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Des chercheurs mettent au point une mémoire Flash plus rapide que de la DRAM

Beaucoup plus rapide que la plus rapide de tes mémoires

Des chercheurs mettent au point une mémoire Flash plus rapide que de la DRAM

Une équipe de recherche de l'université chinoise de Fudan décrit comment elle a mis au point une cellule de mémoire Flash capable de changer d'état en seulement 400 picosecondes, soit une vitesse d'écriture supérieure à celle des mémoires volatiles les plus rapides.

Le 23 avril à 08h08

La mémoire Flash utilisée à des fins de stockage rivalisera peut-être bientôt de performances avec la mémoire vive. Une équipe de chercheurs de l'université de Fudan, à Shanghai, vient en effet de présenter les résultats d'un projet visant à concevoir une cellule de mémoire Flash capable de réaliser une opération d'écriture en seulement 400 picosecondes (10⁻¹² seconde), soit l'équivalent de 2,5 milliards d'opérations par seconde.

La première Flash sub-nanoseconde

Présenté au travers d'un article scientifique publié dans Nature, le projet reviendrait donc à faire passer la mémoire Flash, utilisée à des fins de stockage, sous la barre symbolique de la nanoseconde ( 10⁻⁹ seconde), à laquelle se heurtent aujourd'hui les mémoires vives les plus rapides du marché.

Et les débouchés sont d'ores et déjà bien identifiés, estiment les auteurs. « À la lumière des progrès accélérés de l'intelligence artificielle, il existe un besoin urgent de mémoires de données non volatiles d'une vitesse inférieure à 1 ns afin de surmonter le goulot d'étranglement de l'efficacité énergétique des calculs ».

Au cours de leurs travaux, les chercheurs expliquent avoir étudié deux types de transistors, basés respectivement sur du diséléniure de tungstène et sur du graphène. Si le premier a permis d'atteindre des performances de l'ordre de la nanoseconde, c'est avec le second que le record a été obtenu, en raison des propriétés exceptionnelles du graphène lorsqu'il s'agit de transporter des électrons sur un plan.

Une super-injection qui pousse la NAND à ses limites théoriques

Le dispositif mis au point par les chercheurs offrirait par ailleurs une stabilité et des caractéristiques de fonctionnement prometteuses au regard des modalités techniques de l'informatique actuelle, avec une tension en entrée fixée à 3,7 V et une endurance estimée à au moins 5,5 millions de cycles. Au-delà de la performance pure, les chercheurs se réjouissent surtout d'avoir réussi à valider le principe d'une injection de porteurs chauds (Hot carrier injection, ou HCI) sur un matériau dit 2D (une couche unique d'atomes ou de molécules).

Ce qui les amène à qualifier leur procédé de « super-injection », avec la promesse théorique de pouvoir surmonter les limites usuelles des semiconducteurs. « Le mécanisme de super-injection bidimensionnel pousse la vitesse de la mémoire non volatile à sa limite théorique, redéfinissant ainsi les limites des technologies de stockage existantes », se réjouit ainsi l'un des auteurs du projet.

Des laboratoires de l'université de Fudan au PCB des supercalculateurs dédiés à l'IA, la route est toutefois encore longue : rien ne dit à ce stade que le procédé puisse être industrialisé, que ce soit d'un point de vue technique ou économique.

Commentaires (22)

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et en giga ça donne quoi ?
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On sait pas, ça dépendra surtout de la mise à l'échelle et du contrôleur qui vas devoir recevoir les données et orchestrer l'écriture sur les cellules.

Les seules infos que je vois dans l'article, c'est la latence pour écrire une donnée, et l'endurance de la cellule d'écriture.
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Donc, si cela se produit, nous disposerons d’une mémoire qui pourrait changer d’état 2.5 milliard de fois en une seconde. L’endurance est de 5,5 millions de cycles. IL Y A UN PROBLÈME D’ÉCHELLE d’ordre 1000. Donc, à part le stockage, aujourd’hui à quoi pourrait servir cette mémoire ? Si on grille la capacité de stockage en quelques secondes de calcul. C’est une belle performance, j’attends la suite.
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j'imagine que le facteur limitant sera surtout la machine hôte
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J'ai fais bouffer le PDF au Chat, et il m'a répondu ça sur cette incohérence:

Il n'y a pas de contradiction entre les deux chiffres. Ils mesurent simplement des aspects différents de la performance de la mémoire :

2,5 milliards d'opérations par seconde : une mesure de la vitesse maximale.
5,5 millions de cycles : une mesure de l'endurance totale.

Ces deux aspects sont essentiels pour évaluer les performances globales d'une mémoire, et ils ne sont pas en contradiction, car ils décrivent des propriétés distinctes.
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y'a beaucoup de gens qui changent le même bit d'une donnée plus de 2.5 milliards de fois par seconde?
non parce qu'on parle sur un bit unique, là...
edit: grilled
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IMO, ça sera probablement utilisé pour des utilisations quantiques (du côté de la vitesse) où il faudra faire "des snapshots" de millions de qbits d'un coup et très vite, (ou à l'inverse, comme base d'injection d'instructions en amont avec des changements microscopiques sur une plage réduite d'instructions à la fois) mais effectivement pas en tant que cache
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se limiter au quantique serais sous-estimer l'appétit en ressources de l'univers du jeu vidéo (et des serveurs, et pas forcément pour du cache) :D

pour les snapshots de qubits c'est pas con, surtout quand on sait que 1 qubit ≠ 1 bit de donnée
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la mémoire vive, non volatile
:keskidit:
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sûrement parce qu'elle n'est pas nourrie au grain... :D
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Ou est le problème? Vive par opposition à morte (dont on ne peut pas changer le contenu). Volatile par opposition à persistante (dont le contenu ne disparaît pas quand on éteint l'ordi). Toutes les combinaisons sont possibles, et ce ne sont que les performances qui contraignent les usages.
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y'avait une erreur dans l'intro de l'article, désormais corrigée !
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Bah, caractéristiques actuelles de la mémoire vive :
sa volatilité, qui entraîne une perte de toutes les données en mémoire dès qu'elle cesse d'être alimentée en électricité
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Oui ben j'ai honte, parce que j'ai la flemme d'aller modifier la page Wikipedia:
La mémoire à tores, c'est bien une mémoire vive (donc pas morte, comme l'indique DetunizedGravity), et pourtant elle n'est pas volatile.

Certes, plus utilisée depuis longtemps (même dans le spatial où elle est restée en service assez longtemps après avoir quitté les ordinateurs «terrestres», en raison de sa résistance aux rayons cosmiques bien plus élevée que celle des DRAM de l'époque).

Pour les unixiens/linuxiens, il en reste une allusion dans le vocabulaire: core
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Ça va à la vitesse du cache, mais vu l'endurance, ça restera utilisé comme flash, pas comme RAM ni comme cache. Reste à voir le prix au Go.
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Même si ça reste expérimental je dis bravo.
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Bravo pour le sous-titre... NTM.... ça donne une idée de l'âge antédiluvien de l'auteur.... :P ^^
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Haha je suis content que la référence ait été comprise par au moins un autre vieillard cacochyme :francais:
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Au moins par deux ;)
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Encore un et on peut attaquer la belote :p
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C'est dans quel titre ? Je n'arrive pas à retrouver…
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ça nous fait donc une endurance de 2,2ms (5,5Mcyles / 2.5GHz)
j'imagine le virus qui te crame toute la mémoire d'une baie en un claquement de doigt :D

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