CJUE : les secours doivent pouvoir localiser les appels d’urgence, même sans carte SIM
Si maman SIM
Le 05 septembre 2019 à 14h55
4 min
Droit
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Quelques semaines après l’émoi suscité par la disparition de Simon Gautier, ce Français retrouvé mort près de dix jours après avoir alerté les secours, en Italie, la justice européenne vient de se prononcer, jeudi 5 septembre, sur les règles relatives à la géolocalisation des appels reçus par les services de secours en charge du 112.
En septembre 2013, en Lituanie, une adolescente de 17 ans avait réussi à appeler une dizaine de fois le 112, depuis le coffre d’une voiture dans laquelle son ravisseur l’avait enfermée, afin de demander de l’aide. Cependant, les équipements du centre de réception des appels d’urgence ne montraient pas le numéro du téléphone portable utilisé, ce qui avait empêché sa localisation.
La victime a finalement été retrouvée violée et brulée vive, sans que l’on sache si le mobile en question était oui ou non équipé d’une carte SIM, ni même pourquoi les autorités n’avaient pas pu voir son numéro.
La famille de l’adolescente avait de ce fait poursuivi l’État lituanien, avant que les juridictions locales ne saisissent la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). En vertu d’une directive de 2009, dite « service universel », les Vingt-Huit doivent en effet veiller à ce que les opérateurs « mettent gratuitement à la disposition de l’autorité traitant les appels d’urgence [au moins dans le cadre du 112, ndlr] les informations relatives à la localisation de l’appelant dès que l’appel parvient à ladite autorité ».
À charge ensuite aux États membres de définir « les critères relatifs à la précision et à la fiabilité des informations de localisation de l’appelant » que les opérateurs doivent fournir.
Des données de localisation qui doivent être fournies, même sans carte SIM
Mais cette obligation prévaut-elle dès lors qu’un téléphone n’est pas doté d’une carte SIM ? Oui, a rappelé la CJUE : les États membres doivent « veiller à ce que les entreprises concernées mettent gratuitement à la disposition de l’autorité traitant les appels d’urgence au 112 les informations relatives à la localisation de l’appelant dès que l’appel parvient à ladite autorité, y compris lorsque l’appel est passé à partir d’un téléphone portable non équipé d’une carte SIM ».
Ceci toutefois « sous réserve de faisabilité technique ». Autrement dit, expliquent les juges, la directive « impose aux États membres, sous la condition de faisabilité technique, une obligation de résultat, laquelle ne se limite pas à la mise en place d’un cadre réglementaire approprié, mais exige que les informations sur la localisation de tous les appelants au 112 soient effectivement transmises aux services d’urgence ».
Sur Twitter l'avocat Alexandre Archambault a souligné que cette obligation était inscrite dans le droit français depuis 2012 (à l'article 98 - 8 du Code des postes et des communications électroniques).
Un renvoi aux juridictions lituaniennes
La CJUE était d’autre part invitée à se pencher sur la législation lituanienne, qui ne prévoyait alors qu’une simple transmission des informations relatives à la station de base ayant relayé l’appel d’urgence.
« Les critères relatifs à la précision et à la fiabilité des informations de localisation de l’appelant doivent, en tout état de cause, assurer, dans les limites de faisabilité technique, une localisation de la position de cet appelant aussi fiable et précise que nécessaire pour permettre aux services d’urgence de lui venir utilement en aide », retiennent à cet égard les juges. Ceux-ci ont toutefois estimé qu’il reviendrait aux juridictions locales d’apprécier si ces informations étaient suffisantes, au regard notamment des « spécificités du réseau de télécommunication mobile lituanien ».
CJUE : les secours doivent pouvoir localiser les appels d’urgence, même sans carte SIM
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Des données de localisation qui doivent être fournies, même sans carte SIM
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Un renvoi aux juridictions lituaniennes
Commentaires (52)
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Abonnez-vousLe 08/09/2019 à 11h51
Le 08/09/2019 à 14h16
Le 09/09/2019 à 06h57
Le 09/09/2019 à 14h46
Le 10/09/2019 à 09h09
Pour les téléphones portables, je ne sais pas si c’est déjà le cas, mais j’avais vu dans la notice des téléphones Gigaset VoIP que par défaut ils routent les appels vers les services d’urgence via la ligne fixe (vu qu’ils peuvent s’y connecter aussi). Mais bon, j’ai quand même mis des règles de routage des appels, au cas où.
Le 10/09/2019 à 09h17
Il existe l’application what3words qui divise le monde en carrés de 3m x 3m, et l’adresse de chaque carré est constituée de 3 mots. Les services d’urgence britanniques sont capables de localiser l’appelant précisément si on leur donne les 3 mots en question, ce qui est très pratique en zone rurale.
Après, ça nécessite l’utilisation d’un smartphone, mais ça a l’air de fonctionner même sans data (je viens de tester).
Le 06/09/2019 à 09h16
Le 06/09/2019 à 09h17
Le 06/09/2019 à 09h47
Oui, pour le smartphone en général ça devrait pouvoir ce gérer. Mon avis serait plutôt de forcer l’application SIP a émettre l’appel en GSM classique quand l’utilisateur veut utiliser le 112. Je pense qu’il vaut mieux utiliser la triangularisation de l’appel par l’opérateur. L’utilisation du GPS du téléphone n’est pas vraiment optimum : certain téléphone mettent pas mal de temps à trouver la position, ce qui peut être trop long si la position doit être transmise à l’établissement de l’appel. Et l’utilisation du GPS n’est pas possible dans un bâtiment, cave, parking sous-terrain… (voir coffre de voiture dans le cas d’un enlèvement ?)
Sauf erreur de ma part, les opérateurs font déjà de la pré-géolocalisation lorsqu’on appel le 112. Ils sont obligé de savoir d’où l’appel provient pour être sur d’envoyer l’appel au 112 au bon centre d’urgence et éviter de l’envoyer sur le call center de Lille quand l’utilisateur est à Marseille. Normalement il le font simplement en utilisant la position de la borne qui prend l’appel.
Mais ça ne règle pas le problème d’un appel SIP émis depuis un ordinateur portable qui lui ne possède pas de GPS et n’utilise pas le réseau mobile d’un opérateur…
Le 06/09/2019 à 10h04
Y a qu’à rajouter un (enième) switch physique " />.
Il va falloir faire attention en mettant son librem dans sa poche, ça va être un coup à modifier ta configuration de switches.
Le 06/09/2019 à 10h06
On pourra aussi attaquer les opérateurs pour cause de zone blanche parce que “c’est trop cher” ?
Le 06/09/2019 à 10h14
Le 06/09/2019 à 10h20
Le 06/09/2019 à 10h22
Le 06/09/2019 à 10h26
Le 06/09/2019 à 12h52
C’est déjà le cas le split, tu recois un premier sms avec les coordonnées, ensuite des mms avec les photos et pour finir un mms avec l’audio (si tu as tout activé).
Et cette fonctionnalité est de base dans Android (pas que Samsung), mais je ne suis pas arrivé à trouver depuis quelle version.
Du coup, ya plus qu’à voir que font le 114 s’ils reçoivent ça.
Le 06/09/2019 à 14h26
Le 06/09/2019 à 14h33
si ils reçoivent juste un position gps, je sais pas… si tu as une photo qui permet de définir si il doivent envoyer des secours, ils font leur job :), mais un texte/audio descriptif de ce qui c’est passé est quand même mieux pour déclencher l’envoie d’une unité rapidement
Le 06/09/2019 à 19h27
Le 07/09/2019 à 10h08
La fonctionnalité AML (advanced mobile location) est dispo sur quasi tous les smartphones Androit et iOS. Cette fonctionnalité envoie la meilleure localisation possible selon les sources auxquelles le téléphone à accès : wifi ou GPS, de manière transparente pendant l’appel au secours. Mais en France notamment aucun service d’urgence n’est équipé pour recevoir cette donnée, alors que d’autres pays européens le sont. Pour en savoir plus :https://eena.org/aml/
Le 07/09/2019 à 18h13
Effectivement, ce qui ralentit l’utilisation réelle d’AML, ce n’est pas (plus) côté terminal ni réseau opérateur, mais côté plateforme de réception d’appel => vu qu’en France les centres de secours sont gérés assez localement (au niveau du département il me semble), chaque centre doit piloter un projet d’intégration assez complexe, et donc forcément ça prend beaucoup, beaucoup de temps. Comme quoi la décentralisatoin, sur ce cas, c’est plutôt bof.
Concernant le sujet initial (les appels d’urgence sans carte SIM), techniquement c’est bien sûr loin d’être insurmontable, mais ça pose des difficultés d’ordre pratique : si un mobile pas du tout identifié (hormis par son IMEI, facilement bidouillable) appelle par exemple pour un incendie, et que c’est en fait un guet apens pour les pompiers (je prends un exemple totalement imaginaire bien sûr ;-) ). On fait comment pour gérer ça ? Quand il y a une carte SIM, on peut au moins démarrer une enquête pour essayer de remonter à l’auteur, et/ou bloquer la SIM pour éviter que ça recommence avec la même. Bien sûr, ça ne résoud pas tout, mais au moins ça nécessite un effort de la part de l’appelant malveillant pour éviter de se faire choper. Et à mon avis, cette histoire d’appels guet-apens doit être un cas beaucoup, beaucoup plus fréquent que le cas de la jeune fille lituanienne (une histoire terrible)
Ah, et j’y pense en lisant les réponses : ça se passe comment quand quelqu’un anti-géolocalisation a bidouillé son OS mobile pour que le GPS renvoie une fausse position…? (le service d’urgence va être vachement emmerdé, et risque d’envoyer des ressources au mauvais endroits, au détriment d’autres gens qui en auraient eu besoin… vous le voyez venir le sac de noeuds ?)
Enfin, sur l’histoire du SMS broadcast en cas d’alerte, c’est assez hallucinant de se dire qu’il faut un compte Twitter pour espérer avoir un semblant d’alerte proactive. C’est sans doute uniquement une histoire d’argent entre opérateurs et l’état, et franchement vu le coût d’une telle techno (au final relativement simple), c’est totalement incompréhensible qu’un accord n’ait pu être trouvé et que l’état délègue tranquilou une fonction régalienne à des acteurs étrangers. Le plus grave dans cette histoire ce n’est même pas le sujet de “c’est des méchants GAFA américains”, c’est qu’une minorité de la population a le bagage global connaissances+envie de créer un compte twitter et d’activer les notifications temps réel, et donc au final le système actuel ne marche pas du tout. Et à côté de ça des millions ont été gaspillés sur SAIP. Incompréhensible.
Le 05/09/2019 à 16h17
A priori, une bonne initiative.
Reste à savoir plusieurs choses :
-est-ce vraiment possible in fine (localiser un portable qui appelle sans carte SIM) ?
-pourquoi c’est pas déjà fait si oui à la question précédente ?
-combine ça coûte ?
Qui va payer, à mon avis, c’est le consommateur, d’où l’absence de cette question. Mais je reste ouvert sur ce sujet…
Le 05/09/2019 à 16h22
ça doit bien être possible par rapport à son numéro IMEI.
Après la seule chose c’est la triangulation, ou la récupération de toutes les antennes que capte le téléphone qui peut être remonté.
ça je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas possible. Tu n’auras pas forcément la remonté de la position précise par GPS, mais avec toutes les antennes captées par le téléphone (et potentiellement la qualité du signal) ça doit donner déjà une bonne base de localisation.
Le 05/09/2019 à 16h25
Le 05/09/2019 à 16h27
A mon avis, on parle d’envoyer un SMS/Message de service avec les coordonnées de la puce GPS du téléphone au moment où le 112 est composé. Cela ne pourrais se faire que sur les nouveaux téléphone (ou via des mise à jour) mais c’est un bonne idée.
Le 05/09/2019 à 16h35
En effet, pour le français, une seule antenne couvrait toute la région, donc impossible de le localiser par triangulation GSM.
Là il est question de la localisation mobile avancée.
Mais si son GPS fonctionnait, pourquoi il pouvait pas donner directement sa position ?
Le 05/09/2019 à 16h40
Ben les limites c’est juste ce que permettent les firmware des téléphones.
Parce que techniquement, le téléphone est connecté à une antenne en mode “appel d’urgence uniquement”, dans ce cas précis lorsque tu fais le 112, il pourrait très bien transmettre à l’opérateur, la liste de toutes les antennes qu’il capte ainsi que leur signal avec comme identifiant le numéro IMEI.
ça pourrait même remonter par texto à un numéro spécifique.
Bref techniquement ça me semble réalisable, la limite c’est plus ce que va faire le firmware du téléphone.
De l’autre côté, avec le numéro emei, l’opérateur lui, doit savoir à quelle antenne le téléphone est connecté ainsi que la qualité de son signal (donc estimation de la distance), s’il se déplace et change d’antenne, tu rajoutes une zone supplémentaire, et ainsi de suite. Mais s’il est statique sans autres informations ça te fait un cercle de Xkm à couvrir autour de l’antenne. :/
Le 05/09/2019 à 17h32
Une solution simple qui pourrait être disponible rapidement (par simple maj de l’OS), serait d’afficher la localisation du téléphone sur l’écran lorsqu’un appel d’urgence (européen ou national) est émis. À charge pour l’appelant de communiquer verbalement l’information.
Ceci en attendant une solution automatique normalisée (qui va prendre des années à être mise en place).
Le 05/09/2019 à 17h50
Tout ça pour un jeune trentenaire en histoire de l’art qui part en mode yolo sur 200 km et qui pète des selfie à chaque fois qu’il croise une falaise ! " />
Le 05/09/2019 à 17h52
Le 05/09/2019 à 17h55
Le 05/09/2019 à 18h01
J’imagine que si quelque chose doit être fait, cela doit également couvrir les cas malentendants, muets, personne dans l’incapacité de parler ainsi que les personnes qui ne sont plus en état d’expliquer leur situation mais juste capable de composer le numéro.
Dans tout les cas, on y gagne.
Le 05/09/2019 à 18h20
Le 05/09/2019 à 18h28
Pour les appels via mobiles ça ne devrait pas être trop compliqué:
Pour les appels via téléphonie fixe ça peut devenir un peu plus compliqué mais pas insurmontable:
Pour les appels via un réseau IP en utilisant un Softphone SIP par exemple, la ça devient mission impossible :
Le 05/09/2019 à 19h23
Le 05/09/2019 à 19h23
Le 05/09/2019 à 19h51
Le 05/09/2019 à 22h15
Le 06/09/2019 à 03h43
Pour les SIP en fixe eou mobile on pourrait imaginer un protocole qui léve la confidentialité, la géolocalisation quand tu appelles les numéros d’urgences. Sauf erreur c’est que fait le protocole AML qui ignore le blocage de ton GPS et l’utilise pour communiquer ta position aux secours.
Le 06/09/2019 à 05h26
Le 06/09/2019 à 05h41
Y’a déjà une fonction SOS sur les téléphones Samsung.
Ça envoie aux proches un message avec coordonnées GPS + une photo prise par chaque apn.
Cela juste en appuyant 5x sur la touche photo.
Le seul truc qui manque c’est donc la possibilité pour me 112 de recevoir ce type de message.
Le 06/09/2019 à 06h21
Le 06/09/2019 à 06h50
je trouve cette idée trés bonne et surement trés facilement et rapidement possible à mettre en place via une simple maj de l’os !
Le 06/09/2019 à 06h52
on peux envoyer des sms au 114, pour les cas où tu ne peux pas parler ( et pour les sourd/muet ), donc tu peu l’ajouter dans tes numéros de “proche” ça doit fonctionner ( à demander à la gendarmerie ou caserne une confirmation pour les mms, mais d’ailleurs je splitterais la fonctionnalité en 2, si le mms part pas, envoie d’un sms, tu as encore pas mal de zones avec mauvaise couverture 4g ) ( la 3G+/ hsdpa étant devenu ultra bridé avec l’arrivé de la 4g.. )
Le 06/09/2019 à 07h02
Fonction similaire dans iOs et dans Android.
Comme dit plus haut le protocole AML permet au 112 de recevoir ce type de message en passant par l’appel d’urgence. Toutefois je doute qu’ils reçoivent la photo.
Le 06/09/2019 à 07h14
Et là, c’est le drame, le mec utilise un téléphone privacy oriented (Librem 5 ou autre) " />
Le 06/09/2019 à 07h28
je vois pas trop ou est le problème. Tu envoies les coordonées gps uniquement si tu composes un numéro d’urgence
Le 06/09/2019 à 07h31
Et le broadcast sms en cas d’attentat ça devient une obligation pour les opérateurs qui candidatent à la 5G ou pas ?
Ou on est toujours censé installer une application ou s’abonner à twitter/fb
Le 06/09/2019 à 07h57
Coupure physique de la puce GPS.
Le 06/09/2019 à 08h03
Bien que je ne l’utilise pas (j’ai désactivé les broadcasts SMS sur mon téléphone), c’est toujours une meilleurs idée que de devoir installer une application. Surtout que ça diffuse en fonction de l’antenne sur laquelle tu es connecté, donc relativement localisé comme système.
Et surtout, ça marche sur l’ensemble des téléphones qui prennent en charge les SMS, donc ça touche même ceux qui n’ont pas de téléphone avec iOS ou Android.
Le 06/09/2019 à 08h16
Franchement je ne comprends même pas que ce genre de mécanisme ne soit pas prévu dans les protocoles 2g/3g/4g, typiquement que l’appel à certains numéros de service (15, 112, etc. selon paramètres régionaux) transmette automatiquement des infos de secours, par exemple :
Ca me parait pas bien compliqué à mettre en place et surtout c’est pas comme si ça faisait 20 ans qu’il y a des portables partout et que les urgences/détresses ont toujours été une menace.
Le 06/09/2019 à 08h42
Il existe déjà les balises de detresse type pour la montagne a des prix autour de 100/150€
Il faudrait démocratiser leur utilisation (et leur prix)