[MàJ] STCL : les lecteurs de plaque d’immatriculation ont maintenant leur fichier central
LAPI qui chante
Mise à jour du 17 octobre, 11 heures : L'avis de la CNIL relatif à la création du STCL a été publié jeudi matin au Journal Officiel. Dans sa délibération, la Commission n'apporte aucune objection majeure à la création de ce fichier central, la nature des données qui y seront stockées, la durée de conservation ou ses finalités d'usage. Elle appelle toutefois à une « vigilance particulière » quant aux différents aspects de sa mise en œuvre, motivée notamment par le nombre important de véhicules concernés.
Le 17 octobre à 10h58
6 min
Droit
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Dans son argumentation, la CNIL révèle quelques chiffres, qui lui ont été communiqués par le ministère de l'Intérieur. « À titre indicatif, le ministère a fourni les chiffres d'un capteur LAPI en activité : à chaque instant, la base de données de ce capteur spécifique contient en moyenne les enregistrements temporaires relatifs à 90 000 véhicules distincts, pour un total de 3,3 millions d'enregistrements réalisés par ce capteur sur un an », écrit la Commission. Selon elle, 675 capteurs seraient aujourd'hui déployés sur le territoire national.
Si elle estime que les modalités de collecte et de conservation des données personnelles apparaissent « justifiée(s) et proportionnée(s) », la CNIL recommande des mesures de contrôle renforcées pour les accès à la base de données. Elle accueille favorablement le fait que la connexion par carte à puce soit désormais la seule autorisée pour l'authentification des agents habilités.
Article initial, paru le 15 octobre à 14h30 : En gestation depuis plus de dix ans, le fichier central dédié aux enregistrements réalisés par les systèmes de lecture automatisée des plaques d’immatriculation (LAPI) vient d’être créé par décret. Surnommé STCL, pour « système de traitement centralisé LAPI », il doit permettre aux forces de l’ordre de rapprocher plus facilement ces données d’autres systèmes d’information, comme le fichier des véhicules volés ou signalés ou celui des données relatives à l’assurance des véhicules.
Deux arrêtés du ministre de l’Intérieur, datés du 26 septembre 2014 et publiés dans l’édition du 15 octobre du Journal Officiel, entérinent la création du fichier central dédié aux données signalétiques des véhicules. La principale de ces données, c’est le numéro de plaque d’immatriculation, tel qu’il est capturé par les systèmes de lecture automatisés (LAPI), accompagné de l’ensemble des informations contextuelles associées (date et heure, direction de circulation du véhicule, photo des occupants, etc.).
Un fichier central des lectures de plaques d’immatriculation
L’arrêté « du 26 septembre 2024 portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé "Système de traitement central LAPI" (STCL) » précise les principaux aspects de ce nouveau fichier, mis en œuvre pour un large panel de finalités, allant de l’enquête criminelle à l’infraction routière en passant par la contrebande, le vol ou le recel de véhicules.
Il dispose d'abord que les forces de l’ordre (police nationale, gendarmerie nationale et préfecture de police) et les douanes sont autorisées à créer un fichier permettant de « centraliser, exploiter et conserver les données à caractère personnel traitées par des dispositifs fixes ou mobiles de contrôle automatisé des données signalétiques des véhicules ».
Il autorise ensuite le rapprochement de ce traitement automatisé avec ceux « relatifs aux objets et aux véhicules volés ou signalés, le système d'information Schengen, le système d'immatriculation des véhicules, le système de contrôle automatisé, ainsi que les traitements de données relatives à l'assurance des véhicules ».
Afin de permettre ce rapprochement, l’arrêté prévoit que ces données seront conservées pendant un maximum de quinze jours à compter de leur collecte, puis effacées automatiquement si aucun rapprochement n’a été effectué. En cas de rapprochement, le délai standard est porté à un mois, seuil au-delà duquel il faudra une procédure pénale ou douanière pour la conservation.
Un second arrêté, daté lui aussi du 26 septembre, intervient quant à lui pour mettre à jour et harmoniser le précédent texte qui régissait la lecture automatisée des plaques d’immatriculation.
Pour ces deux arrêtés, le ministère de l’Intérieur signale un avis positif rendu par la CNIL le 13 juin 2024. Cependant, ce dernier n’a pas été rendu public et la Commission n’avait pas encore répondu à notre demande de communication lors de la publication de cet article. Il est à noter que la CNIL a déjà mis en garde contre certains abus potentiels liés aux techniques de LAPI : en 2020, elle soulignait par exemple que la réglementation n’autorisait pas les communes à recourir à ces systèmes automatisés pour la verbalisation.
Un chantier de plus de dix ans
La création du STCL amène toutefois le débat à un niveau différent. Jusqu’ici, les forces de l’ordre équipées d’un dispositif LAPI pouvaient comparer les données capturées avec le fichier des véhicules volés ou signalés (FOVES) ou le système d'informations Schengen (SIS). Mais l’absence de regroupement au sein d’un fichier commun limitait logiquement la possibilité d’actions centralisées, auxquelles les forces de l’ordre aspirent de longue date.
« La mise en œuvre du Système de Traitement Centralisé LAPI (STCL) qui sera accélérée permettra à chaque opérateur d’obtenir une comparaison directe et instantanée avec les données collectées par l’ensemble des systèmes LAPI et d’effectuer des rapprochements judiciaires », promettait par exemple l’Intérieur dès 2014. Il expliquait que des systèmes LAPI seraient « systématiquement implantés sur les frontières maritimes, particulièrement sur les zones d’embarquement des ferries », pour éviter le passage de véhicules déclarés volés.
D’un point de vue réglementaire, le sujet prend plus précisément forme quatre ans plus tard, alors même que le gouvernement autorise par décret le croisement entre données des assureurs et fichier des cartes grises, déjà dans l’optique de préparer des contrôles automatisés via LAPI.
Le 16 février 2018, la CNIL est ainsi saisie d’une première demande d’avis relative à la création du STCL, qui figure à l’ordre du jour de sa séance plénière du 12 novembre 2019. Il ne donne cependant lieu à aucune suite. Le sujet revient au programme cinq ans plus tard, le 13 juin 2024, avec cette fois un avis positif, qui autorise désormais la création du fichier.
[MàJ] STCL : les lecteurs de plaque d’immatriculation ont maintenant leur fichier central
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Un fichier central des lectures de plaques d’immatriculation
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Un chantier de plus de dix ans
Commentaires (53)
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Abonnez-vousLe 15/10/2024 à 14h56
le lien cité parle des photographies qui seraient interdites, mais n'interdit pas la capture des OCR, du lieu et de l'heure, sinon, je ne vois pas l'intérêt de saisir (péniblement d'ailleurs) l'immatriculation sur le parcmètre.
Le 17/10/2024 à 12h35
Le 17/10/2024 à 13h00
Le 15/10/2024 à 15h17
A force d'abattre les frontières et tous les contrôles qui s'y déroulaient on a surtout l'impression que l'ensemble de l'espace public va se transformer en poste frontière.
Le 15/10/2024 à 15h33
Bien sûr il faudrait que cette personne passe régulièrement devant un LAPI, mais ça reste un peu inquiétant en cas d'accès malintentionné à cette base.
Modifié le 15/10/2024 à 16h42
Le 17/10/2024 à 11h13
Modifié le 15/10/2024 à 19h03
Je pense qu'il faudra dans tous les cas une justification pour faire une recherche.
C'est souvent fait comme ça avec les systèmes de vidéo surveillance.
Les consultations/extractions sont souvent loggées (pas toujours, c'est pas une obligation à ma connaissance) et doivent être justifiées.
Les 30 jours permettent de faire des vérifications en cas d’incident et ensuite éventuellement de lancer une procédure pénale.
Le 15/10/2024 à 16h14
Le 15/10/2024 à 16h49
Le 16/10/2024 à 22h44
Cet article est un peu pourri (et les recherches journalistiques...) dans le sens où il existe un article spécifique permettant de répondre à ce genre de comportement.
C'est une infraction de 5 ème classe (1500€), avec retrait de 6 points, immobilisation du véhicule et en peine complémentaire suspension du permis de conduire et confiscation du véhicule.
République Française
Le 17/10/2024 à 10h55
Ce n'était pas pour les antiradars embarqués ce texte ?
Une feuille d'automne délicatement emportée par le vent est-elle un appareil, dispositif ou produit ?
Le 17/10/2024 à 12h23
Le masque chirurgical sur la plaque des motos, la graisse généreusement étalée etc... sont des dispositifs, la liste étant non exhaustive.
Le 17/10/2024 à 12h21
Pour faire simple, ton lien relève des anti-radars ou autres avertisseurs de radar (et encore, s'est déjà posée la question des coyote et autres Waze), pas de ce qu'aborde l'article du lien.
Modifié le 17/10/2024 à 12h46
Dans l'article posé, il n'est pas mentionné infractions à la vitesse. Sauf erreur de ma part.
Le 17/10/2024 à 12h31
Modifié le 17/10/2024 à 12h50
Je remet le texte en plein "I. - Le fait de détenir ou de transporter un appareil, dispositif ou produit de nature ou présenté comme étant de nature à déceler la présence ou perturber le fonctionnement d'appareils, instruments ou systèmes servant à la constatation des infractions à la législation ou à la réglementation de la circulation routière ou de permettre de se soustraire à la constatation desdites infractions est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe."
Modifié le 17/10/2024 à 13h04
sécu routière - faq radars - rouler sans plaque ou cachée.
Et ça rejoint parfaitement l'article relevé par @Timanu69 .
L'autre texte concerne des appareils et dispositifs (donc mécaniques/électroniques/...) tels que les avertisseurs ou les brouilleurs (pour la partie du texte qui concerne ceux qui perturbent le fonctionnement etc.)
Le 17/10/2024 à 13h44
Et ça rejoint ce que j'avais écris auparavant. Absence de plaque, c'est effectivement un cas 4 à 90€. Plaque illisible c'est 90€ aussi. Il faudra voir une jurisprudence pour complémenter la notion entre illisible car un caractère est difficilement lisible ou l'intention volontaire de se soustraire à la constatation des infractions.
Le 17/10/2024 à 14h22
Le 17/10/2024 à 16h37
Le 19/10/2024 à 01h16
Le 17/10/2024 à 13h22
Ce qui vise comme dit par ailleurs des appareils de détection ou de brouillage. Les mots ont un sens et une feuille ou même un scotch sur une plaque ne décèle pas une caméra/LAPI ni même altère son fonctionnement (la prise de vue continue).
La rédaction et le sens des mots importent: C'est ainsi que dans les années 90 qqun verbalisé au motif de n'avoir pas respectée la limitation de vitesse "par temps de pluie" avait été relaxé, malgré l'esprit de la loi (sol mouillé/moins adhérent visé).
Son avocat était juste venu avec son Larousse (ça marche aussi avec le Robert!) sous le bras à l'audience. "Temps de" = "Pendant le temps que dure..." la pluie.
Son client avait pris la peine de faire noter sur le PV qu'il ne pleuvait plus au moment de la constatation. Bonne pioche et DTC l'état emmerdant le monde pour des prunes.
Modifié le 17/10/2024 à 14h06
Concernant l'exemple sur la pluie, oui, je suis on ne peut plus d'accord. (Bien que la chaussée glisse plus en étant mouillée après la pluie).
Vivement que le législateur prennent en compte ces usages dans ce cas et vienne effectuer une mise à jour pour combattre cette forme 🤣
Le 17/10/2024 à 14h07
Le 17/10/2024 à 15h09
Modifié le 17/10/2024 à 17h20
Le 18/10/2024 à 12h19
Le 15/10/2024 à 16h50
force & honneur aux FDO ;) (n'en déplaise aux acab - beautiful)
Le 15/10/2024 à 19h04
A quand le fichier centralisé de qui ne soutient pas le génocide dans des pays colonisés ? (Complètement comme en France aujourd'hui)
A quand le fichier centralisé de qui a osé aider son prochain dans notre futur déjà dystopique?
Le 16/10/2024 à 10h32
C'est quoi le rapport avec le sujet ?
Et Donc selon toi, soit on acclame le renforcement du contrôle de l'espace public au détriment de nos libertés individuelles, soit on est pour la détestation des FDO?
Vive la nuance, dis donc!
Le 17/10/2024 à 13h25
Modifié le 19/10/2024 à 14h19
Le 15/10/2024 à 20h09
Le 15/10/2024 à 21h03
Le 16/10/2024 à 22h37
Modifié le 16/10/2024 à 22h57
Le 17/10/2024 à 07h00
""Il dispose d'abord que les forces de l’ordre (police nationale, gendarmerie nationale et préfecture de police) et les douanes sont autorisées à créer un fichier permettant de « centraliser, exploiter et conserver les données à caractère personnel traitées par des dispositifs fixes ou mobiles de contrôle automatisé des données signalétiques des véhicules ».""
Le 17/10/2024 à 10h02
Le 17/10/2024 à 12h25
Modifié le 16/10/2024 à 00h45
Moi non plus.
Diantre, quels bienfaits cela pouvait-il avoir ?
Allez, place aux lobotomisés chantres du tout-sécuritaire.
Le 16/10/2024 à 10h06
Modifié le 21/10/2024 à 17h48
De la part de ceux qui bénéficient de cette surveillance généralisée d'une façon ou d'une autre, je peux le comprendre mais de la part des les moutons et perroquets qui ne cessent de répéter à longueur de temps les mêmes bêtises et qui aujourd'hui font les vierges effarouchées, c'est plus rude..
Le 16/10/2024 à 17h12
Le 16/10/2024 à 17h44
Le 16/10/2024 à 17h46
Le 16/10/2024 à 22h47
Le 16/10/2024 à 23h11
toutes les bagnoles sont quasi de la même couleur aujourd'hui, même la poste n'a plus de voitures jaunes, reste que les pompiers et la gendarmerie quand ils ne sont pas en banalisé.
Le 16/10/2024 à 22h54
Pas certains que ce soit vraiment efficace vu que les voleurs de voitures s'adaptent rapidement et avant les systèmes de détection de ce genre mis en place.
Auparavant c'était une BD contenant la liste des objets volés qui était fournie aux systèmes LAPI locaux qui signalaient la détection, mais l'efficacité et le retard de traitement se révèlait inefficace ou rarement efficace.
Le 17/10/2024 à 13h29
Le 17/10/2024 à 20h57