Fake news : la composition du groupe d’experts auprès de la Commission européenne
On nous cache rien, on nous dit tout
Le 12 janvier 2018 à 15h10
4 min
Droit
Droit
Un groupe d’experts a été désigné par la Commission européenne pour traiter de la problématique des fake news (ou fausses nouvelles). La piste législative n’est cependant pas envisagée pour l’instant, contrairement à la France, où Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi sur le sujet.
Comme prévu, Mariya Gabriel, commissaire européenne à l'Économie et à la société numériques, a dévoilé aujourd’hui la liste du groupe d’experts chargés de plancher sur les « fake news » et la désinformation en ligne.
La liste comprend des représentants du numérique (Facebook, Twitter, Google, Firefox, Wikimédia, ICANN…), des journalistes (AFP, EurActif, Mediaset, ARD, RTL…), des universitaires, des représentants des consommateurs (BEUC), etc. Le groupe sera présidé par la professeure Madeleine de Cock Buning, de l’université d’Utrecht.
Ces 39 personnes auront pour mission de conseiller la Commission européenne sur ce phénomène, tout en définissant les rôles et responsabilités des parties prenantes, et formulant différentes recommandations.
Ce chantier est épaulé par une consultation lancée le 17 novembre dernier, toujours par la Commission. Jusqu’au 23 février 2018, quiconque peut ainsi contribuer à nourrir ce débat depuis cette plateforme en ligne.
« L’apparente simplicité du concept de fake news »
Pour l’heure, l’institution bruxelloise n’envisage pas d’encadrer ce secteur d’une manière ou d’une autre. Dans son discours d’ouverture, en novembre dernier, la Commissaire Mariya Gabriel avait déjà souligné que derrière « l’apparente simplicité du concept de fake news », se cache un problème d’une « extrême complexité ».
« Il ne s'agit pas de faire un simple tri entre « bonne et « fausse » informations, détaillait-elle. Le phénomène doit être appréhendé tout au long de la chaine de l'information: l'émetteur du message, le message lui-même, le lecteur et sa psychologie, les outils de diffusion et d'amplification du message, les services annexes liés au message comme la publicité et les circuits financiers qui l'entourent ».
Elle exprimait à cette occasion, « quatre points cardinaux » sur le thème des fausses informations.
D’abord l’exigence d’une transparence, qui « devrait pouvoir concerner les flux financiers, les sources d'information, les mécanismes de fabrication et de diffusion de l'information ». Deuxièmement, « la diversité de l'information » puisque « le temps d'une information monolithique est terminé et la diversité de l'information est le carburant de l'esprit critique et d'un jugement éclairé ».
En troisième lieu, l’impérieuse nécessité de caractériser la crédibilité d'une information : « pour les utilisateurs, l'accès non seulement à l'information, mais aussi à une indication concernant la crédibilité de cette information, est essentiel ».
Elle suggérait enfin la valorisation des solutions dites inclusives. « Comme nous le savons tous, aucune solution de long terme ne pourra intervenir sans une implication des parties prenantes durable et la plus large possible ».
Le projet de loi français contre les fausses informations
En France, l’heure n’est visiblement pas à une telle approche prospective. À l’occasion de ses vœux à la presse, Emmanuel Macron a annoncé un prochain projet de loi qui permettra « en cas de propagation d’une fausse nouvelle » durant la période électorale, de « saisir le juge à travers une nouvelle action en référé permettant le cas échéant de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site Internet ».
Comme rappelé, le Code électoral permet déjà de condamner « ceux qui, à l'aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manœuvres frauduleuses, auront surpris ou détourné des suffrages, déterminé un ou plusieurs électeurs à s'abstenir de voter ».
Quant à l’article 27 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, il prévoit jusqu’à 45 000 euros d’amende « la publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses (...) lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler ».
79 % des Français croient aux complots, 79 % veulent une loi sur les fake news
Macron pourra penser répondre ici un vœu de l’opinion publique. Selon un sondage Odoxa, France Info, Le Figaro, Dentsu Consulting, réalisé auprès d’un échantillon de 1 004 personnes, « 79 % des Français [sont] favorables à une loi sur les fake news ».
Seulement, remarquons que d’après une autre étude de l'IFOP réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès et l'observatoire Conspiracy Watch auprès de 1 252 personnes, 79 % des Français croient à au moins une théorie du complot.
Fake news : la composition du groupe d’experts auprès de la Commission européenne
-
« L’apparente simplicité du concept de fake news »
-
Le projet de loi français contre les fausses informations
-
79 % des Français croient aux complots, 79 % veulent une loi sur les fake news
Commentaires (72)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 12/01/2018 à 15h31
Depuis que je sais que la terre est plate, je ne m’étonne plus de rien " />
Le 12/01/2018 à 15h32
« en cas de propagation d’une fausse nouvelle » durant la période électorale > parce que les fake niouz pendant les COP2X, ou pendant une crise internationale quelconque, ça va.
D’ailleurs question c#n, mais si un politique en place se fait choper à raconter du bullsh#t, il se passerait quoi ?
Le 12/01/2018 à 15h33
Le 12/01/2018 à 15h36
Le 12/01/2018 à 15h36
Le 12/01/2018 à 15h39
Le 12/01/2018 à 15h41
“79 % des Français croient aux complots, 79 % veulent une loi sur les fake news”
Le problème étant qu’il s’agit probablement des mêmes ^^
Plus sérieusement, la représentante en marche sur le plateau de 28mins a démontré à elle seule à quel point il n’y a aucune connaissance de la Loi de 1881 moins encore du fonctionnement de nos Juridictions, et plus largement aucune réflexion réelle sur la question des fake news, lorsqu’elle a tenté de présenter le “projet” (on parlera d’ébauche crayonnée à ce stade) d’encadrement des fausses nouvelles en période électorale.
Le passage sur le référé était tout simplement à mourir de rire (et dans le même temps très inquiétant car le risque c’est malgré tout des atteintes totalement fumeuses à la liberté d’expression).
Le 12/01/2018 à 15h42
Le 12/01/2018 à 15h43
Le 12/01/2018 à 15h45
Le 12/01/2018 à 15h47
Le 12/01/2018 à 15h49
Le 12/01/2018 à 15h59
Et “Moi, Président, je…” c’était aussi une fakenews ? " />
Le 12/01/2018 à 16h01
Rien comme d’habitude. Ils se font deja chopper a dire un truc et son contraire, avec video a l’appui, sans que ca ne les affecte plus que ca.
Ces histoires de fake news, c’est juste un pas vers un internet a la chinoise a mon avis.
Le 12/01/2018 à 16h01
Le 12/01/2018 à 16h10
Le 12/01/2018 à 15h28
Ou alors… les mêmes méthodes ont été utilisées pour les deux sondages (questions orientées, etc) ?
Le 12/01/2018 à 15h30
Çà va pas plaire au gafa car les fakes news c’est une source importante de revenue pour eux.
Le 12/01/2018 à 15h30
Le 14/01/2018 à 09h47
Pas d’exception pour le premier Avril (car ça reste après) ? " />
Le 14/01/2018 à 15h04
Le 14/01/2018 à 16h38
“[les livreurs] de pizza ne peuvent plus venir sans être accompagnés des flics”
really? pour une pizza? le business est florissant!
" />
(petit son de U-man), c’est pas sur les livreurs.
Le 14/01/2018 à 21h30
Ce n’est absolument pas un sujet complexe.
Au contraire, c’est très simple.
Selon Descartes (entres autres), RIEN n’est prouvable comme vrai ou faux (sauf la conscience que vous avez de votre propre existence). Il n’existe que des probabilités.
Donc quand un organisme quelconque se permet de vouloir décider ce qui est vrai ou faux, ça ne peut se finir que d’une seule façon : Orwell et son ministère de la Vérité.
Bref, l’Europe et la France mettent simplement en place la censure de la Liberté d’Expression.
Bien entendu légitimée avec les faux sondages habituels.
Et quand NextInpact cite un sondage, j’aimerais bien qu’il précise à qui appartient l’institut de sondage, vous gagnerez en prestige.
Le 14/01/2018 à 23h40
Le 15/01/2018 à 01h31
Le 15/01/2018 à 04h29
Le 15/01/2018 à 07h41
Rien. On a eu suffisamment d’exemple, y compris au journal de 20h avec certaines déclarations de nos chers politiques : aucun travail de journalisme pour dénoncer de faux chiffres donnés à l’antenne…
Le 15/01/2018 à 11h44
Le 15/01/2018 à 11h45
On attend toujours les preuves.
Le 15/01/2018 à 11h58
Ici ou là.
De rien.
Le 15/01/2018 à 11h58
la ter et ronde man, komen peux tu en douté ?
^== preuve que la Terre est plate
Le 15/01/2018 à 12h04
Non, ça ce sont 2 articles qui en parlent, pas une preuve.
Le 15/01/2018 à 12h19
C’est quoi une preuve pour toi ?
Dans le premier, Facebook reconnaît avoir été victime de cela avec des informations chiffrées.
Le 15/01/2018 à 13h15
Les publicités en question. Autrement, ça reste au niveau d’une fausse nouvelle.
Le 15/01/2018 à 19h36
C’est la beauté du journalisme: on ne peut pas prouver qu’il ne fait pas correctement son travail..
Le 12/01/2018 à 18h13
Le 12/01/2018 à 18h16
Le 12/01/2018 à 18h16
J’ai pensé à cet exemple en me disant qu’une loi anti-fake news permettrait par exemple à l’administration Trump de bloquer toutes les publications qui impliquerait les effets de l’Homme.
En France, on est plutôt protéger avec la liberté d’expression, la liberté de penser et la liberté de la presse.
Le 12/01/2018 à 18h19
Le 12/01/2018 à 18h44
Le 12/01/2018 à 18h52
Le 12/01/2018 à 19h00
Le 12/01/2018 à 19h29
La fake news, n’est pas aussi de citer la phrase qui choque et de zapper l’explication qui vient ensuite plus modérée (je pense à C Deneuve et B Lahaie qui elle a totalement foiré sur l’explication)
Le 12/01/2018 à 20h11
“Seulement, remarquons que d’après une autre étude de l’IFOP réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès et l’observatoire Conspiracy Watch auprès de 1 252 personnes, 79 % des Français croient à au moins une théorie du complot.”
Cette étude souffre de problèmes méthodologiques :http://menace-theoriste.fr/sonder-les-croyances-complotistes/
Pas sûr que les chiffres qui en ressortent soient correctes …
Le 12/01/2018 à 22h54
Le 12/01/2018 à 23h11
Alors oui c’est drôle qu’il y ait des gens pour dire qu’ils croient que la Terre est plate.
Une fois qu’on a dit cela, il reste le sujet du traitement de l’information.
Et pire que les fake news sont les No News où des journalistes qui ne font/publient pas d’enquête sur un sujet pourtant important voir même crucial.
Les fakes news viennent à point nommé comme un écran de fumée pour dénoncer des fausses informations grossièrement maquillées. Merci de nous avoir enfoncer la porte ouverte.
Reste à savoir pourquoi les medias maintsreams n’enquête pas ou pas toujours ou s’emploient à appeler une grenouille un chat?
Reste à comprendre pourquoi certains médias à la tendance orwélienne pointent du doigt les méchants empêcheurs de roupiller tranquille alors qu’ils veillent sur la qualité notre information?
Reste à comprendre comment les médias, qui vivent uniquement sous perfusion financière en étant la propriété de quelques groupes puissants, peuvent encore travailler sans risquer de conflit d’intérêt?
Enfin, reste donc à définir le métier de journaliste en 2017 et comment pouvoir s’informer correctement..
Le 12/01/2018 à 23h24
L’association HOP c’est une fake news a elle tout seule. Quand tu vois l’émission avec Barthes tu prends peur. Un concentré de conneries.
😅😅😅😅
Le 13/01/2018 à 08h35
En fait, dans les explications sur la proposition de loi sur les fausses nouvelles, le but n’est pas de déterminer ce qui est vrai ou faux, mais de taper à la source.
En gros, il s’agira de frapper contre ceux qui financent les messages “sponsorisés” sur les machins sociaux pour y pousser des fausses informations. Donc pour cela, en obligeant les machins à clairement identifier les commanditaires.
http://www.huffingtonpost.fr/guillaume-brossard/plus-quune-loin-contre-les-fake-…
Le 13/01/2018 à 08h57
Et un projet de loi contre les “No News”, ces informations insignifiantes qui remplissent les journaux TV au détriment des informations de première importance ?
Le 13/01/2018 à 11h48
Je trouve ça préoccupant ces volontés gouvernementales d’instaurer des ministères et offices de la vérité. C’est un peu comme la lutte contre le terrorisme, c’est plus que glissant. Et comme dit par d’autres ici, ça sera sûrement une vérité à double standard: celle qui gêne le pouvoir sera décriée et inversement. Je suis vraiment très inquiet.
Le 13/01/2018 à 12h00
Tel que je comprends le projet, perso, c’est plus pour faire du contrôle de fait que de chercher à détenir la “vérité” (qui est variable pour tous).
Comme ce que font déjà plusieurs entités de journalistes qui ont monté une cellule de “fact cheking”.
Exemple avec “Les décodeurs” du Monde : Le Monde
Le 12/01/2018 à 15h20
Sujet complexe s’il en est.
Est-ce qu’on peut considérer qu’une nouvelle est une fake news à partir du moment où le principal intéressé dément ?
Exemple avec l’affaire Fillon qui selon lui était un coup monté…
On attend toujours ses preuves d’ailleurs … " />
Le 12/01/2018 à 15h25
Ca me fait rire de lire que 79% des Francais veulent une loi contre les fake news, vu que c’est ce qui fonctionne le mieux sur les réseaux sociaux, et vu le niveau de ventes de trucs qu’on ne peut même pas qualifier de torchons vu le niveau désastreux (voici, gala…) remplis de fake news… " />
Le 12/01/2018 à 15h26
79 % des Français croient aux complots, 79 % veulent une loi sur les fake news
Le pire, c’est que c’est les même…
Le 15/01/2018 à 23h54
" />
Désolé pour le troll, mais perso j’accumule plusieurs de tes posts qui montrent un certain égocentrisme dans ton univers; d’où mon pic.
Ensuite, ton acceptation du médiocre tant concernant la bouffe, les habits, les toys ou le reste, (on va esquiver la question de la femme dans ce monde), ça me laisse un peu pantois.
J’ai le choix de manger ce que je veux, de porter les fibres que je veux, de choisir et de jeter mes jouets quand je veux et ou je veux.
Oui. Et toi aussi!
Ne renonce pas à tes convictions; et ne viole pas 1 femme sur 10 pour respecter les statistiques.
" />
Le 16/01/2018 à 15h56
Le 12/01/2018 à 16h11
Les mensonges d’état ne sont pas concernés par cette loi." />
Le 12/01/2018 à 16h19
Dans ce cas, pourquoi Facebook paie-t-il des média traditionnels pour faire la chasse aux fake news ?
Le 12/01/2018 à 16h21
Le 12/01/2018 à 16h21
C’est mon avis comme j’ai dit. on verra bien comment ca sera tourne dans le futur.
Le 12/01/2018 à 16h31
Le “soucis” cest qu’un journal ne fait pas qu’ennoncer des faits. Il y a généralement une analyse ensuite qui elle, selon le parti pris sera “vraie” ou pas.
Un ouragan sera traité differement que le journaliste soit climato-sceptique ou pas par exemple
Le 12/01/2018 à 16h34
Le 12/01/2018 à 16h38
Bon courage !
Le 12/01/2018 à 16h39
La Bible ça compte ou pas ?
(valable pour les autres textes religieux hein ^^)
Le 12/01/2018 à 16h40
Vous oubliez de dire dans la même étude, que 18% des jeunes de 18-24 ans en France croient probable que la terre est plate.
Le 12/01/2018 à 16h44
Le 12/01/2018 à 16h46
Le 12/01/2018 à 17h13
Le 12/01/2018 à 17h13
Le 12/01/2018 à 17h19
Le 12/01/2018 à 17h21
Le 12/01/2018 à 17h37