Stéphane Roussel, le PDG de Gameloft et chef des opérations de Vivendi, s'est entretenu la semaine dernière avec le journal canadien La Presse. Il y évoque le cas Ubisoft et manifeste son impatience vis-à-vis de l'éditeur.
Le 7 juin dernier, la famille Guillemot annonçait céder « à regret » ses actions Gameloft à Vivendi, signant ainsi la fin d'une longue bataille avec la firme de Vincent Bolloré. Si ce bras de fer est terminé, il reste néanmoins un large front ouvert, entre la famille des fondateurs d'Ubisoft et Vivendi.
Bloqués
Aujourd'hui, Vivendi détient 27 % de l'éditeur français et en est le principal actionnaire. L'entreprise n'a jamais caché son souhait de reprendre pied dans le milieu du jeu vidéo et aimerait donc voir ses liens se renforcer avec Ubisoft.
En visite à Montréal dans les locaux de Gameloft, Stéphane Roussel, le PDG de Gameloft et chef des opérations de Vivendi a justement évoqué le cas d'Ubisoft devant nos confrères de La Presse. Le message est clair : « Le succès de l’intégration de Gameloft donne l’idée d’aller plus loin dans les jeux vidéo. À l’échelle Vivendi, ça ne suffit pas, donc on veut accélérer. C’est possible que ce soit avec Ubisoft, mais ça peut aussi être avec quelqu’un d’autre ».
Problème, la famille Guillemot ne l'entend pas de cette oreille. « On a beau tendre la main, on est face à une famille qui a de la difficulté à accepter les règles du jeu liées au fait d’être en Bourse, déplore-t-il. Il y a un blocage de leur côté, au minimum », estime ainsi le responsable de Vivendi
Ça passe ou ça casse
Vivendi estime d'ailleurs que la famille Guillemot aurait tout à gagner à jouer le jeu, en s'appuyant sur les derniers résultats financiers publiés par Gameloft. « Nous venons de livrer coup sur coup les deux meilleurs trimestres de l’histoire de Gameloft pour les revenus » rapporte ainsi Alexandre de Rochefort, le directeur financier de l'entreprise à nos confrères. Stephane Roussel indique quant à lui que « La direction précédente était très centralisée et peut-être pas assez à l’écoute de ceux qui savent », sous-entendant que ces bons résultats sont le fruit des méthodes de management de Vivendi.
Quoi qu'il en soit, le géant français des médias n'entend pas enterrer la hache de guerre pour autant. « La décision d’accélérer ou pas, elle ne se fera pas par rapport à leur comportement, il faut être clairs, parce qu’on pourrait attendre longtemps. Ça se fera par rapport à ce qu’il est pertinent de faire, si le prix est le bon ». En d'autres termes : si les conditions de marché deviennent favorables à Vivendi, l'entreprise fera le nécessaire pour absorber l'éditeur.
Dans le cas contraire, Vivendi n'exclut pas de se tourner vers d'autres cibles, même si une grosse partie du travail est déjà fait avec Ubisoft, dont le géant des médias est le premier actionnaire. « Ce serait le penchant le plus naturel », confesse Stéphane Roussel, qui précise que cette piste n'est pas non plus une certitude.
Commentaires (53)
#1
Cette condescendance n’empêche quand tout est histoire de fric :o
Gameloft est peut-être en bonne santé financièrement mais mon dieu, je me rappelle pas les avoir vu sortir un bon jeu….
#2
Pourquoi ils ont lâché Blizzard alors ?
#3
je crois qu’ils avaient besoin de sous à un certain moment.
#4
Si Vivendi est si fort, pourquoi ne pas créer un studio en France directement et sortir le triple A qui enterrera la concurrence et la misère dans le monde ?
#5
En plus si les derniers trimestres sont bon, vu le temps de dév d’un jeu… On est encore dur les trucs lancés par les guillemots
#6
Ils avaient besoin de liquidités pour rembourser de gros gros emprunts.
Bolloré n’était pas non plus président de Vivendi au moment des faits.
#7
Beaucoup plus simple d’acheter une entreprise existante avec ses acquis.
#8
Bah justement, Vivendi se plaint que ce ne soit pas si simple avec Ubisoft " />
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#11
Je te fous une bonne baffe mais m’impatiente parce que tu rechignes à tendre l’autre joue…
Certes c’est le risque quand on va en bourse, mais ça ne veut pas dire que celui qui lance une OPA hostile est un bisounours, alors oser la ramener comme ça…
Et s’attribuer les résultats de Gameloft qui dépendent essentiellement du boulot fait avant le rachat… tellement classique…
#12
“l’entreprise n’a jamais caché son souhait de reprendre pied dans le milieu du jeu vidéo” <– un peu quand même, puisqu’au départ, quand on les interrogeait sur la signification des premiers achats de parts, ils répondaient qu’il ne s’agissait là que d’un placement de liquidités. La suite, on la connait (et tout le monde s’en doutait), mais ils essayaient bien de cacher leur jeu au départ.
#13
Combien il faudrait sortir pour racheter des parts d’Ubisoft ?
#14
#15
Hormis les Order & Chaos Online, j’ai jamais accroché sur les autres jeux bourré d’achat in-game….
#16
environ 1,3 milliards d’euros pour obtenir les 23% restant pour avoir la majorité
Sauf qu une OPA ca fait gonfler le prix de l action ….
#17
“Vivendi estime d’ailleurs que la famille Guillemot aurait tout à gagner à
jouer le jeu, en s’appuyant sur les derniers résultats financiers
publiés par Gameloft. « Nous venons de livrer coup sur coup les deux meilleurs trimestres de l’histoire de Gameloft pour les revenus »”
Faut voir aussi leur image auprès des joueurs, l’image d’Ubisoft n’est pas forcément au beau fixe ces derniers temps : merci les assassins creed tous les ans et buggés jusqu’à la mort, et les suites bof de leurs grosses licences… Je suis pas sûr qu’un rachat par Vivendi serait positif.
D’ailleurs cette remarque vaut pour tous les gros studios: cette génération de consoles/jeux est d’une tristesse, entre les suites/remake/reboot et la non prise de risque des studios, sans oublier les jeux pas fini/pay2win/DLC … Beurk quoi, heureusement que les studios indépendants arrivent à nous sortir des trucs qui sortent du lot
#18
#19
Ah oui, à coups de milliards …
#20
A priori Ubisoft se porte bien (voir le dernier article de NXI à ce sujet) ce qui n’arrange pas les affaires de Vivendi. En tt cas pr connaître 2salaries d’Ubi, sans être fan des guillermot, c’est le flippe général d’être repris par Vivendi
#21
Créer une boite de jeux vidéos de 0 n’est pas si simple : il fait trouver une équipe de développeur et ceux qui vont les manager, du matériel, un bâtiment et créer les processus. Et le tout sans compter le budget communication qui explose les premières années ;)
Aussi difficile que ça puisse être de racheter une boite, ça le sera toujours moins que d’en créer une (pour un tarif bien moindre) ;)
#22
Nan mais je sais bien. Mais le communiqué de Vivendi a l’air tellement en mode super héros… Donc plutôt que de pleurnicher autant ce sortir les doigts du c*l non ?
#23
#24
Pas besoin de chercher. Depuis le début avec Gameloft c’était déjà clairement évident.
Mais jusqu’à présent, on nous avait évité ce genre de réflexions vaseuses coté Vivendi…
#25
#26
Bon, je sais que le cas de figure ne peut quasiment pas se présenter, mais si une boîte décide de s’offrir Vivendi ou Havas en usant de la méthode Bollo’, vous pensez qu’ils n’auront pas de “difficulté à accepter les règles du jeu liées au fait d’être en Bourse” ?
Quand au fait de s’attribuer les résultats des deux derniers trimestres alors que tout le dev a été fait par les prédécesseurs… comme le disait Audiard “Les c ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait.”
#27
#28
ubichiotte :http://www.nofrag.com/images/007e3d.jpg
#29
#30
j’ai de la peine à voir quelles “règles du jeu” les frères guillemots ne respectent pas.
Ils font tout pour éviter de se faire manger, et ils en ont bien le droit, comme vivendi a le droit de chercher à faire son OPA.
J’ai le sentiment qu’Ubisoft a marqué un point. Ils sont efficaces, sortent beaucoup de titres plutôt bien accueillis et font des bénéfices, et ont bien diabolisé le comportement de vivendi. Cette perte de patience démontre un peu de nervosité.
C’est peut-être comme les grenouilles vénéneuses: si tu me manges, je meurt mais toi tu va morfler. Du coup, les actionnaires doutent, et vivendi aussi par la même occasion.
ça promet un beau feuilleton
#31
#32
Avec les annonces d’Ubisoft à l’E3, je pense que l’action va encore grimper bien comme il faut. Plus Vivendi attend, plus ça risque de leur coûter extrêmement cher s’ils veulent acquérir Ubisoft. Ils attendent un faux pas de la part des Guillemot, maisje crois que leur stratégie est bonne… Vivendi risque de finir par lâcher l’affaire ! Hé hé ! Ils parlent déjà d’une autre alternative pour se lancer dans le jeu vidéo ! Ils ont qu’à monter leur boîte s’ils veulent vraiment se lancer dans ce domaine. Ca ferait un acteur de plus dans le paysage français, plutôt que d’aller pomper le boulot chez les autres sans trop d’efforts.
#33
Avec les annonces d’Ubisoft à l’E3, je pense que l’action va encore grimper bien comme il faut. Plus Vivendi attend, plus ça risque de leur coûter extrêmement cher s’ils veulent acquérir Ubisoft. Ils attendent un faux pas de la part des Guillemot, maisje crois que leur stratégie est bonne… Vivendi risque de finir par lâcher l’affaire ! Hé hé ! Ils parlent déjà d’une autre alternative pour se lancer dans le jeu vidéo ! Ils ont qu’à monter leur boîte s’ils veulent vraiment se lancer dans ce domaine. Ca ferait un acteur de plus dans le paysage français, plutôt que d’aller pomper le boulot chez les autres sans trop d’efforts.
#34
J’espère qu’Ubi arrive a tenir ses lignes, même si je n’aime que moyennement ce qu’ils font ces dernières années. Dans tous les cas, par rapport à tout ce que Vivendi a touché ces dernières années, Ubi c’est vraiment la crème de la crème en comparaison.
#35
“Une famille qui a de la difficulté à accepter les règles du jeu liées au fait d’être en Bourse” Ces messieurs de Vivendi pensent sans doute que le fait de lancer une OPA oblige les actionnaires à vendre. Les règles du jeu cher monsieur, c’est d’arriver à acheter si il y a des vendeurs, ce n’est pas plus compliqué que ça et n’importe quel neuneu peut le comprendre. Hors la famille Guillemot a la prérogative de ne pas vendre quelle que soit l’offre et surtout quel que soit le cours de l’action. Ca fait ierch Bolloré and co mais c’est comme ça. Tu peux te la mettre sur l’oreille !
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#37
#38
Traduction : Soyez gentil avec nous sinon … " />
#39
Je ne parle pas d’Ubisoft mais de Gameloft !
#40
Ah bah pardon, tu avais répondu :) (désolé pour les notifs ^^)
#41
Gameloft a été l’entreprise à plus forte croissance de toute l’europe pendant plusieurs années d’afilé. Faire de meilleur résultate cette année que l’anné derniére, ce n’est que les fruits de la politiques déjà existante sans Vivendi..Mais bon les grand patrons ont l’art de s’attribuer le merite des autres…
#42
#43
C’est sûr que Vivendi, société privée qui s’est construite sur la base d’une activité monopolistique de distribution de l’eau (la générale des eaux) et de lobbying auprès des élus, donc avec un pactole provenant en partie de nos impôts, puis n’a fait “que” racheter différentes entreprises de divertissement (universal, gameloft…) construites par d’autres pour se développer, a un capital de sympathie proche de 0, pour ne pas dire négatif.
A l’inverse, les frères Guillemot ont construit leur “empire” dans le matériel informatique et les jeux vidéos à partir de rien. Ils ne se sont pas diversifiés dans l’assainissement ou les transports.
D’un côté, une pure logique financière, de l’autre côté, une passion, je pense, pour les loisirs et le divertissement.
Personnellement, évidemment, je ne serais pas ravi que Vivendi réussisse à racheter Ubisoft.
#44
RIP Ubi : tu finira par passé sous le rouleau compresseur Vivendi / Bolloré …
C’est moche..
#45
Ubi or not to be …….(soft) " />
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#47
Je pensais aussi au Pape " />
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#49
#50
#51
La page de la liste des jeux Ubisoft, miroir de celle de ton lien pour Gameloft, liste les mêmes entrées. Mais sur la page des jeux eux même Gameloft n’est mentionné que comme développeur d’une version portable.
M’étonnerai bien que le développeur de la version portable aie plus de droit sur la licence que son créateur et éditeur " />
#52
#53
https://en.wikipedia.org/wiki/Vivendi_Games un petit historique hors ubi (pas très à jour)
en résumé :
2008=>rachat de activision blizzard
2013=>Activision blizzard rachètent leurs parts (cf wiki anglais) et deviennent donc indépendant
2000=>rachat de sierra entertainment qui plus tard revendra swordfish studio et massive entertainment -pas de date malheureusement-
en 2003 rachat de Fox interactive; 2006 fermeture de ceux ci…
mouai euh ça sent vraiment pas bon tout ça