Un homme est enseveli sous les post-its.

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Amazon, Discord, Google, Meta : 2024 commence sur une nouvelle vague de licenciements

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Amazon, Discord, Google, Meta, Unity, Duolingo... En à peine deux semaines, nombreuses sont les entreprises de la tech qui annoncent des licenciements, parfois provoqués par une automatisation des tâches via intelligence artificielle.

Pour les plus grands noms comme pour une flopée de start-ups, 2022 puis 2023 auront été des années complexes pour l’industrie de la tech. À voir le tour pris par les quelques jours écoulés, les licenciements risquent de se poursuivre en 2024.

Après le licenciement de 6 % de ses effectifs (12 000 personnes) l’an dernier, Google annonce ainsi se séparer de plus 1 000 employés. Les équipes qui travaillent sur Google Assistant, la réalité augmentée et les montres connectées Fitbit sont les plus concernées, co-fondateurs James Park et Eric Friedman de cette dernière inclus.

Google et Meta se concentrent sur l’IA

Ces ruptures sont toujours justifiées par le contre coup des multiples embauches réalisées pendant la crise sanitaire, selon le Wall Street Journal. Elles traduisent, aussi, une concentration des efforts sur l’intelligence artificielle. Cette nouvelle réduction d’effectifs ne devrait pas être la dernière dans la mesure où The Information rapportait mi-décembre que Google travaillait à une restructuration de ses services de régie publicitaire, qui emploient actuellement 30 000 personnes.

Meta vient par ailleurs d’annoncer à Instagram que soixante de ses employés verraient leurs postes supprimés, selon Business Insider. La déclaration fait suite à une année 2023 centrée sur « l’efficacité », selon les mots de Mark Zuckerberg, pendant laquelle 10 000 personnes ont été licenciées.

L’opération actuelle vise principalement des postes de responsables de programmes techniques, c’est-à-dire des personnes situées entre les rôles techniques et les responsables de produits plus haut dans la hiérarchie d'Instagram.

En octobre dernier, l’entreprise prévoyait tout de même un certain nombre de réembauches, notamment pour travailler… dans le domaine de l’IA.

Le double tranchant de l’intelligence artificielle

Si l’intelligence artificielle concentre une bonne partie des investissements, elle a aussi, déjà, des effets concrets sur les emplois du secteur. En 2023, un rapport de Resumebuilder indiquait ainsi que 37 % des 750 entreprises interrogées avaient déjà fermé des postes pour automatiser tout ou partie de leurs rôles via des outils d’IA.

Dès septembre 2023, l’entreprise française de relations publiques Onclusive annonçait remplacer 209 emplois par un usage plus développé de l’intelligence artificielle.

Et rebelote en 2024 : l’application Duolingo commence l’année par une réduction de 10 % du volume de ses effectifs, expliquant se reposer plus largement sur l’IA générative.

Plus petite, la start-up biomédicale BenchSci a de son côté expliqué le 8 janvier avoir licencié 70 personnes, soit 17 % de ses équipes, en raison « de l'évolution de l'environnement économique, de l'efficacité opérationnelle et de l'adaptation aux progrès technologiques, en particulier l'IA générative ».

Un mouvement qui reste d’ampleur

En dehors des considérations d’IA, nous soulignions hier qu’Amazon licenciait plusieurs centaines de personnes dans ses services Prime, Studio, et chez Twitch, un mouvement qui fait suite à la suppression de 27 000 postes en 2023.

Discord est venu s’ajouter à la liste cette nuit. Dans un mémo interne, le CEO Jason Citron justifie cette décision par une croissance trop rapide de l’entreprise : « nous avons multiplié les projets et sommes devenus moins efficaces dans notre façon de fonctionner ». 17 % des effectifs, soit 170 personnes environ sur le carreau. L’année dernière, 4 % des employés avaient déjà été licenciés.

Côté jeux vidéos, Unity s’apprête à réduire ses effectifs de 25 %, ce qui signifie mettre fin à 1 800 emplois dans tous les pays où le fournisseur de logiciel est installé. En novembre, son directeur exécutif Jim Whitehurst évoquait une « réinitialisation de l’entreprise » pour expliquer les évolutions à venir.

Layoffs.fyi, qui tient un décompte (relativement américano-centré) des licenciements dans la tech, relève déjà 27 opérations de licenciements dans l’industrie, touchant 4 541 employés.

En France, ManoMano, Ankorstore, Ynsect, Sunday, Jellysmack, Open Classrooms, PayFit ou Sigfox sont autant de noms qui ont réduit leurs effectifs courant 2023, après l’ouverture du bal par BackMarket (- 13% des effectifs, soit 67 postes en France et 26 à l’étranger, en début d’année).

Douze mois plus tard, l’association professionnelle du numérique Numeum indique que l’année s’est terminée de façon relativement stable, avec à peu près autant de création que de suppression de postes en décembre.

Commentaires (21)


Dans le discours des voeux de la directrice d'Orange, le ton était le même : Ca licencie dans les télcos....
IElle n'a pas annoncé de plan, mais le ton de + 40mn de discours laisse présager d'un "dégraissage de mammouth" pour reprendre une expression.
Malheureusement je pense que se sera dans ceux qui "font" et non pas dans ceux "qui décide" pour eux.
Mais "Orange est là"
Si l’intelligence artificielle concentre une bonne partie des investissements, elle a aussi, déjà, des effets concrets sur les emplois du secteur. En 2023, un rapport de Resumebuilder indiquait ainsi que 37 % des 750 entreprises interrogées avaient déjà fermé des postes pour automatiser tout ou partie de leurs rôles via des outils d’IA.


Bah, s'ils ont envie de remplacer des employés par un stagiaire, c'est leur choix. Qu'ils viennent pas chialer ensuite.

Ce sont des décisions usuelles de management à court terme, au même titre que d'avoir un ratio de 20% internes pour 80% de presta dans son service IT. Ca permet de rapidement dégraisser en cas de coup dur, mais on se rend compte ensuite qu'il n'y a plus aucune compétence dans l'entreprise car les internes ont été assignés à des postes de management.
Et ensuite les grandes entreprises françaises crient au loup quand leur prestataires passent sous pavillon étranger (voir le cas d'Atos Tech Fondation et surtout d'Eviden).
La perte de compétence et perte financière lorsqu'il y a un transfert de la masse salariale d'une entreprise publique (fonctionnaires) vers le privé (consultants).
Les premiers ayant un niveau de qualité que non pas les seconds dont l'outil principal est Microsoft 365 (sans VS bien sûr).
Pertes des compétences et pertes financières pour un résultat très discutable sur la mission et son résultat. D'ailleurs aucun RETEX n'est fait..
Alors bravo, hein ! Le sous-titre m'a fait peur ! :stress:
Si l'IA va provoquer des dégâts sur l'emploi (ou plutôt sur le travail, en rapport avec le nouveau nom et nouvelle organisation «France Travail»), l'automatisation n'est peut-être pas le seul facteur dans la tech, le numérique, les télécoms :
C'est aussi la fin d'une période spéculative sur l'IoT, la 5G, la réalité augmentée, les véhicules autonomes. On revient à du concret et du réalisable à court terme. Moi, ça me fait penser (toute proportion gardée) à l'éclatement de la bulle internet et la fin des discours sur le haut débit mobile, UMTS, tout se fera en ligne, etc.
Mouais, pour Google en particulier, qui a fait US$34B en 2019, US$40B en 2020, US$76B en 2021 et US$60B de profit net (pas de chiffre d’affaire, de bénéfice net), sachant comment c’est trop dur, trop long, et trop couteux le processus de recrutement chez Google, ayant essayé 3 fois, 3 échecs (les chances sont de 0.01%) dont 2 fois par référencement, une procédure particulière quand on a un « bon » pote qui bosse chez Google et que c’est lui qui envoie directement ton CV aux RH en cliquand sur le bouton, la seule différence étant qu’au final, la réponse négative n’est pas générée par un bot mais par un vrai être humain (à consonnance indienne d’ailleurs comme le Big Boss) qui a rédigé l’email, ben on se dit qu’avec le trésor de guerre – la thune – dans les caisses et la compétence de ces employés-là,

ben y’aurait pas un peu de sous pour les employer sur d’autres projets « avant-gardistes » et « futuristes » mais pas encore rentables plutôt que de simplement les lourder suite à une météo défavorable et quelques trous d’air passagers ?

Déprimant.

Le terme « ressources humaines » porte bien son nom, tout comme une ressource énergétique, ressource en eau courante, ressource en PQ… Une version Kleenex moderne quoi.
Modifié le 12/01/2024 à 11h52
J'ai eu la chance de me rendre chez Google France pour une journée. En discutant avec des Googlers, on m'a fait savoir que la moyenne, c'était 8 essais avant de réussir à rentrer chez Google, donc faut pas non plus désespérer, c'est si t'avais été pris en 3 essais que ça aurait été exceptionnel, haha !

Dadkill

J'ai eu la chance de me rendre chez Google France pour une journée. En discutant avec des Googlers, on m'a fait savoir que la moyenne, c'était 8 essais avant de réussir à rentrer chez Google, donc faut pas non plus désespérer, c'est si t'avais été pris en 3 essais que ça aurait été exceptionnel, haha !
Franchement, postuler x8 fois pour la même boîte, faut quand même en vouloir à mort. Moi, après 3 fois, j'ai jeté l'éponge.

Et là on peut se faire lourder en 30min chrono, avec son p'tit carton et sa plante verte, comme dans les films, sauf que je l'ai vécu 2 fois personnellement. Oh, pas que moi, aussi une vingtaine de managers derrière avec eux aussi leur plante verte. Forcément quand un petit jeune SVP (Senior Vice Président et même pas la quarantaine) a fait son tableau Excel et qu'en éliminant tout un niveau hiérarchique, on économise xx millions de US$ et bien, c'est parti. Super quand on revient de Lune de Miel au passage.
30min pour se faire gicler (pour rien), 3 mois pour décrocher le poste.
Je confirme aussi les chiffres lus dans la presse: 1 chance / 20 pour décrocher un entretien, ensuite 1 chance / 10 pour décrocher le poste soit 0,5 chance sur 100 ou 1 chance sur 200.
Bon moi j'ai eu de la chance, je n'avais envoyé qu'une petite centaine de CV pour au final avoir la chance de ne pas faire de choix car une seule proposition d'embauche...

Déprimant. Super déprimant. Ça tue la confiance.

Note: Les 2 boîtes étaient US et ce n'était pas en France non plus, plutôt là où on mange pas mal de riz...

Après en salaire, presque x3 mon ancien salaire en France (dans une boîte du CAC40 qui fait du matériel électrique...)

Mais celà confirme une règle universelle dans la vie qui s'applique quasiment partout :

"risk versus reward"

Ou pareil :

"risk versus return (financial)"
Modifié le 12/01/2024 à 20h38

Erwan123

Franchement, postuler x8 fois pour la même boîte, faut quand même en vouloir à mort. Moi, après 3 fois, j'ai jeté l'éponge.

Et là on peut se faire lourder en 30min chrono, avec son p'tit carton et sa plante verte, comme dans les films, sauf que je l'ai vécu 2 fois personnellement. Oh, pas que moi, aussi une vingtaine de managers derrière avec eux aussi leur plante verte. Forcément quand un petit jeune SVP (Senior Vice Président et même pas la quarantaine) a fait son tableau Excel et qu'en éliminant tout un niveau hiérarchique, on économise xx millions de US$ et bien, c'est parti. Super quand on revient de Lune de Miel au passage.
30min pour se faire gicler (pour rien), 3 mois pour décrocher le poste.
Je confirme aussi les chiffres lus dans la presse: 1 chance / 20 pour décrocher un entretien, ensuite 1 chance / 10 pour décrocher le poste soit 0,5 chance sur 100 ou 1 chance sur 200.
Bon moi j'ai eu de la chance, je n'avais envoyé qu'une petite centaine de CV pour au final avoir la chance de ne pas faire de choix car une seule proposition d'embauche...

Déprimant. Super déprimant. Ça tue la confiance.

Note: Les 2 boîtes étaient US et ce n'était pas en France non plus, plutôt là où on mange pas mal de riz...

Après en salaire, presque x3 mon ancien salaire en France (dans une boîte du CAC40 qui fait du matériel électrique...)

Mais celà confirme une règle universelle dans la vie qui s'applique quasiment partout :

"risk versus reward"

Ou pareil :

"risk versus return (financial)"
mouais, ce n'est pas une vie intéressante à mener.
Des licenciements ne se font jamais sur un coup de tête. C'est un risque et un coût important pour l'organisation des équipes et pour la logistique. Pareil aussi pour les embauches qui ne se font pas sur un coup de tête car intégrer un nouvel élément nocif dans une équipe bien rodée peut tout désorganiser et coûter très cher.
Modifié le 13/01/2024 à 08h36

consommateurnumérique

Des licenciements ne se font jamais sur un coup de tête. C'est un risque et un coût important pour l'organisation des équipes et pour la logistique. Pareil aussi pour les embauches qui ne se font pas sur un coup de tête car intégrer un nouvel élément nocif dans une équipe bien rodée peut tout désorganiser et coûter très cher.
L'histoire nous démontre que des boîtes on déjà abusé de purges et s'en sont mangé les doigts: boeing par exemple qui a définitivement perdu des ingénieurs clefs qui ont définitivement quitté Seattle et le monde de l'aéronautique et qui ont définitivement perdu confiance en un employeur pour qui y étaient prêts à beaucoup d'investissement personnel.

C'était il y a un moment mais on sais tous que l'histoire est amenée à se répéter car les nouvelles générations préfèrent souvent experimenter eux même les échecs cuisants plutôt que de faire appel à l'intelligence collective.
Discord est venu s’ajouter à la liste cette nuit


Parce qu'il y avait vraiment des développeurs chez Discord ? :troll:
Oui, pour programmer un bouton qui fais "Prout" :bocul:
Ce que je vois, également comme d'autres qui l'ont déjà mentionné, c'est la fin d'une bulle qui dure depuis quelques années déjà.

Le marché de la Tech arrivait à saturation. Il y a eu des embauches à tour de bras, qui se sont accentuées durant la période COVID, pensant que la croissance du secteur allait fortement augmenter. Ce n'est pas sans raison que l'on a vu éclore x licornes qui aujourd'hui n'existent plus. Le secteur reposait de plus en plus sur du vent et là on assiste à un réajustement.
Comme je l'ai déjà dit dans un autre commentaire : c'est douloureux, pour les salariés concernés et in fine l'économie, mais malheureusement nécessaire pour assainir le secteur.

Par contre je pense que l'on va rentrer dans une nouvelle bulle pour, peut-être, la décennie à venir, avec l'IA générative et l'IA plus largement. En tout cas c'est la réflexion que je me fais sur l'évolution actuelle du secteur.
Nous avons un gros down sur les emplois, qui continu et s'amplifie, le tout va ensuite trouver une stabilité puis ça va repartir à nouveau à la hausse car il faudra répondre à de nouveaux besoins créés par les investissements dans l'IA.

Reste que pour le moment les entreprises (pas toutes mais beaucoup) se recentrent sur du concret et c'était vraiment nécessaire. Malheureusement tout cela a des effets collatéraux...
Modifié le 12/01/2024 à 16h54
"mais malheureusement nécessaire pour assainir le secteur"

pourquoi c'est nécessaire de "assainir le secteur" ? ça vous apporte quoi, à VOUS l'humain spécifique, que le secteur soit assaini ?

Et si on venait vous assainir, vous me diriez, dans un beau français, "oui bien sur, il est nécessaire de m'assainir" ?

honnêtement: qu'en avez vous à foutre qu'un secteur soit assaini ?

Seriez vous de ces gens qui pensent que c'est une bonne chose qu'il soit nécessaire de charcler les budgets de la santé publique parce qu'il faut présenter un beau bilan sur les marchés financiers ?

Qu'en avez vous à foutre des secteurs assainis, des dettes sous contrôle et des auto-satisfaits de la vie qui ont le réfrigérateur plein ?

"c'est bien malheureux mais il fallait le faire, ma pov dame..." poum poum
Modifié le 12/01/2024 à 21h54

oomu

"mais malheureusement nécessaire pour assainir le secteur"

pourquoi c'est nécessaire de "assainir le secteur" ? ça vous apporte quoi, à VOUS l'humain spécifique, que le secteur soit assaini ?

Et si on venait vous assainir, vous me diriez, dans un beau français, "oui bien sur, il est nécessaire de m'assainir" ?

honnêtement: qu'en avez vous à foutre qu'un secteur soit assaini ?

Seriez vous de ces gens qui pensent que c'est une bonne chose qu'il soit nécessaire de charcler les budgets de la santé publique parce qu'il faut présenter un beau bilan sur les marchés financiers ?

Qu'en avez vous à foutre des secteurs assainis, des dettes sous contrôle et des auto-satisfaits de la vie qui ont le réfrigérateur plein ?

"c'est bien malheureux mais il fallait le faire, ma pov dame..." poum poum
Que de blabla pour au final ne rien dire et essayer de me faire porter un discours qui n'est pas le mien 🙃

Accessoirement je bosse dans le milieu de la Tech et mon entreprise a également souffert de la crise. J'ai en effet la chance de conserver mon emploi, ce qui n'est pas le cas dans beaucoup d'autres petites entreprises.
Cela ne m'empêche pas de porter un œil critique et de constater que oui, cette dernière décennie on aura vu de tout et n'importe quoi dans le secteur, et qu'il était temps que cette bulle éclate. Même si je regrette les dommages collatéraux sur l'emploi, qui peuvent tout à fait me concerner demain (qui sait).
Mais ce n'est qu'une phase de réajustement du marché. Et on peut regretter cela, ne pas être à l'abris, critiquer les abus en terme de licenciements, tout en admettant que, quelque part, il y a un mal nécessaire. Cela s'appelle simplement porter un œil objectif ;)
Modifié le 13/01/2024 à 01h34

Furanku

Que de blabla pour au final ne rien dire et essayer de me faire porter un discours qui n'est pas le mien 🙃

Accessoirement je bosse dans le milieu de la Tech et mon entreprise a également souffert de la crise. J'ai en effet la chance de conserver mon emploi, ce qui n'est pas le cas dans beaucoup d'autres petites entreprises.
Cela ne m'empêche pas de porter un œil critique et de constater que oui, cette dernière décennie on aura vu de tout et n'importe quoi dans le secteur, et qu'il était temps que cette bulle éclate. Même si je regrette les dommages collatéraux sur l'emploi, qui peuvent tout à fait me concerner demain (qui sait).
Mais ce n'est qu'une phase de réajustement du marché. Et on peut regretter cela, ne pas être à l'abris, critiquer les abus en terme de licenciements, tout en admettant que, quelque part, il y a un mal nécessaire. Cela s'appelle simplement porter un œil objectif ;)
C'est pas facile de savoir où placer le curseur de la flexibilité du contrat de travail. La
France est super rigide, aussi super protectrice. Quand une boîte embauche un employé, elle sait qu'il sera quasi impossible de le licencier plus tard sauf si faute grave / lourde commise (et encore l'employeur devra bien le prouver devant les Prud'hommes).

Après pour tout ce qui est licenciements collectifs, ça doit être validé par un tribunal et si la boîte n'a pas fait de pertes, en général, le tribunal refuse le PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi).

Revers de la médaille de cette protection, ben ça prend des mois et des mois et en général entre 3 et 5 entretiens (je parle par expérience) pour un poste de cadre dans une multinationale, parce qu'ils veulent être bien sûr que c'est le bon candidat à embaucher.

La Suisse est plutôt au milieu entre la France et les US par les retours que j'ai eu d'amis qui y bossent. On peut se faire lourder en 4 semaines (déjà mieux que 1/2h ), mais on peut retrouver du taff aussi en 4 semaines (mission impossible en France).

Donc la flexibilité du marché de l'emploi fonctionne dans les 2 sens, c'est juste le sens de la descente qui n'est pas vraiment agréable à vivre.

:stress:

Ni tout blanc, ni tout noir, la réalité est complexe.
Modifié le 13/01/2024 à 06h03

Erwan123

C'est pas facile de savoir où placer le curseur de la flexibilité du contrat de travail. La
France est super rigide, aussi super protectrice. Quand une boîte embauche un employé, elle sait qu'il sera quasi impossible de le licencier plus tard sauf si faute grave / lourde commise (et encore l'employeur devra bien le prouver devant les Prud'hommes).

Après pour tout ce qui est licenciements collectifs, ça doit être validé par un tribunal et si la boîte n'a pas fait de pertes, en général, le tribunal refuse le PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi).

Revers de la médaille de cette protection, ben ça prend des mois et des mois et en général entre 3 et 5 entretiens (je parle par expérience) pour un poste de cadre dans une multinationale, parce qu'ils veulent être bien sûr que c'est le bon candidat à embaucher.

La Suisse est plutôt au milieu entre la France et les US par les retours que j'ai eu d'amis qui y bossent. On peut se faire lourder en 4 semaines (déjà mieux que 1/2h ), mais on peut retrouver du taff aussi en 4 semaines (mission impossible en France).

Donc la flexibilité du marché de l'emploi fonctionne dans les 2 sens, c'est juste le sens de la descente qui n'est pas vraiment agréable à vivre.

:stress:

Ni tout blanc, ni tout noir, la réalité est complexe.
En France, on aime mettre les contrats à l'écrit et on aime mettre des étiquettes. Mais fondamentalement, une entreprise peut très facilement recruter du jour au lendemain. Ça s'appelle les agences d'intérim. Il en existe dans tous les métiers et pour toutes les durées de travail, jusqu'aux cabinets de recrutement en CDI. En un peu moins flexible, le CDD est très utilisé en France et notamment pour tester un candidat qu'on envisage de garder en CDI. Les salariés sont classés dans différents statuts contractuels et le droit du travail est très structuré.

En Suisse, il n'y a pas cette culture de l'écrit mais le recruteur va scruter le moindre détail chez le candidat, le CV est une quasi biographie, les références des anciens employeurs sont obligatoires et vérifiées. Le droit du travail est très léger et beaucoup de choses se règlent par le contrat de travail.

Aux US, l'embauche passe aussi par le contrat de travail. Il n'y a pas de distinction écrite entre un employé occasionnel et un permanent. Mais ce n'est pas pour autant que les entreprises embauchent et débauchent sur un coup de tête. Il y a des réalités logistiques, humaines, financières, organisationnelles qui s'imposent. On ne change pas une équipe qui fonctionne, licencier des salariés est un risque énorme qui s'impose par la force des choses quand il n'y a plus de choix.
Modifié le 13/01/2024 à 09h20

consommateurnumérique

En France, on aime mettre les contrats à l'écrit et on aime mettre des étiquettes. Mais fondamentalement, une entreprise peut très facilement recruter du jour au lendemain. Ça s'appelle les agences d'intérim. Il en existe dans tous les métiers et pour toutes les durées de travail, jusqu'aux cabinets de recrutement en CDI. En un peu moins flexible, le CDD est très utilisé en France et notamment pour tester un candidat qu'on envisage de garder en CDI. Les salariés sont classés dans différents statuts contractuels et le droit du travail est très structuré.

En Suisse, il n'y a pas cette culture de l'écrit mais le recruteur va scruter le moindre détail chez le candidat, le CV est une quasi biographie, les références des anciens employeurs sont obligatoires et vérifiées. Le droit du travail est très léger et beaucoup de choses se règlent par le contrat de travail.

Aux US, l'embauche passe aussi par le contrat de travail. Il n'y a pas de distinction écrite entre un employé occasionnel et un permanent. Mais ce n'est pas pour autant que les entreprises embauchent et débauchent sur un coup de tête. Il y a des réalités logistiques, humaines, financières, organisationnelles qui s'imposent. On ne change pas une équipe qui fonctionne, licencier des salariés est un risque énorme qui s'impose par la force des choses quand il n'y a plus de choix.
Tout à fait, tu mentionnes l'intérim qui "est rapide" en terme d'embauche. C'est bien parce que le CDI est très protecteur en France que les grosses boîtes mettent ceintures et bretelles sur le processus de recrutement. Autant une PME pourrait justifier de la survie de la boîte si on ne licencie pas, autant des multinationales, et encore plus Google qui fait entre 30 et 70 milliards US$ de BÉNÉFICES NETS par an aura beaucoup de mal à convaincre en France de licencier des wagons d'employés (en fait ils ne pourraient pas le faire d'après le droit du travail français).

Et franchement, même si aux US, il y évidemment des lois du travail, ça ne vaut absolument rien en terme de protection (je parle en connaissance de cause). Là bas, c'est du 30min chrono. En France, c'est envoi par lettre recommandée avec accusé de réception pour une convocation à un entretien préalable au licenciement. Et puis un p'tit préavis qui courre en général.

Après, aux US, les fourchettes de salaire sont largement plus étalées qu'en France. Ça peut monter très vite. Un cadre "lambda" chez Google, genre la trentaine, c'est de base aux alentours de US$ 200K / an.
Avant de rentrer dans une nouvelle bulle avec l'IA, les entreprises vont d'abord mettre en place des algorithmes profonds efficaces et bien assimilés dans le fonctionnement des entreprises. Il y a eu des avancées ces dernières années, on en est seulement à voir comment ça va fonctionner et être rentable durablement. Les recherches sur l'IA vont bien sûr continuer mais la période est à la mise en production de l'IA. Je pense qu'on va beaucoup moins entendre de discours médiatiques fantasmés sur les perspectives quasi magiques de l'IA, comme c'est déjà le cas sur la réalité augmentée ou le métaverse, par exemples.
Modifié le 13/01/2024 à 08h47
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