Neutralité du net : la France plaide pour les services spécialisés
Le lobbying, ça vous gagne
Le 02 avril 2014 à 17h00
10 min
Droit
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Demain matin à Bruxelles, les députés européens voteront en faveur ou en défaveur d'un texte majeur pour le continent. Proposé par Neelie Kroes, il concerne l'itinérance mobile en Europe ainsi que la question de la neutralité du net. Ce dernier point est crucial, notamment en raison des modifications opérées par la commission ITRE. De son côté, le gouvernement français n'a pas caché être en faveur de cette vision, qui fait la part belle aux services spécialisés, ce qui risque de détruire la notion même de neutralité du réseau. C'est ce qui ressort d'un document envoyé par Paris aux autorités européennes, que diffuse Next INpact.
Les services spécialisés en question
Le feuilleton lancé par la commissaire Neelie Kroes il y a plusieurs années arrive à sa fin. Si nous ne savons pas si cela se terminera façon Breaking Bad ou Dexter, ce fameux « Paquet télécom » risque d'avoir des conséquences importantes dans le futur. Touchant aussi bien les réseaux fixes que mobiles, il vise à faire du continent un marché unique des télécoms. Mais le sujet qui attirera les regards demain ne sera pas celui sur l'itinérance mobile (roaming), mais bien la neutralité du net.
Mi-mars, la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE) du Parlement européen a en effet adopté le rapport de Pilar del Castillo avec 30 voix pour, 12 contre et 14 abstentions. Un rapport qui a indigné de nombreux défenseurs de la neutralité du net, dont Françoise Castex, la Quadrature du net et même le Conseil National du Numérique. Il faut dire que cette commission a ouvert une boite de Pandore en permettant aux opérateurs d'avantager sur leurs réseaux des services spécialisés.
Officiellement, la définition de ces services par la commission ITRE est la suivante :
« Un service de communications électroniques optimisé pour des contenus, des applications ou des services spécifiques, ou une combinaison de ces derniers, qui est fourni au travers de capacités logiquement distinctes, qui repose sur un contrôle strict des accès en vue de garantir une qualité supérieure de bout en bout et qui n'est pas commercialisé ou utilisable comme produit de substitution à un service d'accès à l'internet.
Selon le texte amendé, les fournisseurs d'accès à l'internet, les fournisseurs de communications électroniques au public et les fournisseurs de contenus, d'applications et de services seraient libres de proposer des services spécialisés aux utilisateurs. Ces services ne seraient proposés que si la capacité du réseau est suffisante pour les fournir en plus des services d'accès à l'internet et s'ils ne portent pas atteinte à la disponibilité ou à la qualité des services d'accès à l'internet. Les fournisseurs proposant un accès à l'internet aux utilisateurs ne devraient pas opérer de discrimination entre ces services. »
« C'est la porte ouverte à des offres différenciées d’accès à Internet »
L'eurodéputée Françoise Castex nous indiquait le mois dernier qu'« Avec ce texte, les opérateurs en ligne pourront lier l'accès des utilisateurs à la toile au subventionnement de "services spécialisés [...] C'est la porte ouverte à des offres différenciées d’accès à Internet, à un Internet bridé par des fournisseurs d'accès devenus eux-mêmes fournisseurs de contenus. C'est la menace d'une transformation de la ressource publique mondiale que constitue Internet en un réseau de distribution privé pour le seul bénéfice de quelques acteurs. »
Or il faut savoir que c'est la version de la Commission ITRE qui sera analysée demain par les eurodéputés. En cas d'adoption intégrale sans amendement, les services spécialisés seront officiellement autorisés dans l'Union Européenne, ce qui mettra à mal la loi sur la neutralité du net des Pays-Bas par exemple, mais surtout, cela risque de pousser les opérateurs et les grands créateurs à signer des accords qui ne pourront être contrés par d'autres acteurs plus petits et moins puissants.
« Nous devons avoir une définition plus précise des services spécialisés »
Des amendements, notamment déposés par l'eurodéputée socialiste Catherine Trautmann, vont tenter d'inverser la tendance et de réduire les champs des services spécialisés, limitant ainsi les risques d'abus. « Nous devons avoir une définition plus précise des "services spécialisés" pour qu'il n'y ait pas de confusion avec les services d'accès à internet, pour lesquels nous voulons une référence contraignante au principe de neutralité du net » a-t-elle indiqué sur son site.
Ces amendements pourraient être adoptés selon les présences et les absences des différents eurodéputés. Mais une autre problématique existe : quand bien même ils seraient votés, mettant ainsi à mal les propositions de la Commission ITRE, il faut surtout noter que cette dernière a un appui de poids : le gouvernement français.
La France clairement en faveur des services spécialisés
Le gouvernement a en effet envoyé avant-hier aux députés son avis sur la question. Fourni par le Secrétariat Général des Affaires européennes, cet avis est particulièrement tranché puisque la France soutient « la position adoptée par la Rapporteure (de la Commission ITRE, ndlr) en ce qu’elle garantit un service d’accès à l’internet de qualité tout en permettant le développement d’offres commerciales innovantes (« services spécialisés »). Sous réserve que les amendements alternatifs mentionnés ci-dessus ne soient pas adoptés, les autorités françaises considèrent que le rapport de la commission ITRE améliore la proposition de la Commission sur ce thème. »
En commentant un amendement voulant mieux préciser les services spécialisés, le gouvernement a même indiqué qu'il était trop restrictif. « Contraindre les fournisseurs de services spécialisés à proposer des fonctionnalités nécessitant une qualité supérieure de bout en bout semble trop attentatoire à la liberté de commerce et au développement de services plus performants (ex : la TVIP risquerait de ne plus pouvoir être considérée comme un service spécialisé). »
Cette dernière remarque est capitale, dès lors qu'elle nous montre déjà la voie de ce que seront ces fameux services spécialisés. La télévision et le secteur de la vidéo en général sont très clairement concernés et il est à craindre que l'avenir nous mène vers des accords entre opérateurs et chaînes de télévision ou fournisseur de services (type YouTube/Dailymotion), avec pourquoi pas des prix gonflés pour le client.
L'ombre du Conseil de l'UE plane
Certes, l'avis du gouvernement français ne signifie pas que les eurodéputés de nationalité française iront dans ce sens. Il s'agit néanmoins d'un message qui leur est envoyé, dès lors qu'après le passage au Parlement le texte passera entre les mains du Conseil. Conseil composé des chefs d'États ou des premiers ministres des vingt-huit pays de l'Union européenne. Or il est probable que la France ne sera pas esseulée. Si le Parlement venait à modifier trop profondément la version de la Commission ITRE, le Conseil pourrait donc rejeter le texte.
Interrogée par le site Politis aujourd'hui, Françoise Castex a d'ailleurs expliqué très clairement la situation qui touche les eurodéputés de gauche depuis 2012 : « Depuis deux ans, les eurodéputés socialistes français sont pieds et poings liés devant les positions acceptées par Hollande au Conseil, comme ce fut le cas sur les perspectives financières 2014 - 2020, pourtant indigentes au regard des défis qui attendent l’Europe ». L'histoire pourrait ainsi se répéter pour le paquet télécom.
Benjamin Bayart : « C'est clairement une entrave à la neutralité du net »
Contacté sur ce sujet par Next INpact, Benjamin Bayart, ancien président de French Data Network (FDN), nous a confirmé un tel scénario. Le fait que la position du gouvernement français soit clairement en faveur de la Commission ITRE, s'opposant ainsi à ses discours officiels, prouve que le Conseil européen exerce une pression évidente sur les eurodéputés. Le porte-parole de FDN, qui a noté les « positions hypocrites du gouvernement français », ne nous a de plus pas caché sa crainte de voir le texte être adopté tel quel.
« C'est clairement une entrave à la neutralité du net » nous a t-il ainsi déclaré, expliquant que cela permettra des partenariats entre des marchands de contenus et les opérateurs, le marché vidéo étant clairement visé dans l'esprit. Prenant pour exemple l'accès illimité à YouTube dans l'offre RED de SFR (en 4G), Bayart craint que sitôt le texte voté, les partenariats de ce type vont se multiplier. Il nous a de plus confié qu'en donnant « un pouvoir colossal à ceux qui détiennent les réseaux », l'Europe va non seulement « tuer la concurrence » du fait des partenariats entre les mastodontes, mais certains secteurs seront pieds et poings liés aux opérateurs. C'est notamment le cas des chaînes de télévision qui deviendront dépendantes de leurs accords avec eux, alors qu'une véritable neutralité du net pourrait les protéger d'une telle situation peu confortable. Or d'après Bayart, les chaînes de télévision sont pour ce texte. Pour l'anti-Hadopiste, elles sont clairement en train de se tirer une balle dans le pied sans s'en rendre compte.
« Face aux importants efforts de lobbying (...) leurs votes pourraient être différents »
Dans une tribune rédigée conjointement avec avec Françoise Castex et publiée chez Numerama, Bayart note que le compromis qui sera proposé demain au Parlement européen « prévoit que "neutralité" sous-entend traiter "également" tous les internautes. La gestion "raisonnable" du trafic n'impliquera que de rares exceptions pour limiter l'accès aux services : à cause d'une congestion du trafic ou pour des raisons de sécurité nationale notamment, mais certainement pas "pour des raisons commerciales" ».
Quant à la définition si cruciale des « services spécialisés », Bayart et Castex estiment que « celle-ci doit tenir compte de l'intégration verticale du secteur en cours et éviter que les opérateurs alliés aux marchands de contenus puissent lier l'accès à Internet des utilisateurs au subventionnement de « services spécialisés ». Ce serait la menace d'une transformation de la ressource publique mondiale que constitue Internet en un réseau de distribution privé pour le seul bénéfice de quelques acteurs. »
La Quadrature du net pousse les internautes à appeler leurs eurodéputés
Neutralité du net : la France plaide pour les services spécialisés
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Les services spécialisés en question
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« C'est la porte ouverte à des offres différenciées d’accès à Internet »
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« Nous devons avoir une définition plus précise des services spécialisés »
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La France clairement en faveur des services spécialisés
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Benjamin Bayart : « C'est clairement une entrave à la neutralité du net »
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« Face aux importants efforts de lobbying (...) leurs votes pourraient être différents »
Commentaires (78)
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Abonnez-vousLe 02/04/2014 à 17h47
Le 02/04/2014 à 17h48
Le 02/04/2014 à 17h51
Le 02/04/2014 à 18h16
Le 02/04/2014 à 18h23
Le 02/04/2014 à 18h25
Espérons qu’il en ressortira du bon parce qu’avec la quiche qu’on a aux manettes du numérique on est plutôt mal barrré. " />" />" />
Le 02/04/2014 à 18h27
Le 02/04/2014 à 18h31
Le 02/04/2014 à 18h35
Le 02/04/2014 à 18h44
Le 02/04/2014 à 18h48
Le 02/04/2014 à 18h54
Dans le chapô :
C’est ce qui ressort d’un document envoyé par Paris aux autorités européennes, que diffuse PC INpact.
Du mal avec le nouveau nom ? " />
Sinon c’est clairement lamentable on voit clairement le boulot des lobbys derrière… " />
Le 02/04/2014 à 18h56
Décidément, la gauche n’as rien à envier à la droite (je ne parle pas de couilles " />…. ).
Enfin va quand même falloir une sacré dose de marketing pour faire passer ça… " />
Je comprends pas j’ai fais comme les mois d’avant mais ma facture à triplé?
C’est l’effet triple play pay " />
Le 02/04/2014 à 19h00
Le 02/04/2014 à 19h04
Le 02/04/2014 à 19h13
Pour faire simple, un operateur commence a faire du service differencié : boycott massif. Un operateur ne le fait pas : tout le monde chez lui !
Si y’en a qu’un, je vois bien Free …
Y’a un cas qui ne me plairait pas, celui ou aucun operateur garde un reseau neutre …
on fera un maillage de borne wifi avec le reste du monde \o/
Le 03/04/2014 à 05h31
Le 03/04/2014 à 05h45
Le 03/04/2014 à 05h59
Le 03/04/2014 à 06h04
Réponse de mon eurodéputé " />
Monsieur,
Je tiens à vous remercier pour votre message et votre vigilance citoyenne.
Soyez assuré de mon soutien demain en faveur de la neutralité du Net, dans le droit fil du travail mené jusqu’à présent par ma collègue Catherine TRAUTMANN.
Bien cordialement,
Sylvie GUILLAUME
Députée européenne
Le 03/04/2014 à 06h12
Le 03/04/2014 à 06h19
Le 03/04/2014 à 06h19
Le 03/04/2014 à 06h20
Le 03/04/2014 à 06h22
Le 03/04/2014 à 06h49
Désormais un petit serveur dédié virtualisé c’est 2€/mois avec des quotas suffisants pour un usage perso…
Il suffira de mettre ce qu’il faut pour se relayer, avec les protocoles autorisés:
J’imagine mal interdire https, bonjour la soufflante du e-commerce sur la joue encore rouge de moi-président!
Bloquer les VPN idem, alors que le gvt cherche à pousser le télétravail… peu probable aussi.
En prime on y gagnera un niveau de confidentialité versus son opérateur! Je pense qu’il va y avoir un sacré business à faire autour des dédiés low-cost dont le surcout sera bien moindre que celui des offres non limitées des FAI s’ils devaient jouer à ce jeu.
Le 03/04/2014 à 06h54
C’est plié de toutes façons AMHA. " />
Le pire c’est qu’autour de moi je vois pas mal de gens qui plébiscitent une offre différenciée car ils y voient le moyen de faire des économies en ne prenant que les services qui les intéressent, genre: “j’ai pas besoin de Wikipedia, je regarde que TF1 de toutes façons”.
So long Internet: c’était sympa le temps que cela aura duré…
Le 03/04/2014 à 07h07
Le 03/04/2014 à 07h58
Le 03/04/2014 à 09h29
L’interdiction de fournir du contenu en plus du tuyau me parait intéressant : rien n’empêche que les 2 entités soient gérées par la même holding, mais ça permettrait aux FAI de faire ce pour quoi ils sont payés : fournir du tuyau.
L’état procède déjà ainsi pour certains corps de métiers (corps médical) , je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas faire la même chose, d’autant que ces 2 activités n’ont vraiment rien à voir…
Le 03/04/2014 à 10h21
Le 03/04/2014 à 12h47
Le 02/04/2014 à 17h02
Le net c’était mieux en 1997
Le 02/04/2014 à 17h08
En exclusivité les offres Orange de 2015:
" />
Le 02/04/2014 à 17h13
Une honte rien à ajouter.
France pays de la liberté et des droits de l’homme ou es tu?
Le 02/04/2014 à 17h14
“contacté sur ce sujet par Next INpact…”
C’est qui ce Next INpact? Quel légitimité? " />
Le 02/04/2014 à 17h19
Le lobbying, ça vous gagne
Lobybeat it ! just beat it !
(a imaginer sous la musique de M.Jakson " /> )
Le 02/04/2014 à 17h28
Le 02/04/2014 à 17h30
Le 02/04/2014 à 17h31
Le 02/04/2014 à 17h33
Le 02/04/2014 à 17h34
D’un autre côté, je sens que y a des opérateurs qui vont vouloir garder cette neutralité pour pouvoir foutre la merde. " />
Bon, l’idéal serait de pouvoir la garantir pour tout le monde dans l’UE.
Le 02/04/2014 à 17h36
Le 02/04/2014 à 17h36
Le 02/04/2014 à 17h39
Le 02/04/2014 à 17h42
La France clairement en faveur des services spécialisés
Je suis étonné, c’est incroyable, imprévisible, etc…
Le 02/04/2014 à 19h20
Le 02/04/2014 à 19h29
Le 02/04/2014 à 19h33
Le 02/04/2014 à 19h36
Et alors ils sont ou les mecs qui juste avant disent que l’état c’est le mal ?
Jusqu’ici on était protégé par l’état … mais à force de renoncement, on laisse une entité antidémocratique (l’europe) mettre à mal nos services publics, nos emplois, et maintenant … le net ..
J’en rigole " />" /> Mais allez y hein, continuez à voter PS ou UMP, les fossoyeurs de libertés qui détruisent petit à petit les acquis de siècles de lutte ainsi que le programme du CNR
Le 02/04/2014 à 19h36
Le 02/04/2014 à 19h38
Le 02/04/2014 à 19h44
Le 02/04/2014 à 19h55
Le 02/04/2014 à 19h55
Le 02/04/2014 à 19h56
Le 02/04/2014 à 19h56
« Un service de communications électroniques optimisé pour des contenus, des applications ou des services spécifiques, ou une combinaison de ces derniers, qui est fourni au travers de capacités logiquement distinctes, qui repose sur un contrôle strict des accès en vue de garantir une qualité supérieure de bout en bout et qui n’est pas commercialisé ou utilisable comme produit de substitution à un service d’accès à l’internet Internet.
Selon le texte amendé, les fournisseurs d’accès à l’internet Internet, les fournisseurs de communications électroniques au public et les fournisseurs de contenus, d’applications et de services seraient libres de proposer des services spécialisés aux utilisateurs. Ces services ne seraient proposés que si la capacité du réseau est suffisante pour les fournir en plus des services d’accès à l’internet Internet et s’ils ne portent pas atteinte à la disponibilité ou à la qualité des services d’accès à l’internet Internet. Les fournisseurs proposant un accès à l’internet Internet aux utilisateurs ne devraient pas opérer pas de discrimination entre ces services. »
" />
Le 02/04/2014 à 19h57
Le 02/04/2014 à 20h10
Le 02/04/2014 à 20h12
Je ne connais même pas qui c’est mon euro-député, je ne pense pas être le seul. Je crois que c’était le but de tout le bousin…
Le 02/04/2014 à 20h20
Le 02/04/2014 à 20h27
Le 02/04/2014 à 20h32
Si tu demandes à Siri le terme : Neutralité du net tu obtiens la réponse : Je suis désolé, je n’ai pas compris.
" />
" />
Le 02/04/2014 à 20h37
Le 02/04/2014 à 21h35
Le 02/04/2014 à 21h59
Au risque de passer pour un vieux con réac. , je ne partage pas votre lecture du texte " />:
« Un service de communications électroniques optimisé pour des contenus, des applications ou des services spécifiques, ou une combinaison de ces derniers, qui est fourni au travers de capacités logiquement distinctes, qui repose sur un contrôle strict des accès en vue de garantir une qualité supérieure de bout en bout et qui n’est pas commercialisé ou utilisable comme produit de substitution à un service d’accès à l’internet.
La définition que je lis (et en particulier les parties en gras/italique) me fait penser à des services plus proches de liaisons louées point à point que d’un internet sélectif.
Le dernière partie gras/italique précise même que cela ne doit PAS faire concurrence à un accès internet.
En pratique ce genre de services existe déjà depuis longtemps et est véhiculé sur l’infrastructure :
Les lignes louées x Mbps que les FAI achètent à FT pour desservir les NRA qu’ils n’ont pas fibrés en propre sont probablement de cet ordre là : FT ne va pas massacrer un lien 40 Gbps pour le louer bridé en 10 Mbps par exemple, cela sera probablement une liaison multiplexée dans les 40 Gbps en question dont le reste sera mis à profit pour d’autres usages, or le client du lien des 10Mbps a besoin de 10Mbps constants (qu’il paie quelques centaines/milliers d’euros par mois, à comparer à du triple play annoncant des débits supérieurs sans QOS) et pas en fonction du reste du trafic => QOS aux petits oignons.
Tant qu’il y avait des encapsulations dans X25 " /> & autres blagues dans ce genre la séparation était plus tranchée et la gestion de QOS peut-être plus simple mais avec les infras full IP, cela doit être un peu moins clair puisque cela ne doit plus être que des genres de VPN gérés sans encapsulation superflue (de l’IP noyé dans de l’IP) et il y a probablement un risque que certains pensent que c’est une atteinte à la neutralité du net d’où le besoin d’une telle législation.
Prenons un autre exemple : de la téléchirurgie, vous pouvez imaginer que cela nécessite une QOS franchement top niveau " /> (” je suis désolé mais le robot médical vous a perforé la rate parce que le voisin a lancé le DL de son film de Q en bittorrent ou parce que le boutonneux du coin a mis en œuvre un exploit qui lui a permis de pirater le PC du robot” … ) et il faudrait être con pour mettre ça juste dans un VPN sur une liaison de base => besoin de liaisons louées redondantes, isolées du reste du mode, à débit et délai garantis : c’est ce genre de chose que je vois quand je lis le texte et pas un net à x vitesses qui est expressément exclu " /> :
pas commercialisé ou utilisable comme produit de substitution à un service d’accès à l’internet
L’exemple de la TV ou du tel sur IP de votre FAI me parait aussi plein de bon sens : ce sont 2 flux spécialisés de votre triple play qui correspondent déjà à cette def. : croyez vous que les x secondes possibles aléatoirement pour l’acheminement d’un paquet en TCP/IP soient possibles pour votre Game of WC ou votre conversation avec Mme Michu? un flux TV n’est tolérant au délai ou à la perte de paquet que dans la limite du buffer ou de la redondance d’info qu’on veut bien y consacrer dans le protocole et passé cette limite …ça freeze! Idem pour Mme Michu quand vous lui parlez, vous escomptez ne pas rencontrer les délais que connait David Pujadas avec ses envoyés spéciaux à l’autre bout de la planète : le délai max de transit de l’info est clé (Q … O … S ?).
Ce sont donc 2 flux spécialisés que vous utilisez déjà depuis des années " /> et que j’imagine que vous ne voudriez pas voir subir les règles de transit TCP/IP de base sans QOS garantie (ce à quoi est soumis votre lien IP, le 3ème play de votre box).
Le 02/04/2014 à 22h00
Le 02/04/2014 à 22h07
Quand l’UMP était au pouvoir j’avais honte de la position des représentants Français à Bruxelles, maintenant c’est pareil :/
Le 02/04/2014 à 22h09
petite précision :
contrôle strict des accès en vue de garantir une qualité supérieure de bout en bout
Si un juriste devait donner une définition de la QOS, il ne changerait pas une virgule à ladite phrase…
Le 02/04/2014 à 22h15
Le 02/04/2014 à 22h42
Le 02/04/2014 à 22h43
Le 02/04/2014 à 22h46
Le 02/04/2014 à 23h00
Le 02/04/2014 à 23h16
Le 03/04/2014 à 00h14
Le 03/04/2014 à 03h56
Plus jamais je ne voterai PS " />
Le 03/04/2014 à 05h18