Télécoms : l’heure est à la frugalité sur les offres fixes et mobiles
Internet, juste internet en quantité suffisante !

En France, le marché des télécoms se compte en milliards d’euros, aussi bien sur les investissements que les revenus. L’Arcep met en avant des changements sur les marchés fixes et mobiles, avec des offres au tarif moins élevés, sans fioritures sur le fixe et avec moins de Go sur le mobile.
Le 26 mai à 16h28
5 min
Internet
Internet
En cette période de l’année se tient traditionnellement la conférence Telconomics. C’est l’occasion pour l’Arcep de mettre en ligne les principales données économiques du marché des télécoms, ainsi que son observatoire des prix sur le fixe et le mobile.
38,1 milliards de revenus, 12,2 milliards d’investissements
Premier chiffre : les revenus des opérateurs sur le marché de détail est de 38,1 milliards d’euros, en hausse de 600 millions sur un an, poussé en quasi-totalité par le fixe. Il faut remonter en 2014 pour avoir un niveau similaire (mais la norme comptable n’était pas la même, difficile donc de comparer directement).

Les revenus grimpent, mais les investissements sont en baisse pour la troisième année consécutive pour arriver à 12,2 milliards d’euros en 2024 (12.8 milliards en 2023, 14,6 milliards en 2022 et 14,9 milliards en 2021). En 2024, l’investissement des opérateurs est quasiment le même qu’en 2019.
Ce bilan prend en compte les opérateurs de communications électroniques ainsi que les opérateurs d’infrastructures dans la téléphonie mobile (les fameux towercos dont nous parlions ce matin).
Dans le détail, les dépenses pour les boucles locales fixes et mobiles à très haut débit sont de 6,4 milliards d’euros (soit 52 % du total), une proportion stable en 2024. Le recul du montant global vient principalement de la baisse du nombre de locaux FTTH rendus raccordables : 2,6 millions en 2024 contre 3,5 millions en 2023.


Le gendarme des télécoms revient sur la mutualisation des réseaux, un autre point d’inquiétude dans les « réseaux du futur ». Sur la question de la concurrence entre offres, 92 % des locaux sont raccordables à au moins quatre opérateurs contre 83 % en 2023. « Sur les réseaux mobiles, le taux de mutualisation reste stable : près de 50 % des supports des réseaux mobiles sont mutualisés en métropole, et plus de 60 % en zones rurales ».
2024 (et 2025) : de nouveaux forfaits avec moins de données
Dans l’ensemble, « le revenu des opérateurs sur le marché de détail [fixe et mobile, ndlr] progresse pour la quatrième année consécutive, et de 1,5 % en 2024 », pour arriver aux 38,1 milliards d’euros évoqués précédemment. Regardons de manière séparée le fixe et le mobile pour analyser les deux marchés.
La hausse des revenus est faible sur le mobile avec 0,4 % seulement. Côté client, la facture moyenne se stabilise à 14,9 euros HT par carte SIM. L’Arcep a une explication : « de nouveaux forfaits incluant des volumes de données plus faibles, répondant mieux à la demande de certains utilisateurs, sont proposés à des tarifs inférieurs ».
2025 est l’occasion pour les opérateurs de réseau de passer à moins de 4 euros par mois pour 20 Go, ce qui est largement suffisant pour certains. Sinon, on trouve plusieurs centaines de Go à moins de 10 euros par mois.
Enfin, l’Arcep pointe du doigt une première depuis 2020 : « les prix des cartes prépayées diminuent […] de ‑23,3 %. Cette baisse s’explique par la révision des gammes des cartes prépayées de certains opérateurs ».
Sur le fixe, les offres fibre tendent vers celles en xDSL
Sur le fixe, la croissance des revenus est bien marquée avec 3,3 % de plus. Cela s’explique en partie par les hausses appliquées par les opérateurs en 2022 et 2023. La facture moyenne des clients était de 36,9 euros HT en 2024, en hausse de 2,2 euros HT sur un an.
L’Arcep revient ensuite sur les « prix catalogues » des offres fixes, c’est-à-dire ceux pour les nouveaux clients. Cette fois la moyenne baisse de 5,9 % en 2024, alors qu’elle était en hausse depuis 2019. Selon le régulateur deux facteurs en sont responsables : « la commercialisation de nouvelles offres à des tarifs moins élevés, n’incluant plus des services auparavant proposés avec certaines offres triple-play » et « une baisse de tarifs de certaines offres en fibre optique ».
Le gendarme affirme que le tarif moyen « des offres en fibre optique tend désormais vers celui des offres DSL, sans pour autant être totalement identique ». Alors que le surcout de la fibre était généralement de 4 à 10 euros les années précédentes – même s‘il existait une parité en xDSL et FTTH chez certains ), « ce surcoût est, en 2024, au maximum de 5 euros avec de plus en plus d’offres pour lesquelles les tarifs DSL et FttH sont égaux, à opérateur et à services identiques », bien évidemment.
Comme nous l’avons expliqué, l’année 2025 est l’occasion pour les opérateurs de relancer davantage une guerre des prix sur le fixe, justement avec des offres sans aucune fioriture. Les tendances 2024 devraient donc se confirmer en 2025, sauf si la seconde moitié de l’année nous réserve de grosses surprises.
Télécoms : l’heure est à la frugalité sur les offres fixes et mobiles
-
38,1 milliards de revenus, 12,2 milliards d’investissements
-
2024 (et 2025) : de nouveaux forfaits avec moins de données
-
Sur le fixe, les offres fibre tendent vers celles en xDSL
Commentaires (1)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousLe 27/05/2025 à 16h15