On a testé Opera Air, le navigateur axé sur le bien-être, la concentration et les pauses
Parce que pourquoi pas

Opera lance à nouveau un navigateur. Nommé Air, il vient occuper un créneau très particulier, que l’éditeur commençait à explorer avec son navigateur classique : le bien-être. Opera Air se targue d’être ainsi le premier butineur orienté pleine conscience et se dote d’outils dans cette optique.
Le 04 février à 10h23
6 min
Logiciel
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Si les anciens d’Opera ont créé Vivaldi quand l’ancien navigateur a été totalement remanié pour passer sur une base Chromium, l’éditeur ne peut pas être accusé de se tourner les pouces. Le navigateur classique s’est à nouveau doté d’un nombre croissant d’outils, Opera ayant très vite investi dans le champ de l’IA avec sa propre Aria. Parallèlement, la société a lancé Opera GX, dédié aux joueurs, avec de nombreux réglages pour régler finement les ressources consommées.

Opera Air est le petit nouveau. Il s’agit, dans les grandes lignes, d’une version modifiée d’Opera (classique) pour lui faire adopter une interface présentée comme plus reposante et des outils orientés pleine conscience.
Des Boosts et des sons
Les deux fonctions phares d’Opera Air sont opposées. La première – et la plus visible – est le panneau des Boosts. « Élevez votre état mental avec des battements binauraux. Stimulez différentes ondes cérébrales grâce à la musique et au son », s’enthousiasme ainsi Opera. C’est quoi ce bazar ?

Un Boost est un ensemble de trois sons : une fréquence plus ou moins grave, un son et une musique. La fréquence sert de support et est à rapprocher des (très) nombreuses vidéos que l’on trouve sur YouTube pour « doper la concentration », faciliter l’endormissement, etc. La fréquence diffère selon l’effet souhaité. Le son change également selon le Boost choisi. Il peut s’agir de gouttes de pluie, de vent, de vagues, du crépitement du feu, dans la majorité des sons « naturels ». La musique, enfin, fournit un accompagnement sans accrocher l’attention. Sans parole, elle est à rapprocher du type de piste que nous évoquions dans notre article sur les faux artistes dans Spotify.
Opera Air propose une vingtaine de Boosts. Ils portent des noms évocateurs tels que « Stimulation de la Créativité », « Calme concentré », « Soulagement du stress », « Pensée analytique » ou encore « Concentration maximale ». Chacun joue sur les trois paramètres évoqués plus haut. Quand un Boost est lancé, il dure 30 minutes. On peut le contrôler depuis l’icône de fleur dans la barre latérale. Notez que l’on peut faire varier le volume de chaque élément selon les préférences. Même chose pour le temps, que l’on peut faire baisser à 15 min ou au contraire l’étendre en boucle infinie.

L’idée est intéressante et plaira sans doute à une partie des internautes. L’efficacité de ces ambiances – surtout des sons binauraux – dépendra de chaque personne, car elle n’a pas été vraiment prouvée scientifiquement, comme l’ont rappelé diverses sources ces dernières années.
L’ensemble reste assez sympathique pour être utilisé dans la navigation quotidienne, selon les goûts. À noter qu’Opera Air recommande fortement d’utiliser un casque pour l’écoute des Boosts. Ces derniers fonctionnent même quand le navigateur est en arrière-plan.

Invitations à la pause
L’autre grande fonction d’Opera Air, ce sont les invitations à faire une pause. Le navigateur recommande en effet de faire une halte toutes les 60 à 90 min. Par défaut, une notification va apparaître toutes les 60 min pour vous y encourager. Ce temps peut être modifié pour un intervalle compris entre 45 et 180 min.
Quand la notification apparait ou que l’on veut faire soi-même une pause en cliquant sur les trois petits traits parallèles dans la barre latérale (sous la fleur des Boosts), un panneau s’ouvre. On peut choisir entre quatre activités, chacune avec son descriptif. : respiration, exercice du cou, méditation et examen complet du corps.

Chaque activité dispose de quatre variantes selon l’effet que l’on veut obtenir ou le temps dont on dispose. Elle est également accompagnée d’une voix (choix entre Emma et Alex) pour guider l’internaute, mais disponible uniquement en anglais (des sous-titres sont automatiquement affichés). L’activité s’interrompt automatiquement dès que le navigateur n’est plus au premier plan, invitant alors à reprendre lorsque l’on est de retour. Le temps de l’activité va de 3 à 15 min selon ce que l’on a choisi.
Là encore, sans être révolutionnaire, l’idée est sympathique. Elle devrait plaire aux personnes ne sachant pas s’arrêter, le navigateur intervenant pour rappeler l’importance des pauses. Si la fonction invite volontiers à la pleine conscience, elle parlera moins aux internautes qui préfèrent se lever régulièrement pour faire quelques exercices et se dégourdir les jambes. Mais rien n’empêche d’alterner.
Contrairement aux Boosts, Opera Air ne fait pas de recommandation particulière sur le port d’un casque.




Et le reste ?
Il s’agit des deux plus grandes fonctions d’Opera Air. Si elles ne vous tentent pas, il vaut mieux passer votre chemin.
À moins que l’interface, rendue assez minimaliste, vous interpelle. Les thèmes fournis s’orientent vers le verre givré, teinté selon l’image de fond choisie. On reste cependant sur les grands classiques d’Opera en matière de disposition des éléments, avec l’éternelle barre latérale à gauche pour épingler des fonctions (messageries, réseaux sociaux, téléchargements, historique, favoris, extensions…).
Alors oui, Opera Air affiche également chaque jour une nouvelle citation orientée vers le bien-être et la relaxation (« On ne peut pas arrêter les vagues, mais on peut apprendre à surfer » aujourd’hui), mais ce n’est pas ça qui devrait convaincre si les Boosts et les pauses ne vous attirent pas. Autant utiliser la version classique d’Opera, qui possède déjà toutes les autres fonctions. À noter d’ailleurs que dans le canal Dev, Opera teste l’intégration de Discord, Slack et Bluesky dans la barre latérale, de même qu’un nouveau lecteur de musique et plusieurs nouveaux thèmes dynamiques.
Le navigateur vient tout juste d’être rendu disponible. Bien que la page mentionne « Accès anticipé », il s’agit d’une version stable, nous a assuré Opera. Sur Mac, nous avons tout de même rencontré des ralentissements importants au premier lancement, avec un taux d’occupation très important pendant la configuration initiale. Une fois le navigateur redémarré, tout allait bien. Sur Windows, pas de problème majeur rencontré.
Précisons enfin que si vous installez Opera Air, pensez à cliquer sur « Avancé ». Opera a la fâcheuse habitude d’activer par défaut différentes options de télémétrie et de traitements liés à personnalisation des publicités.


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Invitations à la pause
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Commentaires (9)
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Abonnez-vousLe 04/02/2025 à 11h31
Bref mon paramétrage actuel :) mais non
Modifié le 04/02/2025 à 13h34
Houla, ça commence très mal.
La pleine conscience par le biais de stimulis non volontaires?
"Il s’agit des deux plus grandes fonctions d’Opera Air. Si elles ne vous tentent pas, il vaut mieux passer votre chemin."
Tout est dit: ceux que ça intéresse, profitez-en!
Tant qu'ils ne mettent pas en avant d'avantages anti-ondes ou quantiques...
Le 04/02/2025 à 13h40
Je reste dubitatif sur ce mod/skin de Opera. J'attends pas qu'un outil me dise quoi faire, je suis un adulte responsable (de moi-même) et en général, tout ce qui est vendu pour mon bien me rend suspicieux.
Le 04/02/2025 à 14h21
Le 04/02/2025 à 14h30
Le 07/02/2025 à 15h49
Ce que reproche ici, c'est la terminologie.
La pleine conscience, c'est prendre conscience de tout... pas être influencés in-consciemment
Le 04/02/2025 à 14h11
Modifié le 04/02/2025 à 14h45
Hier à 10h19
Ils ont été rachetés par les Chinois. Il y a peut-être un rapport.
Comme chacun sait, la Chine c'est aussi le Tao, le Yi-King, la méditation zen, les arts martiaux.
Bref la sérénité d'une manière générale.
Cela les a peut-être inspiré.