Interdiction du portable à l’école : la confiscation adoptée à l’Assemblée, mais amendée
Le dîner de confiscation
Le 08 juin 2018 à 09h40
9 min
Droit
Droit
L’Assemblée nationale a adopté hier la proposition de loi relative à l’interdiction des portables dans les écoles et collèges. Le régime de confiscation prôné par la majorité a été adopté, mais limité : les téléphones devront être rendus aux élèves en fin de journée.
Comme on pouvait s’y attendre, les débats autour de ce texte destiné à rendre effective l’une des promesses phares du candidat Macron ont donné lieu à de nombreuses passes d’armes avec l’opposition.
Le député LR Frédéric Reiss a ainsi rapidement dénoncé une « pure opération de communication », l’interdiction du portable ayant été introduite dans le Code de l’éducation en 2010, lorsque l’UMP était aux manettes. Même son de cloche sur la plupart des autres bancs, notamment à gauche, où Elsa Faucillon (GDR) s’est élevée contre « l’absurd[ité] » de cette intervention législative.
« Ce n’est pas l’adoption d’une proposition de loi qui réglera le problème »
« Ce n’est pas l’adoption d’une proposition de loi qui réglera le problème d’un enseignant, d’un directeur d’école, d’un principal de collège qui se trouve en difficulté face à des parents (...) qui lui reprochent d’avoir confisqué un téléphone portable », a prévenu Alexis Corbière. L’élu LFI a ainsi raillé le manque de moyens dans les établissements scolaires, avant de lancer au ministre de l’Éducation : « Le jet de petit suisse, à la cantine, est un problème. Avez-vous prévu dans les jours qui viennent une grande loi pour interdire le jet de petit suisse ? »
La majorité s’est toutefois efforcée de justifier le bien-fondé de sa proposition de loi. « Le texte vise à instaurer une forme de droit à la déconnexion des enfants pendant le temps scolaire, pour que l’école constitue une sorte d’îlot où ils puissent se concentrer sur leurs cours et avoir des interactions avec leurs camarades » a notamment fait valoir la rapporteure, Cathy Racon-Bouzon (LREM). L’intéressée a néanmoins insisté sur le fait que ce droit devait « être complété par une approche éducative ».
La parlementaire est longuement revenue sur les « conséquences » de l’utilisation des portables à l’école : « perturbations » dans les cours, point d’accès à des contenus violents ou pornographiques, source de problème de vol, de racket ou de cyberharcèlement. Cathy Racon-Bouzon a au passage insisté sur les risques en matière de santé publique : « problèmes relationnels et émotionnels », « troubles du sommeil et de l’attention », « phénomènes de dépendance et d’addiction ».
« Si les nouvelles technologies peuvent susciter notre enthousiasme, en même temps, nous devons être vigilants vis-à-vis de tous leurs effets pervers » a embrayé Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale.
L'interdiction devient le principe
Ce dernier a concédé que le Code de l’éducation prévoyait effectivement « un début d’interdiction ». « Mais il est insuffisant, a soutenu le locataire de la Rue de Grenelle. Que la situation soit actuellement très imparfaite en est la preuve. »
Le ministre a ainsi vanté le « changement juridique très important » opéré par la proposition de loi LREM. « L’interdiction devient le principe, les établissements conservant une marge de manœuvre pour en déterminer les modalités. C’est cette interdiction de principe qui permettra sa généralisation » a martelé Jean-Michel Blanquer.
À ce jour, l'utilisation du téléphone portable est interdite « durant toute activité d'enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur ». Avec le texte adopté hier par l’Assemblée, l’usage des mobiles est prohibé « par défaut » dans les établissements scolaires. Il reviendra à chaque école maternelle, primaire et aux collèges de définir, au travers de leur règlement intérieur, d’éventuelles dérogations.
« La rédaction proposée permet, de plus, de remédier à une faille de la législation actuelle : l’interdiction de l’utilisation du téléphone portable pendant les activités d’enseignement » a poursuivi Cathy Racon-Bouzon. Estimant que cet usage pouvait être « très pertinent lorsqu’il est encadré par l’enseignant », les députés ont souhaité, en commission, qu’une utilisation à des fins pédagogiques soit dorénavant possible, « par exemple dans le cadre de l’éducation au numérique ou pour certains apprentissages, quand l’outil numérique vient enrichir la pédagogie de l’enseignant », a précisé la rapporteure.
En cas de confiscation, le portable devra être restitué en fin de journée
Après avoir – sans surprise – rejeté plusieurs motions de rejet préalable et de renvoi en commission déposées par l’opposition, les députés n’ont finalement guère amendé le texte adopté fin mai en commission des affaires culturelles (voir notre article).
La principale modification porte sur la confiscation des téléphones, qui est à ce jour très délicate à mettre en œuvre par les personnels de l’Éducation nationale. À l’approche des débats en séance publique, le groupe LREM avait déposé un amendement autorisant expressément le « personnel éducatif » à saisir l’appareil d’un élève ne respectant pas l’interdiction.
L’idée : que le téléphone soit conservé pendant quarante-huit heures, le temps que les parents viennent le récupérer auprès du directeur, dans une logique de « responsabilisation ». Faute de quoi, le mobile serait malgré tout remis à l’élève.
Afin de « sécuriser » cette proposition, la rapporteure a fait adopter plusieurs sous-amendements « visant à rendre plus souples les modalités du dispositif » :
- L’appareil pourra être confisqué par « un membre de l’équipe de direction ou un personnel enseignant ».
- Il devra être restitué « au plus tard » lorsque l’élève « quitte l’établissement à la fin des activités d’enseignement de la journée », aux parents ou, à défaut, au jeune lui-même.
Une mesure qui pourrait aussi soulager certains parents, puisque leurs enfants pourront continuer de les appeler en cas de problème après l’école, même en cas de confiscation durant la journée.
Les députés n’ont toutefois pas jugé bon d’adopter d’amendement relatif à la responsabilité des personnels en cas de détérioration d’un téléphone confisqué. Au regard des règles applicables aux agents publics, Cathy Racon-Bouzon a convaincu ses collègues en soutenant que les surveillants et autres professeurs ne couraient « aucun risque » : « En cas de vol ou de bris, c’est la responsabilité de l’administration qui serait en cause. »
La piste du BYOD s'entrouvre pour les smartphones
Alors que les interrogations autour du « plan tablettes » de François Hollande restent en suspens, l’Assemblée a introduit hier un article ouvrant la porte à une plus grande utilisation des smartphones durant les cours – à des fins pédagogiques bien entendu.
Le groupe majoritaire a fait adopter un amendement qui permettra aux établissements volontaires de mener, à titre expérimental, « des projets éducatifs destinés à favoriser le développement de l’usage pédagogique du smartphone, notamment dans le cadre de projets dits BYOD (bring your own device), l’objectif étant de faire de ces équipements une aide à l’apprentissage ».
« Cette disposition doit permettre à des établissements souhaitant s’engager dans cette voie de définir de façon autonome des programmes tendant à éduquer les élèves à une utilisation responsable des téléphones mobiles, dans leur triple dimension d’outil de travail, d’outil de socialisation et d’outil de découverte du monde », faisaient valoir les députés LREM.
Les profs ne seront finalement pas concernés par l’interdiction
Fait notable, la majorité a renoncé dans le même temps à étendre l’interdiction des téléphones portables aux membres de la communauté éducative. L’amendement déposé à cet effet a été retiré avant même que les débats n’aient commencé.
De nombreux autres amendements soutenus par des élus du groupe LREM ont d’ailleurs été retirés. Tel fut le cas pour celui sur la généralisation des « semaines sans écran », ou bien encore celui de la rapporteure sur l’apposition de messages de sensibilisation dans les publicités pour les smartphones et autres appareils connectés.
Le ministère va préparer un vade-mecum à destination des écoles
Si la proposition de loi doit désormais être soumise au Sénat, la majorité s’est d’ores et déjà propulsée hier sur sa mise en œuvre. « Il incombera aux établissements scolaires d’assurer l’application pratique de la réforme, que ce soit en demandant aux élèves d’éteindre leur portable et de le mettre au fond de leur sac, ou en utilisant des casiers », a ainsi expliqué Cathy Racon-Bouzon.
Le ministre de l’Éducation nationale a ajouté que ses services publieraient « prochainement un vade-mecum » afin « d’accompagner les établissements dans la mise en œuvre concrète de cette interdiction ». Un document qui devrait être élaboré par la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGSCO) « avec l’appui d’un groupe de travail réunissant notamment des professeurs et des chefs d’établissement », dans l’objectif de définir des bonnes pratiques.
Ce à quoi Jean-Michel Blanquer a ajouté :
« Contrairement à ce que j’ai pu entendre, il n’est pas question d’imposer ces modalités, par exemple l’installation de casiers dans tous les établissements ; nombre de conseils départementaux se disent intéressés par cette option, qui pourrait présenter d’autres avantages, comme un rangement plus aisé des manuels, mais ce ne sera qu’une possibilité. Chaque établissement, en fonction de la configuration de ses locaux et de son organisation propre, pourra définir les modalités d’application de cette interdiction, en tenant le plus grand compte de ses spécificités. »
Interdiction du portable à l’école : la confiscation adoptée à l’Assemblée, mais amendée
-
« Ce n’est pas l’adoption d’une proposition de loi qui réglera le problème »
-
L'interdiction devient le principe
-
En cas de confiscation, le portable devra être restitué en fin de journée
-
La piste du BYOD s'entrouvre pour les smartphones
-
Les profs ne seront finalement pas concernés par l’interdiction
-
Le ministère va préparer un vade-mecum à destination des écoles
Commentaires (87)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 08/06/2018 à 10h22
ben écoute je sais pas quel âge tu as mais chez moi t’avais parfaitement le droit de jouer à la GameBoy ou sur ta calculatrice en dehors des cours.
qu’est-ce que ça peut bien foutre à l’EN que les gamins s’envoient des gifs entre les math et la bio?
qu’est-ce que c’est que ce pays dont la puissance publique veut réguler la façon dont les gamins s’amusent en dehors des cours?
Putains de réacs. " />
Le 08/06/2018 à 10h23
“réguler la vie des gamins”, ce n’est pas vraiment ce que j’ai lu pour ma part.
la loi n’est pas parfaite et il est étonnant qu’il en faille une pour ça, mais un portable n’a rien à faire dans l’enceinte d’une école et où il entraine beaucoup trop de “perturbations”.
Ce que font les gamins et comment ils communiquent en dehors de l’école/collège/lycée, c’est une autre histoire et n’est absolument pas le sujet de cette loi, il me semble.
Le 08/06/2018 à 10h25
c’est aussi débile que les règlements intérieurs.
tout ça est bonnet blanc et blanc bonnet.
le règlement intérieur qui interdit le portable y compris en dehors des cours est un règlement de vieux réac moralisateur.
Encore une fois je vois pas ce que ça peut faire à l’équipe enseignante que les gamins utilisent leur portable en dehors des cours.
ils pourraient interdire les sucettes et les bonbons aussi, le sucre c’est mauvais pour la santé.
Le 08/06/2018 à 10h25
je dis en dehors des cours. pas en dehors de l’enceinte de l’établissement. nuance. ^^
Le 08/06/2018 à 10h27
mais justement, il me semble que beaucoup de ces “perturbations” sont générées par les portables en dehors des cours. Mais merci de l’avoir précisé car ce n’était effectivement pas noté dans ton post initial.
Le 08/06/2018 à 10h34
En quoi ça serait vieux réac et moralisateur ? c’est toi qui te pose en juge de la morale ici (ou en libertarien à l’américaine, tu t’es trompé de pays)
Dans une école c’est le chef d’établissement qui décide des règles, s’il ne veut pas que les jeunes jouent avec des skates dans l’enceinte il a le droit, idem pour les téléphones.
Y a rien d’immoral ou de choix sociétal. Simplement que le téléphone n’est pas nécessaire à la construction d’un enfant ce qui est une des mission de l’école. Il n’est pas non plus nécessaire à sa sociabilisation (autre mission de l’école). Car hors des cours mais dans l’enceinte tu reste A l’école quoi que tu en dise. L’élève reste un élève assigné aux règles qu’il soit en cours ou en récréation
Le 08/06/2018 à 10h38
Tout est dit, merci !
Le 08/06/2018 à 10h43
Ce gouvernement régule la vie des derniers de cordée, de ceux qui ne sont rien, des sans dents (à non, celle-là, c’était le précédent menteur).
Et il dérégule la vie des plus riches.
Je ne comprends toujours pas comment, en si peu de temps, en étant connu que pour être passé par la banque Rothschild, il a pu être élu.
Ça s’achète une élection ?
Le 08/06/2018 à 10h54
Le 08/06/2018 à 10h56
Le 08/06/2018 à 10h57
Le 08/06/2018 à 10h59
Quelques erreurs dans le texte, mais l’analyse est pas mal :
https://psychologie-sante.tn/limpact-de-la-technologie-sur-lenfant-en-developpem…
Hébergé en Tunisie car la nana est diplômée en sciences humaines et installée à Tunis.
Il faut le prendre avec un regard critique, tout n’était pas “mieux” avant. Par contre les pays comme USA et Canada donnent un réel aperçu des dangers du numériques (Suicide en hausse, harcèlement plus poussé, obésité due à la “sédentarisation des activités”, divers trouble du développement et de la créativité,…)
Donc pour une fois disons que nous sommes sur un principe de précautions, en attendant de connaître l’impact de ces technos avec du recul et des années d’expérience, ont peu bien laisser les jeunes s’adonner aux écrans matin et soir (disons 1h le matin et 4h le soir minimum) mais ne pas pouvoir en journée. Ils auront tout le temps de jouer avec la technologie
Le 08/06/2018 à 11h18
si déjà on les supprimait à l’assemblée, peut-être qu’ils écouteraient ce qu’ils votent.
Le 08/06/2018 à 11h54
Le 08/06/2018 à 12h08
Le 08/06/2018 à 12h09
papier-peint anti-ondes
Problème réglé. Sujet suivant ?
Le 08/06/2018 à 12h10
Bonne Chance pour faire appliquer ce texte de loi (Si jamais le décret passe) … " />
Sinon Dans les idées à la con, j’en ais une : faire en sorte de mettre les lycée dans une zone blanche !
Je connais des forts sardes avec des murs conçus pour arrêter les boulets de canons (Ils font 2-3 m d’épaisseur) qui feraient parfaitement l’affaire …
(L’un d’eux abrite d’ailleurs un resto pas degeu !)
Le 08/06/2018 à 12h17
Le 08/06/2018 à 12h20
Et pourquoi ils ne sont pas inclus ? POurtant l’interdiction de téléphone est quasiment similaire dans les règlements de collège/lycée " />
Le 08/06/2018 à 12h24
Le 08/06/2018 à 12h26
ben oui c’est bien connu que le problème ne se pose plus entre la fin de 3e et le début de la seconde.
pouf tout a changé en 2 mois de vacances: les momes sont magiquement beaucoup plus raisonnables, leur personnalité est définitivement construite et il sociabilisent avec leur voix.
Le 08/06/2018 à 12h27
C’est surtout le pourquoi, a part les lycées avec BTS ou il peut y avoir beaucoup de majeur, mais vu qu’ils doivent suivre le règlement intérieur
Le 08/06/2018 à 12h30
ils se parlent avec leur smartphone, continuent les conversations qu’ils ont eues la journée ou 2 minutes avant de sortir.
Contrairement à ce que pas mal de gens osent sortir dans les commentaires, les mômes passent autant de temps à sociabiliser. ils le font juste différemment.
Le 08/06/2018 à 12h33
les mecs qui jouent ou qui échangent pendant les cours ou les contrôles, c’était déjà interdit y’a 20 ans.
le gamin qui triche, il viole déjà le règlement, peu importe le support.
Le 08/06/2018 à 12h43
excuse moi Carbier, mais je n’ai pas besoin de l’EN pour apprendre à mes gosses ce qui est bien ou mal, ou la façon dont il faut sociabiliser.
je demande juste à l’EN d’instruire mes gamins, pas de leur dire comment ils doivent utiliser leur temps pendant les pauses.
d’ailleurs je constate que le même règlement n’interdit pas les consoles portables ou les appareils photo.
Le souci est donc internet, pas les portables.
Le 08/06/2018 à 12h51
Le 08/06/2018 à 13h05
Le 08/06/2018 à 13h13
Le 08/06/2018 à 13h18
Le 08/06/2018 à 13h28
Euh même si son discours est à mon sens un tissu d’âneries, je trouve que coller à la définition de l’éducation nationale c’est donner un rôle bien trop grand au corps enseignant. Le rôle, les responsabilités, et l’image même du professeur a évolué depuis un siècle (pour faire simple). Avec le peu de temps et le peu de moyens à sa disposition le prof des écoles ou le prof de collège ne peut pas éduquer un enfant. Avec les maigres moyens, le soutien parcellaire de la hiérarchie, les salaires qui frisent le ridicule, les enseignants sont, à mon avis, déjà bien heureux de pouvoir instruire dans de bonnes conditions. Que les parents éduquent leurs enfants et non pas les enseignants ne me choque pas et me paraît même une évidence.
Maintenant ça ne veut pas dire laisser faire tout et n’importe quoi dans l’établissement même, et si dans la vie un adulte se doit se respecter des règles, il en est tout autant des élèves. Mais les parents doivent être présents sinon on assiste au délitement qui a lieu actuellement.
Le 08/06/2018 à 13h29
Le 08/06/2018 à 13h32
Le 08/06/2018 à 13h35
" />
Le 08/06/2018 à 13h37
Le 08/06/2018 à 13h38
Le 08/06/2018 à 13h41
C’est ce qu’on appel le défi de l’éducation nationale xD
Je suis d’accord avec toi mais ta vision est un peu trop pessimiste, de nombreux profs se battent pour améliorer les choses, faire un travail plus transverse et d’équipe, …
Je te donne un exemple, mon père faisait un cours en plus dans son collège “Actualité” le but, des groupes de 3 jeunes qui choisissent un fait d’actu (le sujet importe peu, mode, sport, politique, science, …) et ils le présente après recherche à leurs camarade. Ce qui fonctionnait en Segpa comme en normal.
Idem ils apprennaient au SEGPA à serrer une main ^^ ça parait con à dire mais combien de jeune ne savent plus la distance à avoir, le regard, la fermeté, …. c’est finalement la base mais c’est pas évident.
En gros tout ça pour dire que dans le noir des conditions de travail de merde (il est aussi syndicaliste ^^) la lumière peut sortir !
Le 08/06/2018 à 13h41
enfin bref, je vais pas y passer la journée.
je trouve juste dommage que l’école déresponsabilise les parents.
si les mecs refilent un iPhone à leur gamine de 10 ans, c’est pas en l’interdisant en journée que ça va régler le problème des parents tout le reste du temps.
Le 08/06/2018 à 13h44
Le 08/06/2018 à 13h48
Afin de « sécuriser » cette proposition, la rapporteure rapporteuse a fait adopter plusieurs sous-amendements « visant à rendre plus souples les modalités du dispositif » :
D’après ce que j’ai compris ce matin à la radio, c’est juste illégal de confisquer un objet (quel qu’il soit) privé. Hormis un couteau par exemple.
Le 08/06/2018 à 13h49
je ne pense pas avoir dit à aucun moment que le numérique se suffisait à lui-même, mais visiblement c’est ce que tu as compris. j’ai du mal m’exprimer, désolé.
Le 08/06/2018 à 13h53
ah on y arrive au fin mot de l’histoire …
du coup tout est tellement mélangé et confus qu’il y aurait moyen d’y passer la journée, effectivement.
" />
Le 08/06/2018 à 13h55
Franchement quand on te lit on a plutôt l’impression que tu prêches la liberté à tout prix pour les enfants de faire ce qu’ils veulent, un soixantehuitard qui a raté son époque.
Je pense que tu ne vois que le “bon” côté de la technologie et que tu occultes (volontairement ou pas) tous les méfaits que cela peut engendrer : harcèlement, perte de concentration; des phénomènes qui sont perceptibles actuellement.
Ceci étant je suis d’accord que les parents doivent être responsables, plus responsables de leurs enfants, j’en ai déjà parlé plus haut. Mais être plus stricte dans l’enceinte de l’établissement ne vaut pas caution pour les élèves de faire n’importe quoi chez eux. Même si c’est pour moi de la poudre aux yeux, le smartphone n’étant pas le problème n°1 à l’école et au collège, j’ose espérer que c’est un des prémices pour une remise dans les rails de l’école.
Le 08/06/2018 à 14h17
je prêche effectivement la liberté pour les gamins de faire “ce qu’ils veulent” (légalement évidemment) entre deux cours.
après si les parents sont assez cons pour refiler un smartphone avec forfait illimité à un gamin de 6e, “libre” à eux.
je vois juste qu’on empêche une utilisation légitime pour certains élèves juste parce que d’autres font les cons sur snapchat. c’est le même raisonnement débile qui pousse certains à vouloir interdire les liens hypertexte parce qu’il y a des liens torrent.
c’est pas parce que j’ai des potes qui passent leur temps sur portable sur FB et minutebuzz que j’ai la même utilisation qu’eux.
au lieu de montrer aux gamins toute la richesse d’internet et des savoirs qu’on peut y trouver, on leur interdit tout bonnement le truc. malin. effectivement ça règle le problème. à l’école.
Le 08/06/2018 à 14h48
" />
Le 08/06/2018 à 14h54
Je pense qu’il faut voir 2 choses :
C’est sur ces points que l’école a son rôle à jouer : enseigner et former à l’utilisation des nouvelles technologies (qui sont pas si nouvelles…) et mettre en garde sur leur danger.
C’est seulement une fois formés qu’on peut autoriser aux jeunes d’avoir leur téléphone par exemple.
Clairement dans mes cours je n’empêche pas les étudiants d’utiliser leur téléphone tant que ça ne gêne pas les autres et en TP par exemple avoir accès à internet peut être très utile : on voit les étudiants se partager en temps réel leurs résultats, rechercher des infos complémentaires, vérifier mes explications, etc et ça c’est vraiment bien. Mais on peut pas attendre de la même chose de collégiens.
Le 08/06/2018 à 15h28
“C’est seulement une fois formés qu’on peut autoriser aux jeunes d’avoir leur téléphone par exemple. ”
oui. seulement ça c’est le rôle des parents. en théorie du moins.
En fait je vois pas ce qu’un gamin de collège fait avec un smartphone avec de la data (fin de collège à la limite).
ça me viendrait même pas à l’esprit d’en filer un à mon gosse.
Je pars donc du principe que si le gosse en a un, c’est que les parents lui ont filé en connaissance de cause. et avec un forfait data minimum, ce qui de facto limite les usages.
Le 08/06/2018 à 15h39
c’est amusant … vous démarrez en traitant le gouvernement de réacs et au final, les gamins de collège (enfin ceux avec un peu de culture générale) vous attribueraient exactement le même terme suite à ce genre de phrase : “je vois pas ce qu’un gamin de collège fait avec un smartphone avec de la data”
Je précise que sur ce coup, je suis tout à fait d’accord avec votre remarque.
Le 08/06/2018 à 16h29
Moi je me rappelle très bien que des consoles de jeux trainaient dans les écoles. Je crois que c’était majoritairement des GameBoy. Et on n’en faisait pas tout un fromage.
Le 09/06/2018 à 18h25
lol
suis étonné qu’un mec aussi intelligent que carbier ne fasse aucun rapprochement calendaire!!!
Un peu comme tous les journalistes qui balancent la gréve a la sncf s’essouffle durant toutes les semaines de pont….sont pas cons, vont pas faire gréves durant les vacances ça fait pas chier le monde ça! Par contre esprit d’analyse et esprit critique de la part de nos branleurs du CELSA = NULL.
Ils méritent bien la loi sur la censure qui va leur tomber sur la tronche….de toute façon ça les changera guère.
Le 10/06/2018 à 06h18
Je suis assez d’accord avec tout cela.
Certaines parties me semblent un peu idéalistes cependant.
Responsabiliser des jeunes vis à vis des portables (n’oublions pas qu’en 6ème on parle de gamins de 10 ans), c’est bien joli, mais si on en arrive à légiférer c’est que les règlements intérieurs des collèges sur ce sujet ne sont visiblement pas respectés.
Car oui, dans un monde idéal, il vaut mieux des règles plutôt que des interdictions, mais ne rêvons pas !
La révolution numérique est récente mais faut il prendre le risque de sacrifier qqs générations de “jeunes” pour avoir une vision plus précise de la situation ? Sans préjuger de leur valeur, quelques études ont été faites déjà, du genre “QI en chute libre”.
Ah le porno, mais là on dépasse largement le cadre du collège et de cette loi … Je suis inquiet et pour cause ! à vous lire, je ne suis pas sûr que nous ayons la même définition de “contenus extrêmes”. Toutes les dépravations humaines, même les plus abjectes sont à portée d’écran … dès 10 ans ou moins !
Allez expliquer ça à un gamin alors qu’il est déjà compliqué pour certains d’avoir une discussion avec son enfant sur des pratiques classiques.
Et d’une manière générale, même le porno mainstream donne une image tellement dégradante et négative de la femme qu’il en restera toujours qqch dans ces esprits en plein développement et malléable, avec les conséquences potentielles que l’on peut, hélas, supposer.
Pour finir sur une autre note, j’ai l’impression qu’on oublie trop vite dans notre société de la sur-stimulation que l’ennui a quand même quelques avantages !
Une petite dose par ci par là, au lieu d’avoir le réflexe immédiat d’attraper son portable, cela ne peut pas faire de mal, surtout à cet âge.
Le 10/06/2018 à 11h06
mais bon sang, c’est pas du domaine du législateur, c’est du domaine des parents!!!
Non tu n’auras pas de portable à 10 ans ni a 11 ni a 12. Allé suis pas totalement réac, à 15 au lycée tu y auras droit.
J’allais ajouter que si ça fait une crise une bonne fessé ça calme.
J’oubliais que ces cons de députés et sénateurs ont également légiféré sur la fessé. Après ce sont les mêmes qui viennent chialer que les mômes sont mal élevés et intenable….allez comprendre.
Le 10/06/2018 à 13h14
entièrement d’accord, c’est du domaine des parents !
Mais en attendant que ceux qui sont concernés sortent du système de l’enfant-roi, et comme les règlements intérieurs ne sont guère respectés, le législateur ne peut pas rester les bras croisés en ce qui concerne l’école/collège, un endroit qui est de son ressort. Ensuite bon courage pour la mise en pratique.
Le 10/06/2018 à 17h45
C’est une très bonne chose que le téléphone soit obligatoirement rendu à la fin de la journée. Car sinon en cas de pépin les élèves concernés ne pourraient pas joindre leurs parents.
Le 10/06/2018 à 21h31
Le 11/06/2018 à 08h28
oui enfin je suis pas un gamin de collège, et je sais très bien ce que font les gamins de collège avec de la data, merci. ^^
seulement à cet âge là il faut encadrer leur utilisation d’internet, du coup le meilleur moyen c’est quand même le forfait avec un minimum de data (ce qui est une problématique parentale).
ce qui ne veut pas dire qu’il faut interdire les terminaux.
Le 11/06/2018 à 08h42
C’est illusoire, ca va necessiter une infrastructure monstrueuse que les colleges n’ont pas du tout envie de supporter. Il suffit de voir la disponibilité des casiers censés etre uniques par eleve pour y stocker les bouquins etc, et surtout leur etat. Mon gamin n’en a jamais eu durant tout son passage au college, sauf une fois ou il fallait le partager avec un pote, sans parler des casiers fracturés.
Bref le college n’est pas une consigne, il y a des regles il faut les appliquer, et ca passe par l’education des parents d’abord plutot que celle des eleves…
Le 12/06/2018 à 10h51
Le 12/06/2018 à 16h30
À se demander comment faisaient tous les collégiens pour joindre leurs parents avant que le portable n’existe …
Le 13/06/2018 à 07h44
Y avait des cabines " />
D’ailleurs, le portable force encore moins à retenir les numéros de téléphone
Le 14/06/2018 à 05h32
Et bien retour en arrière, sur un sujet pourtant essentiel.
Je vois en lisant les commentaires qu’on a en fait beaucoup de collégiens ici " />
Le plus important, l’amendement déresponsabilisant les personnels est abandonné.
Bref du coup tout ça pour rien.
Oui le portable DOIT évidement être interdit à l’école, il n’a rien à y faire récréation comprise.
Le soucis étant que ce n’est pas à l’école ou à l’EN de le faire, mais aux parents, si tout simplement ils avaient du bon sens… quoique difficile de céder quand ton gamin va te répondre que c’est le seul parmi une bande de zombies qui ont tous les dernier imachin ou struc. suffit de regarder une récrée actuellement, c’est pitoyable.
Et non les enfants n’ont pas besoin de pouvoir appeler leurs parents en cours. si le smartphone étant arrêté est au fond du sac, cela devrait suffit à rassurer les parents non ? Puisqu’ils s’empresseront de le ré-allumer dès la sortie du collège…
Je sais pas finalement ce qui est le plus inquiétant. les gamins shootés au smartphone toute la journée… ou les parents qui trouvent cela tellement normal qu’ils en deviennent aussi crétins…
Le 14/06/2018 à 07h21
Le 14/06/2018 à 11h54
Vu que désormais ça se passe comme ça à l’école, je pense que l’on commence à atteindre le fond.
Beaucoup de parents autour de moi ont l’air bien. Le problème arrive quand on se soumet à la société de consommation qui impose d’avoir mieux ou au moins le même “truc” que le voisin.
Le 14/06/2018 à 11h58
Ce n’est même pas conscient, c’est pas forcément pour se la péter mais c’est une soumission aux désidératas des enfants. A chaque fois que le copain de mon fils voit qu’il a quelque chose de “nouveau” (et autant dire c’est plutôt rare), il pique une crise, emm* sa mère comme c’est pas permi, et elle cède. Forcément il aura moins de repère ce petit et dans le monde extérieur il risque de piquer sa grosse crise un jour.
Le 14/06/2018 à 14h26
Le 08/06/2018 à 09h52
Bienvenu au moyen-âge, c’était quand même “ mieux avant ” c’est bien connu.
Le 08/06/2018 à 10h00
franchement moi qui pensais le gouvernement et la majorité assez progressistes sur ce style de sujet, on se rend compte que c’est des putain de réacs en fait. ^^
cette loi est du gros n’importe quoi, sous couvert de santé mentale au autres conneries on prétend réguler la vie des gamins et la façon dont ils communiquent avec leurs potes.
Bienvenue en France, rien n’a changé visiblement.
Ceci dit c’est un joli pied de nez à tous ceux qui prétendent que ce gouvernement est libéral.
Le 08/06/2018 à 10h03
Ils régulent la vie des adultes (avec parfois l’excuse des gamins) alors on n’est plus à ça près " />
Le 08/06/2018 à 10h07
D’un autre côté ils font quand même la promotion de l’utilisation du portable à des fins pédagogiques.
Bon, je ne comprends pas pourquoi il faut une loi pour réguler l’utilisation du portable là où il y a un règlement intérieur.
Moi j’aimais bien à un moment l’idée des forfaits “3 numéros”: le portable de l’enfant ne peut appeler que 3 numéros.
Le 08/06/2018 à 10h13
Un smartphone n’a pas à être utilisé dans l’enceinte d’une école par des élèves ! A mon époque les smartphone n’existaient pas mais il était interdit de rapporter une console de jeu sous peine de ne la revoir qu’a la fin de l’année. Je me demande bien comment est venu ce laisser aller général, m’enfin j’ai quand même quelques soupçons…
Le gouvernement est quand même assez baltringue de rendre le smartphone à la fin de la journée car vu que pendant la journée c’est interdit c’est comme pisser dans un violons. Par contre le gamins qui ne pourra pas regarder son streamer favoris “ caca bouche super pinpin ” pendant une ou deux soirée la “il ira chialer sa mère et ne recommencera plus”.
Mais je suppose que ceux que je soupçonne y sont pour quelques chose et dirigent notre société en sous main sans le savoir ni le vouloir et ça va encore durer un paquet d’année…
Le 08/06/2018 à 10h17
Le 08/06/2018 à 10h19
Messieurs c’est rien de plus que la transposition de la réalité de beaucoup d’établissement dans la loi (jusqu’à aujourd’hui même si le règlement interdisait le tel il était interdit de le confisquer)
Et dans les collèges ou c’est appliqué ça ne pose aucun soucis. Vous inventez un faux problème dans les commentaires, sur le terrain cela se fait déjà et sans soucis ni friction. Un collégien à bien assez de chose à faire, voir, lire, raconter, …. sans avoir besoin qu’on l’habitue à vivre en couple avec un écran et en prime que l’école soit un des lieux ou il devient accro à des applis et service “d’une grande utilité dans la vie”
Le 08/06/2018 à 16h55
Bon, cet écran de fumée, c’est fait. Quel va être le prochain ?
Le 08/06/2018 à 17h34
Le 08/06/2018 à 17h39
Le 08/06/2018 à 18h01
De toute façon ça ne sera pas appliqué. Quel prof veut assumer le risque de se faire défoncer sa bagnole (dans le meilleur des cas) ou la gueule (plus direct), si par malheur il brise le cellulaire en le confisquant ? Certes, d’après la loi il n’est pas tenu pour responsable, mais en réalité, est-ce que les parents vont laisser ça courir ? Ça m’étonnerait. Et les jeunes chances pour le pays encore moins.
Surtout qu’en plus, le corps enseignant se garde le droit d’utiliser leurs cellulaires sans restrictions aucune, alors pour l’exemplarité on repassera.
Le 08/06/2018 à 18h30
Non mais c’est du délire ça. Tu ne vas tout de même pas comparer des adultes avec des enfants entre 6 et 14 ans! Encore heureux que les enseignants peuvent utiliser leur smartphone dans l’établissement. Y’a des limites à l’exemplarité. C’est d’un ridicule.
Et donc tes enfants boivent (boiront) de l’alcool ou fumeront à 6 ans parce que tu t’offres ce plaisir et par exemplarité.
Pas étonnant que tout foute le camp.
Le 08/06/2018 à 18h56
Donc on légifère au niveau national sur ce qui relève du règlement intérieur d’une école.
Vivement la loi sur les horaires d’ouverture de la buvette à coté du terrain de foot.
Le 08/06/2018 à 19h04
Le 09/06/2018 à 07h14
Le 09/06/2018 à 08h12
Et si plus tard on bloque le lifi, les mômes vont avoir du mal à travailler. " />
Le 09/06/2018 à 09h36
Parfois je sort à l’heure des sorties du colleges du coin, les gamins ne parlent plus entre eux car rivés sur leur smartphone et pareil dans le bus, plus personne n’échange. C’est un énorme retour en arrière.
combien de fois j’ai vu la même-chose !
“des gamins marcher 600 m. SANS s’adresser la parole………
.au lieu de : faire des blagues, se charrier entre-eux
se disputer-gentiment, etc….vivre quoi” !
Le 09/06/2018 à 10h24
Le 09/06/2018 à 12h26
très bien vu !
à une ou 2 nuances près cependant :
Le 09/06/2018 à 13h42
c’est bien la première fois que ce gouvernement utilisera le principe de précaution. Pour les autres décision il a surtout été très urgent de ne rien faire et surtout ne pas appliquer ce sacro saint principe, les apiculteurs remercient donc manu et font de gros poutou à nico hulot
Le 09/06/2018 à 13h45
pourquoi???
mais c’est simple voyons, tic tac tic tic tac, les lycéens d’aujourd’hui ont de forte chance de coller une méchante branlée à la bande à macron dans 1, 2 et 4 ans si on leur enlève leur hochet.
Et oui ces petits cons iront aux urnes dans pas longtemps….
Le 09/06/2018 à 15h15
Le 09/06/2018 à 16h03