Connexion
Abonnez-vous

Les caméras-piétons, une « arme » de « démonstration d’innocence »

Caméras prédictives

Les caméras-piétons, une « arme » de « démonstration d'innocence »

Le 25 novembre 2020 à 10h31

Le ministère de l'Intérieur a commandé 30 000 nouvelles caméras-piétons, sans même attendre d'en débattre au Parlement à l'occasion de la proposition de loi sur la sécurité globale, qui veut en étendre l'utilisation. Non contentes de permettre la transmission en temps réel, elles disposeront également d'une fonction « pré-enregistrement ».

Le ministère de l'Intérieur vient de publier, ce 18 novembre, un appel d'offres d'un montant estimé à 15 millions d'euros destiné à acquérir 30 000 nouvelles caméras individuelles pour des agents de la police nationale et des militaires de la gendarmerie nationale. D'une durée de quatre ans, l'accord-cadre prévoit un minimum d'acquisition de 2 000 caméras sur la seule première année d’exécution.

Le Cahier des clauses techniques particulières (CCTP) précise que « le système visé, résistant, simple, ergonomique portatif et évolutif a pour finalité la restitution filmée de situations du quotidien dévolues aux fonctionnaires de police et aux militaires de la gendarmerie, lorsque se produit ou est susceptible de se produire un incident ».

En l'espèce, il aurait pour objet d’« apaiser la relation police/population, de capter des preuves ou des éléments contextuels vidéo à des fins judiciaires, administratives ou pédagogiques, en extérieur comme en intérieur et de jour comme de nuit ».

« Dans la perspective d’évolutions du cadre juridique », précise le CCTP, les postulants devront prévoir une « capacité d’évolutivité de la caméra à répondre aux besoins en matière de transmission en direct et de relecture d’enregistrements ».

Or, comme l'a tweeté Ismaël Halissat, journaliste à Libé, « le texte de la majorité actuellement en débat au parlement prévoit de changer totalement le cadre légal qui encadre l'utilisation de ces caméras : possibilité pour les agents de consulter les images, transmission en direct et diffusion des vidéos pour communiquer ».

Une véritable guerre des images

L'article 21 de la proposition de loi relative à la sécurité globale était, comme nous l'avions indiqué, l'un de ceux ayant suscité le plus d'amendements. La majorité LREM entend en effet utiliser les vidéos captées par ce qu'elle qualifie de « caméras individuelles » des forces de l’ordre pour combattre les images diffusées sur les réseaux sociaux. L’enjeu ? Fournir une autre version, frappée du sceau « officiel », pour contraster celles partagées sur Twitter ou Facebook. 

L’article 21 rajoute à cet effet une nouvelle finalité à celles actuellement prévues : si aujourd’hui le Code de la sécurité intérieure autorise ces captations dans le but de prévenir des incidents au cours des interventions, constater des infractions ou encore poursuivre les auteurs par la collecte de preuves, il s’agirait à l’avenir d’autoriser en sus « l’information du public sur les circonstances de l’intervention dans le respect de la protection de la vie privée des individus filmés par les agents ».

Le texte prévoit en outre que lorsque la sécurité des agents ou celle des biens et des personnes sera menacée, les flux « pourront être transmis en temps réel au poste de commandement du service concerné et aux personnels impliqués dans la conduite et l’exécution de l’intervention ».

Enfin, alors que cette impossibilité avait été relevée par la CNIL, les agents pourront même « avoir accès directement aux enregistrements auxquels ils procèdent dans le cadre d’une procédure judiciaire ou d’une intervention. »

« Des mesures du type garde à vue préventive ? »

Ce vendredi 20 novembre, l'article 21 a âprement été débattu. Tous les amendements de fond ont été rejetés, exception faite de celui du gouvernement, destiné à isoler les caméras embarquées dans un régime particulier. 

Estimant que « cela va conduire à une analyse automatisée et instantanée des images, donc des personnes filmées » Marietta Karamanli (PS) s'est interrogée : « l'utilisation de l'identification faciale – peu contrôlée aujourd'hui – ne va-t-elle pas servir à appliquer des mesures du type garde à vue préventive ? »

Avant d'expliquer que son groupe s'opposait à cet article au motif que « la possibilité qu'auront les policiers, y compris municipaux, de consulter les images des caméras de vidéoprotection sans habilitation va renforcer le sentiment que les forces de l'ordre disposent d'un droit illimité à l'identification de toute personne ». 

Au nom du groupe UDI et indépendants, Jean-Christophe Lagarde a quant à lui tenu à préciser que ces caméras-piétons devaient devenir « une obligation pour l'ensemble des forces de l'ordre lorsqu'elles interagissent avec une autre personne, et qu'elles aient alors le devoir de déclencher la caméra ».

L'objectif serait en effet de « dissuader à la fois ceux qui la portent et ceux qui sont filmés d'avoir une attitude irrespectueuse, qu'il s'agisse d'abus de droit pour les uns ou d'agressivité pour les autres. La situation en serait plus détendue ».

Pour autant, son groupe s'est prononcé contre l'accès direct à ces vidéos, « car ce sont potentiellement des éléments de preuve en cas de problème ». Pour lui, les images ne devraient être consultables qu'à la suite de la plainte d'un policier s'estimant agressé, ou d'un citoyen considérant qu'un policier a outrepassé ses droits : « cela nous semble l'équilibre le plus sain, celui qui associe une généralisation de la vidéo et son utilisation en cas de plainte d'une des deux parties prenantes ».

« Nous sommes confrontés à une triple difficulté »

Erwan Balanant (Modem) s'est pour sa part déclaré « troublé par l'alinéa 11, qui prévoit que les images puissent servir à "l'information du public" ; car, si je suis tout à fait d'accord pour qu'elles servent à la justice en cas de contentieux, je ne crois pas que ce soit la vocation des forces de l'ordre de fournir des informations au public ». 

Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a tenu à rappeler que les caméras-piétons sont déjà autorisées pour les fonctionnaires de la police nationale, pour les gendarmes et pour les policiers municipaux et qu'« en pratique, pour faire fonctionner ces caméras, trois opérations sont nécessaires :

  • premièrement, il faut entrer son numéro d'identifiant de policier ou de gendarme ;
  • deuxièmement, il faut appuyer sur un bouton quand on veut filmer ;
  • troisièmement, quand la caméra est rapportée au commissariat ou à la brigade, on télécharge la vidéo, laquelle n'est pas vue par les policiers ou les gendarmes mais peut être utilisée, notamment par l'autorité judiciaire, en cas de difficultés particulières, pour montrer si les faits relatés par les forces de l'ordre ou les personnes qui les accuseraient sont vrais ou pas. C'est l'état du droit. »

Pour autant, « nous sommes confrontés à une triple difficulté, et cela a conduit le Président de la République à prendre position le 14 juillet dernier pour la généralisation de la caméra-piéton, non pour chaque policier mais pour chaque brigade ».

La première difficulté tient au fait que les caméras-piétons en dotation se déchargent trop rapidement, et qu'en pleine intervention, il s'avère difficile d'« avoir la présence d'esprit d'introduire son numéro RIO – référentiel des identités et de l'organisation – et d'appuyer sur le bouton au moment où quelqu'un vous insulte, où vous êtes en train de secourir une personne ou vous trouvez dans une situation difficile ».

Les forces de l'ordre, par conséquent, « soit n'utilisent pas la caméra soit entrent leur numéro RIO avant d'aller en intervention ; par conséquent la batterie se décharge d'autant plus vite que l'appareil reste allumé ».

« Cela peut prévenir des erreurs »

Le deuxième problème, c'est que les policiers et gendarmes ne peuvent pas voir les images qu'ils ont filmées, « et ce non pour les utiliser – ce n'est pas le sujet et la proposition de loi ne leur donne pas la possibilité de récupérer personnellement ces images et de les diffuser – , mais, ayant vu quelque chose de manière très furtive, pour mieux distinguer les faits ».

L'objectif serait de ne pas se borner aux souvenirs et au ressenti, mais d'utiliser les images pour, soit donner une alerte à leurs collègues (immatriculation de voiture, couleur de cheveux ou de pull d'un suspect), soit s'en servir pour rédiger leur rapport une fois revenus au poste : « cela peut prévenir des erreurs car l'agent peut très bien avoir vu quelque chose que la vidéo permet de corriger en partie ». Il précise par ailleurs que « ces images restent évidemment à la disposition de la personne visée et de la justice ».

Troisièmement, et en réponse au groupe MoDem, « il ne s'agit pas pour l'administration de diffuser des images à tout va, mais de répondre aux cas où il est important de montrer l'intégralité d'une scène ».

Il s'agirait en effet de « ne pas juger l'ensemble d'un discours ni l'ensemble d'une intervention sur dix secondes, car il faut pouvoir contextualiser », a fortiori dans un contexte polémique, « étant entendu que l'autorité judiciaire, qui disposera elle aussi de l'intégralité de ces images, pourra les interpréter comme elle le souhaite dans le cadre d'une enquête ».

« On entre dans une loi des suspects »

Au nom de LFI, Éric Coquerel défendit un amendement de « suppression de cet article dangereux » au motif que « ce que l'on ouvre ici, c'est la reconnaissance faciale en temps réel, promue par le Livre blanc sur la sécurité ».

Grâce à la retransmission en direct, le centre de commandement pourrait en effet « renseigner en direct les agents sur le terrain au sujet de l'identité de la personne filmée ». Pour lui, cela revient à mettre en place une procédure consistant à « intervenir par rapport non à ce que fait quelqu'un mais à ce qu'il pourrait faire, en fonction de ce qu'il est. On entre dans une loi des suspects, ce qui ouvre la voie à tous les abus ».

À quoi Jean-Michel Fauvergue, rapporteur (LaREM) de la proposition de loi (et ancien patron du RAID), rétorqua avec « un exemple pratique » permettant d'illustrer son intérêt :

« Imaginez un service de police ou de gendarmerie engagé dans une opération importante, avec plusieurs objectifs, sur un périmètre restreint. Si les équipes sur le terrain disposaient de caméras pour filmer les interventions, alors le déport en temps réel des images enregistrées vers le poste de commandement permettrait au chef de l'opération de déployer des renforts sur le terrain en soutien des équipes en difficulté ».

« Il ne s'agit pas de protéger les gens »

L'amendement de suppression ayant été rejeté, Ugo Bernalicis (LFI) tint à rappeler que l'Assemblée avait déjà examiné un texte sur les caméras-piétons, qui visait à généraliser leur expérimentation, notamment pour les polices municipales.

Or, « l'une des garanties qui avaient alors été apportées par le Gouvernement était que le policier ne pourrait pas accéder aux images qu'il aurait filmées ». En cas d'agression, les images devaient être examinées dans le cadre judiciaire, en lien avec le parquet : « on partait alors du principe que tout le monde ne pouvait pas être filmé partout, tout le temps et librement. La CNIL considérait la garantie apportée par le Gouvernement comme absolument fondamentale. »

Le député insoumis s'interrogea par ailleurs sur l'utilisation biaisée, pour ne pas dire aveuglée, de ces images : « à quoi tout cela va-t-il bien pouvoir servir ? À surveiller les gens, bien sûr ! » :

« Il ne s'agit pas de protéger les gens. Regardez ce qui s'est passé à chaque fois que des tentatives ont été faites pour mettre en cause des policiers, notamment pour des actes commis au cours de manifestations dans lesquelles des caméras-piétons devaient être utilisées à chaque tir de LBD – lanceur de balles de défense. Vous vous souvenez ? À chaque tir de LBD. Chaque fois, l'affaire est classée sans suite parce que la vidéo n'est pas disponible. C'est étrange, tout de même ! »

Il souligna à ce titre que le précédent ministre de l'Intérieur avait indiqué que tout tir de LDB devait être accompagné du déclenchement de la caméra-piéton individuelle. Or, « il n'y a pas eu de sanction à l'égard des policiers qui ne l'ont pas fait, sans parler des nombreux cas où la caméra n'a pas fonctionné sans que l'on sache pourquoi ».

« L'image est une arme » permettant de « démontrer leur innocence »

À quoi Gérald Darmanin rétorqua que « quand on choisit de revêtir l'uniforme de la République, c'est pour servir les autres. Or, dans nos débats, je crains qu'il n'y ait parfois une suspicion a priori à l'encontre des policiers et des gendarmes. Pourquoi seraient-ils les seuls à ne pas pouvoir démontrer leur innocence en utilisant des images qui sont indiscutables ? »

Après avoir rappelé que les policiers sont les plus contrôlés de tous les fonctionnaires, le ministre compare, in fine, les caméras à un système de défense, sinon une arme d'auto-défense : « Comment leur innocence peut-elle être établie s'ils ne peuvent pas eux-mêmes la prouver, dès lors que seul le tribunal médiatique les accuse ? ».

S'ensuivit une joute oratoire symptomatique du climat de violence larvée qui, tant dans la rue avec certains policiers que dans l'hémicycle, oppose va-t'en-guerre sécuritaires et défenseurs des libertés.

Jean-Louis Thiériot (LR) expliqua en effet que « notre société est une société de l'image et, dans une société de l'image, l'image est une arme. Aujourd'hui, cette arme, avec des images et des vidéos tronquées, sert à démolir la réputation de certains policiers qui ont fait leur devoir, et qui l'ont fait correctement. Rétablissons donc l'équilibre des armes et permettons aux policiers d'en bénéficier lorsqu'ils sont traînés dans la boue ».

Pour Stéphane Peu (PC), a contrario, « ce qui importe pour l'État républicain, c'est le droit et le droit, c'est la justice qui le dit et non pas le tribunal médiatique. Il n'y a qu'un tribunal dans notre pays, c'est le tribunal du droit républicain au sein duquel délibèrent les juges. Mais, de grâce, que l'État ne s'abaisse pas à participer à cette escalade d'images dans le climat délétère qu'entretiennent les réseaux sociaux ! Ce n'est pas ça, le droit républicain ».

La retransmission et la relecture ont d'ores et déjà été commandées

Incidemment, Gérald Darmanin a également tenu à préciser aux députés qu'« un appel d'offres a déjà été lancé à cette fin [il avait été publié deux jours plus tôt, ndlr], et des entreprises y répondent en ce moment même ». Et donc qu'avant même que la proposition de loi ne fût débattue, ni adoptée au Parlement, le ministère de l'Intérieur avait d'ores et déjà anticipé sa mise en application.

Le cahier des charges (.zip, 1,9M) prévoit d'une part, expliqua le ministre, d'accroître la capacité de charge des batteries, « de façon que la caméra utilisée par la brigade ait une batterie dont l'autonomie corresponde au temps de patrouille ». Il ancitipe d'autre part le fait de pouvoir « actionner des clauses particulières pour permettre aux entreprises de répondre aux finalités voulues par le législateur dans le présent article ». 

Le cadre de réponse technique (CRT) de l'appel d'offres, censé permettre aux postulants de décrire très précisément les fonctionnalités de leurs systèmes, précise en effet que « cette évolutivité doit être possible de façon simple et documentée, sans retour de la caméra chez le fabricant, le distributeur et/ou le titulaire ».

Deux éléments seront étudiés en particulier : la transmission en direct, « par tout moyen », et la relecture des enregistrements, « sans pouvoir le modifier, l’altérer ou le supprimer ».

Si, en l'état, le CCTP prévoit que « le porteur de la caméra ne peut en aucun cas accéder, lire, modifier ou supprimer une vidéo enregistrée dans la caméra », il précise cela dit qu'« en cas de présence d’un tel système sur la caméra, seule la fonctionnalité de lecture des vidéos doit pouvoir être conservée et doit dans cette hypothèse pouvoir être désactivée ou activée par un administrateur ».

Pour autant, la possibilité « technique » pour le porteur d’une caméra de pouvoir accéder directement à l’enregistrement auquel il a procédé, « dans le cadre d’une procédure judiciaire ou d’une intervention », sera « appréciée ».

« Un mode de sécurité » qui « éteint tous les voyants et arrête l’enregistrement »

Le CCTP stipule en outre que « l’utilisateur ne peut pas accéder au menu de paramétrage de la caméra », qui sera protégé par un mot de passe d'au moins 6 caractères. Les données enregistrées dans la caméra devront être chiffrées a minima en AES 128 bits, et les fichiers présents sur la caméra ne pourront être « copiés, modifiés ou effacés, que la caméra soit connectée ou non », à l'exception de la procédure de déchargement prévue.

Les enregistrements, d'une résolution vidéo a minima de 720 ppp, et si possible de 1 080 ppp, devront être exploitables « en faible luminosité », et permettre d’enregistrer une conversation audible jusqu’à une distance minimum de 3 mètres.

Signalés par une LED clignotante visible par le porteur et par le public, ils devront être réalisés « dans un format normalisé, non propriétaire », et comporter en incrustation, sans « en aucun cas obérer la lisibilité de l’image », les données suivantes : nom de la caméra, identification du porteur de la caméra, horodatage, données de géolocalisation.

Le CCTP prévoit par ailleurs la possibilité de passer en « mode de sécurité », ce qui « éteint tous les voyants, diodes, écrans de la caméra et arrête simultanément l’enregistrement ». Le branchement en USB de la caméra sur un autre appareil non dédié ne devra par ailleurs permettre que son rechargement en énergie. Et elle ne pourra « en aucun cas être détectée comme un périphérique amovible de stockage », afin d'empêcher tout transfert d'enregistrement sur un support non autorisé.

Les caméras, « totalement étanches à la poussière et protégées contre les projections d’eau à la lance », devront disposer d'un capteur de géolocalisation (GPS et/ou GALILEO), d’une autonomie énergétique d’au moins 8 h en condition normale d'utilisation (mais « celle-ci doit être la plus importante possible »), ne pas peser plus de 220 grammes, et pouvoir résister à un « choc équivalent à la chute d’une masse de 0,5 kg d’une hauteur de 40 cm ».

Un « pré-enregistrement de 30 secondes »

Le logiciel de gestion des enregistrements vidéo devra quant à lui fonctionner sous Windows 10 et Ubuntu (le système d'exploitation utilisé par la gendarmerie), permettre de chiffrer « a minima en AES 128 bits » et stocker les vidéos et leurs métadonnées associées « dans un espace dédié », et leur lecture avec le lecteur multimédia « VLC media player ».

L'extraction et le déchiffrement d'une vidéo seront tracés et conditionnés au fait de renseigner « des champs mentionnant le motif et la destination ». Par défaut, les enregistrements et métadonnées seront « automatiquement détruits » au bout de 6 mois, et les fichiers logs à 36 mois.

L’application devra permettre des recherches multi-critères (tracées, elles aussi) de vidéos sur une plage temporelle, le nom de la caméra et l’identifiant du porteur.

La solution devra être installée dans une station ou « sur un réseau dédié et isolé, non connecté à l’intranet du ministère ou à internet », où le logiciel de gestion des enregistrements sera installé et les données « sécurisées, chiffrées et stockées ».

Le cadre de réponse technique précise par ailleurs que la caméra devrait « disposer d'un pré-enregistrement de 30 secondes », et donc qu'elle pourra a priori enregistrer en continu, sans attendre le déclenchement de l'enregistrement, mais demande également aux postulants s'ils disposeraient d'une « innovation », brevetée ou non, permettant le « déclenchement autonome et conditionnel d'une caméra », sans plus de précisions.

Une caméra infrarouge ?

Les soumissionnaires sont en outre invités à décrire la capacité de leur capteur à « filmer de nuit ou dans des situations de très faible éclairage », et préciser si la caméra « dispose d'illuminateurs infrarouge ».

Afin d'éviter tout risque de compromission, ils doivent également expliquer en quoi « seul le logiciel fourni par le candidat permet d'extraire et de déchiffrer un enregistrement vidéo ». La caméra devra en outre disposer d’une mémoire « non-extractible » de sorte qu'« à l’exception de la procédure de déchargement prévue, les fichiers présents sur la caméra ne peuvent être copiés, modifiés ou effacés, que la caméra soit connectée ou non ».

Le décret encadrant l’usage des caméras individuelles prévoit l’identification de l’agent porteur de la caméra lors de l’enregistrement des données. Le CRT souligne à ce titre que « chaque agent dispose individuellement d’une carte professionnelle comportant notamment une puce RFID, mais toute autre solution peut être étudiée (biométrie, code-barre, QR code ou toute autre solution permettant d’atteindre le résultat souhaité) », la fiche de « conformité » annexée à l'appel d'offres évoquant même la possibilité de s'identifier grâce à des « moyens innovants » comme la voix.

Les postulants ont jusqu'au 18 décembre pour se positionner. Le marché devrait être attribué en mars 2021.

Commentaires (50)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar

Comme je suis content d’etre parti de la France !
Anciennement patrie de Voltaire et Rousseau, mais de plus en plus celle de La Reynie, Talleyrand, Richelieu, et autres gentilshommes…

votre avatar

(AO publié le 20 novembre 2020 au BOAMP) :windu:



:reflechis:

votre avatar

Mouais … la caméra devrait être actionnée dés le départ (dés quelle est plus en charge ?) du commissariat et rechargeable dans le véhicule (avec un câble magnétique par exemple).



Parce que le coup du “ah bah nan, ça enregistrait pas parce que plus de batterie / j’ai pas eu la formation”, c’est un peu trop simple.



Ça sens le dérapage ce genre de truc. Surtout si tu interviens chez quelqu’un en filmant.
Permettre de revoir les images, c’est en quelque sorte une perquisition permanente (pour les pièces filmées bien sûr).

votre avatar

« Imaginez un service de police ou de gendarmerie engagé dans une opération importante, avec plusieurs objectifs, sur un périmètre restreint. Si les équipes sur le terrain disposaient de caméras pour filmer les interventions, alors le déport en temps réel des images enregistrées vers le poste de commandement permettrait au chef de l’opération de déployer des renforts sur le terrain en soutien des équipes en difficulté ».


Ben oui, ou alors on invente un moyen de communication instantané et oral qu’on appellerait radio
Et un truc du genre “message codé pour demander des renforts” je propose “besoin de renfort”

votre avatar

+1000

votre avatar

Sympa le mode sécurité d éteinte automatique… Autant dire qu’on aura du mal à trouver certaines vidéos

votre avatar

Dj a dit:


Ben oui, ou alors on invente un moyen de communication instantané et oral qu’on appellerait radio Et un truc du genre “message codé pour demander des renforts” je propose “besoin de renfort”


Clair, puis vu qu’ils sont pas trop occupés dans ce genre d’attaque, ils auraient aussi le temps de donner le nombre d’assaillants, la disposition des lieux, l’endroit exact où il se trouve, le type d’arme (ou pas) utilisé, etc.
C’est vraiment des tanches ces flics.

votre avatar

Les caméras piétions sont déjà mauvaise pour montrer les mouvements en pleine rue quand c’est calme.



Alors lors d’un assaut j’ose même pas imaginer



Regarde les exemple que donne Marc4444, si l’armée ne donne pas de caméra a ses soldats (hors caméra sur l’arme pour tir déporté) c’est que c’est pas utilisable en vrais.
Ils ont des années d’avance sur les flics en terme de recherche avec des moyens quasi illimités (ils auraient put acheter une solution étrangère)

votre avatar

C’est à se demander comment font les militaires…
Sûrement des implants bioniques, je ne vois que ça :transpi:



Pareil pour les pompiers ou dans les salles de déchoquage à l’hôpital, dès que ça barde tout le monde se roule en boule et attend que ça se passe (impossible de communiquer dans ces conditions).
Si seulement un opérateur vidéo pouvait les aider :mdr2:

votre avatar

testosa a dit:


Sympa le mode sécurité d éteinte automatique… Autant dire qu’on aura du mal à trouver certaines vidéos


Justement.



L’un des problèmes dans la police aujourd’hui, c’est que pour 99 agents qui sont compétents, bien formé, qui gardent leur sang froid & leur professionnalisme, il y a en a 1 qui agit comme un cowboy , qui décrédibilise toute la profession et provoque la défiance de la population.



Si l’enregistrement permanent & la diffusion des images depuis les caméra piéton (et les autres, pourquoi que les piétons?) permettent de disculper ces 99 agents de tout mauvais comportement, en prouvant au public qu’ils agissent avec discernement.



Mais bon, pour ça il faut de la formation et de la sélection à l’entrée. C’est pas trop ce qui semble se profiler.

votre avatar

C’est pas faux mais le ratio n’est pas correct :windu:



:mdr:

votre avatar

carbier a dit:


Clair, puis vu qu’ils sont pas trop occupés dans ce genre d’attaque, ils auraient aussi le temps de donner le nombre d’assaillants, la disposition des lieux, l’endroit exact où il se trouve, le type d’arme (ou pas) utilisé, etc. C’est vraiment des tanches ces flics.


Heu…oui ?
T’as jamais fait ou connu l’armée ou le fonctionnement d’une équipe et d’un chef d’équipe ?



SI une unité fait une intervention à risque et qu’il n’y en a pas un foutu de suivre l’évolution et informer en temps réel le QG, oui, se seraient des tanches (et je doute que le GIGN / GIPN ait attendu la retransmission en direct pour fonctionner correctement).



Parce que bon, la caméra, contrairement à genre, des yeux sur une tête, c’est flou en mouvement, ça voit pas bien (poussière, luminosité ou juste lentille sale) et ça restitue pas bien le son (spatialisation), c’est pour ça que ceux qui passent devant…utilise leur bouche pour communiquer la situation et ça fonctionne très bien, et très certainement mieux qu’une retransmission en direct, qui ne sert généralement pas à donner des ordres, mais aux N+2 de suivre la situation…(Ex : Obama dans le bunker à suivre l’intervention pour choper Ben LADEN en direct). les ordres stratégiques étant toujours donné sur place (temps de réaction et compréhension du terrain).

votre avatar

Ramaloke a dit:


Heu…oui ? T’as jamais fait ou connu l’armée ou le fonctionnement d’une équipe et d’un chef d’équipe ?


Heu, l’armée est déjà en avance (et de loin) sur les caméras piétons…



fr.wikipedia.org Wikipediahttps://nexvision.fr/fr/expertise-en-reference-design-hw-sw-ip/marches-applications/securite/securite-defense-vision-de-nuit/



Va au salon de l’armement et tu verras que le domaine est vaste et déjà bien implanté.

votre avatar

Ramaloke a dit:


Heu…oui ? T’as jamais fait ou connu l’armée ou le fonctionnement d’une équipe et d’un chef d’équipe ?



SI une unité fait une intervention à risque et qu’il n’y en a pas un foutu de suivre l’évolution et informer en temps réel le QG, oui, se seraient des tanches (et je doute que le GIGN / GIPN ait attendu la retransmission en direct pour fonctionner correctement).


Une patrouille de 2 flics à pied ou en voiture qui se font prendre à partie sont des unités d’intervention ?

votre avatar

Des flics qui se font prendre à partie ?
Soyons sérieux, en général deux flics qui se baladdent, tu changes de trottoir, et ce sont eux qui viennent te saouler, pas l’inverse

votre avatar

Toi, tu ne vie pas dans les cités… Et le nombre de voiture qui se sont attaquer au mortier sans raison.
Les embuscades aussi.

votre avatar

Perdu, j’ai grandi en cité très violente… Sarcelles, St Denis, Creil, etc.




(reply:1839482:skankhunt42 )


Pourquoi, c’est un crime de “se la jouer racaille” ? Il y a qqch qui l’interdit ?
Moi dans mon exemple, le jour où je me suis coupé les cheveux et que j’ai enlevé mon style métal, je ne me suis plus jamais fait emmerder par un keuf. Et pourtant j’étais le meme, et d’ailleurs j’ai fait bien bien pire de conneries qu’avant avec mon look passe partout qu’avec mon look metalleux.
Les mecs se la jouent au faciès, au style vestimentaire, à la chevelure et oui bien sur aussi à la couleur de peau (j’ai un demi frere et une demi soeur de père maghrebin, je sais très bien de quoi je parle, je ne me fais plus contr^oler QUE quand je me baladde avec eux) et après ils viennent s’etonner qu’on ne regarde nous aussi que leur unforme.
Je répète, soyons sérieux 2 minutes.

votre avatar

Drepanocytose a dit:


Des flics qui se font prendre à partie ?


En fait si tu lis “certains sites” tu verra le confinement il y à au moins une une embuscade au mortier sur la police ou les pompiers. C’est juste que les medias mainstream font absolument tout pour mettre la poussière sous le tapis.



Certains appellent ça, l’islamo gauchisme…



Par contre le problème avec ce genre de caméra c’est que elle pourront justement prouver une fois pour toute que ce genre de choses arrivent quotidiennement. Alors si il y une fuite massive, le pekin moyen va ce chier dessus car à bfm, rien la dessus.




Drepanocytose a dit:


Des flics qui se font prendre à partie ? Soyons sérieux, en général deux flics qui se baladdent, tu changes de trottoir, et ce sont eux qui viennent te saouler, pas l’inverse


Ils viennent uniquement saouler les mecs habillés en survêtement qui veulent ce la jouer racaille. Si tu veut te la jouer racaille il faut donc assumer les contrôle de police.



Et c’est vraiment pas une question de couleur de peau…

votre avatar

Pour moi le principal problème n’est pas les moyens dont disposent les forces de l’ordre. Le problème fondamental ce sont les missions qui leurs sont assignées.



Dans un état de droit, ce que devrait être la France, les forces de l’ordre sont au service du pays et donc de la population. La question des moyens utilisés, ne devrait même pas se poser.
Le hic, c’est que plus le temps passe, plus les forces de l’ordre sont au service, je n’ose dire à la botte, du gouvernement en place.



Le débat autour des caméras piétons n’est pour moi qu’un problème annexe qui ne devrait même pas se poser.

votre avatar

Entièrement d’accord. A chaque événement, tout le monde va pointer du doigt le policier, la personne qui a fauté, mais personne n’évoque les ordres qui sont donnés, et la hiérarchie est tranquille avec ce fameux droit de réserve qui empêche les mis-en-cause de se plaindre, de remettre en question ces ordres idiots qui sont données.



Par exemple, ordonner aux policiers de la bac de disperser les migrants qui campent à République, je comprends bien qu’ils dérangent, mais je ne vois pas en quoi les forcer à bouger va résoudre le problème.
Des caméras piétons ne serviront ici a rien : quand les ordres (ou les projets de loi) sont stupides, les gens manifestent leur incompréhension/mécontentement et ça part inévitablement en vrille…

votre avatar

Un mot de passe de 6 caractères ? R1c@rd : c’est bon, une majuscule, un chiffre et un caractère spécial, en plus facile à retenir :transpi:

votre avatar

Drepanocytose a dit:


Pourquoi, c’est un crime de “se la jouer racaille” ? Il y a qqch qui l’interdit ?


J’aurais tendance à dire tout dépend jusqu’où tu va en te la jouant racaille. A savoir également que ça dépend aussi des quartiers. Plus tu sera dans un quartier non racaille et plus tu sera emmerdé par les flics, habillés en racaille.




que j’ai enlevé mon style métal,


C’est normal car tu entre dans la catégorie des marginaux et quand il y à pas de racaille c’est cette catégorie qui prend. J’ai vécu ça aussi, c’est assez dingue c’est sur. Du jours au lendemain t’est contrôlé à mort, et quand tu rechange de style, plus aucun contrôle.



Mais j’étais aussi conscient que quand il y à du boxon quelques part c’est toujours à cause des racailles et des marginaux. Si tu t’habille comme eux il faut aussi assumer.




je ne me fais plus contr^oler QUE quand je me baladde avec eux


Tout dépend ou tu te balade…Et ils rentre eux aussi dans la troisième catégorie. Le seul truc con c’est que tu peut pas vraiment changer ton origine / couleur de peau, c’est sur. Je suppose qu’ils sont habillés normalement ?



C’est dans quel coin que tu subis ces contrôles ?




Je répète, soyons sérieux 2 minutes.


Disons qu’il y à deux monde et qu’a un moment donné ils ce rejoignent… Chaque monde à sa vision des choses, mais si j’avais à choisir je prendrais le premier.

votre avatar

OB a dit:


Si l’enregistrement permanent & la diffusion des images depuis les caméra piéton (et les autres, pourquoi que les piétons?) permettent de disculper ces 99 agents de tout mauvais comportement, en prouvant au public qu’ils agissent avec discernement.


Justement non. Comme précisé par testosa et par l’article, l’enregistrement n’est pas permanent puisque :




  1. C’est le policier qui choisit quand l’allumer

  2. Il y a un killswitch à disposition des policiers pour arrêter de filmer



Donc tout agent, qu’il fasse partie de tes 1% ou de tes 99%, sera suspect puisqu’il peut choisir de ne filmer que ce qui l’arrange. Et les caméras-piétons actuelles des policiers sont d’or et déjà bizarrement toujours éteintes au moment des faits incriminés (genre l’utilisation des LBD cité dans l’article), ce dispositif est déjà suspect, du coup je vois pas en quoi il prouverait quoi que ce soit.

votre avatar

Marc4444 a dit:


Heu, l’armée est déjà en avance (et de loin) sur les caméras piétons…



fr.wikipedia.org Wikipediahttps://nexvision.fr/fr/expertise-en-reference-design-hw-sw-ip/marches-applications/securite/securite-defense-vision-de-nuit/



Va au salon de l’armement et tu verras que le domaine est vaste et déjà bien implanté.


Je n’ai pas dit que ça ne marche pas, j’ai dit que ça ne sert pas pour éviter de donner des ordres ou pour la remonté d’information (qui est toujours le boulot d’un membre de l’équipe et qui le fait majoritairement à l’oral, ou alors de façon volontaire en orientant ses caméras, donc que le point de Carbier comme quoi ça va aider des policiers qui ne pourraient pas communiquer, qui me semble complétement faux).
Et puis à tout ça il faudrait aussi ajouter que si c’est ce type d’embuscade, le temps que “les renforts arrivent” tout est déjà fini, et qu’on passe déjà en mode enquête à postériori.




carbier a dit:


Une patrouille de 2 flics à pied ou en voiture qui se font prendre à partie sont des unités d’intervention ?


Et tu penses aussi que comme pour les “caméra de vidéo-protection”, il y a toujours quelqu’un derrière l’écran qui va réagir à la minute pour appeler des renforts alors que la voiture est juste en patrouille ?
Comme pour les autres caméras, ça sera vu 10-15-20-30 mins (voire pas du tout, comme certainement beaucoup des agressions sous une caméra) après qu’il se soit passé quelque chose, avec un nombre énorme de faux positif (ils caillassent puis se barrent, tu vas déplacer plusieurs équipes sur place pour rien si tu ne te base que sur la caméra ?).



Les caméras, ça sert au contexte et à l’enquête après-coup, ça n’a jamais et ne servira jamais au temps réel, car c’est inefficace.
Et de toutes façon pour les enquêtes, plein d’étude montrent déjà que ça ne sert quasiment à rien (image inutilisables, individu masqué etc.), à part peut-être appliqué comme en chine avec IA + reconnaissance des visages et des caméras dans tous les coins qui peuvent suivre tous les déplacements de agresseurs à chaque intersection.
Le seul intérêt des caméras c’est le contexte et confondre les mensonges une fois que tu as chopé les personnes (et dans ce cadre là, ça servirait vraiment à redorer l’image des policiers).

votre avatar

Au-delà du débat sur le fonds où je risque de m’emporter (je suis souvent tombé sur le 1% de policiers qui travaille de manière douteuse..) je trouve que le tweet sur le marché public de caméra n’est pas justifié. L’avis a été publié au BOAMP le 20 novembre, les offres doivent être remises avant le 18 décembre, et être valables six mois, donc 18 juin 2021 ; ça me parait compatible avec le calendrier de la loi : soit la disposition n’est pas votée et ils ne donnent pas suite au marché, soit la disposition est votée et ils ne perdent pas de temps.



https://www.boamp.fr/avis/detail/20-140111?xtor=EPR-2

votre avatar

” quand on choisit de revêtir l’uniforme de la République, c’est pour servir les autres.”



Tout est dit, servons la république, pas la démocratie.



j’ai bien l’impression que c’est la base de la politique menée par ce gouvernement.

votre avatar

(quote:1839482:skankhunt42 )
En fait si tu lis “certains sites” tu verra le confinement il y à au moins une une embuscade au mortier sur la police ou les pompiers. C’est juste que les medias mainstream font absolument tout pour mettre la poussière sous le tapis.



Certains appellent ça, l’islamo gauchisme…


Bien sur, TF1,LCI, CNEWS et BFM TV sont des médias islamo gauchiste c’est bien connus.




(quote:1839515:skankhunt42 )



C’est normal car tu entre dans la catégorie des marginaux et quand il y à pas de racaille c’est cette catégorie qui prend. J’ai vécu ça aussi, c’est assez dingue c’est sur. Du jours au lendemain t’est contrôlé à mort, et quand tu rechange de style, plus aucun contrôle.


Non ce n’est pas normal. Ca s’appelle de la discrimination et de l’abus d’autorité, mais c’est un problème récurrent dans la police française comme son absence de volonté d’être contrôlé.

votre avatar

Mearwen a dit:


Bien sur, TF1,LCI, CNEWS et BFM TV sont des médias islamo gauchiste c’est bien connus.


Malheureusement oui…



Les chaines d’information ne font que répéter les même informations en boucle alors qu’il ce passe autre chose. Au pire t’aura juste un bandeau textuel. Quand à tf1 c’est pas mieux. Au pire t’aura un passage de 30 secondes, avec les interview qui vont bien.




Mearwen a dit:


Non ce n’est pas normal. Ça s’appelle de la discrimination et de l’abus d’autorité, mais c’est un problème récurrent dans la police française comme son absence de volonté d’être contrôlé.


Non ça s’appelle de l’optimisation…



Si demain tu poste des flics en bas des escalier dans le métro pour chopper de l’acheteur de chichon tu ne va clairement pas contrôler les familles, les retraités ou bien les types en costard cravate.



Tu va plutôt contrôler les mecs en survêtement et les marginaux qui auront entre 16 et 25 ans. Tout simplement parce que d’après les statistique c’est eux qui ont le plus de chance d’en avoir dans la poche.



Car oui, à la fin de la journée les flics doivent faire leur quota. Donc entre les quotas et les loi débiles il est clair que tu pourrais râler à la discrimination. Le mieux je pense serait de supprimer les lois débiles pour peut être, les quotas.



Par exemple au canada depuis que le cannabis est devenu légal, il y à beaucoup moins de contrôle dans la rue sur les minorités. Mais bon, tu n’en entendra jamais parler sur BFM. Au mieux t’aura une micro news sur la légalisation avec de bonnes interview de marginaux.



De la à dire que le cannabis n’est pas légal pour mieux contrôler la population, il n’y a qu’un pas. Désolé de souvent aborder ce sujet mais bien souvent il est au centre de beaucoup de maux de société.

votre avatar

(quote:1839674:skankhunt42 )
Si demain tu poste des flics en bas des escalier dans le métro pour chopper de l’acheteur de chichon tu ne va clairement pas contrôler les familles, les retraités ou bien les types en costard cravate.



Tu va plutôt contrôler les mecs en survêtement et les marginaux qui auront entre 16 et 25 ans. Tout simplement parce que d’après les statistique c’est eux qui ont le plus de chance d’en avoir dans la poche.


Puisqu’on fait dans le cliché, moi à la place des flics je contrôlerai les types en costard-cravate, parce que tout le monde sait que les hommes d’affaires sont de gros consommateurs de cocaïne…



Et sinon, non c’est pas de l’optimisation. Parce que même si, admettons, les jeunes sont plus susceptibles de “détenir des substances” que les autres, leur pourcentage de ceux concerné reste faible et tu auras un taux de faux-positif tellement élevé que ça changera quasi rien à ton taux de positivité au final. Du genre en fin de mois t’auras chopé 5 délinquants au lieu de 4 si tu avais complètement procédé au hasard. Simple application du théorème de Bayes, qui explique aussi l’inefficacité des “algorithmes des boîtes noires” ou d’un dépistage massif et généralisé de toute un population sur une maladie peu répandue.

votre avatar

Rowin a dit:


Puisqu’on fait dans le cliché, moi à la place des flics je contrôlerai les types en costard-cravate, parce que tout le monde sait que les hommes d’affaires sont de gros consommateurs de cocaïne…


Je ne fais pas dans le cliché c’est juste la réalité…



L’homme d’affaire doit rarement ce fournir dans une cité pour acheter de la coke, car vu le prix de cette substance tu peut largement te faire livrer. A la limite seul les marginaux iront dans une cité pour en acheter.



Ils subiront donc un contrôle pour du cannabis mais tomberont pour de la coke.




Rowin a dit:


Et sinon, non c’est pas de l’optimisation. Parce que même si, admettons, les jeunes sont plus susceptibles de “détenir des substances” que les autres, leur pourcentage de ceux concerné reste faible et tu auras un taux de faux-positif tellement élevé que ça changera quasi rien à ton taux de positivité au final.


Être jeune ce n’est pas suffisant pour ce faire contrôler sauf aux heures creuses… Et bien souvent au heures creuses les flics sont ailleurs car c’est plus rentable. En plus les flics font ça souvent donc à la longue ils finissent par connaitre les jeunes qui quartier.



Cela veut donc dire que si tu n’est pas du quartier tu te fera davantage contrôler. Un jeune du quartier ne va pas prendre le métro avec 100€ de shit sur lui… Il aura une boulette, pour voir quelqu’un qui habite en ville.




Simple application du théorème de Bayes


Le flic est entrainer pour détecter les fumeurs… Par du principe que si t’a 8 flics en bas des escalier du métro, lors d’un contrôle positif au moins 5 seront occupés. Si deux contrôles simultanés tu pourra donc passer peinard.



Procédure d’environ 15 minutes, avec environ 5 personnes à la limite qui descendent, ça te laisse largement de quoi filtrer.




d’un dépistage massif et généralisé de toute un population sur une maladie peu répandue.


Le nombre de consommateur régulier ce compte en millions…

votre avatar

Rowin a dit:


Du genre en fin de mois t’auras chopé 5 délinquants au lieu de 4 si tu avais complètement procédé au hasard.


À moyens égaux, c’est donc bien de l’optimisation (+25% d’efficacité).

votre avatar

Arkeen a dit:


Justement non. Comme précisé par testosa et par l’article, l’enregistrement n’est pas permanent puisque :




  1. C’est le policier qui choisit quand l’allumer

  2. Il y a un killswitch à disposition des policiers pour arrêter de filmer



Donc tout agent, qu’il fasse partie de tes 1% ou de tes 99%, sera suspect puisqu’il peut choisir de ne filmer que ce qui l’arrange.


Bah alors effectivement du coup ça sert à rien du tout ces caméras. C’est juste un moyen de dépenser de l’argent public au bénéfice d’une société privée.

votre avatar

Arkeen a dit:


Justement non. Comme précisé par testosa et par l’article, l’enregistrement n’est pas permanent puisque :




  1. C’est le policier qui choisit quand l’allumer

  2. Il y a un killswitch à disposition des policiers pour arrêter de filmer



Donc tout agent, qu’il fasse partie de tes 1% ou de tes 99%, sera suspect puisqu’il peut choisir de ne filmer que ce qui l’arrange. Et les caméras-piétons actuelles des policiers sont d’or et déjà bizarrement toujours éteintes au moment des faits incriminés (genre l’utilisation des LBD cité dans l’article), ce dispositif est déjà suspect, du coup je vois pas en quoi il prouverait quoi que ce soit.


Et du coup, aux USA, ils font comment ? (il me semblait qu’ils filment en permanence)
Ils sont plus costauds et du coup leurs caméras ont des batteries plus grosses ? :D

votre avatar

Arkeen a dit:


Justement non. Comme précisé par testosa et par l’article, l’enregistrement n’est pas permanent puisque :




  1. C’est le policier qui choisit quand l’allumer

  2. Il y a un killswitch à disposition des policiers pour arrêter de filmer



Donc tout agent, qu’il fasse partie de tes 1% ou de tes 99%, sera suspect puisqu’il peut choisir de ne filmer que ce qui l’arrange. Et les caméras-piétons actuelles des policiers sont d’or et déjà bizarrement toujours éteintes au moment des faits incriminés (genre l’utilisation des LBD cité dans l’article), ce dispositif est déjà suspect, du coup je vois pas en quoi il prouverait quoi que ce soit.


Sauf que c’est faux… comme d’hab’



1- C’était lié à la faible capacité des batteries et l’appel d’offres demande des batteries permettant de filmer en permanence
2- C’est une possibilité demandée dans l’appel d’offres mais qui n’a pas encore fait l’objet d’un décret. De plus tout flic qui utiliserait ce dispositif (si tant est qu’il soit rendu disponible) verrait le renversement de la charge: cela le rendrait coupable a priori…
D’ailleurs si tu réfléchis un tout petit peu le 2 est lié au 1: pourquoi avoir besoin d’un tel dispositif si le flic peut allumer et éteindre sa caméra à loisir ?

votre avatar

(quote:1839674:skankhunt42 )
Malheureusement oui…



Les chaines d’information ne font que répéter les même informations en boucle alors qu’il ce passe autre chose. Au pire t’aura juste un bandeau textuel. Quand à tf1 c’est pas mieux. Au pire t’aura un passage de 30 secondes, avec les interview qui vont bien.


Le jour ou Pascal Praud et Eric Zemmour sont devenus de dangereux gauchiste. Rien qu’avec ce passage on sait qu’il y a pas besoin de discuter.

votre avatar

“gauchiste” et compagnie, c’est comme GAFAM dans l’autre article. Un terme utilisé n’importe comment dont plus personne ne connaît le sens visiblement, mais ça fait bien de le sortir dans une phrase.

votre avatar

Arkeen a dit:


Et les caméras-piétons actuelles des policiers sont d’or et déjà bizarrement toujours éteintes au moment des faits incriminés (genre l’utilisation des LBD cité dans l’article), ce dispositif est déjà suspect, du coup je vois pas en quoi il prouverait quoi que ce soit.


Ca je comprends, vu les besoins de saisir un code juste avant d’allumer la caméra. Dans l’action tu n’as pas l’envie, pas le temps, et surtout tu n’y penses pas. Et en plus l’histoire de la batterie toute petite des caméras actuelles…



Idéalement on aurait une caméra avec batterie de 12h, qui n’est pas éteignable (mais dans ce cas rien ne t’empêche de coller un bout de plastique devant), si on n’a pas de vidéo à mettre en face des videos “incriminantes” du public, c’est que c’était voulu par la personne, ou alors un gros “pas de chance”, et il faut continuer avec les enquêtes pour savoir lequel des deux c’était dans ce cas.

votre avatar

Je me demande bien pourquoi dépenser de l’argent public dans une caméra-piéton si ce n’est pour la PN de devoir se justifier ?
C’est bien que la doctrine a changé: la norme c’est le maintien de l’ordre (mais lequel?) avec son cortège d’excès en la matière et l’exception garder la paix (civile).
Du coup, plutôt que de changer de doctrine, les politiques en responsabilité, préfèrent un moyen de pouvoir communiquer sur le fait que la PN est hors de cause avec des “preuves” diffusables au JT.
Après les fake news, les true videos pour prouver que la propagande gôôôchiste veut nuire à la PN.
La blague supreme étant que les politique estiment normal que l’Inspection Générale de la Police Nationale juge ses collègues avec objectivité.
C’est une exception française en Europe, comme l’attestation de déplacement dérogatoire.

votre avatar

Mearwen a dit:


Eric Zemmour / gauchiste.


Le discours de zemmour est très extrême droite en terme d’idéologie hein…

votre avatar

Cetera a dit:


préfèrent un moyen de pouvoir communiquer sur le fait que la PN est hors de cause avec des “preuves” diffusables au JT.


C’est une blague ? Tout le problème aujourd’hui est que n’importe qui peut faire pourrir la situation dans une confrontation avec la police, puis diffuser uniquement les images incriminantes sans qu’on ait le contexte (savoir si c’est une réaction légitime et proportionnée à une agression, ou une bavure), sur les réseaux sociaux pour faire le buzz et détruire encore plus les relations entre les forces de l’ordre et la population.
Il est évident que la police cherche à se doter de moyens d’avoir des preuves pour se défendre tout en pouvant continuer à faire son travail.

votre avatar

Ce n’est pas une blague. La PN serait bien avisée plutôt que de refuser l’exercice démocratique du contrôle, de se rallier à la cause des citoyens de la République. Les gendarmes comment à le comprendre, et c’est tout à leur honneur, mais pas la PN.
Alors , la PN dans ce contexte ne recevra pas mon soutien.

votre avatar

Cetera a dit:


C’est une exception française en Europe, comme l’attestation de déplacement dérogatoire.


L’Italie a un système d’auto attestation similaire à la France.
La Grèce a un système d’attestation fournie par l’employeur ou un certificat reçu par SMS. La prune en cas de déplacement injustifiée est même 2x plus élevée que la notre d’ailleurs.
L’Espagne dispose aussi de justificatifs de déplacement pour déroger aux restrictions en vigueur.
La Belgique, Irlande ou Angleterre ne semblent pas en avoir.



La France n’est donc pas une exception, même si la pratique reste plutôt marginale en Europe.



Source. Personnellement je l’avais entendu dans la rubrique “vrai ou faux” de France Info, mais l’article n’est pas dispo sur le site. Celui en lien a pour ainsi dire le même contenu.

votre avatar

Merci pour la clarification et la correction de mon exactitude. Mais je ne pense pas que cela change mon axiome: l’IGPN (la police qui se juge elle-même) est bien exception française dénoncée d’ailleurs à plusieurs reprises au sein de l’UE ou d’ONG.
Car plus simple et moins coûteux que des caméras piétons, un organisme de contrôle de la PN qui soit indépendant serait déjà un très grand pas en avant pour (re?)trouver la confiance des citoyens.

votre avatar

Dans Minority Report le ripoux triche avec le système de prédiction (très complexe) pour commettre un crime.
Je ne vois pas de problèmes techniques à blanchir un délit ou un crime avec une caméra piéton. (c’est même très simple) Idem avec une caméra de vidéo-surveillance…



En gros cela ne change rien…

votre avatar

Cetera a dit:


l’IGPN (la police qui se juge elle-même) est bien exception française


Pas tellement, le mécanisme est le même (internal affairs) aux États Unis par exemple. Mais des différences de statuts notamment expliquent que ça fonctionne différemment.




Car plus simple et moins coûteux que des caméras piétons, un organisme de contrôle de la PN qui soit indépendant serait déjà un très grand pas en avant pour (re?)trouver la confiance des citoyens.


C’est différent, les deux peuvent très bien coexister (c’est le cas aux États Unis aussi).




Alors , la PN dans ce contexte ne recevra pas mon soutien.


Ça doit certainement beaucoup les inquiéter ;-)




plutôt que de refuser l’exercice démocratique du contrôle


Autoriser la publication des images des forces de l’ordre sur les réseau sociaux pour lancer des lynchages, c’est certainement un contrôle démocratique; car c’est bien de ça qu’il s’agit avant tout, je trouve juste que la façon de le vendre est assez pourrie, et je pense que cet article devrait surtout sortir de cette loi et être proposé bcp plus largement (au bénéfice de tous les citoyens, je ne suis pas policier, et je n’ai pas plus envie qu’eux qu’on me balance sur un réseau de daube pour une offense imaginaire dans le but de me nuire hors circuit de la justice) dans une loi propre.

votre avatar

Vous prenez une exception en les présentant comme la norme?
Vous ne voulez pas d’un exercice de contrôle démocratique de la PN ?



Il est faux de penser et de dire que la norme est l’auto-contrôle de la Police en présentant une exception comme la norme, c’est un peu fallacieux.



Pour le reste, je ne pense être le seul à voir dans l’IGPN une curiosité malsaine. La meilleur façon de protéger les policiers, c’est de les rendre irréprochables.



Rappel: Dans la constitution de la IV et de la Ve:
“Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.”

votre avatar

deathscythe0666 a dit:


Pas tellement, le mécanisme est le même (internal affairs) aux États Unis par exemple. Mais des différences de statuts notamment expliquent que ça fonctionne différemment.



C’est différent, les deux peuvent très bien coexister (c’est le cas aux États Unis aussi).



Ça doit certainement beaucoup les inquiéter ;-)



Autoriser la publication des images des forces de l’ordre sur les réseau sociaux pour lancer des lynchages, c’est certainement un contrôle démocratique; car c’est bien de ça qu’il s’agit avant tout, je trouve juste que la façon de le vendre est assez pourrie, et je pense que cet article devrait surtout sortir de cette loi et être proposé bcp plus largement (au bénéfice de tous les citoyens, je ne suis pas policier, et je n’ai pas plus envie qu’eux qu’on me balance sur un réseau de daube pour une offense imaginaire dans le but de me nuire hors circuit de la justice) dans une loi propre.


Pquoi? Il y a déjà des éléments dans la loi qui condamnent ce genre de pratiques. Pas besoin de rajouter encore un millefeuilles législatif inutile.

votre avatar

Patch a dit:


Pquoi? Il y a déjà des éléments dans la loi qui condamnent ce genre de pratiques. Pas besoin de rajouter encore un millefeuilles législatif inutile.


Il me semble aussi, mais visiblement, personne ne se soucie de faire appliquer ça (pourtant, l’effet bonus est de taper sur Facebook et consorts, c’est plutôt cool).



Et pis d’abord, laisse moi m’entraîner pour un poste à responsabilité dans une administration publique; comment veux-tu que j’aie une chance si j’ai des idées efficaces et sensées ?




Cetera a dit:


Vous prenez une exception en les présentant comme la norme? Vous ne voulez pas d’un exercice de contrôle démocratique de la PN ?


Tu confonds démocratie et populisme (il y a un nom plus précis que ça qui m’échappe), pouvoir balancer sans aucune restriction des images des personnes (quelles qu’elles soient) pour inciter à la violence à leur encontre pour se faire justice soi même (ça peut être casser du flic, décapiter un prof mécréant, ou plein d’autres choses dans le style) n’a absolument rien de démocratique. Je ne parle pas d’une exception, et il ne me semble avoir vu personne refuser que la justice puisse exploiter des images de policiers pris en flag.

votre avatar

Je ne confonds rien du tout. c’est vous qui tentez de disqualifier mon propos avec le mot valise : “populisme”.
Ou alors c’est la Constitution de La République qui le serait?



Rappel: Dans la constitution de la IV et de la Ve:
“Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.”

votre avatar

deathscythe0666 a dit:


Il me semble aussi, mais visiblement, personne ne se soucie de faire appliquer ça (pourtant, l’effet bonus est de taper sur Facebook et consorts, c’est plutôt cool).



Et pis d’abord, laisse moi m’entraîner pour un poste à responsabilité dans une administration publique; comment veux-tu que j’aie une chance si j’ai des idées efficaces et sensées ?


Ah oui forcément si tu veux te lancer en politique, j’ai rien dit :francais:

Les caméras-piétons, une « arme » de « démonstration d’innocence »

  • Une véritable guerre des images

  • « Des mesures du type garde à vue préventive ? »

  • « Nous sommes confrontés à une triple difficulté »

  • « Cela peut prévenir des erreurs »

  • « On entre dans une loi des suspects »

  • « Il ne s'agit pas de protéger les gens »

  • « L'image est une arme » permettant de « démontrer leur innocence »

  • La retransmission et la relecture ont d'ores et déjà été commandées

  • « Un mode de sécurité » qui « éteint tous les voyants et arrête l’enregistrement »

  • Un « pré-enregistrement de 30 secondes »

  • Une caméra infrarouge ?

Fermer