Silicon Valley Bank met la clé sous la porte

Silicon Valley Bank met la clé sous la porte

Silicon Valley Bank met la clé sous la porte

« Personne sur Terre n’a plus l’esprit de troupeau que les venture capitalists de la Silicon Valley. » C’est en partie à cause de ce comportement moutonnier que le chroniqueur de Bloomberg News Matt Levine raille dans sa newsletter que la Silicon Valley Bank vient de mettre la clé sous la porte.

C’est aussi – et même surtout – à cause d’erreurs de gestion. Seizième banque américaine par le volume de ses actifs, la banque régionale californienne était très appréciée des start-ups de la Silicon Valley puisqu’elle acceptait de frayer avec de jeunes sociétés avec lesquelles les banques traditionnelles auraient été plus hésitantes à faire affaires.

Sur son site web, l’institution se targuait même de compter la moitié des jeunes pousses de la tech parmi sa clientèle.

Problème : comptant sur les afflux réguliers de capitaux que lui assuraient encore les levées de fonds mirobolantes de 2021, la SVB avait placé une bonne partie de ses dépôts dans des bons du Trésor et des obligations, autant de placements à long terme qui ont perdu de la valeur dans les derniers mois avec la hausse des taux décidée par la Réserve fédérale pour lutter contre l’inflation.

Or, entre les difficultés économiques que rencontre l’industrie technologique et la hausse des taux, ses clients se sont récemment mis à retirer beaucoup plus qu’ils ne déposaient. À court de liquidités, la banque a déclaré chercher des capitaux en urgence le 8 mars, ce qui a fait plonger son cours de bourse.

Ajoutez-y les fameuses instructions des capitaux-risqueurs de la Silicon Valley, qui enjoignaient leurs clients à retirer autant d’argent que possible de la SVB pour être sûrs de ne pas le perdre… et le 10 mars, la SVB a fait faillite.

Une série de mesures ont rapidement été annoncées pour éviter que l’affaire ne se transforme en panique bancaire plus généralisée. Si 90 % des dépôts collectés par la SVB n’étaient pas assurés, la Fed a affirmé qu’elle les garantissait, y compris au-delà de la limite légale de 250 000 dollars – son idée étant de protéger les déposants.

Par ailleurs, la 21e banque du pays, Signature Bank, celle-là spécialisée dans les cryptomonnaies, a été fermée d’office dimanche 12.

Enfin, Joe Biden s’est exprimé le 13 mars au matin pour tenter de rassurer le secteur bancaire et la population en général – le but étant d’éloigner les craintes d’une crise similaire à celle de 2008, qui avait débuté sur la faillite de Lehman Brothers.

Commentaires (29)


Banque qui était “classée” 16e quelques semaines auparavant.
Son pdg qui vend les titres dans la même période.
Surprise !



La conjoncture n’est pas favorable pour les banques avec les taux qui augmentent et font perdre de la valeur aux obligations achetés à l’époque de l’argent facile, mais à un moment faudrait arrêter de se comporter comme 3 gus dans un garage et avoir un peu de vision.
J’oserai le raccourci facile: les banques savent que les États peuvent refaire le coup de 2008 et mutualiser les risques.


Je veux bien une source de l’info stp


aureus

Je veux bien une source de l’info stp


Plusieurs journaux en ont parlé bon par contre c’était il y a quelques semaines.



Avec la hausse des taux, les banques se retrouvent avec des réserves dévalorisées. Et les autorités de régulation ont fermé les yeux. La Fed est aujourd’hui face à un dilemme : continuer sa lutte contre l’inflation en augmentant les taux, ou lever le pied pour éviter de trop déstabiliser le système bancaire.



A savoir depuis la mi-2022, la Fed a augmenté six fois ses taux pour les porter à 4,25-4,5 %. Cela a amené les investisseurs aussi à changer de point de vue : ils ne veulent plus de la croissance à tout prix mais de la rentabilité, du cash. Le secteur de la high-tech, qui peine souvent à dégager des profits, s’est retrouvé pris à contre-pied : les financiers ne le suivait plus, en tout cas moins.


Est-il exact qu’un des hauts dirigeants de SVB était un des dirigeants de Lehman Brothers auparavant?
Bon, ne soyons pas trop inquiets, selon Bruno Lemaire il n’y a pas de risque de contagion.


Bruno Le Maire a demandé aux banques de ne pas faire faillite. Donc on est sauvés :8
Au pire, en cas de problème, il mettra en place un nouveau numéro vert.


En soit, de ce que je lis, c’est surtout parce que la banque est tombé à cours de liquidité qu’elle à fait faillite. Cependant, derrière, elle semble quand même avoir des fonds sous formes diverse (entre autre des bons du Trésor et des obligations cité dans l’article) qui pourraient a terme renflouer les caisses. La crise des subprimes vient de fonds dont la valeur s’était effondrée (les crédit à taux variables et l’hypothèque des biens immobilité), il faut voir ce que valent les fonds de la banque ici et si ils sont capable de rembourser tous les créanciers à terme.


Une banque est incapable de rembourser les dépôts de tous ses clients en même temps, car le système bancaire (et la monnaie) repose sur la confiance. Une banque prête beaucoup plus d’argent qu’elle n’en détient.



C’est la raison pour laquelle la FED (banque centrale) se porte garante auprès des déposants de la SVB.


Le truc “amusant” à noter, c’est qu’en vertu de la réglementation bancaire, les bons du Trésor (=emprunts d’État) sont parfaitement sûrs et ne nécessitent aucune couverture en fonds propres.
C’est juste ballot quand une banque doit revendre un bon à 1% pour avoir du cash alors qu’on trouve sur le marché des bons tout neufs à 5%…



Tiens, ça fait un complément de réponse à tazvld :D
Tu peux faire une recherche sur “ratios de Bâle” pour plus d’informations.



Une série de mesures ont rapidement été annoncées pour éviter que l’affaire ne se transforme en panique bancaire plus généralisée. Si 90 % des dépôts collectés par la SVB n’étaient pas assurés, la Fed a affirmé qu’elle les garantissait, y compris au-delà de la limite légale de 250 000 dollars – son idée étant de protéger les déposants.




Ca va malheureusement confirmer les thèses de l’argent magique dans la tête des gens.
Et les corolaires sur les connivences des banques/riches/élites (cf 1er commentaire de la news).


Mais où vas-tu chercher toutes ces connivences et argent magique entre les banques et gouvernements ?



Silicon Valley Bank travaillant avec l’industrie technologique de la Sicilicon Valley, il possédait la technologie du transhumanisme du 5eme type depuis la découverte et le pillage des tablettes mathématique du Dieu-Oiseau au Pérou.



La chute de SVB permet de brouiller les piste du projet de l’ordre de Scion la Babylonienne, un ordre puissant et centenaire qui vise à faire retourner sur terre les anciens dieux sumériens, eux mêmes liés aux anunakis qui sont les créateurs des civilisations et nos anciens maitres.



En cela, la guerre en Ukraine permet de brouiller les pistes et de faire circuler armes et argent pour préparer un coup d’état planétaire, sans même parler des sacrifices humains puisque les anunakis raffolent du sang de leur troupeau. Quid également des centaines de milliers d’enfants qui ont été enlevés, sans nul doute pour servir de sacrifice et concevoir des potions magiques qui seront utilisées par l’armée des immortels ?



Coïncidence ? Je ne pense pas !



Bon, sur ceux c’est l’heure du repas.


Vous êtes hors de propos.
Ce qu’on appelle l’argent facile est l’achat d’actifs par les banques centrales depuis 2008 pour inonder le marché de liquidités.



refuznik a dit:


[…] ils ne veulent plus de la croissance à tout prix mais de la rentabilité, du cash. […]




La rentabilité n’implique t elle pas la croissance ? (question sérieuse, je ne suis pas assez calé en économie)


Il faut comprendre leurs titres et autres, tu peux prendre Twitter ou Tesla ils sont extrêmement sur-évalués par rapport à leurs capacités (ils n’ont jamais été rentables à part certaines années) par rapport à leur évaluation sur le marché.


refuznik

Il faut comprendre leurs titres et autres, tu peux prendre Twitter ou Tesla ils sont extrêmement sur-évalués par rapport à leurs capacités (ils n’ont jamais été rentables à part certaines années) par rapport à leur évaluation sur le marché.


Ah oui !! Le truc normal de boursicotage donc …


Je suis pas spécialiste mais…



Si tu as un business qui fait 1 milliard de bénéfices par an, il est rentable. Pas de croissance, pas de décroissance, il reste rentable (je ne dis pas très rentable, il fait peut-être 1G par an avec 1T de capital, soit 0.1%) .
Même si tu passes à 0.5M de bénéfices, ça reste rentable.



Ensuite il faut voir ce qu’on appelle la croissance. Prenons une société qu’on appellera “U Beurre”. Elle emploie des indépendants pour faire du beurre, elle a 90% du marché français. Elle se sépare de tous ses sous-traitants, les remplace par des robots. En passant, des clients mécontents de ce changement décide de se passer de ses services, elle perd 10% du marché. MAIS le remplacement par des robots permet de diviser les coûts par 2. Résultat, le bénéfice croit, pas les ventes… L’entreprise est plus rentable sans croissance du CA. (Et du coup, ses actionnaires se font plus de beurre :D)


A aucun moment j’ai vu que le PDG avait vendu des titres à titre personnel. Ou alors tu parles des ventes de bons du trésor.


bloomberg est également derrière un paywall


Merci :chinois: Effectivement, j’avais lu cette info nul part bizarrement.


Ton second lien est intéressant pour un de ses commentaires :




SVB President Greg Becker lobbied congress to exempt more banks (including SVB) from the new regulations passed after the 2008 crisis. Despite warnings from some senators, legislation was ultimately signed by Trump that exempted SVB from the regulations.




Je pensais avant de l’avoir lu que c’était peut-être bien dû à Trump qui avait affaibli les mesures prises après la crise de 2008. Et j’étais dans le vrai si ce commentaire est correct.



Ça n’a pas tardé, 3 à 4 ans après ces mesures, on a une faillite de banque ! :bravo: le champion !


Merci !




“While Becker may not have anticipated the bank run on Jan. 26 when he adopted the plan, the capital raise is material,” said Dan Taylor, a professor at the University of Pennsylvania’s Wharton School who studies corporate trading disclosures. “If they were in discussion for a capital raise at the time the plan was adopted, that is highly problematic.”



In December, the SEC finalized new rules that would mandate at least a 90-day cooling-off period for most executive trading plans, meaning that they can’t make trades on a new schedule for three months after they take hold.



Executives are required to start complying with those rules on April 1.




Donc à moins que l’on considère Greg Becker comme un perdreau de l’année, il a utilisé un mécanisme permettant de mettre quelque millions au chaud (~13% de ce qu’il possédait en options d’achat !) alors qu’une nouvelle régulation, déjà décidée, ne sera effective qu’au premier avril.



Le doute est sérieusement permis quant au fait que fin janvier, le tour de table n’était pas déjà envisagé/en cours d’organisation.
Encore une fois, ce serait supposer que ce monsieur est un perdreau de l’année. À défaut, c’est un délit d’initié.



Les banquiers seront des banquiers…



Xanatos a dit:


Vous êtes hors de propos. Ce qu’on appelle l’argent facile est l’achat d’actifs par les banques centrales depuis 2008 pour inonder le marché de liquidités.




Certes, c’est un des mécanismes.



Mais de manière plus générale c’est de la création de liquidité (masse monétaire) sans qu’il y ait eu création de richesse (produite par l’économie réelle).



Et on va repartir dans les banques qui jouent au “casino” et les théories à 2 balles du genre “si SVB fait faillite quand les usagers retirent l’argent de leur compte, ca prouve bien que la banque pariait avec l’argent des usagers”. etc. Comme en 2008…



bistouille a dit:


Est-il exact qu’un des hauts dirigeants de SVB était un des dirigeants de Lehman Brothers auparavant? Bon, ne soyons pas trop inquiets, selon Bruno Lemaire il n’y a pas de risque de contagion.



Mihashi a dit:


Top Silicon Valley Bank execs worked at notoriously troubled Lehman Brothers




J’ai lu ceci chez un connaisseur :



« In memoriam Joseph Gentile. Commence sa carrière chez Arthur Andersen (sadly lost to the Enron scandal), rebondit chez Lehman brothers comme CFO de la division fixed income (encore pas de bol) avant de devenir Chief Administrative Officer chez Silicon Valley Bank. »




aureus a dit:


A aucun moment j’ai vu que le PDG avait vendu des titres à titre personnel. Ou alors tu parles des ventes de bons du trésor.



Xanatos a dit:




Selon le moment précis où il a ordonné la vente de ses titres (ça a pu être en avance, car il y a des règles pour les dirigeants me semble), il pourrait avoir des problèmes (délit d’initié ou autre).


Meta lance une nouvelle fournée de licenciements. On parle de 24% en cumulé des effectifs en quelques mois. Si c’est un ajustement de la période Covid (comme croient certains) : énormes ajustements.



Meta, la maison mère de Facebook, va supprimer 10 000 postes de plus qu’initialement prévu - 14/03/2023 https://www.ouest-france.fr/high-tech/facebook/meta-la-maison-mere-de-facebook-va-supprimer-10-000-postes-de-plus-quinitialement-prevu-6024c52e-c26c-11ed-88ce-5eefbb0a1a52



(quote:2124242:consommateurnumérique)
Meta lance une nouvelle fournée de licenciements. On parle de 24% en cumulé des effectifs en quelques mois. Si c’est un ajustement de la période Covid (comme croient certains) : énormes ajustements.




Faudra aussi surveiller Roblox et Roku qui étaient clients de SVB.



(reply:2124242:consommateurnumérique)




Meta c’est aussi l’échec du metavers (je m’avance peut être) et la concurrence de TikTok (Instagram semble être leur plateforme la plus jeune).
Il y a aussi des lois sur la vie privée qui commencent à arriver.



Avec 21 000 employés de moins meta aura quand même 65 000 employés (plus qu’en 2020),



Soyons clair, ça reste un mauvais présage, mais ça ne me semble pas encore anormal vu le contexte (Guerre, tensions, …)


Bon ben on y est.
Suite au Crédit Suisse, les banques Européennes dévissent.


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