Telesat Lightspeed : 298 satellites pour un accès mondial à Internet, en partenariat avec Thales
Un nouveau joueur entre dans la partie
Le 01 mars 2021 à 11h06
7 min
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Avec près de 300 satellites, Telesat proposera dès 2023 un accès à Internet n’importe où sur le globe. La société vient de signer avec Thales Alenia Space pour la construction des satellites et la gestion des « performances du réseau de bout en bout ». Sur le papier, Telesat espère proposer jusqu’à 7,5 Gb/s vers un seul terminal.
Le plan France Très Haut Débit promet du THD pour tout le monde à l’horizon 2022 avec au moins 80 % de fibre optique. Le déploiement avance bon train et les délais pourraient être tenus malgré la crise sanitaire. Pour les 20 % restants, d’autres technologies seront disponibles, notamment le satellite.
Des offres sont déjà disponibles sur le territoire, mais elles souffrent d’une latence très importante de plusieurs centaines de millisecondes, causée par l’utilisation de satellites géostationnaires. Ce délai est incompressible puisqu’il est la conséquence de la vitesse de la lumière et de la distance à parcourir pour obtenir une information. Nous en avons déjà longuement parlé dans notre dossier sur le sujet.
- Internet par satellite : comment choisir son abonnement, les pièges à éviter
- Eutelsat compare son offre 100 Mb/s à de la « fibre » par satellite, 200 Mb/s attendus en... 2025
SpaceX propose une approche différente avec des satellites sur des orbites basses à partir de quelques centaines de kilomètres. Starlink est ainsi en mesure de proposer entre 50 et 150 Mb/s – et espère même atteindre 300 Mb/s cette année – avec une latence entre 20 et 40 ms. La société vient d’ailleurs d’obtenir le feu vert de la part de l’Arcep pour exploiter les fréquences en France. Les précommandes sont déjà ouvertes et le lancement commercial prévu « entre le milieu et la fin de 2021 ».
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D’autres se sont aussi lancés dans cette aventure, notamment OneWeb, rachetée par le Royaume-Uni et l’Indien Bharti Global après sa mise en faillite. L’opérateur renait de ses cendres et de nouveaux satellites ont déjà été envoyés en orbite en décembre 2020. L’Europe aussi s’intéresse à ce sujet et la Commission se penche depuis peu sur la création d’un « système européen de connectivité par satellite »
Après plusieurs années de recherche, c’est au tour de l’opérateur canadien Telesat de passer une étape cruciale qui ouvre la voie à une commercialisation à partir de 2023 : il sélectionne Thales Alenia Space pour « construire la constellation Lightspeed ». Il proposera ses services à ses compatriotes canadiens et au reste du monde.
Lightspeed est présenté comme un « réseau ultra performant de plusieurs milliards de dollars, basé sur une flotte initiale de 298 satellites en orbite basse (LEO) ». Dans tous les cas, de la concurrence supplémentaire sur ce marché ne peut pas faire de mal…
- Internet par satellite : feu vert de l’Arcep pour Starlink de SpaceX
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Thales Alenia Space est une société conjointe créée en 2007 entre le Français Thales, qui détient 67 % des parts, et l’italien Leonardo qui dispose des 33 % restants. En présence de Bruno Le Maire, l’entreprise « a signé un accord avec l’opérateur de satellites Telesat pour assurer la maîtrise d’œuvre de Lightspeed ». Cela comprend les segments spatiaux et de cette mission, ainsi que la responsabilité « des performances du réseau de bout en bout ».
Des liaisons laser intersatellites
Sans trop entrer dans les détails techniques, Thalès vante les caractéristiques de cette constellation : « Elle combine des équipements avancés à bord des satellites – antennes actives capables de repositionner dynamiquement les faisceaux jusqu’à un millier de fois par seconde, puissants processeurs capables de traiter de multiples largeurs de bande ». Chaque satellite sera ainsi en mesure de générer jusqu’à 135 000 faisceaux.
Les satellites disposeront de « liaison optique laser » pour communiquer entre eux et fournir « un maillage recouvrant l’intégralité de la surface du globe, y compris au-dessus des océans et des pôles, tout en offrant un haut niveau de sécurité de service de bout en bout ».
Ces liaisons intersatellites permettent aussi d’« optimiser le segment sol en réduisant le nombre de stations ». Cela procurerait aussi une plus grande flexibilité concernant leur implantation et des ajouts de capacités facilités si besoin. Ces liaisons seront au nombre de 1 192, soit quatre pour chaque satellite de la constellation.
Caractéristiques et orbites des satellites
Chaque satellite de Telesat a une masse comprise entre 700 et 750 kg. À titre de comparaison, les satellites Starlink pèsent moins de 230 kg. Leur durée de vie est de 12 ans, dont 10 en fonctionnement opérationnel. Le désorbitage est évidemment prévu.
Les 298 satellites seront répartis ainsi dans le ciel, ce placement étant « en instance de brevet » selon la société :
- 78 satellites sur des orbites polaires à 1 015 km d’altitude
- 220 satellites sur des orbites inclinées à 1 325 km d’altitude
Cela permet « une véritable couverture mondiale pôle à pôle », affirme Telesat. La constellation de satellites dans son ensemble aura une capacité de 15 Tb/s. La bande passante maximale par terminal sera de 7,5 Gb/s, contre 20 Gb/s pour un « hotspot » qui rediffusera ensuite la connexion, par exemple via des réseaux mobiles 4G et/ou 5G. Cela peut concerner des zones éloignées, des aéroports, des ports maritimes, etc.
Quid de la latence ?
Avec un satellite géostationnaire à 36 000 km, il y a 500 ms de latence totalement incompressible, car elle dépend directement de la vitesse de la lumière. Cette demi-seconde correspond au temps nécessaire pour faire deux allers-retours (soit 144 000 km), correspondant au chemin suivant : modem de l’utilisateur > satellite > station de base qui effectue la recherche sur Internet > satellite > modem de l’utilisateur.
Avec des satellites à environ 1 000 km d’altitude, on change complètement de registre pour descendre à 13,3 ms de latence (4 000 km pour deux allers-retours). Ceux de SpaceX se situent encore plus bas, à 550 km pour le moment, soit 7,33 ms de latence. Il s’agit pour rappel des minimums théoriques et incompressibles… qui sont donc inatteignables dans la pratique.
Il faut en effet ajouter le temps de traitement de l’information, le temps nécessaire pour récupérer les données sur les sites, etc. Il existe une différence notable entre SpaceX et Telesat, mais il faudra attendre de voir les premiers tests pour savoir comment se placent exactement l’une et l’autre des solutions. Dans tous les cas, c’est largement moins que les satellites géostationnaires.
Les retours du prototype, le lancement commercial de Lightspeed
Avant de signer avec Thales Alenia Space pour la construction de ses satellites, Telesat a déjà envoyé un prototype dans l’espace en 2018. De premiers résultats ont été publiés au cours de l’année passée. Le plus récent date de juin, en partenariat avec Telefónica. La latence était alors comprise entre 30 et 60 ms dans divers usages (streaming, visioconférence, téléchargement…) mais les débits n’étaient pas précisés.
Thales Alenia Space ajoute enfin que « les premiers satellites devraient être prêts à être lancés dans deux ans ». Telesat a déjà annoncé que Blue Origin se chargera des vols, avec sa prochaine fusée réutilisable New Glenn… en espérant qu’un nouveau retard ne vienne pas contrarier les plans. Le vol inaugural a pour rappel été repoussé à fin 2022.
Une phase bêta devrait être lancée dans la foulée du lancement, tandis que le lancement des services commerciaux devrait intervenir durant la seconde moitié de l’année 2023. Cela pourrait bouger en fonction de l’avancement du programme de financement de Telesat.
Telesat Lightspeed : 298 satellites pour un accès mondial à Internet, en partenariat avec Thales
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Des liaisons laser intersatellites
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Caractéristiques et orbites des satellites
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Quid de la latence ?
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Les retours du prototype, le lancement commercial de Lightspeed
Commentaires (60)
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Abonnez-vousLe 01/03/2021 à 11h53
Et les astronomes ils en disent quoi?
Le 01/03/2021 à 14h18
Les astronomes professionnel se tirent les cheveux à se demander comment ils pourront faire de la détection d’exoplanète par occultation sans faux positifs / faux négatifs en permanence et les astronomes amateurs pour ne pas avoir un ciel quadrillé par des trais lumineux. Les industriels et agences spatiales planchent sur une rustine partielle pour rendre les surfaces faisant face au sol le plus opaques et non-refléchissantes possibles (non-sans problèmes de thermique), ce qui satisferait potentiellement les second mais carrément pas les premiers.
Le 01/03/2021 à 12h13
Oui les astronomes, mais aussi tout un chacun ! Parceque si c’est pour, dans 10 ans, quand on lèvera les yeux la nuit ne plus voir qu’une myriade de points en mouvement sans plus pour distinguer les étoiles naturelle et les autres merveilles du ciel…
Le dernier endroit qu’on n’avait pas encore trop pollué et dégradé…
Le 01/03/2021 à 12h55
Oui mais tu pourras avoir internet à La Vitesse De La Lumière™ quand tu iras habiter au fin fond du Poitou©. Et ça, c’est priceless®
Le 01/03/2021 à 13h20
La solution paraît aberrante quand la 4g ou désormais la 5g permettent déjà beaucoup si on a pas envie de tirer des câbles…
Le 01/03/2021 à 13h44
La 4G et la 5 ne peuvent couvrir tous les points.
c’est clairement à favoriser pour couvrir la majorité des points restants, mais il faut aussi prévoir les lieux “spécifiques” non couverts par la 4G/5G parce que dans des zones d’ombres. Exemple flanc de montagne, vallée etc.
Dans les lieux escarpés bien souvent seul le satellite passe.
Les deux sont complémentaires.
Le problème étant la multitude de concurrents et que certains pays font ce choix au lieu de déployer des antennes au sol…
Le 01/03/2021 à 14h37
[HS] sans compter que pleins de gens sont contre avoir un pylône devants ou proche de chez eux donc des collectifs s’organisent pour empêcher l’installation desdits pylônes. Chez mes parents obligé de faire du lobbying et de l’explication générale car ils ne voulaient pas non plus du pylône à cause des ondes et que ça allait faire moche proche de chez eux.
1/ pour les ondes il n’y pas à ma connaissance d’étude sérieuse qui prouvent un quelconque effet aux seuils réglementaires, en plus avec le 3.5GHz l’atténuation étant rapide je pense que les niveaux doivent être encore plus faible
2/ le pylône n’est même pas visible depuis chez eux
Heureusement ce collectif à perdu devant le conseil administratif mais maintenant ils veulent faire raquer les gens pour engager un avocat, vraiment j’hallucine. [/HS]
Pour revenir au sujet ça va commencer à faire un paquet de satellite dans le ciel, bon du coup ils passent assez vite donc ne doit pas si déranger que ça non ?
Le 01/03/2021 à 14h39
Disons que sur les longues expositions justement ça fait de jolis trait blancs, pas terrible quoi
Le 01/03/2021 à 13h37
C’est une bonne nouvelle et un argument supplémentaire pour travailler de n’importe où dans le monde. C’est un tout petit pas en direction d’une globalisation toujours plus poussée, et je suis convaincu que c’est une bonne chose.
En revanche je suis plus inquiet pour la propreté de l’espace et l’impact que ça peut avoir sur d’autres domaines comme la recherche et l’exploration spatiale.
Le 01/03/2021 à 13h39
Mais il faut tirer un câble pour la 5G, jusqu’à l’antenne.
L’internet par satellite c’est adapté aux personnes vraiment isolées.
Le 01/03/2021 à 13h40
Rendez nous les cieux. C’est en effet curieux pour des zones comme les nôtres de recourir à des moyens sur dimensionnés. Je cherchais une image comme «rouler sur l’autoroute en Ferrari» sauf si on est un bandit, mais pour l’internet on préfère le discret. Sérieusement la 4 voire la 5G sont nettement suffisants et déjà opérationnels. Et à quels tarifs ? Il est certain que les solutions promises Wimax et compagnie se font attendre.
Le 01/03/2021 à 14h12
Je me pose toujours la question de la cible de ces constellation par sat. Parce que même en mettant bout à bout toutes les fermes isolées de la planète ça va être compliqué de rentabiliser tout ça…
Le 01/03/2021 à 14h33
Au niveau mondial je pense que tu peux trouver des pays qui n’ont pas encore d’infrastructure qui pourraient profiter de ce genre de technologie.
Après en France, effectivement, à part des zones ou rien ne passe, ou alors avec un débit anémique, ça n’apporte pas une grosse plus value.
Mais quand même, beaucoup de personnes ont encore un ADSL tout moisi, et aimeraient bien je pense avoir un débit Gb/s avec 13ms de latence ^^
Le 01/03/2021 à 14h34
C’est toujours le problème de la concurrence. Il y a forcément de la pollution, des dédoublements etc.
Il en est de même avec les antennes 4G/5G. Si tu n’avais qu’un seul opérateur tu aurais presque toute la France de vraiment couverte sans avoir des antennes en double.
Il est clair que niveau satellite tout ne restera pas niveau exploitant… Après si c’est racheté et pas perdu ça va, mais si c’est pour polluer bêtement… :/
Le 01/03/2021 à 14h58
Les entreprises un peu isolées (de par leur activité par exemple, comme les stations de forage), mais aussi globalement tous ceux qui travaillent dans l’agriculture.
Rien qu’aux US, environ un tiers des habitants n’ont pas accès à du haut débit (étude microsoft) : https://1gew6o3qn6vx9kp3s42ge0y1-wpengine.netdna-ssl.com/wp-content/uploads/prod/sites/5/2020/03/Pic1.png
Permettre l’accès aux mêmes infrastructures que les autres aux gens un peu isolés, c’est aussi rendre cet isolement moins pénible et ça pousse un peu moins les gens en milieu ruraux à déménager vers les grosses villes.
Un réseau pareil c’est quelques milliards pour couvrir l’ensemble de la planète, en comparaison la 5G c’est quelques milliards pour couvrir un tout petit pays.
Je grossis volontairement le trait parce qu’il y a beaucoup de paramètres que j’ignore mais c’est quand même sûrement bien plus efficace d’installer quelques stations de base et quelques centaines de satellites dans le ciel plutôt que des centaines de milliers d’antennes, et des millions de km de câble. Même en comptant le lancement dans l’espace, c’est peut être bien moins polluant.
Le 01/03/2021 à 16h56
Mouais je suis pas franchement convaincu. Les réseaux terrestres seront de toutes façons déployés donc le déploiement ne concernent que les zones blanches. Qui peuvent être raccordés en FH à une antenne plus loin qui elle sera raccordée en fibre.
Pour les très isolés (plateformes pétrolières, bateaux, avions, alaskiens, …) Le satellite est une solution mais plusieurs constellations c’est peut être beaucoup.
Le coût de déploiement c’est une chose mais après il faut l’entretenir. Un pylône c’est facile 20⁄25 ans et l’antenne c’est facilement 10 ans alors qu’un satellite c’est 12 ans peut être 15 et il faut renvoyer une fusée pour remettre des satellites en orbite.
Le 02/03/2021 à 08h53
Les réseaux terrestres sont de toutes façons déployés dans certaines zones, mais pas toutes. L’accès au satellite c’est aussi un moyen très rapide de déployer du réseau à l’échelle d’un continent. Je pense à l’Afrique par exemple, dont beaucoup de pays se voient donner l’accès d’un coup aux mêmes possibilités que dans les grandes métropoles des pays les plus riches.
Le prix est sûrement prohibitif pour le moment, mais la techno va sûrement s’améliorer rapidement.
Concernant la maintenance je ne suis pas convaincu par ce que tu dis, on est dans le même ordre de grandeur de durée de vie du pylône, mais tu n’as que 300 satellites à remplacer tous les 10 ans, là où tu as besoin de dizaines de milliers de pylônes pour couvrir un seul pays, sans compter les câbles.
Je pense qu’il faut voir plus loin que la France qui est déjà bien couverte avec du réseau ultra rapide, il faut penser à tous les pays qui n’ont d’infrastructure réseau performante que dans les grandes villes et qui partent de rien pour le déploiement.
Le 01/03/2021 à 14h36
Il me semble que SpaceX a essayé ces surfaces non réfléchissantes sur leurs derniers satellites mis en orbites, mais que ce n’était pas convaincant encore.
Le 01/03/2021 à 15h33
En utilisant une batterie de télescope posés sur la face cachée de la Lune et télécommandés depuis la Terre avec des relais pour limiter la latence des commandes/réceptions des infos.
Y aura plus que ça comme solution.
Le 02/03/2021 à 20h21
Sur le principe, bonne idée, mais faudra penser à protéger les lentilles ou les miroirs si c’est la technologies utilisés.
Le 01/03/2021 à 17h28
Je comprends que quand on vit ou travaille dans un lieu non desservi par le haut débit (et ce n’est pas ça qui manque), tu vois le satellite d’un bon œil.
Ca fait des lustres qu’on nous promet l’arrivée de la fibre ou de la 4G, mais ça ne bouge pas.
Les satellites, eux au moins, ils ont un peu plus de chances d’arriver. C’est aussi bête que ça. C’est là, tu paies pour ton propre accès, puis voilà. Pas de belles promesses, pas d’enfer administratif/relationnel, et financièrement parlant c’est honnête.
Le 01/03/2021 à 17h36
Nota : quand la fibre arrive jusqu’à l’entrée du village, tu as quand même une amélioration de l’ADSL, ce n’est pas si misérable. Mais pfiouuu, en 2021, passer par ex de 100Ko/s à max 1Mo/s, pour une famille, c’est trop limite. Ca t’apporte le streaming à la Netflix (en SD hein ^^, mais c’est une petite révolution), ce n’est pas rien, mais quand tu le regardes tu ne peux rien faire d’autre.
Le 02/03/2021 à 06h46
Comment est-ce qu’on peut être sur un site d’informations sur le numérique et débiter autant de connerie? Un NRA dans un village, c’est 80mbps pour les 200m autour du NRA, jusqu’à 20mbps pour 1km.
Je pense que ce que Nerg34 voulait dire, c’est que vu le coût exorbitant de tels déploiements, il faut des subventions pour rendre la chose viable / intéressante. L’implication de l’Etat au niveau local est très important.
Le 01/03/2021 à 18h00
Sauf que les satellites opaques on un soucis de chauffe apparement
Le 01/03/2021 à 19h04
Le 01/03/2021 à 20h38
la plupart des satellites géostationnaires modernes ont des isolations thermiques noire (ce qu’on appelle les MLI, multi layer insulation)
je ne suis pas certain qu’en LEO les conditions d’environnement soit exactement les même mais ça doit s’en rapprocher
Donc il est tout a fait possible d’avoir une gestion thermique satisfaisante avec des MLI noires.
Et j’irais même plus loin une gestion plus performante sachant que dans les années 2000 les MLI étaient argentées ou dorées, et sont passées a la version noire un peu avant les années 2010
Le 01/03/2021 à 20h38
S’il n’y en avait qu’un ça serait pas grave mais la on parle de dizaines de milliers: une route avec une voiture par heure, on peut vivre avec, une autoroute avec une voiture toutes les 5s ça n’a rien à voir.
Un ordre de grandeur pour comprendre le désastre à venir, au total à l’œil nu en comptant les 2 hémisphères on peut voir, dans de bonnes conditions (c-a-d loin de toute pollution lumineuse), environ 6000 étoiles. Actuellement on parle de mettre des dizaines de milliers de satellites en orbite basse, peut être 50 000 . Donc pour chaque étoile naturelle on va avoir 10 satellites mobiles dans le ciel. Autant dire que ça sera la fin définitive du ciel naturel…
En astronomie, on prend on photo des objets très faibles en terme de luminosité, donc on doit poser très longtemps, des dizaines de secondes à des dizaines de minutes, avec des satellites lumineux qui passeront régulièrement partout ça deviendra juste impossible…
Le 01/03/2021 à 20h43
La possibilité de prendre en photo de fond diffus cosmique va devenir un souvenir bientôt, en effet
Le 02/03/2021 à 08h29
mmmh, je dirais que de ce côté là, c’est surtout des télescopes spatiaux qui font ce genre de captures non ? ça devrait pas trop poser de pb ?
Le 02/03/2021 à 12h43
Mes doigts et ma tête n’ont pas été d’accords, je pensais au ciel profond et j’ai noté fond cosmique… désolé pour la confusion.
Le 01/03/2021 à 20h54
Les cibles sont evidentes: tous les pays où l’état ne veut rien développer. Tiers monde en tête. Cependant il faut quand même des relais locaux non?
Le 02/03/2021 à 05h57
Il y a beaucoup de pays où c’est l’état qui déploient les réseaux mobiles ?
Le 02/03/2021 à 08h45
Oui mais “local” au sens d’un satellite, ça peut vouloir dire “dans le pays voisin”. Par ailleurs, comme les satellites sont également reliés entre eux par faisceau laser, tu peux aussi couvrir des zones qui n’ont absolument aucune station locale, comme aux pôles par exemple (mais tu auras moins de débit, probablement).
Le 01/03/2021 à 22h31
Le choix de MLI argentée / dorée (elle n’est pas dorée, juste coté kapton vers l’extérieur), noire ou avec un coating germanium n’est pas une question de perfectionnement, les deux sont utilisées depuis très longtemps selon les contraintes de thermique et de surface charging du satellite.
Le 02/03/2021 à 06h53
Oui mais bon… les villages y a pas que la place de l’église et les 20 maisons autour…
Ici c’est une dizaines de mini hameaux, des tonnes de maisons isolées.
J’ai 75mb en VDSL, (je suis à 300m de l’église).
Mais les 3⁄4 des habitants sont plutôt à 2/3/4km du central… Et là…
Le 02/03/2021 à 07h24
Ici ils ont placé des équipements pour remonter le débit en dehors du “centre coeur”.
Je suis passé de 3,5 à 30Mb/s, la plupart des gens sont > 8Mb/s
Le 02/03/2021 à 07h59
C’est pas le cas partout. En Bretagne, ils ont remontés les centre bourgs qui n’était pas équipés mais pour les hameaux et les lignes longues qui avaient un débit satisfaisant (2 mb/s) le choix a été fait d’attendre le déploiement de la fibre.
Le 02/03/2021 à 08h09
Ici c’est plus drôle: ils ont activé la fin du projet d’augmentation du débit ADSL avant le début du projet fibre (pas les mêmes collectivités, pas les mêmes compétences…).
Mais ça marche bien, franchement, je n’attends pas après la fibre et les voisins non plus. Certains aimeraient avoir la 4G à la maison par contre (et la 3G aussi d’ailleurs) :)
Edit: je précise l’histoire des compétences: le numérique, c’est passé à la région, les départements n’ont plus le droit officiel de gérer ce sujet.
Le 02/03/2021 à 08h10
Déjà le coût exorbitant est assez relatif selon les normes salariales, de constructions et les licences du pays. Iliad avait indiqué à l’époque que le coût de déploiement de son réseau mobile pour atteindre 90% de la population était compris entre 1 et 1,5 milliards d’euros.
Ensuite j’ai quand même du mal à imaginer que la famille d’un producteur de cacao au fin fond de sa plantation qui tire misérablement 300 dollars par mois de son labeur dépense 400 dollars d’équipement et 100 dollars mensuel pour accéder à internet. L’exemple est caricatural mais j’ai pas l’impression que le “tiers monde” isolé soit la cible.
Le 02/03/2021 à 08h20
Je ne me plains pas avec mes 14 mb/s mais avec mon ado qui devient joueur et l’embonpoint des programmes de jeux j’avoue que si un opérateur se pointait avec une offre sympathique en 4/5G (genre data 1 ou 2 TB même avec un débit limité à 40⁄50 mb/s) je ne serais pas mécontent
Le 02/03/2021 à 08h44
C’est le début de la fin.
Pas une parcelle terrestre ne sera épargnée.
Comment une société privée peut-elle avoir le droit de mettre en place un système pareil qui impactera potentiellement TOUS les êtres vivants sur la planète.
C’est un désastre de plus au nom de la fuite technologique en avant qui anime nos sociétés actuelles.
Le 02/03/2021 à 08h51
Bouygues m’appelle régulièrement pour me proposer un box 4G et me certifie que c’est illimité.
Mais comme on ne peut pas la mettre sur le toit, elle ne me servirait à rien (je ne capte pas en intérieur). Enfin si, d’après le commercial j’aurais un super Wifi. Youpi!
Sinon, un de mes ados est privés d’écran, et quand il en aura de nouveau l’usage (en Septembre je pense…), j’aurai tout bridé. Actuellement, j’ai bridé le réseau Wifi sur lequel les consoles sont connectées pour en limiter le débit (ça, c’était facile). Je regarde pour brider aussi les appstore et les mises à jour Windows ou mettre en place une QOS par domaine (ça, ça l’est moins).
Le 02/03/2021 à 14h30
Tu peux connecter la 4G box a une antenne 4G externe, qui elle doit être idéalement fixée en hauteur, sur le toit/cheminé. :)
Le 02/03/2021 à 09h37
ce que je disais c’est que les satellites jusque le milieu des années 2000 - 2010 utilisaient quasi exclusivement des MLI argentées ou dorées (en tout cas ceux fabriqué en France)
et que depuis les mêmes satellites (dans le sens même caisse, même contrôle thermique) utilisent bcp de MLI noire et aussi de la MLI dorée “gauffrée” pour les zone sensible
il est donc “possible” tout du moins en GEO de changer la “couleur” des MLIs sans impact sur la mission
Le 02/03/2021 à 16h37
Je pense qu’il y a une erreur dans l’article concernant la latence :
“Cette demi-seconde correspond au temps nécessaire pour faire deux allers-retours (soit 144 000 km), correspondant au chemin suivant : modem de l’utilisateur > satellite > station de base qui effectue la recherche sur Internet > satellite > modem de l’utilisateur.”
Déjà c’est “de faire UN aller/retour” et pas “deux allers-retours”, sinon ça veut dire faire le trajet 2 fois (Source -> Dest -> Source -> Source -> Dest -> Source).
Et également latence =/= RTT :
Latency = Latence = Temps de traversé du réseau entre la source et la destination
RTT (Round trip-time) = Temps Aller/retour.
Dans l’article on parle du RTT en donnant les valeurs de la latence (double erreur, ou confusion).
Si on se base sur la photo :
Orbite GEO : 600-800ms latency donc 1,2-1,6 seconde de RTT
Orbite LEO : 35-50ms latency donc 70-100ms de RTT.
Le 02/03/2021 à 18h14
pour afficher une page web, il faut :
navigateur -> satellite -> serveur (donc 2 * la distance terre-satellite)
et la réponse serveur -> satellite -> navigateur, donc là aussi 2 fois la distance terre-satellite
pour recevoir l’info demandée il y a bien 4 fois la distance / temps entre le satellite et la terre à parcourir
(après pour les termes c’est un autre souci j’ai pas fait super gaffe)
Le 02/03/2021 à 21h20
et encore !!
https://platform.leolabs.space/visualization
En regardant ce lien de la position des satellites pour l’orbite basse vous pensez qu’il reste de la place pour les 40000 satellites de spacex et ceux de Telesat et ceux d’amazon?
D’ici 2040 on va avoir droit à un super billard cosmic et plus d’accès à l’espace et un ciel inobservable pour les astronomes.
J’ai fait il y a deux jours 20 photos de la nébuleuse du crabes sur 20 fois 45s, il y a deux photos avec des passages de satellites dessus. :/
Le 03/03/2021 à 04h50
Je ne pense pas ta carte très représentative en terme d’échelle.
C’est comme pour les cartes d’aviation, on a l’impression que certaines capitales sont litéralement obscurcies sous une nuée d’avions, mais en fait les controleurs aériens gèrent très bien 30 avions /h dans des couloirs aériens sur plusieurs km².
Pour les photos, je n’y connais rien, mais n’est-il pas possible de faire évoluer les techniques de prise de vue?
Je vais évoquer le concept du tri, qui est utilisé pour les téléscopes il me semble:
Plutot que 20 45s de prises de vues, pourquoi ne pas empiler 200 4.5s de prises de vues après un tri manuel des vues manifestement brouillées?
Ah, c’est du boulot et moins de qualité, mais aujourd’hui je ne pense pas qu’on puisse garantir une vue mer, un ciel étoilé et pas de pollution lumineuse à tous les gens de ce globe; en tout cas il n’y a pas encore de traité international de ce genre…
Le 03/03/2021 à 07h53
Aura-t-on le choix? Non.
Il y a des techniques. Sont-elles bonnes? Je ne le crois pas. Entre prendre 2000 photos de 1s et 1 photo de 2000s, il y a un monde. Tu déplaces la limite technique (le capteur) avant la notion de temps dans ta photo. Ton capteur devient bien plus critique. La deuxième sera infiniment plus sensible, surtout dans les fréquences invisibles qui ont leur intérêt une fois traitées.
Bref, on a pas tous 10 000€ à mettre dans de l’astrophoto, et encore plus si c’est pour avoir des heures de traitement et des gigaoctets de données temporaires pour quoi? Un résultat peut-être mauvais.
Une vue de mer, tu peux aller à la mer.
Une vue de montagne, tu peux aller à la montagne.
Une vue ciel étoilé, tu pouvais aller dans les lieux certifiés: bientôt tu ne pourras plus.
Le 03/03/2021 à 09h28
Je comprends le problème technique et le défi imposé.
Mais on ne pourra pas emmener nos 7 milliards d’êtres humains voir la mer, la montagne, ou mars.
Pour avoir la certitude d’une belle vue sur les astres, il parait évident qu’il faut avoir un téléscope hors de cette terre (face cachée de la lune, point de lagrange, ou autre repère stable et non pollué).
Comme aujourd’hui il parait évident que pour avoir une belle vue sur la mer à 180°, c’est une situation rare qu’il va falloir négocier dans le temps et dans l’espace.
Bref, pour résumer on peut avoir les moyens d’observation globalement, si on les partage.
Mais on ne peut garantir que chacun profite individuellement de sa belle qualité de vue sur la nébuleuse du crabe, désolé.
Ce n’est pas écrit dans le réglement de la copro.
J’en suis navré, mais ce n’est pas un droit de l’homme.
Le 03/03/2021 à 10h32
Erreur de sémantique, la latence c’est entre le client et le serveur : Donc dans la latence tu as déjà le client -> Satelite -> Serveur
Sinon la “latence” affiché est “client -> Satelite” et dans ce cas alors effectivement, le temps “client-serveur” est bien 2 fois le temps “client -> Satelite” mais ça devient ridicule. Et ce n’est pas ce qui est indiqué dans l’article, qui parle bien de délai “client -> Serveur”.
Mais ça ne m’étonnerait pas que LightSpeed parle de latence “terre -> Satellite” pour afficher de meilleur chiffre, là où il devrait indiquer la “vraie” latence : Terre -> Satellite -> Terre” qui est beaucoup plus “réel” dans l’usage.
Et c’est pas spécifique aux satellites : Si ton POP (point de sortie internet de ton opérateur par exemple)) se situe à Paris et que tu habites Marseille, en accédant à un serveur situé à Marseille, tu vas faire :
Marseille -> Paris -> Marseille qui va correspondre à ta latence.
Et pas : Marseille -> Paris qui va correspondre à la latence vers le POP de ton opérateur et on va pas dire que ton RTT est égal à 4 fois ta latence “client -> Pop” car la définition de la latence et du RTT ne fonctionne pas comme ça, car ça serait imbitable, on ne se base pas sur la “position géographique” pour les définir, ce n’est pas pratique du tout (et tu ne sais habituellement pas où se trouve géographiquement le serveur auquel tu accèdes).
Le 03/03/2021 à 10h37
Désolé mais ce n’est pas non plus un droit de l’homme que des sociétés privées s’approprient le ciel et impose à l’humanité de vivre dans une cage technologique de laquelle on ne peut pas sortir. Tout ça pour le bénéfice d’une minorité alors qu’il existe des alternatives.
Le 03/03/2021 à 10h38
/!\ Attention à l’echelle, la carte que tu montres n’est pas du tout représentative de la place qu’il y a vraiment (la terre est TRES TRES TRES grosse en réalité et les satellites TRES TRES TRES petits).
Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas de risque de collision, mais les risques c’est plutôt les petits débris non-contrôlé que les satellites qu’on tracer et repositionner.
Tu as les mêmes écueils quand on te dit qu’un astéroïde à “frôler” la terre…en journalisme frôler c’est plusieurs dizaines de milliers de km le plus souvent…
Pour avoir le cafard, un site qui représentes les distances “a l’échelle” dans le système solaire :
https://www.le-systeme-solaire.net/systeme-solaire-a-l-echelle/
Le 03/03/2021 à 10h48
Si le signal sur tu veux capturer nécessite de poser 45s pour commencer à apparaître, ça ne sert à rien de faire 1000 poses de 4,5s. Il y a une durée minimum de capture en fonction de ce qu’on veut photographier. Si la plage de temps de pose maximale est fortement limitée par le passage de satellites on fait une croix définitive sur tout ce qui est faiblement lumineux…
Le 03/03/2021 à 10h57
Si ton paradigme est que l’abolition des frontières économiques permettra de ramener les économies du monde entier au même niveau. Bin tu te mets une jambe dans l’œil.
Le 03/03/2021 à 12h52
hop 217 t a se promener au dessus de nos tetes :)
Le 03/03/2021 à 14h56
Je pense qu’il faut de sacrés bons yeux pour voir des satellites à 1000 km :-)
Le 03/03/2021 à 15h08
Vu que les satellites spacex seront 450 km plus bas, il n’y aura pas de problème. C’est ça qui est magique dans notre monde : il est en 3D
Le 03/03/2021 à 18h17
Tu n’as clairement jamais levé les yeux vers le ciel pour dire ça. Regardes ce soir et reviens en parler sérieusement ensuite.
C’est pas le satellite qu’on voit c’est le reflet de la lumière du soleil dessus.
Le 04/03/2021 à 20h09
Effectivement, je viens de regarder (sur Internet, ce qu’il s’en dit, parce que c’est pas avec le temps de ce soir que je verrais grand chose).