Non, YouTube n’a pas changé ses conditions de monétisation des vidéos
Tempête dans un verre d'eau
Le 03 septembre 2016 à 08h10
5 min
Internet
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En apportant des modifications à la manière dont les vidéastes sont avertis de la démonétisation de leurs vidéos, YouTube a semé le chaud et le froid parmi sa communauté, qui a cru à l'implémentation de nouvelles règles, alors que cela n'est pas le cas.
Ces derniers jours, de nombreux youtubeurs ont remarqué que certaines de leurs vidéos ont été « démonétisées », les revenus publicitaires issus de leur diffusion ne leur étant plus reversés. Motif invoqué par la plateforme : les vidéos incriminées sont « inappropriées à la diffusion de publicités », sans plus de précision.
Un changement qui n'en est pas un
En fouillant dans les conditions d'utilisation de YouTube, certains utilisateurs ont cru voir un changement important, avec l'apparition de « consignes relatives aux contenus adaptés aux annonceurs ». Seulement, selon Google ces consignes n'auraient rien de nouveau, puisque la plateforme les détaille « depuis très longtemps », peut-on lire dans un billet publié sur le forum d'assistance de YouTube. En clair, même si cela ressemble très fortement à un changement de politique ou de son application, Google assure que ce n'est pas le cas. Et il semble bien avoir raison lorsqu'on scrute les CGU du 5 juin 2015 relatives aux annonceurs.
Ces consignes sont assez claires. Avant comme après, pour qu'une vidéo puisse être monétisée elle doit répondre à certains critères, et plusieurs types de contenus sont considérés de facto comme « inappropriés pour la publicité » :
- les contenus à caractère sexuel, y compris les scènes de nudité partielle ou d'humour à caractère sexuel ;
- les contenus violents, y compris les images de blessures graves et d'événements liés à de l'extrémisme violent ;
- les contenus comportant du langage inapproprié, y compris le harcèlement, le blasphème et le langage vulgaire ;
- les contenus faisant la promotion de drogues et de substances contrôlées, y compris la vente, la consommation et l'abus de ce type de produits ;
- les contenus traitant de sujets et d'événements controversés ou sensibles, tels qu'une guerre, un conflit politique, une catastrophe naturelle ou une tragédie, même si des images choquantes ne sont pas diffusées.
Une certaine tolérance est tout de même admise si le ton est humoristique, si le sujet est lié à l'actualité et que la vidéo a été produite « dans l'objectif de divertir ou d'informer les internautes (et non de les offenser ou de les choquer) », ce qui laisse la porte ouverte à plusieurs niveaux d'interprétation. Par contre, même les titres, les descriptions et les vignettes des vidéos seront passés en revue selon ces critères.
Pour rappel, les vidéos sponsorisées par une marque ne sont également pas éligibles à la monétisation « classique » sur la plateforme.
De nouvelles notifications et une procédure d'appel simplifiée
Selon Google, les changements se limitent simplement à la façon dont les vidéastes sont notifiés de la démonétisation de leurs vidéos et ceux-ci seront apportés progressivement à l'ensemble des utilisateurs de la plateforme. L'icône « $ » affichée à côté de chaque vidéo publiée passera du vert au jaune si jamais l'une d'elle est taguée par YouTube comme n'étant pas « adaptée aux annonceurs ».
En cliquant sur cette icône, il sera possible de demander une réévaluation de la vidéo par un testeur humain, si vous estimez que la monétisation a été enlevée par erreur. Cet appel pourra cependant réclamer plusieurs jours, soit une éternité quand on sait que la plupart des contenus publiés sur la plateforme génèrent le plus gros de leur vues sur les deux premiers jours de publication. En cas de succès, les versements reprendront immédiatement.
Et si YouTube ne faisait plus recette ?
Cette manœuvre de Google est aussi un indice supplémentaire témoignant que la plateforme ne ferait peut-être plus autant recette que par le passé. En essayant de limiter le nombre de contenus de « basse qualité » auxquels des publicités sont liées, YouTube cherche sans doute à séduire les annonceurs en quête d'un public un peu plus haut de gamme et d'ainsi faire gonfler ses revenus publicitaires.
Une hypothèse étayée par de récentes déclarations du SNEP, qui expliquait en mars dernier que YouTube comptait pour 65 % du total des écoutes musicales en streaming en France, mais ne représenterait que 10 % des revenus de cette filière dans l'hexagone. Une situation que le syndicat estimait autant être le fruit de problèmes de rémunération sur l'ensemble des vidéos lues qu'à la tarification des publicités, de plus en plus bas. Des impressions qui ne peuvent malheureusement pas être confirmées simplement, Alphabet ne détaillant pas assez finement la source des revenus de Google.
Non, YouTube n’a pas changé ses conditions de monétisation des vidéos
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Un changement qui n'en est pas un
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De nouvelles notifications et une procédure d'appel simplifiée
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Et si YouTube ne faisait plus recette ?
Commentaires (42)
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Abonnez-vousLe 03/09/2016 à 08h33
Le 03/09/2016 à 08h36
Tu me rassure j’ai toujours un peu d’inquiétude quand qqun dit je veux vire de YT car c’est comme tout, beaucoup de monde pour peu d’élu!
Si tu as la tête sur les épaules alors tout va bien
Le 03/09/2016 à 09h10
”….. un changement de politique ou de son application, Google assure que ce
n’est pas le cas. Et il semble bien avoir raison lorsqu’on scrute
les CGU du 5 juin 2015 relatives aux annonceurs.”
c’est sûr, ça a dû en surprendre plus d’un : “que YT applique des CGU vieilles D’UN AN” !
ça…c’est parce-que pers. NE les lit (on clique sur “J’approuve”…et ça roule !!! " />
Le 03/09/2016 à 10h09
Ça me fait penser à la municipalité dans ma région touristique qui laisse les touristes stationner n’importe comment ou qui laisse les cyclistes rouler sur les trottoirs (parce qu’il ne faut pas effrayer le touriste qui représente la source de revenus de la ville), mais tous les samedis matin les ASVP (Agent de Surveillance de la Voie Publique) font leur ronde avec leur appareil à verbalisation pour compter les sous.
2 discours contradictoires, 2 positions au gré des intérêts de l’entité gestionnaire des lieux.
Le 03/09/2016 à 10h28
Ca me rappelle un coin" />
Le 03/09/2016 à 10h40
Quel rapport avec les canards ? " />
Le 03/09/2016 à 11h03
article intéressant.
J’avais lu ça :https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/les-youtubeurs-se-censurero…
… et je me demandais de quoi il en retournait vraiment..
Le 03/09/2016 à 11h09
Non, YouTube n’a pas changé ses conditions de monétisation des vidéos
Il n’a peut-être pas changé la règle du jeu, mais l’arbitre sera dorénavant armé et tirera à vue.
Quand c’est la Hadopi qui fait respecter la loi de 1957, vous êtes nettement moins compréhensif. " />
Le 03/09/2016 à 11h28
T’as pas mal de touristes qui dandinent des fesses. Et c’est pas forcément sympa à voir " />
Le 03/09/2016 à 13h00
Heuuu…
Mais c’est quoi cet article… de merde?? (oui, je dis bien de merde parce que ça me choque beaucoup de votre part)
NxI se contente de reprendre la réponse officielle de Google sans aucun regard critique, ni aucune analyse de la situation passée et actuelle.
Même le monde (qui est pourtant bien à la ramasse en la matière) a pondu un article plus documenté que celuic-ci. (mais qui est aussi fort incomplet)
En essayant de limiter le nombre de contenus de « basse qualité » auxquels des publicités sont liées, YouTube cherche sans doute à séduire les annonceurs en quête d’un public un peu plus haut de gamme et d’ainsi faire gonfler ses revenus publicitaires.
Sérieux???
Une recherche de 2 min sur le sujet permet de contredire complètement cette affirmation idiote. " />
Je veux bien que ce soit la rentrée, toussa, toussa, mais là, cet article est clairement une faute.
Le 03/09/2016 à 14h34
C’est quelque part de la discrimination ! Il ne devrait pas y avoir de différence de traitement pour la présence de pub sur une vidéo quelque soit son contenu. Ça revient à faire de la discrimination sur les gens qui regardent les pubs. En gros Youtube dit que ceux qui regardent des vidéos de basse qualité sont des gens qui valent moins que les autres.
Le 03/09/2016 à 16h03
Exactement comme ici.
Le 03/09/2016 à 16h08
50% de mes chaînes Youtube favorites ont du souci à se faire ^^
Ça risque de repousser encore le prochain WTC…
Le 03/09/2016 à 17h48
Le 03/09/2016 à 17h58
Le 03/09/2016 à 18h03
Le 03/09/2016 à 08h17
Interessant, je viens d’ouvrir ma chaine en plus, vu que je veux vivre de youtube à terme…
YouTubePetite pub en passant^^
Je suis parfois vulgaire et j’avoue que ne plus pouvoir dire un simple “putin” ou autre, ça m’aurait clairement saoulé.
Bref si tout est presque à l’identique tant mieux.
Le 03/09/2016 à 08h27
J’espère que tu as un plan B car vouloir vivre de YT avec du contenu Gaming sur des jeu vu et revu chez tous les gros vidéastes, ca va pas être gagner !
Sinon perso je ne suis pas vraiment d’accord avec cette phrase :
“En essayant de limiter le nombre de contenus de « basse qualité » auxquels des publicités sont liées, YouTube cherche sans doute à séduire les annonceurs en quête d’un public un peu plus haut de gamme et d’ainsi faire gonfler ses revenus publicitaires. ”
Ce n’ai pas vraiment la qualité du contenu que YT vise sinon ce n’est pas les vidéaste comme le JDG et d’autre qui aurai hurlé!
On voit de très bonne création démonétisée et pas contre les chaines putaclick ou les chaine spécialisée dans l’exploitation des enfants n’ont pas eu de soucis !
Perso moi j’ai eu aucun problème mais je vérifie toujours car j’ai la crainte que mon contenu sur le logiciel libre et les services libres contre les GAFAM sur Youtube ne soit pas vraiment du gout d’Alphabet.
Le 03/09/2016 à 08h30
Je n’ai jamais essayé la pub sur une vidéo. A combien se monte cette rémunération sur youtube ?
Le 03/09/2016 à 08h32
Le 04/09/2016 à 20h43
Le 04/09/2016 à 20h57
Les règles n’ont pas changé depuis un an. Mais il est possible que leur application change, par exemple en modifiant l’algoritme qui détecte un écart à cette règle.
Au final, comme on ne peut pas savoir ce qui est démonétisé (mis à pat en étant le créateur de la chaine), on ne peut pas conclure.
Il me semble avoir vu passer des tweet ou l’on voyait des mails de Google signalant une démonétisation d’une vidéo ancienne. C’est cela qui pourrait faire trancher vers une modification des règles/leur application, ou pas.
Et effectivement, j’ai beau beaucoup aimer en général les news de NxI, cette fois-ci l’article du monde était plus complet.
Le 04/09/2016 à 20h59
Le 05/09/2016 à 05h05
Il y a une différence entre les législations et la bien-pensance.
La liste des critères de censure évoquée dans l’article ne contient rien d’illégal en France à part la promotion de la drogue et celles pouvant être considérées comme apologie du terrorisme.
Le 05/09/2016 à 07h20
Pour les WTC, la rémunération est assez secondaire, ca devrais pas poser de soucis.
Faire du contenu long qui sort tous els 36 du mois, c’est pas vraiment pas géré pour viser la rentabilité.
Après, ca devrais rester vendable pour la tolérance élargie dans le cadre humour.
Le 05/09/2016 à 09h39
Le 05/09/2016 à 21h58
A mon avis c’est un des effets pervers de l’augmentation du nombre d’intermédiaires entre le contenu et le consommateur. Le créateur n’a plus aucun contact avec celui qui le finance (le fabriquant de pub) parce que Youtube vient se placer au milieu et peut presser sur l’un comme sur l’autre. On a aussi le fabriquant de produits qui passe par une régie afin de placer stratégiquement ses pubs.
C’est légitime de la part d’un publicitaire de ne pas vouloir associer son produit à un certain contenu et c’est légitime de se faire financer par de la pub , mais c’est pas légitime de décider arbitrairement de qu’est-ce qui mérite ou non d’être financé par la pub.
Une petite question qui me passe par la tête: Est-ce qu’on a demandé aux créateurs de contenu ce qu’ils pensaient des publicité à faire fondre le cerveau avant leur vidéo? Ont-ils pu choisir de refuser telle ou telle marque?
Enfin c’est toujours embêtant de voir une grosse boite décider à notre place des contenus qui sont biens ou non. mais ça s’éloigne un peu de la news.
Le 06/09/2016 à 12h02
Un coup dur pour salut les geeks
Le 03/09/2016 à 19h05
On dirait que pour certains, la liberté d’expression s’arrête quand t’es pas payé pour t’exprimer. " />
Si ça peut un peu faire le ménage, why not … (coucou les thumbnails avec du boobs dessus pour faire du clic)
Le 03/09/2016 à 19h27
Oui et non. L’annonceur cherche à placer ses pubs :
* Sur du contenu qui sera regardé par le public ciblé (comme à la TV, tu n’as pas les mêmes pubs durant les feux de l’amour, un match de foot, ou les dessins animés du matin)
* Sur du contenu “safe”, qui ne causera pas de préjudice à l’image de la marque (sur une vidéo qui prend parti sur le conflit Israël/Palestine par exemple, la marque de soda qui place sa pub sera mal vue, ou dans des cas extrême, risquer un boycott)
* Sur du contenu le plus possible tout public (audience plus large, contenu divertissant non susceptible d’être mal vu par une tranche d’âge, ou par les parents de jeunes enfants qui traîne sur YouTube)
Concrètement, cette règle de YouTube, qui est en place depuis plus d’un an, est faite pour protéger au maximum l’image des marques qui sponsorisent indirectement le contenu du site.
Si What The Cut et consorts risquent la pénurie ? (Rappelons que injures, contenu sexuel, blasphèmes, violences … à but humoristique sont hyper présents dans WTC.) Ces chaînes là n’ont pas été affectées depuis la mise en place de ces CGU, il y a peu de chances qu’elles le soient soudainement et dans leur intégralité.
Si YouTube a mis en place des règles trop strictes ? Possible, mais quand il faut séduire aux marques pour qu’elles dépensent des sous en pub, Google est prêt à tout.
Le 03/09/2016 à 19h59
Le 03/09/2016 à 20h54
Le 03/09/2016 à 22h17
Le 03/09/2016 à 22h44
Le débat concernant une nouvelle forme de rétribution pour les artistes peut en effet se poser. Être Youtuber, c’est être sous un statut assez précaire : les revenus dépendent du nombre de vues (qui n’est pas proportionnel à l’investissement dans les créations), du bon vouloir de la plate-forme (qui décide de combien te payer par vue, ça peut changer n’importe quand), et des annonceurs (qui paient de moins en moins cher et sont de plus en plus exigeants sur les formats publicitaires). Avec tant de “dépendances”, c’est impossible d’avoir des revenus fixes voire assurés en fin de mois. Des sites, des services, des entreprises… financés par la pub réussissent, d’autres non.
La dépendance à la publicité pour ses revenus est assez dangereuse : on le voit bien avec les sites de presse qui sont “obligés” (ça se discute) de multiplier le nombre de pubs pour gagner autant.
Cependant, même si des alternatives comme Patreon existent, la pub est la plus indolore : les consommateurs n’ouvrent pas le porte monnaie, tandis que les producteurs reçoivent leur chèque.
À tester à grande échelle, mais je doute que Patreon puisse faire gagner même pas 50% de ce que rapporte la pub aux YouTubers…
Le 03/09/2016 à 23h15
Entre les Uber et les vidéastes sur youtube, on n’a pas finis d’entendre parler des nouveaux “eldorados” d’emplois précaire numériques.
Ça laisse songeur.
Le 03/09/2016 à 23h24
Le 03/09/2016 à 23h29
Pas d’accord. Pour certaines règles, c’est complètement subjectif.
Le 03/09/2016 à 23h41
Si YouTube commence à filtrer ses pubs en fonction des vidéos alors ils ne sont plus de simples hébergeurs mais bien des éditeurs, comme les chaînes de télévision.
Qu’on ne s’y trompe pas, démonétiser une vidéo, ça revient à dire”je ne veux plus de ces vidéos, changer moi cela suivez mes ordres où vous n’aurez plus aucune rémunération “.
Ça revient à tuer son créateur si celui-ci veut en faire une vraie vidéo avec un contenu intéressant.
YouTube agit comme tf1: il lui faut du temps de cerveau disponible pour placer ses pubs. Le divertissement primant sur les sujets un peu sérieux. Et contrairement à ce que dit l’article, ça ne va clairement pas améliorer la qualité de YouTube
Le 04/09/2016 à 12h45
Je pense, sans être le moins du monde juriste, que c’est l’absence de contrôle du contenu avant la mise en ligne qui permet à Youtube de conserver son statut d’hébergeur. Je n’ai pas l’impression que disposer de critères pour démonétiser ou supprimer des vidéos a posteriori soit de nature à changer foncièrement les choses.
Le 04/09/2016 à 13h15
Le 04/09/2016 à 13h24
Le 04/09/2016 à 17h33