Pourquoi la justice a annulé la cagnotte de soutien à l’ex-boxeur gilet jaune
La boxe des accusés
Le 07 janvier 2021 à 09h47
7 min
Droit
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Le tribunal judicaire de Paris a annulé hier la cagnotte Leetchi de Christophe Dettinger. Elle considère ce contrat comme contraire à l’ordre public. Next INpact diffuse la décision, accompagnée de nos commentaires.
Lors de l’Acte 8 des manifestations, cet ex-boxeur « Gilet Jaune » avait été filmé frappant des forces de l’ordre. La vidéo avait été abondamment partagée. L’agent chargé de la voirie et de la propreté est condamné par la suite à 30 mois de prison dont 18 avec sursis avec mise à l'épreuve.
Au lendemain des faits, alors qu’il était en garde à vue, une cagnotte fut néanmoins lancée sur Leetchi par un certain Nicolas Alves, fonctionnaire dans une mairie de l'Essonne. Une cagnotte lancée « avec le cœur », confiait-il au Parisien.
Rapidement, les compteurs s’affolent, à la hauteur de la viralité de la vidéo : 145.152,46 euros de dons en quelques heures. Le 8 janvier, Leetchi indique qu’elle s’engageait à ce que les sommes soient utilisées exclusivement pour les frais de justice de Christophe Dettinger :
« Leetchi s’engage à ce que les fonds collectés (…) servent uniquement à financer les frais de justice conformément à nos CGU et à la législation en vigueur. En effet, nos CGU proscrivent toute incitation à la haine ou à la violence. Compte tenu des actes reprochés à Christophe Dettinger, aucune autre utilisation de la cagnotte ne saurait être acceptée ».
« Le transfert des fonds ne sera ainsi effectué que sur présentation de justificatifs (Devis et Notes d’honoraires de l’Avocat). L’argent sera reversé directement sur le compte dédié de l’avocat et ce sans aucun intermédiaire » précisait-elle encore.
La suite ne s'est pas passée comme on pouvait l'attendre. Alors que Nicolas Alves réclamait le versement de ces fonds au profit de l’épouse du boxeur, Karine Dettinger, la cagnotte a finalement été refusée le 19 mars 2019. « Plusieurs procédures de référé ont été engagées et ont conduit les juges des référés à relever une contestation sérieuse » indique le jugement que nous diffusons ci-dessous.
Aux origines de la cagnotte
Un bras de fer s’est engagé entre Karine Dettinger et Leetchi, soldé hier par un jugement du tribunal judiciaire de Paris. L’épouse a été rejointe par Christophe Dettinger et Nicolas Alves, tous les deux intervenus volontairement à la procédure.
Les prétentions ? Le versement des fonds, évidemment mais aussi 10 000 euros pour réticence abusive et mauvaise foi dans l’exécution du contrat, outre la bagatelle de 2,032 millions d’euros de dommages et intérêts « en raison de la perte de chance qu’elle a subie du fait de la fermeture anticipée de la cagnotte ».
L’enjeu s’est rapidement porté sur la validité du contrat contenu entre Leetchi et Nicolas Alves. Et pour jauger cette validité, le juge va retracer l’objet de la cagnotte.
Aux premiers instants, elle fut créée « afin de soutenir M. Dettinger à l’occasion des violences commises sur les forces de l’ordre dès lors que l’expression “boxeur gilet jaune” renvoie nécessairement et exclusivement à cet épisode médiatisé », précise la décision.
Le 6 janvier 2019, à 14h36, son intitulé a été modifié : « Cagnotte officielle en soutien à Christophe Dettinger », « Créateur : Nicolas Alves », « Bénéficiaire : Dettinger », avec pour descriptif « ce week-end face à la pression, il a pris un risque pour défendre les manifestants. Malheureusement il risque de servir d’exemple. Aidons-le dans ce combat, il ne doit pas être le seul à payer » (le contenu a encore changé au-delà, en témoigne cette capture depuis Archive.org, faite à 9h54 le 8 janvier)
Conclusion du juge : à sa création « l’objet de la cagnotte n’était donc pas de financer les honoraires d’avocats ni de soutenir matériellement son épouse et sa famille (…) afin de compenser les pertes financières engendrées par un éventuel emprisonnement à venir alors qu’il n’était pas encore interpellé ».
Soutenir un combat… ou des violences contre les forces de l’ordre ?
Néanmoins, l’article 1162 du Code civil va être déterminant. Selon cette disposition, « le contrat ne peut déroger à l'ordre public ni par ses stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu ou non par toutes les parties ».
Le tribunal a ainsi rappelé que « la défense de l’ordre public, d’intérêt général, prime les intérêts particuliers et les contrats qui les expriment et ce, même à l’égard du contractant qui n’entendait pas y porter atteinte ». Et celui-ci de déconstruire les faits pour les éprouver face à cet article.
« Le but du contrat doit s’entendre de l’objectif d’affectation des fonds réalisés par le contrat de cagnotte en ligne ». À l'origine de la cagnotte, ce but était de « soutenir le combat » de l’ex-boxeur. Or, à cet instant, « il ne peut être sérieusement contesté que la seule notoriété de M. Dettinger reposait sur le fait d’avoir commis des violences sur les forces de l’ordre et, plus précisément, d’avoir assené des coups de poing à un gendarme mobile et des coups de pieds à un autre gendarme à terre ».
Un combat « consistant en l’usage de la violence physique contre les forces de l’ordre afin, toujours selon les termes de l’objet, de “défendre les manifestants” ». Et pour le magistrat, pas de doute : « la collecte de fonds dans cet objectif heurte suffisamment la moralité et l’ordre public pour être considérée comme un but illicite », le fameux but visé par l’article 1162 du Code civil.
Une question a rapidement été évacuée... ou presque : l’article 40 de la loi de 1881 interdit « d'ouvrir ou d'annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d'indemniser des amendes, frais et dommages-intérêts prononcés par des condamnations judiciaires, des amendes forfaitaires, des amendes de composition pénale ». Cette infraction pénale est inapplicable « dès lors qu’il ne s’agissait pas d’organiser une souscription pour payer des condamnations déjà intervenues ».
Néanmoins, tempère la décision, « il est certain que, par son large objet, la cagnotte comprend également un appel à compenser les condamnations susceptibles d’intervenir à l’avenir. Même si la loi sur la liberté de la presse ne prohibe pas cette pratique, elle est susceptible de contourner l’interdiction des cagnottes postérieures aux condamnations et est, donc, en tant que telle, contraire à l’ordre public ».
Annulation du contrat, des souscripteurs qui devront être remboursés
En conséquence, le but du contrat, à savoir la cagnotte Leetchi lancée par Nicolas Alves, a été jugé doublement contraire à l’ordre public : par ce soutien aux violences commises à l’égard des forces de l’ordre, et parce que « par son large objet, [elle] comprenait également un appel à compenser les condamnations susceptibles d’intervenir à l’avenir, ce qui est contraire à l’ordre public ».
Elle a donc été annulée, obligeant Leetchi à rembourser chacun des souscripteurs. « Leetchi procédera au remboursement de l’intégralité des participants à la cagnotte lorsque la décision rendue par le Tribunal sera définitive » a confirmé la plateforme dans un communiqué.
Le tribunal n’a pas prononcé l’exécution provisoire, jugée non pertinente et donc non nécessaire. L’avocat Juan Branco a annoncé qu’il reprenait le dossier et ferait appel, « évidemment ».
Pourquoi la justice a annulé la cagnotte de soutien à l’ex-boxeur gilet jaune
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Aux origines de la cagnotte
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Soutenir un combat… ou des violences contre les forces de l’ordre ?
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Annulation du contrat, des souscripteurs qui devront être remboursés
Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 07/01/2021 à 09h54
Le sous-titre
Le 07/01/2021 à 10h00
Je sais que Next INpact a été reconnu comme titre de presse d’information politique et générale, alors peut-être cela vaudrait-il le coup de mettre à jour votre descriptif parce que là je vois vraiment pas le rapport entre cet article et :
Le 07/01/2021 à 10h05
Le 07/01/2021 à 10h06
La légalité de l’utilisation d’une cagnotte en ligne, ce n’est pas avoir recours à un outil numérique ? On est clairement dans un problème de droit et de loi, mais sur des outils numériques, ne t’en déplaise.
Le 07/01/2021 à 10h23
On peut trouver des outils numériques partout maintenant, si on se met à parler de tout ce qui implique un outil numérique, on va s’égarer.
Là par exemple, le fait que la cagnotte se base sur un outil numérique est anecdotique. Il n’y a rien dans cette histoire qui est réellement spécifique au caractère numérique de l’outil, en tout cas cela n’a aucune incidence dans la décision de justice. Si ça avait été une tirelire physique dans laquelle des gens avaient physiquement mis des billets et pièces, ça aurait été exactement pareil.
D’un autre côté, l’existence de cet outil numérique rend plus simple la mise en place de cagnottes et participation à ces dernières. Autrement dit, la cagnotte n’aurait peut-être pas existé si l’outil n’avait pas existé. De ce fait ça peut quand même être pertinent d’informer des gens sur les conséquences de ce qui est rendu plus populaire par le numérique.
Le 07/01/2021 à 10h10
Du coup si on refait une cagnotte aujourd’hui avec d’autres motifs ça passerait. Évidemment ça ne marcherait pas autant mais c’est intéressant pour de futures cagnottes.
Le 07/01/2021 à 10h16
Je ne vois pas trop ce qu’il y a d’intéressant à pouvoir financer les frais de justice de gars violents (que ce soit dans un camp ou dans l’autre je précise).
Le 07/01/2021 à 10h17
+1 !
Le 07/01/2021 à 10h28
Comme c’était prévisible les fanboys extrémistes sortent les crocs dès que l’on ose toucher à leur précieux.
La fait que l’on parle d’une cagnotte en ligne n’est qu’extrêmement accessoire dans l’histoire dont il est question, jolie mauvaise foi.
A ce moment là je propose que NXI fasse un article sur Martine qui s’est vu refuser le remboursement de son achat dans le Carrefour du coin pour cause de tentative de fraude ou que sais-je.
Le 07/01/2021 à 10h31
En effet, tout n’est que juridique et tourne sur les formulations, ça a toujours été comme ça
Le 07/01/2021 à 10h38
Delete
Le 07/01/2021 à 10h44
Il m’arrive d’être de ton avis, mais si c’est le cas, je ne lis pas la news et passe mon chemin. Ce sujet touche au numérique, pourquoi celui-ci et pas un autre jugement ? Je ne sais pas, mais c’est leur choix et il en faut pour tous. Ca t’intéresse, tu lis, ca t’intéresse pas, tu lis pas, c’est relativement simple.
Il y a un article sur Hardware sur un switch netgear, pourquoi présenter cette article (de niche) et cette marque et pas une autre ? Je ne sais pas ! Personnellement, la news ne m’intéresse pas, je passe.
Ce n’est pas une question d’être fanboy extrémiste.
Le 07/01/2021 à 10h47
Donc tu viens sur un site d’actualité informatique et tu traites les gens d’extrémistes parce qu’ils affirment que l’article à un lien avec le fait qu’il s’agisse d’une cagnotte en ligne.
Le 07/01/2021 à 10h49
Je serai intéressé par cet article car je fais mes courses dans les circuits de grande distribution.
Le 07/01/2021 à 10h52
du moment que ça fait tourner la boutique, j’y vois pas de mal. ^^
Le 07/01/2021 à 10h57
enfin moi ce que je retiens, c’est que c’est Juan “Robin Hood” Branco l’avocat de Dettinger, et ça, ça n’a pas de prix.
Le 07/01/2021 à 11h02
tu m’as fait pleurer de rire, merci
qui a dit que c’était intéressant ? ce que je dis est faux ?
Et pour info : “on”
Le 07/01/2021 à 11h18
Ce qui est marrant c’est lors d’une bavure des flics la préfecture de police finance la défense des policiers : https://www.liberation.fr/france/2020/12/07/affaire-michel-zecler-didier-lallement-accorde-un-soutien-financier-aux-policiers-mis-en-examen_1807939
Ça me semble aussi une apologie à la violence / trouble à l’ordre publique !
Le 07/01/2021 à 11h21
En fait, c’est la loi.
Twitter
Le 07/01/2021 à 11h33
Je ne suis pas si sur, sur Service Public:
L’administration doit protéger ses agents lorsqu’ils sont victimes des attaques suivantes (sauf en cas de faute personnelle de l’agent) :
En revanche, la protection fonctionnelle peut être abrogée si l’existence d’une faute personnelle de l’agent est révélée ou si les faits invoqués à l’appui de la demande de protection ne sont pas établis.
De-plus même si c’est légal ça reste très amorale.
Le 07/01/2021 à 12h06
Ma première dissertation en droit : droit et morale.
Je te passe le détail, mais ce sont deux notions qui peuvent être vues comme parallèles, parfois se recouper mais qui ne doivent jamais être confondues.
La morale est personnelle, le droit est le même pour tous.
Pour le reste, c’est déjà très bien expliqué par Eolas.
Le 07/01/2021 à 12h52
Pas vraiment la loi dit :
Lorsque le fonctionnaire fait l’objet de poursuites pénales à raison de faits qui n’ont pas le caractère d’une faute personnelle détachable de l’exercice de ses fonctions, la collectivité publique doit lui accorder sa protection
Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 article 11 (merci eolas)
Donc la question c’est est-ce une faute personnelle ou professionnelle et c’est pas aussi simple que ca:
https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/affaire-michel-zecler-4-questions-sur-la-protection-fonctionnelle-accordee-aux-policiers-7800936568
Le 07/01/2021 à 13h03
Sans parti technique autonome ou préalablement limité et enseigné, ce débat se résume à prendre ou non un jugement sur une ou des techniques. Sans parler du principe d’égalité.
Le 07/01/2021 à 17h56
Ça marche aussi avec les hauts-fonctionnaires:
https://www.leparisien.fr/politique/quand-l-elysee-regle-une-partie-des-frais-d-avocat-de-claude-gueant-07-08-2020-8365053.php
Le 07/01/2021 à 13h48
Je me demande quels peuvent être les arguments présentés en appel. Ce jugment me paraît pourtant très clair.
Edit : je vois sur le tweet de l’actu
“Les juges ne sont pas là pour faire de la politique en prétendant appliquer le droit. ”
En fait les juges ne font pas de politique ici, ils appliquent la loi. C’est dommage car son client perd, mais les articles cités correspondent aux faits. S’il compte gagner en appel en disant que la décision est politique, il a toutes les chances pour perdre de nouveau. Mais vu qu’il chercher la notoriété, ce n’est pas bien grave (à part pour les accusés qui ne sont pas défendus pour leur cause).
Effectivement ça ressemble à deux poings deux mesures, mais ce soutien financier est très courant. C’est un peu comme si ton patron t’aidait quand tu vas au tribunal pour l’exercice de ton métier.
(edit : le lien a été donné au dessus, je le remets : “Lallement n’a rien accordé, il applique la loi”, https://twitter.com/Maitre_Eolas/status/1336234451819487233)
Ici ça a été médiatisé parce que l’agression a été filmée, qu’on est dans un contexte social très tendu, et que c’est le préfet Lallement qui a rapidement accordé l’aide financière, lui qui est reconnu pour sa neutralité et sa mesure quand il s’agit de parler de principes républicains. Mais que je sache, il n’est pas passé par Leetchi pour prévoir le budget à allouer à la défense des policiers. On peut critiquer le principe de cette aide financière, mais ici ça n’a aucun rapport avec cette affaire Dettinger.
Le 07/01/2021 à 11h28
Marc Rees fait du Marc Rees, à savoir de l’analyse de décision de justice en rapport avec des outils numériques.
Comme la législation est encore incomplète sur les nouvelles technologies et ne cesse d’être enrichie par des jurisprudences telles que celle-ci, je trouve ce sujet passionnant et c’est pour cela que j’ai pris un abonnement.
Personnellement je n’en ai strictement rien à carrer de l’espace et j’exècre avec force les news sur les derniers jouets de Bezos, Musk et autres milliardaires qui jouent à qui a la plus grosse, mais c’est apparemment aussi ça, la ligne éditoriale de NXI.
Comme ça a été très bien dit par d’autres, si ça ne te plaît pas, passe ton chemin et va lire d’autres articles…
Le 07/01/2021 à 11h34
Bah moi je trouve intéressant de savoir comment la cagnotte en ligne a été refusée.
J’ai du mal à comprendre pourquoi certains veulent censurer plutôt que ne pas lire… Tous les lecteurs n’ont pas les mêmes centres d’intérêt et il ne s’agit pas d’un edito partisant…
Le 07/01/2021 à 11h53
On te dit que c’est la loi et tu répond
Le 07/01/2021 à 12h09
il répond parfaitement dans les clous L’agent public bénéficie de la protection fonctionnelle s’il est victime d’une infraction à l’occasion ou en raison de ses fonctions.
dans le cas des policiers du 17ième il va être vachement difficile de faire passer les pandores pour des victimes. Quoique je crois bien avoir vu que ce grand noir se jetait violemment et volontairement sur leur matraques, genoux et points
Le 07/01/2021 à 12h38
Tout vient à poing à qui sait attendre :-)
Le 07/01/2021 à 14h36
Mais tant qu’une décision n’est pas prise pour sanctionner les policiers, officiellement ils ne sont pas en faute
(leur excuse étant que le mec les aurait tiré a l’intérieur, c’est faux on est d’accord)
Le 08/01/2021 à 08h12
D’après ce que j’ai pu en lire l’aide n’est pas débloquée sur décision de justice mais sur appréciation de l’administration
Le 07/01/2021 à 12h01
Par ce même article 1162 on pourrait défendre que les contrats d’équipement qui sont implicitement des appels d’offres publics (dont l’ordre est public, n’en déplaise aux ne(z)potes) sont un trouble manifeste écrit et dûment encadré à l’ordre public….
Le 07/01/2021 à 12h11
Mais oui, ce génie !
Le 07/01/2021 à 12h22
Loi faites pour organiser la justice de classe
Le 07/01/2021 à 12h39
Mais toutafaitement, c’est exactement ça.
Le 07/01/2021 à 12h40
Les commentaires sont souvent au moins aussi intéressants (ou drôles) que la news !
Le 07/01/2021 à 12h49
Tu as dit que c’était intéressant à savoir pour les futurs cagnottes. Ca laisse entendre ; c’est intéressant de savoir que la prochaine fois il suffit de dire d’entrée de jeu que c’est pour aider à payer les frais de justice (peu importe que ce soit ils, nous, vous).
Mais si ce n’est pas ce que tu voulais dire, ou que je l’ai mal compris, tu peux le dire sans prendre un ton condescendant ;)
Le 07/01/2021 à 13h03
Pas le moins du monde, seul un outil numérique aurait permis de récolter tant en si peux de temps…
Le 07/01/2021 à 13h06
Je crois que tes épices te montent à la tête. Change de mélange Paul Atréides.
Le 07/01/2021 à 13h47
Le problème, c’est quand des flics ne bénéficent pas de cette protection car le procès qui leur intenté concerne eux et leur hiérachie (cf cette vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=zPneHz0MuKQ désolé, je ne sais plus à quelle minute).
Le 07/01/2021 à 13h49
+1
Cette vidéo est délirante, très complète et édifiante.
Le 07/01/2021 à 17h04
Et oui à mon sens traiter cette news est digne d’intérêt et dans le “scope” de NXI, même si c’est de manière elliptique.
“Numérique au quotidien” la cagnotte en ligne (et ses dérivés “réguliers” type Patreon) sont de plus en plus courant. À l’échelle de la population ça reste bien sûr un usage marginal, mais vu la pénétration de ce type d’outils dans les générations les plus jeunes (ce n’est pas sale) parmi tous les actifs ce sera sans doute demain aussi naturel pour une bonne tranche de population que de commander sur Amazon ou rembourser par virement aujourd’hui.
Or, le fait que ce soit en ligne est déterminant par rapport à une cagnotte “directe” (tu files un bifton ou tu mets un chèque) à deux titres. Outre bien sûr le fait que l’outil en ligne permet une efficacité de récolte sans aucune mesure avec toute méthode “matérielle”.
1/ La présence d’un intermédiaire dont le pouvoir outrepasse la simple transmission de fonds
-> Ils se sont érigés en garants du “bon usage” des fonds.
2/ Le contrôle indirect que peuvent exercer aussi bien cet intermédiaire que le pouvoir judiciaire sur la manière dont toi individu tu choisis de dépenser ton argent.
En d’autres termes, on a une décision de justice qui vient porter une opinion subjective sur la destination d’un contrat et l’évaluer à une aune tout aussi subjective (“moralité de l’ordre public”) pour contrôler tes actes individuels.
C’est l’équivalent dans le principe du “Paypal bloque le compte Wikileaks” même si évidemment le contexte est très différent : altération unilatérale d’une relation contractuelle sur une base morale, donc subjective, donc arbitraire.
Je n’ai pas d’avis tranché sur la pertinence de la décision du juge en l’espèce, mais le raisonnement juridique me semble bien glissant…
Le 08/01/2021 à 11h54
Plussoiement !
Ce que je trouve également intéressant ici, c’est la façon dont la section description/objectifs de la cagnotte et son historique sont utilisés comme équivalent aux termes, liants, d’un contrat, ainsi que la façon dont le jugement remonte à la version originale .
ça parait anecdotique, mais c’est une pierre ajoutée à la jurisprudence plus large autour des financements participatifs, et cela peut modifier la façon dont les acteurs structurent leur processus de validation.
Il reste encore pas mal de boulot d’encadrement autour de ces usages à la démocratisation relativement récente.
Le 07/01/2021 à 17h10
Par ailleurs ça me fait sourire quand même la décision du juge quand je pense à Nicolas Sarkozy et ses comptes de campagne, pour lesquels plein de p heu, sympathisants ont versé leur obole sans sourciller : mais c’était juste “rembourser de l’argent détourné”, c’était pas techniquement une pénalité issue d’une condamnation judiciaire donc ça passe ?
Le 07/01/2021 à 20h15
En Belgique c’est une fois.
Le 07/01/2021 à 20h56
J’en profite pour dire que NextInpact est quand même un média unique. Il a une diversité de sujets. Au niveau du droit il est sûrement le seul media à s’intéresser aux lois du numérique en les analysant vraiment en profondeur.
Dans la société de l’information, ce droit du numérique est tout aussi important que le code de la route. NextInpact nous rappelle que derrière les .com, il y a des entreprises et une réalité et que derrière les algorithmes des décisions politique. Merci
Le 08/01/2021 à 07h55
Je vois que certains ont toujours du mal à condamner et nous sortent toujours l’excuse bidon mais heu dans le “camp d’en face” ils font pareils.
Et alors ? Ce n’est parceque quelqu’un qui a d’autres positions fait pareil que c’est acceptable.
Le principe c’est qu’on a monté une cagnotte pour soutenir un type qui a taper un homme à terre et en étant au départ l’agresseur. Que ce type soit gilet jaune, flics, pompier, de gauche ou de droite, ne change strictement rien au problème.
Le 08/01/2021 à 18h34
Lui était venu discuter politique, ce sont les kapo des bourgeois qui se sont mis sur son chemin, alors qu’ils n’avaient rien à faire là, ce sont les kapo qui cherchent l’affrontement physique plutôt que la discussion politique
Le 09/01/2021 à 10h02
Je suis surpris que la défense n’ait pas mis sur le tapis le fait que le boxeur a défendu une femme que les CRS venaient de mettre au sol pendant leur charge, et qui risquait de se faire piétiner.
De la parole même de cette femme c’est le boxeur qui l’a sauvée de séquelles possiblement plus graves.
Mais bon je ne suis pas avocat, peut-être que ça n’avait pas de valeur dans la défense pour désigner le “combat” de Dettinger tel qu’indiqué dans la cagnotte.
Le 09/01/2021 à 11h42
Si la valeur est laissée alors oui, cela n’avait pas de valeur…
Le 09/01/2021 à 13h03
Le 11/01/2021 à 13h01
C’est bizarre de directement faire des liens avec Sarko ou autre. je ne vois pas trop le lien entre mon propos et le rapport gens aisés/mois aisés. Il n’y a rien d’intéressant à mon sens de pouvoir financer les frais de justice d’un gars violent, qui qu’il soit, qu’ils soit aisé ou non. Ca s’arrête la…
La justice a deux vitesses, c’est un autre débat.
Le 12/01/2021 à 23h52
Parce que tu crois qu’un tribunal va condamner (à circonstances délictuelles similaires) à une même amende un type modeste et un type aisé ?
Bien d’accord avec tout ton commentaire.
Le 12/01/2021 à 23h56
Son patronyme devrait être branquignol d’après certains (et même des avocats).
Le mec a un melon phénoménal, en plus de ses délires en général.
(j’allais répondre comme toi mais je suis grillé)
Le 13/01/2021 à 11h32
Ça se défend sur le fond. Mais là ou ça devient crasse, c’est de voir que dans l’affaire du producteur de musique tabassé par des flics, ces derniers bénéficient eux d’une “protection fonctionnelle”, auquel le citoyen lambda n’a pas droit, protection payée avec NOS impôts…
Deux poids deux mesures donc. Pas besoin d’aller en Inde pour trouver des castes et des intouchables. On a le même système en France - juste un peu plus discret.