Une proposition de loi veut revoir l’encadrement du télétravail
Fini les accidents de transats !
Le 09 octobre 2020 à 15h48
7 min
Droit
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Alors que le gouvernement appelle à « intensifier le télétravail », zoom sur les changements en matière d’indemnisation, de prévention des risques et de caractérisation des accidents du travail souhaités par plusieurs députés. Ils ont déposé à cette fin une proposition de loi visant à « sécuriser le droit au télétravail ».
« La grève des transports et plus encore la crise sanitaire ont bouleversé nos manières de travailler ». C’est la raison invoquée par le groupe de travail porté par le député UDI Pierre Morel-À-l’Huissier pour donner un cadre plus « sécurisant » au télétravail.
Le télétravail n’est aujourd’hui ni un droit ni une obligation au regard des articles L. 1222 - 9 et suivants du Code du travail. Il repose grandement sur un « double volontariat » de l’employé et de l’employeur. En effet, il n’existe pas de « droit intangible au télétravail » dans le texte encadrant aujourd’hui cette activité, l’ordonnance du 22 septembre 2017.
Elle donne la possibilité au salarié de faire une demande de télétravail à son employeur. Ce dernier n’est pas dans l’obligation de l’accepter, mais doit motiver son refus le cas échéant. Cette règle est valable à la fois dans le secteur public et le secteur privé.
Depuis le décret du 5 mai 2020 paru durant le confinement, il est cependant plus difficile pour l’administration de refuser une demande de télétravail d’un de ses agents. Le refus doit non seulement être motivé, mais également être précédé d’un entretien individuel. Au surplus, ce décret donne la possibilité à tout agent des trois grands corps de la fonction publique de travailler à distance (chez lui ou dans un lieu privé) jusqu’à trois jours par semaine. Des exceptions sont également prévues pour tout agent dont « l’état de santé, le handicap ou l’état de grossesse » le justifie, et en cas de « situation exceptionnelle perturbant l’accès au service ou le travail sur site ».
Les parlementaires à l’origine de cette proposition de loi relèvent néanmoins qu’une telle disposition « pourrait susciter une résistance de principe des employés, y compris du privé, craignant une généralisation du télétravail contraint ». Ils ont préféré concentrer leurs axes de travail autour d’autres points.
Nouveau régime pour les accidents sur le temps du télétravail
L’un des socles de leur « PPL » consiste déjà à revoir le régime de la preuve en matière d’accident du travail. En effet, l’ordonnance du 22 septembre 2017 a ancré dans la loi la présomption selon laquelle tout accident survenu sur le temps du télétravail est un accident de travail.
Si l’employeur entend contester cette qualification, il lui appartient de renverser cette présomption, en particulier s’il estime que l’accident a été occasionné par une cause étrangère au télétravail.
Les députés ne sont pas satisfaits d’un tel régime, présenté comme une des raisons du blocage du télétravail en France, nous confie le bureau parlementaire du député Morel-À-L’Huissier. Pour faire jouer la présomption à l’avenir, ils souhaitent qu’un accident en télétravail soit « clairement lié à l’activité professionnelle de l’employé ».
Seraient ainsi pris en compte plusieurs hypothèses, comme les « défaillances des installations » de télétravail, le « défaut d’aménagement » ou encore l’ « insuffisance dans la prévention des risques » (article 5). Avec une marge d’interprétation assez large laissée aux juridictions en cas de litige, la liste n’étant pas limitative.
Une attestation pour règlementer les spécifications techniques
Néanmoins, avec une telle réforme, il reviendrait surtout à l’employé de prouver que l’accident en question est bien directement lié à l’un des scénarios mentionnés, pour espérer ensuite bénéficier de la présomption. L’exposé des motifs est clair sur ces volontés : il faut « limite[r] la définition d’accident du travail afin d’éviter que l’employeur ne soit rendu responsable d’accidents sans lien avec l’activité professionnelle du télétravailleur ».
Pour prévenir ces accidents, cette proposition instaurerait aussi la mise en place obligatoire d’une « attestation de conformité des installations aux spécifications techniques ».
Selon les députés, voilà qui renforcerait « l’obligation de sécurité de l’employeur en ce qui concerne l’aménagement de l’espace de travail ».
Le bureau du député Morel-À-L’Huissier précise que l’objectif de ce texte, qui sera complété par une autre proposition de loi dans les mois à venir, est de « poser les jalons d’une évolution règlementaire grâce à l’attestation de conformité ». Le cadre juridique par défaut du télétravail, en l’absence d’accords collectifs ou de charte d’entreprise, est l’Accord national interprofessionnel de 2005 sur le télétravail. « L’ANI impose à l’employeur de réaliser une visite du domicile avec un représentant du personnel. Cela pose une vraie question en matière de respect de la vie privée… ».
L’objectif de la proposition de loi est donc de préparer le terrain à d’éventuels partenariats avec des organismes spécialisés dans ce type d’homologation. Par ailleurs, les « lieux privés » visés dans la proposition font référence aux espaces de coworking, plus simples à contrôler. « Il s’agit aussi de prendre en compte la réalité du parc immobilier, notamment à Paris. Il y a des domiciles qui ne sont pas adaptés au télétravail », précise le bureau du député Morel-À-L’Huissier ».
Les députés listent les conséquences du télétravail sur la santé physique ou mentale, parmi lesquelles apparaissent le « manque d’ergonomie des installations de travail, un sédentarisme excessif et des risques psychosociaux », lesquels peuvent être « exacerbés par l’absence de soutien social direct face à une situation ressentie comme violente lors d’un entretien téléphonique ou à la lecture d’un courriel ».
Pour y répondre, la proposition prévoit que l’accord collectif en vigueur (ou à défaut la charte déjà prévue par la législation) précise, outre notamment des mesures de formations spécifiques, celles permettant de prévenir les « risques sur la santé physique et psychique des salariés particuliers au télétravail mis en œuvre par l’employeur ».
Ils plaident pour « de nouvelles habitudes managériales visant à maintenir le collectif et cultiver un lien régulier à distance, afin notamment de détecter les situations de souffrance au travail ». Et toujours selon eux, la seule façon de « rassurer les employés sur leur sécurité et les employeurs sur leurs responsabilités » consisterait à enrichir les accords collectifs ou les chartes d’entreprise.
Selon le bureau du député Morel-À-L’Huissier, la proposition de loi qui viendra compléter celle-ci sera principalement focalisée sur les aspects psychosociaux, pour venir encadrer le télétravail de façon « globale, pointilleuse et précise » et éviter tout abus.
Dans le cadre d’un sondage réalisé par la CGT sur 34 000 salariés entre le 8 et le 24 avril, on constate que deux-tiers des interrogés ont découvert le télétravail avec le confinement.
Une proposition de loi veut revoir l’encadrement du télétravail
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Nouveau régime pour les accidents sur le temps du télétravail
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Une attestation pour règlementer les spécifications techniques
Commentaires (47)
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Abonnez-vousLe 09/10/2020 à 16h28
Il a fait quoi le gouvernement depuis mars, soit il y a 6 mois ? Parce que déjà ils ne veulent pas forcer le télétravail parce que le MEDEF ne veut pas. Et là ils commencent seulement à envisager de légiférer ?
Le 09/10/2020 à 17h08
Si je ne dis pas de bêtise, le gouvernement préférait que ce soit réglé par des accords de branche (chez les assurances séparément de chez les avocats ou chez les journalistes par exemple) ou d’entreprise.
Le 09/10/2020 à 18h51
Oui le gouvernement s’empresse de ne rien faire et d’attendre que ça se règle tout seul.
Le 09/10/2020 à 17h20
Enfin un article qui lève les vrais soucis qui sont très souvent éclipsés au profit d’un discours “mais ça ne coute rien, c’est facile, il faut obliger le télétravail”.
Cela te semblerait normal qu’un chef d’entreprise soit attaqué car dans son entreprise il a dépensé des millions pour tout mettre au norme mais un employé se blesse chez lui avec un café brulant ou en bricolant lors d’une pause? C’est vrai que les accidents domestiques il n’y en a que très peu… 4,5M/an.
Si on arrêtait de passer des heures sur les sujets bidons et on se penchait sur les coûts que cela peut avoir pour l’entreprise et on essayait de les aligner avec le coût d’un employé uniquement sur site, on ferait un grand pas en avant.
Le 09/10/2020 à 18h23
Au fait… C’est le premier article de Mehdi, qui rejoint notre équipe, dans le cadre de ses études au sein d’une école de journalisme.
Alors une nouvelle fois, bienvenue chez les NXI, cher Mehdi :)
Le 09/10/2020 à 18h41
Bienvenue à Mehdi alors 👋. Son article très intéressant.
Comme d’autre, je ne comprends pas pourquoi le télétravail ne décolle pas.
Je fais un métier ou je suis assis 8h/jour derrière un écran, et depuis le confinement je n’ai pas fait une seule journée en télétravail. Je ne suis pas pour le tout télétravail mais 1 jour par semaine serait déjà un bon début.
Le 09/10/2020 à 18h50
Il faut obliger le télétravail, oui ! Personne ne dit que ça coute rien, c’est pas le sujet. Mais ça parait évident que c’est moins cher que payer le loyer des tours de la défense par exemple…
Tu n’as rien compris à mon commentaire. Justement, comment se fait-il que ça n’ait pas déjà été légiféré ?
Le 09/10/2020 à 18h51
Bienvenue cher Mehdi.
Forcer le télétravail sérieusement ? Pour moi le télétravail imposé serait une sanction et pas une bonne chose. Je ne parle que de moi et ne fait pas de généralité. Je suis à 20 minutes de mon boulot en voiture sans bouchons. J’ai fait le choix de revenir en ville pour me rapprocher. Et quand mon entreprise à indiqué vouloir imposer des jours de télétravail après la pandémie j’avoue l’avoir mal vécu.
Le 09/10/2020 à 18h53
Il y a une raison à l’obligation de ce tv travail, ya une petite pandémie en ce moment au cas où tu l’aurais pas remarqué… Ça n’a pas vocation à être définitif.
Enfin pour des raisons écologiques, tout ceux qui viennent au travail en voiture, devraient être obliger légalement (quand c’est possible) d’être en tv travail.
Le 09/10/2020 à 19h02
un jeune en apprentissage avec un 1er article sur le télétravail et qui parle d’accident de transat en sous-titre, c’est un sujet opportuniste ou de situation vécue
Bienvenue Mehdi
Le 09/10/2020 à 19h06
Au sujet des risques sociaux et de santé lié au télétravail, il est évident qu’il est nécessaire de produire un travail d’adaptation.
De mon entourage pro, les retours sont très variés. Globalement on s’est tous adaptés et on a rapidement trouvé une organisation pour maintenir le contact social (Discord, réunion d’équipe quotidienne en fin de journée pour avoir un moment d’échange “officiel”, etc). Mais d’autres l’ont mal vécu et c’est pour ce type de profil que l’adaptation est la plus difficile. Personnellement je n’ai pas de problème à travailler à distance, c’est depuis que nous avons la possibilité de le faire je réserve même des activités spécifiques pour ces jours là. Activités pour lesquelles je n’ai pas envie d’être emmerdé toutes les 5 minutes ou de subir le bruit ambiant de ces saletés d’open space.
A titre perso je trouve que le contexte minimaliste légal et la mise en oeuvre en bonne intelligence est suffisante. La loi ne peut pas tout prévoir, elle ne peut donc pas écrire tous les cas de figure pour traiter le cas du télétravail. Il y a des éléments à compléter oui, des cas où elle peut le rendre obligatoire car lié à un effet national (cas existant de la pandémie, mais aussi les propositions liées aux pics de pollutions par exemple) mais pour le reste je pense que légiférer sur la question risque d’être contre productif. Il y a une phrase que je sors souvent au boulot justement… “c’est pas de la technique, c’est de l’orga”.
Bref, j’ai peur qu’ils rendent la chose trop compliquée et dissuasive. Si je me réfère à ma propre organisation, je serais considéré comme inapte au télétravail parce que je n’ai pas de pièce dédiée pour avoir un bureau. J’ai mon bureau dans le salon, et quand il fait beau je travaille sur ma terrasse. Et ça n’a jamais perturbé ma productivité… Au contraire, ça l’augmente parce que je bosse comme je l’entend.
Le 09/10/2020 à 19h33
J’ai un jour de télétravail par semaine, ça me permet d’être concentré. Mais la longue période de télétravail comme le confinement m’a fortement perturbé: pas moyen de fair ele tour des équipes, de “prendre le pouls”, de détecter les problèmes généraux: chacun faisait son truc dans son coin…
Mais là c’est plus le service qui n’est pas adapté dans son ensemble (manque de communication spontanée).
Quand aux accidents du travail à la maison: il suffit de faire appliquer les mêmes normes que pour les bâtiments pro: portes coupe-feu, escalier de secours, présence d’un SST à chaque étage, point de rendez-vous en cas d’alerte incendie…
Le 09/10/2020 à 20h35
Vu que dans mon équipe on est majoritairement des joueurs, on a rapidement créé un salon Discord pour garder le contact. Les autres nous ont rejoint dessus et comme ça en journée on pouvait bosser tout en se racontant des conneries en parallèle. Comme sur place quoi. Et en cas de besoin, il suffisait de se déconnecter pour être tranquille.
Mais hélas, tout le monde n’a pas cette facilité d’adaptation. C’est bien là le point le plus épineux de cette organisation.
Depuis nous alternons aussi des jours de présentiel et à distance, mais certains ont du mal avec ça.
Le 09/10/2020 à 19h36
Simple à régler pour les entreprises le TT :
l’employeur fournit PC portable, smartphone, et bracelet électronique de détenu + chaine et cadenas connectés, à attacher obligatoirement pendant les heures de boulot entre la jambe de l’employé(e) et le pied du bureau (fourni).
Et voilà ! Plus de risque d’accident de travail en s’ébouillantant avec sa cafetière en TT à 9h50, nécessitant 3 semaines d’ITT + procès à la boite aux prud’hommes.
C’est kdo, ne me remerciez pas…
[ ] <—- parti finir encoler les tracts et affiches syndicaux pour samedi matin
Le 09/10/2020 à 19h46
Bravo au nouveau rédacteur! L’article est pédagogique à souhait (en plus d’être agréable à lire).
Alors Merci!
Le 09/10/2020 à 19h47
1 jour par semaine obligatoire, quand c’est possible.
Bienvenue à Mehdi :)
Le 09/10/2020 à 20h22
Bonjour Mehdi et bienvenue dans l’équipe Nxi!
Merci pour cet article.
Le 09/10/2020 à 20h24
perso je pense surtout qu’il n’y a pas de solution parfaite correspondant à tous les cas…certains on un métier adapté au teletravail, d’autre non, certain vivent bien le teletravail, d’autres non…
d’un point de vue de rendement et d’écologie je pense qu’effectivement dans certains cas le teletravail est vraiment nécessaire…le tout est qu’il ya ait la possibilité d’avoir le choix…
Par ailleurs je ne comprends pas pourquoi il y a peu ou pas de “centre de travail” disséminé partout en France. centre où l’on pourrait trouver des bureaux louables à la journée, en open space ou pas suivant les besoin des travailleurs, avec un système de “pointage” ou autre histoire de rassurer les employeurs persuadés qu’en télétravail leur employés glandent (ce qui doit etre tres majoritairement faux, mais qui reste un fantasme tenace pour bcp d’employeur… “si je ne te vois pas bosser c’est que tu ne bosses pas”)
ce type de centre permettraient par exemple à certains travailleurs de diminuer tres fortement leur temps de transport, voir leur permette de rentrer chez eux le midi, ainsi qu’ à certain moment de gagner en productivité car les tiendraient à l’écart pendant un temps de sollicitations intempestives qui nuisent à la productivité…
si j’avais des sous à investir la dedans je le ferais car je pense que ce type possibilité va devoir se développer, tant en terme écologique de transport et d’accessibilité au travail, qu’en terme également de bien etre au travail pour les travailleurs qui pourraient avoir cette possibilité, voir pour les travailleurs en déplacement qui auraient besoin d’avoir un bureau pour bosser…pis ca pourrait etre le fun d’avoir des centre de travail ou plein de métier différents pourraient se côtoyer et forcément échanger un peu je pense que cela pourrait etre dynamisant pour bcp de choses
ah et j’oubliais… bieNveNue à toi Mehdi
Le 09/10/2020 à 21h37
Pas inintéressant.
Mais quitte à se déplacer en TT, autant aller au boulot…
Sinon ça va en faire, des baux, pour un employeur, s’il doit “manager” des employés des 4 points cardinaux de son (grand) bled…
Le 10/10/2020 à 02h02
Tu ne serais pas en train d’inventer les espaces de coworking ? Il y aura juste à ajouter la pointeuse…
Bienvenue à toi, Mehdi !
Le 10/10/2020 à 08h03
J’ai eu la même idée !
Des pôles décentralisés de “zones” de travail aux 4 coins à l’entrée des métropoles où tu pourrais retrouver d’autres employés de ta boite (pas forcément ton équipe suivant où tu habites par rapport à eux).
En gros : louer des places de coworking un peu partout.
Plutôt que de revenir au bureau en plein centre ville.
Décentraliser l’entreprise, quand c’est possible.
Edit : je vois qu’on est beaucoup à partager la même idée 😍
Le 11/10/2020 à 09h04
Cherche des infos sur l’entreprise “WeWork”
Alors je sait que les commentaires sur ce sujet était légèrement ironique, mais je sait que certaines entreprise (et syndicats) on mit en place des règles et contraintes pour justement décourager le télétravail sans pour autant directement dire qu’ils l’interdisent.
Le 12/10/2020 à 17h55
Je t’invite a regarder du coté de WeWork :)
Le 09/10/2020 à 20h25
Le 100% télétravail, quelque soit le profil, est dogmatique et ridicule. Ne plus payer de loyer voudrait dire soit ne pas avoir avoir de bail. Cela ne se résilie pas en 1 mois comme pour un particulier.
Le 09/10/2020 à 22h32
On peut se déplacer en TT pour aller dans un espace de coworking par ex Il y a en de plus en plus dans les grandes villes (mais ouaip, la campagne ou banlieue c’est une autre histoire, hélas…). L’intérêt d’aller là-bas plutôt qu’au bureau : c’est si c’est plus près de chez toi. Et ca te permet de ne pas rester seul chez toi, si tu as du mal à vivre ça. Pour beaucoup de freelances en TT par ex, les gens du coworking c’est un peu une seconde famille.
Mais bon, le télétravail n’est pas du tout dans la culture française. Pour beaucoup de managers, chefs ou décideurs, un employé en TT va glander sur facebook, parce que oui c’est évident, tous les employés sont des profiteurs et les patrons des saints ^^.
Il y a aussi des managers (tjrs français) qui veulent voir les gens en personne, pour faire leur chef. Des petits coqs quoi, un esprit d’un autre âge et un management hyper vertical, où le chef a une autorité parce qu’il est chef, et aucunement parce qu’il l’aurait mérité auprès des subordonnés en les aidant. C’est typiquement français, cette mentalité à la con. Tant qu’on n’aura pas évolué, ça restera très compliqué.
Perso je bosse en TT pour une boite canadienne. Bon, déjà la mentalité est mille fois plus agréable qu’en France, les gens sont bienveillants, les managers et chefs sont au même niveau que les subordonnés (management très horizontal, ça fait bcp de bien), et le TT a été organisé correctement. Parce que oui, le TT ne se met pas en place en 2 semaines, ça demande du boulot, des infrastructures, des process, des formations, des gens compétents avec de l’xp. Perso, pour rien au monde je ne rebosserai pour un employeur français, la différence est trop grande.
Enfin, le “TT” que bcp de français ont connu récemment n’est pas à proprement parler du TT, mais du bricolage à distance tout au plus, donc normal que ça se passe moyennement bien.
Et puis le TT ça se choisit. Certains le veulent, d’autres non, et forcer les gens ne peut pas être productif (surtout si c’est mal organisé). Tout le monde n’est pas forcément capable de s’épanouir en TT, loin de là.
Le 09/10/2020 à 22h44
A part des conneries ? je vois pas
Le 09/10/2020 à 22h49
Critiquer l’inaction du gouvernement me paraît un peu facile. Sans complètement les excuser ^^.
Déjà, imaginez les élus discuter du TT : un truc qu’ils ne connaissent pas du tout (ni eux, ni leurs conseillers…, enfin pas mal d’entre eux). Modulo tous leurs préjugés sur le TT.
Ajoutez à cela le fait que le gouvernement navigue à vue (et c’est normal, il n’a pas de boule de cristal, ni lui ni nous). Fin mars, tout le monde pensait (espérait ?) que le covid disparaîtrait après 30j de confinement. Là, octobre, on commence à réaliser que l’on va vivre le (ok…, “la”) covid jusqu’en 2021, voir au-delà, et au moins une 2nd vague. Sauf si vaccin il y a, et que l’on vaccine. Ou pas, en fait on n’en sait rien.
Faut-il donc mettre de l’énergie dans un système qui peut devenir inutile dans 3 mois comme il peut perdurer 3 ans ? Qui sait ? Est-ce trop tôt ? Franchement, aucune idée. Et dire “il faut faire”, c’est trop facile sans assumer les responsabilités. Si l’on écoutait tous les conseils de français, on aurait vaincu le chomage, le réchauffement climatique, la criminalité, l’éducation qui part en couille, les GAFAM… oui forcément ^^.
Le 10/10/2020 à 08h51
Bienvenue à Mehdi, joli baptême du feu !
Le 10/10/2020 à 10h45
Fantastique, l’attestation de conformité…
On exige de nous d’avoir une installation électrique aux normes (or, qui peut s’en prévaloir, dans l’immobilier ancien ?), dont des prises électriques avec prise de terre, pour y brancher.. des ordis portables dont les transfos n’en ont pas !
Et que va-t-il se passer si l’installation n’est pas aux normes ? Va-t-on pouvoir contraindre notre propriétaire à effectuer les travaux ?
Le 10/10/2020 à 10h52
Ceux qui ont pondu ça n’ont jamais mis les pieds dans un immeuble parisien ! A la limite, demander à l’employé de disposer d’un onduleur, mais l’installation électrique “aux normes”, c’est illusoire.
Le 10/10/2020 à 18h57
Selon le bail signé oui car ce sont des travaux qui ne sont pas tellement à la charge du locataire… en théorie
En pratique…
Il y a des lanceurs d’alerte en puissance prêts à crier à la non assistance à avatar en danger sur Discord. C’est pas si simple de s’adapter au monde du télé travail je trouve.
Le 11/10/2020 à 08h08
Ça existe déjà : à la location et au télétravail. C’est comme un CT de voiture t’as des points bloquants et d’autres informatifs.
Ton exemple des prises sans terre n’est pas un pb, en télétravail tu ne vas pas brancher un appareil à raclette avec un défaut d’isolation.
D’autres points seront bloquants : prises qui s’arrachent ou fils non-isolés apparent ! là tu auras un danger en gras dans le DPE, tu n’auras pas le droit de télétravailler sans réparation, et en location a priori tu ne vas pas louer un appart avec écrit dangereux en gras partout sur le bail :)
Le 10/10/2020 à 10h46
C’est vraiment sérieux ? Tu vas demander d’engager des travaux de plusieurs milliers d’euros dans des immeubles souvent vétustes (coucou, Paris !) ou obliger ton voisin de pallier à suivre une formation de SST ? Ou alors exclure 99% des salariés du télétravail, sachant que ce tu demandes est irréalisable ?
Le 10/10/2020 à 13h06
Avant de commencez, bienvenue à Mehdi :)
Je vais tenter de résumer :
Avantages :
T’est vraiment plus tranquille pour bosser et plus besoin de prendre les transport donc davantage de temps libre. Dans l’absolu une boite peut totalement s’affranchir de bureau et gagnera donc de l’argent. Au pire de temps en temps tu loue une salle pour faire des réunions.
Inconvenants :
Tu ne peut pas “espionner” un employé à moins d’y connaitre un minimum dans son côté technique sauf sous forme de résultat palpables. Le mec qui ce touche la nouille dans un open space sera grillé bien plus vite.
Mais au dela de l’espionnage c’est un sacré frein créatif. Car une réunion devra être formelle et organisée. En gros en télétravail il y à pas la machine à café. Mais surtout tu n’a pas savoir si une personne est sollicité ou non. Irl tu vois deux collègues discuter, tu peut te ramener ou non. Sur internet tu verra pas si les deux mecs sont en train de parler.
T’est directement dépendant de ton niveau social parce que c’est ton lieu de travail. Néanmoins avec une banalisation du télétravail ont pourrais observer une nouvelle exode. Pourquoi habiter dans un studio en plein paris alors que tu peut habiter à bordeaux dans un trois pièces, direct en train en seulement deux heures ?
Le télétravail redéfinis donc le rapport entre l’employé et le patron. Vu qu’en france la philosophie c’est “ fait ta journée en entier sans pause et si tu finis avant bosse plus lentement ” il est clair que le télétravail va avoir du mal à être adopté.
Au final pour le patron le seul cas ou c’est tout benef c’est quand la machine tourne. Dans l’absolu il n’a qu’a ce tourner les pouces toute la journée.
Le 10/10/2020 à 16h47
Bienvenue Mehdi 😘
Sinon je ne vois pas trop le problème sur les accidents en télétravail. Il s’agit d’une présomption simple. Si le salarié, comptable de profession, s’arrache un doigt dans son hachoir ou bien se coupe la jambe avec une tronçonneuse ce sera exclu.
Au delà de ça, je suis dans une institution publique un peu traditionnelle dans son approche des relations du travail et après un passage massif en télétravail en l’espace de quelques jours (plusieurs milliers d’ordinateurs portables à fournir et formation rapide des agents non télétravailleurs) il s’avère qu’une très grande majorité des agents demeurent en télétravail (seule contrainte venir deux jours par semaine sur site). L’employeur est entrain de réviser l’accord de télétravail pour maximiser son recours. Même les directeurs recourent avec plaisir occasionnellement au télétravail. Ça a été un raz de marée organisationnel !
Le 11/10/2020 à 09h37
A la du confinement certains ont demandés de continuer de faire du télétravail, la réponse de la direction réponse a été “Mais on ne vas pas faire du télétravail jusqu’en décembre !!”. Après quand on en reparle à la direction “Le télétravail c’est une autre façon de travailler, j’aime pas cette façon de travailler”
Le 11/10/2020 à 18h00
Pour être franc certains chefaillons sont complètement dépassés par cette nouvelle pratique du travail. Le management étant dans beaucoup d’administrations (que ce soit privées ou publiques) une simple courroie de transmission dépourvue de réels pouvoirs (autre que celui de l’organisation en elle même).
Le 11/10/2020 à 08h40
Le télétravail une fois essayé difficile de revenir en arrière dans ses saloperies d’open-spaces !
Franchement on compare :
avec
Le 11/10/2020 à 09h47
C’est pas obligatoire maintenant d’avoir une fontaine à eau sur le lieu de travail ?
Le 11/10/2020 à 10h11
Si. Mon entreprise a dû nous en faire installer une… juste avant le confinement. Et vu que l’on est tous resté en pseudo-tv depuis, autant dire qu’elle a très peu servie
Le 11/10/2020 à 10h38
J’ai l’impression de me lire
Surtout pour le café … Moteur de toute DSI qui se respecte. Bah si j’en veux un, je traverse 4 bâtiments, fait la queue pendant 20 minutes (parce qu’ils ont eu la bonne idée de centraliser au même endroit tout ça, et non de répartir des spots un peu partout…), et ai deux choix :
C’est ça qui est dommage… Je suis globalement dans une bonne équipe et on bosse super bien. Mais le contexte de travail est si frustrant que c’est mieux d’être chez soit en chat vocal.
Le 11/10/2020 à 13h33
Ce qui est bête et montre que ceux qui décident ça n’ont pas travaillé beaucoup en équipe. Il n’y a rien de mieux pour poser une question au début ou à la fin de la pause café quand on est bloqué sur un point. Comme c’est généralement 2 fois par jour, je trouve cela bien mieux que les “Daily” dans un cadre agile, même s’il n’y a pas tout le monde.
Le 11/10/2020 à 15h48
Je ne sais pas si c’est volontaire mais tu fais un énorme racourci. Il y a peut-être 4,5 millions d’accident domestiques par an, mais bien moins en télétravail !
En plus du respect de la vie privée, cela peut être bien compliqué de vérifier l’installation d’un employé s’il y est à plusieurs centaines de km des bureaux traditionnels. C’est mon cas, je suis en TT à 100% depuis plusieurs années, et jamais mon employeur, ou un représentant du personnel, n’a fait le voyage pour vérifier mon installation. Je me suis même payé mon bureau et ma chaise de bureau… Et même la visite médicale se fait à côté des bureaux, je ne peux pas la passer près de chez moi (donc ça me prend une journée pour faire la visite + l’aller-retour).
Le 12/10/2020 à 00h19
C’est carrément pas
conbête ;)Le 12/10/2020 à 00h31
Il y a quand même un léger “soucis” avec le TT à domicile : c’est à l’employé de prévoir un lieu de travail chez lui, et donc de consacrer une partie de la surface de son habitat au travail. Un bureau convenablement aménagé par exemple (double écran, fauteuil, bureau, chaise), ce sont des frais, et des m² qu’on paie sur le loyer ou son crédit.
-> quitte à ce que l’employeur fasse des économies sur ces éléments, il pourrait payer ce qui a trait au travail de ses employés (pas que le PC portable)
Quant aux espaces de CoWorking, c’est bien l’employeur qui les paie ?
Le 12/10/2020 à 07h04
Il me semble qu’il existe déjà des accords de branche dans des entreprises donnant droit à des “indemnités de télétravail”, notamment pour la conso électrique augmentée en raison du travail à domicile. J’ai entendu des collègues en parler vis à vis de leur SSII. Un peu comme les indemnités kilométriques en gros.
Dans le cas d’un auto entrepreneur, il peut faire louer une partie de son logement (s’il est propriétaire ou autorisé à la sous location à titre professionnel, évidemment) par son entreprise.
Pour le dernier point, l’espace de coworking doit forcément être pris en charge par l’entreprise si c’est elle qui a validé ce recours. Dans tous les cas ça ne peut être fait sous le manteau puisque l’employeur est responsable de la sécurité de l’employé durant ses heures de travail. Donc ce n’est qu’une négo d’aménagement au final.
Le 14/10/2020 à 13h52
Ça ne doit pas être monnaie courante, surtout si on considère que c’est plus l’employé que l’employeur qui va souhaiter faire du TTV.
C’est presque une faveur qui est accordée (en dehors du contexte du COVID bien sûr).
Il faut bien voir également que les lois Macron cherchant à favoriser le TTV ont également supprimé l’obligation de participation financière de l’employeur (les indémnités évoquées), mais également la nécessité de fournir un équipement comme un pc portable par exemple.
Autrement dit, si tu as un pc, une connexion internet perso, tu es éligible.
On est loin de l’époque ou l’employeur devait fournir l’équipement et participer aux frais d’électricité, de connexion, etc.
La question est de savoir à quel point le TTV est “intégré” dans les pratiques de la société. Dans mon cas (une SS2I), on a 2 jours de TTV (enfin, quand on sortira du contexte covid), mais on a des bureaux attitrés, donc les charges type m² sont les mêmes pour l’employeur.
Quand au lieu de travail, la période nous a appris (notamment en métropole) que l’immense majorité bosse dans un lieu de vie partagé (salon,…) et que ça peut vite devenir compliqué (coucou les confcall).
Concernant les normes électriques, oui c’est débile car non applicable. Techniquement, l’employeur peut se rendre sur le lieu de TTV de l’employé pour procéder aux vérifications. Dans la pratique, il n’en a rien carrer. A noter également que l’employé est en charge de fournir un certificat de conformité à l’entreprise (à la charge de l’employé, évidemment).
Il faut voir également que le télétravailleur est censé également prendre des mesures pour que la confidentialité de ce qu’il affiche sur son écran soit préservé, sans oublier que personne d’autre que lui n’est censé pouvoir … télétravailler.
Je ne sais pas si on a déjà vu le cas d’une boulette faîte par “junior” qui a cliqué là ou il ne fallait pas au moment ou l’employé était parti faire une course ?
Dernier point amusant qui montre à quel point toutes ces mesures ne peuvent pas s’appliquer, c’est que le télétravailleur n’est pas obligé de bosser de chez lui, il peut être absolument n’importe ou tant qu’il est en mesure d’effectuer son travail.