Big Data de la tranquillité : le Minority Report de Marseille
Oh, bonne Brother
Le 22 mars 2018 à 14h51
7 min
Droit
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Hier, une réunion était organisée par La Quadrature du Net, le LICA et OuiShare à l’Équitable Café, au Cours Julien, à Marseille. Sujet du jour ? Les préoccupations autour du projet municipal « Big Data pour la tranquillité publique », un système de sécurité prédictive voulu par la municipalité.
Une Safe City, diront les uns, un Big Brother, dénonceront les autres. Voilà en quelques mots, résumé le projet de « Big Data de la Tranquillité Publique » annoncé depuis plusieurs années dans la cité phocéenne, notamment en 2014 lors du salon de la sécurité Preventica.
En novembre dernier, Engie Ineo, leader de la vidéosurveillance, remportait haut la main ce marché public, une victoire célébrée dans un joli communiqué.
« À travers l’exploitation d’un immense patrimoine de données, [l’idée est de] permettre aux acteurs de la sécurité et de la tranquillité publique de bénéficier d’une information décloisonnée, d’interagir avec le citoyen, de mieux appréhender la situation actuelle et d’anticiper les événements futurs au regard de l’analyse des événements passés ».
Caroline Pozmentier, adjointe au Maire chargée de la sécurité publique, embrayait : « en décloisonnant les silos, [le projet] est de permettre une lecture par anticipation de ce qui doit être mis en place sur l’espace public pour mieux protéger nos concitoyens ».
Traitement des données historiques et en temps réel
Cela fait quelques années que le groupe Engie investit dans ce secteur, en partenariat avec IBM. Mais pour savoir ce que recèle ce projet, qui doit être finalisé en 2020, il faut se plonger dans les documents attachés à ce marché public.
« Le traitement intelligent de volumes conséquents de données historiques et temps réel doit permettre aux acteurs de la sécurité et de la tranquillité publique d'apporter des réponses nouvelles et adaptées à leurs besoins » indique laconiquement l’appel d’offres.
La Quadrature du Net a heureusement mis en ligne son cahier des clauses techniques particulières (CCTP). On y découvre avec beaucoup plus de détails comment la ville de Marseille veut améliorer le « vivre ensemble (…), la sûreté et la tranquillité publique ».
Les ingrédients de cette recette ? Une « infrastructure technique de dernière génération » dans une main, « un grand nombre de données » dans l’autre. Et comme mixer, un traitement algorithmique des données historiques et celles en temps réel.
Pour nourrir cet estomac, rien de plus simple. C’est la logique de « décloisonnement ». On y engloutira les faits constatés sur le terrain, les données de verbalisation, les enlèvements de véhicules, les images de « vidéo-protection » et pourquoi pas demain celles des drones civils.
Des sociétés privées comme les opérateurs de téléphonie seront également appelées à alimenter cette pieuvre, par exemple en mesurant les flux de population. Les bruissements sur les réseaux sociaux (évènements, ressentis de la population…) seront aussi écoutés de près, tout comme les remontées du « CrowdSourcing ». Avec lui, chaque citoyen pourra « fournir en temps réel des informations (texto, vidéo, photo, vitesse de déplacement, niveau de stress, ...) via une application sur smartphone ou des objets connectés ». À faire rougir le projet Reporty cher à Christian Estrosi !
Dans cette Marseille sécurisée, la municipalité espère pouvoir « identifier les auteurs d’actes de délinquance via une analyse des réseaux sociaux », localiser le nombre de marchés à la sauvette, « détecter la préparation d’évènements sauvages ou d’actes de délinquances », comme des apéros géants, le racket aux abords des écoles… Elle évaluera tout autant le risque d’un rassemblement « par analyse des tweets, en s’appuyant sur l’identification des acteurs (qui parle ? qui agit ? qui interagit avec qui ?), remontée des fils de conversation (qui organise ? qui est le primo-déposant ? ».
Une fois le système en vitesse de croisière, voilà le rêve d’anticiper et donc d’empêcher le déroulement de faits problématiques pour la paix urbaine, que ce soit de la délinquance aux questions de propreté, de réglementation de la circulation et du stationnement, d’occupation temporaire du domaine public, etc.
Quand la sécurité entraîne la sécurité
Sous les yeux de la Bonne Mère et des douces Îles du Frioul, le CCTP prévient de la « mise en place d’algorithmes prédictifs avec prédiction spatio-temporelle des risques d’occurrence d’incidents », « analyse statistique prédictive des risques de survenance de faits » et « mise en évidence des facteurs propices à augmenter le taux de délinquance (météo, heures de la journée, etc.) ».
Ces différentes pulsations numériques permettront de cartographier et jauger l’efficacité des mesures, voire d’installer de « nouveaux dispositifs de vidéo-surveillance par exemple » ou d’affecter les unités de police ici plutôt que là.
Ce n’est pas tout. Dans sa besace, la ville envisage aussi un système de « vidéo intelligente ». Entre les mains du Centre de Surveillance Urbain, il détectera les faits susceptibles de troubler la paix. Quelques exemples sont cités : quantifier « un seuil de densité maximal dépassé dans un lieu public », identifier « des objets abandonnés, une pénétration dans une zone interdite », etc.
Oracle, ô espoir
Au niveau de l’infrastructure technique, la ville fait l’acquisition « d’une appliance Oracle Big Data Appliance X6-2 basée sur la technologie de stockage et traitement distribué Apache Hadoop, packagé au sein de la distribution Cloudera ».
Sous le capot, « 6 nœuds, soit 600 To d’espace de données brutes (200 To de données utiles sous Hadoop, facteur de réplication x3). Chaque nœud est équipé de 2 processeurs Intel de dernière génération (22 cores) soit 44 cores/nœud et 256 Go de mémoire/nœud ».
Le CCTP assure que « les données fournies seront anonymisées si besoin par la Ville de Marseille » et que le dispositif respecte bien entendu la loi CNIL « afin de garantir la barrière de confidentialité des données ». Nous avons évidemment contacté l’autorité indépendante pour en avoir le cœur net.
La Quadrature du Net craint les biais
Néanmoins, la Quadrature du Net se souvient du dossier de cette même commission portant sur les smart cities. On peut y lire que « si les systèmes basés sur de l’algorithmie prédictive promettent de produire des résultats, ils sont aussi de formidables reproducteurs de biais. Plusieurs expériences ont par exemple démontré que les outils d’aide à la localisation des forces de l’ordre avaient tendance à renforcer certaines discriminations et qu’en termes d’efficacité, ils relevaient davantage de la prophétie auto-réalisatrice » (notre actualité).
Ajoutons que le projet de loi sur la protection des données personnelles, destinés à adapter notre législation à l’entrée en vigueur du RGPD, contient en l’état une disposition qui va rassurer les collectivités locales aussi aventureuses que Marseille.
Une disposition a été ajoutée au Sénat dès le stade de la commission des lois pour exonérer « les collectivités territoriales et leurs groupements, au même titre que l’État, en raison des prérogatives de puissance publique et des missions de service public dont ils sont comme lui investis, tant de l’amende administrative (…) que de l’astreinte (…) ».
Big Data de la tranquillité : le Minority Report de Marseille
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Oracle, ô espoir
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La Quadrature du Net craint les biais
Commentaires (48)
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Abonnez-vousLe 22/03/2018 à 15h04
c’est bien gentil de vouloir monter une formidable usine à gaz de la surveillance avec de l’anticipation basée sur du big data historique et en temps réel (manque plus que le digital disruptif et c’est bingo).
Tout ce bouzin, comme le dit la CNIL (véritable repère de gauchistes cosmopolites capitulards), se base justement sur les données => si les données sont biaisées, incomplètes ou totalement farfelues, le système ne pourra faire autrement que de donner des indications biaisées, incomplètes ou totalement farfelues.
Ce que je pense, c’est que la ville de Marseille - et j’imagine l’Etat - se préparent à balancer des millions d’euros dans un proof of concept de surveillance qui risque de ne rien donner du tout.
On a ici l’habitude de ce style d’idées folles sécuritaires: si ça ne fonctionne pas c’est qu’on n’en fait pas assez, si ça fonctionne il faudra alors étendre le magnifique concept que voilà à toutes les villes de France.
Seul point positif: il semblerait que la ville garde la main sur les données (coucou Palantir).
Le 22/03/2018 à 15h12
Et pour les truands du milieu local qui règlent leur compte très régulièrement sur la voie publique, ils comptent faire quoi ? " />
Le 22/03/2018 à 15h31
arbitrage vidéo
Le 22/03/2018 à 15h32
Le 22/03/2018 à 15h34
Le 22/03/2018 à 15h50
Comme pour les clopes, il suffit d’augmenter drastiquement le prix des cartouches de kalachnikov.
C’est pourtant pas compliqué… " />
Le 22/03/2018 à 16h14
Ya une quantité de mots et de phrases qui ne veulent rien dire dans leur projet, c’est hallucinant :
“Big Data de la Tranquillité Publique” (le titre)
“décloisonner les silos”
“patrimoine de données”
“interagir avec le citoyen” (suffit d’aller chez lui…)
“permettre une lecture par anticipation de ce qui doit être mis en place sur l’espace public”
“Le traitement intelligent de volumes conséquents de données historiques et temps réel doit permettre aux acteurs de la sécurité et de la tranquillité publique d’apporter des réponses nouvelles et adaptées à leurs besoins”
Et j’en passe.
Quand on disait il y a quelques années, que toutes ces tendances des GAFAM à vouloir connaître tous nos faits et gestes feraient un jour ou l’autre des envieux du côté des Etats/gouvernements ….
Le 22/03/2018 à 16h15
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Le 22/03/2018 à 16h24
Y’a un concours du meilleur surveillant dans le sud-est ? " />
Le 22/03/2018 à 16h24
Le 22/03/2018 à 16h28
M. le maire de Marseille, si tu me lis: si ton projet passe, je ne mettrai plus jamais les pieds dans ta ville. Que j’aimais bien, pourtant.
Le 22/03/2018 à 16h32
” une lecture par anticipation de ce qui doit être mis en place sur l’espace public pour mieux protéger nos concitoyens “
Ah, ils vont réduire les inégalités et faire des quartiers mixtes au lieu d’entasser les plus pauvres au mêmes endroits, loin des transports et du travail ?
Le 22/03/2018 à 16h32
Sinon, quelqu’un peut m’expliquer le problème concret qui devrait être résolu par cette solution technique ?
Le 22/03/2018 à 16h36
Dans cette Marseille sécurisée, la municipalité espère pouvoir « identifier les auteurs d’actes de délinquance via une analyse des réseaux sociaux », localiser le nombre de marchés à la sauvette, « détecter la préparation d’évènements sauvages ou d’actes de délinquances », comme des apéros géants, le racket aux abords des écoles…
Heuu… S’ils mettent en prison toutes ces personnes, va plus y avoir grand monde dans les rues de la ville, à moins qu’il ne transforme la ville entière en prison des baumettes.
" />
Le 22/03/2018 à 16h36
Lorsqu’on sait que dans ma ville la Mairie depuis des années faisaient des traitements des incidents (dont noms des personnes) remontés par la PM sans la moindre déclaration à la CNIL, ça prend toute sa saveur l’amendement COM-40 (en l’état) adopté… Autant dire qu’à l’époque la réunion de la section en présence du délégué du Maire à la sécu a été très houleuse lorsqu’on a fait cette belle découverte…
Le 22/03/2018 à 16h43
" />
c’est ce que j’avais en tête justement.
j’ai pas lu le bouquin mais les articles de la presse US sur pred pol (peut-être même ceux que tu cites ^^).
Le 22/03/2018 à 16h46
j’ai l’impression justement que cette solution technique un peu magique cherche à résoudre tous les problèmes de sécurité de la ville.
On installe le bouzin, on le branche à toutes les caméras, on lui donne tout plein de données à manger et hop!
Le 22/03/2018 à 16h48
Déjà 200 000 malfrats arrêtés selon la police (et 17 selon les délinquants) " />
Le 22/03/2018 à 16h52
Je serais curieux de connaitre le coût en terme d’impots locaux pour les marseillais …
Et se baser (en partie) sur les rezo socio pour prédire, c’est pas comme si on pouvait faire du bad buzz et des fake news par ces même tuyaux.
Et l’intoxication volontaire du système par les locaux, je leur fais confiance pour trouver la(es) faille(s).
Le 22/03/2018 à 17h00
J’aime bien l’idée mais il manque quand même quelque trucs pour que cela soit amusant, notamment un fusil lié a la caméra qui tirerait, suivant les cas, des seringues hypodermiques pour les gentils et des balles pour les méchants.
Le 22/03/2018 à 17h01
Les gars j’ai une idée du nom pour le programme on l’appelle ctOS !
Quoi ? C’est déjà pris par un jeu vidéo ! ☺
Le 22/03/2018 à 17h02
Dans cette Marseille sécurisée, la municipalité espère pouvoir « identifier les auteurs d’actes de délinquance via une analyse des réseaux sociaux », localiser le nombre de marchés à la sauvette, « détecter la préparation d’évènements sauvages ou d’actes de délinquances »,
Tout cela est risible. J’ai bossé pendant 2 ans dans le 2ème pas loin d’Arenc et il y a pas besoin de tout çà pour s’apercevoir des vendeurs à la sauvette de smartphones tout neuf, de la roulotte sur les bagnoles ou du trafic de drogue. Les mecs se cachent à peine et c’est pas une collection de caméra ou une surveillance de FB qui changera quelque chose à une situation qu’on laisse pourrir.
J’y suis pas repassé depuis un an mais j’imagine que çà a pas changé.
Le 22/03/2018 à 17h15
Il me semble qu’aux USA il existe déjà un tel système de prédiction dans certaines villes ou quartiers de villes.
Les 2 principaux problèmes à mon sens de ces systèmes sont 1/ la trop grande foi des modeleurs dans la précision de leurs données en entrée (un grand classique) et 2/ la quasi impossibilité de suivre en temps réel l’évolution des agents (les individus) et/ou de leurs actions du fait de leur éclatement dans le temps et l’espace et de leur imprévisibilité (dynamique, chaos). Il n’est (théoriquement) pas possible d’en déduire des trajectoires qui pourraient donner lieu à des décisions pertinentes à prendre, même statistiquement.
Ce dernier point pourrait être mitigé par la participation du public lui-même à sa propre surveillance (style Panopticon), et nul doute qu’on pourrait augmenter l’acceptabilité d’une telle horreur sous des couverts de “personal smart protection”.
Le 22/03/2018 à 17h52
Je souhaite un échec complet à ce bien sombre projet - comme ça a été dit avant, une fois la foirade établie, la raisons invoquée sera sûrement qu’il aurait fallu collecter plus de données…
Tout ça pour prédire (au mieux) que des crimes sont plus susceptibles de se produire dans les quartiers où la criminalité est la plus élevée!
M’enfin pour le coup, j’aurais presque aimé faire vendeur / consultant IBM. Les commissions doivent être sympa, tout ça sur le dos du contribuable, impeccable (pauvres Marsiens " />)
Le 22/03/2018 à 17h59
Oui …
C’est pour mettre des sous dans les caisses d’Oracle qui doit fournir la soluce technique " />
Le 22/03/2018 à 18h21
Tu oublies la blockchain ! Pas de vraie disruption digatalo-disruptive sans blockchain ! " />
Le 22/03/2018 à 18h51
Il faut dire aussi que Marseille est loin d’être une ville exemplaire en ce qui concerne la délinquance, la criminalité et le savoir-vivre.
Les mesures politiques de la municipalité marseillaise concernant ces sujets n’ayant pas porté leur fruit, celle-ci se tourne vers un “Big Data de la tranquillité”. La solution ultime ? Parce qu’il n’y en aura pas d’autres, à moins de faire de Marseille un “New York 1997”.
Vous ne réglez pas les problèmes de délinquance, de criminalité et de savoir-vivre sur le court terme. Cela demande de longues années. En attendant que les mentalités changent, que faire pour que les touristes et les Marseillais eux-même se sentent en sécurité et dans un ville respectable ?
Je suis opposé à ce “Big Data de la tranquillité”, vu ce qu’il promet d’être, mais je n’ai pas de solutions alternatives à proposer. Je n’en vois aucune. Ou plutôt, il y a des solutions alternatives, mais c’est dans les dictatures qu’elles sont utilisées.
Au risque de me faire encore lynché, je suis persuadé que c’est si la société française était plus mâture, aucune municipalité n’aurait l’idée de mettre en place un tel système de vidéo-surveillance.
Le 22/03/2018 à 20h17
Le 23/03/2018 à 09h20
OMG où avais-je la tête? " />
Le 23/03/2018 à 09h25
Le 23/03/2018 à 09h27
…permettre aux acteurs de la sécurité…d’interagir avec le citoyen…
A coup de tonfa dans l’anus? " />
Le 23/03/2018 à 09h37
…identifier les auteurs d’actes de délinquance…
Elle va installer des caméras et des micros dans les salles de la mairie où se joue les commandes publiques? " />
Selon moi c’est la (grande) ville qui crée et concentre la misère et la promiscuité, c’est la ville dans son fondement qui est violente et qui crée la délinquance " />
Le 23/03/2018 à 09h45
localiser le nombre de marchés à la sauvette
= la chasse aux pauvres " />
Comme en Thaïlande où la police s’attaque régulièrement aux petits vendeurs de rue pour faire plaisir aux investisseurs des gros restaurants qui les corrompent… résultat tout le charme qui attire les touristes disparait et la ville devient aseptisée et sans âme et les touristes n’y reviennent plus " />
Le 23/03/2018 à 09h51
…détecter la préparation d’évènements sauvages…
NOVLANGUE: il fallait lire “…détecter la préparation d’évènements libres…” " />
Les relents du racisme de l’état français et de son mythe du bon sauvage? " />
Le 23/03/2018 à 09h55
…occupation temporaire du domaine public…
Par le public? Ouh là là ça doit être vachement grave ça " />
Le 23/03/2018 à 10h16
Faits divers d’un état policier:
“…dans le jardin de sa grand-mère. Abattu de vingt balles, il était suspecté d’avoir une arme sur lui alors que seul un téléphone portable sera trouvé sur lui.”
C’est vraiment ça le modèle vers lequel veut tendre l’état français? Ça sera sans moi " />
Le 23/03/2018 à 10h24
Le 23/03/2018 à 15h39
Le 23/03/2018 à 15h50
Même si ça ne sert sans doute pas à grand chose, je me fais une session avec notre camarade WTF qui a un peu spammé.
Le 23/03/2018 à 15h53
Le 23/03/2018 à 15h56
Le 23/03/2018 à 16h08
Le 23/03/2018 à 16h08
oui oui. justement. ^^
Le 23/03/2018 à 16h17
Le 23/03/2018 à 17h50
Le 24/03/2018 à 15h17
Le 24/03/2018 à 22h41
Le 26/03/2018 à 10h33
Bah, c’est un peu ce qui est en train de se passer, non?
“We must dissent!”