[Interview] Charte des libertés numériques : le « oui, mais » de Benjamin Bayart
Il est fort Bayart
Le 13 juin 2018 à 09h34
7 min
Droit
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Alors que députés et sénateurs songent à introduire une « charte des droits et libertés numériques » dans le bloc de constitutionnalité, nous avons sollicité l'avis de Benjamin Bayart, co-fondateur de La Quadrature du Net et président du Fonds de Défense de la Neutralité du Net.
Que vous inspire ce projet de charte constitutionnelle ?
D'abord, je trouve que c'est soudain. Ça tombe comme une merde sur une planche. Ce n'est manifestement pas préparé.
Deuxièmement, il y a visiblement quelques idées, mais je ne vois pas une façon de penser qui soit structurelle au numérique. Et ça manque !
Quand on parle du droit à l'information ou du droit d'accès à Internet, on est dans un rapport très 18ème siècle – protection des libertés des citoyens contre l’État. Or une des spécificités du numérique, c'est que l'espace public numérique est fabriqué par le privé.
Par exemple, le secret des correspondances a été pensé pour que l’État n'ouvre pas le courrier des citoyens sans une bonne raison. Si je transpose au numérique, ça ne doit plus s’appliquer à la puissance publique, ça doit s'imposer à n'importe qui opérant un serveur mail. Le numérique modifie la notion de public et la notion de privé. Et c'est quelque chose que je ne vois pas transparaître dans les points débattus.
Que faudrait-il donc inscrire, selon vous, dans cette charte ?
Un des éléments qui manque, c'est la liberté d'expression. La liberté d'expression qui est protégée par l'article 11 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 et par la loi de 1881, c'est en gros la liberté d'expression des journalistes. Mais la liberté d'expression de l'individu qui poste sur Facebook n'est pas protégée.
Porter atteinte à la liberté d'expression de quelqu'un, le censurer, même quand on est un acteur privé, ça devrait être interdit (ou à tout le moins encadré).
La notion de responsabilité des intermédiaires techniques serait également une notion intéressante à élargir. Elle est vraiment au croisement de la protection des données et de la neutralité du Net.
Il devrait aussi y avoir pour l'utilisateur d'un service un « droit de savoir ». Si j'utilise un service numérique, je dois avoir un droit de savoir ce que fait ce service : pas seulement les données qu'il stocke sur moi, mais ce qu'il en fait, comment il fonctionne...
L'obligation d'interconnexion pourrait par ailleurs faire partie des droits fondamentaux.
Ce que j'aurais aimé trouver dans un bloc de constitutionnalité, au fond, c'est le sous-jacent commun aux différents sujets (protection des données, neutralité...).
Si on liste tout ça et qu'on regarde le droit existant, on doit pouvoir faire ressortir les structures fondamentales qui définissent et protègent les libertés, afin de les intégrer dans le bloc de constitutionnalité, au propre.
Or ce que je vois ne ressemble pas à ça. Hormis la protection des données personnelles et la neutralité du Net, qui ont fait l’objet de longs travaux parlementaires au niveau européen, tout le reste me semble très brouillon.
Vous jugez donc qu'il serait utile d'avoir une charte semblable à la charte de l'environnement de 2004 ?
Je ne suis pas certain que la charte de l'environnement de 2004 soit très efficace...
Mais il y aurait besoin de mettre au propre, parce que les jurisprudences du Conseil constitutionnel ou du Conseil d’État sont hyper alambiquées. Parce qu'ils ont beaucoup de mal à comprendre – on ne peut pas leur en vouloir – comment les textes pensés aux 18ème, 19ème et 20ème siècle doivent s'appliquer dans un monde qui n'est pas tout à fait le même.
Il y a des éléments où l'on voit bien, où on arrive à trouver. Et puis il y a des éléments où ce n'est pas clair. Typiquement, quand le Conseil constitutionnel, qui a une jurisprudence relativement cohérente, essaie de définir la vie privée, c'est toujours à mourir de rire. Ils dérivent la vie privée d'articles de la Déclaration des droits de l'homme qui parlent d'autres choses.
Donc oui, il y a des choses qui seraient utiles. Pour moi, ça devrait être dans un texte à part, qui serait un peu le pendant de la Déclaration des droits de l'homme, mais pas forcément spécifique au numérique.
Aujourd'hui, sur le réseau, il y a un besoin de protéger la liberté des individus contre des puissances privées (même s'il ne s’agit pas forcément de grands groupes).
J'aime bien citer cette maxime de philosophie de Spiderman « Un grand pouvoir entraîne de grandes responsabilités ». Quelqu'un qui détient du pouvoir sur mon accès à Internet, que ce soit une toute petite association comme FDN ou une entreprise gigantesque comme Orange, c'est quelqu'un qui a une responsabilité et qui doit avoir les obligations qui vont avec.
Concrètement, pour l'internaute lambda, que changerait une charte protégeant notamment la neutralité des réseaux ?
La Constitution ne change jamais rien pour le citoyen de manière concrète dès la semaine d'après. C'est plus long...
Le bloc de constitutionnalité permet de garantir que l'on ne fasse pas de loi qui aille dans l'autre sens. En ce moment, on fait des lois qui disent que Facebook, tout seul, comme un grand, va détecter les contenus qui ne vont pas (terroristes par exemple) puis les supprimer. Typiquement, ça, ça ne va pas. C'est une décision automatique injustifiée et qui n'est pas susceptible d'appel.
Une loi comme ça, avec un bloc de constitutionnalité qui protège proprement quelques règles, ne pourrait pas passer. Ou ne pourrait passer que dans un cadre radicalement différent.
Protéger au niveau constitutionnel un certain nombre de libertés ou de structures garantissant les libertés à l'ère du numérique, ça interdirait aussi au gouvernement d'agir dans certains cas – en disant que c'est à la loi de le faire. Et ça obligerait dans certains cas le législateur à définir des choses, faute de quoi le texte ne serait pas conforme à la Constitution.
On a eu le cas par exemple sur la loi Renseignement, où à chaque fois que le législateur n'a pas dit pour quel motif et pendant combien de temps des données de connexion étaient conservées, le Conseil constitutionnel a dit qu'il fallait fixer des limites, et que ces limites ne pouvaient pas être fixées par un décret, mais dans la loi.
Et donc on aurait le même type d'effet. Ce n'est pas un effet tout à fait direct pour le citoyen. C'est un effet plus long, sur le fait que la loi va se structurer d'une manière de plus en plus conforme.
Pour résumer, vous estimez que l’idée est bonne, mais que tout dépendra du contenu ?
Oui. Le fait qu'on veuille définir au niveau constitutionnel quelques éléments de libertés fondamentales en lien avec le numérique est plutôt intéressant. Pour le moment, de ce que j'ai vu, ça me paraît faible. Et surtout, ce qui me paraît très très faible, c'est le fait que ce sont des éléments auxquels il faut réfléchir.
Pour faire ça proprement, il faut en discuter avec beaucoup de gens. Des gens qui connaissent bien le sujet du numérique, et des gens qui connaissent bien le droit constitutionnel, et qui vont réfléchir à comment on fait pour articuler tout ça, pour que ça tienne debout. Tout ça ne peut pas se discuter en quinze jours.
Merci Benjamin Bayart.
[Interview] Charte des libertés numériques : le « oui, mais » de Benjamin Bayart
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Que vous inspire ce projet de charte constitutionnelle ?
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Que faudrait-il donc inscrire, selon vous, dans cette charte ?
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Vous jugez donc qu'il serait utile d'avoir une charte semblable à la charte de l'environnement de 2004 ?
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Concrètement, pour l'internaute lambda, que changerait une charte protégeant notamment la neutralité des réseaux ?
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Pour résumer, vous estimez que l’idée est bonne, mais que tout dépendra du contenu ?
Commentaires (44)
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Abonnez-vousLe 13/06/2018 à 14h36
Tel que je la comprends, sa remarque portait plus sur la partie censure que sur la partie vie privée.
Et moi aussi je suis très septique sur ce point.
De quel droit on forcerait Facebook à héberger des contenus qui ne vont pas avec sa ligne éditoriale (ie. l’image qu’ils veulent vendre)? Jusqu’où on les forcerait à accepter ces contenus qu’il juge aujourd’hui indésirables ? A qui s’appliqueraient ces règles? juste aux gros, à tous?
Si demain j’ouvre un site web dédié aux poneys, je veux avoir le droit de censurer tout ce qui ne parle pas de poney. Si on essaie de me forcer à héberger des articles sur des voiture (pour rester soft " />), c’est plus mon site.
D’ailleurs, le terme de censure est complètement excessif. Je n’interdis à personne de parler de voiture, je ne veux juste pas qu’ils le fassent chez moi. Libre à eux de le faire ailleurs. Facebook n’interdit à personne de parler de ce qu’ils veulent non plus, juste ils ne veulent pas supporter certaines choses.
Le 13/06/2018 à 14h38
Oui et non.
Parce que je pense que tu comprends Entreprise comme Grande Entreprise. La situation actuelle permet aussi de protéger les familles des petites entreprises. Quand un chef de TPE ou PME fait une grosse boulette qui ruine sa société, c’est bien que sa famille ne se retrouve pas à la rue par exemple.
Le 13/06/2018 à 14h42
Je suis totalement d’accord avec toi. Il doit y avoir une différence entre censure et modération.
Sinon, à la prochaine conférence sur le climat, j’irai parler de ma collection de bouchons de bouteille (fictive !) et je m’insurgerai contre la censure quand on me mettra à la porte manu militari. " />
Le 13/06/2018 à 14h51
Je pense que tu définis mal la compétence
Aussi bien hommes politiques que haut fonctionnaires sont pour la plupart des gens intelligents. Personne n’a la science infuse, ils ne sont pas compétents en tout, mais on n’arrive pas à ces niveaux par accident.
Par contre, ce qui fait la différence, c’est :
Quand tu croises les deux, tu t’aperçois que pour beaucoup d’hommes politiques, c’est pas la compétence le problème, ils sont très compétents dans le seul domaine où ils essaient de l’être, la réélection. Et c’est aussi un domaine dans lequel ils écoutent leurs conseillers, parce qu’ils sont réellement intéressés au résultat.
Pour le reste, ils s’en foutent pas mal, du coup c’est souvent l’égo qui prend le pas.
Ces biais sont moins importants chez les hauts fonctionnaires, mêmes s’ils peuvent eux aussi être tentés par le clientélisme pour faciliter leur carrière, ou prendre la grosse tête.
Le 13/06/2018 à 14h58
Tout dépend de quelle boulette on parle. Si c’est une erreur qui mets les comptes de la société dans le rouge… c’est préjudiciable à l’entreprise. Donc on va pas aller lui taper dessus en prime. Et, in fine sa famille serait protégée de la banque-route comme n’importe quel autre citoyen.
En revanche, si c’est un acte malintentionné : déversement sauvage de produits toxiques, ingérence démocratique, dumping social, spéculation à outrance, machinations fiscales… Le chef d’entreprise, le décideur, ne devrait pas pouvoir se réfugier derrière son entreprise. Admettons que le mec soit condamné à sucer des cailloux à vie… l’entreprise pourrait être reprise par le reste des employés. Ou pas. On peut pas faire d’omelette sans casser des œufs.
Le 13/06/2018 à 14h59
Le 13/06/2018 à 15h43
Le 13/06/2018 à 17h50
Toujours pas d’accord. Pour une simple raison : le mariage.
Si la personne en charge est malhonnête, sa responsabilité est normalement déjà envisageable. Mais au delà de ça, les dettes contractées par un des époux (qui ont un régime de communauté de biens) vise les deux époux.
Si une amende importante, par exemple, venait atteindre une personne et non la société pour des faits imputables à la société, ça atteindrait mécaniquement des gens potentiellement innocents.
Si on prend l’exemple de la décharge sauvage, un des époux recevrait une amende qui ne pourrait peut être pas payer et qui mettrait le couple (voire les enfants) sur la paille. C’est le fondement même de l’existence de la SARL qui serait menacé.
Enfin, je suis pas spécialiste, je fais avec mes modestes moyens de compréhension de la problématique " />
Le 13/06/2018 à 20h30
Le 14/06/2018 à 07h47
Le 14/06/2018 à 09h16
Ce que je trouve excellent dans cette vision, c’est qu’on s’approche d’un futur à la Shadowrun (et aussi Legends of Tomorrow), où les états sont remplacés/rachetés par des méga corportations.
Et ça, ça va redéfinir un tas de choses…
Le 14/06/2018 à 12h58
Death Race 2050 " />
Le 13/06/2018 à 10h13
J’aime beaucoup les avis Benjamin Bayart, notamment ses propos contre la centralisation du fonctionnement d’internet et du stockage de données. Mais j’ai du mal avec son approche à propos des acteurs privés comme Facebook. Facebook n’est pas uniquement un hébergeur ou un simple service de communications électroniques. Facebook est surtout un média qui édite des contenus (Timeline, hiérarchisation de l’information, production événementielle, etc). Certes Facebook permet à des individus de communiquer, mais il s’agit d’une activité supplétive, prétexte à la collecte de données personnelles.
Concernant la confidentialité des communications privées, je trouve intéressante l’approche de Antonio Casilli à propos de la vie privée : aujourd’hui, la frontière entre communication privée/vie privée et publication/vie publique est de plus en plus floue.
En conclusion, personnellement, demander à des services de médias sociaux et aux lois de respecter la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 (article 12), comme en a fait référence le président de Qwant sur France inter, me semble suffisant.
Le 13/06/2018 à 10h21
A la première lecture, je me suis demandé ce que le droit à l’interconnexion ou encore les puissances privées venaient faire dans cette sorte de Constitution souhaitée.
Et à la relecture, j’ai compris sa position.. et c’est pas gagné… Il va y avoir beaucoup de boulot et surtout besoin de gens extrêmement compétents et neutres.. Comme je disais, pas gagné… " />
Le 13/06/2018 à 11h01
J’ai du mal avec le parallèle public/privé et les penseurs du 18e siècle.
Les US ont une constitution datant du 18e, et fonctionnent beaucoup plus sur le privé que nous depuis tout ce temps.
Une constitution vise avant tout à organiser un état, une nation. A définir son fonctionnement et les interactions entre les citoyens et cet état.
Structurellement, une charte définissant les relations entre un citoyen et un acteur privé n’a rien à faire dans la constitution, la loi suffit.
Le 13/06/2018 à 11h02
“gens extrêmement compétents et neutres”
C’est quoi ? Une espèce en voie de d’extinction ? " />
À moins de vivre chez les Bisounours, c’est un combat perdu d’avance car il y a une économie pesant des milliards qui en vit.
Le 13/06/2018 à 11h04
Le 13/06/2018 à 11h48
Le 13/06/2018 à 11h50
Contrairement aux idées reçues, nos hauts fonctionnaires sont assez compétents dans leur domaine.
Le problème c’est les choix politiques qui suivent " />
Le 13/06/2018 à 11h51
Le 13/06/2018 à 11h52
Mais la liberté d’expression de l’individu qui poste sur Facebook n’est pas protégée.
Ben évidemment. FB, ce n’est pas l’espace public, c’est une entreprise privée qui a bien le droit de décider ce qu’elle veut/ne veut pas que les gens postent sur son site
Et donc, plutôt que d’inciter les gens à ne pas utiliser ce genre de plateformes, Bayart voudrait obliger ces plateformes à faire comme si elles faisaient partie de l’espace public. ça ne me parait pas très judicieux (pour rester poli). Et pourquoi pas les nationaliser pendant qu’on y est?
Le 13/06/2018 à 11h56
Le 13/06/2018 à 12h05
Le 13/06/2018 à 12h05
Le 13/06/2018 à 12h09
facebook est aussiun espace publique, vus le grand nombre de décision de justicepartant de poste sur le site quand on a malconfigure ses paramètre de confidentialité
Le 13/06/2018 à 12h20
Si tu formalises les us et coutumes d’une démocratie souveraine, alors il n’y a plus qu’une personne à protéger : le citoyen. Il serait protégé de toute agression par sa capacité à agir sur les lois, et de l’état, et des entreprises. Et les entreprises elles ont pas leur mots à dire, ce ne sont pas des personnes. “Personne morale” c’est une fabuleuse gymnastique de novlangue pour déresponsabiliser des gens qui devraient être responsables de leurs actes et de leurs décisions, échappant ainsi à toute morale. C’est beau.
Le 13/06/2018 à 12h36
Et comme la politique n’est jamais neutre, elle pousse à l’incompétence. " />
Le 13/06/2018 à 12h38
Ça ne veut rien dire neutre.
Le 13/06/2018 à 12h41
Le 13/06/2018 à 12h57
J’ai eu l’occasion de travailler avec eux sur des textes de loi et j’ai clairement vu que les problèmes étaient bien souvent dû à des ordres du ministre plutot qu’à leur compétences (attention comme dans tout taf y a des toujours des incompétents dans le lot hein et le domaine d’expertise doit pas mal joué aussi.)
Le 13/06/2018 à 13h02
Le 13/06/2018 à 13h10
Le 13/06/2018 à 13h30
La liberté d’entreprendre ne dédouane pas de respecter les droits et les libertés des individus. Si on veut concevoir que les services des plateformes comme Facebook ou Twitter constituent des services de communication électronique, il faut alors que l’activité de communication interpersonnelle de ces entreprises soit soumise au Code des postes et communications électroniques et soumises à la régulation de l’ARCEP (comme LaPoste, FedEx, Iliad, Orange, etc). Facebook et Twitter et autres plateformes sont déjà soumises au RGPD européen, à la loi Numérique de 2016, faut-il édicter les principes à l’origine de ces règles dans la Constitution ? Telle est la question.
Le 13/06/2018 à 13h36
Expérience personnelle, donc. Ok, merci pour la réponse.
Le 13/06/2018 à 13h40
Le 13/06/2018 à 13h49
wép " />
Le 13/06/2018 à 13h52
En fait si tu veux mon avis, je pense qu’ils sont pour la plupart très compétents dans leur domaine. Le problème c’est quand on a besoin d’une autre facon de penser et de voir les choses, là n’étant pas formé à ça, ils sont nettement moins efficace (c’est une des raisons qui ont poussé des asso de faire du lobbying pour faciliter le recrutement de docteur dans la haute fonction publique)
Le 13/06/2018 à 13h53
Rho, tu aurais pu me laisser un semblant d’espoir, nondidiou ! " />
Le 13/06/2018 à 14h05
Pour ma part, je ne mets nullement en doute ton expérience. Je fais un constat qu’un certain nombre de gens font, je pense :
Je sais, c’est une caricature à deux balles, mais ça peut mettre le doute sur la neutralité (au delà de leur sensibilité politique) de leur investissement dans les orientations politiques de la France. Combien de fois avons-nous eu des promesses de campagne ou des discours politiques qui changeaient selon le sens du vent ?
Celle que je ne suis pas prêt d’oublier personnellement, c’est Hollande et l’abrogation d’Hadopi.
Conséquence directe : si leur neutralité tourne selon le sens du lobbyisme, quelle crédibilité peut on placer dans leurs compétences ?
(Encore une fois, caricature à 2 balles.. ) " />
Le 13/06/2018 à 14h11
Tu confonds “haut fonctionnaire” et “homme politique.”
Le 13/06/2018 à 14h19
Le 13/06/2018 à 14h25
Au mieux, ça va finir en pis-aller cette charte. Au pire, une loi finie à la pisse, comme on en a régulièrement depuis 1 an.
Le 13/06/2018 à 14h32
Ha mais je suis tout à fait d’accord avec toi. Ceci dit, dans la pratique, lorsqu’un scandale de grand ampleur est mis au jour, qui est incriminé ? Quelques employés… Au mieux, un PDG démissionne ou est renvoyé. Au mieux, à l’échelle de l’entreprise, c’est une amende. Et les administrateurs au conseil d’administration ? Les actionnaires directes ? Ils sont pépouzes.
Donc j’disais justement qu’une entreprise ne devrait pas être considérée comme une personne justiciable. On devrait (si on donnait les moyens à la justice et aux polices) faire l’effort d’incriminer les vrais responsables : les humains. Parce qu’en l’état actuelle des choses, j’ai l’impression que l’entreprise c’est une belle façade pour les plus grosses enflures de la planète. Dans le pire des cas, ils liquident leurs actifs et ils recommencent sous un autre nom.
La réductions des droits d’une entreprise doit évidemment s’accompagner d’aménagement du droit du travail, afin que la philosophie de défense du citoyen puisse s’appliquer aux entreprises qui embrassent les principes démocratiques.
Le 13/06/2018 à 14h34
Mea Culpa pour ma méprise. :)