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Depuis 2020, les émissions de Microsoft ont augmenté de 29 %

IA très soif

Depuis 2020, les émissions de Microsoft ont augmenté de 29 %

En 2020, l'entreprise de Redmond planifiait une empreinte « carbone négative » à partir de 2030 et même « effacer », d'ici 2050, l’ensemble de son empreinte carbone depuis 1975. Depuis, notamment à cause de ses investissements dans l'IA, Microsoft a de fait augmenté ses émissions de CO2 de 29 %.

Le 17 mai à 16h14

C’est dans le rapport sur le développement durable 2024 de Microsoft (pdf) que le chiffre de l’augmentation de 29,1 % des émissions de CO2 de l’entreprise entre 2020 et 2023 se cache parmi de nombreuses photos de champignons, d’arbres, de roches, d’éoliennes et de panneaux solaires.

La construction de data centers pour l'IA en cause

S’il est répété trois fois dans le rapport, ce chiffre n’est pas mis en exergue du rapport, contrairement aux « 5 millions de tonnes de carbone éliminées pendant l’année 2023 », par exemple. Il a pourtant été repéré par Bloomberg.

Dans son rapport, Microsoft ne fait pas non plus le décompte total de ses émissions de CO2. En parcourant le rapport, The Verge calcule que « l'entreprise a rejeté 15,357 millions de tonnes de dioxyde de carbone au cours de l'exercice fiscal précédent, ce qui est comparable aux émissions d'Haïti ou de Brunei ».

L'entreprise divise ses émissions entre trois catégories de « scopes ». Le Scope 1 désigne les émissions « directes » créées par les activités internes à l'entreprise. Le Scope 2 vise les émissions « indirectes » venant de l'électricité ou du chauffage que Microsoft utilise. Et la troisième représente les émissions « indirectes » venant de toutes les autres activités « dans lesquelles nous sommes engagés », explique l'entreprise dans son rapport.

Si cette catégorisation reste assez vague, on peut voir sur le schéma ci-dessous, tiré du rapport, que ce sont les activités du Scope 3 qui représentent la plupart des émissions de CO2 de Microsoft. Pour l'année 2023, elles en représentent même 96 %.

Donc même si Microsoft explique que les émissions des catégories des scope 1 et 2 ont diminué de 6 % depuis 2020, ces efforts n'ont que peu de poids dans le bilan de l'entreprise.

D'autant que les activités du scope 3 ont augmenté, elles, de 30,9 %. Celles-ci englobent, entre autres, l'énergie de sa chaine d'approvisionnement, et les matériaux de constructions et notamment ceux de ses data centers.

Et la bascule effectuée par Microsoft vers la mise en place de plus en plus importante de l'intelligence artificielle l'a poussée à créer d'autant plus de data centers ces dernières années.

Un objectif cinq fois plus loin qu'en 2020

Interrogé par le média américain, le président de Microsoft, Brad Smith, explique qu' « en 2020, nous avons dévoilé ce que nous avons appelé notre "carbon moonshot" [objectif carbone dont l'ambition est comparable à celle d'un lancement vers la lune]. C'était avant l'explosion de l'intelligence artificielle ».

Si, dans son rapport, l'entreprise insiste sur son utilisation de l'IA pour « accélérer les solutions de développement durable », Brad Smith est bien obligé d'ajouter qu' « à bien des égards, la lune est cinq fois plus éloignée qu'elle ne l'était en 2020, si l'on pense seulement à nos propres prévisions concernant l'expansion de l'intelligence artificielle et ses besoins en électricité ».

De plus, comme l'explique le Financial Times, cette concurrence sur la création d'infrastructures de data centers pour l'IA soulève des questions sur la capacité des réseaux énergétiques nationaux à faire face à la hausse attendue de la demande d'électricité. Le média économique américain se demande également si la production d'énergies renouvelables est suffisante sur ces marchés pour répondre aux besoins de l'IA.

Commentaires (18)

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Donc a cause de la hype de l’IA on appuie allègrement sur le champignon carbonné … ça promet pour la prochaine hype technologique :craint:
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C'est toujours compliqué de juger que c'est que de la faute de Microsoft toute façon... Ils seraient pas allés sur le terrain, c'est un concurrent qui l'aurait fait, avec la même émission de CO2 (ou pire).

Puis l'IA c'est un outil, bien prise en main par l'industrie, elle peut même aider à trouver des solutions pour décarboner nettement plus que ce qu'elle ne consomme !
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Donc a cause de la hype de l’IA on appuie allègrement sur le champignon carbonné … ça promet pour la prochaine hype technologique
Et c'est bien le fait que ce soit de la hype qui est malaisant : on ne parle pas d'évolution, juste d'émotion.

On est sur un machin énergivore, jouet sans but défini et sans certitude qu'il en ait, sur lequel on branche des envies déconnectées de la réalité, à cause du mot "intelligence" employé.

Il y a pourtant des paradoxes sur l'amélioration technologique, au premier rang desquels celui de Jevons sur l'efficience énergétique, mais on n'y est pas.

Tout indique à la pensée rationnel qu'il faut arrêter le délire immédiatement, mais l'emballement émotionnel fait que ce truc renferme un tsunamis de mauvaises nouvelles, toutes théorisées et démontrées.
Mais rien n'y fait : il n'est plus sourd que celui qui ne veut entendre.
Puis l'IA c'est un outil, bien prise en main par l'industrie, elle peut même aider à trouver des solutions pour décarboner nettement plus que ce qu'elle ne consomme !
Tu y crois, tu cherches à te rassurer, c'est du wishful thinking aléatoire ou c'est juste un pieu dans l’œil ?
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Tout indique à la pensée rationnel qu'il faut arrêter le délire immédiatement
mdr
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Puis l'IA c'est un outil, bien prise en main par l'industrie, elle peut même aider à trouver des solutions pour décarboner nettement plus que ce qu'elle ne consomme !
Nous connaissons déjà les solutions à appliquer pour décarboner le monde. L'ennui, c'est que les Pouvoirs Qui Existent, autrement dit les entités et personnes qui sont capables de les mettre en place, refusent ces réponses.

Ils investissent donc dans l'IA voir même espèrent l'IA Suprême... qui leur indiquera les mêmes solutions. Les financeurs diront que « Non, c'est incorrect. Il est clair qu'elle ne fonctionne pas encore correctement ! » et donc vont exiger de la reprogrammer encore et encore jusqu'à ce qu'elle devienne si biaisée vers leurs intêrets qu'elle leur dira ce qu'ils veulent entendre, mais qui seront les mauvaises réponses. Sauf que là ils diront que « C'est forcément ce qu'il faut faire, puisque l'intelligence sûpreme le dit ! ».

Et nous aurons juste perdu du temps tout en continuant de foncer vers le mur, pied davantage sur l'accélérateur de part la consommation de l'IA.
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C'est tellement exactement ça 😭

Le niveau de déni par rapport au réchauffement est hallucinant (sans mauvais jeu de mot... à moins que).
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Nous connaissons déjà les solutions à appliquer pour décarboner le monde. L'ennui, c'est que les Pouvoirs Qui Existent, autrement dit les entités et personnes qui sont capables de les mettre en place, refusent ces réponses.
Si seulement c'était si simple... L'inertie vient de tout le monde. Les PQE sont et font malheureusement ce qu'on attend d'eux ou ce qu'ils pensent qu'on attend d'eux.
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Ce qui, en soi, va dans le sens de l'investissement via Choose France pour construire des data centers. L'énergie y est moins chère et moins carbonée.
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En régime permanent, pourquoi pas, mais pas quand tu construis des data centers (scope 3 qui fait déjà exploser leurs émissions à cause des data centers nécessaires pour l'IA).


Ce que l'on peut espérer, c'est que c'est du one shot et que ça va se lisser sur un grand nombre d'années.
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Ce que l'on peut espérer, c'est que c'est du one shot et que ça va se lisser sur un grand nombre d'années.
Genre 3 à 5 ans avant qu'on décide que le matériel est obsolète et qu'il faut le changer pour converger plus vite que les concurrents. C'est une course vers l'avant infinie.
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Je ne comprends pas en quoi le scope 3 est "une catégorisation assez vague". Il suffit de s'y connaitre dans le sujet des émissions CO2 ou de faire une recherche google pour trouver la définition de chaque scope. Qu'est ce que veut dire la phrase du coup ?
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Elle veut dire que l'auteur (comme moi avant de lire ta remarque) ne connaissait pas cette catégorisation. Que l'IA à qui il a demandé ce que c'était ne savait pas répondre non plus.

Qu'il n'a pas compris que le scope 3, c'est tout ce qui n'est ni dans le scope 1 ni dans le scope 2 alors qu'il l'a retranscrit dans son article :
Et la troisième représente les émissions « indirectes » venant de toutes les autres activités « dans lesquelles nous sommes engagés »
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Et quand on sait ce que recouvre le scope 3, cela place l'article à la limite de l'enfumage volontaire. C'est le scope le plus difficile à évaluer, et celui sur lequel il est le plus difficile d'agir.
En particulier, il inclut l'utilisation que les clients font des produits (avec pour conséquence de recompter en scope 3 du fournisseur ce qui est du scope 1 du client). Je suis curieux de savoir comment c'est compté pour un éditeur logiciel: est ce que mon utilisation actuelle d'un pc tournant osus windows compte dans le scope 3 de Microsoft ?
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"scope le plus difficile à évaluer", en qualifiant de "vague", c'est exactement de ça que je voulais parler. Donc merci pour le qualificatif d' "enfumage volontaire"...
Et non, je n'ai pas utilisé "l'IA" pour ça.
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Ça n'a rien de vague, c'est tout ce qui n'est pas dans les 2 autres scopes. Alors, oui, c'est un fourre-tout, oui, c'est difficile à évaluer, mais ce n'est pas vague.
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"fourre-tout" est un terme qui veut dire qu'on ne peut pas qualifier ce qui est dedans. C'est assez synonyme à "vague" pour moi. Mais soit, je n'ai pas réussi à bien vous faire passer mon regard là-dessus, pas la peine de dénigrer tout le papier ;)
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Je ne dénigre pas tout.

Ce qui est intéressant dans le papier, c'est de voir que les prévisions de Microsoft ont été très fortement démenties par un changement technologique comme l'IA générative et les data center nécessaires à cette nouvelle technologie.

Ce qu'il manque, mais je pense que Microsoft ne le sait pas non plus, c'est de voir si c'est un pic ponctuel qui va être lissé sur plusieurs années ou si les besoins augmentant, ces nouvelles émissions de GES vont durer. C'est donc à suivre sur la durée. Parce que autant, on peut décarboner l'électricité consommée assez facilemement, autant, c'est plus difficile pour les constructions et les serveurs, même si on peut aussi passer à l'électricité décarbonée pour ces activités.
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Croissance, énergie, et émissions de CO2 sont quand même fortement liés. Et plus tu génères d'entropie, plus tu es susceptible de générer du CO2 (et / ou de la pollution).
On ne peut pas tout avoir, et je ne crois absolument pas en la capacité d'une entreprise comme Microsoft de rester en même niveau de "production" tout réduisant à presque zéro son emprunte carbone. C'est physiquement impossible.

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