Haine, violence, nudité, menaces : Facebook clarifie ses règles de modération
« Ma maison, mes règles »
Le 17 mars 2015 à 16h01
5 min
Internet
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Relais des informations les plus diverses, Facebook a publié dimanche un long communiqué dans lequel sont expliquées les règles encadrant la publication des statuts. Le réseau social y aborde frontalement ce qu’il tolère et ce qui fera l’objet d’une censure. Deux mois après les évènements de Charlie Hebdo, la société tente de faire comprendre ce qui peut séparer des propos condamnables d’autres relevant de l’humour ou de la dénonciation.
Jongler entre l'humour, la dénonciation et l'incitation à la haine
« Tout contenu qui attaque directement des personnes en raison de leur race, leur ethnicité, leur origine nationale, leur religion, leur orientation sexuelle, leur sexe ou leur identité sexuelle, leur infirmité ou leur état de santé » : voilà comment Facebook définit l’incitation à la haine. Il s’agit de l’une des raisons principales qui peuvent pousser le réseau social à censurer un statut ou le partage d’un lien qui renverrait vers un tel contenu. Il indique même « compter sur la communauté » pour signaler les dérives.
L’explication claire de ce qui peut être censuré est bienvenue, dans un contexte où se heurtent parfois violement les tenants de la liberté d’expression absolue et ceux pour qui il existe des limite. Facebook expose ici les siennes, en précisant tout de même qu’il existe des nuances. Par exemple, un utilisateur peut partager un contenu « à des fins de sensibilisation ou d’éducation ». Mais il doit dans ce cas le décrire comme tel, afin que l’équipe de modération ne s’emmêle pas les pinceaux si elle devait être alertée.
Deux mois après les attentats contre Charlie Hebdo, Facebook indique accepter « les commentaires humoristiques, satiriques et sociaux en rapport avec ces sujets », tout en rappelant que le service a été conçu à la base pour être utilisé avec sa véritable identité. L’entreprise incite donc ses utilisateurs à utiliser leurs véritables noms et prénoms, à se responsabiliser lorsqu’ils partagent des contenus et à ne jamais oublier qui peut les voir.
Facebook jongle avec les différents types de nudité
Concernant la nudité, les explications de Facebook deviennent presque cocasses tant elles se font précises. Sont ainsi supprimées « les photographies présentant des organes génitaux ou des fesses entièrement exposées », ainsi que celles des seins féminins « si elles montrent le mamelon ». Il y a toutefois une exception : « les photos de femmes qui défendent activement l’allaitement ou qui montrent les cicatrices post-mastectomie de leur poitrine ».
Au sujet de l’art, on constate un petit relâchement après la polémique sur le tableau « L’Origine du Monde » : « Nous autorisons également les photos de peintures, sculptures et autres œuvres d’art illustrant des personnages nus ». Toutefois, tout ce qui se rapporte frontalement au sexe, en particulier l’activité sexuelle (autrement dit la pornographie et l’érotisme trop débridé) sera censuré.
Violence, menaces, humiliation, revenge porn...
La violence est moins sujette aux nuances. Facebook considère surtout deux cas : ce qui est partagé pour dénoncer, ou « par sadisme, ou pour célébrer ou glorifier la violence ». Le réseau social cite en exemple « le non-respect des droits de l’Homme ou les actes de terrorisme » comme sujets des contenus qui peuvent être partagés. La violence inhérente à une partie de l’actualité quotidienne ne peut évidemment pas empêcher les utilisateurs de partager par exemple des articles de presse, certains étant accompagnés de photos ne cachant rien de l’horreur de certaines situations.
Plus globalement, Facebook indique ne pas tolérer tout ce qui se rapporte aux menaces directes (dont les signalements sont étudiés avec un grand soin assure l’entreprise), à la promotion de l’automutilation ou du suicide, aux organismes dangereux (activités criminelles et terroristes) ainsi qu’au harcèlement et à l’intimidation. Ce dernier point est particulièrement important puisque Facebook indique clairement que tout ce qui sera publié en vue de faire honte et/ou d’humilier une personne sera supprimé. Facebook aborde ici, sans le nommer directement, le cas du « revenge porn », qui consiste à publier des photos dénudées de la victime. Une activité qui fait l’objet de manière croissante de législations spécifiques. Notez que le réseau social aborde à la foi le cas des utilisateurs privés et celui des personnalités publiques.
Un rappel détaillé plutôt qu'un changement
Facebook explique ici une politique globale, un socle sur lequel la modération se base pour offrir un visage uniforme. C’est précisément ici que se concentre la principale « faiblesse » puisque l’entreprise cherche à adopter un lot de standards valables dans tous les pays, avec l’absence de nuance que cela peut supposer selon les cultures. D’autres argueront au contraire qu’il s’agit d’une force puisque Facebook ne fait aucune exception et applique à tous la même philosophie.
Au final, faut-il y voir un changement dans la manière de procéder de Facebook ? Pas vraiment. Il s’agit plutôt d’une clarification générale qui doit permettre aux utilisateurs de mieux cerner ce qu’il est possible de partager et ce qui contrevient aux règles d’utilisation. Car il y a des règles : Facebook est une entreprise privée, non un service public, et elle rappelle simplement que la maxime « Ma maison, mes règles » reste d’autant plus d’actualité que son fonctionnement en est expliqué.
Haine, violence, nudité, menaces : Facebook clarifie ses règles de modération
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Jongler entre l'humour, la dénonciation et l'incitation à la haine
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Facebook jongle avec les différents types de nudité
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Violence, menaces, humiliation, revenge porn...
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Un rappel détaillé plutôt qu'un changement
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 17/03/2015 à 18h55
Le 17/03/2015 à 20h50
Le 17/03/2015 à 21h41
Le 17/03/2015 à 21h51
Lol…
Impossible de fermer un compte qui t’usurpes ton identité malgré le fait qu’une dizaine de personne le signal comme tel…
Clairement ne comptez pas sur facebook pour faire respecter la loi, ils sont la pour vos informations et la thune qui en découle, le reste ça leur passe au-dessus de la tête.
Le 17/03/2015 à 22h24
Au temps pour moi, j’avais compris ton propos de travers " />
Le 17/03/2015 à 22h30
C’est de la merde, la modération de facebook. J’ai signalé plusieurs fois des messages violemment antisémites (du genre “à mort les juifs” ou “dommage que les nazis n’aient pas fini le travail”) et chaque fois je me suis vu répondre que ces messages ne contrevenaient pas au règlement de la communauté. J’hallucine grave.
Le 18/03/2015 à 08h07
Le 18/03/2015 à 08h52
J’avoue qu’après relecture, la première phrase pouvais porter à confusion quant-à mes propos.
Le 18/03/2015 à 09h23
Le 18/03/2015 à 10h21
Le 18/03/2015 à 12h35
Le qui-procos vient du fait que tout le monde n’a pas la même définition du mot “race”…
Le 18/03/2015 à 21h09
Le 18/03/2015 à 22h53
Je parlais des différences morphologiques…
Le 17/03/2015 à 16h16
Moi je trouve beaucoup plus indécent de dévoiler sa vie à tout va que sa nudité.
Le 17/03/2015 à 16h18
« Nous autorisons également les photos de peintures, sculptures et autres œuvres d’art illustrant des personnages nus »
Comment on distingue l’origine du monde d’un dessin que j’ai fait qui montre des femmes à poil ? Comment on tranche entre “ça c’est une œuvre d’art, et ça c’est un crobard porno” ?
Le 17/03/2015 à 16h23
« Tout contenu qui attaque directement des personnes en raison de
leur race, leur ethnicité, leur origine nationale, leur religion, leur
orientation sexuelle, leur sexe ou leur identité sexuelle, leur
infirmité ou leur état de santé » :
il était temps !
car on me rapporte* “certains propos” !!! " />
* perso., j’y suis pas..et je NE VEUX PAS y être !
Le 17/03/2015 à 16h25
Le tarif de l’œuvre ou l’auto-acceptation du n’importe quoi si tu es célèbre.
En gros tu signes un mouchoir en papier que tu as plongé dans un bol de peinture, et tu le mets en vente sur ebay. Si tu le vends plus de $10 000, tu peux dessiner du cul sur Facebook.
Le 17/03/2015 à 16h26
la dictature soviétique avance ses pions
Le 17/03/2015 à 16h30
Bon, c’était à prévoir.
Au moins, comme ça, les choses sont claires. Et après, n’oubliez pas que Facebook étant une société privée, ils font ce qu’ils veulent dans leur magasin…
Après, personne ne force les gens à passer par Facebook. Pour ma part, j’y suis pas.
Le 17/03/2015 à 16h32
Tout contenu qui attaque directement des personnes en raison de leur race,
Splendide, surtout lorsque l’on sait que l’espèce humaine n’a pas de subdivision biologique.
Encore une fois, ceux qui condamnent le racisme sont les premiers à être racistes.
Le 17/03/2015 à 16h39
Le 17/03/2015 à 16h49
Le 17/03/2015 à 17h01
Le 17/03/2015 à 17h16
Le 17/03/2015 à 17h22
Ah, Facebook, cette grande structure issue du communisme… " />
Le 17/03/2015 à 17h24
J’ai pourtant l’impression qu’il dit la même chose que toi : il n’y a pas de races humaines
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Le 17/03/2015 à 17h36
Au contraire, il défend l’utilisation de ce terme concernant les humains alors qu’il n’a pas lieu d’être.
Le racisme et les races humaines sont des concepts datant du XIX°, qui ont été démontés depuis.
Tous ceux qui parlent aujourd’hui de race et de racisme concernant les humains ne font que prouver qu’ils considèrent eux-mêmes que l’humanité est subdivisable.
Totale incohérence.
D’un coté, il y a des chances que ce soit une traduction bête et méchante depuis les conditions d’utilisation US, où ils utilisent le terme à tort et à travers.
Ce que l’on fait tout aussi bien en france.
Le 17/03/2015 à 18h35