Google se sépare de ses responsables vie privée et concurrence, un tiers de sa Legal Team licencié
Won't be devil
Le géant de la tech', qui a enregistré son meilleur bénéfice trimestriel au premier trimestre de cette année et est l'une des quatre premières entreprises au monde en termes de capitalisation boursière, n'en a pas moins licencié l'an passé près de 7 % de ses 190 000 employés.
Le 06 juin à 12h29
6 min
Économie
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Forbes a appris que Keith Enright, responsable de la protection de la vie privée de Google depuis 13 ans, quittera son poste. Il ne serait pas prévu, à ce stade, de le remplacer, « alors que l'entreprise restructure ses équipes chargées de la protection de la vie privée et du respect de la législation ».
Matthew Bye, responsable du droit de la concurrence chez Google, quittera lui aussi l'entreprise après 15 ans de service, et sans attendre la tenue du procès historique antitrust intenté par le ministère de la Justice au sujet des contrats passés par Google avec les fabricants d'appareils pour favoriser son moteur de recherche.
Jenn Crider, porte-parole de Google, a confirmé qu'Enright et Bye quitteraient leur poste dans le courant de l'année et ne seraient pas remplacés. Elle ne s’étend pas davantage et n’indique pas s’il s’agit de démissions, de licenciements ou d’un accord entre les deux.
La société ajoute, dans un communiqué, que Google continuerait à « établir et à maintenir des contrôles avancés en matière de protection de la vie privée et des données pour nos services, avec l'aide de nos équipes juridiques et de protection de la vie privée, ainsi que de centaines de personnes dans l'ensemble de l'entreprise ».
Le départ de M. Enright s'inscrit en effet dans le cadre d'une restructuration plus large des équipes chargées des politiques et de la protection de la vie privée chez Google. L'entreprise a expliqué à Forbes que cette réorganisation visait à « confier le travail sur la politique de confidentialité à des équipes de produits et d'ingénierie individuelles, plutôt qu'à un seul bureau ».
Google a brusquement licencié le tiers de sa Legal Team
Le Syndicat des travailleurs d'Alphabet (CWA) déplorait le 24 mai dernier qu' « environ un tiers » des membres (« un peu moins de 100 ») de sa Legal Investigations Team (LIS), « a été brusquement licencié par Google, ce qui a mis en péril des initiatives essentielles en matière de sécurité publique, la conformité juridique et réglementaire de Google dans le monde entier, ainsi que la sécurité de ses utilisateurs et de leurs données privées ».
LIS est en effet responsable du traitement des demandes d'accès aux données des utilisateurs formulées par les forces de l'ordre, les tribunaux et le public, mais également chargée de « créer et mettre en œuvre les programmes et politiques qui protègent les données des utilisateurs et garantissent le respect des obligations légales de Google ».
Or, le syndicat souligne qu'avant même l'annonce de leur licenciement, « le manque de personnel au sein de cette équipe avait ralenti la capacité de Google à répondre aux demandes, entraînant un retard important et un risque accru pour l'intégrité et la sécurité des données sensibles des utilisateurs » :
« Il s'agit notamment des demandes d'urgence qui soutiennent les efforts des forces de l'ordre pour géolocaliser les personnes en situation de crise, notamment les victimes d'enlèvements, d'abus sexuels sur des enfants et de fusillades dans les écoles, ainsi que les personnes disparues et celles qui risquent de s'automutiler. »
« Google a enregistré son meilleur bénéfice trimestriel au premier trimestre de cette année sur un chiffre d'affaires de plus de 80 milliards de dollars et est l'une des quatre premières entreprises au monde en termes de valeur boursière », a déclaré Stephen McMurtry, membre du bureau exécutif élu du CWA :
« Ces licenciements ne sont pas motivés par de véritables contraintes financières. Les dirigeants ont privilégié la réalisation de bénéfices à court terme pour les actionnaires au détriment des personnes qui dépendent des produits de l'entreprise et de celles dont le travail garantit le fonctionnement de ces produits. »
Google a licencié près de 7 % de ses employés l'an passé
À l'instar d'autres géants de la technologie, Google avait massivement recruté pendant le confinement, passant de 156 500 à 190 000 employés en 2022, avant de procéder à d'importants licenciements au cours des dix-huit derniers mois, relève Forbes.
Fin 2023, l'entreprise employait 182 502 personnes d'après Statista, et 180 895 au 31 mars dernier, d'après Alphabet, contre 190 711 fin mars 2023, soit une baisse d'un peu plus de 5 % en un an.
D'après Layoffs.fyi, qui répertorie les licenciements dans la tech', Google aurait licencié au moins 13 472 employés depuis janvier 2023, soit plus de 7 % des effectifs enregistrés en 2022.
Dans un message publié sur LinkedIn, Keith Enright, qui précise qu'il quittera son poste à l'automne, a de son côté tenu à remercier les Googlers, mais pas seulement :
« Je suis reconnaissant aux régulateurs, aux décideurs politiques et aux défenseurs des droits de l'homme qui, sans relâche, ont fait pression pour que nous nous améliorions, pour que nous remettions en question nos présomptions et pour que nous restions humbles ».
Ces départs interviennent alors que, rien que pour ces derniers jours, Google vient de reconnaître l'existence d'une base de données répertoriant des milliers de problèmes concernant des données personnelles entre 2013 et 2018. De plus, d’anciens salariés de Google DeepMind viennent de réclamer la possibilité d'exprimer leurs préoccupations sur les dangers des IA les plus avancées.
Et ce, alors que l'entreprise fait un all-in sur l'IA avec Gemini, quitte à lancer de nouveaux services avec précipitation. Au point d'aller jusqu'à générer, par exemple, des images d'une femme indienne comme pape catholique ou encore de soldats nazis... noirs.
Google se sépare de ses responsables vie privée et concurrence, un tiers de sa Legal Team licencié
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Google a brusquement licencié le tiers de sa Legal Team
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Google a licencié près de 7 % de ses employés l'an passé
Commentaires (29)
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Abonnez-vousLe 06/06/2024 à 12h34
Modifié le 06/06/2024 à 13h58
Après, on lit que de plus en plus de jeunes sont dégoûtés par le monde du travail.... Je les comprends tout à fait...
Se trouer le cul pour une boîte pendant plusieurs années et se faire gicler par contingent entier selon le sens du vent ce jour là, ça peut foutre les boules...
(ou se faire dégager 30min après le retour de sa lune de miel par exemple , car on faisait parti d'une colonne Excel d'un fichier pondu par un SVP par exemple).
Trop cool !!
Le 06/06/2024 à 13h14
Modifié le 06/06/2024 à 13h52
J'hésite...
Google est dans le rouge ? Chaque année Google fait des dizaines de milliards de bénéfice, pas de chiffre d'affaire, mais de ésultat net...
Elle est où la survie d'Alphabet ici mise en jeu ?
Explique moi...
Le 06/06/2024 à 13h59
Modifié le 06/06/2024 à 16h45
Pris au 1er degré
Et merci de me l'avoir indiqué
Le 06/06/2024 à 14h39
Le 06/06/2024 à 16h46
Le 06/06/2024 à 16h44
My bad & total Mea culpa ici
Le 07/06/2024 à 10h23
Modifié le 06/06/2024 à 13h47
Et bien au final la seule différence que j'ai notée dans mon cas, c'est que ce n'est pas un bot qui m'a répondu, mais un être humain - probablement d'origine indienne d'ailleurs - pour vous répondre " Merci, mais non... Bonne chance... Bye).
Le processus de sélection est extrêmement long et difficile... Jusqu'à une dizaine d'entretiens m'ont dit mes 2 "sponsors". Google cherche le mouton à 5 pattes, extrêmement pointu dans un domaine particulier.
Et pourtant un mouton à 5 pattes, ça court pas moins vite qu'un vrai mouton à 4 pattes ?
Bref, le processus de recrutement prend des plombes, coûte une blinde (encore plus si un cabinet de chasseur de tête a été mis entre les 2 avec une commission = 3 mois de salaire si embauché),, et ça bouffe du temps aux collaborateurs pour faire passer les entretiens.
Donc lourder des personnes super diplômées & super qualifiées quand c'est selon le sens du vent ce jour là, sachant que la boîte est archi pétée de thunes pour les 10 ans à venir,, et qu'il y sûrement des sujets de recherche long terme extrêmement intéressants pour le futur pour faire bosser des "grosses têtes comme eux", et même si ça ne rapporte rien pendant quelques années,
et bien c'est vraiment un ÉNORME GÂCHIS et du grand foutage de gueule.
Dans RH, il y a R comme ressources, ressources comme l'eau, le gaz, l'électricité...
Juste humaines après...
L'employé Kleenex aujourd'hui en attendant l'IA Kleenex demain... pour bientôt...
Le 06/06/2024 à 13h51
Alors qu'au final, c'est la même merde partout.
Le 06/06/2024 à 14h28
Le 06/06/2024 à 15h18
Le 06/06/2024 à 15h28
Modifié le 06/06/2024 à 16h57
Ressources : substantif
Humaines : adjectif
Human: adjective
Resources: noun
Exactement identique mais bon je ne suis pas là pour vous faire ouvrir un bouquin de grammaire anglaise...
Le 06/06/2024 à 16h59
Fascinant... Mais bon, sur le fond ?
Le 06/06/2024 à 16h53
Et au final, heu ça change quoi du sens la permutation des 2 lettres ?
Pas vraiment compris la logique derrière cette fabuleuse réponse...
Le 06/06/2024 à 15h12
Modifié le 06/06/2024 à 23h22
D'ailleurs, pour mieux cerner le sens historique de l'expression, je vous conseille Google Ngram : Google
Modifié le 07/06/2024 à 09h01
C'est ensuite que ça basculé vers une notion de "matière 1ère", notamment parce qu'on parle de ressources minières, ressources financières... Et vu la tendance à négliger la matière première dans les activités modernes, ben l'humain a fait comme le reste.
Heureusement, on a créé les Chief Happiness Officers.
Le 08/06/2024 à 17h00
Le 07/06/2024 à 10h32
Un cabinet leur donne quelques profils, il se tape les évaluation des gens a la place du cabinet (profil très spécifique).
Il en choisis deux, et derrière le cabinet qui lui sort "ah non"
Le 06/06/2024 à 14h24
Le 06/06/2024 à 15h19
Le 06/06/2024 à 17h01
Ça le faisait plus trop...
Le 07/06/2024 à 08h54
Le 07/06/2024 à 18h55
Le 09/06/2024 à 18h32