Surblocage de sites : l’aveu de méconnaissance des autorités australiennes
Tu débloques ?
Le 28 août 2014 à 07h57
4 min
Droit
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En 2013, l’Australian Securities & Investments Commission avait admis avoir bloqué accidentellement 250 000 sites. Répondant à une enquête parlementaire, l’ASIC vient d’expliquer que les causes de cet incident venaient de la méconnaissance de ses équipes sur l'existence des hébergements mutualisés.
La mesure de blocage visait initialement un site de fraude en ligne. Comme le permet la section 313 du Telecommunications Act, cette autorité avait donc exigé une action de la part des FAI. Seulement, pour ce site ciblé, 250 000 autres avaient été surbloqués accidentellement. L’autorité minorait ce « fail » en précisant que dans le lot, « moins de 1 000 sites (0,4 %) ont pu être temporairement affectés », les 99,6 % restants ne contenant pas de contenu substantiel. En clair, la majorité des sites bloqués était vide, n'affichant qu'un nom de domaine en attente de contenu.
L'incident avait provoqué la colère de l’Electronic Frontier Foundation : « L’ASIC a-t-elle examiné chacun des 250 000 sites pour déterminer s’ils contiennent des « contenus substantiels » ? Comment définit-elle cette expression ? Croit-elle que ces 1 000 sites actifs sont un niveau acceptable de dommages collatéraux ? ». L’EFF demandait une pause immédiate de ces procédures de blocage « jusqu’à ce que l’ASIC apprenne comment le système d’adressage fonctionne. »
Une enquête parlementaire après ces cas de surblocage
Cette mise en œuvre de l’article S313 a depuis provoqué-à la demande du gouvernement - l’ouverture d’une enquête parlementaire. La réponse de l’ASIC (PDF) est désormais accessible. « Notre expérience dans l'utilisation de cet article visant à bloquer les sites indique qu'il s'agit d'un instrument utile pour perturber les fraudes financières et alerter les investisseurs australiens sur ces offres non légitimes, témoigne l’autorité. Cependant, cette expérience a aussi mis en évidence le risque d’un blocage par inadvertance d’autres sites dans cette procédure ».
Parmi ces exemples, elle cite donc le cas des 250 000 sites injustement bloqués mais aussi celui de 1 090 autres sites ciblés à tort, dont celui de la Melbourne Free University.
L'ASIC ignorait l'existence d'IP partagées entre plusieurs sites
Mais d’où vient ce bug ? « Une fois que nous avons été alertés du risque que ces mesures pouvaient générer un blocage par inadvertance d’autres sites, nous avons passé en revue nos procédures pour identifier l’origine du problème » poursuit l’ASIC dans sa réponse. « Notre enquête interne a identifié que les équipes de l’ASIC demandant ce blocage S313 n’avaient pas été alertées qu’une seule adresse IP peut être partagée par plusieurs sites ». Un aveu qui a été diversement commenté, The Register évoquant par exemple un « EPIC FACEPALM » et Computer World Australie dénonçant une méconnaissance profonde d'Internet.
Cette section devra à l’avenir travailler avec une autre équipe dédiée aux services juridiques mais aussi avec les FAI afin de se concentrer sur le blocage d’un seul et même site, uniquement. De fait, après ces casseroles, l’ASIC n’a d'ailleurs plus émis de demande de blocage depuis 2013, conformément aux voeux de l'EFF.
Afin de prévenir un nouvel incident de ce type, l'institution marque sa préférence désormais sur des mesures volontaires auprès des FAI ou des bureaux d’enregistrement des noms de domaine. Elle recommande dans le même temps de réserver les mesures de blocage qu’aux cas de criminalité les plus graves et de prévenir les utilisateurs par une notification placardée sur le site visé : « Cette page devrait au minimum indiquer que la mesure a été prise par le gouvernement australien et, quand c’est possible, d’en révéler les raisons. Elle devrait également prévoir un lien de contact avec l’agence pour obtenir plus d’informations. »
Surblocage de sites : l’aveu de méconnaissance des autorités australiennes
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Une enquête parlementaire après ces cas de surblocage
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L'ASIC ignorait l'existence d'IP partagées entre plusieurs sites
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 28/08/2014 à 07h59
Que dire … c’est consternant… " />
Le 28/08/2014 à 08h02
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Quand on disait que le blocage servait à rien…
Et si l’un des possesseurs d’un de ces sites “non substantiels” se retourne contre le gouvernement australien, ça va donner quoi ?
Genre, tu as réservé ton nom de domaine pour un site commercial très important et paf, bloqué à titre de dommage collatéral, pardon aux familles, toussa…
A suivre ! " />" />" />" />" />
Le 28/08/2014 à 08h05
Dans ce cas, je pense que tu as droit à compensations qui pourraient s’avérer élevées.
Le 28/08/2014 à 08h08
C’est pas faute d’avoir prévenu.
On appréciera au moins le fait qu’ils avouent leurs erreurs et qu’ils se remettent en question.
Le 28/08/2014 à 08h08
C’est violent de filer ce genre de pouvoir à quelqu’un qui n’a aucune idée de sur quoi il s’applique " />
Le 28/08/2014 à 08h15
cet incident venaient de la méconnaissance de ses équipes sur l’existence des hébergements mutualisés
Je rie ? Je pleure ?
Je dois avouer que j’hésite là…" />
Le 28/08/2014 à 08h15
Ils confirment donc que dans leur commission il n’y a que des juristes et même pas un technicien qui pourrait les éclairer…
Le 28/08/2014 à 08h18
Du coup je sens que certains organismes vont pousser pour l’abandon de l’ipv4 au profit du v6.
Le 28/08/2014 à 08h23
Le 28/08/2014 à 08h27
Le 28/08/2014 à 08h27
Le 28/08/2014 à 08h28
Mais c’est trop cool, enfin un qui le comprends!! Ca commence..
Le 28/08/2014 à 08h28
Le 28/08/2014 à 08h28
L’autorité minorait ce « fail » en précisant que dans le lot, « moins de 1 000 sites (0,4 %) ont pu être temporairement affectés », les 99,6 % restants ne contentant pas de contenu substantiel.
Je sais qu’il faut utiliser le bouton signaler, mais là il y a du copier coller de typo dans l’air " />
Le 28/08/2014 à 08h30
Le 28/08/2014 à 08h30
Le 28/08/2014 à 08h30
HS on
Et cette affaire elle en est où ?
http://www.lepoint.fr/economie/australie-la-banque-centrale-dans-un-scandale-de-…
https://wikileaks.org/aus-suppression-order/press.html
Le Monde
Parce que l’on a affaire à quelque chose d’énorme là ! Sauf que ça a fait pschit mystérieusement…
Il s’agit également d’une affaire de censure (et de corruption à la tête de l’état), ils ont du utiliser des moyens considérables …
HS off
Le 28/08/2014 à 08h32
Comme dirait laspales et chevalier dans un sketch “Il y a des vedettes” ! " />
Le 28/08/2014 à 08h35
Le 28/08/2014 à 08h38
Le 28/08/2014 à 08h42
Le 28/08/2014 à 09h21
Bordel…
Au moins, ils avouent leur méconnaissance du sujet. C’est tout de même plus agréable à entendre qu’un bon vieux hoax politicien.
Le 28/08/2014 à 09h27
Vrai Chillax, le pire aurait été une langue de bois anéfienne…
Le 28/08/2014 à 09h34
L’autoroute Axx permet de se rendre chez un dealer il faut la fermer immédiatement !…
Le 28/08/2014 à 10h33
Sûrement la faute des prestataires de la SSII X, gageons qu’ils aient été licenciés sur le champs " />
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Le 28/08/2014 à 11h39
Ils ont une phobie des petits saints " />
————> voila ! (…que je ne voudrais voir)" />
Le 28/08/2014 à 11h53
Le 28/08/2014 à 12h16
Le 28/08/2014 à 14h26
C’est pas comme si on leur avait dit à ces bandes de glands… Comme quoi, les kangourous ont les mêmes crétins au gouvernement que nous " />
Le 28/08/2014 à 17h14
L’autorité minorait ce « fail » en précisant que dans le lot, « moins de 1 000 sites (0,4 %) ont pu être temporairement affectés », les 99,6 % restants ne contenant pas de contenu substantiel.
J’adore le fait qu’un taux de 1000 innocents touches pour un coupable leur semble acceptable.
Notre enquête interne a identifié que les équipes de l’ASIC demandant ce blocage S313 n’avaient pas été alertées qu’une seule adresse IP peut être partagée par plusieurs sites.
N’importe quel admin reseau, voire meme etudiant en informatique aurait pu le leur expliquer s’ils avaient pris la peine de se renseigner un minimum de ce sur quoi ils allaient travailler.
En plus de cette suspension du blocage, ils devraient suspendre toute nouvelle loi sur le sujet jusqu’a ce qu’ils comprennent ne serait-ce que les bases de ce sur quoi ils legiferent. Et ca, ca vaut aussi en France. Ainsi, quand quelqu’un se permet de balayer nonchalamment les debats a l’Assemblee en parlant de “parefeu Open Office”, la loi devrait etre renvoyee a son brouillon illico. De plus quand un president de groupe parlementaire envoie un courrier indiquant a ses godillots que “ce n’est plus la teneur du texte qui en jeu”, lui et pas mal de ses sous-fifres meritent la porte.
Le 28/08/2014 à 19h31
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Ces boulets… Retournez faire du surf et choper votre mélanome, les trous de fesse ignorants.
Le 28/08/2014 à 20h45