les sites qui partagent des films de viols, ils ne contrôlent pas l’age des personnes qui se connectent.



Dans les sites porno standard, je pense qu’il s’agit d viols simulés, comme les morts dans les films de guerre


Parles en à J&M, ils seront contents d’avoir quelqu’un de leur côté.

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Bhasher a dit:


Je ne peux m’empêcher de relier ça au système de SSO que j’ai mis en place récemment.



Le requérant fait une requête pour vérifier l’utilisateur, le service SSO s’occupe de valider l’utilisateur (ici l’age), puis retourne au site “c’est l’utilisateur X” (“il est majeur”). Voila, fin de l’histoire.



Après on en revient au tier ee confiance, mais il y a je pense de nombreuses possibilités.


Sauf que le monde de l’entreprise n’est pas la vie… Par nature en se connectant à un élément du SI on doit être identifié et authentifié. Il n’y a aucunes raisons d’en faire de même partout

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the_frogkiller a dit:


Sauf que le monde de l’entreprise n’est pas la vie… Par nature en se connectant à un élément du SI on doit être identifié et authentifié. Il n’y a aucunes raisons d’en faire de même partout


Ca, et surtout, le service produisant la preuve de la majorité ne doit avoir aucune connaissance de la raison pour laquelle on lui demande d’en fournir une (il n’a pas à savoir qu’on a besoin d’une preuve de majorité pour aller sur un site de paris en ligne, souscrire à un abonnement téléphonique, ou consulter un site de fesses).



Pour ça que FranceConnect est exclu de facto par la CNIL vu qu’il lierait une base de donnée d’identités officielle à des usages avec un risque de profilage hasardeux.

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On aura beau dire, le soucis de la vie privée reste entier car si la solution de l’intermédiaire de confiance est mis en place, en dehors des testeurs/curieux, tous les autres utilisateurs seront des consommateurs de porno … puisque cette solution sera pour ça et uniquement ça.



Ensuite quand on basculera dans le monde orwellien voulu par le gvt, là l’intermédiaire ne pourra plus deviner la destination des demandes.

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carbier a dit:


Le problème n’est pas de se palucher mais de tomber sur des vidéos de viols plus ou moins graves qui pullulent sur les sites gratuits de porn.


Loin de moi l’idée de minimiser ce problème grave (je pense, comme tu le dis à l’affaire J&M mais ça doit pas être les seuls dans le milieu), cela reste un problème différent qu’il faut traiter par d’autres mesures. Que le public soit ado ou adulte cela ne change rien ici. Ce n’est pas comme si le spectateur recherchait spécifiquement ce contenu pour cette raison et l’ « appréciait » en toute connaissance de cause.

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carbier a dit:


Parles en à J&M, ils seront contents d’avoir quelqu’un de leur côté.


Je n’accuse ni n’excuse personne, mais ça m’étonnerai que le gouvernement autorise les personnes majeures à regarder des films de viols réels.



Donc, sauf mauvaise interprétation de ma part, cette loi n’a pas vocation à protéger les enfants “des vidéos de viols plus ou moins graves”

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Tandhruil a dit:


Je n’accuse ni n’excuse personne, mais ça m’étonnerai que le gouvernement autorise les personnes majeures à regarder des films de viols réels.



Donc, sauf mauvaise interprétation de ma part, cette loi n’a pas vocation à protéger les enfants “des vidéos de viols plus ou moins graves”


Surtout que diffuser ce genre de chose est un crime… Il n’y a donc aucunes restrictions liées à l’age…

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the_frogkiller a dit:


Surtout que diffuser ce genre de chose est un crime… Il n’y a donc aucunes restrictions liées à l’age…


Pour qu’il y ait crime encore faut-il qu’il y ait dénonciation, or ce n’est pas le cas.
Si mes souvenirs sont exacts pornhub a été obligé de retirer la moitié (ou pas loin) de ses contenus pour des problèmes similaires (viols, revenge porn, etc.) mais des années après que les vidéos aient été en ligne.




jpaul a dit:


Loin de moi l’idée de minimiser ce problème grave (je pense, comme tu le dis à l’affaire J&M mais ça doit pas être les seuls dans le milieu), cela reste un problème différent qu’il faut traiter par d’autres mesures. Que le public soit ado ou adulte cela ne change rien ici. Ce n’est pas comme si le spectateur recherchait spécifiquement ce contenu pour cette raison et l’ « appréciait » en toute connaissance de cause.


Justement, que le spectateur le cherche ou pas, il peut tomber sur des vidéos de viols aggravés. Quand ce sont potentiellement les premières expériences d’un ado, désolé mais cela me pose problème.
Et tu peux y réfléchir autant que tu veux, à moins de visionner avec ton(tes) ado(s), il n’y a rien que tu puisses faire.



Donc oui le porn gratuit et accessible à tous est un problème

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Cela n’a rien a voir… Ce genres de choses est déjà répréhensible et n’a rien a voir avec la protection des mineurs. C’est comme faire un projet de loi pour interdire un truc qui l’est déjà. Ça n’a pas de sens.

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carbier a dit:


Justement, que le spectateur le cherche ou pas, il peut tomber sur des vidéos de viols aggravés. Quand ce sont potentiellement les premières expériences d’un ado, désolé mais cela me pose problème. Et tu peux y réfléchir autant que tu veux, à moins de visionner avec ton(tes) ado(s), il n’y a rien que tu puisses faire.



Donc oui le porn gratuit et accessible à tous est un problème


Parce que si l’accès à la vidéo était payant ça n’en serait plus un ?



Mais sinon c’est quoi le rapport entre le contrôle d’age en ligne et les questions de vie privée et la présence de vidéos de viol sur des plateformes de diffusion de contenu porno ? La question va bien au delà des sites pornographiques.

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Tandhruil a dit:


Je n’accuse ni n’excuse personne, mais ça m’étonnerai que le gouvernement autorise les personnes majeures à regarder des films de viols réels.


Je ne sais pas si , visuellement, on peux distinguer une vidéo de viol réel d’un viol simulé pour des besoins cinématographique.
https://www.madmoizelle.com/6-films-culture-du-viol-835633
(certains de ces films sont interdit aux <18ans).




Donc, sauf mauvaise interprétation de ma part, cette loi n’a pas vocation à protéger les enfants “des vidéos de viols plus ou moins graves”


Lorsque c’est décrit dans un livre, est-ce moins grave…?



Je ne le pense pas.



Le problème c’est l’éducation et la culture, et c’est pas gagné. Même dans nos sociétés.

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jpaul a dit:


Franchement ? Tu loggues (historique, screenshots réguliers …). Tu expliques à ton enfant/ado qu’il peut faire ce qu’il veut mais que t’enregistres tout (et tu lui expliques pourquoi, tu fais pas ça comme un sauvage) et qu’il n’aura pas droit à l’intimité sur le net tant qu’il ne sera pas suffisamment mature. Comme ça tu ne bloques rien, et il garde une certaine liberté. C’est l’équivalent du “PC dans le salon” des années 902000. Dans les faits ça ne veut pas dire que tu épies tout. Mais si tu sens qu’il y a un soucis, au moins t’as du matériel. Ça peut paraître “violent” mais faut bien faire comprendre qu’Internet se situe à l’extérieur du cercle familial et que donc en tant que parent, c’est ton droit (et ton devoir) de savoir à tout moment “où” est ta progéniture quand elle est dehors, pour moi c’est pareil avec le net.


c’est ce que je fais. et ça fonctionne pas mal. et puis une fois il (maximoi 14 ans) s’est raté sur un copiécollé en colo sur Whatsapp et m’a envoyé un lien vers une page pornhub, ça a été l’occasion d’en reparler.

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OB a dit:


Je ne sais pas si , visuellement, on peux distinguer une vidéo de viol réel d’un viol simulé pour des besoins cinématographique. https://www.madmoizelle.com/6-films-culture-du-viol-835633 (certains de ces films sont interdit aux <18ans).


Je ne comprends pas la pertinence de ce commentaire, il y a longtemps qu’on ne sait pas distinguer la vraie violence de la violence simulée (meurtre, viol, guerre, …) au cinéma, mais il n’empêche que le spectateur sait que ce n’est pas vrai.

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Tandhruil a dit:


Je ne comprends pas la pertinence de ce commentaire, il y a longtemps qu’on ne sait pas distinguer la vraie violence de la violence simulée (meurtre, viol, guerre, …) au cinéma, mais il n’empêche que le spectateur sait que ce n’est pas vrai.


Il se trouve que pour les enfants (jusqu’à quelle age ?) c’est peut-être pas aussi vrai que ça.
De plus dans le porn la question est nettement moins consensuelle que sur les scenes de violence reconstitués au ciné - typiquement en ce moment l’affaire J&M montre les limites de cette “connaissance”.

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OB a dit:


Il se trouve que pour les enfants (jusqu’à quelle age ?) c’est peut-être pas aussi vrai que ça.


Pour s’intéresser au porno, il faut avoir atteint la puberté.




De plus dans le porn la question est nettement moins consensuelle que sur les scenes de violence reconstitués au ciné - typiquement en ce moment l’affaire J&M montre les limites de cette “connaissance”.


Je ne vois pas le rapport entre la conscience que le cinéma (porno ou autre) est fictif et le fait que des producteurs ont abusés de leurs actrices.
edit: d’ailleurs, je ne sais même pas si les scènes incriminées simulaient un viol

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Tandhruil a dit:


Pour s’intéresser au porno, il faut avoir atteint la puberté.


Oui, mais si tu y es exposé avant, celaa peut poser des questions.



Et pour abonder dans la réponse de OB, nous avons du expliquer à mes enfants que, dans un jeu télévisé comme Fort Boyard,
les gens ne pouvaient pas mourir…



Et pour savoir si le porno et le viol sont decorrelé, il faut se rappeler que le milieu du porno n’est pas étrangé au concept de l’absence de consentement (le récit des artistes/performeuses est glaçant quand on lit ce qu’ils vivent)…

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nous avons du expliquer à mes enfants que, dans un jeu télévisé comme
Fort Boyard, les gens ne pouvaient pas mourir…



je ne comprends pas le SENS de cette phrase ?




  • que veux-tu dire ?

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earendil_fr a dit:


Oui, mais si tu y es exposé avant, celaa peut poser des questions.
Et pour abonder dans la réponse de OB, nous avons du expliquer à mes enfants que, dans un jeu télévisé comme Fort Boyard, les gens ne pouvaient pas mourir…


Et ?
À quel moment les situations que tu décris posent problème ?




Et pour savoir si le porno et le viol sont decorrelé, il faut se rappeler que le milieu du porno n’est pas étrangé au concept de l’absence de consentement (le récit des artistes/performeuses est glaçant quand on lit ce qu’ils vivent)…


Encore une fois, est ce que l’absence de consentement est une situation normale ?



Pour extrapoler, est ce que tu vas dire à tes enfants : “Alors tu vois, les actrices pornos, elles se font toutes violer parce qu’elles ont choisi d’être actrice porno mais dans la vraie vie les femmes elles ne veulent pa se faire violer”



Ou tu vas leur dire : “elle dit non mais c’est pour de faux parce que c’est un film et pour de vrai quand une femme dit non et ben tu ne le fais pas”



Ou alors tu fermes les yeux en espérant que ton ado ne pose jamais la question ?

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Les personnes sont le long d’un mur suspendu par un câble.
Ou alors ils sont au milieu d’animaux potentiellement dangereux dans la nature : ben mon fils de 7 ans, il a bien fallu lui expliquer que :




  • il y a des mécanisme de sécurité pour assurer les gens

  • non, ils ne peuvent pas mourir



Et oui, cela mr paraît important de leur préciser cela car en faite, pour eux, c’est pas forcément évident.
Et de temps en temps, on a le même soucis sur les films (“non, c’est un film… Ils ne sont pas vraiment morts…”)

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Berbe a dit:


Il y a encore deux décennies, je voyais dans notre retard technologique un aspect salvateur sur ce genre de problème de fond : on semblait à des années-lumières de ce genre de question, puisqu’on découvrait le nain Ternet et le oueb. Le politique veut des réponses y compris quand le philosophe n’en a pas. Quand les premiers sont empêtrés dans la compréhension, on gagne du temps.



AMHA, la “solution” de nos politiques pour le contrôle d’âge risque fort d’être un bousin adossé à France Connect, avec un État qui “promis, juré, craché”, ne s’intéressera pas aux habitudes d’un/des citoyen(s). Bien évidemment, là encore, les promesses n’engageront que ceux qui y croiront… et les naïfs torpilleront la sécurité & la vie privée des personnes avec lesquelles elles interagissent. Ainsi, notre vie privée collective est déjà compromise, et le sera encore un peu plus.



J’espère ardemment avoir tort, bien évidemment. Rien ne me ferait plus plaisir.


Le système d’identication “France connect devient un monstre qui permet de connecter tellement de sites sensibles qu’un jour où il y aura une faille de sécurité cela sera la catastrophe

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Le problème est surtout qu’un système distribuant des jetons d’accès dispose d’informations sur les activités de ses utilisateurs… par nature.

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earendil_fr a dit:


Et oui, cela mr paraît important de leur préciser cela car en faite, pour eux, c’est pas forcément évident. Et de temps en temps, on a le même soucis sur les films (“non, c’est un film… Ils ne sont pas vraiment morts…”)


Mais je ne comprends toujours pas en quoi le fait d’expliquer la réalité de la vie aux enfants est un problème.

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Je rebondissais plutôt au faite de “tomber” dur du porno (ou de la violence) à cet âge là sans y avoir été préparé, cela peut choquer.



Remarque, il n’y a pas que les sites de X ou cela pose problèmes…
Les journaux télévisées et les réseaux sociaux peuvent aussi poser problème.



Perso, je suis encore dans les âges où :
Ils n’ont pas d’accès à un PC ou à un téléphone sans mon accord.
Ils ne s’intéressent pas au réseaux sociaux



Donc, je peux encore facilement contrôler :D

Aucune solution de contrôle d’âge satisfaisante, selon la CNIL

  • Vers une diminution du nombre de sites librement consultables

  • Sites de méfiance, tiers de confiance

  • Aucune solution satisfaisante sur le marché

  • Passage en revue

  • Où sont les lignes directrices de l'Arcom ?

  • Quand des éditeurs de sites X proposent des services de VPN

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