Alors que le développement d’Internet et de l’informatique permet aux étudiants (ou aux doctorants) de plagier plus facilement des articles, un député de la majorité vient de demander à la ministre de l’Éducation si elle n’envisageait pas d’imposer l’utilisation de logiciels « anti-plagiat » à toutes les universités françaises.
Au travers d’une question écrite publiée hier au Journal Officiel, le député Christophe Premat a invité la nouvelle ministre de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, à mettre en oeuvre un « plan ambitieux de lutte contre le plagiat ». L’élu socialiste, qui occupait jusqu’ici des fonctions d’enseignant-chercheur, fait ainsi valoir qu’à « l'heure du numérique, de plus en plus de travaux universitaires sont composés de copier-coller ». Avec le développement de l’informatique et des ressources en ligne, certains sont en effet tentés d’aller piocher en quelques clics des extraits sur Internet, sans mentionner ensuite leur source comme il se doit.
Estimant qu'il est « important » de détecter au mieux ce type de fraude au nom du respect de la propriété intellectuelle, Christophe Premat en vient rapidement à évoquer une solution : celle de ces logiciels « anti-plagiat », qui comparent généralement un texte avec différentes sources ayant pu être reprises de manière frauduleuse. Le parlementaire explique à cet égard que plusieurs universités françaises se sont d’ores et déjà dotées de programmes de ce type, et envisage donc une généralisation à toutes les facs. Il demande en effet à la ministre « si les logiciels anti-plagiat pourraient être systématiquement utilisés dans les universités françaises et si la formation à la lutte contre le plagiat pouvait être proposée dans les départements de recherche ».
En cherchant un peu du côté des sites des universités, il est assez facile de trouver des établissements qui affirment utiliser des logiciels anti-plagiat. L’Université de Lyon (qui regroupe notamment Lyon 2, Lyon 3, Jean Monnet St-Étienne, Sciences Po Lyon,…) a par exemple opté pour le logiciel « Magister », de Compilatio, lequel permettrait selon ses concepteurs d’analyser « des millions de documents » : articles de presse, publications scientifiques, blogs, actualités en tout genre, etc. Cette solution française est également utilisée par l’Institut d'Economie et de Management de Nantes ou bien encore l’Université Toulouse 1.
Le plagiat, un problème ancien devenu une « préoccupation sérieuse » avec Internet
Mais quelle est l’ampleur exacte du plagiat en France, au niveau universitaire ? « Si le plagiat n’est pas né avec internet, il est indéniable que leur développement est concomitant » retenait principalement un rapport sur « la fraude aux examens dans l'enseignement supérieur » dévoilé début 2012 par l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (et accessible ici). « Le phénomène du plagiat est intimement lié à la révolution numérique, et il est clair que le développement des technologies nouvelles constitue une cause essentielle de sa progression au sein des établissements au cours des dix dernières années, du premier cycle au doctorat. Avec le développement d’internet, tout étudiant peut devenir, même à ses dépens, un plagiaire occasionnel. Entre s’inspirer et copier, la gamme est immense et les frontières parfois bien minces » était-il indiqué.
Hissé au rang de « préoccupation sérieuse », le plagiat était néanmoins décrit comme un problème ancien, mais pour lequel l’usage de sanctions restait « très rare ». Evoquant le cas des logiciels anti-plagiat, ce rapport recommandait justement à l’exécutif d’engager « une réflexion sur la généralisation » de leur usage. « Une initiative publique en matière de logiciels sous forme de groupements serait sans doute de nature d’une part à élargir le champ des bases de données, d’autre part à offrir davantage de garanties en termes de libertés publiques et surtout à réduire les coûts ».
Commentaires (66)
#1
Et ,l’inverse….
Car combien de prof ou de politiciens se servent dans les travaux des étudiants et ,aussi, dans les œuvres littéraires …
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Je ne vois pas le soucis…
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http://www.theguardian.com/technology/shortcuts/2014/feb/26/how-computer-generat…
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Il suffit de prendre des bouts de phrase et de les coller dans un moteur de recherche, en général, on est vite fixé.
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Il voudrait qu’on fasse un logiciel qui fasse une recherche sur tout l’Internet pour voir si ça n’a pas déjà été écrit, et ceci pour tous les rapports écrits rendus ?
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Si le/la prof a un doute, il n’a qu’à faire un copier/coller dans son moteur de recherche préféré. Si c’est le cas, ça ressortira.
#6
Le problème étant que ces logiciels ne sont pas parfaits. Il faudrait également que ça ne se substitue pas à une correction automatisé (hors QCM).
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Le sous-titre
Après, plutot que d’imposer, il aurait été plus naturel que les universités ne l’ayant pas adopté le fassent, quitte à faire des papiers d’informations pour informer celles qui ne connaissaient pas. Ca semble évident que c’est à faire…
#7
Le problème étant que ces logiciels ne sont pas parfaits. Il faudrait également que ça ne se substitue pas à une correction automatisé (hors QCM).
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Le sous-titre
Après, plutot que d’imposer, il aurait été plus naturel que les universités ne l’ayant pas adopté le fassent, quitte à faire des papiers d’informations pour informer celles qui ne connaissaient pas. Ca semble évident que c’est à faire…
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donc si à la suite un étudiant poste sur son blog ou sur wikipedia le fruit de son travail il va être détecté par le logiciel comme ayant plagié ce qui se trouve être son propre travail,
le seul exam valable pour savoir un travail est bien fait consiste à faire passer un oral en même temps qu’un exam de mise en pratique, détudier la démarche intellectuelle et la méthodologie de l’étudiant.
refaire pour la 2000 ième fois un travail, est, je trouve, une perte de temps
#17
Pratique très répandu dans le,système universitaire nord américain. Chaque devoir (surtout les comptes rendus de travaux pratique pour ma part) sont enregistré et comparé avec les autres et ceux des années précédentes.
Aux deuxième cas de plagiat hop dehors!
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Des outils de reformulation se développe également (killdc.linkomatic.org) et là la détection peut devenir plus délicate.
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Il “suffit” de faire bosser les étudiants sur des sujets difficiles à plagier.
Il faut compléter les évaluations écrites par des soutenances.
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Estimant qu’il est « important » de détecter au mieux ce type de fraude au nom du respect de la propriété intellectuelle
En fait on s’en fou que les thésards sachent penser/rechercher/etc par eux-mêmes… L’important c’est qu’ils respectent la propriété intellectuelle….
#22
A la fac, les étudiants copiant-collant des bouts entiers de wikipédia ne se rendent même pas compte à quel point c’est visible à la lecture. Tu as d’un seul coup une net amélioration de l’écriture général, moins de connerie par phrases et moins de “fote de frensé” par mots. Si au moins il paraphrasait…
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Et le problème de font, non ?
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Google est déjà bien pratique lorsqu’on a un doute, mais bon, personnellement, lorsqu’un document contient du plagiat partiel, il en contient souvent pas mal qu’on ne détecte pas. Et les petits malins qui remplacent certains mots par des synonymes compliquent la choses (bien que… on ne berne pas les enseignants si facilement
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Par contre, utilisant Balder (qui est gratuit), je suis un peu en quête d’une solution plus robuste… Etant sur Lyon, mon établissement n’utilise pas le soft mentionné dans l’article, et c’est bien dommage !
#29
Cela fait déjà bien longtemps qu’un grand nombre d’école utilise des outils anti-plagiat.
Rien de bien nouveau, juste une future obligation…
Le problème c’est que souvent les jurys note à l’anti-plagiat sans lire.
Mon expérience :
Je me suis retrouvé pénalisé sur un rapport d’activité.
Plagiat explosé sur la partie présentation de l’entreprise et rares étaient ceux du jury à avoir réellement lu le rapport.
j’ai été au courant des notes :
-> ceux qui avaient lu le rapport 15⁄20 et ceux qui n’avaient pas lu mais utilisé l’outil anti-plagiat ont noté 10⁄20 le rapport.
-> ceux qui avaient lu ont posé des question de fond et ceux qui avaient utilisé l’outil anti-plagiat m’avait juste allumé sur le plagiat de la présentation de l’entreprise et aucune question sur le fond.
Alors anti-plagiat ok, mais ça ne doit pas empêcher les jury de lire le contenu.
Je ne met pas tout le monde dans le même panier. Cela reste un outil mais il ne doit pas être le seul outil pour noter une épreuve.
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Dans l’université anglaise où j’ai bossé, tous nos travaux étaient téléversés directement sur le logiciel.
Ça ressortait un pourcentage de plagiat et s’il dépassait un certain seuil alors on avait rendez vous avec le prof pour qu’il détermine si l’élève avait vraiment travaillé. Tout se faisait au cas par cas.
C’était vraiment pas mal comme technique
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Estimant qu’il est « important » de détecter au mieux ce type de fraude au nom du respect de la propriété intellectuelle
Je pensais qu’ils mettraient en avant les soucis que la repompe à outrance peut provoquer en terme d’apprentissage mais non… Ils pensent juste à leur petite personne…
Ca confirme l’impression que j’avais de certains “enseignant-chercheur” à la FAC qui semblaient clairement être des chercheur se trainant la clause enseignement sur leur contrat.
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#34
Ils ont qu’à faire passer des soutenances orales en sus du “plagiat de powerpoint” … ou des colles.
J’avais eu ça en fac moi … et en plus ça entraîne à parler en public !
Un autre prof (prof d’algo) nous autorisait tout document : même le livre qu’il avait écrit et dont il extrayait les exos qu’il avait présenté … corrigés par lui ; même à prendre carrément la copie du voisin en partiel ! Pour lui, cela revenait à de la sous-traitance et nous entraînait à notre travail futur. Si tu copies/colle le voisin et que c’est de la merde, alors tu assumes la merde.
Le sport, c’était de copie du voisin et de corriger les erreurs du voisins pour avoir une meilleure note.
Un jour, le prof a présenté SoN exo de livre en TP (bon 2 pages d’algo quand même), 1 jour avant, l’a collé en partiel .. on avait tous le bouquin du prof : 1 seul sur 40 a eu le culot de recopier la page, les autres ont repondu leur exo. ….. 1 seul a eu la note maximum sur cet exercice de partiel et tous les autres se sont mordus les cou..bip…es …
Ah, mais cela veut dire que le prof reste présent pour chaque élève et ne se contente pas de lire entre les lignes un rapport de 20 pages.
Ca veut dire aussi que le prof fait preuve d’initiative.
> Christophe Premat > démago.
Encore un dépité qui a trouvé une solution bien démago pour donner l’impression de jouer aux moulins à vent … vu que la solution existe déjà et qu’aucun prof n’est dupe.
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Pour les thèses de Doctorat en Médecine c’est déja appliqué dans la plupart (la totalité?) des Universités Françaises.
Mais comme pour toute fraude, ce sont les moins “malins” qui se feront attraper …
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Il devrait peut-être équiper d’abord la Défense (ou les Affaires étrangères) plutôt que l’Education nationale
Blair convaincu d’usage de faux
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De la part d’un mec agrégé de philosophie c’est quand même fort…
2400 ans qu’ils plagient Platon.
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De toute façon le plagiat est obligatoire, l’étudiant ne peut pas inventer les choses, tout exposé est forcément inspiré de quelque chose.