Licencié pour téléchargement illégal, un salarié obtient gain de cause devant la justice
Il ne faudrait pas que ça fasse des éMules
Le 06 novembre 2014 à 14h38
3 min
Droit
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Si la justice a déjà eu l’occasion d’affirmer que s’adonner au téléchargement illégal sur son lieu de travail peut constituer une faute grave, la Cour de cassation vient de confirmer l’annulation du licenciement d’un salarié accusé de telles pratiques. L’employeur n’avait tout simplement pas apporté suffisamment de preuves.
Le 31 mai 2010, Monsieur X. a été licencié pour faute grave. Le motif invoqué par son employeur, responsable d’un magasin d’informatique situé à Villeurbanne (à côté de Lyon) est très simple : « téléchargements illégaux et répétitifs au sein de l'entreprise ». Le piratage est en effet loin d’être limité à la sphère privée. La Hadopi envoie d’ailleurs régulièrement des avertissements à des entreprises voire à des administrations ou des collectivités territoriales, suite à des échanges illicites en peer-to-peer.
Un licenciement considéré comme abusif, faute de preuves suffisantes
Manque de bol pour le patron, la cour d’appel de Lyon a décidé le 26 mars 2013 que ce licenciement n’était pas fondé. Et pour cause. Suite au recours engagé par l’ex-salarié, l’entreprise a produit en guise de preuve un relevé de connexions réalisé le 3 mai 2010, et sur lequel ne figurait qu'une seule visite de 2 minutes et demi sur « allotracker.com » – un site de liens torrent désormais fermé. Les magistrats ont dès lors considéré que cette consultation d’un site permettant de télécharger illégalement des films ou des musiques ne prouvait pas que le salarié était passé à l’acte. Et encore moins qu'il le faisait de façon répétée, comme le lui reprochait son employeur.
D’autres visites sur des sites tels que Facebook, L’Équipe, Jeux-video.com ou Meetic avaient bien été relevés pour cette même journée, mais le motif du licenciement ne portait pas sur une utilisation abusive d’Internet au travail. Par conséquent, sans viser cet autre motif (qui aurait très bien pu s’ajouter à celui relatif aux prétendus téléchargements), l’employeur s’est fait sanctionner par la cour d’appel.
Cette dernière a en effet conclu que le licenciement était sans cause réelle et sérieuse. L’entreprise a ainsi été condamnée à verser 5 000 euros à son ex-salarié au titre des dommages et intérêts pour licenciement abusif, plus 1 000 euros pour licenciement vexatoire.
La Cour de cassation confirme la décision de la cour d'appel
L'employeur a tenté un recours devant la Cour de cassation, mais celle-ci a rejeté son pourvoi le 29 octobre dernier (voir l’arrêt sur Légifrance). Il était notamment reproché à la cour d’appel de Lyon de ne pas avoir analysé le témoignage d’un responsable technique, lequel attestait que « Mr X... procédait à des téléchargements illégaux via le proxy web utilisé comme outil de production dans la société ». La haute juridiction, qui juge l’application du droit et non pas le fond des affaires, a écarté cet argument en affirmant qu’il n’était « pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ».
L’entreprise devra désormais payer 3 000 euros de plus à son ancien salarié, au titre des frais de justice.
Rappelons qu’en mars 2011, la cour d’appel de Versailles a validé le licenciement pour faute grave d’un employé qui avait téléchargé des fichiers grâce au logiciel eMule, qu’il avait installé sur son poste de travail professionnel (voir notre article).
Licencié pour téléchargement illégal, un salarié obtient gain de cause devant la justice
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Un licenciement considéré comme abusif, faute de preuves suffisantes
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La Cour de cassation confirme la décision de la cour d'appel
Commentaires (62)
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Abonnez-vousLe 06/11/2014 à 14h43
Monopoliser 3 cours de justice pour si peu me laisse toujours perplexe …. ce genre de sujet ne peut il pas être traité plus rapidement ?
Le 06/11/2014 à 14h45
il n’y a pas de petite Justice.
Le 06/11/2014 à 14h45
Si très rapidement : t’as pas de preuves, tu la boucle " />
Le 06/11/2014 à 14h46
Ça va être bien l’ambiance de travail après ça…
Le 06/11/2014 à 14h47
Cça ne « monopolise » rien, c’est le principe de l’appel. Ces cours sont là pour juger, elles ne font.
Le 06/11/2014 à 14h47
Je n’aimerai pas être à la place de ce monsieur X, il se retrouve souvent mêlé à de sales affaires.
Le 06/11/2014 à 14h48
Suite au recours engagé par l’ex-salarié, l’entreprise a produit en guise de preuve un relevé de connexions réalisé le 3 mai 2010, et sur lequel ne figurait qu’une seule visite de 2 minutes et demi sur « allotracker.com » – un site de liens torrent désormais fermé. Les magistrats ont dès lors considéré que cette consultation d’un site permettant de télécharger illégalement des films ou des musiques ne prouvait pas que le salarié était passé à l’acte. Et encore moins qu’il le faisait de façon répétée, comme le lui reprochait son employeur.
Le patron c’est un peu emballé à mon avis
Le 06/11/2014 à 14h48
il n’est pas mentionné qu’il ait repris son poste, juste que son licenciement a été jugé abusif, pas annulé.
Le 06/11/2014 à 14h50
En effet, c’était plus pour la blague.
Le 06/11/2014 à 14h52
Tu proposes quoi ?
Un juge unique qui se prononce sans possibilité d’appel ni de cassation ?
Comme le démontrent de nombreux cas cassés, les juges peuvent se tromper. Notre système judiciaire permet de corriger ces erreurs.
Le 06/11/2014 à 14h53
C’est clair " />
Le 06/11/2014 à 14h56
Oh le bon souvenir " />
Le 06/11/2014 à 14h58
Le 06/11/2014 à 15h07
Le 06/11/2014 à 15h09
Le 06/11/2014 à 15h14
Ca l’aidera un peu à payer les millions qu’il devra aux ayants-droits.
Le 06/11/2014 à 15h54
Le 06/11/2014 à 15h55
Le 06/11/2014 à 15h59
Raisonner ainsi est ridicule.
Ces 4 ans sont le fait de la justice, pas de l’employeur ni de l’employé.
Si on applique ce que tu dis, quand on licencie quelqu’un, il faudrait ainsi le dédommager de tous les salaires qu’il aurait pu percevoir jusqu’à sa mort.
C’est un peu con comme idée, non?
Le 06/11/2014 à 16h01
Le 06/11/2014 à 16h07
Moralité : même si tu es quasiment sûr de ton coup, il vaut mieux en avoir la preuve.
La société a fait preuve d’une grande légèreté devant le tribunal et peut aussi licencier son avocat.
Le 06/11/2014 à 16h07
Le 06/11/2014 à 16h08
Le 06/11/2014 à 16h10
Le 06/11/2014 à 16h17
Quand aux indemnités chômage (à supposer qu’il y ait eu droit, ce qui n’est pas évident dans cette situation), là c’est l’Etat via Pôle Emploi qui pourrai se retourner contre l’employeur pour rembourser la charge qu’il a rajouté aux finances publiques en licenciant sans preuve le salarié.
Le 06/11/2014 à 16h27
Mais il y a plein de paramètre que l’on ne connait pas.
A t’il retrouvait un travail rapidement ou non.
Son ancienneté dans la boite (1mois - 6 mois) mais à priori vu le montant moins d’un an.
Pas de préjudice moral donc à priori il n’en est pas sortie déprimé.
Bref trop de paramètre que l’on ne maitrise pour dire si oui ou non les 6k€ sont suffisant ou non.
En tout cas pour l’employé vu qu’aucun recours n’a été fait de son coté, c’était suffisant.
J’imagine que s’il s’était retrouvé au chômage derrière un an sans indemnité chômage, le préjudice n’aurait pas été le même pour les différentes raison que tu as donné et donc le montant substantiellement plus élever.
Le 06/11/2014 à 16h36
Le 06/11/2014 à 16h46
De toute façon, il n’y aura bientôt plus besoin de justifier…http://ecx.images-amazon.com/images/I/51H9mCZPB-L._SL500_SL160_.jpg
Le 06/11/2014 à 16h53
Moi c’était mon patron qui me demandait de dl les logiciels et windows 7 tipiak " />
Le 06/11/2014 à 16h59
Le 06/11/2014 à 17h05
Petit point de vocabulaire qui pourrait passer pour du pinaillage s’il n’avait vraiment aucune importance. Contrairement à ce qu’indique le titre de la dernière partie, la cour de cassation n’a pas confirmé la décision de la Cour d’Appel et ce n’est pas son rôle. C’est d’autant plus étonnant que cette dernière partie emploie le vocabulaire juste et adéquat.
Leynas.
Le 06/11/2014 à 17h18
“D’autres visites sur des sites tels que Facebook, L’Équipe, Jeux-video.com ou Meetic”
Ya pas forcément que son patron qui va vouloir se débarrasser de lui " />
Le 06/11/2014 à 15h15
Des fois, je me demande sur quelle planète vivent les gens qui vont en justice?
Je veux bien admettre que le patron ne connaisse pas bien le droit, mais oublier un truc aussi basique que de présenter des preuves correspondant à l’affaire devant un tribunal… je sais pas… là je comprends pas " />
Le 06/11/2014 à 15h18
Pour une fois, le motif était légitime ! Malheureusement pour l’employeur, les moyens n’était pas assez conséquent. La preuve qu’un logiciel bit torrent était installer aurait pu l’être… Et encore ! La preuve de fichier télécharger aurait peut être jouer en sa faveur beaucoup plus.
Le pourvoi en cassation n’était pas fonder. L’avocat a carrément pas fait ou mal fait son job lol
Le 06/11/2014 à 15h23
Le 06/11/2014 à 15h24
Sous titres " />
Le 06/11/2014 à 15h24
Le 06/11/2014 à 15h29
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Le 06/11/2014 à 15h29
Je voudrais pas être à sa place quand il reprendra le travail
Le 06/11/2014 à 15h30
Le 06/11/2014 à 15h34
Encore une preuve du laxisme de la justice gauchiste : Taubira démission !
Le 06/11/2014 à 15h34
Mais il est marqué nulle part :
Vu qu’au premier recour on lui a donné “que” 6000€, j’imagine que ça ne faisait pas très longtemps.
Le 06/11/2014 à 15h37
Le 06/11/2014 à 15h39
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Le 06/11/2014 à 15h43
Logique comme décision : on accuse pas sans preuve solide … " />
:10: pour le sous titre " />
Le 06/11/2014 à 15h44
Peu importe l’ancienneté, sans ce licenciement abusif il aurait touché ses salaires de juin 2010 à octobre 2014 inclus, soit 53 mois de salaires (environ 55k€ au SMIC), et 4 ans d’ancienneté de plus.
Indemniser 6000€ c’est juste ridicule.
Le 06/11/2014 à 15h44
Le 06/11/2014 à 15h51
Ha bah oui faut encore apporter des preuves de la faute grave.
Ils s’y sont pris comme des manches… si effectivement le gars était coutumier du fait, suffisait de prendre le temps de bien monter le dossier, i.e. récolter des preuves. C’est balo.
On peut supposer que c’était vrai sinon je ne vois pas trop l’intérêt d’aller jusqu’en cassation (l’employeur devait tellement s’estimer dans son bon droit qu’il n’a pas vu que son dossier était bien vide : je suis d’accord que son avocat aurait dû le convaincre de ne pas engager d’autres frais pour un truc perdu d’avance).
L’employé s’en tire bien du coup. (Après c’est l’idée que je m’en fais avec les éléments à ma connaissance, la réalité est peut-être différente).
Le 06/11/2014 à 17h29
Avec des jugements comme ça faut pas s’étonner que après il y ait plein de faignants qui commentent sur next inpact au lieu de bosser.
Le 06/11/2014 à 17h59
Je trouve le sous titre de bonne facture …
C’est bidonnant." />
Le 06/11/2014 à 18h21
Effectivement, quand on accuse il faut des preuves.
Surtout dans un pays où le fait de glander au boulot n’est pas une faute professionnelle mais un droit social !
Et après on tapera sur nos politiques, causes de tous nos maux (allez va, ils ne sont pas pour autant exempts de toutes responsabilités !)
Le 06/11/2014 à 19h20
" /> " />
Le 06/11/2014 à 19h51
Le 06/11/2014 à 20h32
Le 06/11/2014 à 21h56
edit : en réponse à Soltek
je me disais la même chose. Une sale engeance, cette famille :/
Le 06/11/2014 à 22h22
Woooh le jôli twoll! Repwend un peu de tawte à la wubawbe, ca iwa mieux
EDIT : explication
Le 07/11/2014 à 07h59
Les avocats sont comme des garagistes. Ils vont faire en sorte que la procédure dure le plus longtemps possible pour s’en mettre un max dans la poche. Et ils ne vont jamais conseiller leur client de laisser tomber, même s’il pense qu’il devrait.
Les patrons virent les employés sur des “rumeurs” et cherche les preuvent après.
Si ça se trouve il téléchargait un fichier une fois tous les trois mois et un collègue qui ne l’aime pas à fait circuler la rumeur “c’est un fénéant, il passe ses journées à télécharger”. Le patron l’a cru et l’a viré… mais évidement c’est difficile de trouver des preuves quand le crime n’a pas été commis :)
Les patrons virent aussi sans preuves et cherche quelquechose après.
Malheureusement il y a des “bon” patrons qui essaient de virer quelqu’un qui ne fou rien. Et en France c’est très dure. Et il y a les mauvais patrons qui virent les employés qui bossent bien, mais dont leurs “têtes” ne leur reviennent pas (femme, pas un lèche bottes comme les autres, ne se met pas en avant etc…).
Et malheureusement si on veut protéger les bon employé des patron abusif, cela protége aussi les mauvais.
Il faut aussi se dire qu’un employé qui va en justice face à son ancien employeur ne le fait pas à la légère.
C’est très mal vu et ça réduit ses chances de trouver un nouvel emploi. Ca n’a aucun impact sur le patron, voir a un impact positif, puisque ses employés auront “peur”.
Donc en générale quand un employé amène ce type d’affaire en justice, c’est qu’il est dans son bon droit (légalement ou moralement).
Le 07/11/2014 à 08h49
En même temps, boutique informatique et si il s’agissait de démonstration pour client ?
Le 07/11/2014 à 09h27
Le 07/11/2014 à 13h09
Le 06/11/2014 à 14h41
9000 euros en tout le licenciement ? je sais pas si le mec licencié est vraiment “dédomagé”… parce que j’imagine qu’ils n’ont pas été obligés de payer des salaires sur la durée correspondante…
Le 06/11/2014 à 14h43
Inc:
etc…