Les écrans, du temps perdu pour les enfants ?
Du côté de chez Swann (nous aussi, on peut faire du title dropping)
Mardi 30 avril, la Commission sur les écrans et les enfants, composée de personnalités sélectionnées par Emmanuel Macron, lui a remis son rapport. Il contient une liste de 29 propositions plus ou moins applicables. Gabriel Attal considère que l’Éducation nationale doit aussi « balayer devant sa porte », alors que le sujet des usages pédagogiques est celui qui n'a pas « dégagé de consensus général » au sein de la commission.
Le 03 mai à 12h00
11 min
Société numérique
Société
Titré « À la recherche du temps perdu », ce rapport de 140 pages (pdf) rendu mardi 30 avril à Emmanuel Macron brosse les conditions dans lesquelles les jeunes français sont exposés aux écrans. Il leur avait donné 72 jours en janvier pour « déterminer le bon usage des écrans : il en va de l’avenir de nos démocraties », disait-il.
Contrairement à ce que pourrait faire croire la reprise pompeuse du titre de l'œuvre de Marcel Proust, le contenu ne rejoue pas tant que ça la bataille des Anciens qui aimeraient que les jeunes lisent la Grande littérature contre les Modernes qui soutiendraient le numérique quoi qu'il en coûte.
Des propositions à la pelle
Il rassemble 29 propositions (listées ci-dessous) allant de la mise en place d'audits réguliers des plateformes à la promotion des lieux et des temps « déconnectés » et sans écran, en passant par la reconnaissance d’un nouveau « droit au paramétrage » sur les réseaux sociaux.
Nous reviendrons sur quelques-unes d'entre elles.
Notre société est numérique
Mais il fait d'abord un état des lieux sur l'exposition des enfants et des adolescents aux écrans. « La présence des écrans dans notre quotidien, et dans celui des jeunes notamment [...] s’est tout particulièrement accélérée depuis l’arrivée sur la période récente des appareils individuels et mobiles, tablettes et smartphones en particulier », constate comme nous la Commission.
Elle ajoute que « les enfants et les adolescents, à l’image de toute la société, vivent au contact régulier des écrans et outils numériques et les utilisent ».
Mais elle brosse une société dans laquelle le numérique est plus présents ailleurs qu'à l'école. Elle rappelle que, selon l’édition 2022 du Baromètre du numérique, les foyers français possédaient en moyenne près de 10 appareils numériques avec écrans (2,85 téléphones/smartphones, 2,13 téléviseurs, 1,99 ordinateur portable ou fixe, 1,24 tablette, 1, 07 console de jeu portable et 0,7 montre connectée).
Par contre, si « les enfants ont également accès aux outils numériques via l’école », le niveau d’équipement rapporté au nombre d’élèves n'est pas très élevé quand on regarde le tableau du rapport utilisant les données du ministère de l'Éducation nationale.
Et ce, alors que les services de ce ministère relevaient en 2021 qu'il s'était « amélioré sensiblement ». Il faut dire que la pandémie, les confinements et la « continuité pédagogique » étaient passés par là, conduisant à un usage toujours plus important du numérique.
Mais le rapport n'oublie pas que « les enfants et les adolescents disposent en outre bien souvent d’équipements qui leur sont propres » avec 2,9 écrans personnels pour la tranche d'âge 13 - 19 ans (un ordinateur personnel est détenu par 69 % des adolescents de 13 ans et plus) et 1,6 pour les 7 - 12 ans. Il s’agit d’une moyenne, certains sont donc largement au-dessus, d’autres n‘ont quasiment rien.
Et la Commission rappelle les temps d'écran moyens par jour pour les mineurs en France selon quatre enquêtes :
Des conséquences négatives existent bien
Pour ce qui est des conséquences sur la santé des jeunes, le rapport explique qu' « il se dégage un consensus très net sur les effets négatifs, directs et indirects, des écrans sur le sommeil, sur la sédentarité, le manque d’activité physique et les risques de surpoids voire d’obésité (avec en cascade les pathologies qui en découlent) ainsi que sur la vue. Des interrogations sur d’autres effets suspectés ou possibles des technologies associées aux écrans sur la santé restent en revanche non tranchées à ce stade, incitant à la prudence et à la poursuite des recherches ».
En ce sens, la Commission propose un changement des rythmes scolaires dans le secondaire, « de façon à les adapter aux véritables besoins physiologiques des jeunes (y compris sans l’impact des écrans) en repoussant par exemple à 10 heures l’horaire de début des cours au collège et au lycée ».
Concernant le développement des enfants et de leur cerveau, le rapport prend des pincettes pour expliquer que la littérature scientifique a des « limitations globales » sur le sujet. Mais, pour la Commission, « il convient prioritairement d’être vigilants sur les effets des écrans sur les enfants les plus jeunes et sur le risque de « technoférence » [interférences des usages de l'écran dans la relation parent-enfant], qui peuvent leur nuire durablement ».
Si le rapport note que la « notion "d’addiction aux écrans" en tant que telle n’est pas encore reconnue par la science », il affirme que « les "écrans", et en particulier l’utilisation des réseaux sociaux, semblent être, au-delà des bénéfices qu’ils peuvent apporter, des facteurs de risque supplémentaires lorsqu’il y a une vulnérabilité préexistante chez un enfant ou un adolescent, notamment de dépression ou d’anxiété ».
Le rapport propose d'ailleurs d'agir en dehors du numérique en bâtissant « un plan massif de diversification des activités proposées aux jeunes afin de développer des alternatives accessibles et visibles au « tout écran », et de rendre toute leur place aux plus jeunes dans la société ».
Une des pistes proposées est de remplacer les écrans publicitaires numériques qui ont envahis l'espace public par des… « jeux de types bouliers/jeux en bois ; boîtes à livres… ». Mais la Commission propose aussi d'aménager des aires de jeux sans écran dans tous les lieux d'attentes (notamment les gares et stations de métro et les administrations).
Entrée graduée dans le numérique
Pour ce qui est de l'utilisation des objets numériques, la Commission propose de « renforcer la recommandation en vigueur de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans, et de déconseiller leur usage jusqu’à l’âge de 6 ans, ou tout au moins qu’il soit fortement limité, occasionnel, avec des contenus à qualité éducative, et accompagné par un adulte ».
La commission explique qu' « il n’est pas opportun que les enfants disposent de téléphone portable avant l’âge de 11 ans » et que pour les enfants entre 6 et 11 ans (c’est-à-dire les enfants du CP au CM2, en général), « il s’agit de tendre vers une exposition modérée et contrôlée, qui trouve sa juste place parmi des activités qui se doivent d’être diversifiées et variées pour le développement des enfants et des adolescents ».
Si l’on mixe la « sensibilisation au code » en primaire voulue par le gouvernement aux recommandations du rapport, on arrive sur la tribune de Najat Vallaud-Belkacem qui propose pour rappel de « coder sans ordinateur, avec un crayon et un papier ».
Dans l'Express, la chercheuse en psychologie cognitive, Séverine Erhel, estime que ces recommandations sont justifiées et cite notamment les recommandations de l'OMS et de Santé Publique France concernant les moins de trois ans. En ce qui concerne l'utilisation accompagnée pour les enfants de 3 à 6 ans, elle cite notamment « ces deux études publiées dans la revue Jama Pediatrics ».
Des préconisations d'interdictions pour les ados
Entre 11 et 13 ans, la Commission considère qu'il peut être opportun que les enfants disposent d'un téléphone portable, mais « il est recommandé que celui-ci ne puisse pas être utilisé pour se connecter à Internet », ajoute-t-elle.
Pour les 13 - 15 ans, la Commission considère que « s’ils disposent d’un téléphone connecté, il ne doit pas permettre d’accéder aux réseaux sociaux ni aux contenus illégaux ». Et enfin, elle estime que, « à compter de 15 ans, âge symbolique de la majorité numérique, l’accès aux réseaux sociaux » doit être « limité à ceux pourvus d’une conception éthique ».
Ici, on arrive à des préconisations qui sont de moins en moins applicables. S'il existe encore des téléphones portables sans accès à Internet, les pratiques des communications avec les amis, la famille et même le collège demandent un accès à Internet.
En ce qui concerne les réseaux sociaux, la loi du 7 juillet 2023 oblige déjà à ce que « les fournisseurs de services de réseaux sociaux en ligne exerçant leur activité en France refusent l'inscription à leurs services des mineurs de quinze ans, sauf si l'autorisation de cette inscription est donnée par l'un des titulaires de l'autorité parentale sur le mineur ».
Concernant la limite de l'accès aux réseaux sociaux « à ceux pourvus d’une conception éthique » pour les plus de 15 ans, le rapport n'indique pas clairement la frontière, bien qu'il incite à « s’attaquer, pour les interdire, aux conceptions addictogènes et enfermantes de certains services numériques afin de redonner du choix aux jeunes ». La Voix du Nord, qui avait pu consulter le rapport en exclusivité en début de semaine, parlait de « des réseaux type Mastodon ou Bluesky, aujourd’hui très peu utilisés » mais ceux-ci ne sont pas nommés dans le rapport.
Injonctions contradictoires
Mais ces préconisations paraissent aussi difficiles à appliquer, car, comme le constate la commission elle-même, les mineurs vivent dans une société qui utilise massivement le numérique. En effet, rien que pour accéder aux outils de suivi de la vie scolaire comme Pronote ou les ENT, les enfants ont besoin d'appareils numériques, d'« écrans ».
Sur ce sujet, la proposition n°16 demande donc de « fixer un cadre strict d’utilisation pour "Pronote" et les ENT avec mise en place de paramétrages par défaut protecteurs des enfants ».
Concrètement, la Commission propose de ne pas développer d'ENT pour les enfants du primaire, d'organiser une « coupure de mises à jour/notification après 19h00 avec reprise à 7h30 le lendemain matin et évitant la réception de notifications durant les congés scolaires » et de garantir qu'il « n’y aura pas de notes diffusées aux parents sur l’ENT avant information de l’élève en classe ». Elle demande aussi à l'Éducation nationale de former les parents aux ENT et de communiquer sur « le fait qu’il n’y a pas besoin d’équiper les enfants en équipements individuels pour avoir accès à l’ENT ».
Peu de temps après la remise du rapport, Le Premier ministre, Gabriel Attal, a d'ailleurs déclaré « tout le monde doit balayer devant sa porte, y compris l’État et l’Éducation nationale et les collectivités locales impliquées dans l’Éducation nationale ».
Reconnaissant que « c’est vrai que dans un certain nombre d’établissements, de collectivités, les manuels ont été remplacés par des écrans », il a commenté : « je ne suis pas technophobe à considérer qu’il faut proscrire tout écran. Il peut y avoir une visée pédagogique et un intérêt pédagogique. [...] Mais l’écran pour l’écran n’a aucun intérêt, il peut être dangereux et donc on devra repenser aussi un certain nombre de politiques qui sont aujourd’hui menées dans nos services publics, notamment dans l’Éducation ».
C'est pourtant le même Gabriel Attal, à l'époque ministre de l'Éducation nationale, qui a annoncé la mise en place d'un nouvel outil MIA. « Tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d’un outil d'IA de remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques », expliquait-il.
Depuis, Next a demandé plus d'information sur le fonctionnement de cet outil numérique et n'a pu obtenir son code et ses algorithmes, malgré l'avis favorable de la CADA.
Les écrans, du temps perdu pour les enfants ?
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Des propositions à la pelle
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Des préconisations d’interdictions pour les ados
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Injonctions contradictoires
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 03/05/2024 à 12h31
L'entrée au Lycée c'est à 15 ans il me semble, donc je ne vois pas de soucis vis à vis de ce rapport.
Après, ca reste un rapport avec des préconisations, une grande partie ne sont pas applicables et on va avoir une pluie de critiques vu que ca touche au gouv mais pour le coup, je trouve que ca va dans le bon sens.
Modifié le 03/05/2024 à 14h51
Exemple :
« de façon à les adapter aux véritables besoins physiologiques des jeunes (y compris sans l’impact des écrans) en repoussant par exemple à 10 heures l’horaire de début des cours au collège et au lycée »
Avec la réforme Blanquer (libre choix des spécialités en 1e et Tale), les emplois du temps sont déjà quasi infaisables, même de 8h à 18h tous les jours de la semaine (ce qui ne veut pas dire que les lycéens n'ont pas de "trous" dans leur emploi du temps). Alors, bon courage aux personnels de direction...
Et puis je me souviens du temps où on présentait l'emploi des tablettes et PC portables comme la solution (coucou Hollande)... Ce sont des outils très utiles, voire indispensables (apprentissage du Python en classe, par exemple), mais cela reste des outils, pas plus.
Edit : citation markdown qui disparaît...
Le 08/05/2024 à 18h09
Au lycée j'avais sport de 8h a 10h et je dois dire que tout le monde dormait entre 10h et 12h...
Mais effectivement, il va falloir faire un choix sur ce qui est enseigné... Quid de la LV2, géographie, oeuvre classique en français, art plastique et latin...
Le 03/05/2024 à 12h45
J'adore la proposition de virer les écran pub numérique par des jeux, elle est naïve mais au moins elle est là. Par contre le lobby de la publicité risque de pas le voir du même œil (même si à Lyon par exemple on réussi a supprimer toutes les pubs numériques).
Modifié le 03/05/2024 à 13h01
On peut le faire en regroupant tous ce qui est imprimé ?
Les isolés (à l'école ou de sa famille) se réfugiant/s'évadant sur le web, ils vont devenir quoi ? S'évader dans l'au-delà ?
Les développeurs adolescents c'est ciao ?
Pour les -10 ans (primaire) là question est très pertinente, pour les collégiens et supérieur c'est moins sur.
Le problème c'est le contenu pas le support.
Modifié le 03/05/2024 à 13h50
Et il y a largement moins de risques avec pour un adolescent qui vit dans un tel contexte d'isolement.
Le 03/05/2024 à 14h27
Le 03/05/2024 à 14h37
Je parle en connaissance de cause : j'ai vécu du harcèlement et l'isolement durant la période du collège. Le CDI était mon refuge (c'était au tout début des années 2000), ainsi que la médiathèque de ma commune où je passais des après-midi entières. Le tout gratuitement.
Je suis loin d'être un technophobe et je défends toujours cette image d'internet qui donne un libre accès à la culture, etc. Mais à notre époque on dirait que si l'on retire celui-ci plus rien n'existe pour la jeunesse...
Tout ça pour dire qu'il y a tout un tas d'alternatives au net, que l'on place trop au centre de tout (et ça vaut pour nous comme pour la classe politique, qui pense tout pouvoir régler grâce au technosolutionnisme).
Le 03/05/2024 à 15h34
Après le CDI et la médiathèque, il y a ce que les adultes y mettent. Ça conviendra pour certains, pas pour d'autres. Il n'y a pas non plus d'avis de lecteurs.
Le 03/05/2024 à 16h20
C'est un exemple parmi d'autres pour illustrer le fait que l'on met trop d'internet partout, donnant la sensation que c'est quelque chose d’indispensable de nos jours.
Personnellement je n'interdis rien à mes enfants : ni TV, ni jeux vidéos (tablette, Switch)... Par contre ma compagne et moi surveillons bien entendu l'usage, surtout que notre plus grand ne va faire que 6 ans. Il faut vivre avec son époque.
Toutefois, sans rien interdire, il est aussi important que les enfants sachent s'ennuyer pour leur développement cognitif et découvrent qu'il n'y a pas que internet et les écrans.
Le problème de fond selon moi c'est que adultes de nos jours cherchent à stimuler en permanence leurs enfants. Donc les enfants ne savent plus s'ennuyer et vont chercher cette stimulation, que les écrans fournissent facilement.
Je diverge quelque peu de la réponse initiale. Mais pour en revenir à internet : il faut vraiment cesser de placer la connexion au centre de nos modes de vie.
Et à commencer par les parents, sur lesquels les enfants se réfèrent.
Le 04/05/2024 à 10h50
Deux choses au moins m’amènent à cette intuition. Mon expérience personnelle d’enfant, et l’observation de ma fille.
J’ai consommé des livres, de toute sortes, du papier, de la peinture, des baskets déchirés, des bâtons, des outils physiques, parce que d’un certaine manière l’ennui m’a amené à le faire. Et je lui en suis reconnaissant. Enfant à une époque où le seul écran était celui de la télévision et ses 3 chaînes, j’ai le souvenir de consommation de programmes télévisuels dédiés mais nécessairement limités, aussi bien dans la durée que dans leur diversité. Ce qui entraînait la recherche d’activités, aussi bien intellectuelles que physiques, individuelles ou collectives.
Ma gosse, née à l’époque du smartphone, des tablettes numériques, je le vois bien, a son attention parfaitement captée par le flux des possibilités qu’offre Internet. Sans une régulation, elle ne serait que consommatrice et non actrice. Or il me semble que l’équilibre (difficile) né du mix entre les deux. Il y a de tout en terme de contenu libéré par le réseau des réseaux. C’est infiniment captivant, depuis les choses les plus débiles jusqu’aux contenus les plus riches d’enseignement. La régulation parentale amène dans un premier temps parfois de la frustration. Voire de la colère. Mais on remarque aussi combien ce moment est au final assez fugitif. Elle se tourne rapidement vers autre chose, pas forcément la lecture même si ça arrive, mais se trouve une occupation et est capable d’y passer un moment dingue, de créer des choses (parfois inspirée de sa consommation d’écran).
Ce sont deux cas : il ne s’agit pas de faire de ces deux cas une généralité, car c’est le meilleur moyen de raconter des conneries. Des enfants, il y en a de toutes sortes. Et on observe souvent au sein d’une même famille des comportements si différents de l’un à l’autre que les donneurs de leçon sur la manière d’éduquer, de développer l’apprentissage d’un enfant devraient faire attention avant de faire des déclarations péremptoires comme on en lit régulièrement.
On vit avec ses intuitions. J’ai les miennes. Et elles m’amènent à ce constat. Je sais que ne ne suis pas le seul. Je sais aussi qu’il peut être critiqué et critiquable. Mais j’essaye de générer (voire parfois d’imposer) autant que faire se peut ces conditions à l’ennui, sans interdire pour autant la consommation de divertissement dit passif. Tout un boulot (sur soi surtout au final, car ces petits et petites connes :) sont bien relous et MOI aussi j’aime bien être tranquille par moment : ces diffuseurs de rêve que sont les « écrans » sont tellement pratiques pour occuper sa progéniture…)
Modifié le 04/05/2024 à 11h10
La fabrique du crétin, extrait du livre sur la dégradation du système scolaire :
L’ennui
Il n’existe rien de plus formateur que l’ennui, car il est le champ libre de l’imagination. Quand les enfants s’ennuient, ils songent, réfléchissent, et imaginent. Cependant, l’excès de temps libre provoque un ennui néfaste. « Les bons élèves s’ennuient bien plus encore que les autres, puisqu’ils ont compris avant les autres. » Les mauvais élèves s’ennuient également, d’un ennui existentiel, qui reflète le vide des discours imposés par leurs enseignants face à leur propre vacuité. L’ennui se combat par la connaissance. Le savoir doit être à tout prix au centre du système éducatif. On ne respecte pas l’élève en lui donnant constamment raison ou en tolérant ses incongruités, mais au contraire, en l’obligeant à reconsidérer sa vision du monde ainsi que ses certitudes.
Le 03/05/2024 à 23h30
Le 04/05/2024 à 02h34
J'ai été inscrit à la médiathèque de la ville d'à côté (donc payant).
Le 04/05/2024 à 12h37
Parce que un smartphone et un abonnement, c'est pas gratuit non plus!
Modifié le 03/05/2024 à 13h51
Modifié le 04/05/2024 à 02h14
Pour les autres, je persiste, le support n'est pas un problème majeur (outre la mauvaise qualité de produits / réglages / proximité de l'écran de l’œil).
On peut voir des documentaires, consulter des cours en vidéos (cours de math de Villani sur YT), faire du sport avec un coach en vidéo.
Il y a bien sûr des limites à avoir, faire des pauses, dormir correctement, s'arrêter au premier signe de fatigue oculaire.
Après, si l'enfant ne s'amuse que par ça, c'est peut être que
sala vie est nul.Le 04/05/2024 à 17h09
Ensuite, et c'est aussi le problème dans l'enseignement, l'utilisation de l'écran essentiellement à caractère récréatif crée chez certains un réflexe qui les pousse à fuir tout travail sur écran.
Beaucoup de jeunes que je rencontre/voit n'ont aucune patience pour un travail sur écran. En gros, au bout de 20 min d'affilée, je sais s'il peut travailler sur ordi ou pas (il travaille toujours, ou alors il a déjà plein d'onglet ouverts... Ou carrément est sur autre chose, jusqu'à une vidéo).
Il faut s'imaginer que de mon lot de stagiaire, 1 sur 2 environ ne peut pas bosser sur écran, en tout cas pas en sortant de BTS ou dut.
Le 03/05/2024 à 14h03
les personnages dessinés par M. Flock sont étrangement datés années 60 du siècle précédent, ça fait drôle sur le sujet.
Perso,
j'étais accro aux livres avant de passer aux écrans, un support remplace l'autre, la culture reste et s'améliore même par un accès simplifié, certes les contenus barbares et primaires sont les plus présents au premier contact, mais ça n'était pas mieux avant, c'est dans chaque apprentissage.
Sur la notion de temps perdu, je l'ai souvent aussi quand je consulte par hasard des vidéos, mais beaucoup moins dans la lecture, et jamais sur des dessins ou des photos, où l'on peut capter l'information instantanément d'un seul regard.
C'est donc les vidéos qui sont plus dangereuses que les écrans.
Le 03/05/2024 à 15h10
"C'est quoi ce truc rectangulaire avec des choses écrites dessus et ses images sataniques, mes enfants n'ont pas besoin de ça.
ils ont une tête, des mains et des pieds. C'est tout ce qu'ils ont besoin.
C'est tout ce qu'ils ont besoins pour tenir une bèche et aller eux champs. Ces "livres" à quoi ça sert, ça nourrie pas son homme.
Ce n'est qu'une perte de temps. Le travail aux champs il n'y a que ça de vrai.
Et puis à quoi ça sert l'école, je ne sais pas lire ou compter et pourtant j'arrive à nourrir ma famille.
C'est pas avec leur "éducation" que mes pommes de terre vont pousser.
A entendre par la bouche d'une agriculture réact. de l'avant dernière siècle.
[Mode troll]
Le principe même de lumière artificiel est un perturbateur et pourtant, je n'ai pas entendu parler de rapport pour interdire le temps de lumière des enfants...
Je suis fatigué de ce monde qui légifère pour un oui ou pour un non. Comme si les enfants n'avaient pas été enfanter par des parents!!!
Le 03/05/2024 à 22h55
des livres, des livres
Modifié le 06/05/2024 à 09h15
Mais même avec la déf. je n'ai pas compris ...
gibolin \ʒi.bo.lɛ̃\ masculin
(Argot) Vin.
Le menu du midi est particulièrement généreux : potage, entrée, plat du jour, fromage dessert, café et gibolin à volonté ! — (Le Petit Futé Limoges, 2006, p.325)
PS : MAIS OUII je viens de comprendre !
Dans ce sens oui ça marche
Le 03/05/2024 à 17h37
Décaler les cours à 10h, pour laisser à l'ado le temps de se coucher tard et plus profiter de ses écrans le soir ?
Voire décaler toute sa soirée, pour qu'il soit isolé du reste de la famille qui commence à 8h30 ?
Qu'est-ce qu'un « plan massif de diversification des activités » ?
On va dépenser des millions pour faire des pubs en rappelant qu'on peut aller sur le terrain de foot d'à côté plutôt que passer son temps sur Toktok ?
Elle entend quoi par "internet" ? La phrase suivante parle des rézosocio, mais internet ça peut être utile pour télécharger une appli (dont les éducatives, évoquées plus haut)... Et comme l'actu le rappelle il y a une différence avec "les zécrans". J'ai l'impression qu'on mélange tout dans ce rapport...
Le 03/05/2024 à 18h47
Premièrement, je ne comprends pas en quoi ce serait lié.
Deuxièmement, comment un enfant peut il écouter de la musique dans ces conditions ?
Il faudrait donc des services adaptés aux enfants avec des comptes supervisés et donc un compte parent pour cette supervision.
je suis pour que la proposition de ces comptes pour enfants soient obligatoire pour tous les services légitimement accessibles aux mineurs
Modifié le 03/05/2024 à 23h12
Montesquieu
.
Modifié le 03/05/2024 à 23h25
Moi, je n’y vois aucun souci. Nokia (enfin la boite chinoise qui a racheté le nom) ou Philips font des téléphones avec écran large et grosses touches pour les vieux, enfin personnes âgées qui ont de l’ arthrose.
Très pratique pour appeler ses parents quand on est en retard ou en avance à la sortie de l’école. Après que le hardware ne soit pas capable de faire tourner des applis genre Facebook, Instagram et surtout TikTok, et bien… c’est tant mieux… et puis en primaire, on n’a pas besoin de ce genre de conneri… même étant adulte d’ailleurs...
Et puis à la base, on parle bien de téléphone pour… téléphoner, non ?
Le 04/05/2024 à 07h34
Modifié le 03/05/2024 à 23h44
"Lire le même contenu (un livre par ex.) soit sur un Kindle ou soit sur une tablette, non, ça ne crée pas la même chose au niveau du ressenti et surtout de la concentration, c'est à dire se plonger dans l'histoire qui y est racontée."
La faute aux rayonnements de longueur d'onde bleue ou bien à cause du Wi-Fi ON avec tous les pop-ups qui peuvent en découler ensuite (oui on peut couper le Wi-Fi) ? Je ne sais pas pourquoi mais c'est pas pareil... (en connaissance de cause).
Le 04/05/2024 à 09h36
Le 05/05/2024 à 08h50
Un truc totalement stupide: on pousse les collectivités à se doter d'ENT dès le primaire. Côté collège lycée, les devoirs dan l'ENT sont saisis non pas avant ou pendant le cours, mais longtemps après, quand le prof est enfin rentré chez lui (ce qui peut attendre jusqu'à 20h pour ceux qui pensent que tous les profs rentrent tranquillement chez eux dès 17h).
-> Les élèves doivent attendre
-> On crée chez les élèves un problème de connexion multiples (à 18h en rentrant, à 18h15, 30, ... puis 20h, 20h30... au cas où)
-> Impossible pour un élève d'imprimer la totalité des devoirs d'un coup, ou trop tard
Ensuite, pour limiter l'envie des élèves d'aller sur les écrans, il faut les interdire aux ADULTES: pas de téléphone en public pour les instit dans la cour de récré, pas de tel poser à côté de soi pour les atsem, pas de tel en "surveillant" la cantine, pas de tel pour les parents qui patientent dehors.
Qui crée la dépendance des enfants: les PARENTS qui disent au revoir le nez dans le café et les yeux sur le tel au petit-dej, puis "on y va" la clope au bec et le nez d'ans l'écran à la sortie de l'école.
D'autre part, c'est un cadre général: les enfants, qui n'ont pas de tel, voient des ados et adultes en permanence sur les écrans, ce qui crée une envie. Je ne dis pas que tout le monde est en permanence sur l'écran, mais que vous allier faire un footing, faire les courses, à la banque, dans la rue, dans le bus... Il y a toujours au moins UNE personne sur son tel. Et quand un gamin a une envie, il les remarque TOUS.
Franchement, je crois que le décrochage de l'écran, ça devrait être une cause nationale. Pas pour empêcher les écrans, mais déjà pour limiter les incivilités et impolitesses liées aux écrans et téléphones (dixit un mec qui se trouve encore gêné de téléphoner du bureau, mais qui parfois décroche dans un magasin et fini la conversation en passant à la caisse...)
Modifié le 05/05/2024 à 02h14
J'ai revendu pas mal de livres (du Voltaire, du Victor Hugo, du Maupassant, du Proust pour moins de 5€ par livre, sachant qu'un livre peut vous faire au moins 1 ou 2 semaines minimum, soit 35 centimes d'€ par jour...
"Trop cher mon fils"
Et qu'ils lèvent la main honnêtement' sans aucune mauvaise fois, aucune...
" Hello ?? Anybody home?? "
(Biff Tannen to Marty McFly, RTTF N•1, comprendra qui pourra, mais collector...)
La France, en état de déculturisatîon avancée...
Idicracy (2005), excellent. Tout y est déjà dit et on fonce droit en ligne droit, dans le mur et en klaxonnant en plus... (cf Science Po et le % d'ignards totalement... ignorants.. À 95,99% , on peut espérer quoi ??)
La déliquescence absolue et le triomphe de la médiocrité qui l'a revendique sans honte aucune...
Bienvenu au 21eme siècle. Vous allez adorer ou plutôt vous allez déguster... GRAVE...
RIP....
Le 05/05/2024 à 08h52
:)