Neutralité du Net adoptée aux États-Unis : les internautes heureux, les opérateurs moins
Mais pas sûr que ça tienne
Le 27 février 2015 à 17h30
12 min
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Malgré une forte opposition des opérateurs et des républicains, le régulateur américain des télécoms a adopté la neutralité du Net hier soir. Il est désormais interdit de ralentir, bloquer ou de prioriser un contenu face à un autre. La nouvelle a été accueillie avec enthousiasme par les défenseurs des libertés, même si la solidité de cette décision reste encore à vérifier.
C’est acté, la neutralité du Net a été adoptée par les États-Unis. Après un débat passionné entre pro et anti, la Federal Communication Commission (FCC) a approuvé le projet d’Internet ouvert, interdisant aux opérateurs fixes et mobiles de ralentir et de bloquer des contenus ou de donner priorité à un acteur sur un autre via des « voies rapides » payantes. De quoi satisfaire les associations d’internautes, les géants des services Internet (pour certains silencieux), face à des opérateurs qui n’apprécient que peu ces limitations à « l’innovation » en matière de modèle économique.
Légalement, la manœuvre de la FCC consiste à assimiler les opérateurs Internet aux opérateurs téléphoniques d’antan, ce qui leur interdit de fait la discrimination volontaire d’un contenu et les soumettent à un plus grand contrôle. Les opérateurs seront donc responsables du bon acheminement des données, qu’ils ne sont pas censés pouvoir modifier. « C’est la condition sine qua non [de la neutralité du Net] et c’est le cœur des débats » qui ont mené au vote, a déclaré Tom Wheeler, le directeur de la FCC lors de la conférence de presse qui a suivi la décision.
L’enjeu est de taille : les conflits entre fournisseurs d’accès et fournisseurs de service (comme Google ou Netflix) se multiplient autour du financement des réseaux. Cela alors qu’une partie de la population dispose encore d’une mauvaise couverture, n’ayant pour certains qu’un seul opérateur à leur disposition.
Des mois de débats pour une décision controversée
Les cinq commissaires de la FCC étaient partagés sur le sujet. Les trois membres démocrates de la commission, dont Tom Wheeler, se sont longuement prononcés pour la neutralité du Net. Face à eux, les deux membres républicains ont exprimé tout le scepticisme qu’ils ont sur cette décision, votant contre. La neutralité du Net s’est donc décidée à trois voix contre deux. « La plupart des décisions de la commission sont unanimes. Ce sont celles sur lesquelles nous sommes partagés qui font parler d’elles » ironisait d’ailleurs Tom Wheeler hier.
Cet affrontement très symbolique entre républicains et démocrates au sein de la commission n’était, au fond, que la retranscription de la situation politique autour du sujet. Comme nous l’expliquions la semaine dernière, ce vote crucial est le résultat de mois de débats acharnés, qui ont impliqué les plus hautes instances de l’État américain. La bataille en cours a réellement commencé en avril, lorsqu’une première série de mesures a fuité, laissant le champ libre aux opérateurs pour créer des « voies rapides » pour les services qui acceptent de payer un avantage.
De nombreux internautes se sont emparés du sujet, lourdement soutenus par des associations de défense des libertés et les grands groupes numériques, dont les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Ces derniers ne souhaitent pas payer les opérateurs pour transmettre leur trafic. Du moins pas plus qu’ils ne paient actuellement. Netflix a été l’un des plus actifs sur le sujet, en dénonçant les accords que les opérateurs lui imposeraient, en invoquant des violations de la neutralité.
En novembre, Barack Obama est entré dans l’arène, en demandant directement à la commission de reclassifier les opérateurs Internet en opérateurs téléphoniques. Selon les opposants au texte, cette déclaration a été le moment décisif, où les règles restrictives se sont décidées.
Une décision « très américaine »…
Si les démocrates et les fournisseurs de service se réjouissent, les opérateurs et les républicains font grise mine. Étonnamment, cette « ingérence » de l’État dans ce secteur ne plait pas aux fournisseurs d’accès Internet, soutenus par les républicains. Les membres républicains du Congrès ont ouvert deux enquêtes et proposé une loi retirant à la FCC ses pouvoirs, en critiquant une atteinte de Barack Obama dans les affaires de la FCC. Des accusations réfutées par des associations de défense des libertés, comme Public Knowledge, pour lesquelles la demande d’Obama suit une tradition établie.
Historic day here at the @FCC. Finally adopted strong, sustainable, enforceable rules to protect #OpenInternet. Thanks for your support.
— Tom Wheeler (@TomWheelerFCC) 26 Février 2015
Ce choc des cultures s’est retrouvé au sein même de la FCC. Après l’intervention de plusieurs « témoins » pro-neutralité, dont le patron du site d’artisanat Etsy, la productrice d’une série Netflix et le père du web, Tim Berners-Lee (en vidéo), les cinq membres de la commission ont exposé leurs arguments, parfaitement opposés.
Il y a donc d’un côté les partisans d’un « Internet ouvert ». Pour Tom Wheeler et les deux commissaires démocrates de la FCC, Mignon Clyburn et Jessica Rosenworcel, « il n’y a rien de plus américain » que la neutralité du Net, l’égalité des chances sur le réseau des réseaux qui, au fond, est lui-même un symbole de l’Amérique avec un grand A. Ils insistent notamment sur le rôle du mobile, qui est le seul accès à Internet d’une partie des Américains et doit donc être traité comme l’Internet fixe. Jusqu’ici, les propositions de la neutralité excluaient le mobile, en partie sous la pression des opérateurs.
« Il y a des pays où il est coutumier que le gouvernement détermine qui a accès à Internet et quels contenus sont accessibles. Je suis fière de dire que nous ne sommes pas un de ces pays » déclare Mignon Clyburn, citée par The Verge. Sans la neutralité du Net, « les fournisseurs d'accès pourraient prendre ce rôle », estime-t-elle. Comme ses collègues, elle cite les quatre millions de messages d’internautes reçus lors de la consultation publique sur le sujet l’été dernier, qui auraient été décisifs pour eux. À aucun moment les démocrates ne se disent influencés par la déclaration de Barack Obama en novembre.
… Ou un « ObamaNet » ?
De l’autre côté, il y a les opposants à cette décision. Quand les démocrates s’expriment sur les valeurs, les principes et la volonté de protéger le consommateur, les républicains se sont efforcés de lister toutes les limites juridiques à l’instauration de la neutralité. Pour les commissaires républicains, Ajit Pai et Michael O'Rielly, le texte n’a que des inconvénients.
« Le texte ne règle aucun problème, il est le problème ! » attaquait ainsi Ajit Pai, connu pour sa carrière au service juridique de l’opérateur Verizon. « Ca ne devrait pas se passer comme ça. Depuis 20 ans, il y a un consensus bipartisan en faveur d'un Internet libre et ouvert » dénonce-t-il. Selon lui, la décision de la FCC n'est pas le fruit de nobles intentions ou de l'appel de millions d'internautes, mais d'une demande expresse de la Maison-Blanche, qui veut prendre la main sur Internet… Évoquant même un « ObamaNet », en référence à la réforme (controversée) du système de sécurité sociale, « ObamaCare ».
Les républicains ont également vertement critiqué le secret qui a entouré le texte jusqu’à son vote, celui-ci n’ayant pas été publié. Pour eux, les Américains signent un chèque en blanc à la FCC, sans pouvoir voir a priori ce qui est décrété. Certains détails seraient même décidés après le vote. Tom Wheeler répond simplement qu’il n’y avait pas de sens à publier un brouillon.
« Si cette décision réussit à passer l'étape judiciaire, voici les conséquences : des forfaits aux prix plus élevés, des vitesses réduites, moins de déploiement, moins d'innovation et moins d'options pour les consommateurs américains » prophétise-t-il. Ajit Pai a répété ses anciennes accusations, sur le ton du désastre annoncé. Le texte mènerait obligatoirement à des taxes, à une lourdeur réglementaire qui ruinerait les petits opérateurs et à une régulation des prix, empêchant les fournisseurs d’accès de fournir plusieurs vitesses à « ceux qui n’ont pas envie de plus ». Autant de craintes qu’il est difficile de prouver.
Le directeur de la FCC a d’ailleurs ironisé sur cette fin du monde annoncée, répétant l’objectif du texte : garantir un Internet ouvert pour tous, sans abus de sociétés ou du gouvernement. « Ce décret n'est pas plus un plan pour réguler Internet que le premier amendement est un plan pour réguler la liberté d'expression » a asséné Tom Wheeler, balayant d'un geste les oppositions de ses collègues républicains.
Champagne contre menaces de procès
Les réactions, pour certaines rédigées de longue date, ont été immédiates. Les défenseurs d’un « Internet libre » saluent la décision de la FCC. « Merci d’avoir écouté l’équipe Internet ! » proclame l’Electronic Frontier Foundation, qui reste tout de même prudente sur « les détails qui comptent » de cette décision de 300 pages. La fondation Mozilla, elle, célèbre « une victoire majeure » pour l’Internet ouvert. Même le co-fondateur d’Apple, Steve Wozniak, a exprimé son contentement, espérant que le « mauvais comportement » des opérateurs soit surveillé. « Peut-on leur faire confiance ? » demande-t-il.
Face à eux, les opérateurs ont sorti les armes. Verizon a répondu à la nouvelle avec une lettre en morse, datée de 1934, l’année où a été promulguée la loi sur les télécommunications. « Aujourd'hui, la FCC a approuvé un décret commandé par le président Obama qui impose des règles sur le haut débit qui ont été écrites à l'ère de la locomotive à vapeur et du télégraphe » estime l'opérateur, qui avait attaqué en justice les règles promulguées en 2010, et gagné. « Après aujourd'hui, la seule chose 'sûre' est que nous faisons tous face à des litiges et à des années d'incertitude réglementaire » a déclaré l'opérateur Comcast, cité par CNN Money. Le site économique rappelle qu'AT&T avait formulé des menaces similaires en début de mois.
Car, même si le décret a été voté, il doit encore être mis en action, sûrement à l’été. C’est à partir de là que commencera l’épreuve du feu pour la FCC. Puisqu'ils ont attaqué et descendu le décret « pour un Internet ouvert » publié en 2010, les opérateurs risquent également d’attaquer ce nouveau décret dès qu’il entrera en vigueur, avec des mois de préparation derrière eux. La reclassification de ces opérateurs en tant qu’opérateurs classiques est censée prémunir le décret contre les assauts judiciaires, mais rien n’est encore joué.
Le texte sera aussi sûrement menacé par la partie républicaine du Congrès, auquel est rattachée la FCC. Courant février, deux enquêtes ont été ouvertes en urgence pour étudier l’influence d’Obama dans la décision de la FCC, sans résultat pour l’instant. Plus inquiétant, un projet de loi a été soumis au Congrès dans le même temps, retirant à la FCC sa capacité à définir ses orientations, pour le réduire au statut d’exécutant des décisions du parlement.
Gigaom a d’ailleurs publié une analyse des conséquences du texte, citant des experts juridiques. « La bonne nouvelle est que les règles de la FCC tiendront sûrement en justice. La décision de reclassifier les services Internet comme des opérateurs classiques place ces règles sur des fondations légales solides » rassure ainsi Barbara van Schewik, juriste à Stanford, sur son blog.
En Europe, la neutralité du Net a été sacralisée en avril par le Parlement, en votant à une large majorité le Paquet télécom conçu par la Commission européenne, avec des amendements renforçant la protection des internautes. En France, les tentatives d’imposer la neutralité du Net par la loi ont toutes échoué ces dernières années. Ce n’est pas pour autant que le réseau est à l’abandon. Depuis de nombreuses années, le régulateur français des télécoms répète son soutien au principe de neutralité, y compris publiquement face aux opérateurs. Une inscription dans la loi n’est pas exclue, mais elle ne viendra sûrement pas avant plusieurs années.
Neutralité du Net adoptée aux États-Unis : les internautes heureux, les opérateurs moins
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Des mois de débats pour une décision controversée
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Une décision « très américaine »…
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… Ou un « ObamaNet » ?
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Champagne contre menaces de procès
Commentaires (109)
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Abonnez-vousLe 27/02/2015 à 18h00
Sur le point précis de la régulation des prix, le statut d’opérateur téléphonique induit cette régulation, si je me souviens bien. Mais la FCC a répondu très clairement qu’elle ne s’aventurera pas à réguler les prix (inscrit dans le texte voté) et qu’elle empêchera les Etats de faire de même (dans la séance de questions-réponses à la fin de la vidéo).
Guénaël.
Le 27/02/2015 à 18h04
Bah…
Je ne sais pas pour les autres pays d’Europe, mais en France on est quand même vachement bien lotis par rapport aux US à ce niveau-là.
Il faut voir les prix et les pratiques commerciales des opérateurs aux US, ainsi que ce qui allait devenir le “netflix gate” (probablement le premier exemple de mise en oeuvre à grande échelle de la priorisation payante - par le site internet - des flux). On est loin de cette urgence, en France et aussi en Europe, je pense.
Le 27/02/2015 à 18h10
La fin de la ségrégation (d’abord dans les écoles) a bien été votée par 9 gus dans un gara… palais ;)
Le 27/02/2015 à 18h24
C’est censé me rassurer ? " />
Le 27/02/2015 à 18h25
La neutralité du net amènerais à des offres plus chères et moins rapides ?
Peut-être est-il temps d’arrêter la course aux chiffres et de tenir les valeurs annoncées, plutôt que de vouloir câbler en gigabit tout en bridant YouTube à 500Kbps.
Le 27/02/2015 à 18h48
Pas spécialement, mais uniquement pour rappeler que parfois, il s’en faut de peu pour faire l’Histoire. :)
HS : RIP Leonard Nimoy " />
Le 27/02/2015 à 18h48
Pas que les utilisateurs qui sont heureux (à vrai dire 95% des utilisateurs n’en ont rien à faire), c’est surtout les OTT qui sont les plus heureux, google, facebook & Cie. Ne pas avoir à payer pour de la bande passante c’est le bonheur pour eux puisque c’est là dessus qu’ils se font du fric.
Le 27/02/2015 à 18h49
Le 27/02/2015 à 19h02
Le 27/02/2015 à 19h06
Le 27/02/2015 à 19h10
Pour comprendre rapidement la position des ISP aux USA:
Actuellement les lignes téléphoniques sont sous Title II (utilitaire) et sont sous régulation de la FCC.
Cependant le câble (qui est quasiment le seul moyen pour avoir une connexion décente) n’est pas regule, ils n’ont aucune obligation de partager leurs lignes et ils font tout ce qu’ils peuvent pour empecher les nouveaux entrants avec des restrictions d’accès aux poteaux électriques (la quasi-totalite des câbles qui relies une maison se fait via les poteaux et c’est moche).
De plus ils ont reussi a se mettrent en position de monopolie locale (donc en fonction de la ou on habite on a acces qu’a Verizon/Comcast/TWC/etc..), exceptionnellement on peut en avoir 2 mais pas plus, ce qui fait que comme on a pas le choix (monopole) bah ils peuvent se permettent des pratiques plus que douteuse (genre bloquer Netflix, mettre des quota et facturer au delà, des facture hallucinantes et qui change du jour au lendemain, etc.).
Si ils n’ont plus le droit d’interférer (Net Neutrality) avec ce qui se passe sur leur réseau alors ils ne pourront plus extorquer des compagnies comme Netflix.
Avec la mise sous Title II et autre, cela va ouvrir le marche (avec de l’espoir), et va pemettre d’avoir de la concurrence ainsi que les conséquences qui en découle.
Actuellement les ISP au USA prennent leur clients pour des vaches a lait qu’ils peuvent traiter comme de la merde et traire au maximum parce qu’ils peuvent se le permettre et que les clients n’ont pas le choix.
Donc oui, c’est une victoire non seulement pour la liberter d’expression, pour les services sur Internet mais egalement pour les internautes américain qui vont peut-être voir la fin du cauchemar.
Le 27/02/2015 à 19h20
L’article est vraiment bien et fouillé mais je ne suis pas sûr d’apprécier le sous-titre malheureusement réaliste " />
Le 27/02/2015 à 20h17
Par contre je me pose une question,
cette neutralité sera lié par :
La décision de reclassifier les services Internet comme des opérateurs classiques place ces règles sur des fondations légales solides
Bon aux USA, c’est leur règlement,
Mais si on réfléchis en france, il y a bien moins de neutralité dans la téléphonie qu’en internet.
Le 27/02/2015 à 20h49
" /> Merci des apports !
D’où l’un des derniers South Park avec les mec du câble qui se touchent quand le père de Stan se plaint " />
Blague à part, c’est surprenant qu’un pays aussi libéral n’applique pas ses lois anti-trust contre de tels monopoles /ironic
Le 27/02/2015 à 20h53
Intéressant, surtout pour la partie juridique :
Le 27/02/2015 à 21h44
Le 01/03/2015 à 00h11
Le 01/03/2015 à 00h11
Le 01/03/2015 à 00h12
Le 01/03/2015 à 00h17
Ok, je sais, j’ai juste voulu pousser un peu plus l’analyse de la conso sur la BP backbone vers particulier.
Moi je ne suis pas contre un vrai forfait, ie que tu fasses du home office ou que tu dnl comme un porc ou que tu sois abonné a netflix; je m’en fout et ça ne regarde personne comment tu satures ta BP.
Par contre si tu abandonnes la notion de forfait de fourniture d’accès, alors on va revenir a la téléphonie des annees 2000 et l’internet des belges. Il me semble qu’on régresse tous bcp dans ce cas sur les usages possibles d’une techno.
Le 01/03/2015 à 00h44
Le 01/03/2015 à 01h47
Par contre c’est
Le 01/03/2015 à 01h56
Le 01/03/2015 à 09h01
Le 01/03/2015 à 09h30
Plusieurs points :
1/ La FCC n’a pas publié le (pré-)rapport ou document de travail sur lequel la ‘victoire’ a été annoncée, alors que, semble-t-il, certaines firmes (dont Google) y ont eu accès et que des passages entiers ont été retiré obligeamment à la dernière minute sans consultation par les commissaires avant le vote. Quand on prône l’Internet ouvert et qu’on est pas foutu de publier les prescriptions finales sur lesquels on régule ledit Internet, le seul mot qui vient à l’esprit est : hypocrite. Le deuxième est tromperie. Cela rappelle furieusement les méthodes de charlatan des climastrologistes du GIEC.
2/ La réponse de Verizon en morse est excellente. La réponse devant les tribunaux ne devrait pas tarder, et les coûts pour ce faire sont des capitaux qui ne seront pas utilisés pour l’infrastructure.
3/ Comme beaucoup d’Américain, je pense que si la FCC avait régulé Internet il y a 20 ans, ils en serait toujours au modem 56k et se féliciteraient du fait que sans le gouvernement et ses agences, ils n’auraient pas d’Internet du tout (Minitel anyone?).
4/ Il y a un risque important de voir capter ces régulations par les mêmes qu’on voulait réguler : la formation d’oligopoles par collusion, l’entente sur les prix puis le non-investissement pour profiter de la rente de situation ainsi créée sont d’autant plus facilités qu’aux USA la mobilité entre l’industrie et les agences gouvernementales (ou non) est très importante.
5/ La FCC, sous pression politique, a déjà perdu 2 fois devant les juges pour les mêmes motifs. Ramer à contre-courant comme un âne mort est une spécialité politique largement partagée.
Comme analysé il y a déjà dix ans https://web.archive.org/web/20070317061014/http://www.telepocalypse.net/archives/000905.html), la neutralité est un miroir aux alouettes, le résultat d’une analyse superficielle, de conclusions erronées et de prescriptions politiques dont les conséquences aboutiront à un statu quo bénéfique pour les seuls rentiers capables de subvertir à échéance les régulations à leur seul profit, les telcos elles-mêmes. Well done chaps!
Le 01/03/2015 à 09h52
Le 01/03/2015 à 11h21
Le 01/03/2015 à 11h32
Le 01/03/2015 à 11h55
Le 01/03/2015 à 12h04
Concernant l’aviation aux USA (entre 1938 et 1978 en fait, pas seulement dans les années 70), voir là par exemple pour l’explication.
Le 01/03/2015 à 13h49
A propos de Free et Google, Free assume clairement de ne pas agrandir le lien entre son réseau et celui de Google (cf les déclarations de Niel à l’époque). Ce qui contribue aux problèmes de débits chez les clients. Pour Free, Google doit contribuer au financement de son réseau, ce que Google refuse toujours catégoriquement. Il y a eu une tentative de conciliation par l’ARCEP, qui a fait plouf. L’argument de Free n’est pas tant une congestion aujourd’hui que le besoin d’obliger Google à payer pour plus tard, quand les débits seront encore plus importants… Même si la validité du calcul de l’opérateur n’a jamais été avérée, loin de là. A noter tout de même que dans une situation similaire entre Orange et Cogent, l’Autorité de la concurrence a donné raison à Orange.
Le 01/03/2015 à 14h05
Le 27/02/2015 à 21h48
je ne peux que plussoyer à ce commentaire!! les factures ici c’est à la tête du client, sinon c’est la roulette russe… La mienne par exemple est passée en Novembre dernier de 75 dollars à 116… sans aucune justification. ah si, une offre promotionnelle d’un an qui venait d’expirer. Je payais pourtant ce prix là depuis 2011.Là, j’ai reçu un coup de téléphone il y a 2 semaines et elle montera en août à 130 dollars, encore une promotion ficitive qui prendra fin.J’ai le choix entre la peste et le choléra (Comcast ou U-verse), les pratiques de ces deux compagnies sont identiques, une fois le client ferré, il paie ou il la ferme.
vu que la plus part du temps les comptes clients sont liés au numéro de sécurité sociale, l’opérateur peut en cas de non paiement d’une facture litigieuse pourrir l’historique de crédit ce qui peut avoir des conséquences sérieuses.
D’ailleurs, ils m’ont déjà menacer de le faire si je ne réglais pas la facture litigieuse de novembre…
Par contre depuis mon déménagement les débits ne sont plus aléatoires , c’est déjà ça de gagné.
Le 27/02/2015 à 22h09
Marrant ca me rappelle les méthodes pratique par la mafia dans les années 30.
“Ca serai dommage qu’il arrive quelque chose”
D’ailleurs il faut toujours enregistrer TOUTE les conversations avec eux, il y a pas mal de témoignages de gens qui après avoir passe 3+ heures au bout du fil avec eux s’en sortent (sur une offre ou facture) uniquement parce qu’il avait mentionne qu’il avait un enregistrement de la dite conversation de la facture/offre. " />
Le 27/02/2015 à 22h31
Merci du conseil " />le pire c’est que j’y ai même pas pensé… " />" />
Le 27/02/2015 à 23h02
C’est chaud vos histoires avec les ISP… Les notre passent pour des gentils du coup.
Concernant l’arrivée d’un Free, je doute. En effet, le marché US est occupé par plusieurs entreprises (plus de 3), un territoire immense, et un collusion totale entre les politiques et les industriels.
Bref, vous m’avez conforté dans mon idée de ne jamais y vivre. Ptre un jour faire le touriste sur la cote Est et Ouest, mais pas plus " />
Le 27/02/2015 à 23h46
Le 28/02/2015 à 00h05
Je pense plus a une boite de services simples qui oblige les autres acteurs a être moins prétentieux sur les tarifs des services fournis ou plus riches sur la qualité. En gros ça oblige a se replacer sur le marché, une concurrence sur le médiocre et pas cher. Ça force a proposer du pas médiocre et cher. Ou sinon s’aligner sur le concurrent, si on est médiocre.
Le 28/02/2015 à 00h10
Free a cherché a s’installer aux USA en racheter T-Mobile il y a peu… le rachat a capoté mais ca aurait ete un sacré coup..
Par contre, c’etait sur le mobile, pas l’internet fixe
Le 28/02/2015 à 00h14
Je ne vais pas juger Free (car je crois que tu y faisais allusion). Je n’ai pas Free, contrairement à quasiment tout le monde autour de moi.
Globalement, ça semble fonctionner.
Mais il ne faut pas négliger l’aspect “pas cher” dans la rubrique “médiocre”: quand on n’a pas les moyens, on accepte de prendre le risque de galérer en cas de problème ; on accepte de tomber sur un mauvais bout de barbaque dans le supermarché, de manger un gâteau sec pas terrible… bref, des trucs médiocres - mais pas forcément - et pas cher (a priori).
Le discount a encore de beaux jours tant qu’on aura pas le rond.
Le 28/02/2015 à 00h38
Le 28/02/2015 à 00h49
Peut-être que cela parait contre-intuitif, mais la net neutralité implique le renforcement de la suprématie des GAFA, et au final limite donc la libre information (et surtout la privacy, quand on connaît les règles en la matière de ces grandes entreprises, sans vouloir tomber non plus dans la diabolisation) en ce qu’elle est réduite aux contenus de google & co.
Ainsi, lorsque l’on croit défendre la net neutralité, avec l’accès à tous les contenus dans les mêmes conditions, en fait on défend surtout l’accès au contenus qui ont me plus de moyens pour les diffuser, ceux des GAFA.
Quand on voit le soutien / lobby des Gafa sous couvert de défense des libertés, on imagine l’enjeu pour ces sociétés.
D’une certaine manière, les opérateurs tentent jouer le contre pouvoir.
Bien loin du philanthropisme, l’intérêt des opérateurs est bien sûr avant tout économique : en refusant la net neutralité dans tous ses aspects, l’enjeu est de pouvoir faire payer certains flux plutôt que d’autres, les prioriser moyennant finance. Et les premiers visés sont bien sûr les OTT qui portent le gros de la valeur de la filière.
Ainsi les opérateurs, free et orange en france, souhaiterait proposer a google de payer plus pour avoir accès à l’autoroute plutot qu’à la route nationale. Il y a bien sûr gros risque que les petits fournisseurs de contenus n’aient pas les moyens de payer l’autoroute, il faudrait alors que l’autoroute soit gratuite pour ceux qui n’ont qu’une petite voiture a faire passer (c’est déjà ce qui se fait un peu via les accords de peering).
En l’état, la full net neutralité ne permet plus de “taxer” la surcharge de contenu, l’opérateur doit donc l’assumer solo, avec plusieurs conséquences possibles, sachant que tous les contenus doivent être logés à la même enseigne : 1) l’opérateur n’investit pas dans ses infra réseau car il n’est pas rémunéré par les opérateurs de contenus pour le faire => nivellement par le bas avec baisse de la QoS pour tous les contenus, 2) il répercute sur le client final le cout pour faire passer les contenus => abonnement à 90$+ comme aux etats unis, 3) il absorbe le coût et réduit ses marges=> même pour des opérateurs qui margent à l’aise combien de temps cela tient, notamment quand il s’agit d’investir dans de nouveaux réseaux, et renforcement d’autant plus important de la position des OTT.
J’espère que ces quelques lignes auront permis de donner un éclairage plus nuancé sur les saintes vertus que l’on voue à la Net Neutralité.
Le 28/02/2015 à 00h57
Intéressant. Tu pense qu’en y allant au bluff (“moi aussi cet appel est enregistré pour assurer l’intégrité de mon fondement”) ça peut fonctionner, ou alors il faut réellement enregistrer la conversation puis se battre ensuite avec le service juridique ? Vrai question.
Le 28/02/2015 à 01h34
Le 28/02/2015 à 01h48
Pour l’abréviation, GAFA : Google Amazon Facebook Apple. Par extension, les gros acteurs par opposition aux petits.
Ils font effectivement des efforts pour s’implanter en Europe, mais sans aller jusqu’à payer le peering ou les impôts. Chacun voit midi à sa porte.
Le 28/02/2015 à 03h26
Mouais…
Le principe est peut être louable mais dans les faits, la neutralité du net est à double tranchant.
Elle sera contente la Michu américaine (avec l’accent SVP) quand elle aura du mal à relever un simple mail le soir parce que Youtube squatte la BP disponible… Et comme l’opérateur n’a plus le droit de toucher à ce qui transite sur son réseau: impossible d’assurer une qualité minimale de service. Donc ce sont les “gros” de l’internet qui risquent de monopoliser une bonne partie de la BP tout simplement parce qu’ils ont les moyens financier de balancer du contenu…
Pour l’opérateur deux solutions pour compenser le manque à gagner: soit il s’en tape et il laisse son réseau se dégrader aux heures de forte affluence parce qu’il n’a aucun intérêt financier à payer pour développer, en se retranchant derrière la réponse type: “c’est pas de notre faute, c’est la neutralité du net”… Soit il augmente le tarif des abonnements et/ou diminue la vitesse pour toute le monde (neutralité) et là le consommateur trinque…
Et là je ne parle même pas des réseaux mobiles qui par définition sont bien plus limités en BP que le réseau fixe. Alors ne pas pratiquer de discrimination sur un réseau limité: ça risque d’être marrant, surtout aux Etats-Unis où les procès risquent de pleuvoir à la moindre dégradation…
Bref, pour moi, pas sûre que le consommateur soit gagnant dans cette histoire. Les gros fournisseurs de contenu (GAFA) certainement, mais les consommateur j’ai de gros doutes…
Le 28/02/2015 à 07h45
Verizon a fait 11milliards de benef sur l’année 2015 soit presque 10% sur son chiffre d’affaire
Comcast est a 15 milliards de benef soit plus de 20% de son chiffre d’affaire
TWC est a 2milliairds soit 10% de benef sur son chiffre d’affaire.
Je comprendrais si les entreprises étaient en négatif ou a moins de 5% de benef mais ce n’est pas le cas ils veulent juste plus d’argent/pouvoir
Le 28/02/2015 à 08h46
Le 02/03/2015 à 13h42
Le 02/03/2015 à 14h20
Le 02/03/2015 à 14h39
Le 03/03/2015 à 07h59
Une bonne régulation est toujours transparente. Sinon, c’est du lobbying ou de l’influence citoyenne ou des choix/des politiques industriels obscures. Et ce n’est plus de la régulation au sens où je l’entends.
Le 03/03/2015 à 08h50
D’accord, AT&T est un mauvais exemple.
Pour autant, ce n’est pas exact qu’un modèle sans régulation soit possible :
dans les années 1980, AT&T a été démantelée en plusieurs société régionales qui ont fini par fusionner en 2 ou 3 sociétés continentales. Cela, non pas à cause de la régulation, mais à cause de la “main invisible” du marché à laquelle tu prêtes beaucoup de mérites. Et la raison est simple : qui dit investissements dans des infrastructures coûteuses, dit coûts fixes. Et qui dit coûts fixes, dit besoins d’économies d’échelles et besoins capitalistiques.
Donc sans régulation de l’exploitation d’infrastructures, il y a, à terme, monopole de fait. Et le monopole n’encourage pas l’innovation (on est bien d’accord là-dessus même si la concurrence par les infrastructures me semble très difficile à respecter en raison des coûts d’investissement importants).
Autrement dit, la concurrence dans l’exploitation d’infrastructures exige tellement d’investissements (voire parfois au risque d’un surendettement de l’entreprise), que la concurrence par les infrastructures est un frein au développement et exige la recherche d’économies d’échelle, donc la constitution d’un monopole de fait (sauf si une régulation prévoit des règles anti-capitalistiques/anti-trust/anti-conglomérat). D’ailleurs, l’Union européenne est certainement plus libérale que les USA.
Le 03/03/2015 à 09h11
Le 03/03/2015 à 10h01
Le 27/02/2015 à 17h41
« Aujourd’hui, la FCC a approuvé un décret commandé par le président Obama qui impose des règles sur le haut débit qui ont été écrites à l’ère de la locomotive à vapeur et du télégraphe »
Et le Congrès a “régulé” la liberté d’expression à une époque où le morse n’existait pas.
Ils ont en d’autres des arguments fallacieux de ce type ?
Le 27/02/2015 à 17h43
Quand je vois les arguments de ceux qui s’opposent à cette loi, j’ai du mal à discerner une once d’intelligence dans leur “arguments” qui ne sont que des prophéties basées sur rien.
« Le texte ne règle aucun problème, il est le problème ! » attaquait ainsi Ajit Pai, connu pour sa carrière au service juridique de l’opérateur Verizon. « Ca ne devrait pas se passer comme ça. Depuis 20 ans, il y a un consensus bipartisan en faveur d’un Internet libre et ouvert » dénonce-t-il.
C’est quoi les problèmes ?
Évoquant même un « ObamaNet », en référence à la réforme (controversée) du système de sécurité sociale, « ObamaCare ».
Qu’est ce qu’Obama gagne à avoir une internet libre et ouvert ? Rien. Mis à part un peu de popularité de la part des internautes.
Le texte mènerait obligatoirement à des taxes, à une lourdeur réglementaire qui ruinerait les petits opérateurs et à une régulation des prix, empêchant les fournisseurs d’accès de fournir plusieurs vitesses à « ceux qui n’ont pas envie de plus ».
Bah ça va entrainer des PV à ceux qui ne respectent pas la neutralité. Rien à voir avec les taxes.
En quoi ça entraine une régulation des prix ?
Bref, j’ai vraiment du mal à voir des arguments concrets qui sont contre la neutralité. Une histoire de gros sous non ? Pas la peine de justifier.
Sinon belle victoire. J’espère que ça ne sera pas annulé par un procès.
La seule chose qui m’emmerde, c’est l’opposition démocrate républicain. Putain personne n’est capable de réfléchir avec son cerveau sans penser à son camps.
Le 27/02/2015 à 17h46
Vu les réactions épidermiques des opérateurs, on peut supposer que la FCC a visé juste.
Le 27/02/2015 à 17h56
« Aujourd’hui, la FCC a approuvé un décret commandé par le président
Obama qui impose des règles sur le haut débit qui ont été écrites à
l’ère de la locomotive à vapeur et du télégraphe »
Un peu comme nous avec le conseil constitutionelle concernant la censure de la loi Hadopi 1 avec l’article 11 de la DDHC quoi…
Ça découvre des trucs les opérateurs,c’est fascinant.
Le 27/02/2015 à 17h59
Ce serait pas mal qu’une loi similaire soit votée en Europe, il est grand temps que les parlementaires se bouge le popotin fissa …
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Le 27/02/2015 à 18h00
La neutralité du Net s’est donc décidée à trois voix contre deux.
Faut-il se réjouir que l’usage d’internet pour 300 millions d’américains soit liée à 5 gus dans un garage une commission ? Un républicain de plus et la décision aurait pu être différente.
Le 01/03/2015 à 17h02
« Il y a des pays où il est coutumier que le gouvernement détermine qui a accès à Internet et quels contenus sont accessibles. Je suis fière de dire que nous ne sommes pas un de ces pays » - Et merde ils nous toisent là, et ils ont raison.
Le 01/03/2015 à 17h17
Le 01/03/2015 à 17h23
Le 01/03/2015 à 17h32
Le 01/03/2015 à 18h00
Le 01/03/2015 à 19h50
Le 01/03/2015 à 20h02
La régulation permet aussi d’éviter de “jouer au Monopoly” et d’obtenir finalement des monopoles de fait comme AT&T ou la Standard Oil de Rockefeller.
Une régulation menée avec de la transparence n’est pas une mauvaise chose pour l’innovation. Mais ce n’est que mon opinion.
Le 01/03/2015 à 22h12
Le 01/03/2015 à 22h25
Le 02/03/2015 à 00h24
Le 02/03/2015 à 10h52
Le 02/03/2015 à 11h33
Le 02/03/2015 à 12h26
En bref, tu fondes ton analyse en recrachant le discours du Cato Institute, soit un think tank US libertarien (qui - fort bizarrement - trouve que la régulation c’est pas bien, grande nouvelle !). Tu saupoudres d’une expérience malheureuse de construction d’un réseau d’initiative publique en Australie (où d’ailleurs le principal problème semble que le succès manque non pas à cause d’une mise en oeuvre défaillante, mais parce que les clients finaux ne sont pas attirés par la fibre à l’heure actuelle … ce qui est un comportement strictement indentique à ce qu’on peut constater dans nos contrées, réseau d’initiative privée ou pas).
Enfin, tu dévoies l’analyse de Yoo pour en conclure un truc qui n’a rien à voir (lui parle de structuration de la production et la consommation de contenu, toi en conclus sur l’organisation des organismes de régulation de ces même acteurs).
Et à partir de ce gloubi glouba, tu en viens à décréter que la régulation c’est le mal et que la net neutrality c’est un truc à naïfs.
Ok, super " />
Le 02/03/2015 à 13h28
Le 02/03/2015 à 13h34
Le 02/03/2015 à 13h40
Au delà, tu ne fais qu’aborder le problème que sous l’angle de vue de la concurrence en les opérateurs telco, alors que - une fois de plus - la net neutrality n’a pas pour but de réguler le secteur des telco.
Son but c’est la présevation d’un marché concurrentiel dans le secteur des services numériques (adjacent certes, mais strictement distinct) en empêchant les FAI de prendre des actions néfastes qui tueraient son équilibre actuel vertueux.
Le 28/02/2015 à 18h13
Peut-être, mais entre le refus d’investir et le bridage, le résultat est le même : les abonnés l’ont dans le baba. Alors certes, si on est pas content, on peut toujours aller voir ailleurs, mais à mon sens Free reste en tort.
Le 28/02/2015 à 19h15
et a part parler de free, t’as des trucs a dire ?
parce que mettre “free” dans tous tes commentaires, ca te fait peut etre bander. mais ca se remarque super vite quand meme.
Le 28/02/2015 à 23h10
Le 28/02/2015 à 23h14
Le 28/02/2015 à 23h23
Le 28/02/2015 à 23h30
Tout le fonctionnement actuel n’est (pour moi) qu’une vaste blague. Sous prétexte que google (pour l’exemple)investit pour amener son contenu jusqu’aux portes du FAI: il ne devrait plus payer pour emprunter le réseau de ce même fournisseur ? …
C’est comme si les allemands refusaient de payer l’autoroute en France parce qu’ils ont financé leurs propres routes jusqu’à la frontière …
Toujours pour moi, la neutralité ne doit intervenir que dans certains domaines seulement. Par exemple ce n’est pas au FAI de définir que ses clients ne peuvent que surfer, mais pas utiliser de logiciels type P2P. Par contre la neutralité ne devrait pas être appliquée aux diffuseurs. Les gros consommateur style google avec youtube devraient payer en fonction de la BP qu’ils utilisent. Car justement, avec le principe de neutralité, google est aujourd’hui en capacité d’écraser littéralement les petits acteurs qui eux n’auront pas les moyens financier d’assurer leur place face aux gros qui squattent la BP dispo.
Le 28/02/2015 à 23h31
Le 28/02/2015 à 23h36
Le 28/02/2015 à 23h43
@methos: tu mélanges tout dans un gloubi glouba indigeste: neutralité des aumgentations, du net, des obligations de résultat, etc…
Relis ce qu’est la neutralité du net. C’est la non discrimination des fournisseurs entre eux. Ce qui empêche que Google écrase Netflix juste parce qu’il est capable de payer grassement un tiers pour tuer la concurrence entre fournisseurs OTT
Une fois que tu as compris ce qu’est la neutralité, tu comprendras que la neutralité n’a rien à voir avec une augmentation des coûts ou de l’usage, elle a uniquement à voir avec la notion d’une concurrence libre et non faussée entres fournisseurs de contenu.
Le 28/02/2015 à 23h47
Le 28/02/2015 à 23h52
Je vais poser la même réflexion du coté du tuyau abonné vers FAI:
Comme certains ADSL ne recoivent que 2Mb, d’autres 20Mb; ne serait il pas normal que l’ADSL a 2Mb coute 6E et celui a 20Mb coute 60E. On ne parle pas de conso on parle juste de capacité a consommer la.
Parce que chez nous YT rame quelque soit le FAI, mais bizarrement je suis contre ton idée parce qu’elle ramènerait des pratiques commerciales du moyen age.
Bref, faut arrêter de stigmatiser les faux pbs.
Le 28/02/2015 à 23h52
methos sous sa couverture un peu sociable montre quand meme son raisonnement limité.
‘rien n est gratuit dans ce monde etc etc’
ben l’abo on le paye, et les abos les plus couteux pour les FAI sont les vieilles lignes pourries. alors s’il faut repartir les coups, ca va etre encore les pauvres et les isolés qui vont payer plus cher.
merci methos de ton analyse.
Le 28/02/2015 à 23h57
Combien de gens regardent TF1 par ADSL parce qu’ils n’ont pas branché d’antenne TNT? Est-ce que c’est un surcout pour ceux qui ne veulent que l’accès internet, ces gens qui dilapident la BP du FAI pour un vulgaire signal TNT?
Le 01/03/2015 à 00h04
Le 01/03/2015 à 00h06
Le 01/03/2015 à 00h07
Le 28/02/2015 à 08h50
Le 28/02/2015 à 08h58
Vraiment merci tout le monde pour ces compléments à l’article, très utiles. " />
Le 28/02/2015 à 09h05
Le 28/02/2015 à 09h29
Le 28/02/2015 à 10h15
ENFIN..une bonne nouvelle pour NOUS !
ces derniers temps : on était “abonné” aux mauvaises nouv. en tout genre !
(c’était : “taxes par ci, taxes là …) !!! " />
Le 28/02/2015 à 10h54
donc … !
certes, tu NE LE dis pas clairement mais …
que ce soit l’une..ou, l’autre = “avantages <–> inconvénients” !
(y-a pas de solution “idéale”) !!!
Le 28/02/2015 à 11h04
Merci pour la correction " />
Apres, ca depend de la taille de ton golf, mais meme pour un 18 trous on pourrait croire que t’as qqchose a compenser
" />
Le 28/02/2015 à 11h33
petite précision:
il y’a quand meme un petit alinea qui ajoute que la priorisation peut etre utilisée en cas de force majeure ou de service utile. (l’exemple donné pour illustrer ca c’était les services de santé)
alors on va mettre une poudre de santé, deux grammes de services banquaires et un saupoudrage de protectionnisme. et hooo c’est tout beau la neutralité qui priorise les riches entreprises!
Le 28/02/2015 à 11h44
Le 28/02/2015 à 12h07
Le 28/02/2015 à 12h21
Alors Oui !
Les opérateurs de contenus paye déjà “leur part” pour l’acheminement du trafic, néanmoins ne devrait-il pas aussi payer une part de l’achemeinement sur le réseau des opérateurs de réseau ?
Dit comme ça, la réponse parait évidente : pour quelle raison les OTT devraient-ils payer pour les opérateurs de réseaux alors que ces derniers se rémunèrent déjà auprès des clients finals.
Pourtant, je vais tenter une comparaison (certainement pas la meilleure, mais j’espère qu’elle sera assez parlante, et elle a le mérite de rester dans la filière). Lorsqu’un développeur veut proposer une application sur l’AppStore, celui-ci doit payer une licence de développeur auprès d’Apple, et ensuite il se verra prélever une commission sur les revenus perçus grace à ladite application. Alors qu’Apple se rémunère déjà plutôt chèrement auprès de l’utilisateur final qui achète l’IPhone et alors même que ces applications contribuent aux ventes des téléphones Apple.
Pourquoi Apple fait-il cela ? parce que le gros de la valeur se trouve côté du contenu/application, et qu’il cherche à s’en accaparer une partie.
C’est aussi ce que cherche à faire les opérateurs de réseau avec les fournisseurs de contenus, en facturant une priorisation aux gros acteurs pour reprendre un peu de valeur dans la chaine de valeur. Au final une guerre d’intérêts économiques.. qu’ils se débrouillent… sauf que..
Sauf que les opérateurs européens ont construit un business model (largement emmené par un pionnier français qui a “révolutionné” le marché en sortant la première box 3P), qui se rémunérait sur les abonnements, mais aussi sur les services qui y étaient adjoints : bouquets TV, hors forfait VoIP, régie pubs, jeux, etc. permettant de proposer des abonnements Internet bas tarifs tout en conservant des marges confortables.
Mais le jour où ils n’ont plus ces revenus complémentaires, car dépassés par des acteurs OTT meilleurs qu’eux, Netflix, Whatsapp, Google, Apple… le business model en prend un coup, et donc on en revient aux 2 alternatives déjà évoquées : augmenter le prix des abonnements pour compenser la perte de tous les revenus et ne devenir plus qu’un opérateur de tuyaux (modèle américain avec des abo qui piquent) ; ou ils diminuent simplement leurs marges.. après tout, les opérateurs sont blindés…
Sauf que là encore, à mieux y regarder, avec la forte tendance à la concentration des opérateurs en Europe, la forte rentabilité que l’on loue aux opérateurs est peut-être aujourd’hui moins évidente. Bien sûr que la santé financière d’Orange et Free est certainement loin d’être en danger.. en revanche si on regarde les résultats de Bouygues Telecom, SFR avant son rachat… Et que ceux qui parlent de marges opérationnelles considérables sur un abonnement sec me disent comment ils ont accès à une telle information. Certainement pas dans les comm’ Fi, ni d’ailleurs dans aucun autre document publique…
Alors, oui, plutôt que de sacrifier la qualité de nos réseaux ou de leur déploiement (ou pire de les laisser un jour opérés par les opérateurs les plus puissants, type Google… malgré l’admiration que j’ai pour Google, je ne suis pas encore prêt à tout leur confier), ma vision strictement personnelle est que la garantie de neutralité de nos réseaux passe par la priorisation payant du trafic des plus gros acteurs.
Le risque est alors, comme tu le faisais si justement remarqué, pour les petits acteurs qui ne pourraient se payer cette priorisation : un début de réponse serait prévoir une sorte de Fair use qui permettrait à tout acteur d’accéder dans les mêmes conditions et gratuitement à la priorisation de trafic jusqu’à ce qu’ils deviennent assez gros / rentable pour se payer de la priorisation et ainsi contribuer au développement des réseaux.
Je n’ai pas la prétention d’énoncer des vérités mais d’exposer ma vision des choses, qui reste donc très discutable. A contrario, je ne pense pas avoir, ni dans ce message ni dans le précédant, énoncé des choses fausses.
Le 28/02/2015 à 13h01
Vivement la même chose en France, que Free arrête de brider le streaming.
Le 28/02/2015 à 13h46
Le 28/02/2015 à 14h06
Il y a ça mais aussi la priorisation temporaire et localisée en cas de congestion, aka gérer un pic de trafic comme on peut. Ce qu’interdit le Paquet télécom, c’est de créer une congestion artificielle ou d’appliquer des règles de priorisation “permanentes” pour mettre aux fraises un service.
Le 28/02/2015 à 17h18
Ils ne brident pas, ils n’investissent pas assez pour satisfaire toutes les demandes de leurs clients.
Il n’y a pas de bridage, il y a congestion des tuyaux. Donc ils respectent la neutralité, ils ne privilégient absolument l’un ou l’autre mais quand tout le monde veut aller sur youtube en même temps … ben ça bouchonne. Et si tu passes vers dailymotion ça sera rapide parce que moins de monde y va …
Si j’avais bien compris à l’époque ils voulaient obtenir le même type d’arrangement qu’orange avec youtube…d’où leur refus de rajouter des moyens derrière pour satisfaire tout le monde.
Le 28/02/2015 à 18h02