Le gouvernement favorable à l’instauration d’un bac « Humanités numériques » ?
Le bac à sable
Le 08 octobre 2014 à 09h10
4 min
Droit
Droit
Le gouvernement envisage-t-il de créer une nouvelle série au baccalauréat général, centrée vers les nouvelles technologies et qui s’intitulerait « Humanités numériques » ? C’est la question très sérieuse que vient de poser un député, s’appuyant sur de récentes propositions du Conseil national du numérique.
Vendredi dernier, le Conseil national du numérique (CNNum) a dévoilé un rapport consacré à l’école au sens large - primaire, collège et lycée. Intitulé « Jules Ferry 3.0 - Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique », ce volumineux document tente de poser des pistes « pour redonner du sens à l'École dans la transition numérique ». En clair, les membres de l’institution ont cherché pendant près d’un an à voir comment les nouvelles technologies pouvaient aider l’Éducation nationale à éviter le bonnet d’âne, notamment en matière de réussite scolaire.
Ce rapport, fort de 40 recommandations, a manifestement intéressé le député Jean-Louis Bricout. Hier, cet élu socialiste a demandé à la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, les suites qu’elle entendait donner à l’une des propositions phares du CNNum : l’instauration d’un baccalauréat général « Humanités numériques ».
Le CNNum propose un nouveau bac « Humanités numériques »
De quoi s’agit-il ? L’institution préconise la mise en place d’une nouvelle filière, HN, qui côtoierait donc les traditionnelles séries S, ES et L. « Son but est de revisiter les humanités dans toutes leur richesse et leur modernité, en s’appuyant sur les sciences et techniques du numérique » explique le CNNum. De fait, ce bac se voudrait très général et toutes les matières classiques y seraient étudiées : maths, français, physique-chimie, histoire-géo, philosophie, SVT, économie, langues vivantes... Des cours d’informatique seraient également de la partie, afin d’enseigner aux lycéens la programmation et d’autres aspects relatifs aux machines, à l’information, à la pensée algorithmique, etc.
La véritable innovation réside en fait dans les méthodes pédagogiques : « Plutôt que d’enfermer les enseignants dans des programmes ou des méthodes d’enseignement précis, préformatés, des objectifs généraux sont donnés et une grande liberté leur est laissée » recommandent ainsi les auteurs du rapport. L’objectif consisterait pour les enseignants à « apprendre à apprendre, apprendre à résoudre des problèmes, dans un environnement reconfiguré par les savoirs et les techniques numériques ». Le CNNum espère ainsi promouvoir l’esprit d’entreprise, le travail collaboratif, l’émancipation des élèves...
La question de la programmation à nouveau sur la table
Alors que l’institution plaide pour une mise en place rapide (mais progressive) d’une telle filière, notamment via des expérimentations, le député Bricout explique au travers d’une question écrite qu’il souhaite recueillir l’avis de la ministre de l’Éducation « et, dans le cas où elle accueillerait ses mesures positivement, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quel pourrait être l'horizon de mise en oeuvre de cette réforme ».
L’élu socialiste demande également au travers d’une seconde question écrite à connaître la position de Najat Vallaud-Belkacem sur une autre proposition du CNNum : dispenser aux élèves de troisième, dans le cadre du cours de technologie, un enseignement annuel d’informatique « centré sur la programmation et de l’algorithmique ».
En attendant la réponse de la ministre, rappelons que celle-ci s’est placée le mois dernier dans les pas de son prédécesseur, Benoît Hamon. « Nous souhaitons introduire une initiation à la programmation informatique pour les enfants, pour les élèves » a ainsi affirmé la benjamine du gouvernement devant l’Assemblée nationale, même si les modalités de mise en œuvre d’un tel engagement semblent encore bien vagues (pour en savoir plus, voir notre article).
Le gouvernement favorable à l’instauration d’un bac « Humanités numériques » ?
-
Le CNNum propose un nouveau bac « Humanités numériques »
-
La question de la programmation à nouveau sur la table
Commentaires (128)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 08/10/2014 à 11h07
Le 08/10/2014 à 11h10
Le 08/10/2014 à 11h28
Le 08/10/2014 à 11h28
Le 08/10/2014 à 11h32
Le 08/10/2014 à 11h42
Le 08/10/2014 à 11h45
Le 08/10/2014 à 11h47
Le 08/10/2014 à 11h49
Le 08/10/2014 à 11h52
J’ai du mal à voir la forme que peut prendre ce bac Humanités
Numériques. Cela me donne l’impression d’un bac ES avec des cours
d’informatique en plus.
Le 08/10/2014 à 11h56
Le 08/10/2014 à 11h56
Le 08/10/2014 à 11h58
Le 08/10/2014 à 11h59
“HN” ça me fait penser à H1N1 " />
Sinon je pense que la “lumière” sur son choix de parcours professionnel vient plus tard, après le lycée.
J’ai jamais compris l’intérêt de mettre les gens dans des cases (S, L, ES, STG, etc).
Après le BAC, ça ne sert plus à rien, c’est un pseudo prétexte pour filtrer les gens dans leur poursuite d’étude.
Le plus important c’est la capitalisation de savoirs, l’envie d’apprendre dans son domaine. Sans ça, même le premier au BAC échouera.
A quand un parcours scolaire à la carte après la validation des savoirs capitaux (lire, écrire, compter, vivre en société) et faisant intervenir des professionnels des milieux concernés (du moins post bac, BTS, DUT).
Personnellement, j’ai trouvé mon salut hors éducation nationale …
Le 08/10/2014 à 12h11
Le 08/10/2014 à 12h19
Le 08/10/2014 à 13h32
Le 08/10/2014 à 13h36
Le 08/10/2014 à 13h36
Le 08/10/2014 à 13h40
Le 08/10/2014 à 13h41
Le 08/10/2014 à 13h44
Le 08/10/2014 à 13h47
Le 08/10/2014 à 13h47
Le 08/10/2014 à 13h50
Le 08/10/2014 à 13h52
Le 08/10/2014 à 13h53
Le 08/10/2014 à 13h54
futur filière fourre-tout comme d’autres avant-elle
bon en math/science -> filière scientifique
bon en français/langues -> filière littéraire
bon en tout -> filière généraliste à la mode soit disant élitiste, mais en fait la filière science c’est plus sûr
moyen ou mauvais partout -> filière généraliste fourre-tout -> chômage alors qu’il faudrait constater un échec d’orientation ou de méthode de l’école, les bac pro sont dévalorisés mais débouchent eux sur un emploi et peuvent mener à tout, y compris des études supérieures
Le 08/10/2014 à 13h56
Le 08/10/2014 à 13h58
Le 08/10/2014 à 14h00
Le 08/10/2014 à 14h01
Le 08/10/2014 à 14h43
Le 08/10/2014 à 14h44
Le 08/10/2014 à 14h48
Le 08/10/2014 à 14h48
Le 08/10/2014 à 14h49
Le 08/10/2014 à 14h53
Le 08/10/2014 à 15h00
Le 08/10/2014 à 15h01
Le 08/10/2014 à 15h05
Le 08/10/2014 à 15h05
Le 08/10/2014 à 15h15
Le 08/10/2014 à 15h18
Le 08/10/2014 à 15h32
un bac pour comprendre que les politiques se foutent de notre tronche.. ca ca serait une vraie idée qui feraient avancer tout le pays !
Le 08/10/2014 à 15h37
Le 08/10/2014 à 15h58
Le 08/10/2014 à 16h07
Pour info : il existe l’expression “faire ses humanités” qui vient de l’apprentissage du grec et du latin au temps de la Renaissance et du mouvement humaniste. Par extension plus tard les deux premières années d’université étaient dites “d’humanité” pour des cours que l’on qualifierait de culture générale aujourd’hui. Du coup la dénomination serait pour le code informatique comme une langue vivante ?
Pour l’école, il y a désormais un souci que seul un référendum est susceptible de règler : Quelle est la place de l’enfant dans notre société ?
Celle d’un adulte (le chemin actuel avec la minoration des lois/décrets de 1945, la majorité pénale à 13 ans, les avocats dans les conseils de discipline etc.)
Ou la version que beaucoup d’entre nous a connu à savoir qu’on sort du cadre normal de la loi pour nécessité d’éducation ? (le fameux moment ou avant plutot que de porter plainte pour agression, dans les cas les plus graves, un prof/CPE/Proviseur/etc. pouvait coller une baffe à l’élève et on en restait là, sans intervention du juge, de la police, des avocats, avec inscription au casier judiciaire etc. )
Vaste débat que la France ne veut pas faire…
Le 08/10/2014 à 09h54
Bon, et sinon ça ne choque personne le nom “Humanités numérique” ?
Je pensais avoir connu le pire avec “arts plastiques” à l’époques, mais on dirait qu’ils se sont lancés un véritable concours du nom de cours le plus abscond possible…
Le 08/10/2014 à 09h57
Le 08/10/2014 à 09h59
Le 08/10/2014 à 10h02
Le 08/10/2014 à 10h04
Le 08/10/2014 à 10h08
Le 08/10/2014 à 10h11
Le 08/10/2014 à 10h17
Le 08/10/2014 à 10h19
Le 08/10/2014 à 10h22
Le 08/10/2014 à 10h37
Sinon, c’est quand qu’on arrete de donner des noms imbitables à nos diplomes ? Juste histoire que les boites à l’étranger comprennent nos CV ….
Le 08/10/2014 à 10h39
Le 08/10/2014 à 10h42
Ouais, en gros le BAC E (actuellement S option technologie Industrielle). Bref rien de nouveau, qu’il fasse de la pub pour ce bac car les établissements le proposant sont rares " />
Le 08/10/2014 à 10h52
Et on fait quoi avec ce bac en poche ?
A part entrer au PS et tirer des plans sur la comète (philosopher quoi !) à longueur de temps pendant que la nation s’enfonce dans le chaos , je ne vois pas bien sur quoi ça débouche.
Le 08/10/2014 à 11h02
Je m’excuse par avance de m’éloigner du sujet qui deviendra une anecdote absurde dans les prochains jours.
Les gouvernements veulent devenir compétitifs dans les nouvelles technologies. Et pour y parvenir, ils persistent à chaque fois à vouloir nous prouver leur incapacité à s’entourer d’experts dans ce domaine pour les orienter.
Des écoles comme 42 sortiront très probablement quelques génies, mais combien de ces cerveaux resteront en France pour exercer leur expertise ? Le problème de fond de la France dans ce domaine est le manque d’attractivité, et on peut en partie l’imputer à la fiscalité des entreprises.
Pour ceux qui ont vu The Internet’s Own Boy: The Story of Aaron Swartz, ça me fait penser à un passage (au sénat il me semble) où un sénateur dit qu’il y aurait besoin de quelques “nerds” pour leur expliquer les enjeux du partage d’informations sur Internet. Un autre lui rétorque “Usually, these guys are called experts” (je n’ai pas la réplique exacte).
Je ne sais pas combien de personnes dans l’audience ont compris cette remarque. " />
Le 08/10/2014 à 11h05
le terme Humanités est pour le moins étrange. Ça va donner l’impression d’un bac avec de la sociologie dedans. Pourquoi pas, mais ça fait entrer beaucoup de choses dans les pauvres têtes des lycéens.
Et enfin, quid du recrutement en supérieur, avec ces filières S vs STI vs Humanités Numériques ?
Donner un coup d’antipoussière sur les vieux bacs serait plus productif…
Le 08/10/2014 à 16h21
Le 08/10/2014 à 16h25
Le 08/10/2014 à 17h16
Le 08/10/2014 à 17h18
Le 08/10/2014 à 17h30
Le 08/10/2014 à 17h49
Le 08/10/2014 à 18h06
Le 08/10/2014 à 19h51
marrant de lire ça le jour où l’école du gamin est fermée pour cause de «séance d’information» des profs (maternelle!) sur notre équivalent au programme common core.
Le 09/10/2014 à 02h45
Le 09/10/2014 à 06h53
Le 09/10/2014 à 07h54
Le 09/10/2014 à 08h05
Le 09/10/2014 à 08h25
Le 09/10/2014 à 09h13
Le 09/10/2014 à 09h27
Le 09/10/2014 à 09h34
Arf, temps d’édition déjà échu ?
Le 08/10/2014 à 09h12
He ben bien content d’être suisse
Le 08/10/2014 à 09h14
apprendre à apprendre, apprendre à résoudre des problèmes, dans un environnement reconfiguré par les savoirs et les techniques numériques
Euh… ça devrait être l’objectif de l’école ça, pas seulement d’une filière…
Le 08/10/2014 à 09h16
ancien BAC Ftruc (gros trou là)
Le 08/10/2014 à 09h25
J’ai vraiment du mal à voir l’intérêt d’une filière spécifique…
Pour la partie “exploiter les nouvelles technologies pour être plus pédagogues”, c’est manifestement à appliquer dans toutes les filières…
Et pour la partie “apprendre l’informatique et l’algorithmique”, ça a toute sa place dans la filière S (qui, à mon avis, aurait dû s’y mettre depuis des années, et pas seulement pour la branche S-Sciences de l’Ingénieur). Et même dès le collège d’ailleurs, en tronc commun.
Le 08/10/2014 à 09h27
Le 08/10/2014 à 09h30
N’importe quoi cette idée… plutôt ouvrir une autre option au Bac S (comme maths, SVT, SI, Physiques-Chimie), avec des cours de programmations, de réseaux etc,… Car il y a une importance des mathématiques par exemple dans le domaine une option de L pour du Illustrator/Photoshop like par exemple (comme il y a déjà une option Art…). Et déjà faire faire de VRAIS cours de technologie au collège, où on apprends les bases également de l’informatique (sécurisation des données, petite programmation en C ou basic,…) serait beaucoup plus utile.
Et quand aura-ton des cours sur “comment rechercher un travail”, “comment faire un CV/lettre de motiv”, “comment tenir un budget mensuel pour vivre”, “comment payer ses impôts”,… choses qui seront bien plus utiles je pense.
Petite histoire perso : j’ai un bac S option physiques-chimie, une année d’IUT informatique, un BTS géomètre-topographe (orienté maths du coup), et une licence pro géomatique (informatique et géographie quoi). Dans mon métier il est très important d’avoir des compétences mathématiques (c’est toujours utile), informatiques (BDD), chimiques (je travaille chez GDF) et géographiques (travail beaucoup sur SIG). Jamais je n’aurais été ce que je suis aujourd’hui professionnellement sans mon parcours scientifique (et ma passion pour la géo).
Un BAC ça ne s’improvise pas " />
Le 08/10/2014 à 09h30
« Plutôt que d’enfermer les enseignants dans des programmes ou des
méthodes d’enseignement précis, préformatés, des objectifs généraux sont
donnés et une grande liberté leur est laissée »
C’est louable, mais dans le même temps le gouvernement dit vouloir favoriser l’utilisation de logiciels libres, et le CNNum veut défendre la neutralité. Je ne suis pas sûr qu’en laissant une telle liberté, ces objectifs puissent être remplis. Ne rien décider c’est justement le meilleur moyen de laisser les enseignants diffuser leur « préformatage » (même si ce terme est très péjoratif, je préfère celui d’expérience).
Le 08/10/2014 à 09h34
Le 08/10/2014 à 09h39
Le 08/10/2014 à 09h39
Le 08/10/2014 à 09h40
Le 08/10/2014 à 09h41
Le 08/10/2014 à 09h42
Le 08/10/2014 à 09h46
Euh… On peut supprimer la tête dédaigneuse de la pseudo ministre arriviste incompétente qui ne comprend rien à rien et qui prend la moitié de la page, please?…
Le 08/10/2014 à 09h48
Le 08/10/2014 à 09h48
Objectif fort louable mais le laisser apprendre à apprendre ça marche que pour les élèves qui sont à la base un peu au dessus de la moyenne mais aussi pour les surdoués ou certains type de pathologie comme les hyperactifs (les vrais pas les mômes qui ne sont pas capables de rester le cul sur leur chaise pendant une heure par manque d’éducation parentale ou de coup de pied au cul). L’enseignement dirigé reste et restera, à mon avis, une nécessité pour la masse. De plus, pour laisser l’élève évoluer correctement il lui faut des repères, des tuteurs, aussi bien à l’école (typiquement l’enseignant) mais aussi à la maison (les parents en général) et je pense que c’est là où le bât blesse…
Le 08/10/2014 à 12h20
Le 08/10/2014 à 12h25
Le 08/10/2014 à 12h26
Le 08/10/2014 à 12h47
Le 08/10/2014 à 12h50
Le 08/10/2014 à 12h52
Le 08/10/2014 à 12h52
Le 08/10/2014 à 13h00
Le 08/10/2014 à 13h08
Le 08/10/2014 à 13h13
Le 08/10/2014 à 13h13
Le 08/10/2014 à 13h20
Le 08/10/2014 à 13h22
Le 08/10/2014 à 13h25
Le 08/10/2014 à 13h28
Le 08/10/2014 à 13h31
Le 08/10/2014 à 14h02
Le 08/10/2014 à 14h06
Le 08/10/2014 à 14h09
Le 08/10/2014 à 14h12
Le 08/10/2014 à 14h13
Le 08/10/2014 à 14h16
Le 08/10/2014 à 14h19
Le 08/10/2014 à 14h26
Le 08/10/2014 à 14h27
Le 08/10/2014 à 14h28
Le 08/10/2014 à 14h29
Le 08/10/2014 à 14h31
Le 08/10/2014 à 14h36
Le 08/10/2014 à 14h36
Le 08/10/2014 à 14h37
Le 08/10/2014 à 14h38